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La Crux Occidentalis Un scénario pour Les Secrets de la Septième Mer Écrit par Benoit Huot Illustrations originales : Lledelwin et Morgil Illustrations pas originales : Internet et les suppléments de la gamme

La Crux Occidentalis<br />

Un scénario pour Les Secrets de la Septième Mer<br />

Écrit par Benoit Huot<br />

Illustrations origina<strong>le</strong>s : L<strong>le</strong>delwin et Morgil<br />

Illustrations pas origina<strong>le</strong>s : Internet et <strong>le</strong>s suppléments de la gamme


Préambu<strong>le</strong><br />

Ce scénario amène <strong>le</strong>s PJ à découvrir l’existence d’une société secrète fascisante, la Crux Occidentalis. Cette<br />

organisation, dirigée par un intime de l’Empereur Léon A<strong>le</strong>xandre XIV, prône <strong>le</strong> primat de la sorcel<strong>le</strong>rie sur la<br />

religion et cherche à s’étendre dans <strong>le</strong>s différents cerc<strong>le</strong>s de pouvoir. Selon votre bon vouloir, el<strong>le</strong> peut n’être qu’un<br />

feu de pail<strong>le</strong> ou bien devenir la Némésis de vos joueurs, qui pourra trouver sa conclusion dans la Révolution<br />

montaginoise.<br />

Initia<strong>le</strong>ment, la Crux Occidentalis apparaît dans <strong>le</strong> scénario du Collège invisib<strong>le</strong> mais il n’est pas nécessaire<br />

de l’avoir lu pour comprendre ou faire jouer celui que vous tenez entre <strong>le</strong>s mains.<br />

L’intrigue en quelques lignes<br />

En sauvant une jeune Vodacci, <strong>le</strong>s héros apprennent<br />

qu’el<strong>le</strong> cherche son mari, suite à un courrier<br />

alarmant qu’el<strong>le</strong> a reçu.<br />

Le mari en question travail<strong>le</strong> en réalité pour<br />

un inquisiteur et a infiltré la Crux Occidentalis,<br />

une caba<strong>le</strong> mêlant allègrement sorcel<strong>le</strong>rie et religion.<br />

Malheureusement, il a été percé à jour et<br />

la caba<strong>le</strong>, après s’être débarrassée<br />

de lui, cherche à remonter jusqu’à<br />

l’inquisiteur.<br />

Les héros se retrouvent donc au beau milieu<br />

d’une partie d’échecs entre l’inquisiteur et la Crux<br />

Occidentalis. Pour s’en sortir, ils devront mener de<br />

front plusieurs enquêtes afin de saisir la nature et<br />

<strong>le</strong>s buts de chacune des factions, tout en prenant<br />

conscience que plus ils en apprennent et plus ils<br />

deviennent gênants. Ils devront donc prendre garde<br />

aux pièges que chaque faction tendra, que ce<br />

soit à <strong>le</strong>ur attention ou non.<br />

Une fois qu’ils auront compris <strong>le</strong> danger que<br />

représente cette caba<strong>le</strong>, il <strong>le</strong>ur restera alors à trouver<br />

un moyen de la démante<strong>le</strong>r, alors que la Révolution<br />

montaginoise est sur <strong>le</strong> point de défer<strong>le</strong>r…<br />

2


Préambu<strong>le</strong><br />

Qu’est-ce que la Crux Occidentalis ?<br />

À l’origine, il s’agit d’un ouvrage de l’apôtre<br />

Belonius, <strong>le</strong>quel accompagna <strong>le</strong> Deuxième<br />

Prophète. Outre sa dimension historique non<br />

négligeab<strong>le</strong>, ce manuscrit montre tout son intérêt<br />

dans ses pages centra<strong>le</strong>s : il y révè<strong>le</strong> rien de<br />

moins que <strong>le</strong>s pouvoirs de sorcier du Deuxième<br />

Prophète ! Une information qui, révélée au<br />

grand jour, risque de mettre à mal l’Église du<br />

Vaticine.<br />

Le duc Baudouin Armand Montmorency<br />

de Saint-Julien a mis la main sur cet ouvrage et<br />

a constitué une caba<strong>le</strong> du même nom, composée<br />

de sorciers, tous religieux plus ou moins fanatiques.<br />

L’objectif de cette caba<strong>le</strong> est de renverser<br />

l’Inquisition avec <strong>le</strong>s révélations de l’ouvrage<br />

et de localiser <strong>le</strong> nouveau siège de l’Église du<br />

Vaticine en Vodacce. Dans <strong>le</strong> même temps, arguant<br />

de la légitimité divine du sang nob<strong>le</strong> sorcier,<br />

el<strong>le</strong> compte remplacer <strong>le</strong>s plus hauts membres<br />

du c<strong>le</strong>rgé par des nob<strong>le</strong>s sorciers, mettant<br />

ainsi <strong>le</strong> pouvoir militaire, <strong>le</strong> pouvoir spirituel et<br />

<strong>le</strong> pouvoir politique entre <strong>le</strong>s mains des mêmes<br />

individus. Enfin, une fois ceci fait, ses membres<br />

pourront amenuiser <strong>le</strong> pouvoir des guildes<br />

marchandes et fina<strong>le</strong>ment prendre <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />

financier total de <strong>le</strong>urs nations.<br />

Avant-propos<br />

Si vous souhaitez attaquer la <strong>le</strong>cture du scénario,<br />

je vous conseil<strong>le</strong> de passer directement à la<br />

partie suivante. Sinon, vous trouverez ci-dessous<br />

des considérations sur l’optique de ce scénario et<br />

sa manière de <strong>le</strong> maîtriser.<br />

Lorsque j’ai commencé à travail<strong>le</strong>r sur la Crux<br />

Occidentalis, j’avais en tête mon groupe de joueurs<br />

et la frustration qu’on ressent quand on n’a pas de<br />

pistes suffisamment différentes à explorer (« Ok,<br />

donc vous al<strong>le</strong>z tous interroger untel, c’est ça ? »).<br />

J’ai donc décidé de créer quatre intrigues parallè<strong>le</strong>s,<br />

de sorte que <strong>le</strong>s joueurs puissent avoir de la<br />

matière pour jouer.<br />

Seu<strong>le</strong>ment, pour éviter que mon groupe ne se<br />

scinde en plusieurs sous-groupes indépendants, il<br />

fallait aussi que <strong>le</strong>s intrigues soient liées <strong>le</strong>s unes<br />

aux autres. De la sorte, chacun pourrait partager<br />

ses informations avec <strong>le</strong>s autres et avoir <strong>le</strong> sentiment<br />

de faire progresser l’ensemb<strong>le</strong> du scénario.<br />

J’ai donc inclus des passerel<strong>le</strong>s entre chaque arc<br />

scénaristique, pour bien homogénéiser l’ensemb<strong>le</strong>.<br />

Restait la question de la comp<strong>le</strong>xité de l’intrigue.<br />

Compte tenu de notre fréquence de jeu et de<br />

sa brièveté (des séances hebdomadaires de 3 à 4<br />

heures), j’ai décidé de ne pas mettre de fausse piste.<br />

D’une part, je trouve que cela frustre <strong>le</strong>s joueurs<br />

de se retrouver dans une impasse et, d’autre part,<br />

je considère que cela fait perdre un temps de jeu<br />

précieux. J’estimais en outre que, avec quatre intrigues<br />

parallè<strong>le</strong>s à résoudre, mes joueurs auraient<br />

suffisamment à se mettre sous la dent sans devoir<br />

allonger la sauce.<br />

Vous ne trouverez donc dans ce scénario que<br />

très peu de fausses pistes et, lorsqu’el<strong>le</strong>s apparaissent,<br />

el<strong>le</strong>s sont clairement identifiées comme tel<strong>le</strong>s.<br />

Le but étant pour <strong>le</strong>s joueurs de sentir qu’il<br />

ne vaut mieux pas s’aventurer dans cette direction.<br />

Ceci étant, vos joueurs généreront probab<strong>le</strong>ment<br />

d’eux-mêmes des fausses pistes et il sera diffici<strong>le</strong><br />

pour vous de ne pas y répondre.<br />

Donc, pour résumer, <strong>le</strong> scénario que vous avez<br />

entre <strong>le</strong>s mains est un scénario non linéaire mélangeant<br />

quatre intrigues mais sans fausses pistes.<br />

Maintenant, la question que vous vous posez<br />

certainement est : comment maîtriser<br />

un truc aussi ambitieux ?<br />

3


Préambu<strong>le</strong><br />

Ayant eu la chance de tester ce scénario sur mes<br />

joueurs au fur et à mesure de son écriture, je peux<br />

vous donner quelques conseils pour bien vous y<br />

retrouver.<br />

En premier lieu, une fois que vous aurez lu toutes<br />

<strong>le</strong>s intrigues, essayez d’avoir en tête la structure<br />

de chaque histoire et <strong>le</strong>s informations qu’el<strong>le</strong><br />

renferme (<strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au p. 73 fournit un schéma de<br />

chaque arc pour vous aider à vous y retrouver). Il<br />

ne s’agit pas ici d’être exhaustif mais de déterminer<br />

<strong>le</strong>s éléments clés de chaque arc. En tant que MJ,<br />

vous savez que <strong>le</strong>s quatre intrigues sont distinctes<br />

mais <strong>le</strong>s joueurs l’ignorent. Lorsqu’ils voudront<br />

explorer une piste, ils ne vous diront<br />

pas à quel arc ils se réfèrent,<br />

puisqu’ils n’en ont tout bonnement<br />

pas conscience. C’est donc<br />

à vous de savoir menta<strong>le</strong>ment à<br />

quel<strong>le</strong> partie de l’histoire vous référer<br />

pour répondre à <strong>le</strong>urs questions.<br />

La bonne nouvel<strong>le</strong> pour vous, c’est<br />

que chaque intrigue est globa<strong>le</strong>ment<br />

linéaire et que, de ce fait, vous<br />

pouvez mieux suivre la progression<br />

de vos joueurs.<br />

Dans un deuxième temps, étudiez bien<br />

la chronologie située en fin de volume. L’expérience<br />

prouve que, pour <strong>le</strong>s scénarios en général, et<br />

<strong>le</strong>s enquêtes en particulier, toutes <strong>le</strong>s déductions<br />

tournent autour de la chronologie. C’est en se<br />

rendant compte que, à tel moment, il s’est passé<br />

tel<strong>le</strong> chose étrange, que vos joueurs vont percevoir<br />

l’évolution de la trame.<br />

Dans un troisième temps, n’hésitez pas en<br />

cours de jeu à octroyer des pauses de réf<strong>le</strong>xion à<br />

vos joueurs. Ils auront tel<strong>le</strong>ment d’informations<br />

à traiter en même temps que ces mises au point<br />

seront nécessaires. Profitez de ces pauses pour<br />

récapitu<strong>le</strong>r avec eux ce qu’ils ont découvert (il y<br />

a suffisamment de PNJ adjuvants dans cette histoire<br />

pour <strong>le</strong> permettre sans y voir la main du MJ),<br />

en essayant de <strong>le</strong>s orienter selon <strong>le</strong>s arcs. L’idée<br />

étant que, en mettant sur la tab<strong>le</strong><br />

ce qu’ils connaissent, vos héros<br />

voient se dessiner <strong>le</strong>s quatre fils distincts de l’intrigue.<br />

Concernant votre travail de préparation proprement<br />

dit, j’ai essayé de vous simplifier <strong>le</strong> travail.<br />

Ainsi, dans ce préambu<strong>le</strong>, vous aurez non seu<strong>le</strong>ment<br />

la véri tab<strong>le</strong> histoire que vos héros découvriront<br />

peu à peu, mais éga<strong>le</strong>ment un aperçu des<br />

quatre intrigues et une présentation succincte des<br />

personnages et lieux importants. Voyez ça comme<br />

une sorte de digest, un instantané des éléments<br />

majeurs à avoir en tête. Un peu comme une pièce<br />

de théâtre où on se réfère toujours à la présentation<br />

des personnages tant qu’on ne se <strong>le</strong>s est pas<br />

appropriés.<br />

Après <strong>le</strong> préambu<strong>le</strong>, suivent<br />

<strong>le</strong>s quatre arcs distincts, traités<br />

ici comme des scénarios quasiautonomes.<br />

Personnel<strong>le</strong>ment, quand<br />

je lis un scénario, j’ai l’habitude d’utiliser<br />

des stabilo de cou<strong>le</strong>urs différentes<br />

(un pour <strong>le</strong>s lieux, un pour <strong>le</strong>s personnages,<br />

un pour <strong>le</strong>s données techniques<br />

et un pour <strong>le</strong>s informations majeures<br />

à avoir en tête) pour m’y repérer.<br />

De la sorte, la simp<strong>le</strong> <strong>le</strong>cture des<br />

textes stabilotés m’informe de l’essentiel et je<br />

n’ai pas à me relire toute l’intrigue in extenso. Vous<br />

pouvez, si vous <strong>le</strong> souhaitez, utiliser cette méthode,<br />

mais el<strong>le</strong> n’est nul<strong>le</strong>ment obligatoire.<br />

Après <strong>le</strong>s arcs, vous trouverez <strong>le</strong>s annexes dont<br />

deux vous seront particulièrement uti<strong>le</strong>s. La première,<br />

la chronologie, reprend tout ce que <strong>le</strong>s héros<br />

peuvent découvrir dans <strong>le</strong>ur enquête. El<strong>le</strong> sera<br />

donc votre pierre d’ang<strong>le</strong> pour gérer la partie.<br />

La seconde, <strong>le</strong>s données techniques, reprend<br />

toutes <strong>le</strong>s caractéristiques des PNJ dont vous<br />

pourriez avoir besoin en jeu. Pour ces données<br />

techniques, deux éléments sont à noter : tout<br />

d’abord, j’ai tâché de détail<strong>le</strong>r autant que possib<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s informations, notamment liées au combat. J’ai<br />

en effet remarqué que la présentation dans <strong>le</strong>s scénarios<br />

habituels ne me convenait pas car il fallait<br />

que je fasse des calculs moi-même ou que je me<br />

réfère aux manuels pour connaître l’utilisation de<br />

4


Préambu<strong>le</strong><br />

certaines compétences. Ici, <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux sont norma<strong>le</strong>ment<br />

prêts à l’emploi.<br />

Deuxièmement, j’ai essayé, sur <strong>le</strong>s conseils de<br />

L<strong>le</strong>delwin, de préciser rapidement comment interpréter<br />

<strong>le</strong>s différents PNJ. Si vous avez un doute<br />

sur <strong>le</strong> comportement de l’un d’eux, un saut par<br />

<strong>le</strong>s pages de fin vous sera donc uti<strong>le</strong>.<br />

Voilà, je crois avoir fait <strong>le</strong> tour de cette<br />

présentation. J’espère que vous prendrez<br />

autant de plaisir à lire et faire jouer ce<br />

scénario que j’en ai eu à l’écrire et, si<br />

jamais vous avez des questions ou<br />

des suggestions, n’hésitez pas à me<br />

contacter. Sur ce, bon jeu !<br />

La véritab<strong>le</strong> histoire<br />

Depuis que la Crux Occidentalis<br />

est entrée en possession de<br />

l’ouvrage du même nom, el<strong>le</strong> s’est<br />

faite plus remuante et a commencé<br />

à répandre ses idées séditieuses<br />

dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s de pouvoir de<br />

Théah. Conscient que ces idées<br />

pourraient être à l’origine<br />

d’un nouveau schisme<br />

religieux<br />

dans l’Église du<br />

Vaticine, <strong>le</strong> chevalier<br />

inquisiteur<br />

Pierre Martin<br />

Montansier de<br />

Carvillac a décidé<br />

d’enquêter et, si possib<strong>le</strong>,<br />

de couper <strong>le</strong> mal à sa racine. Il y a un peu plus<br />

de cinq mois, il s’est donc fait muter à Charousse<br />

pour y mener ses investigations.<br />

Malheureusement, Pierre Martin s’est très vite<br />

rendu compte que ses affinités castillianes pouvaient<br />

être un frein dans son enquête. Il a donc<br />

décidé de faire infiltrer la Crux Occidentalis par<br />

un homme de confiance.<br />

Pierre Martin Montansier de Carvillac<br />

Son choix s’est rapidement porté sur Jean-Marie<br />

La Plume, un fervent vaticin doué dans <strong>le</strong> domaine<br />

des <strong>le</strong>ttres et de la philosophie. Futur père,<br />

ce dernier se retrouvait seul durant quelques mois<br />

car son épouse était partie rendre visite à ses parents<br />

vodacci. Il était quant à lui resté en Montaigne<br />

afin de gagner faveurs et protecteurs<br />

à la cour montaginoise, et assurer ainsi un<br />

meil<strong>le</strong>ur avenir à sa famil<strong>le</strong>.<br />

Après avoir entendu plusieurs fois ses<br />

confessions et éprouvé ses sentiments<br />

vaticins, Pierre Martin décida de lui<br />

par<strong>le</strong>r de sa mission. L’accueil de<br />

Jean-Marie La Plume<br />

étant largement positif,<br />

<strong>le</strong>s deux hommes commencèrent<br />

à se voir au<br />

Drakkar de Légion pour<br />

définir <strong>le</strong>ur plan d’action<br />

et <strong>le</strong> mettre en place. Prudents,<br />

ils se voyaient de manière<br />

irrégulière pour éviter d’être<br />

découverts.<br />

L’idée principa<strong>le</strong> pour<br />

infiltrer la Crux Occidentalis<br />

était de recourir<br />

aux ta<strong>le</strong>nts<br />

littéraires de Jean-<br />

Marie. En publiant<br />

des textes pro-sorcel<strong>le</strong>rie<br />

dans <strong>le</strong>s<br />

journaux <strong>le</strong>s plus<br />

courus de la capita<strong>le</strong>,<br />

<strong>le</strong>s deux<br />

hommes comptaient<br />

bien attirer l’attention de la caba<strong>le</strong>.<br />

Jean-Marie commença donc à modifier <strong>le</strong> ton<br />

de ses écrits, tenant des propos à la limite de l’hérésie<br />

mais néanmoins à même d’interpel<strong>le</strong>r la Crux<br />

Occidentalis. Dans <strong>le</strong> même temps, il continuait<br />

de fréquenter la cour et, lorsqu’aucun protecteur<br />

ne daignait lui accorder <strong>le</strong> gîte, il<br />

logeait aux Caprices de Lucas, une<br />

auberge confortab<strong>le</strong> située à une<br />

5


Préambu<strong>le</strong><br />

dizaine de kilomètres au sud de Charousse. Cette<br />

auberge était une vraie bouffée d’oxygène pour lui<br />

car il pouvait prendre du recul sur ses actes et surtout<br />

recevoir <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres que son épouse lui faisait<br />

parvenir de Vodacce.<br />

Après plusieurs artic<strong>le</strong>s apparemment restés<br />

<strong>le</strong>ttre morte, Pierre Martin et Jean-Marie décidèrent<br />

que ce dernier devait ouvertement révé<strong>le</strong>r ses<br />

positions sur la sorcel<strong>le</strong>rie. De la sorte, ses idées<br />

quitteraient <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> des <strong>le</strong>cteurs de mondanités<br />

pour rejoindre celui, plus ferti<strong>le</strong>, des rumeurs et<br />

des on-dit.<br />

Jean-Marie tint donc un débat animé au cabinet<br />

des réprouvés, un petit cerc<strong>le</strong> de la cour qui<br />

avait encouru la disgrâce de l’Empereur pour avoir<br />

maintenu sa foi en Théus. Il y exposa à nouveau ses<br />

théories, espérant y trouver quelque sympathisant<br />

de la Crux Occidentalis.<br />

Dans <strong>le</strong> même temps, <strong>le</strong>s écrits dans <strong>le</strong>s journaux<br />

se poursuivaient et <strong>le</strong>s deux hommes continuaient<br />

de se voir. Toutefois, Jean-Marie étant<br />

désormais un homme public, <strong>le</strong>s rencontres se firent<br />

plus discrètes, se tenant dans une chambre du<br />

Drakkar de Légion.<br />

Ce travail finit par payer et, au bout de deux<br />

mois, la Crux Occidentalis se manifesta ouvertement<br />

à Jean-Marie La Plume, en l’invitant à une<br />

visite de courtoisie à La Carte à jouter. C’était il y<br />

a trois mois.<br />

Avant de s’y rendre, Jean-Marie rencontra une<br />

dernière fois <strong>le</strong> chevalier inquisiteur au Drakkar de<br />

Légion et tous deux convinrent de ne plus se voir.<br />

Les deux hommes correspondraient uniquement<br />

par courrier, à un rythme soigneusement déterminé.<br />

Jean-Marie poursuivrait son infiltration et<br />

Pierre Martin ferait en sorte qu’il ne manque pas<br />

de liquidités.<br />

À partir de ce moment, Jean-Marie fréquenta<br />

assidûment La Carte à jouter. Ce tripot de luxe<br />

servait de plaque tournante et de lieu de recrutement<br />

pour la Crux Occidentalis. Il était donc<br />

de bon ton de s’y montrer et Jean-Marie y fit<br />

entre autres la connaissance de<br />

Marie la « dame blanche et<br />

de Hubert de l’Épée. La première<br />

était la pupil<strong>le</strong> du duc de Saint-<br />

Julien (<strong>le</strong> chef de la caba<strong>le</strong>) tandis que <strong>le</strong> second,<br />

plus porté sur la coercition, était son homme de<br />

main.<br />

Jean-Marie fit alors en sorte d’en apprendre<br />

davantage sur la Crux Occidentalis, posant quelques<br />

questions et laissant adroitement traîner ses<br />

oreil<strong>le</strong>s. Il prenait grand soin d’être discret dans<br />

ses recherches et de ne pas attirer l’attention sur<br />

lui. Prudent, il envoyait ses courriers au Drakkar<br />

de Légion en s’assurant de ne pas être suivi ou en<br />

passant par des intermédiaires anonymes. Chaque<br />

<strong>le</strong>ttre était à l’attention d’un certain capitaine<br />

Monseigneur et Pierre Martin la récupérait en faisant<br />

appel à des intermédiaires.<br />

Régulièrement, quand l’envie de s’esquiver <strong>le</strong><br />

prenait, Jean-Marie partait quelques jours se ressourcer<br />

aux Caprices de Lucas, en profitant pour<br />

écrire à son épouse. Un jour qu’il se languissait de<br />

sa femme et que <strong>le</strong>s discours philosophiques ne<br />

l’inspiraient guère, il décida de revenir à son violon<br />

d’Ingres et commença à rédiger une histoire<br />

à l’eau de rose, intitulée La F<strong>le</strong>ur du prophète. Les<br />

premiers épisodes avaient pour but de soulager<br />

son esprit mais Jean-Marie comprit rapidement<br />

que la Crux Occidentalis occupait trop ses pensées<br />

pour qu’il puisse s’y soustraire. Il décida donc<br />

de joindre l’uti<strong>le</strong> à l’agréab<strong>le</strong> et retravailla ses premiers<br />

chapitres de sorte à y inclure des éléments<br />

de propagande de la société secrète.<br />

Lorsqu’il revint à La Carte à jouter quelques<br />

jours plus tard, il fut présenté au duc Baudouin<br />

Armand Montmorency de Saint-Julien et eut la<br />

hardiesse de lui montrer son projet. Cette manipulation<br />

des esprits par <strong>le</strong> biais de la futilité plut<br />

tel<strong>le</strong>ment au duc qu’il demanda à Jean-Marie de<br />

venir régulièrement lui narrer sa prose dans son<br />

hôtel particulier. Jean-Marie prit donc l’habitude<br />

de rendre visite au duc au moins une fois par semaine<br />

afin de lui faire <strong>le</strong>cture du prochain chapitre<br />

à paraître.<br />

Au cours d’une de ses visites, l’homme de <strong>le</strong>ttres<br />

dut patienter car son mécène était en p<strong>le</strong>ine<br />

conversation avec l’Empereur. Il saisit néanmoins<br />

<strong>le</strong>s propos échangés et, comprenant <strong>le</strong>ur impor-<br />

6


Préambu<strong>le</strong><br />

tance capita<strong>le</strong> pour l’avenir, décida de cacher ces<br />

informations là où <strong>le</strong>s gens ne penseraient pas à<br />

chercher : en <strong>le</strong>s tatouant sous <strong>le</strong> pelage d’un chien<br />

qu’il avait pris sous son ai<strong>le</strong> au Drakkar de Légion.<br />

Malheureusement, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures infiltrations<br />

ont une fin et, malgré toutes <strong>le</strong>s précautions que<br />

prit Jean-Marie, Marie intercepta un courrier à<br />

destination du Drakkar de Légion et décida de remonter<br />

la piste du capitaine Monseigneur. Pierre<br />

Martin sut cependant se faire discret et Marie dut<br />

reporter son attention sur Jean-Marie. Lorsqu’el<strong>le</strong><br />

commença à mener une enquête plus approfondie<br />

sur lui, Jean-Marie prit peur. Il rédigea à la hâte<br />

une <strong>le</strong>ttre à l’adresse de son épouse, la conjurant<br />

de <strong>le</strong> rejoindre à Charousse avant qu’il ne soit trop<br />

tard. Puis il tâcha de tenir son rô<strong>le</strong> aussi longtemps<br />

que possib<strong>le</strong>.<br />

Les ressources de Marie firent cependant merveil<strong>le</strong><br />

et <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> jeu de Jean-Marie lui fut rapidement<br />

confirmé. Persuadée d’obtenir des informations<br />

aux Caprices de Lucas, el<strong>le</strong> s’y rendit donc<br />

mais ne découvrit rien. Or, la Crux Occidentalis<br />

s’apprêtait à passer à la vitesse supérieure en diffusant<br />

un prospectus de propagande à même de<br />

s’attirer <strong>le</strong>s faveurs de la populace et il était hors de<br />

question qu’un espion vienne ruiner ses plans !<br />

Marie décida donc d’employer <strong>le</strong>s grands<br />

moyens. El<strong>le</strong> mit <strong>le</strong> feu aux Caprices de Lucas, non<br />

sans y enfermer l’aubergiste et sa servante. Puis el<strong>le</strong><br />

attendit patiemment que <strong>le</strong> feu fasse son œuvre, ne<br />

prêtant guère attention aux hur<strong>le</strong>ments d’agonie<br />

des prisonniers. Enfin, lorsque l’hôtel<strong>le</strong>rie ne fut<br />

que cendres, el<strong>le</strong> déposa un courrier d’avertissement<br />

et repartit sur Charousse.<br />

Méthodique, la dame blanche prit Jean-Marie<br />

sous sa coupe et <strong>le</strong> passa à la Question. Mais,<br />

malgré toute sa volonté et son sadisme, el<strong>le</strong> ne put<br />

briser la ferveur du vaticin et, de dépit, ordonna à<br />

son homme de main de se débarrasser de lui.<br />

Alors que Marie croit s’être débarrassée de la<br />

menace principa<strong>le</strong> de la caba<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s PJ font <strong>le</strong>ur entrée.<br />

Les intrigues<br />

Ce scénario non linéaire lie entre el<strong>le</strong>s quatre<br />

intrigues distinctes. Afin de ne pas vous perdre<br />

dans <strong>le</strong>urs méandres, voici un rapide aperçu de<br />

ces dernières ainsi qu’une présentation des PNJ et<br />

lieux principaux.<br />

Marie face à Pierre Martin<br />

La véritab<strong>le</strong> intrigue, qui arrive aux héros par<br />

l’intermédiaire de Claudia Sangiovese, l’épouse de<br />

Jean-Marie. Dans cet arc narratif, Marie tâche de<br />

remonter jusqu’au commanditaire de Jean-Marie<br />

La Plume pour l’empêcher de nuire.<br />

La mort de Jean-Marie La Plume<br />

Une femme du nom de La Karine vient chercher<br />

secours auprès d’un des PJ suite au meurtre<br />

dont el<strong>le</strong> a été témoin. Cette sous-intrigue permet<br />

de mieux découvrir Jean-Marie La Plume et son<br />

adversaire retors, Hubert de l’Épée.<br />

Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

La mort étrange d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>, une<br />

connaissance d’un PJ, amène ces derniers à découvrir<br />

l’existence des moissonneurs (des personnes<br />

qui ponctionnent <strong>le</strong> sang sorcier à des fins peu recommandab<strong>le</strong>s)<br />

et de <strong>le</strong>ur commanditaire. Ce dernier,<br />

en tant que partisan de la Crux Occidentalis,<br />

est au fait de son organisation et de ses méthodes<br />

de fonctionnement. Ses renseignements permettront<br />

donc de pouvoir approcher la société secrète<br />

plus faci<strong>le</strong>ment.<br />

Le prospectus de la<br />

Crux Occidentalis<br />

Les PJ entrent en contact avec<br />

un prospectus vantant <strong>le</strong>s idéaux<br />

7


Préambu<strong>le</strong><br />

de l’organisation. Amenés à enquêter sur cette<br />

dernière, ils vont découvrir qu’el<strong>le</strong> œuvre en réalité<br />

dans l’ombre.<br />

Note : Le dernier arc est tout particulièrement<br />

conçu pour des PJ qui ne connaissent pas encore la<br />

Crux Occidentalis. Ses liens avec <strong>le</strong>s autres arcs sont<br />

suffisamment ténus pour que vous puissiez ne pas l’intégrer<br />

si vous <strong>le</strong> désirez.<br />

L’idée de ce scénario est que <strong>le</strong>s PJ se « répartissent<br />

» <strong>le</strong>s différentes intrigues et aient chacun<br />

matière à agir, sans devoir tous suivre <strong>le</strong> même fil<br />

conducteur. Cela donnera à chaque personnage<br />

une importance particulière dont <strong>le</strong>s joueurs profiteront<br />

p<strong>le</strong>inement. Dans cette optique, nous vous<br />

recommandons de faire en sorte que <strong>le</strong>s personnages<br />

soient séparés pour éviter qu’ils n’attaquent<br />

tous la même piste au même moment.<br />

Les personnages<br />

principaux<br />

Vous trouverez ci-après une présentation<br />

des personnages principaux liés aux différentes<br />

intrigues de ce scénario. Les PNJ extrêmement<br />

secondaires n’y sont pas mentionnés, afin de<br />

ne pas vous noyer sous <strong>le</strong> flot d’informations.<br />

Les pièces maîtresses<br />

Baudouin Armand Montmorency<br />

de Saint-Julien :<br />

intime de l’Empereur et chef<br />

de la Crux Occidentalis,<br />

<strong>le</strong> duc est riche à millions.<br />

Les idées de sa<br />

caba<strong>le</strong> ont commencé à<br />

gagner des cerc<strong>le</strong>s haut placés de l’Église<br />

du Vaticine et certains craignent<br />

un nouveau schisme religieux.<br />

Affab<strong>le</strong> et paternaliste en public,<br />

il est en réalité sadique et apprécie tout autant la<br />

torture que la pédophilie. Il n’intervient dans <strong>le</strong><br />

scénario qu’en filigrane, <strong>le</strong>s héros ayant déjà fort à<br />

faire avec son bras-droit.<br />

Marie Montmorency de Saint-Julien : fil<strong>le</strong><br />

adoptive et bras droit du duc Baudouin Armand<br />

Montmorency de Saint-Julien, el<strong>le</strong> est surnommée<br />

la dame blanche, autant pour ses habits perpétuel<strong>le</strong>ment<br />

de neige que pour la froideur de son caractère.<br />

Spécialiste de l’escrime, el<strong>le</strong> est <strong>le</strong> bras armé<br />

du duc qui agit dans l’ombre. El<strong>le</strong> a réussi à infiltrer<br />

<strong>le</strong>s Kreuzritter et dispose d’une lame d’ombre.<br />

El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment acquis la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht qui<br />

lui permet de se déplacer à travers <strong>le</strong>s ombres (cf.<br />

caractéristiques techniques pp. 80-82).<br />

Pierre Martin Montansier de Carvillac : ce<br />

chevalier inquisiteur enquêtait déjà sur <strong>le</strong> recueil<br />

de la Crux Occidentalis au moment où <strong>le</strong> duc a<br />

mis la main dessus. Au fait des<br />

remous théologiques qui agitent<br />

l’Église, il a décidé de se<br />

renseigner plus avant. Il a<br />

donc envoyé un homme<br />

de confiance infiltrer la<br />

Crux Occidentalis et lui<br />

faire des rapports réguliers.<br />

Pragmatique, il est<br />

capab<strong>le</strong> de s’associer aux<br />

héros s’il voit que cela<br />

peut servir la cause de son<br />

Église.<br />

Jean-Marie La Plume<br />

: cet homme de <strong>le</strong>ttres<br />

et fervent vaticin a<br />

été approché par Pierre<br />

Martin Montansier de<br />

Carvillac. Une fois la<br />

Baudouin Armand Montmorency<br />

de Saint-Julien<br />

Crux Occidentalis<br />

infiltrée, il s’est mis<br />

à envoyer des rapports<br />

réguliers au chevalier<br />

inquisiteur. Du<br />

moins jusqu’à ce que Marie découvre la vérité et<br />

<strong>le</strong> soumette à la Question. Torturé et assassiné, il a<br />

ensuite été enterré au cimetière de la Sérénité.<br />

8


Préambu<strong>le</strong><br />

Hubert de l’Épée : cet homme des basses œuvres<br />

de Marie a officiel<strong>le</strong>ment été radié des mousquetaires<br />

pour conduite indigne. Banni il y a de<br />

nombreuses années, il est revenu il y a peu et, s’il<br />

prend bien soin de ne pas se faire repérer par ses<br />

anciens compagnons, il ne dédaigne pas porter<br />

une tenue de mousquetaire lorsqu’il est certain<br />

que cela ne <strong>le</strong> trahira pas. Cruel et sans scrupu<strong>le</strong>s,<br />

il abuse de son autorité sur <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s que lui.<br />

Il fréquente assidûment deux lieux d’importance<br />

pour la Crux Occidentalis : Chez Urbain <strong>le</strong> jour et<br />

La Carte à jouter la nuit. Très au fait de l’organisation,<br />

il saura être à l’origine de sa chute, si <strong>le</strong>s PJ<br />

savent l’exploiter comme il faut. C’est lui qui, après<br />

avoir longuement abrégé <strong>le</strong>s souffrances de Jean-<br />

Marie La Plume, s’est débarrassé du corps dans <strong>le</strong><br />

cimetière de la Sérénité.<br />

Ceux par qui l’intrigue arrive<br />

Claudia Sangiovese : épouse de Jean-Marie La<br />

Plume, cette Vodacci protégée de Donello Falisci<br />

arrive en vil<strong>le</strong> suite à un courrier apeuré de son<br />

mari. Duelliste émérite, el<strong>le</strong> pourrait en remontrer<br />

à plus d’un si el<strong>le</strong> n’était pour <strong>le</strong> moment enceinte<br />

de sept mois.<br />

La Karine : sous ses dehors de fermière pure<br />

souche aux remèdes de grand-mère, La Karine<br />

tient l’orphelinat Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur à bout<br />

de bras. Toutefois, el<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment une faiseuse<br />

d’ange, même si <strong>le</strong>s dangers sont grands pour qui<br />

fait appel à ses services. El<strong>le</strong> a assisté à la mort de<br />

Jean-Marie La Plume mais, ayant reconnu l’uniforme<br />

de mousquetaire d’Hubert de l’Épée, el<strong>le</strong><br />

craint désormais <strong>le</strong>s forces de l’ordre. El<strong>le</strong> cherche<br />

donc <strong>le</strong> salut dans la confession, persuadée<br />

qu’en confiant son fardeau à Théus ou, à défaut, à<br />

quelqu’un de confiance, il saura l’en soulager.<br />

Ludovic Arsène : dernier enfant d’une fratrie<br />

de cinq, Ludovic n’a hérité de sa famil<strong>le</strong> de petite<br />

nob<strong>le</strong>sse que <strong>le</strong> nom. Désespéré de ne pas avoir de<br />

sang sorcier dans <strong>le</strong>s veines, il a accueilli <strong>le</strong> message<br />

de la Crux Occidentalis avec fascination. Malheureusement,<br />

il a pris au pied de la <strong>le</strong>ttre ses idéaux<br />

dévoyés et souhaite désormais une seu<strong>le</strong> chose :<br />

acquérir <strong>le</strong>s pouvoirs qui lui manquent. Ayant entendu<br />

par<strong>le</strong>r de moissonneurs chargés de récupérer<br />

du sang sorcier, il a fait appel à trois d’entre eux et<br />

compte bien se transfuser <strong>le</strong> précieux fluide pour<br />

pallier sa déficience. Même si ses recherches sont<br />

proches de cel<strong>le</strong>s d’Arciniega, il n’est pas au fait de<br />

la science du sang (un processus alchimique comp<strong>le</strong>xe<br />

décrit dans Le Collège invisib<strong>le</strong> mélangeant<br />

divers sangs sorciers pour obtenir des philtres magiques).<br />

Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri : cette moissonneuse a<br />

été engagée par Ludovic Arsène. El<strong>le</strong> œuvre à La<br />

Courtisane vodacci, un lupanar itinérant officiant<br />

à bord d’un navire. L’attrait qu’éprouvent certains<br />

nob<strong>le</strong>s pour la Vodacce <strong>le</strong>s amène à fréquenter<br />

l’endroit, ce qui permet à Va<strong>le</strong>ntina de récupérer<br />

<strong>le</strong>ur sang faci<strong>le</strong>ment. Sa dernière victime en date<br />

souffrait d’anémie et, pour éviter d’attirer l’attention,<br />

el<strong>le</strong> a maquillé cela en suicide par noyade.<br />

Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> : ce nob<strong>le</strong> montaginois<br />

a été la victime ma<strong>le</strong>ncontreuse de Va<strong>le</strong>ntina à<br />

La Courtisane vodacci. Il a supprimé la particu<strong>le</strong><br />

“de Torignon” de son nom par commodité mais a<br />

néanmoins fait valoir sa filiation à La Courtisane<br />

vodacci. Sorcier Porté, il est malheureusement anémique,<br />

ce qui a conduit à la mort que l’on sait.<br />

Paul Duchemin : ce jeune homme d’une<br />

vingtaine d’années travail<strong>le</strong> dans l’imprimerie de<br />

Théus Montchauve. Joueur à la<br />

petite semaine, il a accumulé de<br />

nombreuses dettes que Marie a<br />

9


Préambu<strong>le</strong><br />

renflouées en échange de son travail pour la Crux<br />

Occidentalis. En plus de son travail habituel, Paul<br />

se charge donc d’imprimer <strong>le</strong>s différents ouvrages<br />

ou prospectus de la caba<strong>le</strong> grâce à une imprimerie<br />

clandestine dissimulée chez Urbain <strong>le</strong> céramiste.<br />

Devant <strong>le</strong> port et <strong>le</strong>s largesses (purement financières)<br />

de Marie, Paul a commencé à mener un train<br />

de vie qui n’était pas <strong>le</strong> sien. Rappelé à l’ordre, il se<br />

rend compte peu à peu de l’engrenage dans <strong>le</strong>quel<br />

il s’est fourré. La poigne de Marie lui impose cependant<br />

de travail<strong>le</strong>r et<br />

il ne voit pas comment<br />

s’en sortir.<br />

Les autres<br />

Élianore Tastemestre<br />

: cette bourgeoise<br />

portée sur la<br />

nourriture sert pour<br />

une nuit de messager<br />

à Pierre Martin. Sous<br />

<strong>le</strong> nom de « capitaine<br />

Monseigneur », el<strong>le</strong> est<br />

chargée de récupérer<br />

un courrier au Drakkar<br />

de Légion.<br />

Monseigneur :<br />

Jean-Marie La Plume<br />

a pris ce chien errant<br />

sous son ai<strong>le</strong>, alors qu’il<br />

discutait au Drakkar<br />

de Légion avec Pierre<br />

Martin. Après avoir<br />

infiltré la Crux Occidentalis,<br />

il s’en est séparé,<br />

non sans avoir au préalab<strong>le</strong> tatoué des informations<br />

vita<strong>le</strong>s sur l’organisation sous son pelage.<br />

Monseigneur a retrouvé son maître bien plus tard,<br />

alors qu’il cherchait de la nourriture dans <strong>le</strong> cimetière<br />

de la Sérénité. Malheureusement, Jean-Marie<br />

était en cours d’ensevelissement et <strong>le</strong> chien a<br />

seu<strong>le</strong>ment pu hur<strong>le</strong>r à la mort.<br />

Sœur Éloïse Vendredi : cette<br />

servante de Théus officie au couvent<br />

des Ursulines. Au fait de la véritab<strong>le</strong> nature<br />

de Pierre Martin, el<strong>le</strong> lui sert d’intermédiaire si<br />

on veut <strong>le</strong> contacter. Tous deux entretiennent une<br />

relation passionnée.<br />

Urbain <strong>le</strong> céramiste : cet artisan corrompu<br />

prête son entrepôt pour l’imprimerie clandestine<br />

de la Crux Occidentalis. Très bon commerçant, il<br />

saura se ranger à l’avis de la plus forte somme de<br />

guilders, même si, compte tenu de la prodigalité<br />

déjà effective du duc,<br />

cel<strong>le</strong>-ci doit se compter<br />

au minimum en milliers.<br />

Augustin Vertfaquin<br />

: serviteur<br />

d’Hubert de l’Épée,<br />

ce jeune spadassin l’a<br />

assisté dans la mort de<br />

Jean-Marie La Plume.<br />

Augustin respecte <strong>le</strong>s<br />

traditions vaticines<br />

mais son orthographe<br />

est défaillante. C’est lui<br />

qui a mis une croix vaticine<br />

de fortune sur la<br />

tombe de Jean-Marie<br />

La Plume.<br />

Ernest Giroflée :<br />

cet homme de main<br />

d’Hubert de l’Épée a<br />

éga<strong>le</strong>ment participé à<br />

la mort de Jean-Marie<br />

La Plume. Il essaye de<br />

se montrer aussi cruel<br />

que son mentor mais il<br />

a encore du chemin à faire. Il n’a pas hésité une<br />

seconde à enterrer vivant Jean-Marie.<br />

Cordelia Miserere : damoisel<strong>le</strong> de La Courtisane<br />

vodacci. Va<strong>le</strong>ntina a tenté d’usurper son identité<br />

quand el<strong>le</strong> a accompli sa tâche de moissonneuse.<br />

Hans Lauberig : ce membre de la Société des<br />

explorateurs n’a aucun lien avec la Crux Occidentalis.<br />

Toutefois, pour brouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pistes sur el<strong>le</strong>,<br />

