Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm ()z<strong>et</strong>i<br />
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Bush nuance sa position<br />
Washington:<br />
<strong>de</strong> notre correspondant<br />
Jean~Jacques Mével<br />
........................................................................<br />
D'un seul coup, ce n'e!>tplus à prendre<br />
ou à laisser. Derrière les coups <strong>de</strong> menton<br />
<strong>de</strong> George W. Bush, les relU.,polis <strong>de</strong> Colin<br />
Powell à l'ONU <strong>et</strong> une faça<strong>de</strong> intraitable<br />
contre Bagdad, l'Administration américaine<br />
vient <strong>de</strong> signaler discrètement qu'il<br />
reste matière à discuter, à l'exception bien<br />
sûr du désannement <strong>de</strong> l'Irak.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt, soqlagé par le soutien acquis<br />
au Congrès, a signifié hier à Saddam<br />
Hussein qu'il n'a plus beaucoup <strong>de</strong> temps.<br />
Le régime irakien doit savoir que « le seul<br />
choix qui s'offre à lui est l'application<br />
scrupuleuse <strong>de</strong> toutes les résolutions du<br />
Conseil <strong>de</strong> sécurité ». Faute <strong>de</strong> s'y plier,la<br />
guerre «pourrait <strong>de</strong>venir inévitable ».<br />
Mais trois semaines après avoir sommé<br />
les Nations unies d'agir elle aussi,<br />
George W. Bush s'est gardé <strong>de</strong> bousculer<br />
ses partenaires étrangerS. A contrecœur"<br />
la Maison-Blanche tiré Un premier bilan.<br />
Dans la bataille médiatique, Saddam Hussein<br />
semble avoir chaque fois un coup<br />
d'avance. Sur le front diplomatique, <strong>de</strong>ux<br />
pays clefs refusent toujours <strong>de</strong> se laisser<br />
tordre le bras : la France <strong>et</strong> la Russie.<br />
Au Conseil <strong>de</strong> sÉlCUrité,sous le langage<br />
byzantin <strong>de</strong>s esquisses <strong>de</strong> résolution,l'ambiguïté<br />
<strong>de</strong> fond reste à lever. Washington<br />
est à la recherche d'un prétexte pour déclencher<br />
la guerre, <strong>Paris</strong> <strong>et</strong> Moscou feront<br />
tout pour l'éviter. Depuis lundi, c'est le feu<br />
vert <strong>de</strong> l'Irak aux inspections intematio-<br />
.nales qui reiB.r\ce<strong>et</strong> cristallise le débat<br />
Officiellement, leSÉtats-Unis s'opposent<br />
sans appel au tour <strong>de</strong> passe-passe proposé<br />
par Saddam Hussein. Faute d'un mandat<br />
neuf <strong>et</strong> sans faille,les inspecteurs <strong>de</strong> l'ONU<br />
«se r<strong>et</strong>rouveraient dans les mêmes sables<br />
mouvants que tous ceux qui ont précédé» ,<br />
<strong>de</strong>puis 1991, explique Colin Powell. En<br />
, coulisse pourtant. tout,laisse penser que la<br />
vraie discussion reste à venir, à l'ONU .<br />
comme entre.les cinq capitales disposant<br />
du droit <strong>de</strong> vew au Conseil.<br />
Washington vient <strong>de</strong> laisser filtrer<br />
,l'ébauche <strong>de</strong> la résolution promise <strong>de</strong>puis<br />
près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines. Les exigences<br />
,américaines sont implacables. En Irak,<br />
'les inspecteurs <strong>de</strong> l'ONU pourraient perquisitionner<br />
partout <strong>et</strong> sans préavis, y<br />
compris dans les huit « palais » prési<strong>de</strong>ntiels<br />
exclus <strong>de</strong> la résolution 1284, vlltée en<br />
1999: Afin <strong>de</strong> se soustraire à tout ~: ..<br />
Hier. <strong>de</strong>vant la Maison-Blanche <strong>et</strong> entouré <strong>de</strong>s cbefs <strong>de</strong> me du Congrès. George Bush a redit<br />
qu'il souhaitait travailler avec les Nations unies. (Photo K. Lamarque/Reuter.)<br />
tage irakien, ils pourraient se placer sous<br />
la protection « d'une force suffisante <strong>de</strong><br />
l'ONU» <strong>et</strong> instaurer <strong>de</strong>s « zones <strong>et</strong> corridors<br />
interdits» aux troupes <strong>et</strong> à la policti<br />
<strong>de</strong> Saddam Hussein.<br />
