Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris
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iranienne. Nous sommes l'Armée<br />
Turque! Monsieur le Premier Ministre,<br />
<strong>de</strong>s déclarations affirmant que <strong>de</strong>s<br />
augmentations <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong>s<br />
miÜtaires ont été accordées pour nous<br />
faire taire sont-elles exactes?" Selon le<br />
Mil1iy<strong>et</strong> à ce moment l'air <strong>de</strong>vint glacial<br />
dans la salle <strong>de</strong> la réunion. Erbakan qui<br />
n'avait<br />
pas ouvert la bouche jusque-là,<br />
comprend qu'il doit répondre à c<strong>et</strong>te<br />
interpellation directe <strong>et</strong> s'efforce <strong>de</strong> se<br />
donner <strong>de</strong> la contenance: "Ni mon âge,<br />
ni mes croyances ne m'autoriseraient à<br />
tenir <strong>de</strong> tels propos. Je pourSlLis en<br />
justice le journal qui m'avait attribué ce<br />
genre <strong>de</strong> propos. Que ne m'avez-vous<br />
pas téléphoné pour connaître ma version<br />
(lesfaits!" Mme Çiller tout en rassurant<br />
les l!énéraux que toutes leurs décisions<br />
seront exécutées sans exception ni r<strong>et</strong>ard<br />
se risque à poser une question sur "les<br />
propos d'lm <strong>de</strong> nos pachas" (NDLR il<br />
s'a~it d'Osman Pacha, général<br />
conunandant la gendarmerie d'Erzurum<br />
qui a récenunent publiquement qualifié<br />
<strong>de</strong> "maquereau" le Premier ministre <strong>et</strong><br />
le roi d'Arabie qui l'avait invité au<br />
pèlerinage <strong>de</strong> la Mecque). "Si ces propos<br />
enfreignent vos propres règles, que l'on<br />
fasse le nécessaire. S'ils ne les<br />
enfreignent pas, qu'on apporte <strong>de</strong>s<br />
éclaircissements. Alors soyez, vous aussi,<br />
plus tolérants pour les déclarations <strong>de</strong>s<br />
politiciens". (NDLR. Malgré la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
du ministre islalniste <strong>de</strong> la justice aucune<br />
poursuite n'a été engagée contre ce<br />
~énéral qui a, au contraire, reçu <strong>de</strong>s<br />
messages <strong>de</strong> sympathie <strong>et</strong> <strong>de</strong> félicitations<br />
<strong>de</strong> ses collèf,'lles).<br />
A l'issue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réunion <strong>de</strong> 8 heures où<br />
il n'aura au total parlé que cinq minutes,<br />
M. Erbakan croit avoir pour le moment<br />
évité le couper<strong>et</strong> <strong>et</strong> dit à ses ministres la<br />
fonnule traditionnelle "que cela soit du<br />
passé" qu'on utilise pour ceux qui<br />
survivent à un acci<strong>de</strong>nt, ou à une<br />
maladie grave ou qui viennent <strong>de</strong> passer<br />
une épreuve difficile. Le sursis semble<br />
cependant <strong>de</strong> courte durée. La crise<br />
semble proche <strong>de</strong> son dénouement<br />
provisoire. Elle aura eu au moins le<br />
mérite <strong>de</strong> montrer clairement à<br />
l'intérieur <strong>et</strong> à l'extérieur du pays qui<br />
comman<strong>de</strong> en Turquie. Ce que à sa<br />
manière résume le prési<strong>de</strong>nt Demirel<br />
dans le Mi1liy<strong>et</strong>du 28 avril: "Le Conseil<br />
<strong>de</strong> sécurité nationale n'est pas un organe<br />
consultatif. D'après la Constitution il ne<br />
conseille pas le gouvernement, il lui<br />
notifie ses décisions. Les décisions du<br />
Conseil ne pelwent être débattues à<br />
nouveau. Unefois qu'elles sont prises, il<br />
appartient au gouvernement <strong>de</strong> faire le<br />
nécessaire pour leur exécution. Et on ne<br />
,<br />
FUNERAnLES NATIONALES POUR<br />
LE LEADER NEO-FASCISTE TURC<br />
E colonel Alpaslan<br />
Türkes,<br />
chef du Parti d'action<br />
nationaliste,<br />
néo-fasciste,<br />
décédé le 4 avril à l'âge <strong>de</strong> 80<br />
ans d'une crise cardiaque a<br />
été enterré à Ankara après<br />
<strong>de</strong>s funérailles grandioses transmises<br />
en<br />
direct par les télévisions turques. Le<br />
