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Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Baszn Öz<strong>et</strong>i<br />

1996 \~<br />

~ maml~.ures.Les événemems <strong>de</strong> lautomne<br />

<strong>de</strong>rnier ont d'ailleurs contraint<br />

nombre d'entre elles à évacuer leur<br />

personnel, y compris leurs collaborateurs<br />

locaux, qui craignaient pour<br />

leur vie. Les bureaux <strong>de</strong>s agences<br />

<strong>de</strong> IONU sont installés à Bagdad, <strong>et</strong><br />

pour aller dans le nord leur personnel<br />

doit obtenir un visa <strong>de</strong>s autorités<br />

iraquiennes. Une entente spéciale<br />

autorise les agents <strong>de</strong> IONU à se<br />

rendre librement dans la zone <strong>de</strong><br />

protection. Dans l'ensemble, elle est<br />

respectée. Mais en temps <strong>de</strong> crise, il<br />

est parfois difficile <strong>de</strong> dépêcher rapi<strong>de</strong>ment<br />

du personnel supplémentaire<br />

dans le nord <strong>de</strong> J'Iraq.<br />

Les plans d'évacuation <strong>et</strong> les procédures<br />

<strong>de</strong> sécurité sont extrêmement<br />

complexes. Les secours d'urgence<br />

arrivent difficilement - en<br />

raison <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s cumulés <strong>de</strong> l'embargo<br />

international contre J'Iraq <strong>et</strong><br />

du blocus interne décrété par Bagdad<br />

contre le Kurdistan iraquien.<br />

A l'heure actuelle, le HCR mène<br />

une double action dans le nord <strong>de</strong><br />

I1raq. La première consiste à rapatrier<br />

<strong>et</strong> à réintégrer les réfugiés iraquiens<br />

qui se trouvent encore en Iran,<br />

<strong>et</strong> qui continuent à revenir au rythme<br />

<strong>de</strong> quelques milliers par an. La<br />

<strong>de</strong>uxième est <strong>de</strong> protéger <strong>et</strong> d'ai<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> réfugiés: les<br />

14000 civils kur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Turquie naufragés<br />

dans un camp <strong>de</strong>s environs<br />

<strong>de</strong> Dohouk (dans l'ouest du pays) <strong>et</strong><br />

environ 4000 civils kur<strong>de</strong>s iraniens<br />

éparpillés autour d'Erbil <strong>et</strong> <strong>de</strong> Souleimanieh,<br />

dans l'est.<br />

Les uns comme les autres am eu<br />

terriblement peur d'être pris pour<br />

<strong>de</strong>s rebelles lorsque leurs pays respectifs<br />

ont pénétré dans la zone <strong>de</strong><br />

protection, <strong>et</strong> ils en sont restés traumatisés.<br />

Quand ils ont pénétré dans<br />

le Kurdistan iraquien en 1994, les<br />

Kur<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Turquie sont restés agglutinés<br />

le long <strong>de</strong> la frontière. Le<br />

HCR a bien essayé <strong>de</strong> les attirer dans<br />

<strong>de</strong>s camps plus éloignés, mais en<br />

yain, jusqu'au jour où les raids <strong>de</strong><br />

l'a\"Ïation turque les am fait changer<br />

d'a\"Ïs. En mars 1995, la moitié en\"Ïron<br />

s'étaient installés dans <strong>de</strong>ux p<strong>et</strong>its<br />

camps proches d'Atrouche, à<br />

JOurs près <strong>de</strong> la frontière quand<br />

35 000 soldats turcs ont déferlé sur<br />

la région pour tenter <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre un<br />

quelque 60 kilomètres <strong>de</strong> Dohouk.<br />

Les autres réfugiés campaient toll-<br />

terme aux incursions du groupe séparatiste<br />

du Parti <strong>de</strong>s Travailleurs<br />

kur<strong>de</strong>s (PKK). en an après, les <strong>de</strong>rniers<br />

réfugiés rejoignaient Atrouche,<br />

Mais désormais un climat <strong>de</strong> suspicion<br />

pesait sur les réfugiés. Ne<br />

murmurait-on pas que les camps<br />

abritaient <strong>de</strong>s rebelles? Ces rumeurs<br />

\'isaient principalement le camp<br />

d'Atrouche A, situé à proximité <strong>de</strong><br />

collines où le PKK se battait parfois.<br />

Pour y couper court, le HCR décidait<br />

en octobre <strong>et</strong> novembre 1995<br />

<strong>de</strong> regrouper tous les réfugiés à<br />

Atrouche B, plus éloigné <strong>de</strong>s zones<br />

<strong>de</strong> combat <strong>et</strong> par conséquent plus<br />

facile à contrôler.<br />

Mais malgré ces précautions, il<br />

<strong>de</strong>venait <strong>de</strong> plus en plus difficile<br />

pour le HCR <strong>de</strong> mener sa mission<br />

humanitaire dans le camp, En sep-<br />

La situation<br />

particulière du<br />

Kurdistan iraquien<br />

par rapport<br />

aux pays limitrophes<br />

a toujours causé<br />

d'énormes problèmes<br />

aux organisations<br />

hU111anitaires.<br />

tembre 1995, les réfugiés prenaient<br />

en otage lin employé du HCR comme<br />

bouclier humain au cours <strong>de</strong><br />

combats opposant un groupe local<br />

<strong>de</strong> kur<strong>de</strong>s iraquiens <strong>et</strong> le PKK. Fin<br />

