Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Istambul et 5 000 autres marks pour les passeurs ... Un autre, Alan, a suivi une filière identique à celle de Mashun, mais c'était en 1994. TI avait 17 ans, son père avait été tué par l'armée turque et ses deux frères ainés, réfugiés politiques, l'attendaient àParis. Hatice, elle, est arrivée en France la même année à l'Age de 14 ans avec ses parents "pour échapper aux massacres ... Quant à Ozgur, il est né en terre française où son père, maçon, a émigré voilà plus de vingt ans. .Faceà l'incompréhension, l'énergie des Kurdes Mashun ne parle pas français, Hassan traduit A Une figure, Hassan! Agé de 41 ans, cet agent de sécurité a passé seize ans en France et a fait partie des militants kurdes interpellés en 1993 par la police sur ordre du ministre de l'intérieur de l'époque Charles Pasqua. Aujourd'hui, Hassan dé- ploie beauCoup d'énergie à mettre en contact ses compatriotes depuis le foyer des travailleurs kurdes, dans le loe arrondissement de Paris. Ainsi, nombreux sont ceux qui s'y retrouvent, le week-end, pour regarder, ensemble, le programme de la chaîne de télévision kurde (Moo TV), qui émet depuis Bruxelles. A Paris, la vitrine la plus officielle de la cause kurde est le Centre d'information du Kurdistan. Créée en 1987, cette structure est aujourd'hui animée par Delil Yilmaz. Ce- sociologue de 28 ans a débarqué en France en 1980. Avec sa mère et ses frères et sœurs, ils rejoignaient leur père, ouvrier, qui avait émigré en 1972 pour des raisons écono-' miques et qui, inquiet par le coup d'État militaire en Turquie, a préféré procéder à un regroupement familial. Avec Delil, qui a, en outre, étudié dans une université française, pas besoin d'interprète. Culturellement intégré, il fait partie de III " deuxième génération ... A la charnière entre les migrants économiques et les migrants politiques, il plaide avant tout pour" une meilleure information des Français sur la réalité kurde ... Pour lui, les Kurdes sont victimes d'une incompréhension en Europe. " On nous prend pour des terroristes, alors que nous demandons simplement une reconnaissance des droits fondamentaux de notre peuple », argumente-t-il. «Tous solidaires» Persuadé que le récent exode vers l'Italie a eu " au moins le mérite d'ouvrir les yeux des Occidentaux .. sur le drame des siens en Turquie, Delli démarche les gouvernements et les autorités européennes pour obtenir " un soutien moins frileux ... Finjanvier, il s'est rendu au Parlement qe Strasbourg qui devait débattre d'une résolution sur, la question kurde. Un déplacement pour rien: la séance a été, au dernier moment, reportéé' Bine die et remplacée par une discussion sur la situation algérienne. Décourageant. Le directeur du Centre d'information. du Kurdistan demeUre néanmoins convaincu que sa diaspora fera front, en se tenant par la main. "Nous sommes tous solidaires !.. scandent inlassablement les quelque 90 000 Kurdes de France, installés, qui à Paris ou sa région, qui à Rennes, qui à Toulouse, qui à Strasbourg. Prêts, si nécessaire, à accueillir et à intégrer leurs milliers de frères et sœurs qui ont récemment affiué en Italie, fuyant la guerre et la misère de la Turquie, entassés sur des bateaux de fortune ... Antoine FOUCHET Entre l'asile politique et la prison, la frontière est parfois fragile En.France, 10000 Kurdes ont le statut de réfugiés. Six d'entre eux sont en prison en région parisienne RENNES De notre envoyé spécial Trois ans après son arrivée de Turquie, Bahattin Bingoi sait que la liberté, en France, a des limites pour le militant politique' qu'il a été : celles du devoir de réserve. Six de ses compatriotes, accusés de ne pas les avoir respectées, sont en prison en région parisienne, la plupart depuis plusieurs mois. Bahattin, 41 ans, a trouvé refuge, avec son épouse et ses trois filles, dans un foyer pour immigrés de Rennes. C'est que, dès le début des années 70, des Kurdes avaient choisi la Bretagne pour y travailler dans le bâtiment ou dans l'industrie alimentaire, ils y ont fait venir femme et enfants. Bahattin, lui, comptable de profession, n'a pas encore d'emploi et commence à peine à suivre des cours de français. Aujourd'hui, ce n'est que grâce aux allocations qu'il parvient à faire vivre sa femme et ses trois filles. Mais, hier, c'était pire. Un devoir d'entraide pour les nouveaux arrivants Trapu, chauve et moustachu, Bahattin fond en larmes quand il évoque les tortures qu'il a subies en Turquie. Et le récent exode des siens en Italie le renforce dans ses convictions : ce n'est pas aujourd'hui qu'il va cesser d'aider ses compatriotes fraîchement débarqués et qui désespèrent, de démarches en démarches, d'obtenir l'asile politique! Ancien responsable, à Erzurum, du Parti de la démocratie du peuple - formatien kU.. rde de gR1,l..