Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Olof Palme aurait été tué par le PKK, selon un de ses
anciens commandants
ANKARA, 28 avr (AFP) - L'assassinat de l'ancien premier ministre suédois Olof Palme, en 1986, a été
l'oeuvre du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon un ancien commandant de cette organisation
séparatiste, Semdin Sakik, a affirmé mardi le quotidien populaire turc Sabah.
"Je ne connais pas les détails de l'assassinat du Premier ministre suédois Olof Palme. Je ne sais pas non
plus comment le meurtre a été organisé et comment la décision de le tuer a été prise. Mais je sais que ce
meurtre a été commis par lePKK", a affirmé Semdin Sakik, selon Sabah.
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Olof Palme avait été tué en février 1986 à Stockholm à la sortie d'un cinéma.
Semdin Sakik a été capturé le 13 avril dernier dans le nord de l'Irak par l'armée turque et est interrogé
depuis lors par les services de sécurité. Peu avant sa capture, Sakik, en désaccord avec le chef du PKK,
Abdullah Ocalan, avait fait défection du PKK et s'était livré à un groupe kurde irakien allié de la Turquie
dans le nord de l'Irak.
Sabah a publié mardi un texte qu'il présente comme la version intégrale des propos de Semdin Sakik à
propos d'Olof Palme.
Selon le journal, Sakik a justifié l'assassinat par le fait que le parlement suédois avait à l'époque adopté une
loi qui prévoyait l'expulsion des personnes déclarées terroristes et aux termes de cette loi, une décision
avait été prise pour l'expulsion du territoire suédois de huit militants du PKK.
"L'action visant à tuer Olof Palme avait reçu le nom de code +noce+ et l'ordre de l'assassinat a été donné
par Abdullah Ocalan", affirme Sakik.
"Envoyez-le à la noce", a dit Abdullah Ocalan lors d'une conversation téléphonique avec un militant du
PKK, dont le pseudonyme est "Harun", et qui a été à l'époque le responsable politique du PKK en Europe,
. pour ordonner l'assassinat d'Olof Palme, toujours selon lui.
Après le meurtre, l'assassin a pu sortir du territoire suédois et s'est rendu en France où ses traces ont été
perdues, a encore affirmé Sakik, selon Sabah.
Il a précisé que le PKK n'avait pas revendiqué le meurtre à l'époque pour éviter "d'être considéré comme
une organisation terroriste par la communauté européenne".
Le vice-Premier
"L'ambassadeur
ministre turc Bulent Ecevit a confirmé les propos de Semdin Sakik, selon Sabah.
de Suède à Ankara sera informé demain (mardi) sur cette déposition", a-t-il dit
Le rôle du PKK dans ce meurtre avait été évoqué à l'époque par les polices turque et suédoise. La Suède
d'Olof Palme était alors en mauvais termes avec le PKK.
Le premier chef des enquêteurs suédois, Hans Holmér, avait fait de la piste du PKK son cheval de bataille.
Un coup de filet avait eu lieu parmi les sympathisants en Suède du PKK, mais ils avaient été relâchés à la
demande du procureur du Royaume qui avait estimé les preuves insuffisantes, entraînant la démission de
M. Holmér en mars 1987.
La piste kurde n'en avait pas été abandonnée pour autant. Un proche de M. Holmér, Ebbe Carlsson, avait
été chargé d'une enquête parallèle pour continuer à creuser dans cette direction. Découverte par hasard en
juin 1988, cette enquête "sous le manteau" avait coûté son poste au ministre de la Justice, Anna-Greta
Leijon, qui la couvrait. .
Le PKK est en rébellion armée contre Ankara depuis 1984 pour créer un Etat kurde indépendant dans le
sud-est anatolien à majorité kurde situé à la frontière avec la Syrie, l'Irak et l'Iran. Les violences liées à
cette rébellion ont fait plus de 29.000 morts.
Le groupe est considéré comme terroriste par la Turquie et plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis.
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