10


Préambu<strong>le</strong><br />

l’organisation utilise son nom dans ses écrits, au<br />

grand dam de l’explorateur. Rien ne lui ferait plus<br />

plaisir que de coincer la caba<strong>le</strong> mais il ne pourra<br />

pas y arriver seul.<br />

Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-Roses : une des trois<br />

moissonneuses engagées par Ludovic Arsène.<br />

Infirmière à l’hospice royal, el<strong>le</strong> n’intervient norma<strong>le</strong>ment<br />

pas dans <strong>le</strong> scénario, n’étant pas liée à<br />

Va<strong>le</strong>ntina.<br />

Nathalie Colcarmin : la dernière des moissonneuses<br />

de Ludovic Arsène. El<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment<br />

à l’hospice royal et, à l’instar d’Estel<strong>le</strong>, n’apparaît<br />

norma<strong>le</strong>ment pas dans <strong>le</strong> fil de l’intrigue.<br />

Louis Sébastien Lesarment : actuel gérant de<br />

La Carte à jouter. S’il n’est pas membre de la Crux<br />

Occidentalis, il tolère néanmoins ses manœuvres<br />

au sein de son établissement, principa<strong>le</strong>ment à<br />

cause de la dimension profondément croyante de<br />

la caba<strong>le</strong>.<br />

Théus Montchauve : ce patron de l’imprimerie<br />

Montchauve et Montpelé tient son nom de ses<br />

parents qui, ayant longtemps désiré un enfant, ont<br />

considéré que sa venue était un cadeau de Théus.<br />

Bourgeois paternaliste, il a réussi dans <strong>le</strong>s affaires<br />

mais ne cherche pas pour autant à flouer ses employés.<br />

Cependant, il est extrêmement exigeant en<br />

retour. Il a engagé Paul il y a une douzaine d’années<br />

alors que <strong>le</strong> garçon n’avait que 10 ans. Très<br />

fier du meil<strong>le</strong>ur élément de son imprimerie, qu’il<br />

considère comme son pupil<strong>le</strong>, il commence néanmoins<br />

à être exaspéré par ses frasques.<br />

Charlotte Rouet : cette serveuse de l’auberge<br />

du Bol acéré est un très joli brin de fil<strong>le</strong> d’une vingtaine<br />

d’années, aux longs cheveux roux bouclés,<br />

au visage mutin et à la féminité inso<strong>le</strong>nte. P<strong>le</strong>ine<br />

d’entrain et toujours rieuse, el<strong>le</strong> garde rarement sa<br />

langue dans sa poche. El<strong>le</strong> entretenait une relation<br />

avec Paul Duchemin mais ce dernier l’a délaissée<br />

en p<strong>le</strong>in libertinage et el<strong>le</strong> en garde une rancune<br />

tenace.<br />

Armand Basétage : ce vieil homme d’une cinquantaine<br />

d’années est <strong>le</strong> patron du Bol acéré, et de<br />

Charlotte par la même occasion. P<strong>le</strong>in d’humour,<br />

il a baptisé son auberge ainsi car il s’est ouvert la<br />

mâchoire en chutant sur un de ses bols. Ami de<br />

Pierre Martin, il lui offre <strong>le</strong> gîte, même si, officiel<strong>le</strong>ment,<br />

sa taverne ne dispose pas de chambres à<br />

louer.<br />

Les lieux<br />

Les lieux principaux<br />

Le Drakkar de Légion : Jean-Marie La Plume<br />

et Pierre Martin Montansier de Carvillac ont<br />

commencé à se fréquenter dans cette auberge.<br />

Lorsque Jean-Marie a infiltré la Crux Occidentalis,<br />

ils ont cessé <strong>le</strong>urs entrevues mais ont continué<br />

à correspondre en utilisant <strong>le</strong> service de courrier<br />

proposé par <strong>le</strong> tenancier. C’est précisément dans<br />

cette auberge que se rend Claudia Sangiovese.<br />

Chez Urbain : cet entrepôt de céramiques situé<br />

à quelques kilomètres à l’ouest de Charousse dissimu<strong>le</strong><br />

en réalité une imprimerie clandestine dont<br />

Urbain se sert pour réaliser <strong>le</strong>s travaux de la Crux<br />

Occidentalis. Paul Duchemin y travail<strong>le</strong> <strong>le</strong> soir, en<br />

secret.<br />

La Carte à jouter : cet établissement de jeux<br />

de luxe fait partie d’une chaîne de tripots répartis<br />

dans <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de Montaigne et communiquant<br />

entre eux par des portails Porté permanents.<br />

C’est au sein de ses joueurs que la Crux<br />

Occidentalis recrute la plupart de ses membres<br />

et c’est en s’infiltrant parmi ces nob<strong>le</strong>s que Jean-<br />

Marie La Plume en a appris davantage sur la société<br />

secrète. Ce lieu est éga<strong>le</strong>ment un point de<br />

chute récurrent d’Hubert de l’Épée et, plus rarement,<br />

de Marie.<br />

La Courtisane vodacci : ce lupanar itinérant officie<br />

à bord d’un navire. Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> y<br />

terminera ses jours, bien malgré lui.<br />

Imprimerie Montchauve et<br />

Montpelé : Paul Duchemin y<br />

11


Préambu<strong>le</strong><br />

travail<strong>le</strong> de jour mais la médiocrité de son travail<br />

se fait de plus en plus sentir.<br />

Les lieux secondaires<br />

Le couvent des Ursulines : sœur Éloïse Vendredi<br />

est une pensionnaire de ce couvent, où <strong>le</strong>s<br />

PJ devront se rendre s’ils veu<strong>le</strong>nt contacter Pierre<br />

Martin.<br />

Le lavoir des Écorchées : ce lavoir connu pour<br />

ses pierres acérées sert de point de chute occasionnel<br />

à Pierre Martin pour ses entrevues nocturnes.<br />

Les Caprices de Lucas : cette auberge située à<br />

une dizaine de kilomètres au sud de Charousse<br />

n’est plus qu’un amas de cendres et de bois calciné<br />

depuis que Marie y a mis <strong>le</strong> feu. Auparavant, Jean-<br />

Marie La Plume s’y rendait fréquemment pour se<br />

ressourcer et écrire à sa femme.<br />

Le cimetière de la Sérénité : La Karine sert<br />

d’avorteuse non loin de ce cimetière où quasiment<br />

personne ne passe. C’est ici qu’Hubert de l’Épée a<br />

fait assassiner Jean-Marie La Plume et que Monseigneur<br />

a retrouvé son ancien maître, peu avant<br />

sa mort.<br />

Le Bol acéré : cette taverne où officie Charlotte<br />

Rouet était éga<strong>le</strong>ment fréquentée par Emmanuel<br />

de Trévil<strong>le</strong>. Il y apprécie tout particulièrement <strong>le</strong><br />

service du matin, aux servantes guil<strong>le</strong>rettes avec <strong>le</strong><br />

so<strong>le</strong>il entrant par <strong>le</strong>s fenêtres. C’est éga<strong>le</strong>ment au<br />

Bol acéré que Pierre Martin a élu domici<strong>le</strong>, bénéficiant<br />

de l’impunité grâce à ses liens d’amitié avec<br />

<strong>le</strong> patron de la taverne.<br />

Le décor<br />

Si, par défaut, nous considérons<br />

Charousse en Montaigne, compte<br />

tenu de l’origine géographique de<br />

la Crux Occidentalis, vous pouvez néanmoins placer<br />

l’action de ce scénario dans n’importe quel<strong>le</strong><br />

grande vil<strong>le</strong> un tant soit peu cosmopolite et proche<br />

d’un f<strong>le</strong>uve (à cause de La Courtisane vodacci).<br />

Préambu<strong>le</strong><br />

Cela fait plusieurs jours que vos PJ voyagent<br />

sur <strong>le</strong>s routes de Montaigne et ils ont pu constater<br />

combien la situation politique et économique se<br />

dégrade. Les récoltes ont été mauvaises et <strong>le</strong>s prix<br />

de la nourriture grimpent en flèche. Les auberges<br />

observent une désaffection de <strong>le</strong>urs clients et,<br />

quand el<strong>le</strong>s en ont, el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s servent chichement,<br />

<strong>le</strong>s denrées étant de plus en plus dures à se procurer.<br />

Menus larcins et banditisme de grand chemin<br />

commencent à se multiplier mais, plus que la quête<br />

de richesse personnel<strong>le</strong>, c’est la faim qui guide <strong>le</strong>s<br />

malheureux réduits à ces extrémités. L’intérêt se<br />

porte donc avant tout sur <strong>le</strong>s convois de nourriture<br />

et ce ne sont plus <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s richesses matériel<strong>le</strong>s<br />

qui sont dérobées mais éga<strong>le</strong>ment rations, bouteil<strong>le</strong>s<br />

et miches de pain.<br />

Le climat politique n’est guère mieux car Dominique<br />

de Montaigne, la dernière fil<strong>le</strong> de l’Empereur<br />

et épouse du bien-aimé Montegue, a donné<br />

naissance à un enfant mort en couches. Des jours<br />

de deuil ont donc été proclamés et la tristesse a<br />

envahi <strong>le</strong>s cœurs.<br />

Pour ne rien gâcher, l’Empereur a décidé de<br />

passer la frustration de son deuil sur ses sujets en<br />

augmentant lourdement <strong>le</strong>s impôts et en interdisant<br />

purement et simp<strong>le</strong>ment la pratique du culte<br />

de Théus. Les églises sont donc fermées d’office<br />

et la prière ne doit plus se faire qu’en cachette, au<br />

grand dam des Vaticins qui ont besoin des prêtres<br />

pour pouvoir vivre p<strong>le</strong>inement <strong>le</strong>ur foi lors des<br />

messes dominica<strong>le</strong>s.<br />

Seuls sont épargnés <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s ainsi que quelques<br />

gros bourgeois qui ont su faire fructifier <strong>le</strong>ur<br />

patrimoine. L’arrivée des PJ à Charousse est donc<br />

promesse d’un repos bien mérité et espoir d’une<br />

meil<strong>le</strong>ure nourriture auprès de restaurants et tavernes<br />

mieux achalandés. Laissez vos héros vaquer<br />

à <strong>le</strong>urs occupations, faire <strong>le</strong> point sur <strong>le</strong>urs obli-<br />

12


Préambu<strong>le</strong><br />

gations et s’égail<strong>le</strong>r comme il se doit dans la vil<strong>le</strong>.<br />

Un spadassin voudra peut-être s’enquérir d’une<br />

antenne de sa guilde qui officie dans la cité tandis<br />

qu’un Vaticin souhaitera probab<strong>le</strong>ment en apprendre<br />

plus sur <strong>le</strong>s interdictions de pratique religieuse.<br />

Certains se mettront en quête directement d’une<br />

auberge ou d’une maison de plaisir tandis que<br />

d’autres préféreront flâner pour découvrir la cité.<br />

Quoi qu’il en soit, profitez de l’occasion pour<br />

séparer vos héros. Si nécessaire, forcez un peu <strong>le</strong><br />

destin en improvisant un marché surpeuplé où des<br />

vo<strong>le</strong>urs à la tire <strong>le</strong>s dé<strong>le</strong>steront de <strong>le</strong>ur bourse, où<br />

une diseuse de bonne aventure se focalisera sur<br />

l’un d’eux ou encore où une rixe entre marchands<br />

et clients éclatera au beau milieu de <strong>le</strong>ur passage.<br />

Une fois votre groupe divisé, vous pourrez <strong>le</strong>s<br />

aiguil<strong>le</strong>r sur chacune des sous-intrigues.<br />

Note : Le climat présenté ci-dessus n’a pas d’incidence<br />

directe sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment du scénario mais il<br />

aide <strong>le</strong>s PJ à se familiariser avec <strong>le</strong>s causes visib<strong>le</strong>s de<br />

la future Révolution montaginoise. En parallè<strong>le</strong>, il<br />

permet d’instil<strong>le</strong>r une ambiance légèrement plus oppressante<br />

qu’à l’accoutumée et qui sied bien aux histoires<br />

de société secrète.<br />

13


Marie face à Pierre Martin<br />

Arc 1 :<br />

Marie face à Pierre Martin<br />

Dans cet arc, tout arrive par l’intermédiaire de<br />

Claudia Sangiovese, l’épouse de Jean-Marie La<br />

Plume. Alors qu’un des héros se promène dans<br />

la vil<strong>le</strong> ou vaque à ses occupations, il entend des<br />

appels à l’aide. Dans une ruel<strong>le</strong> peu passante, une<br />

femme est prise à parti par une dizaine de ruffians,<br />

bien décidés à la dé<strong>le</strong>ster de ses possessions. Les<br />

atours de la jeune femme témoignent d’une origine<br />

aisée et sa coiffure rappel<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> des nob<strong>le</strong>s<br />

vodacci. Tout de noir vêtue, el<strong>le</strong> surprend cependant<br />

par deux aspects : la manière dont el<strong>le</strong> tient<br />

son épée, qui laisse deviner une escrimeuse entraînée,<br />

et un ventre plus qu’arrondi. La jeune femme<br />

est enceinte et a donc toutes <strong>le</strong>s peines du monde<br />

à venir à bout de ses assaillants !<br />

Menez rondement <strong>le</strong> combat, celui-ci n’étant<br />

qu’une mise en bouche. Dès que plus de la moitié<br />

des vo<strong>le</strong>urs sont mis hors d’état de nuire, l’autre<br />

moitié préfère prendre la poudre d’escampette. Si<br />

l’un d’eux est interrogé, il s’excusera d’avoir attaqué<br />

une proie si faib<strong>le</strong> mais <strong>le</strong>s temps sont durs et il<br />

faut bien pouvoir se nourrir…<br />

Une fois la jeune femme en sécurité en compagnie<br />

des héros, el<strong>le</strong> se présente à eux : Claudia<br />

Sangiovese, jeune mariée vodacci. El<strong>le</strong> se rendait<br />

à une auberge de sa connaissance lorsqu’el<strong>le</strong> a été<br />

attaquée. Mais, la situation pouvant se reproduire,<br />

el<strong>le</strong> demande aux PJ de l’escorter jusqu’à cette fameuse<br />

auberge, baptisée Le Drakkar de Légion.<br />

Les informations d’une Vodacci<br />

Claudia a été é<strong>le</strong>vée dans la plus pure tradition<br />

vodacci et est donc d’une discrétion rare. Toutefois,<br />

el<strong>le</strong> a vécu suffisamment d’années en Montaigne<br />

pour acquérir une certaine indépendance.<br />

El<strong>le</strong> est donc tout à la fois capab<strong>le</strong> de se montrer<br />

extrêmement réservée et d’indiquer clairement<br />

aux malpolis qu’ils sont allés trop loin.<br />

Cette discrétion se perçoit très nettement dans<br />

<strong>le</strong>s liens qu’el<strong>le</strong> noue avec <strong>le</strong>s personnages. Si el<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>ur est largement redevab<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> estime éga<strong>le</strong>ment<br />

qu’el<strong>le</strong> n’a pas à débal<strong>le</strong>r sa vie privée au premier<br />

venu, fût-il son sauveur. El<strong>le</strong> ne révé<strong>le</strong>ra ce qu’el<strong>le</strong><br />

sait que par petites touches, commençant par des<br />

généralités et <strong>le</strong>s affinant au fur et à mesure de ses<br />

discussions et, surtout, de son amitié avec <strong>le</strong>s héros.<br />

Sur <strong>le</strong> chemin, Claudia explique donc qu’el<strong>le</strong><br />

est venue s’enquérir de son époux, Jean-Marie La<br />

Plume, dont el<strong>le</strong> est sans nouvel<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> a reçu un<br />

courrier de lui, relativement apeuré, où il lui donnait<br />

rendez-vous à Charousse, au « refuge maritime<br />

de l’impie ». Ce qui, d’après ses recherches<br />

correspond au Drakkar de Légion.<br />

Jean-Marie et el<strong>le</strong> sont mariés depuis près de<br />

deux ans et l’enfant qu’el<strong>le</strong> porte est <strong>le</strong>ur premier<br />

(toute question visant à s’assurer qu’il s’agit éga<strong>le</strong>ment<br />

du premier de Jean-Marie ou de Claudia est<br />

bien entendu d’une inconvenance rare). Tous deux<br />

habitent un petit manoir situé à une quinzaine de<br />

14


Marie face à Pierre Martin<br />

jours de voyage, à mi-chemin entre Charousse et<br />

Entour, loin du tumulte de la capita<strong>le</strong> ou du port.<br />

De petite nob<strong>le</strong>sse vodacci, Claudia a la chance<br />

de ne pas avoir besoin de travail<strong>le</strong>r pour vivre. Sa<br />

dot confortab<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment permis à son mari<br />

de se consacrer à son violon d’Ingres plutôt que<br />

de chercher une occupation commerçante où il<br />

n’aurait guère été doué.<br />

Son époux est en effet un homme de <strong>le</strong>ttres<br />

et un philosophe. Cultivé, c’est éga<strong>le</strong>ment<br />

un fervent Vaticin, curieux de<br />

comprendre <strong>le</strong> monde qui l’entoure.<br />

Il s’est donc fait une spécialité de<br />

rédiger pamph<strong>le</strong>ts et essais philosophiques<br />

sur la nature du pouvoir,<br />

l’origine du droit, <strong>le</strong>s devoirs de chacun<br />

dans un État parfait, <strong>le</strong>s bienfaits<br />

de Théus sur une tel<strong>le</strong> organisation, etc.<br />

Ses essais n’ont jamais été frappés d’ostracisme<br />

car ils ne se montraient guère vindicatifs<br />

à l’égard du pouvoir en place. En effet,<br />

à interroger sans cesse <strong>le</strong>s choses, on<br />

en vient à <strong>le</strong>ur trouver des raisons<br />

d’exister. Et c’était bien là tout<br />

<strong>le</strong> propos de Jean-Marie : il<br />

interrogeait <strong>le</strong>s choses, il ne<br />

<strong>le</strong>s remettait pas en question.<br />

Le philosophe avait<br />

l’habitude de monter<br />

sur Charousse<br />

pour y courtiser<br />

ses mécènes<br />

et obtenir<br />

<strong>le</strong>urs faveurs.<br />

Claudia précise<br />

qu’il ne<br />

s’agissait pas<br />

de faveurs pécuniaires<br />

mais<br />

Claudia Sangiovese<br />

plus de reconnaissance ou de va<strong>le</strong>urs symboliques<br />

(citations, publications, etc.). Jean-Marie avait<br />

même eu la chance de voir certains de ses textes<br />

publiés dans L’Aube et Le Mercure de Montaigne.<br />

Il y a un peu plus de six mois, lorsque Claudia<br />

a su avec certitude qu’el<strong>le</strong> était enceinte, el<strong>le</strong> a décidé<br />

de retourner voir sa famil<strong>le</strong> en Vodacce, à la<br />

fois pour <strong>le</strong>ur annoncer la bonne nouvel<strong>le</strong> et<br />

profiter d’eux. Même si <strong>le</strong>s intrigues du<br />

Grand Jeu ne sont pas des plus reposantes,<br />

el<strong>le</strong> espérait s’en tenir suffisamment<br />

à l’écart pour goûter la<br />

joie d’une grossesse sereine. Qui<br />

plus est, el<strong>le</strong> comptait bien courtiser<br />

certains fils du destin.<br />

Malheureusement, Jean-Marie<br />

ne pouvait s’absenter aussi longtemps<br />

des ors de la Montaigne, faute<br />

de quoi son ta<strong>le</strong>nt naissant disparaîtrait<br />

bien vite des mémoires des<br />

grands de ce monde. Il fut donc<br />

décidé qu’il profiterait du<br />

repos de Claudia pour<br />

poursuivre sa cour<br />

culturel<strong>le</strong> à Charousse.<br />

Les deux<br />

époux correspondraient<br />

alors par<br />

courrier pour<br />

se donner mutuel<strong>le</strong>ment<br />

de<br />

<strong>le</strong>urs nouvel<strong>le</strong>s.<br />

Jean-Marie<br />

adresserait<br />

ses courriers<br />

à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />

et Claudia<br />

écrirait aux<br />

Caprices de<br />

Lucas, une<br />

auberge relais<br />

située à<br />

15


Marie face à Pierre Martin<br />

une dizaine de kilomètres au sud de Charousse où<br />

son époux récupérerait <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres.<br />

La correspondance qu’entretenait Jean-<br />

Marie avec sa femme était extrêmement passionnée<br />

et privée. Il ne parlait pour ainsi dire quasiment<br />

jamais de ses contacts avec <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s<br />

bourgeois montaginois, préférant rester dans des<br />

généralités. Il indiquait que <strong>le</strong>s affaires se présentaient<br />

au mieux, qu’il aurait bientôt une audience<br />

avec certaines personnes de haute influence, mais<br />

sans jamais en révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s noms.<br />

Si une tel<strong>le</strong> réserve a surpris Claudia au début,<br />

el<strong>le</strong> en a néanmoins rapidement eu l’explication.<br />

Une des <strong>le</strong>ttres de son époux précisait en effet que,<br />

la cour montaginoise étant un haut lieu d’intrigues<br />

et de rumeurs, Jean-Marie ne souhaitait pas que,<br />

si son courrier tombait entre de mauvaises mains,<br />

il puisse être utilisé contre lui ou ses mécènes à de<br />

mauvaises fins. De la même manière, il avait préféré<br />

récupérer son courrier loin de Charousse pour<br />

protéger sa vie privée des perfidies de la cour.<br />

Claudia ignore donc quasiment tout des véritab<strong>le</strong>s<br />

actions de son époux mais la confiance qu’el<strong>le</strong><br />

lui témoigne est indéfectib<strong>le</strong>.<br />

Le seul écart de conduite qu’el<strong>le</strong> s’est permis à<br />

son égard a été de fouil<strong>le</strong>r une fois dans ses affaires,<br />

alors qu’el<strong>le</strong> était à la recherche de tout autre<br />

chose. Dans <strong>le</strong>ur manoir, el<strong>le</strong> a ainsi trouvé quelques<br />

extraits d’histoires à l’eau de rose. Jean-Marie<br />

a reconnu <strong>le</strong>s écrire de manière spontanée pour<br />

se délasser l’esprit mais sans autre but qu’une satisfaction<br />

purement privée. À ses yeux, il était en<br />

effet impossib<strong>le</strong> de concilier publiquement essais<br />

philosophiques et littérature populaire.<br />

Le Drakkar de Légion<br />

Comme son nom <strong>le</strong> laisse supposer, cette<br />

auberge est tenue par un Vesten, du nom de Brak<br />

Abjornson. Ce Vesten cultivé, qui sait lire et écrire,<br />

a décidé de s’instal<strong>le</strong>r en Montaigne<br />

pour servir de point de refuge<br />

aux exilés qui <strong>le</strong> désirent et échapper<br />

aux perpétuel<strong>le</strong>s rivalités de son peup<strong>le</strong>. Il y<br />

a bien longtemps qu’il ne prend plus parti pour<br />

l’une ou l’autre cause et, si on lui demande pourquoi<br />

il a gardé son nom vesten, il répond que c’est<br />

tout simp<strong>le</strong>ment celui qu’on lui a donné à la naissance.<br />

Quant au nom de l’auberge, Brak l’a tout<br />

simp<strong>le</strong>ment baptisée ainsi pour faire un pied de<br />

nez à tous <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s qui ont voulu l’empêcher de<br />

s’instal<strong>le</strong>r.<br />

L’auberge en tant que tel<strong>le</strong> porte la marque de<br />

ses propriétaires, même s’il s’agit principa<strong>le</strong>ment<br />

d’une mise en scène. Les murs semb<strong>le</strong>nt un peu<br />

bruts de décoffrage, la porte se ferme de l’intérieur<br />

avec un lourd madrier, d’épaisses fourrures d’ours<br />

parsèment <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s serveuses sont habillées à la<br />

mode vesten. Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s fenêtres, par la finesse de<br />

<strong>le</strong>ur verre, relèvent de la Montaigne. Il faut dire<br />

que Brak ne souhaite pas tota<strong>le</strong>ment chambou<strong>le</strong>r<br />

ses clients et que c’est éga<strong>le</strong>ment un excel<strong>le</strong>nt<br />

moyen de faire passer davantage de lumière.<br />

Bien évidemment, avec un tel nom, l’auberge<br />

attire une clientè<strong>le</strong> un peu particulière. El<strong>le</strong> est<br />

devenue un lieu de rendez-vous pour <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s<br />

désireux de s’encanail<strong>le</strong>r ou en quête d’un peu<br />

d’exotisme. Si l’ambiance est assez classique pour<br />

une tel<strong>le</strong> enseigne, l’origine de son propriétaire et<br />

l’ironie du nom de Drakkar de Légion ont suffi à<br />

lui donner une réputation légèrement révolutionnaire.<br />

Quelques gentilshommes éclairés s’y retrouvent<br />

pour mener des débats philosophiques et une<br />

petite cellu<strong>le</strong> de Rilasciare en a même fait son lieu<br />

de rendez-vous.<br />

En termes de qualité de l’accueil et de la nourriture,<br />

cette auberge est d’un standing supérieur<br />

à la moyenne et <strong>le</strong>s capacités de gestionnaire de<br />

Brak et son épouse Olga <strong>le</strong>ur ont permis de limiter<br />

<strong>le</strong>s problèmes d’approvisionnement si fréquents<br />

ail<strong>le</strong>urs. Enfin, il faut préciser que Brak tient à disposition<br />

de ses clients <strong>le</strong>s plus fortunés un service<br />

de boîte aux <strong>le</strong>ttres où chacun peut venir retirer<br />

son courrier. Il ne fait pas mystère de ce service<br />

mais préfère se montrer discret pour préserver la<br />

vie privée de ses clients.<br />

Claudia Sangiovese se présente donc avec <strong>le</strong>s<br />

héros auprès de Brak et, après avoir réservé une<br />

16


Marie face à Pierre Martin<br />

Le Drakkar de Légion<br />

17


Marie face à Pierre Martin<br />

chambre, lui demande s’il connaît Jean-Marie La<br />

Plume et s’il a de ses nouvel<strong>le</strong>s. Malheureusement,<br />

<strong>le</strong> tenancier ne sait rien de cet homme.<br />

Toutefois, un jet d’Esprit + Comportementalisme<br />

ou Sincérité ND 15 permet de se rendre<br />

compte assez faci<strong>le</strong>ment qu’il ne dit pas toute la<br />

vérité. Claudia el<strong>le</strong>-même n’est pas dupe mais préfère<br />

faire comme si de rien n’était et va s’asseoir à<br />

une tab<strong>le</strong> pour prendre une grande bière (voire un<br />

bon repas, selon l’heure qu’il est). El<strong>le</strong> invite bien<br />

évidemment <strong>le</strong>s PJ pour s’être montrés si prévenants<br />

à son égard.<br />

Si ces derniers n’ont pas su lire dans <strong>le</strong><br />

jeu de Brak, Claudia <strong>le</strong>ur fait part de ses<br />

doutes, précisant qu’el<strong>le</strong> ne souhaite pas<br />

envenimer personnel<strong>le</strong>ment la situation.<br />

En tant que praticienne du Grand<br />

Jeu, el<strong>le</strong> suppose que Brak ne souhaitait<br />

pas troub<strong>le</strong>r une femme enceinte mais<br />

aimerait néanmoins en savoir plus.<br />

Interrogé plus avant, <strong>le</strong> Vesten<br />

avouera disposer de peu d’informations.<br />

Il a effectivement préféré<br />

se taire par égard pour Claudia car<br />

il sait combien <strong>le</strong>s émotions peuvent<br />

bou<strong>le</strong>verser certaines grossesses.<br />

La seu<strong>le</strong> chose dont il se<br />

souvienne est que Jean-Marie<br />

La Plume a rencontré plusieurs<br />

fois dans son auberge un homme<br />

aux cheveux noirs, charismatique,<br />

plutôt bel homme et<br />

qui ressemblait à un spadassin.<br />

La plupart des réunions<br />

se déroulaient <strong>le</strong> midi ou <strong>le</strong><br />

soir et un chien s’était même<br />

pris d’intérêt pour <strong>le</strong>s reliefs<br />

de <strong>le</strong>urs repas. Jean-Marie La<br />

Plume l’avait affectueusement<br />

surnommé Monseigneur. En<br />

parallè<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s hommes ont, à<br />

deux ou trois reprises, préféré<br />

s’entretenir<br />

dans une des<br />

chambres de Brak. C’était à chaque fois la chambre<br />

numéro 28.<br />

Une chambre comme toutes <strong>le</strong>s autres<br />

Si <strong>le</strong>s PJ décident d’explorer la chambre 28, ils<br />

seront fort déçus. El<strong>le</strong> est certes cossue avec son lit<br />

confortab<strong>le</strong>, sa commode en bois de cerisier, son<br />

bureau laqué et son coffre verni mais il n’y a pas<br />

de trace de passage secret, de doub<strong>le</strong> fond ou autre<br />

artifice. La seu<strong>le</strong> chose qui pourrait éventuel<strong>le</strong>ment<br />

surprendre est la présence de tout<br />

un nécessaire d’écriture (plumes, encres,<br />

encrier, papier) et d’un Livre des Prophètes.<br />

L’utilité de cette chambre est en<br />

réalité à chercher du côté de ses locataires.<br />

Le Drakkar de Légion étant<br />

célèbre, il n’est pas rare que Brak<br />

réserve certaines de ses sal<strong>le</strong>s à la<br />

demande de ses clients. Les visiteurs<br />

réguliers de la chambre<br />

28 sont au nombre de quatre :<br />

Éléonore Ventrefeu (une jenny<br />

ardente, comme <strong>le</strong> laisse supposer<br />

son nom), Lord Dupuis (un<br />

exilé avalonien), Martha von<br />

Abbathia<strong>le</strong> (une vieil<strong>le</strong> femme<br />

d’ascendance eisenöre qui aime<br />

à se souvenir de la première<br />

nuit d’amour qu’el<strong>le</strong> a passée<br />

ici avec son cher et défunt<br />

mari) et un certain capitaine<br />

Monseigneur. Fait intéressant,<br />

<strong>le</strong>s réservations de ce<br />

dernier ont commencé à<br />

intervenir près de deux semaines<br />

après la dernière<br />

entrevue de Jean-Marie<br />

dans la chambre.<br />

Autre élément notab<strong>le</strong>,<br />

ces dates sont rarement<br />

éloignées de plus<br />

d’un mois et demi et de<br />

moins de deux semaines,<br />

18


Marie face à Pierre Martin<br />

même si el<strong>le</strong>s semb<strong>le</strong>nt ne suivre aucun ordre logique.<br />

En réalité, Pierre Martin et Jean-Marie La<br />

Plume avaient convenu d’une fréquence de correspondance<br />

passant pour aléatoire mais trouvant<br />

sa raison d’être dans <strong>le</strong> Livre des Prophètes. En<br />

en prenant la peine, une personne versée dans la<br />

théologie et <strong>le</strong>s mathématiques pourrait découvrir<br />

la clé du code via un jet d’Esprit + Théologie ND<br />

20 ou Esprit + Mathématiques ou Code secret<br />

ND 35.<br />

Mais <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> est encore de demander<br />

à Brak si cette chambre a été réservée pour <strong>le</strong>s<br />

jours qui viennent. L’aubergiste se montrera tout<br />

d’abord réticent à révé<strong>le</strong>r ce genre d’informations<br />

car la tranquillité de ses clients est primordia<strong>le</strong>.<br />

Toutefois, si <strong>le</strong>s héros mettent en avant la détresse<br />

de Claudia ou font jouer <strong>le</strong>ur réputation, il se<br />

montrera un peu plus loquace. En revanche, la cupidité<br />

ne fait pas partie des vices de Brak et l’usage<br />

d’un tel moyen de persuasion ne fera qu’enliser <strong>le</strong>s<br />

tentatives de dialogue.<br />

Si <strong>le</strong>s héros mènent habi<strong>le</strong>ment la discussion,<br />

ils apprendront que <strong>le</strong> capitaine Monseigneur a<br />

réservé sa chambre pour <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain. Brak sera<br />

cependant dubitatif quant à la possibilité pour <strong>le</strong>s<br />

PJ d’obtenir des renseignements sur un tel capitaine<br />

car, contre toute attente, la personne qui se<br />

présente sous ce nom est à chaque fois différente.<br />

Sa venue est néanmoins l’occasion de se faire<br />

connaître de l’aubergiste et de lui présenter la clé<br />

de la chambre comme preuve de sa bonne foi.<br />

En réalité, Pierre Martin estime avoir trop fréquenté<br />

l’auberge avec Jean-Marie La Plume et<br />

essaye de se faire oublier. Il fait donc appel à plusieurs<br />

Vaticins qui, sur la promesse de se voir pardonner<br />

<strong>le</strong>urs péchés, sont trop heureux de servir<br />

d’intermédiaire pour l’inquisiteur. Il brouil<strong>le</strong> ainsi<br />

<strong>le</strong>s pistes et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des Vaticins se borne à passer<br />

une excel<strong>le</strong>nte nuit dans une auberge réputée et à<br />

récupérer son courrier au matin, en même temps<br />

que <strong>le</strong>ur déjeuner.<br />

Si ces découvertes ne suscitent pas la curiosité<br />

de vos héros ou qu’ils estiment qu’ils n’ont pas à<br />

intervenir, utilisez Claudia pour <strong>le</strong>s lancer sur <strong>le</strong><br />

scénario. El<strong>le</strong> aimerait en savoir plus avant de retrouver<br />

son mari mais <strong>le</strong> voyage l’a énormément<br />

fatiguée et el<strong>le</strong> doit se reposer. Si quelques âmes<br />

bienveillantes souhaitaient lui rendre ce service,<br />

el<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur en serait très reconnaissante...<br />

Un Vaticin trop émotif<br />

Il ne reste plus aux héros qu’à attendre la venue<br />

de ce capitaine Monseigneur. Ce dernier sera très<br />

ponctuel puisqu’il arrivera pi<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> coucher du<br />

so<strong>le</strong>il et se mettra à tab<strong>le</strong> pour dîner. Ceci étant,<br />

deux surprises attendent <strong>le</strong>s héros : <strong>le</strong> capitaine<br />

Monseigneur est une femme et <strong>le</strong> dîner a tout<br />

d’un banquet !<br />

Le capitaine de ce soir est une vieil<strong>le</strong> femme<br />

à la cinquantaine bien tassée et à l’embonpoint<br />

très prononcé. Vêtue de parures onéreuses mais<br />

qui ont déjà vécu, el<strong>le</strong> donne l’impression de préférer<br />

placer son argent dans la bonne chère plus<br />

que dans une nouvel<strong>le</strong> garde-robe. El<strong>le</strong> n’a accepté<br />

cette mission d’intermédiaire que pour <strong>le</strong> salut de<br />

son âme et <strong>le</strong> fait de se faire passer pour quelqu’un<br />

d’autre ne l’enchante guère. Assez stressée de nature,<br />

el<strong>le</strong> trompe son angoisse avec des repas gargantuesques<br />

et sera très heureuse de profiter de la<br />

prodigalité inconsciente de Pierre Martin.<br />

Hormis cette gloutonnerie maladive, <strong>le</strong> capitaine<br />

Monseigneur se révè<strong>le</strong> un hôte charmant et sociab<strong>le</strong><br />

mais, si on aborde <strong>le</strong> sujet de son commanditaire,<br />

el<strong>le</strong> éludera la question à coups de « Les<br />

voies de Théus sont impénétrab<strong>le</strong>s », « Je ne fais<br />

que servir notre Seigneur à tous » ou « Son Éminence<br />

souhaite conserver <strong>le</strong> secret de son identité<br />

». Il sera néanmoins possib<strong>le</strong> à des héros sagaces<br />

de distinguer à travers ses propos que l’homme<br />

mystérieux est membre du c<strong>le</strong>rgé (au pire, un jet<br />

d’Esprit + Théologie ou Comportementalisme<br />

ND 15 permet de s’en apercevoir).<br />

Toutefois, l’attitude du capitaine Monseigneur<br />

change du tout au tout quand el<strong>le</strong> commence à<br />

monter dans sa chambre. El<strong>le</strong> discute en effet avec<br />

Brak à mots couverts (soucieuse de bien faire, el<strong>le</strong><br />

s’enquiert déjà de la présence d’une<br />

missive) mais, devant l’absence de<br />

cette dernière, se met à pâlir et à<br />

19


Marie face à Pierre Martin<br />

suer à grosses gouttes. Son angoisse naturel<strong>le</strong> reprend<br />

<strong>le</strong> dessus et el<strong>le</strong> ne cesse de répéter « El<strong>le</strong><br />

devait être là, comment veut-il que je lui rapporte<br />

ce qui n’existe pas ? ».<br />

Si <strong>le</strong>s héros tâchent de la rassurer, el<strong>le</strong> pourra<br />

se montrer sensib<strong>le</strong> à <strong>le</strong>urs arguments mais refusera<br />

d’en révé<strong>le</strong>r plus sur son commanditaire. Il lui<br />

a fait jurer sur la croix des Prophètes de garder<br />

<strong>le</strong> secret sur son identité et, malgré sa faib<strong>le</strong>sse<br />

psychologique, el<strong>le</strong> n’est pas femme à se dédire.<br />

El<strong>le</strong> a accepté de sauver son âme et ne va certainement<br />

pas tout gâcher en brisant un serment !<br />

Malheureusement, <strong>le</strong>s menus imprévus que<br />

<strong>le</strong> capitaine Monseigneur rencontre au Drakkar<br />

de Légion sèment la confusion dans son esprit et<br />

el<strong>le</strong> en oublie ce que Pierre Martin attend d’el<strong>le</strong>.<br />

Contre toute attente, el<strong>le</strong> décide de conserver la<br />

chambre jusqu’à l’arrivée d’une nouvel<strong>le</strong> missive,<br />

ses ordres étant de récupérer un courrier. Une tel<strong>le</strong><br />

demande n’est cependant pas du goût de Brak car<br />

il a d’autres réservations prévues. Il refusera donc<br />

poliment la requête du capitaine et cette dernière,<br />

oubliant qu’el<strong>le</strong> est censée passer la nuit sur place,<br />

repartira de l’auberge, <strong>le</strong> visage tota<strong>le</strong>ment mortifié.<br />

Une f ilature dans l’impasse<br />

Le départ du capitaine Monseigneur peut être<br />

l’occasion pour <strong>le</strong>s héros de la suivre et de tenter<br />

de découvrir son mystérieux commanditaire. La<br />

vieil<strong>le</strong> femme ne cherchera guère à se cacher et,<br />

pour peu qu’ils arrivent à se ca<strong>le</strong>r sur son pas rapide,<br />

la filature sera des plus faci<strong>le</strong>s (Panache +<br />

Déplacement si<strong>le</strong>ncieux ND 10).<br />

Ce que <strong>le</strong>s héros ignorent en revanche, c’est que<br />

Pierre Martin s’est montré extrêmement prudent.<br />

Conscient des faib<strong>le</strong>sses de ses messagers, il s’est<br />

en effet posté non loin du Drakkar de Légion pour<br />

assister à la sortie du capitaine Monseigneur. Ce<br />

faisant, il s’assure que rien de fâcheux ne lui arrive.<br />

Sauf précautions extrêmes des héros, il se rendra<br />

donc compte que <strong>le</strong> capitaine est suivi. Estimant<br />

que ces derniers sont des membres de la Crux Occidentalis,<br />

il <strong>le</strong>s fi<strong>le</strong>ra donc à son tour, à la fois pour<br />

essayer d’en savoir plus sur eux et s’assurer que sa<br />

<strong>le</strong>ttre ne tombe pas en de mauvaises mains. N’hésitez<br />

pas à mettre en scène cet étrange jeu de cache-cache<br />

nocturne où <strong>le</strong>s ombres se confondent<br />

et où <strong>le</strong>s suivis ne sont pas ceux que l’on croit. De<br />

Une visite au capitaine Monseigneur ?<br />

Si vos héros piétinent, ils souhaiteront certainement<br />

rendre une petite visite au capitaine<br />

Monseigneur. Cette dernière, Élianore Tastemestre<br />

de son vrai nom, <strong>le</strong>s recevra agréab<strong>le</strong>ment<br />

chez el<strong>le</strong> avec forces victuail<strong>le</strong>s et boissons.<br />