Çhe tolérée dans un premier temps en Turquie, puis interdite -, Bahattin explique : "Je ne fais pas de politique et je respecte les lois françaises, je pratique seulement l'entraide ... Ses six collègues emprisonnés en région parisienne n'auraient pas eu les mêmes scrupules, si l'on en croit le juge d'instruction parisien Jean-François Ricard, qui les a mis en examen et écroués pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ... Parmi ces prisonniers, Memet Akansu, Irsan Balsak, Idris Durmus et Lokman Tas se trouvent à Fleury-Mérogis, tandis que Hassan Nogut et Orhan Yilmaz séjournent à la Santé. Deux d'entre eux sont incarcérés depuis le 17 janvier dernier, les autres depuis deux ou trois ans. Le 27 octobre 1997, un autre prisonnier kurde s'est suicidé, " par désespoir .., disent ses amis, dans sa cellule de Fleury-Mérogis. TIs'appelait Ramazan Alpaslan, avait 28 ans et était accusé d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (mouvement clandestin de libération des Kurdes). Il était incarcéré depuis le 6 décembre 1996. Ironie du sort : le lendemain de sa mort, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris a répondu favorablement à sa cinquième demande de mise en liberté. Deux avocats spécialistes du dossier kurde- MeJean- Jacques de Felice et Jean- Louis Malterre-dénoncent depuis "la situation des Kurdes emprisonnés .. dont les dossiers sont, selon eux, " quasiment vides ... A.F. 119
Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti CI) 0\ 0'1 ... ...J a:: ~ 0\ N Ö w a: u a: w :2 ..... w o z o :2 ẉ ..J Le Conseil de sécurité de l'ONU maintient les sanctions contre Bagdad LesEtats-Unis adoptent toutefois un ton plus modéré à propos du désarmement irakien Le Conseil de sécurité des Nations unies a maintenu, lundi 27 avril, pour une nouvelle période de six mois, les sanctions contre I~Irak liées au désarmement du pays. Au cours des réunions, le représentant des Etats-Unis a cependant adopté un ton plus modéré, notant certains « progrès D, alors que les diplomates chinois et russe ont demandé que le volet nucléaire du désarmement irakien soit clos au plus vite. NEW YORK de notre correspondante Isolé face à une communauté internationale ql{irefuse désormais ouvertement de suivre sa politique en Irak, Washington s'efforce d'atténuer son discours. Ainsi, lundi 27 avril, les Américains ont re- . connu «un certain progrès» sur le désarmement irakien ouvrant, . pour la première fois depuis presque huit ans, la porte à la pos- . sibiiité qu'un des cinq dossiers du désarmement en Irak puisse être déclaré clos. Leur ton relativement modéré n'a fait qu'attiser l'ardeur des autres pays, qui estiment que la population irakienne a suffisamment souffert des sanctions imposées depuis 1990, et dont la levée est directement liée au désarmement. LeConseil de sécurité n'en a pas moins décidé, à l'unanimité, de maintenir ces sanctions pour une nouvelle période de six mois. La Russie, la Chine et la France, membres permanents du Conseil, mais aussi le Portugal, le Brésil et la Suède notamment, parmi les non-permanents, ont plaidé tout au long de la journée de lundi pour une attitude politique plus souple vis-à-vis de Bagdad. Ces pays sont favorables à la clôture, un par un, des différents dossiers du désarmement, à commencer par le dossier nucléaire. Se basant sur le dernier rapport, fort positif, de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Moscou a déjà fait circuler un projet de résolution demandant le passage au contrôle continu prévu par les résolutions de l'ONU. washington propose la fermeture, conditionnelle, du dossier dans six mois. Bagdad, pour sa part, exige la levée immédiate des sanctions en menaçant de rompre toute coopération avec les inspecteurs chargés de son désarmement. Tout en se félicitant du fait «qu'aucun» membre du Conseil n'a demandé la levée des sanctions, l'ambassadeur américain a tenu à insister sur les «progrès» acquis «sur l'inspection des sites présidentiels ainsi que sur le volet nucléaire », en déclarant toutefois la clôture