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Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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considère la Turquie comme un pays<br />

asiatique abritant <strong>de</strong>s tendances<br />

fondamentalistes". Du coup, le<br />

chancelier Kohl est <strong>de</strong>venu la bête noire<br />

(II' la classe politique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s média turcs.<br />

L'ami Kohl est <strong>de</strong>venu "un intégriste<br />

chrétien ennemi <strong>de</strong>s Turcs" si l'on en<br />

croit la presse populaire turque. L'ancien<br />

vice-premier ministre <strong>et</strong> ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères Murat Karayalçin,<br />

citépar le MiUiy<strong>et</strong>du 13mars, n'y va pas<br />

avecle dos <strong>de</strong> la cuiller: "Avant, c'était la<br />

Grèce qui était le fusiUeur <strong>de</strong> l'Eltrope<br />

contrp la Tltrquie, maintenant le tueltr<br />

c'est Helmut Kohf'. Conviant le 7 mars<br />

les ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l'Union<br />

européenne à Ankara à un déjeuner,<br />

Mme. Çiller leur a déclaré que "le<br />

chancelier Kohl empêche notre entrée<br />

dans l'Union". Voilà donc le chancelier<br />

allemand l'l'joindre à son tour le camp<br />

bien Comni<strong>de</strong>s "enn<strong>et</strong>nis <strong>de</strong>s Turcs" qui<br />

eomptent <strong>de</strong>s personnalités commeMme.<br />

Mitterrand, Nelson Man<strong>de</strong>la, Lord<br />

:\vl'llUry.Sénateur Kennedy <strong>et</strong> plusieurs<br />

prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> 1,'I'oupesparlementaires du<br />

Parlement européen qui, pour avoir<br />

eritil[ué la politique du gouvernement<br />

tmc, sont désignésà la vindictepopulaire<br />

pal' lesmédia gouvernementauxturcs.<br />

Commentant la prise <strong>de</strong> position <strong>de</strong>s<br />

partis démocrates-chrétiens emopéens,<br />

le porte-parole du Département d'État<br />

Nieholas Burns, n'a pas caché "la<br />

déceptioll <strong>et</strong> le pessimisme" <strong>de</strong> son<br />

gouvernement. "Nous allons pOltrmivre<br />

/lOS efforts poltr l'intégration <strong>de</strong> la<br />

Turquie it l'Union eltropéenne. Mais la<br />

tlÎche pst très difficile car altwn<br />

dirigeant eltropéen (ayant participé à la<br />

réunion <strong>de</strong> Bruxelles) n'est disposé à<br />

prendre la défense <strong>de</strong> la Turqltie" a-t-il<br />

déclaré, II' Il mars à Washington.Quant<br />

aux autres groupes du Parlement<br />

européen, les conditions qu'ils posent à<br />

une éventuelle adhésion sont telles que<br />

l'elle-ei paraît peu probable dans un<br />

avenir prévisible. Le Conseil <strong>de</strong>s<br />

ministres <strong>de</strong>s Affaires étrangères réuni<br />

les 15 <strong>et</strong> 16 mars à Apecldoom, aux<br />

Pays-Bas, a voulu rassurer Ankara que<br />

"la porte <strong>de</strong> l'Europe n'est pasferotée à<br />

la Turquie" mais s'est abstenu d'avancer<br />

la moindre promesseconcrète.<br />

De son côté, M. Klaus Kinkel, au tenne<br />

d'une visite mouvementée à Ankara a<br />

affirmé que "la Turquie ne peut adhérer<br />

à l'Union européenne dans un avenir<br />

prévisible". Initialement prévue pour<br />

apaiser la crise qui se développe <strong>de</strong>puis<br />

quelques mois dans les relations<br />

germano-turques, la visite effectuée les<br />

26 <strong>et</strong> 27 mars à Ankara par le tninistre<br />

<strong>de</strong>s Affairesétrangères d'Allemagne s'est<br />

déroulée dans un climat très tendu. La<br />

veille<strong>de</strong> son arrivée, le Premier tninistre<br />

turc avait déclaré que les Européens<br />

<strong>de</strong>vaient "avoir la tête basse parce que<br />

l'Europe n'a pas tenlt ses promesses<br />

envers la Turquie" <strong>et</strong> que "M. Kinkel<br />

allait le sentir personnellement lors <strong>de</strong> sa<br />

visite". Ces propos rapportés par la<br />

presse turque <strong>et</strong> les agences<br />

internationales ont conduit le ministre<br />

allemand à envisager l'annulation <strong>de</strong> sa<br />

visite. A la suite d'un démenti formel<br />

publié par le tninistère turc <strong>de</strong>s Affaires<br />

étrangères, M. Kinkel a finalement<br />

décidé <strong>de</strong> maintenir c<strong>et</strong>te "visite difficile"<br />

