Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
l'ex- uRss (SOO (00). Or, en dépit de leur nombre, relève
l'auteur les Kurdes «demeurent un peuple sans
patrie, une ~tion sans Etat». rauteur focalise son approche
sur le Kurdistan d'Irak, d'Iran et de Turqwe,
les trois foyers politiques les plus chauds.
Dès le XIXe siècle, le souci majeur des Kurdes a été de
transformer leur sentiment identitaire en conscience
politique. Dans ces trois ~ays. à. q~elques nuan~
près, les féodaux et l'intelligentsia Jouent, tan~ bien
que mal, le rOle de leviers. rémergencc: des partIS p0-
litiques, coiffés par des figures tutélaires ISSues des
clans Barzani, Talabani, etc., si elle dote la cause kurde
d'une visibilité politique, finit toutefois par ~~-,
crer une culture politique féodale fondée sur I esp!'1t
tribal; ce qui fait dire à Chris Kutschera que «la soaété
kurde a été altérée par la dictature, il est vra~ mais ce
n'est pas tout: les mouvement~ de lutte armée ne sont
pas despépinières de dém~atl~».
Ce n'est pas l'unique écueil:,le Jeu de ~ascule .des obédiences
et des alliances, qw a condwt certaIns chefs
kurdes à se jeter dans les bras ?e leurs ~urre~ux, en
offre un autre exemple. AinSI, lors de I mvaslOn du
Kurdistan irakien par l'armée de Saddam, le 28 mars
i99t, «alors que des miUiers des leurs m~r~l1t defroui
dans la neige, on voit sur les écrans de télévision Jelal Talabani
et trois autres chefs kurdes embrasser Saddam à
Bagdad»! fi a fallu des tragédies comme Halabja, que
l'aviation irakienne bombarda aux gaz mortels, ou.
les multiples battues de l'armée turque ou iranienne,
pour que la communauté internationale découvre le
calvaite du peuple kurde. Lasolidarité des Etats occidentaux,
mâtinée de cynisme et affichée dans ~ foulée
de leur propre expédition contr~ Sad~, SI.elle a
réussi à arracher les Kurdes à la furie génocldaire de
Saddam, n'a jamais pu les protéger de la main de fer
des militaires en Turquie et des mollahs en .Iran. Po~
l'auteur, «chaque recul de la commu7Uluté t~ternatlOnale,
chaque refw de prendre en c0nsï.dé:atlOn le.dossier
kurde ne le rend que plus explosif: tl est vraI que
pour commencer à le résoudre, ilfaut au moins imposer
aux Etats de la région, en commençant par la Turquie
et l'Irak, Une solution véritablement démocratique,
dans le cadre d'un système fédéral. Sinon, ilfaut
trancher ... dans Itsfrontières!» Cet ouvrage offre une
bonne synthèse sur une question qualifiée par Danielle
Mitterrand dans sa préface de «plaie ouverte».
MAATI KA •• AL
ARTE, 21H45. Soirée thématique OO1WlCl'ée à L'écrivai!1 turc
d'origine kurde, avec un ~Umet deux documentatnM
Ode à Vachar Kemal, troubadour
d'Anatolie
bul au début des annéesSO. Le film insiste
sur les engageJIlents politiques de
EnTurquie, Yachar Kemal est pas suffi. Situation paradoxale:
à la fois ad-
l'écriwin, communiste dans sa jeunes-
JmnIa».
immensément célèbre: une.
statue de lui orne la promenade
du bord de mer à Istanprisonné,
menacé de mo~, Ya~
peuple des campagnes et des villes, mimiré
et persécuté, plusieuts fois emse,
puis porte-parole adulé du petit
bul et un monument a été érigé en SOIl, Kemal, pour ladeuxième fOIsde sa VIe,
litant écologiste farouche, appelant à la
honneur dans son village natal, en s'est proviso~ent exilé en Suède, où
résistance contre tous les obscurantismes.
Le second documentaire, de
Anatolie du sud. Le héros de ses premiers-tivres,
Memed le mince, bandit
il a déjà vécu un temps après le putsch
militaire de 1980.
Merlyn Solakhan et Manfred Blank,
au grand cœur et ennemi des despotes
Ce n'est pas un hasard si cette soirée
s'attarde sur l'enracinement de Yachar
féodaÜlc de la campagne, est un mythe
Arte est une initiative allemande: les .Kemal dans la plaine de la Tchoukourova,
e,n,Anatolie, petite contrée filmée
national, certaines de ses histoires, puisées
dans le réservoir des récits popu-
Turcs - et les Kurdes - ne forment-ils
pas la plus forte minorité immigrée
ici avec beaucoup d'amour et de nostalgie:
c'est là qu'il vécut enfant et que
laires, alimentent l'imaginaire collectif,
et grâce à lui, la langue turque s'est
en Allemagne? Due à U~Q\sper, ~e
s'organise autour de I adaptation
se situent laplupart de ses épopées. Selon
l'écrivain, toute la mémoire du
étonnamment revivifiée.
d'un des rornans de Yachar Kemal,
'En mars dernier toutefois, Yachar Kemal
était condamné à vingt mois de
Terre defer, ciel de cuivre, film germano-turc
de Zülfü Livanelli qù encalaires,
qu'hommes et femmes chantent
monde git là: certains récits popu-
prison avec sursis pour propagan~e drent deuxdocurnentaires.
encore, ne reprennent -ils pas des fragments
d'Homère et de la légende de
séparatiste en faveur des ~d~.~même
d'origine kurde, celw qw se dit ne de manière .efficace, grâce à des Gilgamesh? Bien que pessimiste sur
Lepremier, signé Osman Okkan, cer-
«leplus kurde des écrivains turcs ou le photos d'archives, des films d'amate,ur l'avenir, Kemal a trouvé dans cette tradition
élégiaque une forme de résistan-
plus turc des écrivains
et des témoignages, la personnalité
kurdes» est devenu le yttdMr~
hors du commun de Yadw: Kemal; fils ce àla tyrannieet lasource de sa propre
symbole de ladéf~ -':'.t.- de paysan ayant assisté à quatre ans.à énergie, véritablement impressionnante.
Tant que l'homme a lepouvoiI
d'unpeupleopp~é ~
l'assassinat de son père par son demlfrère,
barde nomade dès l'adolescence, de aéer du récit, dit -il, il survivra: c'est.
par Ankara, malS sa hlratoa.k
renommée, nationale plœtan:" faisant tous les métiers avant de débulerune
carrière de journaliste à Istan-
AIi!TOIIIE DE
ce qùil appelle l'«herbe de l'éternité».
et internationale, n'a krlNbu
GAUDEMAR
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