Si vous <strong>le</strong> souhaitez, vous pouvez ajouter<br />

à la dimension comique de la situation en estimant<br />

qu’el<strong>le</strong> a un faib<strong>le</strong> pour votre PJ <strong>le</strong> plus<br />

rustique et qu’el<strong>le</strong> lui fait des avances à peine<br />

déguisées.<br />

El<strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra en toute franchise que son passage<br />

au Drakkar de Légion était seu<strong>le</strong>ment une<br />

mission d’une nuit. El<strong>le</strong> désirait vivement récupérer<br />

<strong>le</strong> courrier et, en apprenant<br />

son absence, el<strong>le</strong> a paniqué, oubliant qu’el<strong>le</strong> ne<br />

devait agir que cette nuit-là et non sur plusieurs<br />

jours.<br />

Fidè<strong>le</strong> à sa promesse, el<strong>le</strong> continuera de taire<br />

<strong>le</strong> nom de son commanditaire mais acceptera<br />

de révé<strong>le</strong>r à des héros persuasifs (ou pseudo<br />

amoureux d’el<strong>le</strong>) qu’il s’agit de son confesseur.<br />

El<strong>le</strong> expliquera même qu’il s’agissait d’une peine<br />

infligée en punition de ses péchés de gourmandise.<br />

Il ne reste plus alors à vos PJ qu’à interroger<br />

des serviteurs ou des connaissances d’Élianore<br />

pour obtenir un nom : <strong>le</strong> père Carvillac.<br />

20


Marie face à Pierre Martin<br />

la sorte, <strong>le</strong>s PJ se rendront compte du ta<strong>le</strong>nt de<br />

discrétion et de manipulation de <strong>le</strong>ur adversaire.<br />

Fina<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> capitaine Monseigneur arrivera<br />

au lavoir des Écorchées, ainsi nommé en raison<br />

des nombreuses pierres acérées qui en parsèment<br />

<strong>le</strong> bord. De nuit, il n’y a bien évidemment personne<br />

et la vieil<strong>le</strong> femme prendra son mal en patience,<br />

espérant retrouver son confesseur. El<strong>le</strong> en profitera<br />

pour sortir un sandwich au fromage de ses frusques<br />

et trompera son ennui en grignotant. El<strong>le</strong> patientera<br />

ainsi près de deux heures puis, constatant<br />

que Pierre Martin ne vient pas, reprendra <strong>le</strong> chemin<br />

de son domici<strong>le</strong> et <strong>le</strong> cours normal de sa vie.<br />

Attaque nocturne<br />

Durant la nuit, <strong>le</strong>s héros vont éga<strong>le</strong>ment avoir<br />

à faire face à une rencontre imprévue : Marie ! En<br />

effet, Pierre Martin n’est pas <strong>le</strong> seul à s’être montré<br />

actif à l’égard des héros : la dame blanche a aussi<br />

progressé à pas de géants dans son enquête. En<br />

recoupant <strong>le</strong>s bribes de révélations de Jean-Marie<br />

La Plume et ses allées et venues au sein de la Crux<br />

Occidentalis, el<strong>le</strong> a abouti à la conclusion que Le<br />

Drakkar de Légion servait de plaque tournante au<br />

transfert d’informations.<br />

La dame blanche a éga<strong>le</strong>ment découvert l’arrivée<br />

de Claudia Sangiovese et l’intervention de la<br />

jeune femme ne peut signifier qu’une chose : el<strong>le</strong><br />

est sur <strong>le</strong> point de découvrir de gros secrets sur<br />

l’organisation (il ne vient à aucun moment à l’esprit<br />

de Marie que Claudia est venue parce qu’el<strong>le</strong><br />

s’inquiétait de son mari). Marie désire donc agir<br />

vite et bien pour étouffer d’éventuel<strong>le</strong>s découvertes<br />

compromettantes. Bien évidemment, el<strong>le</strong> agira de<br />

nuit pour plus de discrétion.<br />

Alors que tout <strong>le</strong> monde ou presque dort, la<br />

dame blanche s’introduit subrepticement dans<br />

l’auberge. Aidée d’un diamant, el<strong>le</strong> perce une fenêtre<br />

et s’introduit dans la pièce principa<strong>le</strong>. De là,<br />

el<strong>le</strong> débloque <strong>le</strong> madrier de la porte d’entrée, pour<br />

<strong>le</strong> cas où el<strong>le</strong> aurait besoin de s’enfuir par la grande<br />

porte. Puis el<strong>le</strong> consulte <strong>le</strong> registre tenu par Brak<br />

pour déterminer la chambre de Claudia et, à pas<br />

de loup, monte l’escalier.<br />

Si vos héros dorment dans l’auberge, laissez-<strong>le</strong>s<br />

tenter un jet d’Esprit + Guet-apens ND 30 pour<br />

entendre quelque chose (n’oubliez pas <strong>le</strong>s Sens<br />

aiguisés de certains). Ils percevront alors des mouvements<br />

étouffés dans <strong>le</strong> couloir mais ne pourront<br />

déterminer <strong>le</strong>ur origine avec précision. Le temps<br />

qu’ils parviennent à Claudia, Marie aura réussi à<br />

forcer la porte, pour se retrouver dans une situation<br />

qu’el<strong>le</strong> n’attendait pas.<br />

Claudia a en effet entendu <strong>le</strong>s bruits sur la serrure<br />

et s’est préparée à la recevoir. Sp<strong>le</strong>ndide dans<br />

sa chemise de nuit blanche qui laisse saillir son<br />

ventre rebondi, sa fine rapière dans la main droite,<br />

el<strong>le</strong> se prépare à défendre sa vie. Le duel des<br />

deux dames blanches commence et, alors que <strong>le</strong>s<br />

héros franchissent <strong>le</strong> pas de la porte, ils assistent<br />

à un assaut des plus éblouissants. Marie est une<br />

excel<strong>le</strong>nte bretteuse mais Claudia parvient, quoique<br />

diffici<strong>le</strong>ment, à contenir ses assauts. Il est clair<br />

que la Vodacci ménage ses passes d’armes et son<br />

état de santé et que Marie tâche<br />

d’en profiter.<br />

21


Marie face à Pierre Martin<br />

Malheureusement, lorsqu’el<strong>le</strong> croise <strong>le</strong> regard<br />

des héros, Marie comprend que son assassinat<br />

méticu<strong>le</strong>ux n’a plus lieu d’être et décide de prendre<br />

la fuite, mais pas sans une dernière prouesse. El<strong>le</strong><br />

fait alors jaillir une lame d’ombre de sa main et attaque<br />

Claudia de toutes ses forces. Cette dernière<br />

n’échappe à l’arme que de justesse mais connaît<br />

éga<strong>le</strong>ment la frayeur de sa vie. Et, alors que Marie<br />

s’enfuit par la fenêtre, non sans empoigner une<br />

liasse de feuil<strong>le</strong>s présente sur <strong>le</strong> bureau, <strong>le</strong> drame<br />

se produit…<br />

Le choix cornélien<br />

Le cri de Claudia déchire la nuit au moment<br />

même où el<strong>le</strong> porte <strong>le</strong>s mains à son ventre. Ses<br />

traits sont tétanisés de dou<strong>le</strong>ur et ses jambes se<br />

dérobent sous el<strong>le</strong>. La jeune femme crie, suffoque<br />

de dou<strong>le</strong>ur, el<strong>le</strong> a peur. « Il vient ! Il vient ! Je ne<br />

veux pas ! C’est trop tôt ! » halète-t-el<strong>le</strong>. « Je ne<br />

suis pas prête ! Je ne sais pas comment faire ! »<br />

Voilà vos héros contraints de jouer <strong>le</strong>s sagefemmes.<br />

S’ils ne prennent pas la scène au sérieux<br />

ou estiment ne pas avoir de ta<strong>le</strong>nts médicaux, ils<br />

seront vite mis en joue par Claudia. La parturiente,<br />

affolée et déchirée par <strong>le</strong>s contractions, est à moitié<br />

hystérique et, trempée de sueur, braque un pisto<strong>le</strong>t<br />

en p<strong>le</strong>in sur <strong>le</strong>s héros, en <strong>le</strong>ur hurlant de « faire<br />

quelque chose ! ». Le vent qui s’engouffre par la<br />

fenêtre grande ouverte a soufflé <strong>le</strong>s bougies et <strong>le</strong><br />

vacarme est en train de réveil<strong>le</strong>r toute l’auberge. Il<br />

faut agir vite pour sauver ceux qui peuvent l’être.<br />

Laissez vos héros s’organiser comme ils <strong>le</strong> souhaitent,<br />

al<strong>le</strong>r chercher de l’aide (La Karine ? Un<br />

médecin ?), récupérer des linges propres, allonger<br />

Claudia… Faites-<strong>le</strong>ur croire que la situation est<br />

vaguement sous contrô<strong>le</strong>, que chacun est uti<strong>le</strong> et<br />

que <strong>le</strong>s bonnes idées (draps propres, eau bouillante<br />

pour désinfecter <strong>le</strong>s outils de chirurgie, utilisation<br />

de savon, etc.) apportent des augmentations aux<br />

jets de soins. En revanche, ne dites rien des malus<br />

éventuels liés à des décisions inappropriées :<br />

utilisation de lieux insalubres, absence<br />

d’hygiène corporel<strong>le</strong>, mauvais<br />

conseils (pour rappel, la mère<br />

ne doit commencer à pousser l’enfant que lorsque<br />

<strong>le</strong> col de l’utérus est suffisamment dilaté pour lui<br />

permettre de passer, sans quoi <strong>le</strong> nourrisson servira<br />

juste de bélier sur <strong>le</strong> ventre de sa mère), etc.<br />

Faites-<strong>le</strong>ur sentir l’urgence de la situation et <strong>le</strong><br />

désemparement qui <strong>le</strong>s gagne face à cette épreuve<br />

(il y a en effet peu de chances qu’ils aient déjà<br />

pratiqué un accouchement et, même si <strong>le</strong>s joueurs<br />

peuvent avoir de sains réf<strong>le</strong>xes de survie, il n’en est<br />

pas de même pour <strong>le</strong>urs personnages). N’hésitez<br />

pas à <strong>le</strong>ur faire tenter quelques jets de Détermination<br />

ND 15 pour vous assurer qu’ils ne flanchent<br />

pas au moment critique. Les plus vaillants d’entre<br />

eux pourront mettre au service de Claudia <strong>le</strong>urs<br />

ta<strong>le</strong>nts de Premiers secours, de Chirurgie voire de<br />

Vétérinaire afin de faciliter <strong>le</strong> travail.<br />

Les conditions de l’accouchement ne sont toutefois<br />

pas idylliques et, après trois ou quatre jets<br />

d’Esprit + Chirurgie, Premiers secours ou Vétérinaire<br />

(ou, à défaut, quand vous sentez que <strong>le</strong>s PJ<br />

sont en panne d’inspiration), annoncez la cou<strong>le</strong>ur :<br />

malgré tous <strong>le</strong>urs efforts et ceux des éventuels médecins,<br />

l’accouchement se présente mal et il y a<br />

beaucoup de sang.<br />

Claudia s’affaiblit, s’épuise et semb<strong>le</strong> prête à<br />

perdre conscience. El<strong>le</strong> murmure « Je me sens fatiguée,<br />

je vais m’endormir. » Il n’est point besoin<br />

Garçon ou fil<strong>le</strong> ?<br />

Nous n’avons pas jugé uti<strong>le</strong> de préciser <strong>le</strong><br />

sexe de l’enfant de Claudia et Jean-Marie.<br />

D’une part parce que <strong>le</strong>s techniques médica<strong>le</strong>s<br />

de l’époque empêchaient de prédire<br />

avec certitude s’il s’agissait d’un garçon ou<br />

d’une fil<strong>le</strong> et d’autre part parce que son sexe<br />

dépendra principa<strong>le</strong>ment du rô<strong>le</strong> futur que<br />

vous souhaitez donner à l’enfant. Déterminez<br />

donc <strong>le</strong> sexe du bébé en fonction de ce<br />

que vos PJ préféreront. Il n’est déjà pas faci<strong>le</strong><br />

d’être tuteur, alors si c’est en plus pour se<br />

compliquer la tâche avec quelqu’un qui ne<br />

correspond pas à vos aspirations…<br />

22


Marie face à Pierre Martin<br />

d’être devin pour comprendre qu’el<strong>le</strong> risque de<br />

mourir d’épuisement. Pire, l’enfant se présente par<br />

<strong>le</strong> siège (ce sont ses fesses qui sortent et non sa<br />

tête) et peut grandement rester coincé. Un médecin<br />

présent pourra même énumérer <strong>le</strong>s complications<br />

possib<strong>le</strong>s : l’enfant risque de prendre sa première<br />

respiration alors qu’il n’est pas à l’air libre,<br />

de se démettre <strong>le</strong> crâne si on tire sur <strong>le</strong>s jambes,<br />

de mourir d’hémorragie si <strong>le</strong> cordon ombilical<br />

est arraché, de mourir asphyxié si <strong>le</strong> cordon et <strong>le</strong><br />

placenta se décol<strong>le</strong>nt alors qu’il a encore la tête à<br />

l’intérieur…<br />

Voilà vos héros face à un di<strong>le</strong>mme auquel ils<br />

n’auraient jamais songé : à choisir, qui de la mère<br />

ou de l’enfant doit être sauvé ? S’ils accélèrent l’accouchement<br />

pour sauver Claudia et empécher l’hémorragie,<br />

ils délaissent <strong>le</strong> bébé , alors que Claudia<br />

<strong>le</strong>s implore de <strong>le</strong> sauver. S’ils prennent <strong>le</strong>ur temps<br />

pour permettre au bébé de naitre, la mère ne pourra<br />

probab<strong>le</strong>ment pas en réchapper. Et ce, sans compter<br />

<strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts qu’ils devront déployer pour l’accouchement<br />

proprement dit (Esprit + Chirurgie<br />

ND 25 voire 30)… Faites-<strong>le</strong>ur jouer cette décision<br />

en temps réel. Ils ont trois minutes pour trancher,<br />

faute de quoi <strong>le</strong>s deux mourront.<br />

Il n’y a pas de bon choix dans celui que <strong>le</strong>s héros<br />

s’apprêtent à prendre. L’intérêt du scénario serait<br />

de sauver Claudia pour qu’el<strong>le</strong> puisse se montrer<br />

uti<strong>le</strong> par la suite. Mais <strong>le</strong> pourra-t-el<strong>le</strong> vis-à-vis<br />

de ceux qui ont choisi de sacrifier sa progéniture ?<br />

Quant à sauver l’enfant, vos héros se sentent-ils<br />

la vocation de devenir des parents de substitution<br />

? S’ils ont découvert la mort de Jean-Marie<br />

La Plume, auront-ils <strong>le</strong> cœur à donner naissance à<br />

un bébé qui n’aura ni père ni mère ?<br />

Notez bien <strong>le</strong>s doutes et <strong>le</strong>s réticences de chacun<br />

pour pouvoir <strong>le</strong>s réutiliser plus tard. Ce choix doit<br />

être l’occasion pour eux de révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs convictions<br />

<strong>le</strong>s plus profondes et de nourrir, si ce n’était<br />

pas déjà <strong>le</strong> cas, une profonde rancune à l’égard de<br />

Marie. La vengeance n’est jamais si bien accomplie<br />

que lorsqu’el<strong>le</strong> est personnel<strong>le</strong>… Une fois <strong>le</strong>ur décision<br />

prise, respectez-la à la <strong>le</strong>ttre. Quoi qu’aient<br />

choisi <strong>le</strong>s PJ, laissez un dernier moment dramatique<br />

:<br />

Alternatives<br />

Et si <strong>le</strong>s PJ décident de sauver <strong>le</strong>s deux ?<br />

Est-ce possib<strong>le</strong> ? Oui, c’est possib<strong>le</strong>, mais...<br />

Mais <strong>le</strong>s chances sont infinitésima<strong>le</strong>s : <strong>le</strong>s<br />

joueurs n’ont eu que des bonnes idées, que<br />

des jets de fou (ils ont réussi face à des ND<br />

40), des entraînements de médecin/chirurgien/accoucheur,<br />

des aides extérieures très<br />

puissantes (comme la magie glamour ou La<br />

Karine), etc. Dans ce cas, Claudia et l’enfant<br />

survivent. Les intentions de Jean-Marie La<br />

Plume n’en seront que mieux respectées.<br />

Et si <strong>le</strong>s PJ n’ont pas su se montrer héroïques<br />

?<br />

Il peut arriver que vos PJ n’accomplissent<br />

pas <strong>le</strong> minimum syndical que l’on attend de<br />

héros de <strong>le</strong>ur trempe. Ils ont accumulé <strong>le</strong>s<br />

bévues, n’ont eu que des mauvaises idées, ou<br />

n’ot même pas satisfait aux règ<strong>le</strong>s d’hygiène<br />

<strong>le</strong>s plus élémentaires. Dans ce cas, <strong>le</strong> résultat<br />

est simp<strong>le</strong> : Claudia ET <strong>le</strong> bébé meurent.<br />

- Claudia, dans un dernier souff<strong>le</strong>, livide, fait<br />

promettre aux héros de s’occuper de son bébé, en<br />

souvenir d’el<strong>le</strong> et pour l’amour de Théus...<br />

- Claudia, épuisée, serre son bébé qui, doucement,<br />

cesse de vivre...<br />

Les ta<strong>le</strong>nts de Marie<br />

Après de tel<strong>le</strong>s épreuves, l’enquête prend un<br />

goût bien amer. Si toutes <strong>le</strong>s pistes dont ils disposaient<br />

jusque-là semb<strong>le</strong>nt mener à des impasses,<br />

<strong>le</strong>s PJ peuvent néanmoins rebondir de deux manières.<br />

La première est de se renseigner sur Marie<br />

et la seconde d’examiner <strong>le</strong>s effets personnels de<br />

Claudia.<br />

Si vos héros décident d’en savoir plus sur cette<br />

mystérieuse dame blanche (cela<br />

suppose qu’ils n’aient pas joué <strong>le</strong><br />

scénario du Collège invisib<strong>le</strong>), ils<br />

23


Marie face à Pierre Martin<br />

Marie (en habits de combattante)<br />

24


Marie face à Pierre Martin<br />

pourront apprendre quelques éléments. Un spadassin<br />

qui a eu <strong>le</strong> temps d’observer la passe d’armes<br />

entre <strong>le</strong>s deux femmes peut, sur un jet de<br />

Esprit + Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses ND 15 se rendre<br />

compte que la dame blanche était une fine bretteuse<br />

de l’éco<strong>le</strong> de Boucher. Une augmentation à<br />

ce jet lui permet de savoir qu’el<strong>le</strong> était maître dans<br />

cette éco<strong>le</strong>.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, si vos héros ont déjà eu affaire à<br />

des membres de la Rilasciare ou à des assassins,<br />

ils constateront que certains de ses mouvements<br />

ne <strong>le</strong>ur étaient pas inconnus. Cette fois-ci, un jet<br />

de Esprit + Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses ND 20, réalisé<br />

uniquement par ceux qui se sont déjà frotté à<br />

l’éco<strong>le</strong> Mortis (une éco<strong>le</strong> d’assassinat au couteau),<br />

révè<strong>le</strong> que la jeune femme est éga<strong>le</strong>ment une habi<strong>le</strong><br />

pratiquante de ce sty<strong>le</strong>. Là encore, une augmentation<br />

permet de savoir que la jeune femme<br />

est compagnon dans cette éco<strong>le</strong>.<br />

La guilde des spadassins peut fournir quelques<br />

informations supplémentaires mais ces dernières<br />

n’aideront guère <strong>le</strong>s PJ. Aucune femme maîtrisant<br />

l’éco<strong>le</strong> de Boucher n’est actuel<strong>le</strong>ment membre des<br />

spadassins mais de longues heures de recherches<br />

approfondies (et un jet de Détermination + Recherches<br />

ND 20) révè<strong>le</strong>nt la trace d’une jeune<br />

femme, surnommée la dame de glace, qui maîtrisait<br />

cette éco<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> se dénommait Marie, était<br />

âgée d’un peu plus de 20 ans mais a malheureusement<br />

trouvé la mort en se jetant du haut d’une<br />

falaise suite à une déception amoureuse (en réalité,<br />

Marie a mis en scène son décès au moment d’infiltrer<br />

<strong>le</strong>s Kreuzritter, il y a un peu plus d’un an). Son<br />

corps (en réalité, celui d’une paysanne qui a servi<br />

de <strong>le</strong>urre) a été retrouvé déchiqueté sur <strong>le</strong>s rochers<br />

et battu par <strong>le</strong>s flots quelques jours plus tard.<br />

Note : Compte tenu du nombre é<strong>le</strong>vé d’éco<strong>le</strong>s d’escrime,<br />

nous considérons que la compétence Exploiter<br />

<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses est une compétence générique pouvant<br />

s’appliquant à l’ensemb<strong>le</strong> des spadassins. C’est la raison<br />

pour laquel<strong>le</strong> aucune éco<strong>le</strong> n’est précisée pour <strong>le</strong>s jets<br />

concernés.<br />

Le rang social de Marie<br />

Plutôt que de s’intéresser aux dons de combattante<br />

de Marie, vos héros pourront chercher<br />

du côté de son rang social et des milieux qu’el<strong>le</strong><br />

fréquente. Si besoin, un jet d’Esprit + Comportementalisme<br />

ND 10 <strong>le</strong>ur rappel<strong>le</strong> que Marie était<br />

vêtue de blanc au moment de l’attaque. Or, cette<br />

cou<strong>le</strong>ur n’est vraiment pas cel<strong>le</strong> portée habituel<strong>le</strong>ment<br />

pour des manœuvres discrètes. Il est donc<br />

fort probab<strong>le</strong> qu’en cherchant du côté d’une jeune<br />

femme vêtue de blanc, ils obtiennent quelque renseignement.<br />

Bien évidemment, vos héros ne trouveront rien<br />

s’ils cherchent du côté des paysans ou des artisans.<br />

Tout au plus découvriront-ils des histoires d’enlèvement<br />

et de disparitions mais ces dernières sont<br />

si communes qu’il est diffici<strong>le</strong> d’y déce<strong>le</strong>r la véritab<strong>le</strong><br />

origine de Marie (pour rappel, La Croix de<br />

l’Ouest, où apparaît Marie, la voyait orchestrer des<br />

disparitions d’enfants pour <strong>le</strong> compte de son protecteur).<br />

Du côté de la bourgeoisie et des commerçants<br />

aisés, si <strong>le</strong> son de cloche est globa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> même,<br />

quelques infos transpireront de certains <strong>le</strong>ttrés. En<br />

effet, si aucun n’a rencontré la dame blanche de<br />

lui-même, il est question d’el<strong>le</strong> à quelques reprises<br />

dans <strong>le</strong>s journaux comme Le Mercure de Montaigne<br />

ou L’Aube. Des artic<strong>le</strong>s rapportent en effet des<br />

fêtes de la nob<strong>le</strong>sse et la dame blanche s’est relativement<br />

fait remarquer à ces occasions. Principa<strong>le</strong>ment<br />

parce que son attitude de glace jurait avec<br />

la trivialité des autres invités et qu’el<strong>le</strong> ne laissait<br />

paraître aucun de ses sentiments.<br />

Enfin, si vos PJ ont <strong>le</strong>urs entrées auprès de la<br />

nob<strong>le</strong>sse, ils pourront en apprendre davantage sur<br />

la jeune femme. Moyennant quelques faveurs et/<br />

ou jets de Panache + Étiquette ND 15, ils apprendront<br />

que Marie est la fil<strong>le</strong> adoptive du duc<br />

Baudouin Armand Montmorency de Saint-Julien,<br />

un intime de l’Empereur, vieux mais très riche<br />

et grand mécène de missions<br />

archéologiques.<br />

25


Marie face à Pierre Martin<br />

Marie est apparue sur la scène publique il y a<br />

près d’un an (soit peu après la disparition mentionnée<br />

dans <strong>le</strong>s carnets de la guilde des spadassins).<br />

La jeune femme est très discrète mais cache<br />

un caractère bien trempé. El<strong>le</strong> a déjà refusé<br />

à plusieurs reprises des demandes en mariage de<br />

partis plus qu’intéressants et en est même venue<br />

aux mains pour protéger l’honneur du duc.<br />

Les effets de Claudia<br />

S’ils souhaitent fouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s affaires de Claudia,<br />

<strong>le</strong>s héros ne trouveront rien de vraiment intéressant,<br />

hormis un début de correspondance entre<br />

el<strong>le</strong> et Jean-Marie La Plume. Les époux ne cessent<br />

d’échanger serments d’amour et de fidélité mais, à<br />

travers <strong>le</strong>s lignes sourd l’angoisse de Claudia sur<br />

<strong>le</strong>s intentions de son mari. Malheureusement, une<br />

grande partie des courriers suivants a été dérobée<br />

par Marie.<br />

Toutefois, la dernière <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie à<br />

son épouse (cf. page ci-après) est tombée à terre<br />

durant <strong>le</strong> combat et Marie n’a pu la saisir dans sa<br />

fuite. Sa découverte et sa <strong>le</strong>cture devraient donc<br />

éclairer vos PJ sur <strong>le</strong>s derniers événements.<br />

Il pourra paraître étrange aux PJ que Claudia ne<br />

<strong>le</strong>ur ait pas parlé du courrier plus tôt mais la raison<br />

en est simp<strong>le</strong> : jusqu’à l’attaque de Marie, ces derniers<br />

étaient certes de vaillants gentilshommes qui<br />

avaient volé à son secours mais cela s’arrêtait là.<br />

Comme toute Vodacci (et toute femme), Claudia<br />

avait ses secrets et n’allait pas <strong>le</strong>s révé<strong>le</strong>r au premier<br />

venu, dût-il lui sauver la vie. Avec l’attaque<br />

de Marie et <strong>le</strong> drame qui en a résulté, la donne a<br />

changé et Claudia est prête à <strong>le</strong>ur faire confiance.<br />

Une piste canine<br />

Les derniers mots de Jean-Marie devraient relancer<br />

vos héros sur une nouvel<strong>le</strong> piste : cel<strong>le</strong> d’un<br />

chien baptisé Monseigneur. Si ce n’est déjà fait,<br />

profitez-en pour glisser <strong>le</strong>s explications de Brak<br />

sur l’animal qui accompagnait<br />

Jean-Marie et Pierre Martin lors<br />

de <strong>le</strong>urs entrevues. Seu<strong>le</strong>ment,<br />

voilà : comment retrouver un chien précis (errant<br />

qui plus est) dans une vil<strong>le</strong> aussi grande que Charousse<br />

?<br />

Un peu de réf<strong>le</strong>xion devrait orienter <strong>le</strong>s PJ sur la<br />

bonne piste. Vu l’intérêt que portait l’animal à son<br />

maître, il serait logique qu’il fréquente <strong>le</strong>s mêmes<br />

lieux que lui. Or, quels sont <strong>le</strong>s lieux emblématiques<br />

de Jean-Marie ? Si <strong>le</strong>s PJ ont cette réponse,<br />

ils auront Monseigneur.<br />

Selon que vous jouiez <strong>le</strong>s arcs de manière indépendante<br />

ou groupée, la solution n’est pas la même.<br />

Si chaque arc constitue pour vous une intrigue<br />

autonome sans lien avec <strong>le</strong>s autres, considérez que<br />

Monseigneur rôde aux a<strong>le</strong>ntours du Drakkar de<br />

Légion mais que, sans son maître, il prend soin de<br />

se terrer. Une recherche approfondie dans <strong>le</strong>s cachettes<br />

du voisinage permettra de <strong>le</strong> trouver. Si, à<br />

l’inverse, <strong>le</strong>s différents arcs sont imbriqués, il suffit<br />

que vos héros interrogent La Karine (arc 2 sur la<br />

mort de Jean-Marie La Plume) pour apprendre<br />

qu’el<strong>le</strong> a failli se faire repérer par une bête désespérée<br />

par la mort de son maître. En se rendant<br />

sur <strong>le</strong>s lieux, ils retrouveront alors Monseigneur,<br />

errant sans but.<br />

Dans un cas comme dans l’autre, la créature est<br />

famélique mais répond encore à son nom. El<strong>le</strong> a<br />

connu des jours meil<strong>le</strong>urs et, même si el<strong>le</strong> n’a plus<br />

aucun maître, el<strong>le</strong> porte encore <strong>le</strong> collier que lui a<br />

glissé Jean-Marie La Plume, une simp<strong>le</strong> lanière de<br />

cuir avec trois per<strong>le</strong>s de cristal contenant chacune<br />

une fine étoi<strong>le</strong>.<br />

Une fois l’animal récupéré, il reste à vos héros<br />

à résoudre <strong>le</strong>s propos sibyllins de Jean-Marie La<br />

Plume. Une re<strong>le</strong>cture attentive de la <strong>le</strong>ttre (et un<br />

éventuel jet d’Esprit + Cryptographie ND 15) ou<br />

un examen attentif de l’animal (Esprit + Dressage<br />

ND 10) permet de déterminer ce qu’il faut faire :<br />

un message semb<strong>le</strong> avoir été dissimulé sous son<br />

pelage et, pour <strong>le</strong> faire apparaître, il suffit de tondre<br />

la bête !<br />

Une fois l’animal mis à nu, deux messages apparaissent<br />

: « L’ultime refuge de Laxiv sera <strong>le</strong> palais<br />

du duc. » et « Puisse Monseigneur veil<strong>le</strong>r sur<br />

toi mieux que je n’ai su <strong>le</strong> faire. Je serai pour toujours<br />

une étoi<strong>le</strong> dans vos cœurs. »<br />

26


Lumière de ma vie, astre de mes jours,<br />

Pas une heure ne se passe sans que je pense que vous délaisser a été la pire chose que Théus m’ait infligée.<br />

Pas une minute ne s’écou<strong>le</strong> sans que je songe à vos traits gracieux et votre caractère si charmant. Et pas une<br />

seconde ne se produit sans que je sois persuadé de ne plus vous revoir.<br />

S’il m’est permis de l’avouer, j’ai peur. Je sais que notre Seigneur nous impose des épreuves pour s’assurer<br />

de notre foi mais je crains qu’Il n’ait placé trop d’espoirs en moi. Je sais agir pour <strong>le</strong> bien de son Église<br />

et Son bien ultime mais cette pensée ne suffit pas à me rasséréner. Je dois chaque fois implorer <strong>le</strong>s Saintes<br />

Écritures de me montrer la voie, de me fournir la force de remplir la mission que Son chevalier m’a confiée.<br />

Ma seu<strong>le</strong> lumière est l’espoir qu’en agissant ainsi, je vous procure une existence plus profitab<strong>le</strong>, même si je<br />

crois utopique de l’envisager.<br />

Je sens que l’on m’épie, que l’on se méfie de moi. Je crois qu’ils se doutent de quelque chose. Certaine dame<br />

blanche se montre trop prévenante ou regardante à mon égard et je n’aime guère cela. Vous êtes la seu<strong>le</strong> reine<br />

d’albâtre à qui je souhaite vouer mes jours et, en des circonstances aussi éprouvantes que cel<strong>le</strong>s-ci, une simp<strong>le</strong><br />

pensée de vous m’est un baume miracu<strong>le</strong>ux.<br />

La folie me guette mais je sais qu’el<strong>le</strong> est sœur de la raison. Je sais éga<strong>le</strong>ment que c’est d’el<strong>le</strong> que naquit<br />

<strong>le</strong> tendre sentiment que j’éprouvai pour vous lorsque je vous vis dans <strong>le</strong> port d’Entour, sous ce merveil<strong>le</strong>ux<br />

vaisseau portant <strong>le</strong> doux nom de Ramures de l’antilope. Vous souvient-il de ce jour où, alors que nous devisions<br />

au bord de la rivière, vous vous mîtes à rire du chien d’un prêtre qui officiait non loin ? Son pelage d’hiver<br />

n’était guère tombé et pourtant, alors que la pauvre créature souffrait de la cha<strong>le</strong>ur, vous vous approchâtes<br />

d’el<strong>le</strong> pour lui porter un morceau de viande rôtie toute grésillante. Quelque divine volonté avait arraché la robe<br />

de l’animal par endroits et, sur la peau à nu, vos doigts ô combien si frê<strong>le</strong>s avaient discerné la forme d’un cœur.<br />

D’une œillade mutine, vous m’adressâtes <strong>le</strong> plus ensorcelant des messages et son seul souvenir m’est encore<br />

aujourd’hui la plus douce et la plus vive des tortures.<br />

Ma dame, <strong>le</strong> cœur et la raison sont choses étranges. Alors que j’écris ce courrier et tente désespérément<br />

de me raccrocher à la mère des Lumières, je sens monter en moi l’impérieuse volonté de vous revoir. Votre<br />

absence m’est intolérab<strong>le</strong> et je me prends à rêver des nouvel<strong>le</strong>s que nous échangerons et des souvenirs que nous<br />

raviverons lors de notre prochaine rencontre. Si vous avez un tant soit peu d’affection à l’égard d’un mari<br />

qui n’a jamais su entendre <strong>le</strong>s cris de détresse de sa femme, vous saurez combien notre Seigneur peut désirer<br />

nos heureuses retrouvail<strong>le</strong>s. Si je suis encore à vos yeux <strong>le</strong> tendre rêveur que j’étais au bord de la rivière au<br />

canidé, je vous prie bien galamment de vouloir me retrouver en la cité du So<strong>le</strong>il, au sein du repaire maritime<br />

de l’impie, au mitan de la lune qui suivra votre réception de ce courrier.<br />

Pareil<strong>le</strong> requête, je <strong>le</strong> sais, pourra passer à votre grâce pour une attitude fort versati<strong>le</strong> de la part de<br />

quelqu’un qui reconnaît bien humb<strong>le</strong>ment ne pas avoir su vous prêter l’oreil<strong>le</strong> qu’il aurait dû. Pourtant, et il<br />

m’en coûte de vous l’apprendre en des termes si peu f<strong>le</strong>uris, mon aimée, je crains de ne survivre à la tâche<br />

que Théus m’a confiée. Je me résigne peu à peu au destin qui saura être <strong>le</strong> mien mais j’appréhende que mon<br />

sacrifice ne soit vain. Vain pour Lui, vain pour Nous, vain pour ce que nous aurions pu accomplir si mes<br />

pas m’avaient mené sur d’autres chemins. Comprenez donc que je souhaite vous revoir une dernière fois, pour<br />

échanger avec vous <strong>le</strong>s promesses et <strong>le</strong>s serments que j’aurais dû tenir il y a longtemps.<br />

Mais il se peut que Légion <strong>le</strong> Damné ne m’en laisse guère <strong>le</strong> choix. Si la grâce de Théus ne daignait pas<br />

s’étendre jusqu’à moi pour me protéger, je vous conjure d’honorer mon souvenir lorsque je ne serai plus. En<br />

souvenir pour Lui, en souvenir pour Nous et en souvenir pour ce que nous aurions pu accomplir. Lorsque je ne<br />

pourrai plus vous procurer <strong>le</strong> moindre réconfort, songez encore à cet épisode sur la rivière et demandez-vous<br />

par quel<strong>le</strong> grâce de Théus <strong>le</strong>s atours de Monseigneur ont pu permettre et permettront encore que nos destins se<br />

croisent à nouveau.<br />

Votre dévoué à jamais<br />

Jean-Marie La Plume


Marie face à Pierre Martin<br />

Le premier message s’adresse bien entendu à<br />

vos héros, même s’ils n’en comprendront <strong>le</strong> sens<br />

que bien plus tard. Au cours de ses écoutes, Jean-<br />

Marie a en effet surpris une conversation entre<br />

<strong>le</strong> duc Baudouin Armand Montmorency de<br />

Saint-Julien et l’Empereur (désigné dans <strong>le</strong> message<br />

sous l’acronyme Laxiv pour Léon-A<strong>le</strong>xandre<br />

XIV). Ce dernier parlait à son ami des quelques<br />

troub<strong>le</strong>s qui agitaient la Montaigne et <strong>le</strong> duc a affirmé<br />

à l’Empereur, si jamais <strong>le</strong> besoin s’en faisait<br />

impérieusement sentir, pouvoir assurer son éventuel<strong>le</strong><br />

retraite forcée. Conscient de l’importance<br />

d’une tel<strong>le</strong> information, Jean-Marie l’a dissimulée<br />

sur Monseigneur pour être certain qu’el<strong>le</strong> survivrait<br />

à sa mort.<br />

Le second message est pour sa part bien plus<br />

personnel et s’adresse à Claudia et à l’enfant.<br />

Monseigneur est en effet <strong>le</strong> dernier souvenir<br />

que laisse Jean-Marie à sa famil<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s per<strong>le</strong>s<br />

de cristal représentent tout cela : une per<strong>le</strong> pour<br />

Claudia, une pour l’enfant et une pour Monseigneur,<br />

en mémoire de Jean-Marie. Chacune peut<br />

se détacher du collier de l’animal pour être portée<br />

indépendamment. Bien évidemment, Jean-Marie<br />

ignorait <strong>le</strong>s complications que rencontrerait<br />

Claudia au moment de son accouchement.<br />

Si vos héros comprennent la signification des<br />

per<strong>le</strong>s, ils peuvent décider d’accomplir <strong>le</strong>s dernières<br />

volontés de Jean-Marie La Plume. Pour cela,<br />

ils devront faire bénir une des per<strong>le</strong>s et la déposer<br />

sur la tombe de qui de droit (Claudia ou <strong>le</strong><br />

nourrisson) tandis que la seconde échoira au dernier<br />

ou à la dernière (selon <strong>le</strong> cas) des Sangiovese.<br />

Monseigneur sera adopté par Claudia ou l’enfant.<br />

Dans <strong>le</strong> premier cas, il sera un remède contre <strong>le</strong><br />

chagrin qui mine la Vodacci. Dans <strong>le</strong> second, il se<br />

révè<strong>le</strong>ra <strong>le</strong> plus joueur et <strong>le</strong> plus câlin des compagnons<br />

de jeu et permettra à l’enfant de grandir<br />

dans la joie, même s’il n’a plus de parents.<br />

Si vos PJ procèdent ainsi, récompensez-<strong>le</strong>s avec<br />

deux dés d’héroïsme. Ce n’est pas tous <strong>le</strong>s jours<br />

qu’ils peuvent accomplir <strong>le</strong>s dernières volontés<br />

d’un homme et influer autant sur<br />

<strong>le</strong> destin d’une famil<strong>le</strong>.<br />

Bien évidemment, s’ils ne comprennent pas la<br />

signification des per<strong>le</strong>s, Claudia (si el<strong>le</strong> a survécu)<br />

<strong>le</strong> fait à <strong>le</strong>ur place. Dans ce cas, ils perdent <strong>le</strong> bénéfice<br />

de ces dés d’héroïsme supplémentaires. Si<br />

à l’inverse, c’est <strong>le</strong> nourrisson qui est encore en<br />

vie, il est trop jeune pour comprendre <strong>le</strong>s dernières<br />

volontés de son père. Toutefois, même s’ils<br />

n’ont pas compris <strong>le</strong> message des per<strong>le</strong>s, vos héros<br />

peuvent décider de laisser Monseigneur à l’enfant<br />

pour qu’il puisse grandir avec un vrai compagnon.<br />

Dans ce cas, octroyez-<strong>le</strong>ur un dé d’héroïsme pour<br />

cette bonne action.<br />

Et après ?<br />

Si <strong>le</strong>s PJ n’ont pas perdu de vue <strong>le</strong>ur vengeance,<br />

ils reprendront très probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs recherches<br />

sur Marie. Malheureusement pour eux, cette<br />

dernière essaye de se faire oublier afin de reprendre<br />

son enquête en toute discrétion. El<strong>le</strong> n’apparaîtra<br />

donc plus pendant quelques jours, <strong>le</strong> temps<br />

pour el<strong>le</strong> de soigner ses b<strong>le</strong>ssures et de réfléchir à<br />

la situation.<br />

En réalité, el<strong>le</strong> se réfugie dans ses quartiers<br />

privés à La Carte à jouter, un tripot de luxe pour<br />

nob<strong>le</strong>s richissimes (cet établissement est détaillé<br />

dans l’arc des moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

car <strong>le</strong>s héros auront certainement à y intervenir<br />

plus que de raison). Tout en pansant ses plaies,<br />

Marie reprend ses réf<strong>le</strong>xions depuis <strong>le</strong> début et<br />

