Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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• Ankara veut s'attaquer au sous-développement
de l'envoyé spécial de l'AFP Kadri GURSEL
du sud-est
DIYARBAKIR (Turquie), 16 avr (AFP) - Le gouvernement turc
s'apprête à consacrer, en 1997,900 millions de dollars à un paquet de
mesures économiques pour la région déshéritée du sud-est, dans le but
de "vaincre" le mouvement séparatiste kurde sur le plan social.
Le programme vise essentiellement à créer des emplois par des
mesures d'encouragement à l'industrie, notamment par des projets
requérant beaucoup de main-d'oeuvre, afin de ranimer une économie
ruinée par le conflit qui oppose depuis 13 ans les rebelles séparatistes à
l'armée, a déclaré à l'AFP le super-préfet de Diyarbakir, Necati Bilican.
Ankara, qui compte mener ce "Programme de développement du
sud-est" parallèlement à la répression militaire des rebelles du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), exclut toutefois toujours d'accorder
des droits culturels aux Kurdes.
Le gouvernement travaille sur le nouveau programme depuis six mois
en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie de
Diyarbakir. Il a été présenté récemment au Conseil National de Sécurité
(MGK), haute instance militaro-civile qui définit les politiques de
sécurité de l'Etat.
Les membres concernés du gouvernement islamo-conservateur du
premier ministre Necmettin Erbakandoivent se rendre en mai dans le
sud-est pour démarrer officiellement l'application du programme,
selon M. Bilican. Un centre de coordination sera ensuite créé à Ankara.
Le programme prévoit également l'octroi de crédits aux entreprises
inachevées ou fermées à cause de difficultés financières, pour les
remettre en marche. Le but est de combattre le chomage qui dépasse
25% dans le sud-est à majorité kurde, selon le préfet. Dans la seule
région de Diyarbakir, le nombre de ces entreprises dépasse 130.
La construction d'aéroports et de zones industrielles dans toutes les
villes du sud-est est prévue dans le programme. A Diyarbakir, est
prévue la création d'une cité industrielle comptant une centaine
d'établissements. La construction des 22 premières démarrera en mai,
toujours selon le préfet.
Le conflit du sud-est a également ruiné l'élevage, activité essentielle
des paysans de la région. Dans la seule région de Van (est), le petit bétail
ne compte plus que quelque 2 millions de têtes contre 10 millions à la
fin des années 70. La restauration de l'élevage dans des formes
modernes a été aussi inclue dans le programme.
Les notables kurdes de Diyarbakir accueillent le projet gouvernemental
avec une méfiance unanime, ayant déjà été échaudés par de précédents
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