Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Un leader de l'opposition irakienne demande l'aide des
Etats-Unis
WASHINGTON, 3 mars (AFP) - Un des dirigeants de l'opposition irakienne en exil, Ahmad Chalabi, a
appelé lundi les Etats-Unis à aider son mouvement, le Congrès National Irakien (CNI), à renverser le
régime de Saddam Hussein.
"Je suis ici pour demander un soutien américain public -- pas une action américaine clandestine," a affirmé
M. Chalabi qui témoignait devant une sous-commission du Congrès responsable pour les Affaires
internationales au Sénat.
"Saddam Hussein ne peut être renversé que par une insurrection populaire, il n'est pas susceptible d'être la
victime d'un coup d'Etat," a ajouté M. Chalabi, dont le mouvement est basé à Londres depuis 1996.
"Nous demandons aux Etats-Unis de fournir une aide politique, logistique et militaire nécessaire pour
affronter et remplacer Saddam," a-t-il affirmé.
"Ce dont nous avons besoin n'est pas une armée américaine d'occupation, mais une armée irakienne de
libération," a-t-il ajouté.
M. Chalabi a notamment souhaité que les Etats-Unis déclarent zones d'exclusion militaire les régions au
sud du 31ème parallèle, au nord du 35ème parallèle et à l'ouest de l'Euphrate pour permettre à l'opposition
de s'y implanter sans risquer l'affrontement avec les blindés irakiens.
"Donnez au Congrès National Irakien une base protégée des chars de Saddam (...) et nous vous donnerons
un Irak libre," a affirmé le leader du mouvement de coalition.
M. Chalabi a toutefois accusé le gouvernement américain de l'avoir trahi en 1996 lorsque les forces
aériennes américaines qui patrouillent au-dessus de l'Irak, avaient refusé d'intervenir pour bloquer une
offensive de Saddam Hussein contre une zone kurde du nord du pays.
Et "nous n'avons reçu aucune aide américaine depuis au moins 18 mois," a-t-il ajouté.
M. Chalabi a estimé que le vice-président américain Al Gore lui avait promis le soutien de Washington
dans une lettre datée du 4 août 1993.M. Gore affirmait notamment dans cette lettre que "le président et
moi-même vous assurons que nous ne tournerons pas le dos aux Kurdes" et aux autres opposants du
régime.
M. Chalabi s'est entretenu à plusieurs reprises ces derniers jours avec des responsables du département
d'Etat, mais le gouvernement américain s'est abstenu de lui faire trop de publicité et n'a promis jusqu'à
présent que de "renforcer" son soutien à l'opposition.
Un ancien directeur de l'Agence centrale de renseignement (CIA), James Woolsey, a qualifié la politique
américaine vis-à-vis de l'Irak de "molasse et irréfléchie", tant sous la présidence du républicain George Bush
que sous celle du démocrate Bill Clinton.
M. Woolsey, qui a occupé son poste à la CIA de février 1993à janvier 1995, a estimé que Washington devrait
adopter une politique d'endiguement de l'Irak, associée à un soutien accru à l'opposition marqué
notamment par la reconnaissance d'un gouvernement en exil et des réponses militaires musclées aux
infractions de Bagdad.
Les Etats-Unis devraient par ailleurs organiser un blocus maritime du Golfe pour mettre fin aux
exportations clandestines de pétrole irakien, a-t-il affirmé.
Frank Murkowski, un sénateur républicain de l'Alaska, a récemment affirmé que la valeur de ces
exportations illicites de gazole, par l'intermédiaire de l'Iran et des Emirats Arabes Unis, avait augmenté de
10 millions de dollars en 1996 à 75 millions de dollars en 97.ab eaf.tmf
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