étudie la correspondance qu’el<strong>le</strong> a volée à Claudia.<br />

Si à aucun moment il n’est fait référence à Monseigneur,<br />

<strong>le</strong>s allusions voilées de Jean-Marie lui<br />

révè<strong>le</strong>nt néanmoins <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> discret d’un chevalier<br />

inquisiteur. La dame blanche décide donc de s’attaquer<br />

à l’intrusion de ce traître au sein de la caba<strong>le</strong>,<br />

espérant y découvrir <strong>le</strong> nom de cet étrange<br />

commanditaire.<br />

De son côté, Pierre Martin décide lui aussi de<br />

passer à l’action mais pas de la manière à laquel<strong>le</strong><br />

on pense. Il s’était précédemment mis en retrait<br />

pour mieux jauger <strong>le</strong>s héros mais, avec ce qui<br />

s’est passé au Drakkar de Légion, il estime devoir<br />

28


Marie face à Pierre Martin<br />

se mettre en avant. Un(e) innocent(e) est morte<br />

par la faute de son enquête et il s’estime redevab<strong>le</strong><br />

à Jean-Marie de toutes <strong>le</strong>s informations qu’il lui<br />

a transmises. Pierre Martin décide donc d’entrer<br />

en contact avec <strong>le</strong>s PJ pour <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong> fond de<br />

l’histoire.<br />

Utilisant <strong>le</strong>s services d’un fidè<strong>le</strong> de Théus, il fait<br />

déposer une <strong>le</strong>ttre à l’intention de vos héros chez<br />

Brak Abjornson. L’écriture y est très nettement<br />

masculine et porte <strong>le</strong> sceau de l’Église des Prophètes.<br />

Les propos sont quant à eux on ne peut<br />

plus clairs : « Par cette missive, je vous prie instamment<br />

de vous rendre à la prochaine mi-nuit au<br />

lavoir où vous avez suivi <strong>le</strong> capitaine Monseigneur<br />

afin que nous y devisions des suites à donner à nos<br />

enquêtes respectives. Un chevalier de Théus ». Si<br />

jamais vos PJ ignorent l’existence du lavoir (vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />

parce qu’ils n’ont pas mené de filature),<br />

rendez la <strong>le</strong>ttre encore plus explicite en <strong>le</strong>ur<br />

donnant directement rendez-vous au lavoir des<br />

Écorchées.<br />

Le soir dit, alors qu’un pâ<strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t de lune éclaire<br />

faib<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pierres tranchantes, Pierre Martin<br />

attend <strong>le</strong>s PJ. Grimé en vieil ivrogne assoupi en<br />

train de cuver son vin, il n’en demeure pas moins<br />

tous <strong>le</strong>s sens en a<strong>le</strong>rte, conscient qu’il va peut-être<br />

tomber dans un piège ourdi par vos héros. Prudent,<br />

il a fait appel à six spadassins à peine dissimulés<br />

aux a<strong>le</strong>ntours du lieu de rendez-vous.<br />

La discussion commence de manière courtoise<br />

et Pierre Martin ne cherche pas à jouer <strong>le</strong>s hommes<br />

mystérieux. Tout au plus élude-t-il<br />

son statut d’inquisiteur par<br />

quelques « Les soldats de Théus<br />

29


Marie face à Pierre Martin<br />

ont de nombreux visages » et autres « Est-on<br />

forcément de l’Inquisition lorsque l’on cherche à<br />

défendre son Église ? ». Hormis cela, il révè<strong>le</strong> ce<br />

qu’il sait de la Crux Occidentalis : la personne à<br />

sa tête, son mystérieux bras-droit, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des Carte<br />

à jouter comme plaques tournantes de l’organisation<br />

(cf. plus bas « Les moissonneurs de Ludovic<br />

Arsène » pour plus<br />

d’informations), <strong>le</strong>s<br />

rumeurs persistantes<br />

sur un manuscrit impie<br />

qui referait surface,<br />

<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> essentiel<br />

de Jean-Marie La<br />

Plume dans la col<strong>le</strong>cte<br />

d’informations,<br />

<strong>le</strong>s ramifications de<br />

la société secrète<br />

dans <strong>le</strong>s plus infimes<br />

cerc<strong>le</strong>s de pouvoir<br />

ainsi que <strong>le</strong>ur volonté<br />

appuyée de renverser<br />

l’équilibre des forces<br />

en présence et enfin<br />

l’existence d’un<br />

groupuscu<strong>le</strong> dont<br />

il ne connaît que <strong>le</strong><br />

nom : <strong>le</strong> NOM. Il<br />

révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment que<br />

de nombreux membres de la Crux Occidentalis<br />

se sont laissé séduire par <strong>le</strong>s propos du duc mais<br />

qu’ils ne partagent pas forcément ses convictions<br />

profondes. Un rappel à l’ordre personnalisé de la<br />

part des autorités compétentes ramènerait <strong>le</strong>s brebis<br />

égarées dans <strong>le</strong> troupeau mais pour cela, encore<br />

faut-il connaître <strong>le</strong> nom des brebis. Si un homme<br />

de la Crux Occidentalis pouvait laisser glisser quelques<br />

noms, cela arrangerait bien l’inquisiteur...<br />

En contrepartie, Pierre Martin cherche à<br />

connaître <strong>le</strong>s informations détenues par <strong>le</strong>s PJ et<br />

ce qu’ils ont découvert grâce à Claudia Sangiovese.<br />

Il se renseignera tout particulièrement sur Monseigneur<br />

et <strong>le</strong> message qu’il portait.<br />

Pendant ce temps, Marie a progressé<br />

dans son enquête et obtenu<br />

<strong>le</strong> nom de Pierre Martin. Un interrogatoire circonstancié<br />

de sœur Éloïse lui a indiqué l’existence<br />

du lavoir des Écorchées et du rendez-vous nocturne.<br />

El<strong>le</strong> décide donc de lui faire payer son intervention<br />

dans la Crux Occidentalis. Tentée un<br />

moment de faire appel aux Kreuzritter, el<strong>le</strong> préfère<br />

fina<strong>le</strong>ment ne s’en remettre qu’à el<strong>le</strong>-même (la<br />

seu<strong>le</strong> personne qui ne l’ait<br />

jamais trompée). Profitant<br />

de la faveur de la nuit, el<strong>le</strong><br />

se cou<strong>le</strong> jusqu’à l’esplanade<br />

et repère <strong>le</strong>s lieux.<br />

Pendant que vos héros<br />

dissertent avec Pierre<br />

Martin, el<strong>le</strong> élimine discrètement<br />

<strong>le</strong>s spadassins<br />

engagés par <strong>le</strong> chevalier<br />

inquisiteur. Un PJ attentif<br />

pourra, sur un jet d’Esprit<br />

+ Guet-apens ND 15 se<br />

rendre compte que quelque<br />

chose cloche : <strong>le</strong>s rues<br />

se font de plus en plus<br />

si<strong>le</strong>ncieuses et <strong>le</strong>s bretteurs<br />

semb<strong>le</strong>nt de moins<br />

en moins présents. Une<br />

Pierre Martin,<br />

déguisé en ivrogne<br />

augmentation permettra<br />

même de distinguer une<br />

forme, fugitive comme un<br />

voi<strong>le</strong> de brume, qui disparaît dans la nuit. Deux<br />

augmentations révé<strong>le</strong>ront la présence de Marie.<br />

Mais, avec l’obscurité, el<strong>le</strong> semb<strong>le</strong> capab<strong>le</strong> de se<br />

fondre dans <strong>le</strong>s ombres. Un étrange duel est sur <strong>le</strong><br />

point de commencer.<br />

Consciente d’être en infériorité numérique, et<br />

néanmoins déterminée à se débarrasser de Pierre<br />

Martin, la dame blanche sait pouvoir ne compter<br />

que sur ses atouts : la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht, la lame<br />

d’ombre et son expertise au couteau. Plutôt que<br />

de risquer une confrontation directe, el<strong>le</strong> va donc<br />

déployer toutes ses capacités. Toutefois, si son objectif<br />

principal est Pierre Martin, el<strong>le</strong> ne dédaigne<br />

pas s’occuper des PJ pour <strong>le</strong>ur apprendre ce qu’il<br />

en coûte de l’affronter. El<strong>le</strong> passe donc d’ombre<br />

en ombre pour attaquer par surprise chacun des<br />

30


Marie face à Pierre Martin<br />

héros. Si ces derniers pensent à se regrouper pour<br />

lui compliquer la tâche, el<strong>le</strong> change de tactique et<br />

<strong>le</strong>s attaque à distance en <strong>le</strong>ur lançant ses couteaux.<br />

El<strong>le</strong> a au préalab<strong>le</strong> fait en sorte de laisser un certain<br />

nombre de lames dans <strong>le</strong>s Contrées obscures<br />

(la région parallè<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> parcourt quand el<strong>le</strong><br />

voyage d’ombre en ombre) pour être sûre de ne pas<br />

manquer de munitions.<br />

Ses gestes sont rapides et précis, et el<strong>le</strong> tire pour<br />

tuer (ou, à tout <strong>le</strong> moins, gravement endommager),<br />

avec une prédi<strong>le</strong>ction sur ceux qui lui ont donné<br />

du fil à retordre. N’hésitez donc pas à prendre<br />

des augmentations pour toucher la tête et b<strong>le</strong>sser<br />

mortel<strong>le</strong>ment certains de vos PJ, afin de donner<br />

un côté dramatique à la situation. De même, jetez<br />

tous vos dés d’héroïsme de MJ dans la batail<strong>le</strong>, que<br />

cette dernière puisse être épique et désespérée à la<br />

fois. Comment vos héros peuvent-ils se débarrasser<br />

d’une ennemie quasi-invisib<strong>le</strong> ? À plus forte<br />

raison si certains d’entre eux sont mourants...<br />

Pierre Martin de son côté prendra soin d’étudier<br />

<strong>le</strong> comportement de Marie avant d’entrer<br />

dans la batail<strong>le</strong>. S’il opère un repli stratégique<br />

qui pourra passer pour lâche, c’est en réalité pour<br />

mieux appréhender <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses de son adversaire<br />

et en profiter. Après deux tours passés à observer,<br />

il estimera judicieux d’intervenir et lancera ses forces<br />

dans la batail<strong>le</strong>.<br />

En premier lieu, il exacerbe <strong>le</strong>s rancunes de Marie.<br />

Même si el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> montre pas, la jeune femme<br />

est psychologiquement éreintée par son enquête et<br />

plus sensib<strong>le</strong> à certains arguments. Pierre Martin<br />

frappera donc là où ça fait <strong>le</strong> plus mal, arguant<br />

que Marie arrive toujours trop tard pour empêcher<br />

l’inéluctab<strong>le</strong> : Jean-Marie a révélé ses secrets avant<br />

de mourir, Claudia n’a pas été tuée de ses mains<br />

et la rencontre entre Pierre Martin et <strong>le</strong>s héros a<br />

fina<strong>le</strong>ment eu lieu. La dame blanche semb<strong>le</strong> donc<br />

ne col<strong>le</strong>ctionner que <strong>le</strong>s échecs.<br />

Bien évidemment, de tel<strong>le</strong>s provocations ont<br />

<strong>le</strong>s effets escomptés et Marie perd patience, se désintéressant<br />

des PJ pour al<strong>le</strong>r fermer son caquet à<br />

l’inquisiteur. Ce dernier, d’un regard appuyé aux<br />

PJ, <strong>le</strong>ur fait comprendre que c’est à eux de saisir<br />

<strong>le</strong>ur chance. Puis, contre toute attente, il court se<br />

réfugier dans une ruel<strong>le</strong> que même <strong>le</strong>s ref<strong>le</strong>ts de la<br />

lune ne parviennent pas à éclairer : sans lumière,<br />

C’est quoi ce NOM ?<br />

La mention du Novus Ordum Mundi<br />

(NOM) peut paraître saugrenue dans la<br />

bouche de Pierre Martin. Il y a fort à parier<br />

que <strong>le</strong>s héros entendent ce terme pour la<br />

première fois et se demandent ce qu’il vient<br />

faire là. C’est tout à fait normal. Cette société<br />

est tel<strong>le</strong>ment secrète que quasiment rien<br />

n’en filtre. La révélation de Pierre Martin<br />

peut donc être l’amorce d’une campagne de<br />

bien plus grande envergure…<br />

Marie n’aura pas d’ombre pour apparaître et devra<br />

donc se battre à visage découvert.<br />

Laissez vos héros agir comme ils l’entendent<br />

vis-à-vis de Marie. Si certains gentilshommes estiment<br />

inconvenant d’attaquer une jeune femme<br />

à plusieurs, libre à eux. Pierre Martin ne s’embarrasse<br />

guère des questions d’honneur et est tout à<br />

fait prêt à faire face à la dame blanche (même si,<br />

bien évidemment, il aura plus de mal qu’avec l’aide<br />

des PJ). Pour lui, inuti<strong>le</strong> de s’encombrer de va<strong>le</strong>urs<br />

cheva<strong>le</strong>resques quand, à la base, on se salit déjà <strong>le</strong>s<br />

mains.<br />

Selon <strong>le</strong>s interactions des PJ et de Pierre<br />

Martin, menez ce duel endiablé au milieu de la<br />

nuit. La difficulté doit être à la hauteur de la vengeance<br />

et <strong>le</strong>s héros devraient comprendre qu’une<br />

alliance avec l’inquisition, même temporaire, est <strong>le</strong><br />

meil<strong>le</strong>ur moyen de rég<strong>le</strong>r l’affaire vite et bien. S’ils<br />

hésitent trop longtemps, <strong>le</strong> bruit du duel entre<br />

Marie et Pierre Martin réveil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s habitants, qui<br />

se mettent à <strong>le</strong>ur fenêtre pour voir ce qui se passe...<br />

apportant du même coup une source de lumière<br />

dont Marie saura profiter pour sa sorcel<strong>le</strong>rie !<br />

Enfin, lorsque la dame blanche voit ses dernières<br />

secondes arriver, el<strong>le</strong> accepte sa défaite mais<br />

pas sans un ultime pied de nez au destin. Le regard<br />

p<strong>le</strong>in de mépris et de détermination,<br />

el<strong>le</strong> assène ses ultimes<br />

vérités à l’inquisiteur : « Pauvre<br />

31


Marie face à Pierre Martin<br />

Final alternatif<br />

Vous pouvez estimer que, compte tenu du<br />

nombre et de l’expérience de vos PJ, <strong>le</strong>ur opposer<br />

Marie seu<strong>le</strong> ne suffira pas à obtenir un combat<br />

de fin mémorab<strong>le</strong>. Dans ce cas, plusieurs options<br />

s’offrent à vous.<br />

La première, relativement classique, est de<br />

considérer que Marie s’est entourée d’hommes<br />

de main en cas de besoin. De la sorte, vous rééquilibrez<br />

<strong>le</strong> rapport de forces assez faci<strong>le</strong>ment.<br />

À vous de déterminer si ces hommes de main<br />

ne sont que de la chair à canon, ignorante de la<br />

personne pour qui ils travail<strong>le</strong>nt ou au contraire<br />

des membres peu influents de la Crux Occidentalis<br />

et qui pourraient donner des miettes supplémentaires<br />

à l’enquête de vos joueurs.<br />

Une variante est de considérer que, en plus<br />

d’hommes de main de la Crux Occidentalis,<br />

Marie s’est alliée à quelques truands de sa<br />

connaissance. Ces brutes ignorent <strong>le</strong>s enjeux de<br />

la rencontre et ne sont là que pour cogner. Si vos<br />

héros ont joué Voir Charousse et mourir (<strong>le</strong> scénario<br />

du supplément Montaigne), vous pouvez<br />

faire intervenir <strong>le</strong> Bourreau et ses hommes, une<br />

bande de coupe-jarrets urbains qui a l’habitude<br />

de collaborer avec la milice.<br />

La deuxième option, plus subti<strong>le</strong>, réside dans<br />

l’intervention des Kreuzritter. Si Marie a pu<br />

infiltrer ce groupe comme il se doit, el<strong>le</strong> peut<br />

éga<strong>le</strong>ment faire appel à ses ressources. La dame<br />

blanche sera donc épaulée par un second sorcier<br />

Nacht et, éventuel<strong>le</strong>ment, une deuxième lame<br />

d’ombre. D’autres Croix noires peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />

servir de soutien si <strong>le</strong> besoin s’en fait sentir.<br />

Cette option corse fortement <strong>le</strong> duel final mais<br />

permet un intéressant retournement de situation<br />

: la surprise des Kreuzritter quand Marie<br />

révè<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur existence. Toutefois, il vous faudra<br />

déterminer sur quel<strong>le</strong> base Marie a pu recourir à<br />

de tel<strong>le</strong>s personnes (l’ordre étant restreint, il est<br />

surprenant qu’il affecte autant de personnes pour<br />

la seu<strong>le</strong> mort d’un inquisiteur), à moins de considérer<br />

que <strong>le</strong>sdites Croix noires sont des compagnons<br />

très proches de la dame blanche (peut-être<br />

ceux qui l’ont fait entrer dans l’organisation).<br />

Une troisième possibilité, qui peut tout à fait<br />

se combiner avec <strong>le</strong>s précédentes, est de faire intervenir<br />

Hubert de l’Épée en renfort de Marie<br />

(si vos héros ne l’ont pas encore fait flancher,<br />

bien entendu). Il se battra avec hargne mais <strong>le</strong>s<br />

PJ pourront peu à peu <strong>le</strong> ranger de <strong>le</strong>ur côté, au<br />

fur et à mesure qu’ils lui prouveront sa supériorité.<br />

Enfin, si vous préférez éviter de donner aux<br />

joueurs l’impression que <strong>le</strong> scénario est écrit à<br />

l’avance, mettez de côté <strong>le</strong> suicide de Marie pour<br />

<strong>le</strong>ur laisser la joie de porter <strong>le</strong> coup de grâce à<br />

<strong>le</strong>ur adversaire. El<strong>le</strong> pourra toujours, moyennant<br />

un dé d’héroïsme, reprendre conscience pour révé<strong>le</strong>r<br />

l’existence des Kreuzritter, avant de mourir<br />

dans un immonde gargouillis de sang.<br />

Remarque : Lors de la partie test de ce scénario,<br />

<strong>le</strong>s adversaires étaient constitués du Bourreau<br />

et de ses deux bandes de brutes (niveau de menace<br />

3), de 5 hommes de main de la Crux Occidentalis<br />

accompagnés chacun de trois brutes (ils<br />

avaient donc un bonus de +6 à tous <strong>le</strong>urs jets), de<br />

Hubert de l’Épée et de Marie. La difficulté fut<br />

suffisante pour tenir en ha<strong>le</strong>ine un groupe de 4<br />

personnages expérimentés (dont deux spadassins<br />

compagnons et un apprenti).<br />

32


Marie face à Pierre Martin<br />

fou ! La Crux Occidentalis n’est pas ton pire ennemi.<br />

Crains plutôt <strong>le</strong>s Croix noires car <strong>le</strong>ur ordre<br />

existe toujours et qu’ils sont autrement plus fourbes<br />

et dangereux que nous ! » Puis, el<strong>le</strong> fait jaillir<br />

sa lame d’ombre et, sussurant un « Vois <strong>le</strong> cadeau<br />

qu’ils m’ont fait ! », se la plante en p<strong>le</strong>in cœur, un<br />

sourire ironique au coin des lèvres. Les dernières<br />

paro<strong>le</strong>s de Marie en ce monde sont tout un symbo<strong>le</strong><br />

: « Ainsi périssent <strong>le</strong>s martyrs. »<br />

33


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

Arc 2 :<br />

La mort de Jean-Marie La Plume<br />

En abordant ce versant de l’histoire, <strong>le</strong>s PJ<br />

auront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur<br />

Jean-Marie La Plume, son décès et son assassin.<br />

Plus court que <strong>le</strong>s autres arcs, il peut se glisser<br />

n’importe où dans l’enquête, soit pour la faire<br />

avancer de manière transversa<strong>le</strong> soit pour varier <strong>le</strong>s<br />

plaisirs.<br />

À l’instar des autres intrigues, cet arc est conçu<br />

pour s’axer autour d’un personnage précis de votre<br />

groupe. Il est hautement préférab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> PJ<br />

en question soit un héros qui inspire confiance. Il<br />

peut être reconnu comme tel, être membre d’un<br />

cerc<strong>le</strong> qui en dit long sur ses motivations (comme<br />

<strong>le</strong>s Rose+Croix), etc. Si vous avez un religieux<br />

dans votre groupe, vous pouvez éga<strong>le</strong>ment exploiter<br />

cette enquête sous l’ang<strong>le</strong> de la confession vaticine.<br />

L’essentiel étant que La Karine, cel<strong>le</strong> par qui<br />

tout arrive, ait des raisons de s’épancher auprès de<br />

quelqu’un digne de confiance.<br />

Les exactions<br />

d’une femme de bien<br />

La Karine est une femme d’un âge certain, qui<br />

tient tant bien que mal <strong>le</strong>s rênes de l’orphelinat<br />

Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur. É<strong>le</strong>vée à la dure à la campagne,<br />

el<strong>le</strong> sait que la vie de tous <strong>le</strong>s jours est un<br />

combat et exhorte ses pupil<strong>le</strong>s à ne<br />

pas se laisser al<strong>le</strong>r à la facilité. Ses<br />

mains grandes comme des battoirs<br />

savent se faire douces pour ceux qui cherchent <strong>le</strong><br />

réconfort d’un foyer mais sa voix tonitruante est<br />

éga<strong>le</strong>ment capab<strong>le</strong> de rappe<strong>le</strong>r à l’ordre ceux qui<br />

en ont besoin, enfants comme adultes. Quand <strong>le</strong>s<br />

émotions l’emportent, La Karine n’a pas sa langue<br />

dans sa poche, égrenant tout <strong>le</strong> vocabulaire<br />

animalier en quolibets plus insultants <strong>le</strong>s uns que<br />

<strong>le</strong>s autres. Curieusement, el<strong>le</strong> utilise éga<strong>le</strong>ment ce<br />

<strong>le</strong>xique pour surnommer affectueusement chacun<br />

de ses enfants et l’effet est bien entendu tota<strong>le</strong>ment<br />

différent.<br />

Malheureusement, <strong>le</strong>s bonnes intentions ne<br />

suffisent pas toujours à entretenir l’orphelinat et<br />

l’argent a commencé à se raréfier, tant à cause de<br />

la guerre que de la hausse du prix de la nourriture.<br />

Quant à Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur, la nob<strong>le</strong> mécène à<br />

l’origine de l’orphelinat, el<strong>le</strong> se fait âgée et n’a malheureusement<br />

plus toute sa tête. Sa fortune s’étio<strong>le</strong><br />

peu à peu et el<strong>le</strong> a déjà tant fait pour l’orphelinat<br />

que La Karine répugne à la saigner encore plus.<br />

La Karine a donc décidé de mettre à profit ses<br />

ta<strong>le</strong>nts de médecin et de rebouteuse pour poursuivre<br />

son œuvre de bien public. Le soir, alors que <strong>le</strong>s<br />

enfants dorment, el<strong>le</strong> quitte <strong>le</strong> giron de l’orphelinat<br />

et se réfugie dans une petite cabane à l’égard<br />

des regards indiscrets, non loin du cimetière de la<br />

Sérénité. Ce dernier est nommé ainsi car très peu<br />

de personnes y passent, ce qui fait que <strong>le</strong>s morts<br />

comme <strong>le</strong>s vivants n’y sont jamais dérangés. La bicoque<br />

de La Karine ne paie pas de mine mais c’est<br />

là que cette femme exerce son sinistre office, en<br />

toute impunité.<br />

34


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

Car, pour pouvoir é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s enfants de Théus,<br />

La Karine a voué une part de son âme à Légion.<br />

Quand tout <strong>le</strong> monde dort, <strong>le</strong>s flammes commencent<br />

à crépiter dans l’âtre et el<strong>le</strong> chauffe ses outils<br />

pour bien <strong>le</strong>s nettoyer. Puis, faisant fi des regards<br />

apeurés de cel<strong>le</strong>s qui viennent la consulter, el<strong>le</strong> se<br />

charge patiemment, sans haine ni plaisir particulier,<br />

de prendre la vie de nourrissons trop jeunes<br />

pour pouvoir venir au monde. La technique n’est<br />

ni tout à fait au point ni tota<strong>le</strong>ment indolore mais<br />

certaines bourgeoises ou paysannes préfèrent en<br />

passer par là pour limiter <strong>le</strong> nombre d’enfants à<br />

é<strong>le</strong>ver ou de bouches à nourrir.<br />

Malheureusement pour el<strong>le</strong>, La Karine a été témoin<br />

d’un meurtre au cours d’une de ses escapades<br />

nocturnes. Alors qu’el<strong>le</strong> longeait <strong>le</strong> cimetière de la<br />

Sérénité, el<strong>le</strong> a entendu des mouvements étouffés<br />

non loin. Pensant qu’il s’agissait d’une de ses<br />

patientes qui cherchait sa cabane, el<strong>le</strong> s’est approchée<br />

mais <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> auquel el<strong>le</strong> assista était<br />

tout autre.<br />

Au beau milieu des tombes, non loin d’un brasero,<br />

trois hommes (Hubert de l’Épée, Augustin<br />

Vertfaquin et Ernest Giroflée) en entouraient<br />

un quatrième, très mal en point. Il respirait<br />

diffici<strong>le</strong>ment et ahanait « Mes jambes... Mes<br />

jambes » sous <strong>le</strong> regard goguenard de ses<br />

tortionnaires. Alors que <strong>le</strong>s deux sous-fifres<br />

étaient occupés à creuser une tombe,<br />

<strong>le</strong>ur chef, un mousquetaire à en croire sa<br />

tenue, se pencha sur son prisonnier et, après<br />

lui avoir craché au visage, <strong>le</strong> tortura de plus<br />

bel<strong>le</strong> en <strong>le</strong> rouant de coups. Il cherchait visib<strong>le</strong>ment<br />

à « savoir qui était derrière tout ça » mais <strong>le</strong><br />

mourant ne révélait aucune information.<br />

Alors <strong>le</strong> mousquetaire saisit un tison dans <strong>le</strong><br />

brasero et brûla avec une cruauté non dissimulée<br />

<strong>le</strong>s yeux du malheureux. Ce dernier n’avait même<br />

plus la force de hur<strong>le</strong>r sa souffrance et ses derniers<br />

mots furent « Claudia... ».<br />

Une fois ce crime accompli, <strong>le</strong>s deux autres<br />

hommes mirent <strong>le</strong>ur prisonnier<br />

en terre mais,<br />

comme ce dernier commençait à bouger, <strong>le</strong> mousquetaire<br />

ordonna qu’il soit enterré vivant, pour<br />

avoir <strong>le</strong> temps de sentir sa mort venir. Ainsi, il<br />

comprendrait l’horreur de sa trahison et ce qu’il en<br />

coûtait de s’opposer à « eux ».<br />

Malheureusement, au moment où Jean-Marie<br />

fut enterré, La Karine fut dérangée par des animaux<br />

qui se battaient non loin de là et, craignant<br />

d’être repérée et corrigée comme il se doit, el<strong>le</strong> se<br />

hâta de retourner à sa cabane. Lorsqu’el<strong>le</strong> repartit<br />

à l’orphelinat au petit matin, un des hommes<br />

montait la garde près de la tombe et el<strong>le</strong> ne put en<br />

savoir plus.<br />

Note : Parmi <strong>le</strong>s animaux se trouvait Monseigneur,<br />

<strong>le</strong> chien qui s’était entiché de Jean-Marie La<br />

Plume.<br />

Des aveux<br />

apeurés<br />

Selon des circonstances<br />

que vous aurez préalab<strong>le</strong>ment<br />

déterminées<br />

(confession, appel à<br />

l’aide, épanchement<br />

autour d’un verre dans<br />

une taverne, rencontre<br />

avec <strong>le</strong>s Rose+Croix...),<br />

La Karine entre en<br />

contact avec l’un<br />

de vos PJ. Pas besoin<br />

d’être fin psychologue<br />

pour<br />

s ’ a p e r c e v o i r<br />

qu’el<strong>le</strong> en a gros sur <strong>le</strong><br />

cœur et qu’el<strong>le</strong> cherche<br />

quelqu’un pour se<br />

soulager de son fardeau.<br />

El<strong>le</strong> s’ouvre donc de<br />

ses errements<br />

Hubert de l’Épée<br />

35


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

auprès de votre PJ, espérant qu’il saura lui apporter<br />

l’aide qu’el<strong>le</strong> n’a pas su trouver.<br />

Si vous n’avez pas de réel<strong>le</strong> raison de lier un PJ<br />

à La Karine, la conversation s’engage entre el<strong>le</strong> et<br />

<strong>le</strong> barman : « On dirait que t’as vu un fantôme sortir<br />

de sa tombe, La Karine ! » La femme sursaute.<br />

« Quoi, qu’est-ce que tu dis ? » « Je dis…» « Ouais,<br />

j’ai entendu... Un peu, je veux... Mais il y faisait<br />

plutôt rentrer un pauv’ vif que sortir un mort ! ».<br />

Voilà l’occasion toute trouvée pour vos héros de<br />

s’intéresser à cette étrange histoire.<br />

Le récit est entrecoupé de renif<strong>le</strong>ments, de retours<br />

en arrière, de « Je ne sais plus... » et autres<br />

hésitations. Si la faiseuse d’anges n’a pas perdu la<br />

raison, el<strong>le</strong> a néanmoins été secouée par <strong>le</strong> crime<br />

auquel el<strong>le</strong> a assisté et <strong>le</strong>s événements sont encore<br />

confus dans sa tête. Avec un peu d’efforts, vos PJ<br />

devraient néanmoins être en mesure de comprendre<br />

ce qui s’est passé et de faire ressortir un élément<br />

intéressant : <strong>le</strong> bourreau était un mousquetaire et<br />

c’est pour cette raison que La Karine a peur. En<br />

effet, où va Théah si on ne peut plus se fier aux<br />

représentants de l’ordre ?<br />

Bien évidemment, la directrice de l’orphelinat<br />

ignore tota<strong>le</strong>ment à qui el<strong>le</strong> avait affaire, que ce<br />

soit du côté du défunt ou de ceux de ses tortionnaires.<br />

El<strong>le</strong> est en revanche tout à fait en mesure<br />

de conduire vos héros au cimetière de la Sérénité<br />

et de <strong>le</strong>ur indiquer la tombe de Jean-Marie La<br />

Plume.<br />

Une grossière croix vaticine a été plantée dans<br />

la terre fraîchement retournée et une épitaphe a<br />

même été gravée au couteau : « Unssi péissent <strong>le</strong>s<br />

tét. » Visib<strong>le</strong>ment, même si l’intention était bonne,<br />

la grammaire et l’orthographe n’étaient pas <strong>le</strong>s<br />

meil<strong>le</strong>ures amies du fossoyeur.<br />

Moyennant un peu de discrétion, il sera assez<br />

faci<strong>le</strong> d’extraire <strong>le</strong> corps de sa tombe. La vermine<br />

n’a pas encore fait son œuvre et, si <strong>le</strong> cadavre est<br />

atrocement défiguré par la torture, il sera néanmoins<br />

possib<strong>le</strong> à vos héros de l’identifier, s’ils ont<br />

déjà fait la connaissance de Claudia. Dans <strong>le</strong> cas<br />

contraire, de petites recherches<br />

s’imposent.<br />

La nature du défunt<br />

Un rapide examen du corps révè<strong>le</strong> que l’homme<br />

était tout sauf un combattant. De corpu<strong>le</strong>nce plutôt<br />

svelte avec des musc<strong>le</strong>s relativement tendres,<br />

il ne devait pas être habitué à se battre. Les vêtements<br />

qu’il porte sont assez onéreux (plusieurs<br />

dizaines de guilders) et il semblait même prendre<br />

plutôt soin de lui. Pour preuve, <strong>le</strong>s quelques bijoux<br />

et brace<strong>le</strong>ts qu’il arbore aux bras et autour du cou.<br />

Si ces éléments risquent d’en apprendre peu<br />

aux PJ, il en est un en revanche qui peut <strong>le</strong>ur servir<br />

de sésame : au majeur de la main droite, l’homme<br />

arbore une chevalière avec des reliefs très saillants.<br />

Une fois nettoyée de ses impuretés, el<strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra un<br />

j, un m et une plume mais gravés à l’envers. Cette<br />

bague est en réalité un sceau !<br />

Il ne sera pas possib<strong>le</strong> d’en savoir plus sur <strong>le</strong><br />

défunt, tout du moins pas dans <strong>le</strong> cimetière. C’est<br />

donc vers des activités bien vivantes que <strong>le</strong>s héros<br />

vont se tourner.<br />

Un intel<strong>le</strong>ctuel mondain<br />

à la cour<br />

Si <strong>le</strong>s PJ cherchent du côté de la nob<strong>le</strong>sse pure<br />

la signification de la chevalière, ils n’obtiendront<br />

rien d’intéressant. Aucune famil<strong>le</strong>, qu’el<strong>le</strong> soit de<br />

haute ou de basse extraction, n’arbore ces armoiries.<br />

En revanche, si <strong>le</strong>s recherches s’orientent vers<br />

des cerc<strong>le</strong>s mondains ou religieux, ils en apprendront<br />

bien plus. Le sceau est en effet celui d’un<br />

certain Jean-Marie La Plume, homme de <strong>le</strong>ttres,<br />

philosophe et vaticin notoire. Ces derniers temps,<br />

cet homme a publié de nombreux écrits, généra<strong>le</strong>ment<br />

dans Le Mercure de Montaigne et L’Aube<br />

mais aussi de manière plus épisodique dans La<br />

Voix de son maître. Certains commérages permettront<br />

éga<strong>le</strong>ment à vos héros d’apprendre que Jean-<br />

Marie était l’auteur récent d’un feuil<strong>le</strong>ton à l’eau<br />

36


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

de rose intitulé La F<strong>le</strong>ur du prophète et dont chaque<br />

chapitre connaissait un succès grandissant. Si<br />

vos héros souhaitent connaître <strong>le</strong> détail et l’ordre<br />

des écrits, reportez-vous à la chronologie en fin de<br />

scénario.<br />

Jean-Marie s’interrogeait notamment sur <strong>le</strong><br />

lien entre Théus et la sorcel<strong>le</strong>rie de la nob<strong>le</strong>sse.<br />

Sans al<strong>le</strong>r jusqu’à prétendre que cette dernière<br />

était un don de Théus, ses pamph<strong>le</strong>ts ont quand<br />

même jeté un pavé dans la mare, à la fois pour <strong>le</strong>s<br />

nob<strong>le</strong>s qui s’étaient détournés de Théus (et<br />

ne souhaitaient donc plus s’y référer)<br />

et ceux en quête de reconnaissance.<br />

Une théorie qu’il défendait était<br />

que l’Inquisition était une création<br />

purement humaine et que, en tant<br />

que tel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> ne pouvait émaner du<br />

Créateur. À l’inverse, la sorcel<strong>le</strong>rie,<br />

par son côté inné, pouvait trouver une<br />

cause logique à son existence dans la<br />

nature de Théus : <strong>le</strong>s humains ne disposant<br />

pas tous de la sorcel<strong>le</strong>rie, cette dernière<br />

n’était pas dans la nature profonde de<br />

l’homme. Un être supérieur avait dû<br />

l’offrir à certains hommes et <strong>le</strong> seul<br />

être qui soit au-dessus des hommes<br />

n’étant autre que Théus lui-même, il<br />

devait exister un lien évident entre<br />

<strong>le</strong> Créateur et la sorcel<strong>le</strong>rie.<br />

Note : Avec de tels propos, quasi<br />

publics qui plus est, il peut paraître<br />

étrange que <strong>le</strong>s intégristes que sont <strong>le</strong>s<br />

Kreuzritter n’aient pas agi pour faire<br />

taire l’importun. En réalité, ils ont<br />

effectivement décidé d’intervenir<br />

et Marie, manœuvrant au sein de<br />

l’ordre secret, <strong>le</strong>s a convaincus de se<br />

charger el<strong>le</strong>-même de l’affaire en<br />

toute discrétion. Ce qu’el<strong>le</strong> a indirectement<br />

fait en l’éliminant suite<br />

à sa trahison.<br />

Une fois <strong>le</strong> nom de Jean-<br />

Marie La Plume connu,<br />

la nob<strong>le</strong>sse pourra révé<strong>le</strong>r<br />

quelques informations supplémentaires.<br />

L’homme de <strong>le</strong>ttres fréquentait<br />

assidûment <strong>le</strong> palais du So<strong>le</strong>il et la pertinence<br />

de ses réf<strong>le</strong>xions et de ses traits d’esprit était appréciée<br />

de nombreux nob<strong>le</strong>s de diverses famil<strong>le</strong>s<br />

(libre à vous de glisser ici quelques personnes de<br />

votre cru si vous souhaitez faire louvoyer vos héros<br />

dans <strong>le</strong>s intrigues de cour voire développer la<br />

piste du cabinet des réprouvés), parmi <strong>le</strong>squels <strong>le</strong><br />

duc Baudouin Armand Montmorency de Saint-<br />

Julien. Jean-Marie se débrouillait fréquemment<br />

pour loger aux bons soins de tel ou tel protecteur,<br />

en fonction de la versatilité de ses hôtes.<br />

Parfois, lorsque la mauvaise fortune <strong>le</strong> laissait<br />

sans gîte ou qu’il éprouvait <strong>le</strong> besoin<br />

d’affûter ses réparties (pour reprendre ses<br />

propos), il s’éclipsait pendant plusieurs<br />

jours d’affilée. Quelques recherches<br />

plus approfondies révé<strong>le</strong>ront <strong>le</strong> nom<br />

des Caprices de Lucas, une auberge située<br />

à quelques kilomètres au sud<br />

de Charousse.<br />

Quant à l’attitude de l’Empereur<br />

vis-à-vis de Jean-Marie<br />

La Plume, el<strong>le</strong> oscillait<br />

entre <strong>le</strong> dénigrement et<br />

l’amu sement. Léon A<strong>le</strong>xandre<br />

appréciait en effet particulièrement<br />

la manière dont<br />

Jean-Marie raillait l’Inquisition<br />

mais ses propos sur l’origine<br />

divine de la sorcel<strong>le</strong>rie<br />

<strong>le</strong> faisaient parfois grincer<br />

des dents. Il se murmure<br />

même que, si Jean-Marie<br />

a échappé à l’échafaud, c’est<br />

grâce au duc de Saint-Julien,<br />

qui aurait intercédé en sa faveur<br />

auprès de l’Empereur.<br />

Jean-Marie La Plume<br />

Les Caprices de Lucas<br />

Les héros<br />

souhaiteront<br />

probab<strong>le</strong>ment<br />

37


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

se rendre à ce point de chute de Jean-Marie La<br />

Plume. Là-bas, une surprise de tail<strong>le</strong> <strong>le</strong>s y attend<br />

: l’auberge n’est plus qu’un tas de cendres encore<br />

fumantes. Les corps carbonisés de deux personnes<br />

se trouvent à l’intérieur et <strong>le</strong>s restes de la porte témoignent<br />

qu’ils ont été enfermés avant que <strong>le</strong> feu<br />

ne soit déc<strong>le</strong>nché.<br />

Quelques morceaux de papier épars vo<strong>le</strong>nt<br />

au vent. La plupart sont illisib<strong>le</strong>s mais certains<br />

contiennent des bribes de <strong>le</strong>ttres d’une épouse<br />

à son mari. La femme est vodacci, une certaine<br />

Claudia à en croire la signature, et son mari, un<br />

homme de <strong>le</strong>ttres montaginois. Seu<strong>le</strong> est clouée<br />

en évidence une feuil<strong>le</strong> de papier avec ces simp<strong>le</strong>s<br />

mots : « Ainsi périssent <strong>le</strong>s traîtres. »<br />

L’écriture est de toute évidence féminine et différente<br />

de cel<strong>le</strong> de Claudia. C’est la seu<strong>le</strong> chose<br />

que pourront tirer <strong>le</strong>s PJ du morceau de papier.<br />

Un vaticin versati<strong>le</strong><br />

Du côté de l’Église du Vaticine, il est possib<strong>le</strong><br />

d’obtenir un complément d’information en fréquentant<br />

cloîtres et autres monastères. L’Empereur<br />

ayant interdit la pratique du culte de Théus, il<br />

faut consulter <strong>le</strong>s hommes de foi directement sur<br />

<strong>le</strong>urs lieux de vie et non <strong>le</strong>urs lieux de prière.<br />

Jean-Marie La Plume est éga<strong>le</strong>ment connu des<br />

autorités religieuses mais pas pour <strong>le</strong>s raisons que<br />

l’on sait. Fervent vaticin, il se rendait fréquemment<br />

à la messe et ne manquait pas de susciter des<br />

débats théologiques dès qu’il rencontrait un c<strong>le</strong>rc<br />

à même de l’écouter. Ces débats ne remettaient pas<br />

en cause <strong>le</strong> dogme vaticin mais cherchaient simp<strong>le</strong>ment<br />