1996. il <strong>de</strong>venait clair qu'un p<strong>et</strong>it<br />

nombre d'acti\"Ïstes contrôlaient la<br />

majorité <strong>de</strong> la population composée<br />

essentiellement <strong>de</strong> femmes, d'enfants<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> personnes âgées, C'était dans<br />

lïntérêt politique <strong>de</strong> ces acti\'istes<br />

d'empêcher les réfugiés <strong>de</strong> rentrer<br />

en Turquie, En raison <strong>de</strong> l'hostilité<br />

manifesté par ce groupe, l'accès à<br />

ce camp <strong>de</strong>wnait <strong>de</strong> plus en plus<br />

difficile pour k HCR. Le le' décembre<br />

<strong>de</strong>rnier, les employés du HCR,<br />

qui se sont rendus au camp pour<br />

distribuer <strong>de</strong>s brochures sur les possibilités<br />

<strong>de</strong> rapatriement volontaire<br />

en Turquie pour ceux qui le souhaiteraient,<br />

ont été accueillis par <strong>de</strong>s<br />

j<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pierres lancés par quelque<br />

2000 réfugiés en colère qui s'en sont<br />

pris également aux véhicules. Les<br />

réfugiés ont aussi tenté <strong>de</strong> bloquer<br />

la sortie du camp.<br />

Le HCR a annoncé le 21 décembre<br />

qu ïl se r<strong>et</strong>irait parce qu ïl ne<br />

pouvait plus y travailler. Le HCR a<br />

prévenu les réfugiés, qui venaient<br />

<strong>de</strong> recevoir l'équivalent d'un mois<br />

<strong>de</strong> vivres <strong>et</strong> <strong>de</strong> kérosène une semaine<br />

auparavant - qu'il n'y aurait plus<br />

<strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> rations, Ils ont été<br />

informés que les autorités locales<br />

kur<strong>de</strong>s iraquiennes ai<strong>de</strong>raient les réfugiés<br />

à se rendre aux centres <strong>de</strong><br />

transit <strong>de</strong> Muqibla <strong>et</strong> <strong>de</strong> Balkus où<br />

on m<strong>et</strong>trait ceux qui désirent rentrer<br />

chez eux au courant <strong>de</strong>s assurances<br />

données par le gouvernement turc.<br />

Il leur a été <strong>de</strong> plus précisé que c'était<br />

à eux, <strong>et</strong> à eux seuls, <strong>de</strong> prendre<br />

c<strong>et</strong>te décision. Si, néanmoins, ils décidaient<br />

<strong>de</strong> rester dans le nord <strong>de</strong><br />

l'Iraq, le HCR continuerait <strong>de</strong> les ai<strong>de</strong>r<br />

sur le plan individuel. Toutefois, fin<br />

1996, les réfugiés n'avaient toujours<br />

pas quitté le camp d'Atrouche.<br />

Les réfugiés kur<strong>de</strong>s iraniens ont<br />

eu la même frayeur - mais pendant<br />

moins longtemps en juill<strong>et</strong>, quand<br />

Téhéran a lancé un raid contre ses<br />

opposants kur<strong>de</strong>s. Résultat? Plus<br />

d'un millier <strong>de</strong> personnes ont pris<br />

d'assaut les bureaux du HCR à Erbil<br />

pour se m<strong>et</strong>tre à l'abri. Bien que Iïntervention<br />

iranienne n'ait duré que<br />

quelques jours <strong>et</strong> que les civils<br />

n'aient jamais été inquiétés, <strong>de</strong>s<br />

réfugiés campaient encore dans une<br />

école jouxtant le HCR quand la ,'ille<br />

est tombée aux mains du PDK. Les<br />

quelque 400 réfugiés qui a\'aient<br />

squatté un entrepôt en juill<strong>et</strong> dans<br />

la ville <strong>de</strong> Rania n'avaient eux non<br />

plus toujours pas bougé.<br />

On J'aura compris, le nord <strong>de</strong><br />

J'Iraq n'est pas un endroit <strong>de</strong> tout<br />

repos. C'est même J'une <strong>de</strong>s régions<br />

d'opérations les plus difficiles du<br />

HCR à J'heure actuelle.<br />

Rt;PERT COL\1llE<br />

115

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