de ce dossier « prématurée ». Le représentant de la Chine a . déclaré au contraire à la presse que la population irakienne a « assez souffert» et que le Conseil de sécurité a «l'obligation defermer le dossier nucléaire ». Au sein du . Conseil, ses propos auraient été plus virulents, accusant notamment la Commission spéciale chargée du désarmement de l'Irak (Unscom) de «se comporter comme une armée d'occupation en Irak ». L'ambassadeur russe s'est montré tout aussi incisif à l'occasion de l'audition du chef de l'Unscom, Richard Butler. CONTROLE A LONG TERME Plus modérée, mais tout aussi déterminée,la France, qui soutient le passage au contrôle continu du volet nucléaire, estime que le projet de résolution russe concernant ce dossier « n'est qu'une reconnaissance des faits ». En transférant le volet nucléaire au contrôle à long terme - la France n'utilise jamais le mot clôture -, estime l'ambassadeur français Alain Dejammet, «nous enverrions aux dirigeants irakiens le message qu'avec leur coopération d'autres dossiers pourraient aussi passer au contr6le à long terme ». Au cours d'une réunion à huis clos tenue avant le vote de lundi, les ministres irakiens des affaires étrangères et du pétrole avaient rassuré le Conseil de sécurité sur la volonté de Bagdad d'honorer les engagements pris lors du voyage du secrétaire général de l'ONU, Koti Annan, en Irak, le 23 février, sur l'accès inconditionnel aux sites présidentiels. Le diplomate irakien Mohamed El Sahaf a aussi affirmé que Bagdad «comprend» que le contrôle à long terme de son industrie d'armement .peut donner lieu à des inspections surprises et même intrusives. Les deux ministres ont affirmé que l'Irak «ne possède plus d'armes prohibées », mais leurs affirmations n'ont pas convaincu les pays membres du Conseil. Le dossier nucléaire, selon des diplomates, va faire l'objet de négociations dans les jours qui viennent. Moscou souhaite une décision avant la fin de la semaine. L'un des inspecteurs de l'Unscom présent à la réunion du Conseil et parlant sous couvert d'anonymat a tiré comme enseignement de la journée de lundi, en dépit de la reconduction des sanctions, que «les membres du Conseil ne sont pas d'humeur à entendre de mauvaises nouvelles sur l'Irak ». Afsané Bassir Pour , . Turkey's Generals . . .. Turkey's politically meddlesome from an old folk poem. The ~o.urceoi ms generals seem determined to.push their words s~~uld not matt~r. JaIlUl&people country into crisis by thwarting demo- for pohtlcal speech is offensive and oratic solutions to its problems. Their usually strengthens rather th~ weakens latest outrage is a security court's sen- the appeal of those it makes martyrs. tencing of Istanbul's Islamist mayor, Mr. Erdogan, who has been ~ ef- Recep Tayyip Erdogan, to 10 monthsfective mayor, was considered ~ likely in jail for a. speech that supposedly funITe leader of Turkey's IsI~c elecviolated the military's rigid standards toral movement. He is appealmg the of secularist orthodoxy. court's decision, but can now be re- . Earlier the generals outlawed Mr. moved from office and banned fr0J!l Erdogan's former party, Welfare, after standing for election, even before hIS bullying a democratically chosen Wel- case is legally resolved. . fare government out of office last year. Turkey is a NATO ally and ~ lID- .Inrecent months, they' have jailed pro- portant American military partner Ulthe Islamic mayors, closed religious Middle East. Hence Washington Il1$-. schools and .arrested businessmen on tains cordial ties with Turkish generals. charges of financing Islamic politic~. But it should reject the g~nerals' ~on- Mr. Erdogan was sentenced for Ul- telition that their clumsy mterventlOns citing hatred in a speeCh to supporters in political life defend the causes of last year in which he likened the Islamic secularism and democracy. In fact, the faithful to an army on campaign. He military's conduct undermines both. says. the language in question came The threat.of Iran-style fundamentlilism understandably worries secular Turks, especially-women, and concerns Washington. But radicalizing ~ I~l~ic electoral movement and dnvmg It underground will only lead its supporters to give up on the peaceful ~d ~eJ?ocrâtic means that they now beheye Ul. . - THE NEW YORK TIMES. INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE TUESDAY, APRIL 23, 1998 120
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