à al<strong>le</strong>r jusqu’au bout de sa logique, pour<br />

bien en saisir <strong>le</strong>s tenants et <strong>le</strong>s aboutissants.<br />

Cependant, si sa présence à l’église s’est faite<br />

plus discrète (mais non moins fréquente), ses prises<br />

de position en faveur de la sorcel<strong>le</strong>rie n’en ont<br />

été que plus flagrantes. Sans forcément sombrer<br />

dans <strong>le</strong> fanatisme, il faut bien reconnaître que certains<br />

propos ont choqué <strong>le</strong>s prêtres<br />

et <strong>le</strong>s prêtresses. Mais <strong>le</strong> plus<br />

surprenant dans tout cela est <strong>le</strong><br />

revirement de comportement : là où Jean-Marie<br />

La Plume était au départ quelqu’un de fiévreux,<br />

curieux de tout et soucieux de comprendre ce que<br />

Théus lui présentait, il campait désormais sur ses<br />

positions et, persuadé de détenir la vérité théane,<br />

écoutait <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions des autres avec une pointe<br />

de condescendance. Les rares fidè<strong>le</strong>s qui l’avaient<br />

interrogé sur un tel changement de caractère<br />

n’avaient pu obtenir qu’une seu<strong>le</strong> explication de<br />

lui : il avait reçu l’illumination du Créateur et accédé<br />

à la vérité. Un tel revirement remonte à cinq<br />

mois environ.<br />

Les déductions des héros<br />

Forts de ces informations, vos PJ devraient donc<br />

en conclure que Jean-Marie La Plume était un<br />

homme de <strong>le</strong>ttres cultivé mais dont la foi en Théus<br />

avait basculé pour devenir une sorte de vérité ultime.<br />

S’ils songent à comparer la chronologie des<br />

écrits de Jean-Marie avec ses passages à l’église, ils<br />

découvriront que <strong>le</strong> changement de comportement<br />

coïncide avec <strong>le</strong> début des écrits (en réalité, à partir<br />

du moment où <strong>le</strong> vaticin a tenté d’infiltrer la Crux<br />

Occidentalis, il s’est composé un rô<strong>le</strong> pour mieux<br />

se faire repérer et a dû pour cela, à la fois faire<br />

appel à des moyens de communication à même<br />

de convaincre <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s intégristes de la caba<strong>le</strong>, et<br />

durcir son état d’esprit et son caractère pour mieux<br />

prouver <strong>le</strong> sérieux de sa « candidature »).<br />

De mystérieuses confessions<br />

Si vos héros cherchent à creuser davantage<br />

auprès de l’Église, il <strong>le</strong>ur sera possib<strong>le</strong>, moyennant<br />

38


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

quelques recherches auprès des autorités compétentes<br />

de découvrir que Jean-Marie se confessait<br />

éga<strong>le</strong>ment régulièrement. Au départ, il cherchait<br />

toujours l’absolution auprès de la même personne,<br />

<strong>le</strong> père Carvillac, mais, depuis son revirement, il<br />

avait changé de confesseur. Fait plus étrange encore,<br />

<strong>le</strong>s prêtres et sœurs auprès de qui il soulageait<br />

ses péchés étaient désormais différents, alors<br />

que l’habitude est plutôt de fréquenter <strong>le</strong>s mêmes<br />

hommes d’église.<br />

Si <strong>le</strong>s confesseurs sont interrogés plus avant, ils<br />

tairont bien évidemment la nature des propos de<br />

Jean-Marie La Plume, <strong>le</strong> secret de la confession<br />

étant l’un de <strong>le</strong>urs vœux sacrés. Ils révé<strong>le</strong>ront toutefois<br />

sans trop de peine <strong>le</strong> caractère étrange de ses<br />

aveux. En effet, alors que <strong>le</strong> sceau de la confession<br />

est censé soulager <strong>le</strong>s croyants de tout ce qu’ils ont<br />

sur <strong>le</strong> cœur, Jean-Marie semblait garder nombre<br />

de mystères pour lui. Lorsqu’ils cherchaient à en<br />

savoir plus, <strong>le</strong> philosophe éludait <strong>le</strong>s questions par<br />

des « Ces secrets servent notre Seigneur à tous »<br />

et autres « La mission que m’a confiée <strong>le</strong> Créateur<br />

dépasse de loin <strong>le</strong> cadre étriqué de la confession ».<br />

Il semblait donc suivre la voie d’un destin plus<br />

vaste dont seul Théus connaissait <strong>le</strong>s méandres.<br />

Si vos héros se penchent sur <strong>le</strong> père Carvillac, ils<br />

découvriront avec étonnement qu’il est une sorte<br />

d’é<strong>le</strong>ctron libre de la paroisse. Envoyé directement<br />

par la Cité du Vaticine, il ne se conforme guère aux<br />

pratiques séculières du c<strong>le</strong>rgé. Il assiste aux messes<br />

lorsque l’envie lui en prend, ne loge pas dans <strong>le</strong>s<br />

quartiers habituel<strong>le</strong>ment dévolus aux serviteurs du<br />

Créateur et ne suit aucun emploi du temps défini.<br />

C’est presque un mirac<strong>le</strong> que Jean-Marie La Plume<br />

ait pu se confesser aussi régulièrement auprès<br />

d’un homme aussi versati<strong>le</strong> que lui.<br />

Malheureusement pour <strong>le</strong>s PJ, trouver Pierre<br />

Martin ne sera pas une partie de plaisir. Depuis<br />

que Jean-Marie a infiltré la Crux Occidentalis, <strong>le</strong><br />

chevalier inquisiteur se fait discret pour ne pas attirer<br />

l’attention sur lui et poursuivre son enquête<br />

sereinement. L’homme semb<strong>le</strong> être un fantôme<br />

parmi <strong>le</strong>s ombres et personne ne sait où <strong>le</strong> trouver.<br />

Pour être exact, c’est lui qui trouve <strong>le</strong>s PJ et non<br />

l’inverse. Vos héros pourront donc indiquer qu’ils<br />

souhaitent une entrevue avec lui auprès des prêtres<br />

et des sœurs de la paroisse. Si la plupart des serviteurs<br />

de Théus prennent <strong>le</strong> message avec une certaine<br />

distance, il est une jeune femme du couvent<br />

des Ursulines qui écoute avec attention ce que <strong>le</strong>s<br />

PJ ont à lui apprendre. Sœur Éloïse Vendredi est<br />

en effet la seu<strong>le</strong> personne de la paroisse à connaître<br />

la nature inquisitrice de Pierre Martin et lui<br />

sert d’intermédiaire, triant <strong>le</strong>s personnes pertinentes<br />

des autres. El<strong>le</strong> s’enquerra donc des intentions<br />

des PJ, de la nature de l’entretien avec <strong>le</strong> prêtre et<br />

de l’endroit où ce dernier pourra contacter <strong>le</strong>s héros.<br />

Puis el<strong>le</strong> retournera vaquer à ses occupations,<br />

attendant apparemment que l’inquisiteur se présente<br />

à el<strong>le</strong>.<br />

Cha<strong>le</strong>ureuses retrouvail<strong>le</strong>s<br />

Un soir, sœur Éloïse s’éclipse subrepticement<br />

du couvent des Ursulines et se rend au Bol acéré.<br />

C’est ici que <strong>le</strong> chevalier inquisiteur a temporairement<br />

élu résidence et qu’il prend des nouvel<strong>le</strong>s de<br />

la jeune femme. Ces nouvel<strong>le</strong>s dépassent cependant<br />

<strong>le</strong> simp<strong>le</strong> échange verbal et <strong>le</strong>s deux amants<br />

se réfugient dans une chambre discrète pour y mener<br />

<strong>le</strong>urs ardentes discussions, <strong>le</strong>s<br />

39


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

Et si vos PJ ont suivi sœur Éloïse ?<br />

Des héros particulièrement sagaces auront certainement<br />

décidé d’enquêter sur sœur Éloïse voire de la suivre.<br />

Dans ce cas, <strong>le</strong>s retrouvail<strong>le</strong>s de la jeune femme avec l’inquisiteur<br />

ne se passent pas comme décrit ci-dessus mais<br />

comme ci-dessous.<br />

Éloïse a pris <strong>le</strong>s précautions élémentaires pour passer<br />

inaperçue mais pas pour des personnes sur <strong>le</strong> qui-vive.<br />

Et justement, certains brigands ont remarqué l’étrange<br />

manège de l’accorte jeune femme et décidé de profiter<br />

de l’occasion. Alors que la sœur parcourt nuitamment <strong>le</strong>s<br />

rues de la vil<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> est brusquement prise à partie par<br />

six bandits de grand chemin, bien décidés à entacher sa<br />

vertu. Le combat commence donc, entrecoupé de blagues<br />

grave<strong>le</strong>uses sur « Si Théus nous enseigne que <strong>le</strong> monde<br />

est un mystère dont il faut percer <strong>le</strong>s secrets, autant commencer<br />

par <strong>le</strong>s secrets de ses enfants » et autres « Le<br />

Créateur nous a appris à profiter de ses faveurs et vous<br />

en êtes une ! ».<br />

Voilà un drô<strong>le</strong> de cas de conscience pour vos héros :<br />

s’ils n’interviennent pas, Éloïse pourra dire adieu à sa vertu<br />

(encore qu’el<strong>le</strong> y ait déjà dit adieu avec Pierre Martin)<br />

mais s’ils interviennent, ils peuvent dire adieu à <strong>le</strong>ur couverture.<br />

Quoi qu’il en soit, Éloïse parviendra en plus ou moins<br />

bonne santé au Bol acéré (tout dépend de vos héros) et<br />

s’entretiendra avec Pierre Martin. Les échanges entre <strong>le</strong>s<br />

deux amants seront pour l’occasion bien plus tendres que<br />

torrides, la jeune femme n’ayant plus la tête à la bagatel<strong>le</strong>.<br />

Néanmoins, <strong>le</strong>s attentions que témoigne monsieur<br />

de Carvillac vis à vis de sœur Éloïse témoignent d’une<br />

proximité plus qu’intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>...<br />

Vos héros peuvent décider d’épier la discussion auquel<br />

cas ils apprendront ce qui est décrit dans « Cha<strong>le</strong>ureuses<br />

retrouvail<strong>le</strong>s ». S’ils décident d’intervenir, la situation<br />

devient légèrement différente. Pierre Martin gardera son<br />

calme et jouera <strong>le</strong> prêtre normal, qui entendait Jean-Marie<br />

en confession et n’apprenait rien de particulier. Il restera<br />

très courtois et affab<strong>le</strong>, prenant soin de bien noter<br />

l’attitude et <strong>le</strong>s noms des PJ pour <strong>le</strong> cas où il aurait à nouveau<br />

affaire à eux. Sœur Éloïse essayera<br />

tant bien que mal de cacher sa fébrilité<br />

mais el<strong>le</strong> n’est guère à l’aise dans <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’espionne découverte.<br />

Ceci étant, l’élément <strong>le</strong> plus important qu’el<strong>le</strong><br />

connaisse est la véritab<strong>le</strong> nature de Pierre Martin et el<strong>le</strong><br />

est bien consciente que cette information n’est à divulguer<br />

sous aucun prétexte. Tout au plus <strong>le</strong>s PJ se rendront-ils<br />

compte qu’el<strong>le</strong> cache quelque chose.<br />

Si vos héros décident d’y al<strong>le</strong>r franco en mettant dans<br />

la balance <strong>le</strong>urs relations amoureuses, Éloïse lâchera un<br />

« Encore faudrait-il <strong>le</strong> prouver ! », confirmant s’il en<br />

était besoin la véracité de <strong>le</strong>ur liaison. Pierre Martin,<br />

quoiqu’un peu irrité par la spontanéité de la jeune femme,<br />

restera égal à lui-même et, serein, évoquera <strong>le</strong> comportement<br />

complice qu’il entretient avec el<strong>le</strong>. Oui, il nourrit<br />

un tendre sentiment à son encontre mais l’amour est la<br />

chose la plus sacrée que Théus ait offerte aux hommes et<br />

il ne fait que Le respecter. Si vos héros mettent en avant<br />

<strong>le</strong> fait qu’ils ne sont pas mariés et que, en tant que tels,<br />

ils se commettent dans <strong>le</strong> péché, Pierre Martin changera<br />

légèrement son fusil d’épau<strong>le</strong>. Affirmant à nouveau<br />

son amour pour sœur Éloïse, il met en avant l’avantage<br />

d’une liaison intra-vaticine. Il a conscience que tous deux<br />

commettent <strong>le</strong> péché de chair en dehors du sacrement<br />

du mariage mais, grâce à un autre sacrement (celui de la<br />

confession), ils se pardonnent mutuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs fautes,<br />

chacun y trouvant son compte.<br />

Bien entendu, <strong>le</strong>s propos tenus par <strong>le</strong> chevalier peuvent<br />

paraître choquants et ils <strong>le</strong> sont pour l’époque. Ils<br />

rappel<strong>le</strong>ront aux personnes versées dans l’histoire ou la<br />

religion (via un jet d’Esprit + Histoire ou Théologie) <strong>le</strong>s<br />

heures sombres de l’Église du Vaticine où <strong>le</strong>s indulgences<br />

de complaisance avaient semé <strong>le</strong>s graines du Protestantisme.<br />

Pierre Martin est conscient de la gravité de ses<br />

actes mais il estime que <strong>le</strong> fanatisme du cardinal Verdugo<br />

passera outre ses dérapages au vu de la sainte cause qu’il<br />

défend. Surtout, <strong>le</strong> chevalier préfère passer pour un fidè<strong>le</strong><br />

de Théus corrompu plutôt que de révé<strong>le</strong>r sa nature<br />

d’inquisiteur. Que lui importe <strong>le</strong> dégoût des PJ si cela<br />

lui permet de poursuivre son enquête et d’empêcher <strong>le</strong><br />

schisme qui se prépare !<br />

Dans tous <strong>le</strong>s cas, ses aveux sur Jean-Marie La Plume<br />

ne révè<strong>le</strong>ront rien de bien croustillant aux PJ.<br />

40


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

confidences sur l’oreil<strong>le</strong>r étant de cel<strong>le</strong>s que l’on<br />

écoute <strong>le</strong> plus attentivement.<br />

Mis au courant que <strong>le</strong>s héros <strong>le</strong> recherchent,<br />

Pierre Martin tâchera dans un premier temps de<br />

déterminer dans quel camp ils sont, <strong>le</strong>ur enquête<br />

sur Jean-Marie La Plume l’incitant à la plus extrême<br />

prudence. Il ne cherchera pas à <strong>le</strong>s rencontrer<br />

car il estime que ce serait s’impliquer de manière<br />

inconsidérée. Il demandera néanmoins à sœur<br />

Éloïse de préciser aux PJ de ne pas <strong>le</strong> rechercher<br />

pour <strong>le</strong> moment. Si vos héros veu<strong>le</strong>nt en connaître<br />

la raison, la jeune femme précisera simp<strong>le</strong>ment<br />

qu’il se cache d’une affaire d’héritage qui a mal<br />

tourné et attend que <strong>le</strong>s choses se calment. Bien<br />

entendu, ces derniers propos sont purs mensonges<br />

mais <strong>le</strong> chevalier ne va pas révé<strong>le</strong>r à des inconnus<br />

qu’il enquête sur une société secrète !<br />

Du côté du bourreau<br />

En parallè<strong>le</strong> au cadavre, <strong>le</strong>s héros souhaiteront<br />

probab<strong>le</strong>ment s’enquérir du mystérieux tortionnaire.<br />

Il <strong>le</strong>ur faut donc se rapprocher des mousquetaires,<br />

que ce soit directement auprès d’une de<br />

<strong>le</strong>urs casernes ou en passant par un de Trévil<strong>le</strong> de<br />

Torignon, famil<strong>le</strong> bien connue pour <strong>le</strong> nombre de<br />

ses membres au service du peup<strong>le</strong> et de l’Empereur.<br />

S’ils n’ont <strong>le</strong>urs entrées ni chez <strong>le</strong>s uns ni chez<br />

<strong>le</strong>s autres, ils peuvent en dernier ressort se tourner<br />

vers la guilde des spadassins.<br />

Du côté des mousquetaires, on jurera sur Théus<br />

et la croix des Prophètes qu’aucun d’entre eux n’a<br />

pu commettre un tel crime. Ce serait al<strong>le</strong>r contre<br />

<strong>le</strong>ur serment de défendre <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> et, qui plus est,<br />

<strong>le</strong>s mousquetaires se déplacent majoritairement en<br />

groupe. Après tout, <strong>le</strong> « un pour tous, tous pour<br />

un » n’est pas qu’un vain <strong>le</strong>itmotiv. Certains capitaines<br />

seront néanmoins en mesure de révé<strong>le</strong>r aux<br />

PJ que, pour de très rares cas dans <strong>le</strong>ur histoire,<br />

ils ont été contraints de radier une poignée de<br />

<strong>le</strong>urs membres pour conduite indigne. C’est généra<strong>le</strong>ment<br />

la peine capita<strong>le</strong> qui attend <strong>le</strong>s mousquetaires<br />

qui ne se conforment pas aux exigences<br />

de <strong>le</strong>ur fonction mais certains hauts faits passés<br />

peuvent commuer la peine de mort en radiation.<br />

La dernière victime de cette sanction se nommait<br />

Hubert de l’Épée. Cruel au-delà du tolérab<strong>le</strong>, il<br />

aurait dû périr de la main des mousquetaires mais<br />

<strong>le</strong> hasard avait voulu qu’il sauve Léon A<strong>le</strong>xandre<br />

d’une tentative d’empoisonnement peu avant. Il<br />

s’est donc vu déposséder de son grade et de son<br />

titre, puis, chose rare pour <strong>le</strong>s mousquetaires, a été<br />

banni de Montaigne. Cela remontait à 20 années,<br />

alors que Léon A<strong>le</strong>xandre ne s’était pas encore<br />

proclamé Empereur. Les mousquetaires ignorent<br />

en revanche où Hubert a pu se réfugier<br />

durant son exil.<br />

41


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

Si vos héros ne songent pas à interroger <strong>le</strong>s<br />

capitaines ou se montrent trop suspicieux sur <strong>le</strong>s<br />

mousquetaires, n’hésitez pas à rég<strong>le</strong>r cela par un<br />

duel. Quel<strong>le</strong> qu’en sera l’issue, il permettra de<br />

prouver la courtoisie, <strong>le</strong> panache et l’honneur de ce<br />

corps d’armes. Vous en profiterez éga<strong>le</strong>ment pour<br />

évoquer la peine capita<strong>le</strong> et glisser que, parfois, la<br />

règ<strong>le</strong> n’est pas si durement appliquée et que <strong>le</strong> fautif<br />

est alors exilé. Le dernier exemp<strong>le</strong> en date étant<br />

un certain Hubert de l’Épée.<br />

Du côté de la famil<strong>le</strong> de Trévil<strong>le</strong> de Torignon,<br />

c’est une autre histoire. Si ces derniers<br />

ne sont pas précisément<br />

au courant des<br />

exactions d’Hubert de<br />

l’Épée, ils sont au fait<br />

de son bannissement<br />

et même des suites<br />

qu’il a données à sa<br />

carrière. Thérèse de<br />

Trévil<strong>le</strong> de Torignon,<br />

la matriarche de la famil<strong>le</strong>,<br />

a en effet veillé<br />

personnel<strong>le</strong>ment à<br />

son exil en des terres<br />

éloignées de la<br />

Montaigne. El<strong>le</strong><br />

peut donc révé<strong>le</strong>r à<br />

vos héros qu’il s’est<br />

réfugié à Dionna,<br />

en p<strong>le</strong>in territoire<br />

Villanova. Une<br />

zone où, à<br />

n’en pas<br />

douter,<br />

il a dû<br />

se sentir comme<br />

un poisson<br />

dans l’eau.<br />

El<strong>le</strong> n’exclut<br />

pas un possib<strong>le</strong><br />

retour<br />

de cette brebis ga<strong>le</strong>use, de l’eau ayant coulé sous <strong>le</strong>s<br />

ponts depuis. Qui plus est, <strong>le</strong> climat social tendu,<br />

la guerre et <strong>le</strong>s risques de famine laissent peu de<br />

répit aux mousquetaires pour enquêter sur <strong>le</strong> retour<br />

d’un de <strong>le</strong>urs anciens camarades.<br />

Enfin, si vos héros consultent <strong>le</strong>s archives de la<br />

guilde des spadassins, ils peuvent y apprendre diverses<br />

informations. S’ils ignorent encore <strong>le</strong> nom<br />

d’Hubert de l’Épée, ils découvrent simp<strong>le</strong>ment<br />

que la guilde tient la liste de tous <strong>le</strong>s mousquetaires<br />

spadassins et indique très clairement qui est<br />

membre de l’ordre et qui en a été radié. Le nom<br />

d’Hubert de l’Épée est perdu au milieu de dizaines<br />

d’autres noms et ne deviendra intelligib<strong>le</strong><br />

que si <strong>le</strong>s PJ cherchent<br />

auprès des personnes radiées des<br />

mousquetaires.<br />

Fait plus intéressant encore, ce<br />

nom est réapparu il y a cinq mois,<br />

d’abord pour des duels épisodiques<br />

initiés contre lui puis pour des duels<br />

plus fréquents, tous menés dans <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s de l’art. Le dernier remonte<br />

au jour de la mort<br />

de Jean-Marie et<br />

<strong>le</strong>s deux témoins se<br />

nomment Augustin<br />

Vertfaquin et Ernest<br />

Giroflée.<br />

Fait notab<strong>le</strong><br />

pour <strong>le</strong> duel, il n’a<br />

été consigné dans<br />

<strong>le</strong> registre qu’après sa<br />

résolution. Idéa<strong>le</strong>ment,<br />

<strong>le</strong>s duels doivent être indiqués<br />

au préalab<strong>le</strong><br />

mais il arrive plus<br />

que de raison qu’ils<br />

ne <strong>le</strong> soient qu’a posteriori,<br />

lorsque ces derniers<br />

ont eu lieu. De<br />

nombreux échanges<br />

sont en effet initiés<br />

lors de soirées ou de rencontres<br />

nocturnes pour<br />

42


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

être résolus au petit matin, ce qui limite d’autant<br />

<strong>le</strong>s formalités administratives régulières.<br />

Quoi qu’il en soit, il reste désormais à retrouver<br />

ce fameux duelliste.<br />

Garde du corps et artisan<br />

Le jour, Hubert de l’Épée officie pour la Crux<br />

Occidentalis mais en prenant grand soin de ne pas<br />

éveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s soupçons ni de trop s’approcher des<br />

mousquetaires. S’il a vieilli et gagné quelques cicatrices,<br />

il a éga<strong>le</strong>ment appris en Vodacce à ne pas<br />

frayer avec des poissons trop gros pour lui. Il partage<br />

donc ses journées entre l’atelier d’Urbain <strong>le</strong><br />

céramiste <strong>le</strong> jour et La Carte à jouter la nuit. Chez<br />

Urbain, ses fonctions sont principa<strong>le</strong>ment dissuasives.<br />

Si <strong>le</strong>s poteries ne sont pas <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s privilégiées<br />

des malandrins, la clientè<strong>le</strong> bourgeoise et<br />

huppée qui s’y intéresse l’est en revanche. Hubert<br />

de l’Épée sert donc de chien de garde et sa forte<br />

tête fait merveil<strong>le</strong>.<br />

En réalité, <strong>le</strong>s activités du spadassin servent la<br />

Crux Occidentalis à un niveau tout autre. L’entrepôt<br />

d’Urbain étant éga<strong>le</strong>ment utilisé comme<br />

cache clandestine pour <strong>le</strong>ur imprimerie, Hubert<br />

est chargé de s’assurer que personne ne mette <strong>le</strong><br />

nez (inopinément ou non) dans <strong>le</strong>urs affaires. Il<br />

s’en acquitte d’ail<strong>le</strong>urs fort bien, même s’il n’a pas<br />

beaucoup de racail<strong>le</strong> à se mettre sous la dent. Alors,<br />

pour passer <strong>le</strong> temps, il multiplie <strong>le</strong>s exercices<br />

physiques, armés ou non, ce qui a pour effet d’amuser<br />

<strong>le</strong>s clients qui rendent visite à Urbain (même<br />

s’ils ne s’en vantent jamais auprès de l’intéressé).<br />

En revanche, si Hubert a la chance de tomber<br />

sur un vo<strong>le</strong>ur ou un importun un peu trop entreprenant,<br />

il se fait une joie de <strong>le</strong> corriger et de rendre<br />

sa visite mémorab<strong>le</strong>. Vu <strong>le</strong> nombre de membres<br />

qu’il est à même de casser, il peut se faire plaisir.<br />

Il est à noter que, malgré sa cruauté, <strong>le</strong> spadassin<br />

ne tue pas <strong>le</strong>s personnes qu’il surprend à rôder.<br />

D’une part parce que cela <strong>le</strong>ur permet de se rappe<strong>le</strong>r<br />

douloureusement de ses « caresses » et d’autre<br />

part parce que des morts suspectes attireraient<br />

l’attention des mousquetaires là où ils ne doivent<br />

pas mettre <strong>le</strong>ur nez.<br />

Visite de courtoisie<br />

Remonter jusqu’à Hubert de l’Épée peut se faire<br />

très faci<strong>le</strong>ment pour peu que l’on prenne la peine<br />

de s’intéresser à ses duels. En effet, si ces derniers<br />

se sont déroulés dans des lieux sans lien <strong>le</strong>s uns<br />

avec <strong>le</strong>s autres, ils ont tous été initiés chez Urbain<br />

<strong>le</strong> céramiste. Tel client n’a pas supporté <strong>le</strong>s manières<br />

d’Hubert et a souhaité rég<strong>le</strong>r cela par <strong>le</strong>s armes,<br />

tel nob<strong>le</strong> a critiqué la qualité du travail d’Urbain<br />

au moment où Hubert passait à côté, tel<strong>le</strong> dame<br />

a été victime des regards un peu trop appuyés du<br />

spadassin à l’égard de sa vertu, etc. Il y a à l’origine<br />

de ces duels autant de raisons que d’étoi<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong><br />

ciel et autant d’outrageants que d’outragés. Hubert<br />

n’entamait pas systématiquement <strong>le</strong>s hostilités à la<br />

première contrariété mais cela ne <strong>le</strong> gênait nul<strong>le</strong>ment<br />

d’y répondre. Bien entendu, certains duels<br />

sont de son fait, <strong>le</strong>s fois où il avait besoin de se<br />

dégourdir la lame.<br />

Lorsque <strong>le</strong>s PJ arriveront, <strong>le</strong> spadassin se trouvera<br />

à l’atelier d’Urbain en train d’effectuer son<br />

travail de molosse. Pour l’heure, si son impressionnante<br />

carrure fait peur aux trois jeunes enfants<br />

d’un coup<strong>le</strong> de bourgeois en quête d’une mosaïque<br />

à offrir à <strong>le</strong>ur chère tante Agathe, il ne se comporte<br />

guère de manière déplacée. La rencontre entre<br />

Hubert et <strong>le</strong>s PJ devant principa<strong>le</strong>ment se dérou<strong>le</strong>r<br />

à l’extérieur, nous ne vous décrivons<br />

pas ici l’entrepôt de Chez<br />

Urbain. Si vous avez besoin de ce<br />

43


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

genre d’informations, reportez-vous à l’arc 4, au<br />

chapitre « À la découverte d’Urbain ».<br />

Il recevra <strong>le</strong>s PJ un peu à l’écart, prenant néanmoins<br />

soin de rester à proximité de l’entrepôt. Urbain<br />

pourrait avoir besoin de lui et il vaut mieux<br />

qu’il ne s’éloigne pas trop car il sait que, malgré<br />

toutes ses compétences, il n’a que peu de chances<br />

face à un groupe comme <strong>le</strong>s PJ.<br />

Interrogé, il ne nie nul<strong>le</strong>ment son crime mais<br />

prétend qu’il s’agit d’un duel qui a mal tourné. Jean-<br />

Marie était soûl et, alors qu’il croisait Hubert dans<br />

la rue, l’a provoqué sur un pré texte futi<strong>le</strong>. Hubert<br />

jure sur Théus qu’il ne connaissait pas Jean-Marie<br />

et que, s’il a accepté <strong>le</strong> duel, c’était pour calmer<br />

l’insistance du vaticin. Il a choisi de rég<strong>le</strong>r cela au<br />

cimetière de la Sérénité, pour ne pas être dérangé<br />

par des badauds en mal de sensationnel. Augustin<br />

Vertfaquin et Ernest Giroflée, <strong>le</strong>s deux témoins du<br />

duel, pourront d’ail<strong>le</strong>urs confirmer ses dires.<br />

Un jet d’Esprit + Sincérité ND 10 ou bien<br />

Esprit + Comportementalisme ND 15 révé<strong>le</strong>ra<br />

qu’Hubert ment de manière éhontée mais une<br />

augmentation révè<strong>le</strong> qu’Augustin et Ernest ont<br />

bien été impliqués. Malheureusement, <strong>le</strong>s deux<br />

témoins du duel sont acquis à la cause de l’ancien<br />

mousquetaire et confirmeront sa thèse. Quant au<br />

registre de la guilde des spadassins, il est clairement<br />

rempli et <strong>le</strong>s preuves tangib<strong>le</strong>s donnent raison<br />

à Hubert.<br />

Si vos héros sont assez psychologues (via un<br />

jet d’Esprit + Comportementalisme ND 15), ils<br />

comprendront néanmoins que <strong>le</strong>s dehors cruels et<br />

arrogants d’Hubert de l’Épée témoignent de sa<br />

soumission à la loi la plus immédiate de la nature :<br />

cel<strong>le</strong> du plus fort. Il suffit donc que vos PJ lui montrent<br />

qui ils sont vraiment (et lui prouvent qu’ils<br />

sont plus forts que la Crux Occidentalis) pour que<br />

Hubert <strong>le</strong>s reconnaisse comme supérieurs et trahisse<br />

sa société sans aucun remords.<br />

Et après ?<br />

Il apparaîtra rapidement à vos héros qu’il<br />

n’existe aucun recours légal pour châtier Hubert<br />

de l’Épée. Les preuves de la guilde des spadassins<br />

sont de son côté et, si La Karine s’est confiée aux<br />

PJ, ce n’est certainement pas pour intervenir en<br />

première ligne lors d’un procès où el<strong>le</strong> serait témoin<br />

à charge. Quant aux deux témoins d’Hubert<br />

de l’Épée, ils sont tout acquis à sa cause puisqu’ils<br />

étaient partie prenante de la mort de Jean-Marie<br />

La Plume.<br />

Deux solutions s’offrent donc aux héros : être<br />

juges et bourreaux à la fois ou bien laisser passer<br />

<strong>le</strong> crime dans l’espoir de faire tomber Hubert<br />

plus tard. Si la première n’est pas forcément digne<br />

de héros dignes de ce nom, el<strong>le</strong> pourra néanmoins<br />

susciter la sympathie de Rilasciare et autres<br />

Kreuzritter, habitués à œuvrer dans un monde<br />

d’ombres et de faux-semblants. La seconde, si el<strong>le</strong><br />

est frustrante de prime abord, est en réalité <strong>le</strong> choix<br />

<strong>le</strong> plus logique, à la fois au regard des preuves (ou<br />

de <strong>le</strong>ur absence) et du scénario : vos PJ auront tout<br />

<strong>le</strong> loisir de se venger d’Hubert de l’Épée dans <strong>le</strong>ur<br />

quête du maillon faib<strong>le</strong> de la Crux Occidentalis<br />

(cf. arc 4). Laissez-<strong>le</strong>s donc ruminer <strong>le</strong>ur pseudoéchec<br />

dans ce redressement de torts car ils auront<br />

tout <strong>le</strong> loisir de savourer <strong>le</strong>ur victoire par la suite.<br />

Si, à l’inverse, vos héros privilégient la manière<br />

forte et décident d’en finir avec Hubert, laissez-<strong>le</strong>s<br />

faire. Soit ils <strong>le</strong> feront passer ad patres de manière<br />

44


La mort de Jean-Marie La Plume<br />

nette et sans bavure soit ils en profiteront pour <strong>le</strong><br />

traumatiser, que ce soit physiquement ou psychologiquement.<br />

Si <strong>le</strong> spadassin décède, rappe<strong>le</strong>z-vous juste<br />

l’une des règ<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s des Secrets de la Septième<br />

Mer : personne ne meurt, on s’en sort juste<br />

avec de gros bobos. Considérez donc qu’Hubert<br />

est laissé pour mort mais qu’il en réchappe miracu<strong>le</strong>usement.<br />

Alité, fortement diminué, en proie<br />

à la gangrène (ou toute autre cause naturel<strong>le</strong> qui<br />

pourra satisfaire la soif de revanche des PJ), il sera<br />

néanmoins toujours vivant pour révé<strong>le</strong>r ce qu’il<br />

sait sur la Crux Occidentalis lors de sa prochaine<br />

rencontre.<br />

Si vos héros sont suffisamment vicieux pour <strong>le</strong><br />

faire regretter d’être né, ils lui prouveront <strong>le</strong>ur statut<br />

de « dominants » sur lui. Hubert sera alors prêt<br />

à <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r ce qu’il sait sur la Crux Occidentalis,<br />

même si c’est la première fois que <strong>le</strong>s PJ entendent<br />

par<strong>le</strong>r de cette organisation. Dans ce cas-là,<br />

aiguil<strong>le</strong>z l’intrigue sur l’arc 4, à partir de « La clé<br />

de la Crux Occidentalis ».<br />

45


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

Arc 3 :<br />

Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

Cette partie de l’intrigue voit <strong>le</strong>s héros résoudre<br />

<strong>le</strong> meurtre d’une de <strong>le</strong>urs connaissances et remonter<br />

jusqu’au commanditaire qui n’est autre qu’un<br />

sympathisant, mineur, de la Crux Occidentalis.<br />

Alors que l’un de vos PJ vaque à ses occupations,<br />

il est interpellé à la cantonade par un homme.<br />

Se retournant pour voir qui ose agir ainsi,<br />

quel<strong>le</strong> n’est pas sa surprise de retrouver un vieux<br />

compagnon d’aventure. Ce dernier a roulé sa bosse<br />

à travers de nombreuses nations de Théah, voyagé<br />

sur <strong>le</strong>s océans, sauvé moult damoisel<strong>le</strong>s… Tant et<br />

si bien que, fatigué par tous ces exploits, il est venu<br />

à Charousse pour souff<strong>le</strong>r un peu et profiter des<br />

plaisirs de la vie.<br />

Dans <strong>le</strong> cadre de ce scénario, nous considérons<br />

que l’heureux PNJ des retrouvail<strong>le</strong>s se nomme<br />

Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>. Nob<strong>le</strong> de la famil<strong>le</strong> de Torignon,<br />

il dispose de la sorcel<strong>le</strong>rie Porté mais n’en<br />

fait guère usage pour la bonne et simp<strong>le</strong> raison<br />

qu’il est anémique. Hormis ce handicap, c’est un<br />

excel<strong>le</strong>nt compagnon d’aventure, boute-en-train<br />

et jovial, toujours vêtu de pourpre et davantage<br />

enclin à la bagatel<strong>le</strong> et aux plaisirs de la vie qu’aux<br />

sujets sérieux. Si, parmi <strong>le</strong>s connaissances de votre<br />

héros, vous ne disposez pas de sorcier Porté, ne<br />

changez rien au profil de votre PNJ. Vous trouverez<br />

un peu plus loin <strong>le</strong>s légères modifications à<br />

apporter pour rester fidè<strong>le</strong> à l’intrigue.<br />

La Courtisane vodacci<br />

Après de longues heures à ressasser <strong>le</strong> bon vieux<br />

temps, Emmanuel décide d’emmener votre héros<br />

dans un lieu dont il a <strong>le</strong> secret : La Courtisane<br />

vodacci. Ce lupanar itinérant officie à bord d’un<br />

navire et mouil<strong>le</strong> non loin de la vil<strong>le</strong>. Toutefois,<br />

à la différence des lupanars habituels, celui-ci fait<br />

plutôt dans <strong>le</strong> sur-mesure et <strong>le</strong> haut de gamme.<br />

Ici, tout est fait pour que <strong>le</strong> client soit l’un des sept<br />

Princes de la nuit et <strong>le</strong>s jennys présentes ont toutes<br />

<strong>le</strong>s allures et attitudes des courtisanes vodacci.<br />

Sous <strong>le</strong>urs voi<strong>le</strong>s de résil<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s affectent de tisser<br />

mystères et confidences, sussurant à qui veut l’entendre<br />

d’énigmatiques phrases sur <strong>le</strong> Grand Jeu :<br />

« Ne soyez plus l’esclave du Grand Jeu ! », « Ici, nos<br />

femmes vous sortent <strong>le</strong> Grand Jeu ! », « Avec nos<br />

fil<strong>le</strong>s, menez Grand Jeu ! » ou encore « Avec nous,<br />

<strong>le</strong> Grand Jeu n’est que pour vous… ».<br />

Le navire est extrêmement bien décoré et de<br />

savants éclairages dispensent une pénombre feutrée.<br />

Le vestibu<strong>le</strong> est l’occasion pour <strong>le</strong>s visiteurs<br />

de rencontrer une dame au masque de porcelaine,<br />

auprès de laquel<strong>le</strong> ils s’acquitteront de <strong>le</strong>ur droit<br />

d’entrée. Ils peuvent alors pénétrer dans <strong>le</strong> hall<br />

principal, où <strong>le</strong>s attendent canapés et fauteuils<br />

invitant au délassement <strong>le</strong> plus agréab<strong>le</strong>. La pièce<br />

bruisse de pas discrets et de secrets d’alcôve et, au<br />

fur et à mesure que <strong>le</strong>s yeux des visiteurs s’habituent<br />

à l’obscurité, ils distinguent <strong>le</strong>s silhouettes<br />

46


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

des courtisanes. À eux alors de mener <strong>le</strong>ur Grand<br />

Jeu et de profiter, s’ils <strong>le</strong> désirent, de chambres<br />

privées, d’une promenade au clair de lune<br />

sur <strong>le</strong> pont du navire ou d’une discussion<br />

polie au bar, en compagnie d’éminentes<br />

et sensées damoisel<strong>le</strong>s<br />

et de suaves breuvages.<br />

En réalité, La Courtisane<br />

vodacci est menée de<br />

main de maître par la dame<br />

au masque de porcelaine, une<br />

Cathayane dont <strong>le</strong>s atours<br />

dissimu<strong>le</strong>nt l’origine.<br />

L’établissement<br />

a pour<br />

principa<strong>le</strong> règ<strong>le</strong><br />

« Le Grand Jeu ne dort<br />

jamais. ». Sous une ambiance intimiste<br />

et feutrée, tous <strong>le</strong>s coups<br />

ou presque sont permis. Seuls <strong>le</strong><br />

manque de sommeil et <strong>le</strong> meurtre<br />

sont prohibés mais, à partir du<br />

moment où une fil<strong>le</strong> est réveillée,<br />

el<strong>le</strong> est considérée comme disponib<strong>le</strong><br />

(et la cib<strong>le</strong> potentiel<strong>le</strong><br />

des autres jennys). À charge<br />

pour l’heureux client de savoir<br />

mener comme il se doit<br />

son Grand Jeu.<br />

Une soirée en<br />

plaisante compagnie<br />

Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />

Après quelques minutes passées à juger l’endroit,<br />

Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> se fait courtoisement<br />

aborder par une ravissante créature qui l’emmène<br />

rapidement dans une chambre, à l’abri des regards<br />

indiscrets. Le si<strong>le</strong>nce est de mise et la jeune femme<br />

ne répond à aucune question, glissant à chaque fois<br />

un délicat index de velours sur <strong>le</strong>s lèvres d’Emmanuel<br />

ou <strong>le</strong>s siennes.<br />

Alors que ce dernier donne rendez-vous <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain<br />

matin à la taverne du Bol acéré à votre héros,<br />

la courtisane griffonne quelque chose sur un<br />

cahier que lui tend la femme au masque<br />

de porcelaine, puis lui rend <strong>le</strong> cahier.<br />

Le coup<strong>le</strong> s’éloigne alors mais <strong>le</strong><br />

regard égrillard du Montaginois<br />

présage assez de la nuit qu’il<br />

s’apprête à passer. Ce sera<br />

malheureusement la dernière<br />

fois que votre PJ verra son ami<br />

vivant.<br />

Laissez votre héros mener<br />

son Grand Jeu à lui, que<br />

ce soit en profitant des jennys,<br />

en exploitant <strong>le</strong> bar mis à la<br />

disposition des visiteurs, en<br />

s’intéressant à Emmanuel ou<br />

tout simp<strong>le</strong>ment en rentrant<br />

chez lui. S’il s’enquiert de la<br />

chambre où son ami s’est réfugié,<br />

il sera bien en peine de<br />

la trouver : l’architecture du<br />

bateau est un véritab<strong>le</strong> labyrinthe<br />

et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s peuvent<br />

varier à l’envie <strong>le</strong>s lieux de<br />

<strong>le</strong>urs ébats nocturnes. Enfin,<br />

la courtisane qui a emporté<br />

Emmanuel prend bien soin<br />

qu’ils restent discrets pour la<br />

besogne qu’el<strong>le</strong> s’apprête à accomplir.<br />

Bien évidemment, el<strong>le</strong><br />

ne reparaîtra pour ainsi dire pas<br />

de la nuit, faisant attention à ne<br />

pas croiser la route de votre infortuné<br />

héros.<br />

Une noyade surprenante<br />

Le <strong>le</strong>ndemain matin, Emmanuel ne se présente<br />

pas au Bol acéré. Si son absence des premières heures<br />

peut être mise sur <strong>le</strong> compte de la fatigue et de<br />

son heureuse nuit, une appréhension grandissante<br />

s’insinue chez votre PJ au fil de<br />

la journée. El<strong>le</strong> atteindra son paroxysme<br />

lorsqu’il apprendra par la<br />

47


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

rumeur de la vil<strong>le</strong> qu’on a repêché un nob<strong>le</strong> montaginois<br />

noyé portant des habits pourpres.<br />

Le corps se trouve dans une poterne non loin<br />

du f<strong>le</strong>uve et <strong>le</strong> guet cherche à connaître l’identité<br />

du malheureux. Il sera donc possib<strong>le</strong> à vos PJ de<br />

mettre un nom sur un corps mais surtout d’observer<br />

ce dernier. Et là, la surprise est de tail<strong>le</strong> : sur<br />

un jet d’Esprit + Diagnostic ND 10, vos héros se<br />

rendent compte que <strong>le</strong> corps porte des traces de<br />

piqûre très nettes. Deux augmentations permettent<br />

même de constater que la mort n’est pas due<br />

à la noyade mais à une perte de sang liée à ces<br />

b<strong>le</strong>ssures. Si vos héros veu<strong>le</strong>nt honorer la mémoire<br />

du défunt, il va <strong>le</strong>ur falloir mener l’enquête et retourner<br />