'<br />
Avant même le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong>s inspecteurs, '<br />
l'Irak <strong>de</strong>vrait formellement accepter la<br />
nouvelle résolution dans ,un délai <strong>de</strong><br />
7 jours <strong>et</strong> dresser sous 30 jours l'inventaire<br />
compl<strong>et</strong> <strong>de</strong> ses programmes chimiques,<br />
biologiques, nucléaires <strong>et</strong> balistiques.<br />
Tout oubli, mensonge ou<br />
infraction au texte constituerait « une<br />
, rupture matérielle <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong><br />
l'Irak qui (. ..) autoriserait les États<br />
. membres à. recourir à tous les moyens nécessaires<br />
à restaurer la paix <strong>et</strong> la sécurité<br />
dans la région ».<br />
Voté <strong>et</strong> écrit noir sur blanc, ce serait un<br />
ultimatum. Saddam Hussein le refuse par<br />
avance. En filigrane, les États-Unis prennent<br />
<strong>de</strong>.soli<strong>de</strong>s précautions. La presse dévoile<br />
les gran<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> l'ébauche,<br />
pourtant la diplomatie américaine s'abstient<br />
encore. <strong>de</strong> déposer formellement son<br />
proj<strong>et</strong> sur la table du Conseil <strong>de</strong> sécurité.<br />
Signe que les accommo<strong>de</strong>ments sont probables<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés, ni la France ni la<br />
Russie n'ont encore proposé leur propre<br />
versiqn. Une résolution ou <strong>de</strong>ux? Le secrétaire<br />
d'État tempête, mais se gar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
fennerta porte: «Nous verrons bien quel<br />
argumentfinira par l'emporter. »<br />
Le regain d'intérêt <strong>de</strong> Washington pour<br />
les inspections, fussent-elles musclées <strong>et</strong><br />
a priori inacceptables par l'Irak, signale<br />
une autre inflexion. La Maison-Blanche<br />
les a longtemps cOnSidérées comme ,une<br />
perte <strong>de</strong> temps, une péripétie diplomatique<br />
inutile avant l'inévitable liquidation<br />
manu militari du régime <strong>de</strong> Bagdad. Elles<br />
sont pourtant ,au cœur <strong>de</strong> l'ébauche publiée<br />
par la presse arpériçaine.Ce serait<br />
un ultimatum certes, ma.JSaussi un marché<br />
qui laisserait à Saddam Husseui une<br />
e~an~ d~ s'en tirer. George W. Bush par:<br />
lait hier d un «choix »..<br />
A sa façon, la Maison-Blanche evoque<br />
un autre scénario qui lui épargnerait le<br />
coût.d'une attaque <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure :<br />
l'assassinat du maître <strong>de</strong> Bagdad,« pour<br />
le prix d'une simple balle, à condition que<br />
les Irakiens s'en chargent », expliquait<br />
mardi le porte-parole' Ari Fleischer. La<br />
formule, dans sa brutalité, risque <strong>de</strong><br />
plaire à un prési<strong>de</strong>nt qui parle texan. Elle<br />
pourrait signaler que l'équipe Bush veut<br />
encore croire à d'autres scénarios que celui<br />
<strong>de</strong> la guerre « inévitable».<br />
Ces nuances s'adressent aussi aux<br />
Américains, inqui<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l'imminence du<br />
conflit, <strong>et</strong> à leurs élus. Pour l'beure,le prési<strong>de</strong>nt<br />
a tout intérêt là aussi à arrondir<br />
quelques angles. Hier, la Maison-Blanche<br />
<strong>et</strong> l'état-major <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux partis <strong>de</strong> la<br />
Chambre se sont mis d'accord sur un<br />
texte qui autorise le prési<strong>de</strong>nt à régler le<br />
problème Saddam Hussein « diplomatiquement<br />
si c'est possible. militairement<br />
si c'est nécessaire ». Au sénat, la majorité<br />
démocrate ne semble plus très loin <strong>de</strong> se<br />
. laisser convaincre. La balle, bientôt, r<strong>et</strong>ournera<br />
dans le camp <strong>de</strong>s Nations unies.<br />
Hier, George W. Bush a redit qu'il souhaite<br />
travailler avec elles.<br />
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