Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i<br />
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Tansu Ciller: un personnage controversé réprouvé par l'armée<br />
(bio-portrait)<br />
ANKARA, 16 avr (AFP) - L'ex-Premier ministre Tansu Ciller, qui fait l'obj<strong>et</strong> d'une enquête<br />
parlementaire sur sa fortune personnelle décidée jeudi par l'assemblée turque, est un personnage<br />
charismatique mais controversé qui s'est attiré les foudres <strong>de</strong>s militaires pour s'être allié avec les<br />
islamistes.<br />
L'armée, gardienne farouche <strong>de</strong>s principes laïcs <strong>de</strong> la république, n'ajamais pardonné à Mme<br />
Ciller d'avoir formé un gouvernement avec les islamistes en juin 1996 <strong>et</strong>, pire encore, d'avoir<br />
ainsi permis à leur chef, Necm<strong>et</strong>tin Erbakan, <strong>de</strong> prendre le poste <strong>de</strong> Premier ministre.<br />
Les militaires l'avaient alors vivement critiquée "pour ses p<strong>et</strong>ites manoeuvres politiques",<br />
l'accusant <strong>de</strong> placer ses ambitions au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> l'Etat.<br />
M. Erbakan est aujourd'hui interdit <strong>de</strong> politique, après la dissolution <strong>de</strong> son parti pour activités<br />
hostiles au régime laïc.<br />
Accusée <strong>de</strong> corruption lorsqu'elle était au pouvoir, Mme Ciller risque <strong>de</strong> voir sa carrière politique<br />
se terminer dans les mois à venir si l'enquête parlementaire conclut à sa culpabilité <strong>et</strong> si elle est<br />
envoyée <strong>de</strong>vant la Cour constitutionnelle.<br />
Mme Ciller, élégante blon<strong>de</strong> <strong>de</strong> 52 ans, était parvenue, dans le sillage du prési<strong>de</strong>nt Suleyman<br />
Demirel, à <strong>de</strong>venir en juill<strong>et</strong> 1993 jusqu'en mars 1996 la première femme chef <strong>de</strong> gouvernement<br />
<strong>de</strong> la Turquie mo<strong>de</strong>rne.<br />
Née à Istanbul en 1946, elle a fait ses étu<strong>de</strong>s dans un établissement américain d'Istanbul, puis aux<br />
Etats-Unis. Elle a été notamment professeur d'économie dans <strong>de</strong>s universités américaines <strong>et</strong><br />
turques, <strong>et</strong> conseillère auprès <strong>de</strong> la Banque mondiale.<br />
Mme Ciller a entamé sa carrière politique en 1990 comme adjointe <strong>de</strong> M. Demirel, alors chef du<br />
Parti <strong>de</strong> la juste Voie (DYP, droite), dans le cadre d'un renouvellement <strong>de</strong> l'image du parti, alors<br />
dans l'opposition.<br />
Ministre d'Etat à l'Economie en novembre 1991, elle est élue en juin 1993 à la tête du DYP,<br />
.succédant à M. Demirel, <strong>de</strong>venu chef <strong>de</strong> l'Etat.<br />
Sa personnalité s'est imposée à son mari, Ozer, ancien banquier en faillite, qui a abandonné son<br />
nom <strong>de</strong> famille pour adopter celui <strong>de</strong> son épouse. Lui aussi fait l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> poursuites judiciaires<br />
pour corruption.<br />
Député d'Istanbul, Mme Ciller est l'auteur <strong>de</strong> plusieurs ouvrages sur l'économie turque. Elle<br />
parle anglais <strong>et</strong> allemand <strong>et</strong> est mère <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux garçons.<br />
Semdin Sakik: un homme poussé vers la rébellion par la<br />
pauvr<strong>et</strong>é par Ceyhun ERGUVEN<br />
ANKARA, 17 avr (AFP) - L'interrogatoire <strong>de</strong> l'ex-chef <strong>de</strong>s rebelles kur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> T\lrquie Semdin Sakik,<br />
capturé au début <strong>de</strong> la semaine dans le nord <strong>de</strong> l'Irak par l'armée turque, révèle un cas assez typique<br />
d'homme poussé vers la guérilla par la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> le sentiment d'abandon plutôt que par l'idéologie.<br />
Semdin Sakik, ancien commandant du Parti <strong>de</strong>s Travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste), a été<br />
transféré après sa capture à Diyarbakir, dans le sud-est <strong>de</strong> la Turquie, où il est toujours interrogé.<br />
Selon <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> ses premières confessions, publiés vendredi par la presse turque, ses années <strong>de</strong><br />
jeunesse ont été vécues dans la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> un sentiment d'abandon, inspiré notamment par son père.<br />
Il est né.en 1959, dans un champ où sa mère travaillait, près d'un village <strong>de</strong> la province <strong>de</strong> Mus, dans ce<br />
sud-est qui est la région la plus déshéritée <strong>de</strong> Turquie. Son père s'étant marié à trois reprises, il avait 18<br />
frères <strong>et</strong> soeurs.