à La Courtisane vodacci.<br />

Enquête maritime<br />

La maison de joie est toujours amarrée au même<br />

endroit et <strong>le</strong>s héros pourront y pénétrer sans problème.<br />

S’ils font valoir une quelconque enquête,<br />

<strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s ne se sentent guère rassurées et <strong>le</strong>s orientent<br />

vers la dame au visage de porcelaine.<br />

Cette dernière se montrera très collaborative, à<br />

la fois parce qu’el<strong>le</strong> est persuadée que ses pupil<strong>le</strong>s<br />

sont de grandes fil<strong>le</strong>s et parce qu’el<strong>le</strong> ne veut pas<br />

d’ennuis avec <strong>le</strong>s forces de l’ordre. Ceci étant, cette<br />

aide ne passera pas <strong>le</strong>s bornes de la décence et, si<br />

jamais la force brute venait à être employée, vos PJ<br />

se heurteraient à un mur d’indifférence. Le Grand<br />

Jeu ne souffre pas la rudesse.<br />

La consultation du cahier signé par la courtisane<br />

révè<strong>le</strong> un nom : Cordelia Miserere. Cette<br />

dernière est aussitôt envoyée chercher et revient<br />

quelques minutes plus tard, visib<strong>le</strong>ment nauséeuse.<br />

Interrogée, el<strong>le</strong> sera très surprise d’apparaître<br />

sur <strong>le</strong> registre car el<strong>le</strong> n’officiait pas la veil<strong>le</strong> au soir.<br />

Et pour cause, el<strong>le</strong> est indisposée, comme pourra<br />

<strong>le</strong> prouver un examen clinique des plus sommaires<br />

(Esprit + Diagnostic ND 10).<br />

L’étude des écritures pourra alors suggérer que<br />

la signature utilisée pour Cordelia<br />

la veil<strong>le</strong> est fausse. Qui plus est, un<br />

jet d’Esprit + Création littéraire<br />

ou Calligraphie ND 15 révé<strong>le</strong>ra dans <strong>le</strong>s pages<br />

précédentes du cahier des similitudes flagrantes<br />

avec une autre courtisane : Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri.<br />

Alors que la dame de porcelaine l’envoie chercher,<br />

une porte se met à claquer et <strong>le</strong>s héros distinguent<br />

la courtisane qui s’enfuit dans <strong>le</strong>s couloirs.<br />

C’est <strong>le</strong> moment pour eux de la pourchasser dans<br />

<strong>le</strong>s coursives et <strong>le</strong>s entreponts du navire. Mettez<br />

en scène une course ha<strong>le</strong>tante où Va<strong>le</strong>ntina prend<br />

soin d’utiliser tous <strong>le</strong>s pièges du bâtiment (culsde-sac,<br />

trappes, cordages, jennys prises à parti…)<br />

mais où, avec un peu d’astuce, il est faci<strong>le</strong> de déterminer<br />

où el<strong>le</strong> se rend : à l’extérieur.<br />

Fina<strong>le</strong>ment, alors que la jeune femme émerge<br />

sur <strong>le</strong> pont, el<strong>le</strong> se rend compte qu’el<strong>le</strong> n’a guère<br />

d’échappatoire (il est probab<strong>le</strong> que vos héros<br />

auront veillé à verrouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s accès). El<strong>le</strong> titube,<br />

cherchant une prise et défaillant à la fois. Et, alors<br />

qu’el<strong>le</strong> est sur <strong>le</strong> seuil du navire, ses pieds dérapent<br />

et el<strong>le</strong> tombe à l’eau. Une femme à la mer !<br />

Pour son malheur, Va<strong>le</strong>ntina ne sait pas nager<br />

et, après quelques instants à se débattre en appelant<br />

au secours, el<strong>le</strong> commence à cou<strong>le</strong>r. Gageons<br />

qu’un courageux héros se dévouera pour al<strong>le</strong>r sauver<br />

une damoisel<strong>le</strong> en détresse ou, à défaut, une<br />

source d’informations de la plus haute importance.<br />

Aveux suintants<br />

De nouveau à bord du navire, Va<strong>le</strong>ntina ne se<br />

fera pas prier pour révé<strong>le</strong>r ce qu’el<strong>le</strong> sait. L’un des<br />

personnages vient de lui sauver la vie et el<strong>le</strong> est<br />

clairement consciente de ce que cela implique.<br />

El<strong>le</strong> apprend ainsi aux héros qu’el<strong>le</strong> a été engagée<br />

par un jeune nob<strong>le</strong> montaginois du nom de<br />

Ludovic Arsène, qui n’a de nob<strong>le</strong> que la famil<strong>le</strong><br />

et son maigre pécu<strong>le</strong>. Pas de sang sorcier, pas de<br />

hautes distinctions… Il a engagé Va<strong>le</strong>ntina et deux<br />

autres femmes (el<strong>le</strong> ignore <strong>le</strong>ur nom) pour qu’el<strong>le</strong>s<br />

récupèrent pour lui du sang sorcier. Il <strong>le</strong>ur a dit<br />

qu’el<strong>le</strong>s seraient ses « moissonneuses » puis <strong>le</strong>ur a<br />

48


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

Va<strong>le</strong>ntina La Caval<strong>le</strong>rri<br />

49


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

donné <strong>le</strong> nom de personnes qu’il savait être sorciers.<br />

Emmanuel était l’un d’eux.<br />

Si l’un des PJ est un scientifique, il pourra se<br />

risquer à quelques hypothèses. Le terme de moissonneuse<br />

laisse supposer une récolte généra<strong>le</strong>ment<br />

abondante. Le sang pourrait donc servir pour une<br />

transfusion d’un nouveau genre. Ludovic souhaite<br />

peut-être remplacer son sang par du sang sorcier,<br />

réalisant en cela une prouesse technologique pour<br />

l’époque théane.<br />

Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme<br />

prévu. Après <strong>le</strong> coït, alors que <strong>le</strong> Montaginois<br />

dormait à poings fermés, Va<strong>le</strong>ntina a fait plusieurs<br />

tentatives pour pré<strong>le</strong>ver son sang (d’où <strong>le</strong>s<br />

multip<strong>le</strong>s piqûres) mais, lorsqu’el<strong>le</strong> y est parvenue,<br />

ce fut pour se rendre compte qu’Emmanuel était<br />

ané mique. Le peu de sang qu’el<strong>le</strong> lui prit suffit à<br />

<strong>le</strong> tuer et, pour éviter d’éveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s soupçons, el<strong>le</strong><br />

maquilla cela en noyade, en l’envoyant cou<strong>le</strong>r au<br />

fond du f<strong>le</strong>uve.<br />

Note : Si jamais l’ami d’enfance de votre héros n’est<br />

ni nob<strong>le</strong> ni sorcier, considérez que Va<strong>le</strong>ntina s’est trompée<br />

sur la victime, la confondant avec sa cib<strong>le</strong> désignée.<br />

Cela la rendra peut-être un peu plus monstrueuse aux<br />

yeux de vos PJ mais, dans <strong>le</strong> même temps, el<strong>le</strong> n’avait<br />

qu’à se renseigner correctement au préalab<strong>le</strong>.<br />

À la recherche de Ludovic<br />

Va<strong>le</strong>ntina ne fera pas mystère du lieu de résidence<br />

de Ludovic Arsène. Il habite une bel<strong>le</strong> maison<br />

à deux étages dans la rue des Esbaudisseurs.<br />

Le bâtiment se trouve à côté de la boutique d’un<br />

prêteur sur gages et dispose d’un toit en ardoise.<br />

La moissonneuse s’y est rendue ce matin pour y<br />

déposer son dû et Ludovic n’a pas fait mine de<br />

vouloir partir de chez lui après <strong>le</strong> méfait. Il y a<br />

donc de grandes chances qu’il y soit encore.<br />

Les héros trouveront sans peine ladite maison<br />

et, s’ils prennent soin de frapper à la porte, un va<strong>le</strong>t<br />

<strong>le</strong>ur ouvrira. Il annonce aux PJ que<br />

son maître est parti se promener<br />

pour au moins toute la journée et ignore quand il<br />

rentrera.<br />

Si vos héros l’interrogent sur son maître, il restera<br />

délibérément dans <strong>le</strong> vague, ne s’en tenant<br />

qu’à des considérations généra<strong>le</strong>s. Il expliquera<br />

que Ludovic a la chance d’être <strong>le</strong> dernier né d’une<br />

famil<strong>le</strong> de petite nob<strong>le</strong>sse et que, en tant que tel,<br />

il n’a pas eu à subir <strong>le</strong>s volontés paternel<strong>le</strong>s. Il a<br />

donc pu se tourner vers ce qui l’intéressait et est<br />

devenu un scientifique empiriste. Toutefois, un<br />

voi<strong>le</strong> de consternation passe dans <strong>le</strong>s yeux du va<strong>le</strong>t<br />

et vos héros peuvent aisément en déduire (via<br />

un éventuel test d’Esprit + Comportementalisme<br />

ND 10) que la réalité n’est pas aussi bel<strong>le</strong> qu’il <strong>le</strong><br />

prétend et que Ludovic aurait peut-être préféré<br />

être l’aîné ou <strong>le</strong> cadet.<br />

Quoi qu’il en soit, <strong>le</strong>s PJ peuvent repasser plus<br />

tard s’ils souhaitent <strong>le</strong> rencontrer. Ils peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />

tenter de s’introduire chez lui à la faveur<br />

de la nuit.<br />

Repasser plus tard<br />

Ludovic est bien parti en vil<strong>le</strong> mais pas pour se<br />

promener. Tout à sa joie de récupérer <strong>le</strong>s échantillons,<br />

il a décidé de <strong>le</strong>s essayer. Il s’est donc rendu<br />

chez un apothicaire de sa connaissance, chez qui<br />

il a utilisé cornues et alambics pour constituer un<br />

pseudo cordial de sang sorcier (pour rappel, un cordial<br />

est une potion utilisant <strong>le</strong> sang sorcier et disposant<br />

de vertus magiques. Vous trouverez plus de<br />

détails dans Le Collège invisib<strong>le</strong>). Puis il l’a ingéré,<br />

persuadé que <strong>le</strong> sang reconnaîtrait son porteur et<br />

lui octroierait <strong>le</strong>s capacités tant convoitées. Malheureusement,<br />

la potion a eu un effet légèrement<br />

différent de celui escompté : de vagues pouvoirs<br />

ont commencé à se manifester mais ils l’ont fait<br />

de manière tota<strong>le</strong>ment anarchique et Ludovic est<br />

bien en peine de <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>r. Il apparaît et disparaît<br />

donc à travers Charousse sans savoir si cela<br />

s’arrêtera un jour. Même avec la meil<strong>le</strong>ure volonté<br />

du monde, il ne pourra pas revenir avant très longtemps<br />

à son domici<strong>le</strong> et il est fort probab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s<br />

PJ n’aient pas la patience d’attendre. Orientez-<strong>le</strong>s<br />

50


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

donc doucement vers « Traque non euclidienne »<br />

à partir du moment où ils en auront assez de faire<br />

<strong>le</strong> pied de grue devant chez lui.<br />

Infiltration dans la maison d’ardoise<br />

Vos héros voudront peut-être forcer <strong>le</strong> domici<strong>le</strong><br />

de Ludovic Arsène en quête d’indices plus probants.<br />

Le bâtiment n’offre pas de difficulté particulière.<br />

Les vo<strong>le</strong>ts et la porte sont fermement<br />

verrouillés mais un habi<strong>le</strong> crochetage permet d’en<br />

venir à bout (Dextérité + Crochetage ND 15).<br />

Quant au va<strong>le</strong>t, il n’est absolument pas un combattant<br />

et, si jamais il entend du bruit, il fera dans un<br />

premier temps semblant de dormir puis essaiera<br />

discrètement de prévenir <strong>le</strong>s forces de l’ordre. S’il<br />

est pris, il rechigne à répondre pour <strong>le</strong> principe<br />

mais se montre très rapidement coopérant. Il ne<br />

sait rien des curieuses recherches de son maître<br />

mais se révè<strong>le</strong> tout à fait disposé à mener <strong>le</strong>s héros<br />

au bureau ou à la chambre de ce dernier, où doivent<br />

se dissimu<strong>le</strong>r quelques éléments.<br />

Si la maison témoigne d’une ferveur vaticine<br />

habituel<strong>le</strong> pour l’époque, cette dernière dépasse<br />

néanmoins largement ce cadre dans <strong>le</strong> bureau et la<br />

chambre. Des livres de prières et des parabo<strong>le</strong>s des<br />

Prophètes pullu<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s étagères des bibliothèques,<br />

des croix vaticines veil<strong>le</strong>nt sur chacune des<br />

portes, des citations du Hiérophante ornent <strong>le</strong>s<br />

murs dans des cadres qui <strong>le</strong>s mettent à <strong>le</strong>ur avantage<br />

et il est même possib<strong>le</strong> de dénicher une histoire<br />

de l’Inquisition et de ses saints objectifs. Ludovic<br />

Arsène, en plus d’être de la petite nob<strong>le</strong>sse<br />

est donc un très fervent fidè<strong>le</strong> de Théus.<br />

Le bureau en lui-même est couvert de manuscrits<br />

rangés en tas. Leur étude approfondie s’avère<br />

toutefois délicate. Ludovic travaillait en effet (et<br />

travail<strong>le</strong> encore) sur la nature du sang sorcier et,<br />

comme toute recherche qui se respecte, sa récolte<br />

d’informations est assez erratique. Le nob<strong>le</strong> n’a<br />

pas encore tota<strong>le</strong>ment synthétisé ses notes, même<br />

si, ça et là, des encadrés et des renvois préfigurent<br />

l’ébauche d’une organisation logique.<br />

La <strong>le</strong>cture de ses recherches permettra aux PJ<br />

de saisir l’intérêt de Ludovic pour la chose mais<br />

surtout de comprendre la raison d’être des moissonneurs<br />

à ses yeux : pallier son absence de sang<br />

sorcier par un apport extérieur. Il révè<strong>le</strong> ainsi que,<br />

si la sorcel<strong>le</strong>rie Porté n’était pas au départ l’apanage<br />

du sang, l’Histoire a fait en sorte que ce soit<br />

<strong>le</strong> cas et que <strong>le</strong>s pouvoirs ne se transmettent que<br />

de la sorte. En pré<strong>le</strong>vant <strong>le</strong> précieux fluide sur une<br />

tierce personne, il compte bien recouvrer ce qui lui<br />

est dû.<br />

Les motivations d’un noblaillon<br />

Toutefois, la raison profonde pour laquel<strong>le</strong> Ludovic<br />

cherche à recouvrer des pouvoirs qui lui font<br />

défaut est à chercher du côté de sa chambre. Si la<br />

décoration et <strong>le</strong> mobilier sont semblab<strong>le</strong>s au bureau,<br />

<strong>le</strong> rangement est en revanche beaucoup plus<br />

chaotique. Il est néanmoins possib<strong>le</strong> de découvrir<br />

un coffre fermé à clé. Le forcer est aisé mais libère<br />

une aiguil<strong>le</strong> empoisonnée sur <strong>le</strong> malheureux<br />

vo<strong>le</strong>ur.<br />

Venin d’araignée<br />

Spécial/20 minutes/2 jours<br />

Ce venin d’araignée paralysant inflige des<br />

dommages musculaires permanents et peut<br />

même paralyser à vie <strong>le</strong>s membres d’une<br />

victime s’il est injecté en grande quantité.<br />

Quand la victime est sous l’influence de ce<br />

poison, aucun de ses dés ne peut exploser (comme<br />

si el<strong>le</strong> était Sonnée).<br />

À l’intérieur du coffre, soigneusement rangé<br />

dans un étui de cuir, <strong>le</strong> livre de chevet de Ludovic<br />

Arsène. L’ouvrage en question s’intitu<strong>le</strong> De Thei<br />

Operae, ce qui signifie en théan « Au sujet des œuvres<br />

de Théus ». Il est rédigé par un certain Hans<br />

Lauberig et porte <strong>le</strong> cachet de la<br />

Société des explorateurs. Un héros<br />

membre de cette société pourra,<br />

51


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

sur un jet d’Esprit + Connaissance de la société<br />

ND 10, déterminer que <strong>le</strong> sceau est en réalité un<br />

faux, destiné à <strong>le</strong>urrer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur non attentif (il<br />

s’agit en fait d’un stratagème utilisé par la Crux<br />

Occidentalis pour ne pas trop attirer l’attention<br />

sur el<strong>le</strong>).<br />

L’intérieur de l’ouvrage est rédigé dans un<br />

montaginois impeccab<strong>le</strong>, un peu rigide certes<br />

mais néanmoins clairement compréhensib<strong>le</strong> par<br />

n’importe quel <strong>le</strong>cteur. Il y présente, sous couvert<br />

de découvertes archéologiques et de justifications<br />

théologiques <strong>le</strong>s éléments principaux de la Crux<br />

Occidentalis. Sans jamais se référer au livre de Belonius,<br />

Hans Lauberig instil<strong>le</strong> <strong>le</strong> doute dans <strong>le</strong> plus<br />

fervent Vaticin. Et si l’Inquisition n’était qu’une<br />

fumisterie théane destinée à cacher la vérité de<br />

Théus ? Théus permettrait-il toutes ces tortures<br />

et poursuites aux ouail<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> servent fidè<strong>le</strong>ment<br />

? Et, si Théus a bien créé Théah, la sorcel<strong>le</strong>rie<br />

n’est-el<strong>le</strong> pas un don divin ? Trois Prophètes<br />

sont venus avec des messages différents et parfois<br />

contradictoires. Sans doute était-ce là une volonté<br />

du Créateur d’adapter <strong>le</strong> discours de ses émissaires<br />

aux différentes époques. En ce cas, la révocation<br />

absolue de la sorcel<strong>le</strong>rie par <strong>le</strong> Premier Prophète<br />

serait battue en brèche par <strong>le</strong>s propos des deux suivants.<br />

Puis, en fin d’ouvrage, la révélation tombe,<br />

à mots couverts : <strong>le</strong> Deuxième Prophète disposait<br />

de ta<strong>le</strong>nts sorciers. Le vrai but de Théus était que<br />

son don principal ne soit utilisé que par ses élus<br />

préférés et non par l’ensemb<strong>le</strong> des populations. Un<br />

trop grand pouvoir aux mains de peup<strong>le</strong>s si jeunes<br />

aurait détruit sa Création, ce qu’il ne souhaitait<br />

pas. Le Premier Prophète servait de barrière et <strong>le</strong><br />

second de guide. À présent, <strong>le</strong>s héritiers du sang<br />

sorcier sont <strong>le</strong>s élus de Théus et peuvent prétendre<br />

servir Ses desseins comme il se doit, plutôt que des<br />

organisations purement humaines comme l’Inquisition.<br />

La preuve la plus éclatante étant qu’ils<br />

concentrent en chacun d’eux <strong>le</strong>s deux pouvoirs<br />

primordiaux du Créateur : la sorcel<strong>le</strong>rie et une foi<br />

absolue dans <strong>le</strong>s bienfaits et la Toute Puissance de<br />

Théus.<br />

Si de tels propos peuvent<br />

heurter la confession de vos PJ,<br />

ils prouvent néanmoins l’importance que revêt <strong>le</strong><br />

message aux yeux de Ludovic. En mettant en relation<br />

son contenu avec l’absence de sang sorcier<br />

de son possesseur (plus éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fait que<br />

Ludovic soit <strong>le</strong> dernier né d’une famil<strong>le</strong> de petite<br />

nob<strong>le</strong>sse, si vos héros ont interrogé <strong>le</strong> va<strong>le</strong>t), vos PJ<br />

devraient comprendre que Ludovic aspire simp<strong>le</strong>ment<br />

à davantage de reconnaissance.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, s’ils se penchent en détail sur<br />

l’ouvrage, ils pourront repérer la mention suivante<br />

dans <strong>le</strong> colophon en fin d’ouvrage : « Imprimé pour<br />

<strong>le</strong> compte de la Crux Occidentalis ». L’ouvrage ne<br />

révé<strong>le</strong>ra rien de plus.<br />

Traque non euclidienne<br />

Si vos héros ont décidé de partir à la recherche<br />

de Ludovic, il <strong>le</strong>ur faudra patrouil<strong>le</strong>r dans la cité.<br />

Comme indiqué plus haut, Ludovic est victime<br />

des effets aléatoires du pseudo cordial Porté qu’il<br />

a ingéré. Il se matérialise donc un peu au hasard<br />

dans Charousse.<br />

Des héros attentifs aux rumeurs de la vil<strong>le</strong> pourront<br />

donc entendre par<strong>le</strong>r d’événements étranges,<br />

d’un sorcier apparaissant et disparaissant tota<strong>le</strong>ment<br />

déboussolé un peu partout dans la cité, sans<br />

que rien ne soit en mesure de l’expliquer. L’attitude<br />

de l’individu lui-même laisse à penser qu’il ne sait<br />

comment se sortir de ce mauvais pas.<br />

52


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

Les héros pourront vouloir se renseigner sur<br />

la pertinence des informations auprès de Hans<br />

Lauberig. L’explorateur n’est guère diffici<strong>le</strong> à<br />

trouver puisqu’il fréquente très régulièrement<br />

la Société du même nom. Assez bourru, il recevra<br />

<strong>le</strong>s héros de façon peu amène et explosera<br />

de colère à la mention de l’ouvrage. Il jure<br />

« par toutes <strong>le</strong>s couil<strong>le</strong>s des saints de Théus »<br />

qu’il n’est pour rien dans ce torchon mais que<br />

ce n’est pas la première fois qu’on lui en rebat<br />

<strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s. Il a donc décidé d’en savoir plus sur<br />

cette imposture.<br />

Un allié inattendu<br />

Après quelques recherches, il est parvenu à<br />

la conclusion qu’il s’agissait d’une caba<strong>le</strong> très<br />

discrète de Vaticins fervents mais qui se méfient<br />

de l’Inquisition. Il ignore qui est derrière<br />

cette histoire et pourquoi on a voulu la lui col<strong>le</strong>r<br />

sur <strong>le</strong> dos mais sera prêt à aider ceux qui lui apportent<br />

des informations. Sa connaissance des<br />

sous-sols de la cité et de certains contacts peu<br />

recommandab<strong>le</strong>s pourront ainsi aider vos PJ si<br />

<strong>le</strong> besoin s’en fait sentir.<br />

Hormis cela, la piste s’arrête sur un cul-desac.<br />

Si vous préférez confronter vos PJ à la détresse<br />

de Ludovic, faites-<strong>le</strong> apparaître inopinément<br />

devant eux, se demandant où il est et cherchant<br />

du secours. Voyant <strong>le</strong>s PJ, il <strong>le</strong>s supplie de l’aider,<br />

criant son nom et disparaissant presque aussitôt<br />

dans un passage Porté spontané, dans un bruit de<br />

succion peu engageant.<br />

Vous pouvez alors organiser une recherche non<br />

conventionnel<strong>le</strong> au sein de la vil<strong>le</strong>. Si vous êtes<br />

joueur, vous pouvez même dresser une liste des<br />

lieux où apparaît Ludovic pour que vos héros se<br />

demandent comment attraper quelqu’un qui ne<br />

sait pas lui-même où il va.<br />

La réponse est à chercher du côté de la victime,<br />

à savoir Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>. En réalité,<br />

Ludovic n’a bu qu’une partie de son sang (celui<br />

que Va<strong>le</strong>ntina lui a transmis). Les pouvoirs Porté<br />

sont donc limités par cet échantillon, qui se dilue<br />

dans l’organisme au fil de l’ouverture des passages.<br />

Avec <strong>le</strong> temps, <strong>le</strong>s sauts se font moins erratiques et<br />

Ludovic ne réapparaît qu’en certains lieux emblématiques,<br />

dont <strong>le</strong> sang d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> se<br />

souvient « inconsciemment ». Peu à peu, la destination<br />

se concentre sur deux lieux : La Courtisane<br />

vodacci et <strong>le</strong> Bol acéré (si Emmanuel et votre héros<br />

se sont rappelés <strong>le</strong> bon vieux temps dans un lieu<br />

de votre cru, n’hésitez pas à <strong>le</strong> rajouter ici). Fina<strong>le</strong>ment,<br />

<strong>le</strong>s déplacements se focalisent uniquement<br />

sur Le Bol acéré. Le terrain de la traque passera<br />

donc peu à peu de la cité à un seul bâtiment.<br />

Si vous vous sentez joueur, vous pouvez considérer<br />

que <strong>le</strong> sang sorcier n’a pas été tota<strong>le</strong>ment assimilé<br />

par l’organisme au moment de la capture.<br />

Dès qu’un héros mettra la main sur Ludovic, il<br />

se retrouvera emporté avec <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> vers un autre<br />

lieu. Si votre PJ ignore <strong>le</strong>s risques de la sorcel<strong>le</strong>rie<br />

montaginoise ou n’indique pas <strong>le</strong>s précautions<br />

qu’il prend, vous pouvez estimer qu’il ouvre <strong>le</strong>s<br />

yeux au sein du passage Porté. Il doit alors tenter<br />

un jet de Détermination + Occultisme ND 10 ou<br />

perdre définitivement un point d’Esprit devant <strong>le</strong>s<br />

horreurs perçues derrière <strong>le</strong> voi<strong>le</strong>.<br />

Vos héros se demanderont certainement comment<br />

s’assurer de la disparition des pouvoirs de<br />

Ludovic. La réponse est assez simp<strong>le</strong> : sa sorcel<strong>le</strong>rie<br />

n’est active que lorsqu’il est conscient. Il suffit<br />

donc de l’estourbir suffisamment pour constater<br />

que des portails ne s’ouvrent plus. Quelques heures<br />

plus tard, une fois <strong>le</strong> cordial dissous dans <strong>le</strong><br />

sang de Ludovic Arsène, il sera possib<strong>le</strong> d’interroger<br />

ce dernier.<br />

Note : Si <strong>le</strong> compagnon d’aventures<br />

de votre héros n’était pas un<br />

sorcier et que Va<strong>le</strong>ntina s’est trompée<br />

53


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

dans sa cib<strong>le</strong>, considérez que Ludovic a récupéré du<br />

sang sorcier soit par <strong>le</strong>s deux autres moissonneuses, soit<br />

par Va<strong>le</strong>ntina, qui avait plusieurs victimes à son actif.<br />

Dans ce cas, vous pouvez même changer <strong>le</strong> type de<br />

sang pré<strong>le</strong>vé et, par voie de conséquence, <strong>le</strong>s symptômes.<br />

Imaginez que Ludovic ait bu du sang ussuran et<br />

qu’il se mette à hur<strong>le</strong>r comme un loup en p<strong>le</strong>in milieu<br />

de la cité…<br />

Révélations<br />

Étrangement, Ludovic se montre courtois avec<br />

<strong>le</strong>s héros, d’une politesse toute montaginoise. Ces<br />

derniers ont quelque peu calmé sa sorcel<strong>le</strong>rie Porté<br />

et il <strong>le</strong>ur en est reconnaissant : grâce à eux, il<br />

va pouvoir reprendre ses recherches sereinement.<br />

En effet, s’il demeure persuadé d’être sur la bonne<br />

voie, il a pris conscience qu’il lui faudrait encore<br />

tâtonner pour parvenir à ses buts.<br />

Le jeune nob<strong>le</strong> est quelqu’un de très cultivé,<br />

tant d’un point de vue vaticin que profane. Il a lu<br />

de nombreux philosophes et est à même de tenir<br />

d’excel<strong>le</strong>nts raisonnements. Si <strong>le</strong>s héros tentent de<br />

l’accab<strong>le</strong>r avec sa responsabilité dans la mort d’Emmanuel<br />

de Trévil<strong>le</strong>, il arguera qu’il n’est en rien responsab<strong>le</strong><br />

de cette perte. Il a engagé une personne<br />

qualifiée pour pré<strong>le</strong>ver son sang et ce n’est pas à<br />

lui d’endosser la responsabilité du décès. Lorsque<br />

quelqu’un meurt suite à l’intervention d’un médecin,<br />

accuse-t-on ce dernier d’assassinat ? Lorsque<br />

vous achetez un marteau à un ferrail<strong>le</strong>ur, ce dernier<br />

est-il responsab<strong>le</strong> de l’usage qui en est fait ?<br />

Avoir voulu obtenir du sang d’un nob<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> rend<br />

en rien responsab<strong>le</strong> de sa mort. Des complications<br />

sont intervenues, certes, mais à aucun moment il<br />

n’a commandé d’assassinat.<br />

Ludovic révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment assez faci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />

nom des moissonneuses à qui il a fait appel. Outre<br />

Va<strong>le</strong>ntina La Cavallieri, <strong>le</strong>s deux autres femmes se<br />

nomment Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-Roses et Nathalie<br />

Colcarmin. Toutes trois sont habituées à soigner<br />

<strong>le</strong>s gens, Estel<strong>le</strong> et Nathalie exerçant<br />

encore à l’hospice royal. El<strong>le</strong>s<br />

ont accepté l’offre de Ludovic afin<br />

d’améliorer <strong>le</strong>ur ordinaire avec <strong>le</strong>s 500 guilders<br />

qu’il a versés à chacune d’el<strong>le</strong>s.<br />

Indépendamment de certains propos qui peuvent<br />

choquer quelques héros butés, il est intéressant<br />

de noter que Ludovic reconnaît tout à fait son<br />

rô<strong>le</strong> dans l’histoire et déplore sincèrement la mort<br />

d’Emmanuel. Perdre un tel nob<strong>le</strong> alors qu’il faisait<br />

probab<strong>le</strong>ment partie des élus de Théus...<br />

Peu à peu, faites glisser la conversation d’un registre<br />

purement rationnel à une dimension beaucoup<br />

plus passionnée. Les convictions de Ludovic<br />

se dévoi<strong>le</strong>nt peu à peu (voir « Les motivations<br />

d’un noblaillon » plus haut) et, sans jamais avouer<br />

clairement son besoin de sang neuf, il s’extasie sur<br />

<strong>le</strong>s propos tenus par la Crux Occidentalis, l’importance<br />

divine des élus de Théus et de <strong>le</strong>urs pouvoirs...<br />

Interrogé, il reconnaîtra, avec une pointe de<br />

regret, ne pas appartenir à ce groupe merveil<strong>le</strong>ux<br />

pour cause de défaillance sanguine. Il en sait néanmoins<br />

beaucoup sur eux car il a su laisser traîner<br />

l’oreil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s mondains et lire à travers<br />

<strong>le</strong>s sous-entendus. Il pourra ainsi révé<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> chef<br />

de cette caba<strong>le</strong> est un duc, proche de l’Empereur<br />

mais qu’il n’intervient qu’à de très rares occasions.<br />

Il indiquera éga<strong>le</strong>ment que la Crux Occidentalis<br />

recrute uniquement par cooptation et, apparemment,<br />

des personnes qui ont su bril<strong>le</strong>r en société<br />

par <strong>le</strong>ur intelligence et <strong>le</strong>ur ferveur. Il ignore malheureusement<br />

où se dérou<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s réunions mais<br />

s’est laissé dire que <strong>le</strong>s membres communiquaient<br />

par message Porté. Il ne se souvient pas avoir entendu<br />

par<strong>le</strong>r de Marie mais garde en revanche en<br />

mémoire l’attitude d’Hubert de l’Épée à son égard.<br />

Ce dernier se comportait comme un vrai chien de<br />

garde et Ludovic a clairement compris qu’il laissait<br />

un peu trop traîner ses oreil<strong>le</strong>s.<br />

Si <strong>le</strong>s héros lui demandent de <strong>le</strong>ur indiquer des<br />

membres de la Crux Occidentalis, il commencera<br />

par prétendre ne pas en connaître. Ses oreil<strong>le</strong>s ont<br />

traîné longtemps et un peu partout donc il ignore<br />

qui est véritab<strong>le</strong>ment conjuré. Et, même si la mémoire<br />

lui revenait, il ne voudrait surtout pas ternir<br />

une réputation sans preuves à l’appui. En réalité,<br />

Ludovic cherche surtout à ménager ses arrières car<br />

54


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

il estime que <strong>le</strong>s infos qu’il a jusqu’à présent révélées<br />

peuvent provenir de n’importe qui (puisque<br />

n’importe qui aurait pu laisser traîner ses oreil<strong>le</strong>s)<br />

alors que, s’il s’implique de manière plus personnel<strong>le</strong>,<br />

cela jouera très fortement en sa défaveur.<br />

Fina<strong>le</strong>ment, il lâchera un nom et un lieu : Jean-<br />

Marie La Plume et La Carte à jouter. Ce dernier<br />

est un établissement de jeu huppé très connu dans<br />

la vil<strong>le</strong> et accessib<strong>le</strong> aux plus nantis. Quant à Jean-<br />

Marie La Plume, il s’agissait d’un homme de <strong>le</strong>ttres<br />

qu’il a remarqué lors de son débat au cabinet<br />

des réprouvés et avec qui il a sympathisé. Après de<br />

nombreuses discussions, l’écrivain lui a même remis<br />

en mains propres <strong>le</strong> De Thei Operae lors d’une<br />

soirée à La Carte à jouter. Ludovic ignore bien sûr<br />

tout du décès de Jean-Marie La Plume.<br />

La Carte à jouter<br />

En réalité, La Carte à jouter est <strong>le</strong> nom d’une<br />

chaîne d’établissements de jeux montaginois. El<strong>le</strong><br />

a été fondée par Guillaume Raphaël Lesarment<br />

il y a une dizaine d’années, suite à la découverte<br />

de passages Porté permanents communiquant entre<br />

eux en plusieurs endroits de la Montaigne et<br />

quelques capita<strong>le</strong>s théanes. Guillaume Raphaël<br />

envisageait au départ de concurrencer <strong>le</strong>s services<br />

de coursier traditionnels mais il apparut bien vite<br />

que cette activité ne suffisait pas à lui assurer un<br />

train de vie décent aussi décida-t-il de changer<br />

son fusil d’épau<strong>le</strong>. La nob<strong>le</strong>sse semblait en quête<br />

de plaisirs sans cesse renouvelés et il eut l’idée de<br />

profiter de ces désirs pour monter des établissements<br />

de jeux de luxe où <strong>le</strong>s personnes de la haute<br />

société pourraient se délasser à loisir. Ainsi, de<br />

points de transition pour <strong>le</strong>s coursiers, <strong>le</strong>s portails<br />

Porté devinrent-ils des moyens pour <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s de<br />

jouer ensemb<strong>le</strong> sans Ensanglanter tout ce qu’ils<br />

touchaient.<br />

Aujourd’hui, Guillaume Raphaël se fait vieux<br />

et il a légué la gestion de son héritage à son unique<br />

fils, Louis Sébastien Lesarment. Ce dernier, fervent<br />

vaticin, parvint à concilier <strong>le</strong>s appétits terrestres et<br />

<strong>le</strong>s nourritures spirituel<strong>le</strong>s de chacun en installant<br />

dans chaque maison une chapel<strong>le</strong> dédiée à Théus.<br />

Ainsi, ceux qui souhaitaient se voir pardonner <strong>le</strong>ur<br />

goût du jeu pouvaient-ils y replonger avec délices<br />

une fois la porte de la chapel<strong>le</strong> refermée.<br />

Chaque maison de La Carte à jouter s’éta<strong>le</strong> sur<br />

quatre niveaux. Le sous-sol est réservé aux activités<br />

sportives et aux paris afférents. Selon la vil<strong>le</strong> et<br />

l’époque, vos héros profiteront de courses de lévrier,<br />

de combats de coqs, de batail<strong>le</strong>s de singes<br />

ou de duels d’oiseaux de proie. Les sous-sols de<br />

certains bâtiments proposent éga<strong>le</strong>ment des activités<br />

sportives humaines comme la course, <strong>le</strong> relais<br />

ou même la course de chaises à porteurs. Dans ces<br />

cas-là, ce ne sont bien évidemment pas <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s<br />

qui concourent mais <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>ts ou protégés. Enfin,<br />

lorsque la décadence est à son paroxysme, <strong>le</strong>s<br />

chaises à porteurs sont remplacées par des chars<br />

avec destriers humains. Les nob<strong>le</strong>s montent alors<br />

dans <strong>le</strong>urs véhicu<strong>le</strong>s attitrés et s’amusent à fouetter<br />

<strong>le</strong>urs serviteurs pour <strong>le</strong>ur apprendre la vitesse.<br />

Le rez-de-chaussée est pour sa part consacré<br />

aux jeux de société classiques : des tab<strong>le</strong>s d’échecs<br />

plus ou moins exotiques parsèment la grande sal<strong>le</strong>,<br />

mêlées à de nombreuses tab<strong>le</strong>s de billard. Il existe<br />

même quelques espaces où <strong>le</strong>s échiquiers ont davantage<br />

la forme d’une croix, permettant aux nob<strong>le</strong>s<br />

désireux de s’y atte<strong>le</strong>r de jouer non pas à deux<br />

joueurs mais à quatre. On trouve éga<strong>le</strong>ment des<br />

tab<strong>le</strong>s de mikado, des jeux des petits chevaux, un<br />

jeu de l’hymen (une variante à 90 cases du jeu de<br />

l’oie, tournant autour de l’amour) et un jeu de la<br />

citadel<strong>le</strong> (un joueur tient une citadel<strong>le</strong> avec deux<br />

pierres contre un autre qui l’assail<strong>le</strong> avec une quinzaine).<br />

C’est éga<strong>le</strong>ment au rez-de-chaussée que se trouve<br />

<strong>le</strong> petit salon, un bar très stylisé<br />

où <strong>le</strong>s invités peuvent déguster<br />

vins et liqueurs fines conforta-<br />

55


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

b<strong>le</strong>ment assis dans des fauteuils de velours. Le<br />

petit salon permet éga<strong>le</strong>ment de satisfaire sa soif<br />

de <strong>le</strong>cture puisque de nombreux journaux sont<br />

disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s guéridons près des fauteuils.<br />

Enfin, on trouve vers <strong>le</strong> fond du rez-de-chaussée<br />

une pièce fermée (mais non verrouillée) menant<br />

aux passages Porté ainsi qu’un petit amphithéâtre<br />

d’une vingtaine de places pour cel<strong>le</strong>s et ceux<br />

qui souhaitent s’adonner à des jeux de représentation<br />

(concours de poésie, duels d’énigmes, débat<br />

sur <strong>le</strong>s grands artistes théans...). De temps à autre,<br />

en fonction des opportunités, Louis Sébastien fait<br />

appel à des troupes extérieures pour divertir des<br />

nob<strong>le</strong>s en quête de nouveauté.<br />

Le premier étage est pour sa<br />

part consacré aux jeux de hasard<br />

et de cartes. Parmi ces dernières, si<br />

<strong>le</strong> tarot a la part bel<strong>le</strong>, d’autres jeux sont éga<strong>le</strong>ment<br />

possib<strong>le</strong>s, comme El Hombre, un jeu d’origine castillian<br />

proche de la belote, La Bel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Flux et <strong>le</strong><br />