prési<strong>de</strong>nt Demirel, le Premier lninistre<br />
N. Erbakan, le vice Premier lIÙnistre T.<br />
Çiller, <strong>de</strong> nombreux lIÙnistres, les lea<strong>de</strong>rs<br />
<strong>de</strong> tous les partis politiques turcs, <strong>de</strong><br />
nombreux députés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong><br />
milliers <strong>de</strong> nationalistes turcs ont<br />
participé à ces funérailles. Seuls les<br />
responsables kur<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s intellectuels<br />
turcs libéraux <strong>et</strong> <strong>de</strong> gauche, ont refusé <strong>de</strong><br />
prendre part à ces cérémonies à la gloire<br />
d'un homme qui toute sa vie a prôné la<br />
haine raciale,<br />
la violence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s idéaux<br />
fascistes. Chantre inlassable d'un<br />
"empire turc allant <strong>de</strong>s Balkans à la<br />
muraille <strong>de</strong> Chine", Türkes était au<br />
cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième guerre mondiale un<br />
propagandiste<br />
zélé du hitlérisme au sein<br />
<strong>de</strong> l'armée turque. Un rapport <strong>de</strong> la<br />
Gestapo, cité par le journal Le Momie du<br />
6 avril, le décrivait comme "le Führer du<br />
panturquisme". En 1944, après la<br />
victoire <strong>de</strong>s Alliés, il comparut <strong>de</strong>vant un<br />
tribunal Inilitaire pour" activités racistes<br />
peut pas s'en rem<strong>et</strong>tre au Parlement. Si<br />
vous êtes au gOILvernement, cela veut<br />
dire que vous disposez d'une majorité au<br />
Parlement. A vous <strong>de</strong> faire le nécessaire<br />
pour que les décisions du Conseil soient<br />
tmduites en lois par le Parlement. Si<br />
vous ne voulez pas le faire, laissez la<br />
place à ceux qui sont disposés à respecter<br />
le s)'Stème". En sonune, dans le système<br />
turc, le Conseil <strong>de</strong> sécurité nationale<br />
dominé par les lnilitaires joue le rôle qui<br />
était dévolu au Politburo<br />
soviétique.<br />
dans le système<br />
<strong>et</strong> pro-nazies <strong>et</strong> apologie <strong>de</strong> Hitler".<br />
Après un an <strong>de</strong> prison, il réintégra<br />
l'armée où il poursuivit tranquillement<br />
sa carrière. L'état-major turc l'envoya en<br />
fonnation à l'étranger, notalmnent aux<br />
États-Unis où il passa 3 ans. On le<br />
r<strong>et</strong>rouve en 1960 porte-parole <strong>de</strong> la junte<br />
militaire qui le 27 mai 1960 renverse le<br />
gouvernement<br />
civil légitime <strong>et</strong> envoie à la<br />
potence le Premier ministre Adnan<br />
Men<strong>de</strong>res <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses lninistres. La<br />
junte, où il joue un rôle important,<br />
m<strong>et</strong> à<br />
la r<strong>et</strong>raite d'office 300 généraux <strong>et</strong> plus<br />
<strong>de</strong> 700 colonels <strong>et</strong> commandants<br />
considérés conune " peu sûrs" car fidèles<br />
à la légitimité constitutionnelle. Selon le<br />
Hürriy<strong>et</strong> du 7 avril qui cite c<strong>et</strong> épiso<strong>de</strong>,<br />
le Trésor turc ne disposait pas <strong>de</strong><br />
dotation pour payer les in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong><br />
r<strong>et</strong>raite <strong>de</strong> tant d'officiers; pour y<br />
remédier le colonel Türkes sollicite l'ai<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s États-Unis qui font un don spécial <strong>de</strong><br />
15 millions <strong>de</strong> dollars pour régler ce<br />
problème d'intendance. Cela alimente les<br />
nuneurs<br />
selon lesquelles le coup d'État<br />
était soutenu par la CIA.<br />
L'ultranationalisme<br />
<strong>et</strong> les ambitions<br />
démesurées du colonel Türkes finissent<br />
par inquiéter le chef <strong>de</strong> la junte, le<br />
général Gürsel, qui envoie en exil Türkes<br />
<strong>et</strong> 13 <strong>de</strong> ses partisans nommés à <strong>de</strong>s