Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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•Le Monde - mercredi, 30 avril 1997 •Le Monde - mercredi, 30 avril 1997
L'opposition iranienne demande à l'Union européenne de rompre avec Téhéran
PLUSIEURS formations de l'opposition iranienne
ont demandé à l'Union européenne (UE),
dont les ministres des affaires étrangères se réu~
nissent mardi 29 avril à Luxembourg, de rompre
pratiquement les liens avec Téhéran. L'organisation
américaine de défense des droits de
l'homme, Human Rights Watch, souhaite que.
l'UE soit très exigeante avec l'Iran. Mais les es-
;poirs des uns et des autres risquent d'être déçus,
si l'on en juge d'après les propositions dont vont
:débattre les chefs de la diplomatie des Quinze (Le
Mon~.2?_728..av.tiU.
L'UE, estime Human Rights Watch (HRW)
dans une lettre adressée aux ministres européens
des affaires étrangères, doit avoir une « approche
fondée sur les objectifs de la politique'êtrangère et
de sécurité commune (...) qui incluent le respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales ».
les Quinze doivent donc informer Téhéran que
« la reprise de relations pOlitiques et commerciales
normales» est tributaire d'une condamnation
sans équivoque du meurtre d'opposants politiques.
HRW demande que le gouvernement iranien
ouvre une. «enquête indépendante et publique»
sur les «exécutions extrajudiciaires
conduites par des agents de l'Etat iranien », et dénonce
publiquement «et sans équivoque tout (...)
responsable et institution gouvernementale qui menaceraient
(...)les droits fondamentaux des opposants
politiques ». HRW souhaite que l'ONU
puisse mener une enquête et que « soient demandés
des comptes à tout officiel » iranien qui serait
impliqué dans de telles exécutions.
. Pour HRW, l'UE doit clairement lier l'octroi de
préférences commerciales et d'une aide à l'Iran -
hormis l'assistance humanitaire - à une réponse
positive des autorités de Téhéran à certaines « recommandations
», tels la libération des prisonniers
d'opinion, l'octroi d'autorisations aux «organisations
indépendantes de défense des droits de
l'homme, et au rapporteur spécial de l'ONU sur les
droits de l'homme pour opérer sans ingérence » en
Iran, et le «rejet public et sans équivoque de lafatwa
contre l'écn"vain [britannique] Salman Rushdie
».
Principal concerné par le verdict prononcé le
10 avril par UIitribunai de Berlin, puisqu'il s'agissait
du procès de l'assassinat de quatre membres
de sa direction, le Parti démocratique du Kurdistan
d'Iran souhaite, pour sa part, que la communauté
internationale «isole le régime criminel [iranien]
et rompe les relations diplomatiques» avec
lill. Le Comité iranien contre la répression et le
terrorisme d'Etat demande que « les autorités iraniennes
soient jugées pour crimes contre l'humanité
par lin tribunal international ». L'organisation des
Moudjahidines du peuple, principal mouvement
d'opposition armée au régime de Téhéran, demande
aux partenaires oe l'Ifan de mettre fin aux
relations commerciales et au « dialogue critique »
avec Téhéran.
M.Na.
A.F.P.- Agence France Presse-A.F.P.- Agence France Presse-A.F.P.- Agence France Presse
• L'Iranrefuse toute discussion avec l'Europe sur les sujets
sensibles
par Christophe de ROQUEFEUIL
TEHERAN, 30 avr (AFP) - L'IraI! a annoncé mercredi qu'il rejetait
toute discussion avec l'U~üon européenne sur les sujets sensibles des
droits de l'Homme, du .terrorisme et des armements, et ne souhaitait
.pas revoir pour l'instant à Téhéran les ambassadeurs allemand et
dé:lnois.
Ces décisions ont été annoncées après que les quinze pays de l'UE
eurent annoncé, mardi à Luxembourg, l'arrêt de leur dialogue critique
avec l'Iran et le gel des visites ministérielles.
Les Quinze se sont toutefois abstenus de prendre des sanctions
économiques, et ont annoncé le retour de leurs ambassadeurs à
Téhéran, rappelés après le verdict de la justice allemande du 10mai,
accusant l'Iran d'avoir commandité des assassinats d'opposants
politiques en Allemagne en 1992.
Le ministre iranien des Affaires étran~ères Ali Akbar Vplavati a dpc1aré
mercredi que son pays "n'accueille pas favorablement le retour de
certains ambassadeurs" européens, citant les cas de l'Allemagne et du
Danemark. .
"Nous ne serons pas peinés si l'ambassadeur allemand ne revient pas,
nous serions même enchantés", a souligné le chef de la diplomatie
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