Trente-Un, <strong>le</strong> Lindor, la Manil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Lansquenet ou<br />

encore <strong>le</strong> Baccarat (un jeu proche du black-jack où<br />

<strong>le</strong> but est d’être <strong>le</strong> plus proche de la va<strong>le</strong>ur 9). Au<br />

niveau des jeux de dés, si on y joue beaucoup, <strong>le</strong>s<br />

types de jeux sont plus classiques : meil<strong>le</strong>ur score<br />

en trois coups, passe-dix et El Azar (un jeu créé<br />

par des croisés durant <strong>le</strong>ur assaut du château croissantin<br />

du même nom). Si l’envie vous prend de<br />

faire réel<strong>le</strong>ment participer vos héros à ces distractions,<br />

n’hésitez pas à chercher sur <strong>le</strong> net <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />

de ces quelques jeux réels du xvii e sièc<strong>le</strong>.<br />

Enfin, <strong>le</strong> second étage contient <strong>le</strong>s quartiers du<br />

personnel. Louis Sébastien y a son bureau et son<br />

56


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

coffre-fort. C’est éga<strong>le</strong>ment à cet étage que Marie<br />

et Hubert de l’Épée disposent de <strong>le</strong>urs quartiers.<br />

Escapade à la maison de jeux<br />

Si vos héros se montrent courtois avec Ludovic,<br />

ce dernier pourra <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r que, pour entrer dans<br />

La Carte à jouter, il <strong>le</strong>ur faut payer en monnaie de<br />

singe, au sens propre. En d’autres termes amener<br />

soi-même un singe (ou une curiosité naturel<strong>le</strong><br />

équiva<strong>le</strong>nte). Si, comme c’est probab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s héros ne<br />

disposent pas d’un tel animal, il <strong>le</strong>ur est éga<strong>le</strong>ment<br />

possib<strong>le</strong> de payer un droit d’entrée, d’un montant<br />

de 5 000 guilders.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s PJ devront oublier <strong>le</strong>urs habitudes<br />

de déplacement en masse. Ici, on n’accepte<br />

<strong>le</strong>s personnes que par deux : un(e) nob<strong>le</strong> et son<br />

spadassin éventuel. La logique de la maison est en<br />

effet très simp<strong>le</strong> : tout nouvel arrivant (comme <strong>le</strong>s<br />

PJ) doit passer par une période probatoire de dix<br />

visites en comité restreint (lui et l’éventuel spadassin<br />

qui l’accompagne), payant à chaque fois un<br />

droit d’entrée équiva<strong>le</strong>nt à 5 000 guilders. Une fois<br />

cette période probatoire achevée, <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> devient<br />

un habitué des lieux et n’est plus obligé de verser<br />

sa dîme (certains continuent néanmoins afin de<br />

montrer au monde que cette bagatel<strong>le</strong> ne <strong>le</strong>s touche<br />

aucunement). De même, <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> n’est plus limité<br />

à son spadassin pour seu<strong>le</strong> compagnie et peut<br />

amener ses serviteurs comme bon lui semb<strong>le</strong>.<br />

Enfin, Ludovic précise que, pour <strong>le</strong>s personnes<br />

désireuses de devenir rapidement membres honoraires,<br />

il <strong>le</strong>ur est possib<strong>le</strong> de verser directement la<br />

somme de 50 000 guilders. Cette dépense faramineuse<br />

a néanmoins un revers : el<strong>le</strong> attire l’attention<br />

sur <strong>le</strong> nouveau venu et <strong>le</strong> personnel de la maison<br />

de jeux ne se privera pas de mener une enquête<br />

approfondie sur <strong>le</strong>s origines du nouvel arrivant.<br />

Si vos héros estiment qu’il est plus aisé de pénétrer<br />

de jour dans ce lieu de vie nocturne, ils se<br />

rendront compte que de magnifiques barreaux de<br />

fer forgé protègent <strong>le</strong>s fenêtres de toute intrusion<br />

et que des gardes sont postés nuit et jour à l’entrée<br />

et à l’intérieur du bâtiment. Pour <strong>le</strong>ur malheur, ces<br />

Combien, vous dites ?<br />

50 000 guilders constituent une somme<br />

très importante à débourser pour vos PJ.<br />

La question se posera donc de savoir comment<br />

ils pourront trouver autant d’argent.<br />

Si vos héros ne parviennent pas à trouver<br />

de solution adéquate, n’hésitez pas à<br />

<strong>le</strong>ur glisser quelques indices : tel<strong>le</strong> dame<br />

<strong>le</strong>ur doit une faveur, tel<strong>le</strong> ambassade est en<br />

mesure de <strong>le</strong>ur prêter de l’argent en souvenir<br />

de services rendus, tel prêteur sur gage<br />

sera ravi qu’ils soient ses débiteurs, etc.<br />

Si vous sentez que la motivation de vos<br />

héros n’y est pas, faites intervenir Ludovic.<br />

Ce dernier n’a bien entendu pas <strong>le</strong>s fonds<br />

nécessaires mais sera prêt à faire passer<br />

l’un des PJ pour un de ses va<strong>le</strong>ts. Il se sent<br />

en effet quelque peu honteux de ce qui est<br />

arrivé à Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> et consent<br />

à s’impliquer davantage.<br />

hommes sont très physionomistes et, si <strong>le</strong>s PJ ne<br />

sont pas discrets, <strong>le</strong>ur prochaine visite à La Carte<br />

à jouter risque fort de se révé<strong>le</strong>r hou<strong>le</strong>use. En revanche,<br />

si vos PJ prennent <strong>le</strong> soin de se présenter<br />

séparément et sans comportement suspect, ils<br />

pourront vaquer comme ils l’entendent lorsqu’ils<br />

pénétreront dans La Carte à jouter.<br />

Une fois à l’intérieur de l’établissement, libre à<br />

vous de mener <strong>le</strong>s soirées comme vous l’entendez.<br />

Les premières fois, vos héros feront chou blanc<br />

mais pourront se rendre compte de la magnificence<br />

des lieux et de la décadence des hôtes. Tout<br />

<strong>le</strong> mobilier respire un luxe proprement indécent,<br />

<strong>le</strong>s mises des paris commencent à 500 guilders et<br />

s’envo<strong>le</strong>nt fréquemment à plusieurs dizaines de<br />

milliers, certains nob<strong>le</strong>s se congratu<strong>le</strong>nt mutuel<strong>le</strong>ment<br />

d’être <strong>le</strong>s maîtres du monde et la sorcel<strong>le</strong>rie<br />

est monnaie courante : il suffit qu’un nob<strong>le</strong> commande<br />

un verre au petit salon pour que, aussitôt,<br />

un portail Porté s’ouvre au bord de<br />

sa tab<strong>le</strong> et qu’une main y dépose<br />

la coupe et son breuvage (gageons<br />

57


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

que des héros hosti<strong>le</strong>s à la sorcel<strong>le</strong>rie abhorreront<br />

cette pratique hérétique et ce gaspillage de ressources).<br />

Bien évidemment, vos PJ devront veil<strong>le</strong>r<br />

à être en fonds car, dans <strong>le</strong> cas contraire, ils risquent<br />

fort de ne pouvoir honorer <strong>le</strong>urs dettes (-5<br />

points de Réputation par dette contractée) et <strong>le</strong><br />

crédit est un terme qui ne fait pas partie de la nob<strong>le</strong>sse<br />

montaginoise. Une faveur en revanche...<br />

Jean-Marie <strong>le</strong> joueur<br />

Si <strong>le</strong>s héros se renseignent dès <strong>le</strong> départ sur<br />

Jean-Marie La Plume, <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s avec qui ils discuteront<br />

dresseront un sourcil amusé mais se garderont<br />

bien de répondre : ici, on est là pour jouer,<br />

pas pour discuter ou enquêter, prétendront-ils. En<br />

réalité, tant que <strong>le</strong>s personnages n’ont pas témoigné<br />

de <strong>le</strong>ur rang et de <strong>le</strong>ur prodigalité en remplissant<br />

comme il se doit <strong>le</strong>ur quota des dix visites, ils<br />

ne sont considérés que comme de simp<strong>le</strong>s visiteurs<br />

à qui il vaut mieux ne pas se fier.<br />

Une fois vos PJ devenus des habitués du lieu,<br />

<strong>le</strong>s choses changent du tout au tout. Les langues<br />

se délient plus faci<strong>le</strong>ment et, si peu de gens se souviennent<br />

de Jean-Marie La Plume,<br />

certains détails émergent : la<br />

première fois qu’il est entré dans<br />

La Carte à jouter, il s’est signé,<br />

ce qui n’a pas manqué<br />

de sou<strong>le</strong>ver quelque amusement.<br />

Il ne témoignait guère<br />

d’une grande adresse au jeu<br />

et a perdu plusieurs milliers<br />

de guilders en l’espace de<br />

quelques jours. Toutefois, il<br />

était un compagnon de jeu<br />

fort agréab<strong>le</strong> et semblait<br />

disposer d’une ardoise gratuite<br />

auprès de Louis Sébastien<br />

Lesarment. Il n’en a pas<br />

fallu plus pour être accepté<br />

par <strong>le</strong>s autres joueurs.<br />

Interrogé, Louis Sébastien<br />

taira tout d’abord <strong>le</strong>s<br />

faits. Son établissement est une demeure de gentilshommes<br />

et il ne saurait être fait étalage des<br />

richesses de ses hôtes. Toutefois, quelques ta<strong>le</strong>nts<br />

de diplomate (comme <strong>le</strong> fait que la réputation<br />

de La Carte à jouter pourrait pâtir d’une enquête<br />

au grand jour) lui délieront la langue. Le nob<strong>le</strong><br />

avouera donc que Jean-Marie disposait bien d’une<br />

ardoise gratuite, dans la limite de 50 000 guilders<br />

(en plus des 50 000 guilders de droit d’entrée).<br />

Cette dernière lui avait été consentie à la demande<br />

de Guillaume Raphaël Lesarment, <strong>le</strong> propre père<br />

de Louis Sébastien. Le vieil homme n’étant pas réputé<br />

pour sa prodigalité gratuite, Louis Sébastien<br />

s’était enquis de la raison auprès de son père et<br />

avait appris qu’il s’agissait d’une pénitence ordonnée<br />

par son confesseur, Pierre Martin Montansier<br />

de Carvillac. Pour <strong>le</strong> reste, il confirmera <strong>le</strong>s propos<br />

des autres hôtes sur la bonne tenue de Jean-Marie<br />

La Plume au sein de son établissement.<br />

La clé de la Crux Occidentalis<br />

Les recherches de vos héros ne sont cependant<br />

pas passées inaperçues auprès de certains pensionnaires<br />

de La Carte à jouter. Ces établissements<br />

étant des lieux de recrutement pour la Crux Occidentalis,<br />

Marie et Hubert de l’Épée y ont <strong>le</strong>urs<br />

58


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

quartiers. Et, si la première est des plus discrètes,<br />

ne se mêlant jamais aux différents jeux de la nob<strong>le</strong>sse,<br />

il n’en est pas de même pour Hubert.<br />

Ce dernier engagera donc la conversation avec<br />

<strong>le</strong>s PJ, <strong>le</strong>s enjoignant à mots à peine couverts de se<br />

mê<strong>le</strong>r de ce qui <strong>le</strong>s regarde. Si<br />

vos héros l’ont déjà rencontré<br />

dans l’arc 2, son discours<br />

ne change pas et il prétend<br />

toujours que Jean-Marie La<br />

Plume est mort dans <strong>le</strong> cadre<br />

d’un duel. Cependant,<br />

il ment toujours de manière<br />

éhontée (un jet d’Esprit +<br />

Sincérité ND 10 ou bien<br />

Esprit + Comportementalisme<br />

ND 15 <strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra sans<br />

problème).<br />

Faites-vous plaisir pour<br />

interpréter cet homme de<br />

main. Persuadé de sa supériorité<br />

et de la protection que<br />

lui procure La Carte à jouter,<br />

il se montrera tour à tour<br />

arrogant et condescendant,<br />

jouant ceux qui savent tout mais ne révè<strong>le</strong>nt rien.<br />

Pourtant, chacune de ses répliques est un faux pas<br />

où vos héros peuvent lire en lui comme dans un<br />

livre ouvert. Hubert sait effectivement beaucoup<br />

de choses sur la Crux Occidentalis mais ne dévoi<strong>le</strong><br />

guère son jeu.<br />

Si vos héros sont assez psychologues (via un<br />

jet d’Esprit + Comportementalisme ND 15), ils<br />

comprendront que <strong>le</strong>s dehors cruels et arrogants<br />

d’Hubert de l’Épée cachent une réalité toute autre :<br />

il ne reconnaît p<strong>le</strong>inement que la loi du plus fort.<br />

Il suffit donc que vos héros lui prouvent qu’ils sont<br />

plus forts que lui ou la Crux Occidentalis pour que<br />

Hubert se range de <strong>le</strong>ur côté et trahisse sa société<br />

sans aucun remords. Une augmentation permet<br />

éga<strong>le</strong>ment de constater qu’une tel<strong>le</strong> manipulation<br />

doit se faire de manière discrète car, dans <strong>le</strong>s lieux<br />

où Hubert est un habitué, son orgueil l’empêchera<br />

de perdre la face et de s’avouer la vérité. La Carte à<br />

jouter lui confère donc une haute protection symbolique<br />

et c’est en un autre lieu que vos héros devront<br />

l’avilir.<br />

Libre à eux et à vous d’organiser cette soumission<br />

comme il se doit mais n’oubliez pas qu’il en<br />

faudra beaucoup pour impressionner <strong>le</strong> spadassin.<br />

Ce peut être une prise à<br />

parti par toute une escouade<br />

de mousquetaires (en souvenir<br />

de son « glorieux »<br />

passé), l’intervention d’hommes<br />

de l’ombre qui tentent<br />

de l’assassiner (vous avez dit<br />

Kreuzritter ?), un harcè<strong>le</strong>ment<br />

psychologique de longue<br />

ha<strong>le</strong>ine ou quoi que ce soit<br />

d’autre. L’essentiel est de <strong>le</strong><br />

faire craquer.<br />

Après cela, il sera doux<br />

comme un agneau et révé<strong>le</strong>ra<br />

de bon cœur <strong>le</strong>s noms<br />

des principaux membres de<br />

la Crux Occidentalis et son<br />

meurtre de Jean-Maris La<br />

Plume.<br />

La réaction de Marie<br />

Toutefois, si Hubert se montre un peu trop prévisib<strong>le</strong><br />

dans ses réactions, il en est tout autrement<br />

pour Marie. La dame blanche, de par ses origines<br />

et son enquête sur Claudia Sangiovese, a déjà eu<br />

l’occasion de se frotter, de près ou de loin, aux PJ.<br />

El<strong>le</strong> sait qu’ils ne doivent pas être sous-estimés<br />

mais que, dans <strong>le</strong> même temps, ils ne constituent<br />

pas pour el<strong>le</strong> son objectif principal. El<strong>le</strong> va donc<br />

tenter de <strong>le</strong>s incapaciter <strong>le</strong> temps de conclure ses<br />

affaires avant de revenir vers eux.<br />

Ses actions vont prendre différentes formes. En<br />

premier lieu, une forme brute, dont el<strong>le</strong> se servira<br />

via Hubert de l’Épée. El<strong>le</strong> demande en effet à ce<br />

dernier de recourir à des personnes<br />

peu recommandab<strong>le</strong>s pour<br />

faire la <strong>le</strong>çon aux héros. Préparez<br />

59


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

donc une embuscade en règ<strong>le</strong> dans un endroit peu<br />

fréquenté de la vil<strong>le</strong>. Les brutes sont en surnombre,<br />

patibulaires et <strong>le</strong>urs intentions ne font aucun<br />

doute : passer à tabac ces nuisib<strong>le</strong>s que sont vos héros.<br />

Il est à noter que <strong>le</strong>s brutes sont équipées d’armes<br />

contondantes comme des gourdins car Marie<br />

<strong>le</strong>ur a expressément demandé de briser quelques<br />

articulations. Si <strong>le</strong>s héros se déplacent moins bien<br />

ou ne peuvent se servir de <strong>le</strong>urs bras, <strong>le</strong>ur enquête<br />

avancera d’autant plus diffici<strong>le</strong>ment. En termes<br />

de jeu, considérez que pour chaque tranche de 2<br />

b<strong>le</strong>ssures graves subies, votre PJ a une jambe ou<br />

un bras fracturé. Toute action nécessitant <strong>le</strong> membre<br />

en question voit son ND augmenter de 10 (au<br />

minimum) et votre héros devra faire de temps à<br />

autre des jets de Détermination ND 5 x nombre<br />

de b<strong>le</strong>ssures graves (10 pour 2 b<strong>le</strong>ssures graves,<br />

15 pour 3, etc.) pour surmonter la dou<strong>le</strong>ur et être<br />

un tant soit peu opérationnel. Bien évidemment,<br />

<strong>le</strong>s éclairs de souffrance seront <strong>le</strong>s plus prégnants<br />

dans <strong>le</strong>s moments critiques...<br />

Une mort nécessaire<br />

Dans un deuxième temps, <strong>le</strong>s actions de Marie<br />

viseront tout simp<strong>le</strong>ment à couvrir ses arrières.<br />

El<strong>le</strong> se rend compte qu’Hubert de l’Épée, malgré<br />

toute sa brutalité et sa cruauté, n’est pas aussi fiab<strong>le</strong><br />

qu’il y paraît et qu’il risque de trahir l’organisation.<br />

El<strong>le</strong> décide donc de l’éliminer en bonne et<br />

due forme.<br />

Peu après l’entrevue d’Hubert avec <strong>le</strong>s PJ, el<strong>le</strong><br />

met son plan à exécution. Profitant de la confiance<br />

de son ancien second, el<strong>le</strong> l’approche faci<strong>le</strong>ment<br />

et l’assassine sans même qu’il s’y attende. Sa lame<br />

d’ombre fait merveil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> corps du soldat sera<br />

retrouvé dans <strong>le</strong> cimetière de la Sérénité, à l’endroit<br />

exact où Hubert s’était débarrassé du corps<br />

de Jean-Marie La Plume. Une croix noire gît à ses<br />

côtés et un petit mot a été fourré dans sa main :<br />

« Ainsi périssent <strong>le</strong>s traîtres. »<br />

Bien évidemment, cette solution<br />

est la solution idéa<strong>le</strong>. Il est<br />

certain que si <strong>le</strong>s PJ ont pris des<br />

mesures de protection de <strong>le</strong>ur témoin clé, Marie y<br />

réfléchit à deux fois et revoit son plan pour abattre<br />

Hubert de l’Épée.<br />

Afin de retrouver Hubert, el<strong>le</strong> fait appel au duc<br />

Baudouin Armand Montmorency de Saint-Julien<br />

et à ses ta<strong>le</strong>nts Porté. Prudent, <strong>le</strong> duc avait en effet<br />

ensanglanté un objet personnel d’Hubert pour<br />

être sûr de toujours <strong>le</strong> trouver (et ainsi, lui confier<br />

directement <strong>le</strong>s basses besognes). Marie saisit<br />

donc l’occasion de savoir où il se trouve puis fait<br />

appel à la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht pour voyager à travers<br />

<strong>le</strong>s ombres et se rendre dans sa cachette. De là, el<strong>le</strong><br />

attend patiemment que <strong>le</strong> sommeil gagne <strong>le</strong> Montaginois<br />

et fait en sorte qu’il devienne éternel. Puis<br />

el<strong>le</strong> dépose une croix noire sur <strong>le</strong> corps du défunt<br />

ainsi que <strong>le</strong> fameux message « Ainsi périssent <strong>le</strong>s<br />

traîtres. ».<br />

Ainsi, quel<strong>le</strong> que soit la manière dont meurt<br />

Hubert, Marie dirige <strong>le</strong>s PJ vers <strong>le</strong>s Kreuzritter et<br />

non la Crux Occidentalis. De la sorte, el<strong>le</strong> compte<br />

orienter <strong>le</strong>s recherches vers une hypothétique vengeance<br />

de la part d’un ordre disparu depuis des<br />

sièc<strong>le</strong>s.<br />

Le secret à tout prix<br />

Toujours pour couvrir <strong>le</strong>s arrières de la Crux<br />

Occidentalis, Marie décide de se débarrasser de<br />

Paul Duchemin (l’ouvrier qui imprime secrètement<br />

la propagande de la Crux Occidentalis chez<br />

Question de chronologie<br />

Le scénario mêlant de multip<strong>le</strong>s intrigues<br />

entre el<strong>le</strong>s, n’oubliez pas que <strong>le</strong>s actions<br />

de Marie sont données à titre purement<br />

indicatif. N’hésitez pas à <strong>le</strong>s modifier<br />

si besoin, en ayant en tête une chronologie<br />

de où vous souhaitez emmener vos héros.<br />

Par exemp<strong>le</strong>, il paraît diffici<strong>le</strong> qu’Hubert<br />

ait trahi la Crux Occidentalis (arc 3) et soit<br />

en même temps un adversaire de plus dans<br />

<strong>le</strong> combat final contre Marie (arc 1)…<br />

60


Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />

Urbain, dans l’arc 4). Si de tel<strong>le</strong>s actions n’ont rien<br />

à voir avec Hubert de l’Épée, el<strong>le</strong>s obéissent néanmoins<br />

à la volonté de secret de l’organisation. Le<br />

jeune homme <strong>le</strong>s a bien servis et <strong>le</strong>s prospectus<br />

vantant <strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts du Deuxième Prophète seront<br />

bientôt distribués. La Crux Occidentalis n’a donc<br />

plus besoin de traces encombrantes comme Paul.<br />

Dans <strong>le</strong> même temps, Marie initie <strong>le</strong> démantè<strong>le</strong>ment<br />

de l’imprimerie clandestine et la réexpédition<br />

des pièces pour <strong>le</strong>s chantiers navals de Montaigne.<br />

Tous ces éléments sont détaillés dans l’arc 4.<br />

Retour à la mission principa<strong>le</strong><br />

Une fois ses forfaits accomplis ou en passe de<br />

l’être par ses sous-fifres, il est temps pour la dame<br />

blanche de se concentrer à nouveau sur <strong>le</strong> commanditaire<br />

de Jean-Marie La Plume, en reprenant<br />

l’enquête depuis La Carte à jouter.<br />

La torture de l’espion avait d’emblée orienté<br />

Marie sur Claudia Sangiovese mais el<strong>le</strong> se rend<br />

compte qu’el<strong>le</strong> a probab<strong>le</strong>ment laissé de côté des<br />

éléments importants en oubliant de commencer<br />

par <strong>le</strong>s origines de Jean-Marie. La dame blanche<br />

reprend donc ses recherches à La Carte à jouter,<br />

en interrogeant Louis Sébastien Lesarment. El<strong>le</strong><br />

y apprend <strong>le</strong>s mêmes choses que <strong>le</strong>s PJ, à ceci près<br />

que, pour el<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s pièces du puzz<strong>le</strong> s’emboîtent parfaitement<br />

: Pierre Martin Montansier de Carvillac<br />

a demandé à Jean-Marie La Plume d’infiltrer la<br />

Crux Occidentalis et, s’il ne s’est pas ouvertement<br />

dévoilé, c’est parce qu’il travail<strong>le</strong> pour l’Inquisition<br />

! Quel<strong>le</strong> autre faction de l’Église pourrait<br />

vouloir la chute de la Crux Occidentalis si ce n’est<br />

son ennemi désigné ?<br />

Forte de ces renseignements, la dame blanche<br />

va donc reprendre sa traque.<br />

En pénétrant dans la maison de jeu, vos héros<br />

viennent donc d’activer sans <strong>le</strong> savoir une bombe à<br />

retardement en la personne de Marie. À eux d’être<br />

<strong>le</strong>s plus fins et <strong>le</strong>s plus rapides pour devancer la<br />

dame blanche, obtenir des aveux valides et des<br />

preuves tangib<strong>le</strong>s. Faute de quoi l’organisation ne<br />

pourra être dispersée comme il se doit.<br />

Conclusion possib<strong>le</strong><br />

Si <strong>le</strong>s PJ sont parvenus à obtenir des informations<br />

valab<strong>le</strong>s de Hubert de l’Épée, ils peuvent<br />

tenter de démante<strong>le</strong>r l’organisation. Cela devra<br />

cependant se faire en sous-main car de nombreux<br />

nob<strong>le</strong>s sont impliqués et que la paro<strong>le</strong> d’un mousquetaire<br />

radié (voire mort) a peu de va<strong>le</strong>ur pour<br />

ces gens-là.<br />

Un éventuel compromis peut être trouvé en faisant<br />

appel aux mousquetaires ou aux Chevaliers de<br />

la Rose et de la Croix, en arguant du bien commun<br />

et des visées hégémoniques de la Crux Occidentalis.<br />

La défaite de la société secrète sera relativement<br />

vio<strong>le</strong>nte car <strong>le</strong>s actions des mousquetaires<br />

ou des Rose+Croix n’ont pas lieu sur <strong>le</strong> terrain des<br />

idées mais sur celui des actes. Hormis quelques rares<br />

personnes haut placées ou protégées, <strong>le</strong>s autres<br />

membres se verront donc contraints de marcher<br />

au pas.<br />

Une solution plus subti<strong>le</strong> sera de faire appel à<br />

l’Église el<strong>le</strong>-même. Les membres de l’organisation<br />

étant tous de fervents Vaticins, ils sauront se montrer<br />

sensib<strong>le</strong>s à des arguments théologiques avérés.<br />

Si <strong>le</strong>s héros font appel à des hommes de foi influents<br />

sans pour autant allumer <strong>le</strong> spectre de l’Inquisition,<br />

il y a des chances que <strong>le</strong>s brebis égarées<br />

reprennent <strong>le</strong> chemin du troupeau.<br />

Au final, la Crux Occidentalis se retrouvera réduite<br />

à sa portion congrue, disposant à peine d’une<br />

dizaine de membres qui s’entêtent dans <strong>le</strong>ur fanatisme.<br />

Le seul moyen de couper tota<strong>le</strong>ment court<br />

à ce noyau dur est de s’emparer du recueil de Belonius<br />

mais la Révolution montaginoise est sur <strong>le</strong><br />

point de passer par là...<br />

61


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

Arc 4 :<br />

Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

Dans cet arc, <strong>le</strong>s PJ entrent en possession d’un<br />

prospectus au parfum sulfureux. En enquêtant sur<br />

son origine, ils découvriront l’existence d’une société<br />

secrète prônant à la fois la sorcel<strong>le</strong>rie et la foi<br />

vaticine.<br />

Pour rappel, cet arc est principa<strong>le</strong>ment conçu<br />

pour <strong>le</strong>s PJ qui n’ont jamais entendu par<strong>le</strong>r de la<br />

Crux Occidentalis et qui ignorent l’existence du<br />

duc et de Marie.<br />

Le tract par qui tout arrive<br />

Selon des circonstances que vous déterminerez,<br />

l’un de vos héros entre en possession d’un étrange<br />

prospectus. Privilégiez un PJ ayant un intérêt ou<br />

un dégoût particulier pour la sorcel<strong>le</strong>rie. Il peut<br />

être vaticin ou non, pro ou anti-sorcel<strong>le</strong>rie, qu’importe.<br />

L’essentiel est que <strong>le</strong> sujet ne <strong>le</strong> laisse pas<br />

indifférent et qu’il soit tenté d’en savoir plus.<br />

La manière dont votre héros récupère <strong>le</strong> papier<br />

importe peu, que cela soit par accident en bousculant<br />

quelqu’un, qu’on <strong>le</strong> lui remette ou bien qu’il<br />

<strong>le</strong> découvre sous <strong>le</strong> sabot d’un cheval (encore que<br />

cette solution ne soit pas forcément la plus plausib<strong>le</strong>...).<br />

Gardez toutefois à l’esprit que ce qu’il va<br />

découvrir n’a pas encore été distribué et que votre<br />

héros tombe donc sur ce qui se<br />

rapproche d’épreuves en placards<br />

(<strong>le</strong>s premières feuil<strong>le</strong>s sorties des presses de l’imprimerie,<br />

ni reliées ni massicotées).<br />

Le contenu du tract est des plus éloquents,<br />

comme en témoigne l’aide de jeu ci-après, que<br />

vous pourrez fournir à votre PJ. Les propos tenus<br />

par l’auteur sont tota<strong>le</strong>ment surréalistes pour qui<br />

s’est déjà frotté à la sorcel<strong>le</strong>rie et, selon l’inclination<br />

de votre PJ, il voudra soit empêcher cette abomination<br />

soit au contraire en savoir plus et embrasser<br />

sa cause.<br />

Les origines du tract<br />

En enquêtant un peu plus avant sur <strong>le</strong> prospectus,<br />

votre héros se rendra rapidement compte<br />

que <strong>le</strong> message qu’il possède n’a pas encore été<br />

rendu public. Qu’il s’agisse de crieurs sur <strong>le</strong> mar-<br />

Pourquoi un tel prospectus<br />

Vos héros pourront trouver <strong>le</strong>s propos du<br />

tract trop populistes pour une société comme<br />

la Crux Occidentalis. Néanmoins, cette dernière<br />

est bien derrière ce projet. El<strong>le</strong> compte<br />

en effet attiser la colère des fidè<strong>le</strong>s envers la<br />

Cité du Vaticine et légitimer dans <strong>le</strong>s esprits<br />

<strong>le</strong> changement de lieu du siège de l’Église<br />

en Vodacce, réputée plus conciliante sur la<br />

pratique de la sorcel<strong>le</strong>rie.<br />

62


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

ché, d’érudits de cerc<strong>le</strong>s mondains<br />

ou même de spécialistes<br />

de la sorcel<strong>le</strong>rie, tous ignorent<br />

l’existence et <strong>le</strong> contenu de ce<br />

message. Les plus sceptiques<br />

iront même jusqu’à rail<strong>le</strong>r<br />

vos PJ de s’inquiéter d’un tel<br />

tissu d’inepties. Qui pourrait<br />

être assez stupide pour croire<br />

posséder la sorcel<strong>le</strong>rie afin de<br />

gérer ses récoltes, se chauffer<br />

l’hiver et disposer des fruits <strong>le</strong>s<br />

plus frais ?<br />

Il apparaîtra donc rapidement<br />

à vos héros qu’il vaut<br />

mieux remonter à la source de<br />

la création du tract : <strong>le</strong>s imprimeurs.<br />

Dans <strong>le</strong> quartier des industries,<br />

quatre imprimeurs sont à<br />

même de réaliser ce genre de<br />

support : <strong>le</strong>s Presses du Savoir,<br />

la Manufacture à idées,<br />

Quentin Fier<strong>le</strong>gs père et fils et<br />

l’imprimerie Montchauve et<br />

Montpelé.<br />

Les Presses du Savoir et la<br />

Manufacture à idées renverront<br />

rapidement <strong>le</strong>s PJ à <strong>le</strong>urs<br />

pénates. Chez eux, on n’imprime<br />

que de la vraie philosophie,<br />

et pas des ragots de rebouteux.<br />

Quant à Quentin Fier<strong>le</strong>gs, il<br />

reconnaîtra pouvoir réaliser<br />

ce prospectus mais niera en<br />

être <strong>le</strong> fabricant. Chez lui, on<br />

fait du travail de qualité, on<br />

n’imprime pas avec de l’encre<br />

baveuse sur un papier qui n’a<br />

même pas fini d’être pressé.<br />

Reste donc l’imprimerie<br />

Montchauve et Montpelé. Sur<br />

place, <strong>le</strong>s PJ seront accueillis<br />

par Théus Montchauve, un<br />

homme rubicond d’une cin-<br />

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63


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

quantaine d’années. Jovial, il se fera un plaisir de<br />

recevoir <strong>le</strong>s héros et de répondre à <strong>le</strong>urs questions.<br />

Si <strong>le</strong>s héros s’enquièrent des origines de son prénom,<br />

il révé<strong>le</strong>ra avec fierté que ses parents ont eu<br />

toutes <strong>le</strong>s peines du monde à l’avoir et que, <strong>le</strong> jour<br />

où il est né, ils ont considéré qu’il était un vrai cadeau<br />

de Théus.<br />

Concernant <strong>le</strong>s autres imprimeurs, il affirmera<br />

que <strong>le</strong>urs propos à son encontre ne sont que calomnies<br />

et déni pour un homme qui s’échine à satisfaire<br />

<strong>le</strong>s besoins de tous <strong>le</strong>s types de <strong>le</strong>cteurs.<br />

Car, Théus en est persuadé, ses concurrents n’apprécient<br />

pas qu’il travail<strong>le</strong> pour n’importe quel<br />

client et bafoue ainsi <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de nob<strong>le</strong>sse de la<br />

profession.<br />

Puis il répondra plus directement aux questions<br />

des PJ sur <strong>le</strong> prospectus. Là encore, il ignore tout<br />

de son existence, même s’il reconnaît que <strong>le</strong><br />

papier employé est un de ceux qu’il utilise.<br />

C’est un papier relativement commun et<br />

bon marché et, si <strong>le</strong>s autres imprimeurs<br />

de Charousse n’y ont pas recours, c’est<br />

selon lui plus par snobisme et pédanterie<br />

qu’autre chose. Ceci étant, il n’est pas<br />

l’unique imprimeur de Montaigne à<br />

l’employer et fournira faci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

coordonnées de son fournisseur<br />

: une certaine Clothilde Videjabot<br />

de la province Bisset de<br />

Verrier. Cette papetière n’a<br />

bien entendu rien à voir avec<br />

la Crux Occidentalis, son seul<br />

crime étant de fournir du papier<br />

à qui <strong>le</strong> lui demande.<br />

Un bien mauvais ouvrier<br />

La piste du prospectus semb<strong>le</strong> donc s’arrêter<br />

à la porte des imprimeries, sauf si vous souhaitez<br />

envoyer vos PJ sur <strong>le</strong>s traces de Clothilde Videjabot.<br />

L’idée d’une imprimerie clandestine devrait<br />

donc se dessiner peu à peu dans l’esprit de vos PJ.<br />

C’est alors que Théus est dérangé<br />

par l’un de ses contremaîtres.<br />

Visib<strong>le</strong>ment, un de ses ouvriers,<br />

un certain Paul Duchemin, fait encore des siennes.<br />

Exaspéré, Théus s’excuse et part rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong> problème.<br />

Il est de retour quelques minutes plus tard, la<br />

mine sensib<strong>le</strong>ment déconfite. Si <strong>le</strong>s PJ ne s’intéressent<br />

pas à ses états d’âme, il prend <strong>le</strong>s devants<br />

pour <strong>le</strong>ur raconter ses malheurs. Sinon, il se fera<br />

une joie de <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur éta<strong>le</strong>r sous couvert de répondre<br />

à <strong>le</strong>urs interrogations.<br />

Depuis près de trois mois, Paul Duchemin, l’un<br />

de ses meil<strong>le</strong>urs ouvriers, est une source de problèmes<br />

récurrente. Il n’a plus la tête à son travail<br />

et des ennuis divers se sont multipliés : pa<strong>le</strong>ttes<br />

de papier abîmées car laissées dans <strong>le</strong> passage, livraison<br />

omise auprès d’un client, pièce cassée imposant<br />

un retard de production, mauvaise gestion<br />

de l’encre... Aujourd’hui, un accident d’impression<br />

est venu s’ajouter à la liste de ses erreurs. C’est<br />

bien simp<strong>le</strong>, Paul semb<strong>le</strong> être à l’origine de<br />

tous <strong>le</strong>s problèmes que pourrait rencontrer<br />

un imprimeur.<br />

Théus reconnaîtra vouer un attachement<br />

particulier à ce jeune homme<br />

qu’il a recueilli à l’âge de 12 ans<br />

et qu’il a formé lui-même. Il <strong>le</strong><br />

considère comme son fils et a mis<br />

<strong>le</strong>s premières déconvenues sur<br />

une inattention un peu plus<br />

prononcée qu’à l’accoutumée.<br />

Après tout, cela fait 11 ans<br />

que Paul est imprimeur et<br />

il est compréhensib<strong>le</strong> qu’il<br />

commence à s’ennuyer. Néanmoins,<br />

<strong>le</strong> jeune homme est une<br />

source d’ennuis quasi hebdomadaire<br />

depuis 5 ou 6 semaines et Théus est<br />

Théus Montchauve<br />

à bout. Rien que pour ce mois-ci, c’est <strong>le</strong><br />

troisième accident.<br />

Malheureusement, plus Théus s’épanche et plus<br />

sa colère à l’égard de Paul croît en intensité. Si <strong>le</strong>s<br />

PJ ne font rien pour calmer <strong>le</strong> jeu, l’imprimeur finira<br />

par sortir manu militari Paul de l’imprimerie,<br />

en lui hurlant de ne revenir que lorsqu’il aura<br />

compris ce qu’implique de travail<strong>le</strong>r.<br />

64


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

En savoir plus sur<br />

Paul Duchemin<br />

Accaparé par ses tâches et connaissant à peine<br />

<strong>le</strong>s héros, Théus ne songe à aucun moment à <strong>le</strong>ur<br />

demander de l’aide. Il acceptera néanmoins favorab<strong>le</strong>ment<br />

toute intercession de <strong>le</strong>ur part si cela<br />

peut rég<strong>le</strong>r son di<strong>le</strong>mme avec Paul Duchemin.<br />

