Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

.6. Nullet;n d" l;a;son 1'1 d';njiwlt/tI/;on ,,0 1.1.1-1 f.;j • MtI/'s-Al'I';l1997
empêcher Leyla Zana et ses collègues de
conTwÎtre le même sort" .
La défense du gouvernement turc était
assurée par des juristes turcs qui ont
essayé de convaincre que ces députés
kurdes défendaient, dans leurs
déclarations, les mêmes opinions que le
PKK, que cette organisation était qualifiée
de terroriste en Turquie et dans plusieurs
pays d'Europe et que ces députés devaient
de ee fait être considérés comme "l'aile
politique du PKK terroriste". C'est
pourquoi le gouvernement turc les a jugés
d'après les procédures et lois en vigueur
dans les régions soumises à l'état
d'urgence. Se rendant compte que cette
argumentation déjà servie sans succès
devant la COl1mlÎssion n'avait guère de
. chances de convaincre la Cour, la défense
turque a consacré une grande partie de
son temps à discuter des montants des
dommages et intérêts réclamés, affirmant
qu'ils étaient "excessifs"
dans un pays où
APRÈs LE PARTI POPULAIRE EUROPÉEN, KLAUS KINKEL
EXCLUT L'ADHÉSION DE LA TIJRQUIE À L'UNION
EUROPÉENNE" DANS UN AVENIR PRÉVISIBLE"
A Turquie ne fera jamais
partie de l'Europe". Cette
déclaration vient de
l'ancien PrenlÎer nlÎnistre
belge et actuel président
l'influent Parti populaire
européen (PPE) au Parlement européen,
Wilfried Martens, qui avait réuni son
de
groupe à Bruxelles le 4 mars dernier. A
la différence des groupes de gauche au
sein du Parlement européen qui, pour
des raisons portant sur les droits de
l'homme et la démocratie en Turquie,
sont peu enthousiastes pour une entrée
prochaine de la Turquie à l'Union
européenne,
c'est la prenlÎère fois que les
partis de droite réunis au sein du PPE
déclarent à l'unaninlÎté en ternIes on ne
peut plus clairs que "la Turquie n'est pas
candidate pour devenir un membre de
le salaire minimum est de 600F par mois
et le salaire d'un haut fonctionnaire d'à
peine 5.000F par mois. Les avocats turcs
n'ont pas indiqué comment avec de tels
salaires de nlÎsère les ministres turcs, le
PrenlÎer nlÎnistre, les chefs de police et
bien d'autres hauts fonctionnaires
pouvaient,
multi-millionnaires
en deux ou trois ans, devenir
en dollars!
Malgré des grèves dans les transports
publics, de nombreux journalistes et
simples citoyens, dont une forte
délégation de la Fédération démocratique
internationale des femmes, ont assisté à
cette audience. Les fenunes arboraient
des portraits de Leyla Zana. et elles ont
remis à ses avocats 3000 nouvelles
signatures de personnalités recueillies en
Allemague en faveur de sa libération. La
Cour européenne des droits de l'honune
rendra dans quelques mois son verdict
concernant cette première partie de
l'affaire
des députés kurdes.
l'Union européenne ni à court ni à long
terme" et ce pour des raisons de
"différence de civilisation". A cette
réunion participaient également le
Chancelier allemand Helmut Kohl, le
PrenlÎer nlÎnistre espaguol J ose Maria
Aznar, le Premier ministre belge
Dehaene, le Premier ministre italien
Romano Prodi et le président
conservateur du Parlement européen,
M. Robles. MM. Prodi et Kohl ont eux
aussi approuvé
les idées de M. Martens,
sans pour autant exclure un étroit
partenariat entre l'Europe et Ankara.
Certains analystes estiment que les
parlementaires européens centristes ont
été particulièrement
agacés par l'attitude
du gouvernement turc menaçant ces
derniers mois de bloquer, en usant de
son droit de veto, l'élargissement de
l'OTAN si l'on ne mettait
du jour du sonmlet européen
pas à l'ordre
de Madrid
l'adhésion prochaine de la Turquie dans
l'Union européenne. Quant au leader de
l'opposition portugaise, Marcelo Heblo
de Sousa, qui lui aussi est membre du
PPE, il a déclaré que "le PPE a refu.sé
de céder face aux menaces turqlœs" et
qu'''une idée a prévallt lors de cette
réunion: l'engagelnent de ne pas céder
(tit chantage, qlœl qu'ü soit" et d'ajouter
"les droits de l'homme sont loin d'être
respectés en Turquie. C'est insensé
d'accepter un pays qui ne les respecte
pas". Pour résunœr l'idée régnante dans
les inst.itutions européennes,
gOltVernelnentset parlements compris, le
Premier ministre luxembourgeois, Jean-
Claude Juncker, a déclaré it la presse
que "tout le monde est hésitant lorsqu'il
s'agit de l'adhésion de la Turquie ù
l'Union européenne". Pour Hans van
Mierlo, président en exercice du Conseil
des nÙlùstres des Mfaires étrangères, "la
Turquie est loin de répondre mIX nomœs
de l'Union européenne". En fait, selon
les conmlentaires de presse publiés après
la réunion de ces grands partis
démocrates-chrétiens,
c'est le chancelier
Kohl en personne qui serait le plus
fermement opposé à l'adhésion de la
Turquie. Celui qu'il y a encore peu
passait pour l'avocat le plus influent de
l'intégration de la Turquie au sein de
l'Union européenne
les promesses de démocratie
semble très déçu par
maintes fois
répétées par les dirigeants turcs
(Demirel, Çiller, Yilmaz) et jamais
tenues. Il serait également excédé par les
pressions américaines et par le chantage
turc à l'élargissement de l'OTAN. "Ce
pays, avec son système et ses moeurs
politiqlœs n'a pas sa place dans l'Union
européenne" aurait-il déclaré au cours
de la réunion de Bruxelles. Selon le
Hiirriyet du 6 mars, son principal
conseiller, M. Bitterlich, dans un
message cOlmnuniqué au gouvernement
turc, affirme notalllillent: "Nous disons
tout clairement, ü n'est pas possible que
vous figuriez sur la photo de fcunüle de
l'Union européenne. Le chancelier Kohl