Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Re'lliew-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti
Septembre a été un mois tumultueux
dans le nord de
l'Iraq. La population de la
. région administrée par les
Kurdes s'est réveillée un beau matin
de la fin du mois d'août en .apprenant
que la ville d'Erbil venait de
tomber aux mains du Parti démocratique
du Kurdistan (PDK) grâce,
entre autres, au soutien de l'armée
iraquienne. L'attaque surprise est intervenue
alors que le PDK et son
organisation rivale, l'Union patriotique
du Kurdistan (UPK) négociaient
à Londres dans le cadre d'un processus
initié par les Américains. Le
PDK a justifié son action en disant
qu'il répondait ainsi à une escalade
des forces iraniennes dans la région.
Le drame continue
au Kurdistan iraquien
La reprise des hostilités
a déclenché un autre exode massif vers l'Iran:
65 000 personnes au total.
L'Iran, tout comme le UPK, ont nié
ces accusations.
Au cours de la semaine qui a suivi,
le PDK a renforcé ses positions et
le 9 septembre prenait Souleimanieh,
bastion du UPK, situé près de la frontière
iranienne - cette fois sans l'aide
des forces iraquiennes.
L'UPK, que beaucoup croyaient
définitivement hors jeu après son repli
désordonné vers la frontière iranienne,
a resurgi de nulle part pour
reprendre Souleimanieh le 12 octobre
sans tirer un coup de feu. Selon
un scénario qui rappelait la foudroyante
progression du PDK un
mois auparavant, l'UPK s'est très vite
rapprochée d'Erbil, et semblait à
deux doigts de reprendre tout le terrain
qu'elle avait dû céder. Début
novembre, la situation semblait malgré
tout s'être plus ou moins stabilisée.
Le PDK tenait toujours Erbil, et
l'UPK avait repris Souleimanieh
(autrement dit, les belligérants
étaient pratiquement revenus aux
positions qu'ils occupaient avant que
le PUK n'enlève Erbil au PDK en
mai 1994).
Le PDK et l'UPK semblaient bien
décidés à enterrer la hache de guerre.
Mais le bilan de leurs luttes fratricides
était lourd: 65 000 réfugiés
kurdes supplémentaires en Iran,
l'opération Provide Comfort -la couverture
aenenne pour protéger les
Kurdes - compromise, et les programmes
internationaux d'aide humanitaire
et de développement sérieusement
mis à mal.
Les événements de cet automne
ont surtout vidé de ses habitants
l'une des principales villes du nord
de l'Iraq. Car alors que la prise d'Erbil
n'avait pas particulièrement provoqué
de mouvement de panique,
il en a été tout autrement à Sou leimanieh.
A l'approche des forces du
PDK, 75 000 personnes se sont précipitées
vers la frontière iranienne,
en une tragique répétition du monstrueux
exode de 1991 qui avait vu
près de 2 millions de personnes fuir
le Kurdistan iraquien.
Heureusement, quand ils ont réalisé
que pas un seul coup de feu
n'avait été tiré à Souleimanieh, les
habitants qui n'avaient aucune raison
particulière de redouter le nouveau
régime ont commencé à regagner
leurs foyers, écartant par là le
risque d'une crise humanitaire majeure.
Il y a eu tout de même 42 000
personnes qui se sont réfugiées en
Iran en une semaine, et seuls quelques
milliers de déplacés ont tenu à
rester près de la frontière. Ceux qui
s'étaient repliés dans leur village natal
sont rentrés au bout de deux ou
trois jours.
La reprise des hostilités a déclenché
un autre exode massif vers
l'Iran: 65000 personnes au total.
Une fois de plus, Souleimanieh a été
relativement épargnée par les violences,
mais d'autres localités plus
petites n'ont pas eu cette chance.
Les nouveaux réfugiés étaient totalement
démunis. Les autorités de
Téhéran, et en particulier le Croissant-
Rouge iranien, ont ouvert des camps
et essayé de prodiguer les premiers
secours humanitaires, avec l'assistance
du HCR et, de Médecins Sans Frontières.
Mais ce bel élan s'est assez vite
heurté à l'éloignement géographique
et à l'insécurité de la frontière. Des
incidents graves ont éclaté dans
certains camps trop proches du théâtre
des hostilités. Celui de Tileh Kooh,
situé à 2 kilomètres à peine d'un
poste-frontière pris et repris tour à tour
par l'UPK et le PDK, a été frappé à au
moins deux reprises par des balles
perdues et des tirs de roquettes.
Le HCR a dépêché du personnel
sur place afin de s'assurer que les
Réfugiés, IV- /996
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