Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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il fut chargé à deux reprises de
convaincre Bani Sadr de revenir en
Iran. Brouillé avec les dirigeants iraniens.
craignant d'être victime d'un
« accident de camion », il s'enfuit par
le Pakistan en mai 1996, et gagna la
protection des services occidentaux en
se mettant à table...
Mlsbahi connait bien la face obscure
de l'Etat iranien: c'est lui qui a
expliqué au procureur de Berlin comment
procédait le régime quand il décidait
d'envoyer une équipe pour tuer
quelqu'un; comment le « Guide»
(Khamenei) donne la permission nécessaire,
et comment étaient choisis
les membres du commando.
En recoupant les informations
fournies par tous ces
témoins, le procureur,
a pu établir que la décision
de supprimer
quelqu'un était prise
par un « comité des
opérations spéciales »,
formé en 1987 sur la
proposition de Rafsanjani,
et dont font
partie Khamenei, Rafsanjani,
Velayati (ministre
des Affaires
étrangères), Becharati
(ministre de l'Intérieur),
Fallahian (Renseignements),
Reyshari (chef du bureau
spécial de Khamenei), Mohsen
Rezai (commandant des gardiens de
la révolution).
Aucun opposant n'est supprimé
sans que Khamenei sanctionne cette
décision par une sentence religieuse,
dont le chef du.commando reçoit une
copie: comme toutes les bureauc.ra~
ties, le régime islamique se doit d'archiver
les décisions de ses dirigeants
- même quand il s'agit de basses
œuvres, ne serait-ce que parce qu'elles
doivent rester le monopole du dirigeant
suprême.
Un complot où trempent
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sionistes etïïes.Aïïïérië3ins u
Aboi Hassan Bani Sadr a su clairement
expliquer et prouver au procureur
que, selon le principe du
vi/ayat faqih, seul le « Guide »
(Khamenei) est religieusement habilité
à prendre cette décision.
Les témoins B et C ont révélé
que le vrai organisateur de l'assassinat
des Kurdes de Berlin était un certain
Abdoul Rahman Bani Hachemi,
qui travaille avec ses deux frères
.pour la Vavak, le ministère de l'Information
et de la Sécurité.
C'est à lui que fut remise la lettre
du « Guide ». Et c'est lui qui, muni
d'un passeport libanais, vint, dix
jours avant l'attentat, tout préparer
à Berlin, via la Pologne, avant de repartir
via le Liban ... Ces informations,
fournies par le témoin B, ont
ou être vérifiées en Iran par d'autres
sources ... Kazem Darabi et les Lihanais
ne furent que des exécutants.
Engagé dans une lutte à mort
contre ce régime qu'il a contribué à
fonder, Bani Sadr a su regrouper
toutes les informations fournies par
les uns et les autres pour dresser
devant le procureur du tribunal de
Be~lin un tableau d'ensemble particuhèrement
accablant: pas moins
de dix-sept ministères
et services iraniens,
depuis les Affaires
étrangères et les Télécommunications
jusqu'aux
gardiens de la
révolution et divers
services de renseignements,
participent de
façon très coordonnée
et systématique à la
chasse aux opposants;
on ne peut pas parler
de modérés et de
durs: c'est l'appareil
de l'Etat tout entier
qUI est coupable de terrorisme.
Ce dossier avait été transmis aux
diverses chancelleries de l'Union européenne.
Les preuves étaient telle-
ment accablantes que toutes les
capitales décidèrent de manifester
une solidarité totale envers Bonn.
En mars, un émissaire du Quai d'Orsay
avait étp dépêché à Téhéran pour
avertir les Iraniens qu'il était inutile
d'espérer jouer un pays contre
l'autre: si l'ambassadeur allemand
était expulsé, tous les diplomates de
l'Union européenne le suivraient...
Mais l'Union européenne déci-
.dait finalement de rappeler ses ambassadeurs
sans attendre. Pour l'instant,
Téhéran s'est contenté de proclamer
son indignation devant ce
nouveau complot, dans lequel trempent
les « mains sales des sionistes et
des Américains », et d'organiser des
manifestations devant l'ambassade
d'Allemagne.
A Téhéran comme en Europe,
on s'était mis d'accord sur un scénario
de crise, avec la ferme intention
de le contenir dans des limites raisonnables:
suspension, pour une période
indéterminée, du « dialogue
critique» entre l'Iran et l'Union
européenne.
Le fait que les noms de Khamenei
et de Rafsanjani ne soient pas cités
dans un verdict qui se borne à
mettre en cause « le plus haut sommet»
de l'Etat iranien reflète cette
volonté. Mais celte crise ne pouvait
survenir à un plus mauvais moment.
L'Iran est en pleine campagne
électorale: l'élection présidentielle
doit avoir lieu le 23 mai. Cette campagne
exacerbe les rivalités entre les
divers clans qui s'affrontent au sein du
régime depuis la mort de l'imam Khomeyni,
et qui vont exploiter le verdict
de Berlin contre leurs adversaires.
Tous les dérapages sont désormais
possibles. « Jusqu'à maintenant,
les partisans de la violence au sein du
régime ont pu se maintenir au pouvoir
parce que cela marchait »,
affirme Bani Sadr, qui conclut avec
certitude: « La théorie de l'efficacité
ne tolère absolument pas l'échec, les
bouches vont très bientôt s'ouvrir à
l'in~érieur du régime. »
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• Garde à vue prolongée pour un défenseur des droits de l'homme
ANKARA, 20 avr (AFP) - La justice turque a prolongé de trois jours,
conformément à la demande de la police, la garde à vue pour interrogatoire d'un
défenseur des droits de l'homme interpellé mercredi soir à Istanbul à son retour
d'Allemagne, a rapporté dimanche l'agence Anatolie.
Sanar Yurdatapan, également musicien, avait été mis en garde à vue à l'aéroport
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