Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Procès d'une Allemande accusée d'avoir combattu dans les rangs du PKK
ANKARA, 19 mars (AFP) - Une ressortissante allemande accusée par la justice turque d'avoir combattu dans les rangs du Parti des
Travailleurs du Kurdistan lPKK, séparatiste!, a comparu jeudi devant la Cour de sûreté de l'Etat (DGM) de Van (sud-est!, a rapporté
l'agence Anatolie.
La capture d'Eva Juhnke avait été annoncée lors d'une opération de l'armée turque contre le PKK dans le nord de l'Irak en février.
Lors de l'audience, à laquelle ont assisté la famille de l'accusée et des observateurs étrangers, dont un député allemand des
Verts (écologistes!, l'avocat d'Eva Juhnke a demandé que sa cliente soit jugée par un tribunal allemand ou international. Cette requête a
été rejetée par la Cour.
Interrogée par le président de la Cour sur le lieu où elle avait été arrêtée, l'accusée a répondu: "dans le Kurdistan du sud". La
Cour a rejeté cette appellation, indiquant qu'il n'existait pas de pays de ce nom. Le PKK désigne "Kurdistan du sud" l'Irak du nord et
"Kurdistan du nord" les régions à population kurde du sud-est de la Turquie.
Le procès a ensuite été ajourné à une date ultérieure.
Un général turc avait affirmé, le 20 février à Diyarbakir, chef-lieu du sud-est anatolien, quO'une ressortissante allemande avait été
capturée en territoire turc il y a quelques mois".
"Malheureusement, il y a toujours des ressortissants des pays d'Europe de l'ouest qui combattent dans les rangs du PKK", s'était
plaint
le général Cetin Dagan.
L'armée turque avait déjà affirmé dans le passé que des étrangers luttant pour le PKK avaient été capturés ou tués lors d'opérations.
Le nord de l'Irak échappe à l'autorité de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe en 1991. L'armée turque y fait de fréquentes
incursions pour "nettoyer" des camps de militants armés du PKK.
Le PKK mène une rébellion armée contre Ankara depuis 1984 pour créer un Etat kurde indépendant dans le sud-est anatolien situé
à la frontière avec la Syrie, l'Irak et l'Iran. Les violences liées à cette rébellion ont fait au moins 29.000 morts, selon un dernier bilan.
Meurtre journaliste: la famille pourrait saisir la Cour européenne
leu 19 Mar 98 - 12h28 GMT
AFYON ITurquie!, 19 mars (AFP) • La famille d'un journaliste mort lors d'une garde à vue par des policiers qui ont été condamnés
jeudi pour homicide involontaire, a annoncé son intention de faire "si nécessaire" appel du verdict auprès de la Cour européenne des
droits de l'homme.
La mère de la victime, Fadime Goktepe, qui s'est déclarée indignée du verdict, qu'elle juge trop clément, a déclaré à la presse:
"Nous avons fait appel du verdict, mais nous projetons si nécessaire d'en appeler à la Cour européenne des droits de l'homme".
La Cour d'assises d'Afyon (ouest) a condamné cinq policiers accusés du meurtre de Metin Goktepe à sept ans et demi de prison. Six
autres policiers également accusés dans la même affaire ont été acquittés, pour insuffisance de preuves.
"Nous sommes déçus, nous nous attendions à une condamnation plus lourde, pour homicide volontaire", a déclaré à l'AFP Fikret
IIkiz, principal avocat de la famille de la victime.
Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans Frontières, a pour sa part qualifié le verdict de "scandale", ajoutant que "la
Turquie a encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir un pays démocratique".
lournaliste de l'ex-quotidien de gauche Evrensel, Metin Goktepe, 27 ans, avait été battu à mort par un groupe de policiers, selon des
témoins, après son arrestation le 8 janvier 1996 à Istanbul alors qu'il couvrait les obsèques de deux détenus, tués lors de la répression
d'une mutinerie dans une prison de la ville.
Il avait succombé à une hémorragie et son corps avait été retrouvé dans l'enceinte d'une salle de sports située dans la partie européenne
d'Istanbul.
L'affaire Goktepe, très suivie en Turquie et à l'étranger, notamment par les associations de défense des droits de l'Homme et de la
presse, était devenue un symbole des cas de brutalité policière en Turquie.
Après l'annonce du verdict, de nombreux journalistes, la plupart ayant suivi toutes les audiences du procès, ont défilé dans les rues
d'Afyon pour protester contre la décision.
D'importantes mesures de sécurité avaient été prises à l'entrée d'Afyon et autour du palais de justice et avaient été encore renforcées
après l'annonce
du jugement.
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