avec un r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux heures sur le<br />

programme initial, r<strong>et</strong>ard dû aux<br />

tractations <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière tninute entre les<br />

diplomates <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays. Dès son<br />

arrivée à Ankara, M. Kinkel a tenu à<br />

m<strong>et</strong>tre publiquement les points sur les<br />

"i"; "Je mis arrivé en Turqltie la tête<br />

haltte. En tant que ministre allemand <strong>et</strong><br />

responsable <strong>de</strong> l'Union européenne.<br />

j'affirme qlt 'aucun Eltropéen, <strong>et</strong><br />

sûrement pas moi-même, ne baissera<br />

jamais la tête <strong>de</strong>vant la Turqltie". Ces<br />

propos, M. Kinkel les a répétés à<br />

plusieurs reprises, notamment <strong>de</strong>vant la<br />

Comtnission <strong>de</strong>s Affaires étrangères du<br />

Parlement <strong>et</strong> lors <strong>de</strong> sa conférence <strong>de</strong><br />

presse communeavec Tansu Çiller, le 26<br />

mars, <strong>et</strong> il a invité les dirigeants turcs à<br />

renoncer à "la diplomatie du<br />

mégaphone"<strong>et</strong> à "tenir leur langue".<br />

Le ministre allemand, visiblement en<br />

colère par "l'accueil inamical" <strong>de</strong> ses<br />

hôtes turcs a néanmoins maintenu tous<br />

ses ren<strong>de</strong>z-vous, y compris avec le<br />

Pr<strong>et</strong>nier ministre Erbakan. Au tenne <strong>de</strong><br />

ces entr<strong>et</strong>iens, il a tenu avec son<br />

homologue turc Tansu Çiller une<br />

conférence <strong>de</strong> prt'sse au cours <strong>de</strong> laquelle<br />

il notamment déclaré: " Je ne mis ni<br />

sorcier ni apprenti-sorcier. Je suis<br />

considéré dans l'Union eltropéenne<br />

comme défenseur <strong>de</strong> la Turquie. Mais il<br />

(loit être clair pour tout le nwn<strong>de</strong> que la<br />

Turquie ne peut adhérer it l'Union<br />

européenne dans Itn avenir prévisible<br />

cur elle doit aUIHlravant régler le<br />

problème kltr<strong>de</strong>, la qltestion <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

l'hom"te <strong>et</strong> le problème (le Chypre. Elle<br />

doit régler aussi son différend avec la<br />

Grèce". Enfin prenant les dirigeants<br />

tun:s à leur propre jeu sur la haute<br />

importance stratégique <strong>de</strong> leur pays, M.<br />

Kinkel a indiqué, non sans ironie, "la<br />

Turqltie est un grand pays ocCltp(mt une<br />

place importante entre les Balkans <strong>et</strong><br />

l'Asie centrale, entre le Caucase <strong>et</strong> le<br />

Moyen-Orient. Pourquoi dOllc insistezvous<br />

tant pour l'adhésion it l'Union<br />

européenne" avant d'ajouter: "Je di.~:la<br />

Turquie appartient it l'Europe, sa<br />

vocation européenne est légitime mais<br />

elle doit d'abord régler ses problèmes<br />

pour pouvoir prétendre adhérer à<br />

l'Union".<br />

Contrairement à M. Kinkel, le chancelier<br />

Kohl ne semble pas convaincu que la<br />

Turquie appartienne vraiment à<br />

l'Europe. Dans son numéro du 24 mars<br />

1997, l'hebdomadaire Der Spiegel<br />

l'apporte les propos suivants du<br />

chancelier" Dans les livres d'histoire <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> géographie qlte nOltSavOltSétluliés it<br />

l'école on n'a jamais dit que l'Anatolie<br />

faisait partie <strong>de</strong> l'Europe". L'un <strong>de</strong> ses<br />

proches, le député conservateur Heinrich<br />

Lummer, écrit dans le journal Die Welt<br />

du 25 mars que "l'opinion selon laquelle<br />

l'illclusion <strong>de</strong> la Turquie dans l'Ullion<br />

douanière allait stopper les tendances<br />

fonda"tentalistes <strong>et</strong> islamistl's en Turquie<br />

s'est révélée inexacte (..) Pour (IlL //lOins<br />

quatre séries <strong>de</strong> raisons dont la qltestion<br />

kur<strong>de</strong>, la nature corrompue du régime

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