Il <strong>le</strong>s laissera donc mener <strong>le</strong>ur enquête dans son<br />

imprimerie et pourra même <strong>le</strong>s laisser interroger<br />

Paul dans une pièce à l’écart des autres ouvriers<br />

(tant que cela ne dépasse pas <strong>le</strong>s bornes de la décence,<br />

bien entendu).<br />

Si vos héros n’interviennent pas, ils retrouveront<br />

Paul attablé dans une auberge,<br />

mortifié et p<strong>le</strong>urnichant de fatigue. À la<br />

vue des personnages, il <strong>le</strong>ur demandera<br />

d’intervenir pour lui auprès de son patron<br />

et expliquera qu’il est désolé, qu’il joue<br />

beaucoup, qu’il est en veine, mais qu’il va<br />

s’amender, il <strong>le</strong> jure…<br />

En observant l’ouvrier, vos<br />

héros constateront faci<strong>le</strong>ment<br />

que Paul a <strong>le</strong>s traits tirés. Il est<br />

visib<strong>le</strong>ment trop fatigué pour<br />

pouvoir travail<strong>le</strong>r correctement.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, un autre détail peut<br />

surprendre <strong>le</strong>s PJ : un jet d’Esprit<br />

+ Mode ND 20 <strong>le</strong>ur révè<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s<br />

vêtements de Paul ne correspondent<br />

pas à son statut. Le tissu utilisé est trop coûteux<br />

pour une tenue de travail habituel<strong>le</strong>.<br />

Interrogé sur <strong>le</strong>s accidents, Paul invoque des<br />

conditions de travail exténuantes liées à son ancienneté.<br />

Il prétend avoir de plus en plus de mal à<br />

reprendre des forces au fil du temps et chaque jour<br />

de travail supplémentaire est une épreuve pour lui.<br />

Un jet d’Esprit + Sincérité ND 15 révé<strong>le</strong>ra à vos<br />

héros que Paul ne ment pas mais qu’il omet une<br />

grande part de la vérité.<br />

S’il est questionné plus avant, Paul avouera fina<strong>le</strong>ment<br />

être un grand joueur et que, comme il est<br />

en veine ces derniers temps, il en profite pour tirer<br />

un peu sur sa chance. Là encore, un jet d’Esprit +<br />

Sincérité ND 15 indique que l’ouvrier ne dit pas<br />

toute la vérité. L’ouvrier refusera néanmoins d’en<br />

révé<strong>le</strong>r davantage, à moins que des méthodes plus<br />

expéditives (intimidation, vio<strong>le</strong>nce, pression sur<br />

son entourage...) ne soient exercées.<br />

L ’entourage de Paul Duchemin<br />

Si l’enquête révè<strong>le</strong> peu de choses en interrogeant<br />

<strong>le</strong> principal intéressé, el<strong>le</strong> peut néanmoins grandement<br />

progresser pour peu que <strong>le</strong>s héros prêtent attention<br />

à cel<strong>le</strong>s et ceux qui gravitent autour de Paul.<br />

Le cas échéant, si vos joueurs se sont contentés<br />

d’interroger Paul superficiel<strong>le</strong>ment<br />

et se satisfont de sa version, faites-<strong>le</strong>ur<br />

faire un jet d’Esprit +<br />

Comportementalisme (réussi<br />

d’office). Ils surprennent alors<br />

des regards entendus, des rires,<br />

des chuchotements parmi ses<br />

collègues. « C’est ça, heureux au<br />

jeu et en amour...»<br />

Les collègues imprimeurs<br />

ont en effet un peu plus d’explications<br />

à apporter. Ils ne<br />

se montreront guère avares<br />

d’informations mais, selon<br />

votre groupe, se comporteront<br />

différemment.<br />

Paul Duchemin<br />

S’ils ont affaire à une bel<strong>le</strong><br />

jeune femme, ils tenteront maladroitement<br />

de la séduire avant de fina<strong>le</strong>ment comprendre<br />

que <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen de s’attirer ses grâces<br />

est de la renseigner. Certains pousseront même<br />

la hardiesse jusqu’à lui demander un rendez-vous<br />

galant qui, s’il a lieu, embellira <strong>le</strong>ur vie pour <strong>le</strong>s<br />

prochaines décennies (dans ce cas, n’hésitez pas à<br />

octroyer quelques points de réputation bien méritée<br />

à votre héroïne car sa bonne action résonnera<br />

longtemps dans <strong>le</strong>s quartiers populaires). Si <strong>le</strong>s héros<br />

sont davantage des bourgeois<br />

ou des nob<strong>le</strong>s, ils tenteront surtout<br />

de jouer sur la fibre pécuniai-<br />

65


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

re pour agrémenter <strong>le</strong>ur ordinaire. Enfin, s’ils ont<br />

davantage affaire à des hommes d’armes ou des<br />

représentants de l’autorité, ils tenteront de s’attirer<br />

<strong>le</strong>ur sympathie, soit pour faire oublier quelque<br />

ardoise en suspens, soit pour <strong>le</strong>ur demander <strong>le</strong>ur<br />

protection compte tenu du climat orageux de la<br />

rue en ce moment. Certains pourront même demander<br />

que des spadassins promettent de <strong>le</strong>s<br />

défendre lors d’un duel (même s’il y a peu de<br />

chances que <strong>le</strong>s roturiers soient un jour provoqués<br />

en duel).<br />

Une fois <strong>le</strong>urs souhaits satisfaits, <strong>le</strong>s<br />

ouvriers raconteront ce qu’ils savent sur<br />

Paul. Un matin, ce dernier est arrivé<br />

tota<strong>le</strong>ment débraillé à l’imprimerie et,<br />

face aux regards soupçonneux de ses<br />

compagnons, s’est vanté de ses ta<strong>le</strong>nts<br />

amoureux. Il vit en effet une passion<br />

dévorante avec Charlotte Rouet,<br />

une serveuse de la taverne du Bol<br />

acéré. Cette jeune fil<strong>le</strong> de 20 ans<br />

est l’atout charme de l’établissement<br />

et, avec ses longs<br />

cheveux roux bouclés, son<br />

visage mutin et sa féminité<br />

inso<strong>le</strong>nte, el<strong>le</strong> fait<br />

chavirer tous <strong>le</strong>s cœurs.<br />

Certaines mauvaises<br />

langues, éconduites<br />

par la bel<strong>le</strong>, prétendent<br />

même qu’à défaut d’être une fil<strong>le</strong> faci<strong>le</strong>,<br />

el<strong>le</strong> est une vraie nymphomane.<br />

I n t e r r o g é s<br />

sur la chance<br />

au jeu de Paul,<br />

<strong>le</strong>s ouvriers appuieront<br />

mol<strong>le</strong>ment ses<br />

dires. Paul est en effet loin<br />

d’être un joueur invétéré même s’il aime<br />

bien parier et jouer aux cartes de temps<br />

à autre. Quant à sa chance inso<strong>le</strong>nte, el<strong>le</strong> est toute<br />

relative. Il lui est arrivé à une ou<br />

deux reprises de remporter de coquettes<br />

sommes mais il fait plus<br />

souvent partie des perdants que des gagnants.<br />

Certains ouvriers révé<strong>le</strong>ront éga<strong>le</strong>ment que l’un<br />

des rêves de Paul est de jouer ne serait-ce qu’une<br />

fois à La Carte à jouter, un établissement de<br />

jeu de grand luxe dont <strong>le</strong> prix d’entrée<br />

(plusieurs milliers de guilders) est<br />

tout simp<strong>le</strong>ment hors de portée de<br />

sa bourse.<br />

Enfin, <strong>le</strong>s ouvriers s’accordent<br />

à dire à mots couverts que, si<br />

Paul est aussi richement vêtu,<br />

c’est parce qu’il travail<strong>le</strong> à côté<br />

auprès d’un employeur qui <strong>le</strong><br />

paie mieux. Ils n’ont aucune<br />

preuve de ce qu’ils avancent<br />

mais c’est la solution qui <strong>le</strong>ur<br />

paraît la plus plausib<strong>le</strong> pour<br />

expliquer tous <strong>le</strong>s incidents<br />

des derniers mois.<br />

Un cœur délaissé<br />

au Bol acéré<br />

Une fois <strong>le</strong> personnel de<br />

l’imprimerie interrogé, la<br />

suite logique pour <strong>le</strong>s PJ<br />

est de se renseigner sur<br />

cette Charlotte Rouet.<br />

Comme indiqué par <strong>le</strong>s<br />

ouvriers, la jeune femme<br />

travail<strong>le</strong> à la taverne<br />

du Bol acéré et<br />

se révè<strong>le</strong> de<br />

toute beauté.<br />

El<strong>le</strong> arbore<br />

fièrement <strong>le</strong>s<br />

atours de son<br />

jeune âge et,<br />

consciente de l’intérêt<br />

Charlotte Rouet<br />

que lui portent <strong>le</strong>s hommes, en<br />

profite quelque peu. P<strong>le</strong>ine d’entrain et toujours<br />

rieuse, el<strong>le</strong> garde rarement sa langue dans sa poche.<br />

Autre fait notab<strong>le</strong> : el<strong>le</strong> n’a pas <strong>le</strong>s traits tirés<br />

66


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

de son compagnon. El<strong>le</strong> n’est donc probab<strong>le</strong>ment<br />

pas à l’origine de ses problèmes.<br />

Toutefois, malgré sa joie de vivre, son visage se<br />

durcit dès qu’on aborde la question de Paul Duchemin.<br />

El<strong>le</strong> a même la dent dure car il l’a délaissée<br />

en p<strong>le</strong>in liberti nage. El<strong>le</strong> ne s’en cache guère et,<br />

pour mieux appuyer ses dires, prend même à témoins<br />

ses expériences passées : « Comment a-t-il<br />

pu délaisser <strong>le</strong>s généreux bienfaits que la nature et<br />

moi lui cédions alors que même <strong>le</strong>s serviteurs <strong>le</strong>s<br />

plus fidè<strong>le</strong>s de Théus avaient su reconnaître mes<br />

grâces ? ». Eh oui, la demoisel<strong>le</strong> a déjà eu en sa<br />

couche des prêtres vaticins.<br />

Interrogée, Charlotte révè<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> fréquentait<br />

Paul depuis quatre mois. Ils avaient sympathisé sur<br />

<strong>le</strong> marché et il avait commencé à la courtiser durant<br />

son service. Son côté un peu gauche lui avait<br />

donné envie de se moquer de lui mais il s’était avéré<br />

tel<strong>le</strong>ment touchant de naïveté qu’el<strong>le</strong> s’est éprise<br />

de lui. Aussi n’a-t-el<strong>le</strong> pas digéré <strong>le</strong> fait qu’il l’ait<br />

délaissée, en p<strong>le</strong>ine bagatel<strong>le</strong> qui plus est.<br />

Si el<strong>le</strong> sent qu’el<strong>le</strong> dispose d’une oreil<strong>le</strong> attentive<br />

et compréhensive, Charlotte s’étendra un peu<br />

plus sur ses mésaventures. El<strong>le</strong> a essayé de suivre<br />

Paul à plusieurs reprises mais celui-ci surveillait<br />

ses arrières et el<strong>le</strong> n’a réussi à conserver sa trace<br />

que grâce à la chance, un soir qu’il était pressé de<br />

quitter l’atelier. El<strong>le</strong> l’a donc retrouvé chez Urbain<br />

<strong>le</strong> céramiste, un artisan situé à l’écart de la vil<strong>le</strong> et<br />

disposant d’un très grand entrepôt.<br />

Tard dans la nuit, el<strong>le</strong> l’a vu repartir tout débraillé<br />

et en train de se rhabil<strong>le</strong>r. Peu après, une<br />

très bel<strong>le</strong> jeune femme, petite et aux cheveux<br />

blancs comme neige est sortie à son tour. Visib<strong>le</strong>ment,<br />

Paul et la jeune femme prenaient soin de<br />

faire comme s’ils ne se connaissaient pas. Cédant à<br />

la colère, Charlotte s’en est alors prise à cette dame<br />

blanche mais la froideur de ses traits et son regard<br />

froid et métallique l’ont impressionnée et el<strong>le</strong> ne<br />

comprend toujours pas ce que Paul a pu trouver à<br />

cette femme.<br />

Le pire est la manière dont la confrontation<br />

s’est terminée, pour <strong>le</strong> plus grand malheur de<br />

Charlotte. La jeune fil<strong>le</strong> aux cheveux de neige a en<br />

effet commencé par garder son calme, regardant<br />

Et si vos héros omettent Charlotte ?<br />

Pris dans <strong>le</strong>s différentes intrigues, vos<br />

héros oublieront peut-être d’al<strong>le</strong>r interroger<br />

Charlotte au sujet de Paul. Après tout, une<br />

tel<strong>le</strong> affaire peut <strong>le</strong>ur semb<strong>le</strong>r secondaire au<br />

regard des autres dont ils ont la charge.<br />

Dans ce cas-là, forcez <strong>le</strong> destin en <strong>le</strong>ur faisant<br />

croiser la route de la jeune femme. Au<br />

détour d’une rue, ils assistent à un crêpage<br />

de chignon monumental entre une serveuse<br />

de <strong>le</strong>ur auberge et Charlotte. La dispute ne<br />

dure pas longtemps (<strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s utilisant un<br />

langage très f<strong>le</strong>uri, on <strong>le</strong>s fait rapidement<br />

taire) mais <strong>le</strong>s PJ peuvent cependant en saisir<br />

quelques bribes : « Touche à mon homme,<br />

roulure, et je te crève <strong>le</strong>s yeux ! » « Mais<br />

t’as qu’à t’en occuper et il ira pas chercher<br />

ail<strong>le</strong>urs à se faire astiquer la tring<strong>le</strong>, morue<br />

! » « Catin ! Marie-Salope ! » « Moi <strong>le</strong>s<br />

hommes, je <strong>le</strong>s attire, toi tu <strong>le</strong>s fais fuir, t’en<br />

crèves de jalousie ! » « T’es qu’une chienne<br />

qui te pavane parce qu’on vient te renif<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />

cul et qui s’en vante ! Mais tu t’es pas vantée<br />

quand ton Paul s’est mis à la bourre avec une<br />

bourgeoise ! Je l’ai vu, moi, tu t’es fait plaquer<br />

pour une vieil<strong>le</strong> aux cheveux déjà tout<br />

blancs, froide comme la glace ! » « Qu’est-ce<br />

que j’y peux, des nigauds sans discernement,<br />

y en a partout : Paul, ton Ju<strong>le</strong>s… Faut être<br />

aveug<strong>le</strong> pour avoir envie de tripoter… »<br />

Incidemment, <strong>le</strong>s héros viennent de découvrir<br />

que Paul et Marie sont liés.<br />

la serveuse d’un air hautain. À ses yeux, el<strong>le</strong> était<br />

visib<strong>le</strong>ment quantité négligeab<strong>le</strong> et ne faisait pas<br />

partie de son monde. Pour une jeune fil<strong>le</strong> comme<br />

Charlotte, habituée à susciter l’intérêt, la déconvenue<br />

a été rude.<br />

Puis, lorsqu’el<strong>le</strong> a vu que Charlotte ne se calmerait<br />

pas, el<strong>le</strong> a dégainé sa lame<br />

et a fina<strong>le</strong>ment mis en garde la<br />

jeune femme. D’une voix mono-<br />

67


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

corde, comme si rien de ce qui se passait ne la touchait<br />

vraiment, el<strong>le</strong> lui a dit « Ton ami est perdu,<br />

ne t’avise pas de t’embarquer dans des ennuis plus<br />

gros que toi. Je te l’ai pris, reconnais ta défaite. Et<br />

retourne à ta petite vie de roturière en laissant à<br />

ceux qui en ont <strong>le</strong>s compétences <strong>le</strong> soin de présider<br />

à vos destinées. » Puis el<strong>le</strong> est partie sans même se<br />

retourner.<br />

Depuis cet incident, Charlotte cherche un<br />

moyen de se venger. Ses propos rageurs et ses invectives<br />

ordurières ne laissent aucun doute sur ses<br />

intentions. Charlotte est même prête à louer l’épée<br />

d’un héros et promet de se montrer plus que généreuse.<br />

À ceci près qu’el<strong>le</strong> ne par<strong>le</strong> ici nul<strong>le</strong>ment de<br />

contrepartie financière mais bien d’un paiement<br />

en nature. Gageons que vos héros seront suffisamment<br />

avisés pour saisir ses propos ou réussiront un<br />

jet d’Esprit + Comportementalisme ou Comptabilité<br />

ND 10. Sans quoi, la surprise financière<br />

risque de ne pas <strong>le</strong>s laisser de glace.<br />

À la découverte d’Urbain<br />

Une fois <strong>le</strong>s confessions de Charlotte obtenues,<br />

il ne reste plus à vos héros qu’à se rendre chez Urbain<br />

<strong>le</strong> céramiste pour tenter d’en savoir plus.<br />

Chez Urbain est un grand entrepôt situé à quelques<br />

kilomètres à l’ouest de Charousse, en bordure<br />

d’une forêt. Les multip<strong>le</strong>s arbres offrent un dais<br />

ombragé aux visiteurs et favorisent la flânerie au<br />

milieu des marchandises. Le bâtiment, en pierre<br />

de tail<strong>le</strong>, est en plutôt bon état et des artisans sont<br />

en train de charger une carrio<strong>le</strong> de poteries, vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />

pour livrer une commande. Un<br />

homme musclé et peu amène (Hubert de l’Épée)<br />

monte la garde et patrouil<strong>le</strong> dans la propriété, s’assurant<br />

qu’aucun fâcheux ne nuise aux visiteurs.<br />

Toutefois, à y regarder de plus près, <strong>le</strong> bâtiment<br />

a récemment fait l’objet de vandalisme. Sur une<br />

extrémité du mur de derrière, des messages libertaires<br />

et anarchistes ont été peints<br />

à la va-vite, dans un but évident<br />

de propagande. Des héros proches<br />

de la Rilasciare pourront y voir une référence<br />

à cette société secrète mais ne pourront guère en<br />

déterminer plus.<br />

Il est éga<strong>le</strong>ment à noter qu’Urbain, en bon<br />

commerçant, a tenté de cacher au mieux ses graffitis<br />

mais avec <strong>le</strong>s moyens du bord. Et comme ces<br />

derniers ne sont pas exceptionnels, il n’a rien trouvé<br />

de mieux que de déplacer ses ordures devant <strong>le</strong>s<br />

graffitis, espérant que <strong>le</strong>ur vue et <strong>le</strong>ur odeur feront<br />

fuir <strong>le</strong>s clients de ce mur vandalisé.<br />

À l’intérieur de l’entrepôt, <strong>le</strong>s étagères et <strong>le</strong>s<br />

tab<strong>le</strong>s sont remplies de poteries, de vases, de mosaïques<br />

et de tout ce que l’imagination prolifique<br />

d’un céramiste peut créer. Au fond, des cloisons<br />

séparent <strong>le</strong> bureau d’Urbain de la zone de vente<br />

proprement dite mais, hormis cela, rien de flagrant<br />

ne ressort du lieu.<br />

Étrangement, un examen plus approfondi permet<br />

de révé<strong>le</strong>r quelques incohérences surprenantes.<br />

Ainsi, un jet d’Esprit + Logistique ou Mathématiques<br />

ND 15, ou Tâches domestiques<br />

ND 20 révè<strong>le</strong> que la tail<strong>le</strong> extérieure du bâtiment<br />

est supérieure d’environ 10 % à la tail<strong>le</strong> intérieure.<br />

Il semb<strong>le</strong> donc y avoir une pièce dissimulée aux<br />

yeux du public et l’hypothèse la plus plausib<strong>le</strong> est<br />

qu’on y accède par <strong>le</strong> bureau d’Urbain puisque <strong>le</strong><br />

reste du bâtiment est consacré à l’exposition des<br />

céramiques. De jour, la vigilance de Hubert de<br />

68


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

l’Épée ne permet pas de valider cette hypothèse<br />

mais une visite nocturne permettra de constater la<br />

pertinence de cette dernière.<br />

À l’extérieur, un œil perçant peut éga<strong>le</strong>ment<br />

percevoir la mise en scène des graffitis et des ordures.<br />

Un jet d’Esprit ND 30 indique en effet une<br />

porte dérobée. Cette dernière épouse parfaitement<br />

la forme de la pierre et, comme un fait exprès, <strong>le</strong>s<br />

ordures et <strong>le</strong>s graffitis sont placés exactement aux<br />

endroits qui dissimu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> mieux sa fonction.<br />

Autre hasard, cette porte coïnciderait avec la pièce<br />

secrète ou <strong>le</strong> bureau d’Urbain...<br />

Il va peut-être falloir envisager une escapade<br />

nocturne afin de tirer tout cela au clair.<br />

Manège au clair de lune<br />

À la nuit tombée, un étrange cortège s’active<br />

autour de Chez Urbain. Une dizaine de soldats<br />

montent en effet la garde autour de l’entrepôt<br />

tandis qu’une quinzaine d’hommes démontent et<br />

chargent une presse à imprimer. Un jet d’Esprit<br />

ND 25 révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment la présence de quatre soldats<br />

armés d’arbalètes, dissimulés dans <strong>le</strong>s fourrés<br />

et bloquant <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s morts. Une augmentation<br />

permet de se rendre compte qu’ils peuvent ainsi<br />

tirer discrètement pour ne pas a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong> voisinage.<br />

Une seconde augmentation révè<strong>le</strong> qu’ils portent<br />

tous un happeau de chasseur pour donner l’alarme<br />

en cas de véritab<strong>le</strong> danger.<br />

Deux solutions s’offrent alors à vos PJ : attendre<br />

pour voir comment évolue la situation ou bien<br />

utiliser la force pour interrompre la disparition des<br />

preuves. Dans <strong>le</strong> premier cas, la presse à imprimer<br />

sera démontée proprement et chargée dans la<br />

charrette. Puis el<strong>le</strong> partira avec 3 ouvriers et une<br />

dizaine de soldats vers l’ouest. L’un des ouvriers<br />

est en réalité un mage Porté du nom de Luc Voyageur<br />

chargé de surveil<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> trajet se dérou<strong>le</strong><br />

sans encombre. Afin de ne pas a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong>s éventuels<br />

poursuivants, il dispose d’un morceau de papier<br />

sur <strong>le</strong>quel est simp<strong>le</strong>ment écrit « Sommes suivis »,<br />

avec des traits horizontaux qui se succèdent en<br />

bordure de page. Ces traits correspondent à des<br />

étapes du voyage et, selon l’endroit où <strong>le</strong> convoi<br />

souhaite recevoir des renforts, <strong>le</strong> sorcier déchire<br />

la feuil<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> trait approprié avant d’envoyer <strong>le</strong><br />

message par portail Porté.<br />

D’autres précautions ont éga<strong>le</strong>ment été prises<br />

pour <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s renforts ne suffiraient pas à se<br />

débarrasser des importuns : une fausse embus cade.<br />

Alors que la carrio<strong>le</strong> poursuit sa route à l’écart des<br />

grands axes routiers, el<strong>le</strong> est attaquée par des horsla-loi<br />

bien décidés à en découdre. Seul <strong>le</strong> mage<br />

Porté est au courant de la véritab<strong>le</strong> nature de cette<br />

embuscade, ce qui fait que <strong>le</strong>s autres soldats et<br />

ouvriers défendront chèrement <strong>le</strong>ur peau (après<br />

tout, il faut bien que <strong>le</strong> combat fasse illusion).<br />

Les hors-la-loi prendront cependant soin, dans la<br />

mesure du possib<strong>le</strong>, de ne pas trop amocher <strong>le</strong>urs<br />

pseudo-alliés.<br />

Là encore, si <strong>le</strong>s PJ n’interviennent pas, <strong>le</strong>s bandits<br />

feront des prisonniers, ne laissant qu’un ou<br />

deux morts si certains soldats se sont montrés trop<br />

braves. Le convoi, aux mains des ruffians, obliquera<br />

alors vers <strong>le</strong> sud-ouest pour faire une halte dans<br />

une clairière. Sous couvert de se reposer, <strong>le</strong>s horsla-loi<br />

guetteront d’éventuels poursuivants puis,<br />

après quelques heures, persuadés que rien n’entrave<br />

plus la bonne route de la presse à imprimer, libéreront<br />

<strong>le</strong>s soldats et <strong>le</strong>s ouvriers en <strong>le</strong>ur révélant la<br />

vérité. Malgré une certaine rancune, tout <strong>le</strong> groupe<br />

reprendra alors la route et poursuivra son chemin<br />

vers l’ouest.<br />

Et si <strong>le</strong>s héros mettent <strong>le</strong>ur grain de sel<br />

Les événements décrits plus haut correspondent<br />

à un dérou<strong>le</strong>ment idéal et il<br />

y a fort à parier que des PJ impa-<br />

69


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

tients ou impulsifs décident d’intervenir à un moment<br />

ou à un autre.<br />

Si jamais une escarmouche a lieu, <strong>le</strong>s ouvriers<br />

ont ordre de protéger la machine avant <strong>le</strong>ur vie.<br />

Les soldats ont bien entendu d’autres ordres et se<br />

feront un plaisir de s’interposer. Nous vous laissons<br />

donc <strong>le</strong> soin de mettre en scène <strong>le</strong> combat en<br />

gardant ces éléments en tête.<br />

Les survivants se montreront relativement loquaces<br />

avec <strong>le</strong>s héros car ils ont vu de quoi ces<br />

derniers étaient capab<strong>le</strong>s. Ils révé<strong>le</strong>ront donc que<br />

la presse à imprimer a pour destination <strong>le</strong>s chantiers<br />

navals de Montaigne où el<strong>le</strong> doit être fondue<br />

pour fournir de nouvel<strong>le</strong>s pièces d’artil<strong>le</strong>rie. Un<br />

des ouvriers, Luc Voyageur, porte même sur lui un<br />

ordre de mission de la part du duc confirmant ces<br />

dires. Le rou<strong>le</strong>au est tout ce qu’il y a de plus officiel<br />

et <strong>le</strong>s PJ ne pourront que conjecturer sur la raison<br />

d’une tel<strong>le</strong> action.<br />

Il sera éga<strong>le</strong>ment possib<strong>le</strong> de trouver sur Luc <strong>le</strong><br />

fameux morceau de papier décrit plus haut. Là encore,<br />

l’homme accepte de révé<strong>le</strong>r à quoi servait ce<br />

message, même s’il est conscient qu’il révè<strong>le</strong> ainsi<br />

ses ta<strong>le</strong>nts de sorcier. Toutefois, il prendra soin de<br />

ne pas al<strong>le</strong>r trop loin dans ses aveux, à la fois pour<br />

ne pas trop trahir son maître et pour éviter de s’attirer<br />

la colère de ses collègues. Ainsi, il occultera<br />

soigneusement la fausse embuscade et <strong>le</strong>s héros<br />

devront se montrer suffisamment sagaces (Esprit<br />

+ Sincérité ND 25) pour découvrir la vérité.<br />

Une question reste cependant en suspens : si la<br />

presse, vouée à servir de pièce d’artil<strong>le</strong>rie, a rempli<br />

sa fonction première, où sont <strong>le</strong>s prospectus ? Pour<br />

<strong>le</strong> coup, Luc ne <strong>le</strong>ur sera pas d’un grand secours.<br />

Il a été engagé par une dame entièrement vêtue<br />

de blanc pour transférer la presse à imprimer. Il<br />

ignore tout des tracts.<br />

Il ne reste donc que deux choix aux PJ pour retrouver<br />

<strong>le</strong>s fameuses liasses. Soit se rendre au domici<strong>le</strong><br />

d’Urbain pour lui tirer <strong>le</strong>s vers du nez, soit<br />

essayer de déterminer si des paquets ne seraient<br />

pas récemment partis de l’entrepôt du céramiste.<br />

À la recherche des paquets<br />

perdus...<br />

En fouillant l’entrepôt, <strong>le</strong>s héros découvrent<br />

la fameuse pièce secrète où était dissimulée l’imprimerie<br />

clandestine. Des feuil<strong>le</strong>s traînent au sol,<br />

semblab<strong>le</strong>s au tract en <strong>le</strong>ur possession. À la relative<br />

différence que, cette fois-ci, <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s sont<br />

clairement massicotées et <strong>le</strong>s prospectus prêts à<br />

l’emploi.<br />

Un corps gît dans un coin sombre de la pièce,<br />

avec un magnifique deuxième sourire en travers<br />

de la gorge. Visib<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s commanditaires de<br />

Paul n’avaient plus besoin de lui. Si vous jouez ce<br />

scénario en imbriquant <strong>le</strong>s différents arcs et que<br />

la chronologie des événements <strong>le</strong> permet, considérez<br />

que Marie s’est débarrassée de Paul en réaction<br />

à la visite des PJ à La Carte à jouter. Si vous<br />

jouez cet arc indépendamment des autres, Marie<br />

ne tue Paul « que » parce qu’el<strong>le</strong> n’a plus besoin. La<br />

nuance sur la motivation de la dame blanche n’a<br />

guère d’incidence sur <strong>le</strong> scénario mais <strong>le</strong>s PJ capab<strong>le</strong>s<br />

de la comprendre pourront essayer d’entrer<br />

dans son esprit et mieux cerner sa psychologie. Ils<br />

pourront éga<strong>le</strong>ment culpabiliser sur <strong>le</strong>urs actes car,<br />

après tout, s’ils avaient été plus discrets à La Carte<br />

à jouter, Paul serait encore en vie...<br />

Concernant la sal<strong>le</strong>, un examen approfondi du<br />

sol (et un éventuel jet d’Esprit + Pistage ND 20,<br />

15 s’ils suivent la piste de jour) révè<strong>le</strong> <strong>le</strong> départ<br />

récent d’une petite charrette en direction de Charousse.<br />

Les traces sont plutôt fraîches (<strong>le</strong> trans-<br />

70


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

fert a eu lieu pendant que <strong>le</strong>s PJ se rendaient Chez<br />

Urbain) mais suivent un chemin détourné pour<br />

rejoindre la capita<strong>le</strong>. Visib<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s convoyeurs<br />

souhaitaient passer inaperçus.<br />

La route est assez faci<strong>le</strong> à suivre jusqu’à Charousse<br />

mais, à l’intérieur de la cité montaginoise,<br />

la piste disparaît peu à peu. Corsez <strong>le</strong>s tests de<br />

Pistage de votre groupe, au fur et à mesure qu’ils<br />

avancent dans la vil<strong>le</strong> et passent de la terre à la roche.<br />

Bientôt, la piste s’interrompt sur <strong>le</strong>s aspérités<br />

du rocher et la seu<strong>le</strong> chose que <strong>le</strong>s PJ pourront déterminer<br />

est que <strong>le</strong>s prospectus ont très certainement<br />

trouvé refuge dans une maison des quartiers<br />

riches.<br />

...et du céramiste corrompu<br />

La nuit peut aussi s’avérer propice à quelques<br />

incursions chez <strong>le</strong>s honnêtes gens. Vos héros souhaiteront<br />

donc probab<strong>le</strong>ment tirer <strong>le</strong>s choses au<br />

clair avec Urbain alors que tout <strong>le</strong> monde dort.<br />

Sa maison n’est guère diffici<strong>le</strong> à trouver, pour<br />

peu qu’on ait pris la peine d’interroger <strong>le</strong>s ouvriers<br />

au préalab<strong>le</strong>. Urbain loge un peu à l’écart du quartier<br />

commerçant dans une bâtisse à deux étages<br />

très propre. Les murs extérieurs sont couverts de<br />

mosaïque, de faïences et autres céramiques. Il est<br />

donc diffici<strong>le</strong> de se tromper dans <strong>le</strong> choix du domici<strong>le</strong>.<br />

Hormis <strong>le</strong>s protections d’usage (portes fermées<br />

à clé, vo<strong>le</strong>ts clos), il est assez faci<strong>le</strong> de pénétrer<br />

chez lui et de <strong>le</strong> surprendre dans son lit.<br />

Pris au dépourvu, Urbain pensera d’abord à des<br />

clients mécontents de ses produits et proposera de<br />

<strong>le</strong>s remplacer. Ce n’est que lorsque <strong>le</strong>s PJ mentionneront<br />

la presse à imprimer qu’il comprendra <strong>le</strong>s<br />

ennuis dans <strong>le</strong>squels il s’est fourré.<br />

Urbain est quelqu’un de fondamenta<strong>le</strong>ment vénal.<br />

Il vendrait bien son père et sa mère mais ils<br />

sont déjà morts. La seu<strong>le</strong> chose à laquel<strong>le</strong> il tienne<br />

par-dessus l’argent est sa propre vie. Non pas parce<br />

qu’el<strong>le</strong> est extraordinaire et remplie de hauts faits<br />

mais tout simp<strong>le</strong>ment parce que, comme il <strong>le</strong> dit<br />

lui-même « Quand on est mort, on dépense beaucoup<br />

moins bien ». Urbain traitera donc avec <strong>le</strong>s<br />

PJ en ayant en tête son profit personnel (tant sa vie<br />

que son argent) et mettra en scène la plus parfaite<br />

impavidité pour essayer de monnayer ce qu’il sait.<br />

Il sera en mesure de révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s mêmes informations<br />

que ci-dessus plus quelques-unes. Les tracts<br />

(près d’un millier) ont été livrés en deux endroits<br />

bien distincts. D’une part l’hôtel particulier du<br />

duc Baudouin Armand Montmorency de Saint-<br />

Julien, où une dame blanche du nom de Marie devait<br />

s’assurer de la livraison. D’autre part La Carte<br />

à jouter, un tripot de grand luxe pour nob<strong>le</strong>s en<br />

mal d’exotisme.<br />

Comme Urbain n’a jamais rendu visite au duc,<br />

il ignore tout de la structure du domici<strong>le</strong>. Quant<br />

à La Carte à jouter, il reconnaît humb<strong>le</strong>ment ne<br />

pas disposer des finances nécessaires pour la fréquenter.<br />

Un jet d’Esprit + Sincérité ND 20 révè<strong>le</strong><br />

cependant qu’il ne souhaite simp<strong>le</strong>ment pas dilapider<br />

sa fortune au jeu, même si cette dernière est<br />

colossa<strong>le</strong>.<br />

Si vos héros ne connaissent pas la Crux Occidentalis,<br />

<strong>le</strong> céramiste peut <strong>le</strong>ur apporter nombre<br />

d’informations. Gardez toujours à l’esprit qu’il<br />

cherche à mener la négociation à son avantage<br />

pour en tirer un bénéfice substantiel.<br />

Il pourra ainsi révé<strong>le</strong>r que <strong>le</strong>s prospectus ont<br />

été réalisés pour <strong>le</strong> compte de la Crux Occidentalis,<br />

une organisation menée par<br />

<strong>le</strong> duc Baudouin Armand Montmorency<br />

de Saint-Julien et ayant<br />

71


Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

des visées religieuses très prononcées. Cette caba<strong>le</strong><br />

est persuadée de pouvoir influer sur <strong>le</strong>s destinées<br />

de l’Église du Vaticine et recrute parmi <strong>le</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels<br />

et <strong>le</strong>s puissants. La seu<strong>le</strong> personne qu’il<br />

connaisse directement en lien avec cette société<br />

est Marie, la dame blanche, et cette dernière lui<br />

inspire tel<strong>le</strong>ment peur qu’il préférera mourir que<br />

de devoir servir d’entremetteur entre <strong>le</strong>s héros et<br />

el<strong>le</strong>. Urbain ne connaît que trop bien <strong>le</strong> prix de la<br />

trahison des puissants.<br />

Et ensuite ?<br />

Les deux pistes qui restent sont donc l’hôtel<br />

particulier du duc et La Carte à jouter. La résidence<br />

de Baudouin est fermement gardée par de nombreux<br />

spadassins et il devient vite clair qu’infiltrer<br />

<strong>le</strong> bâtiment relève de la gageure. Qui plus est, de<br />

nombreux mousquetaires assurent la sécurité de<br />

celui qui est, ne l’oublions pas, un des intimes de<br />

l’Empereur. Vos héros devraient donc rapidement<br />

déchanter devant l’amp<strong>le</strong>ur de la tâche. Si ce n’est<br />

pas <strong>le</strong> cas, nous vous laissons <strong>le</strong> soin de <strong>le</strong>ur opposer<br />

toute la résistance nécessaire. Ils doivent se<br />

rendre compte que, même s’ils sont des héros, certains<br />

puissants ont <strong>le</strong> bras plus long qu’eux et <strong>le</strong>s<br />

moyens de se faire respecter.<br />

Si, à l’inverse, ils décident de s’orienter vers<br />

La Carte à jouter, reportez-vous à la section « La<br />

Carte à jouter » dans l’arc 3 de ce scénario (Les<br />

moissonneurs de Ludovic Arsène). Les prospectus<br />

sont rangés à l’abri des regards indiscrets dans un<br />

bureau du deuxième étage, non loin des quartiers<br />

de Marie. Mais il ne fait nul doute que, dès qu’ils<br />

entreront dans ce lieu de loisirs, d’autres problèmes<br />

se manifesteront à eux (pour en savoir plus,<br />

reportez-vous à la section indiquée ci-dessus)...<br />

72


Schéma récapitulatif des arcs<br />

Marie face à Pierre Martin<br />

Attaque de Claudia<br />

<br />

Visite au Drakkar de Légion<br />

<br />

Exploration de la chambre<br />

<br />

Attente du capitaine Monseigneur<br />

<br />

Attaque de Marie et di<strong>le</strong>mme<br />

<br />

Renseignements sur Marie<br />

<br />

Dernière <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie<br />

<br />

Rendez-vous avec Pierre Martin<br />

La mort de<br />

Jean-Marie La Plume<br />

Aveux de La Karine<br />

<br />

Visite au cimetière de la Sérénité<br />

<br />

Enquête à la cour sur Jean-Marie La Plume<br />

<br />

Enquête à l’Église sur Jean-Marie La Plume<br />

<br />

Filature de soeur Éloïse<br />

<br />

Rencontre avec Pierre Martin<br />

<br />

Enquête sur Hubert de l’Épée<br />

<br />

Recherches auprès des mousquetaires<br />

<br />

Rencontre avec Hubert chez Urbain<br />

Les moissonneurs de<br />

Ludovic Arsène<br />

Retrouvail<strong>le</strong>s avec Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />

<br />

Escapade à La Courtisane vodacci<br />

<br />

Poursuite de Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri<br />

<br />

Recherche de Ludovic Arsène<br />

<br />

Fouil<strong>le</strong> de son domici<strong>le</strong><br />

<br />

Traque et révélations de Ludovic Arsène<br />

<br />

Visite de La Carte à jouter<br />

<br />

Rencontre d’Hubert de l’Épée<br />

<br />

Réaction de Marie<br />

Le prospectus<br />

Découverte du prospectus<br />

<br />

Enquête chez <strong>le</strong>s imprimeurs<br />

<br />

Rencontre du problème Paul Duchemin<br />

<br />

Enquête auprès des collègues de Paul<br />

<br />

Questions à Charlotte Rouet<br />

<br />

Visites Chez Urbain<br />

<br />

Quête du céramiste et des prospectus<br />

imprimés<br />

73


Chronologie<br />

Annexe 1 :<br />

Chronologie<br />

Vous trouverez ci-après la chronologie détaillée des éléments relatifs au scénario. Les différents arcs s’imbriquant<br />

<strong>le</strong>s uns <strong>le</strong>s autres, nous n’avons établi qu’une seu<strong>le</strong> chronologie, pour que <strong>le</strong> MJ dispose d’une vision<br />

d’ensemb<strong>le</strong>. Pour plus de facilité, nous avons éga<strong>le</strong>ment divisé <strong>le</strong>s périodes de temps en mois ou années, plutôt<br />

qu’en jours (sauf pour <strong>le</strong> dernier mois, bien évidemment).<br />

Il y a longtemps<br />

J-20 ans : Hubert de l’Épée est radié des mousquetaires et exilé à Dionna, en Vodacce.<br />

J-11 ans : Théus Montchauve recueil<strong>le</strong> Paul Duchemin et <strong>le</strong> forme à l’imprimerie.<br />

Il y a un an<br />

J-380 : Marie met en scène sa propre mort et infiltre <strong>le</strong>s Kreuzritter.<br />

J-377 : Le corps de Marie (en réalité celui d’une paysanne) est retrouvé déchiqueté au pied des<br />

falaises.<br />

J-358 : Apparition de Marie sur la scène publique montaginoise<br />

J-230 : Claudia tombe enceinte.<br />

Il y a 8 mois<br />

Il y a 7 mois<br />

J-200 : Claudia part pour la Vodacce et Jean-Marie monte à Charousse se rappe<strong>le</strong>r à ses<br />

mécènes.<br />

J-189 : Pierre Martin décide d’infiltrer la Crux Occidentalis et se fait muter à Charousse.<br />

74


Chronologie<br />

Il y a 6 mois<br />

J-178 : Première <strong>le</strong>ttre de Claudia envoyée aux Caprices de Lucas<br />

J-170 : Première rencontre au Drakkar de Légion entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume.<br />

Ce dernier est recruté par l’inquisiteur.<br />

J-164 : Retour d’Hubert de l’Épée à Charousse.<br />

J-160 : Premier artic<strong>le</strong> partisan de Jean-Marie La Plume dans Le Mercure de Montaigne<br />

J-159 : Après avoir constaté la vio<strong>le</strong>nce d’Hubert, <strong>le</strong> duc Baudouin l’engage pour seconder sa<br />

pupil<strong>le</strong>, Marie.<br />

J-157 : Première <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie envoyée à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />

J-156 : Deuxième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie. Les deux hommes discutent de<br />

l’artic<strong>le</strong> de Jean-Marie et des suites à lui donner.<br />

J-152 : Premier artic<strong>le</strong> de Jean-Marie dans L’Aube<br />

Il y a 5 mois<br />

J-149 : Marie recrute Paul Duchemin chez Montchauve et Montpelé. El<strong>le</strong> tombe sur des<br />

épreuves en placard de La Voix de son maître et s’intéresse à une reprise de l’artic<strong>le</strong> de<br />

Jean-Marie La Plume, initia<strong>le</strong>ment paru dans Le Mercure de Montaigne.<br />

J-147 : Parution de La Voix de son maître avec la reprise de l’artic<strong>le</strong> du Mercure de Montaigne.<br />

J-145 : Premier duel d’Hubert de l’Épée à Charousse consigné à la guilde des spadassins.<br />

J-138 : Deuxième artic<strong>le</strong> de Jean-Marie dans Le Mercure de Montaigne<br />

J-133 : Troisième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume. Les deux hommes<br />

conviennent de ne pas s’en tenir à la presse écrite mais éga<strong>le</strong>ment de participer à des<br />

débats d’idées pour bien se faire entendre.<br />

J-131 : Deuxième <strong>le</strong>ttre de Claudia adressée aux Caprices de Lucas<br />

J-126 : Débat animé de Jean-Marie La Plume au cabinet des réprouvés. Y participent des<br />

membres de la Crux Occidentalis.<br />

Il y a 4 mois<br />

J-119 : Quatrième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume. Ce dernier s’étant<br />

publiquement exposé au cabinet des réprouvés, <strong>le</strong>s discussions ont désormais lieu dans<br />

la chambre 28.<br />

J-115 : Troisième artic<strong>le</strong> dans Le Mercure de Montaigne<br />

J-114 : Premier vrai travail de Paul pour la Crux Occidentalis avec la reprise des textes de Jean-<br />

Marie dans La Vérité cachée, <strong>le</strong> journal de propagande de la caba<strong>le</strong>.<br />

J-111 : Deuxième artic<strong>le</strong> dans L’Aube<br />

J-109 : Deuxième <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie envoyée à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />

J-108 : Premier artic<strong>le</strong> (inédit) de Jean-Marie dans La Voix de son maître<br />

J-106 : La Crux Occidentalis se manifeste ouvertement à Jean-Marie La Plume.<br />

75


Chronologie<br />

Cinquième et dernière rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie, au cours de<br />

laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s deux hommes conviennent de communiquer par <strong>le</strong> service de courrier du<br />

Drakkar de Légion.<br />

J-90 : Première apparition du capitaine Monseigneur au Drakkar de Légion<br />

Il y a 3 mois<br />

J-89 : Troisième <strong>le</strong>ttre de Claudia envoyée aux Caprices de Lucas<br />

J-88 : Deuxième artic<strong>le</strong> dans La Voix de son maître. Sous couvert d’histoire des Prophètes,<br />

Jean-Marie remet en cause <strong>le</strong>s faits historiques. Les propos sont moins viru<strong>le</strong>nts mais<br />

plus insidieux.<br />

J-85 : Rencontre entre <strong>le</strong> duc et Jean-Marie. Ce dernier lui présente son projet de roman à<br />

l’eau de rose vantant <strong>le</strong>s idéaux de la Crux Occidentalis.<br />

J-83 : Premier épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète, roman à l’eau de rose de Jean-Marie La<br />

Plume dans Les Confessions du boudoir.<br />

J-76 : Deuxième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />

J-69 : Troisième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />

J-65 : Troisième <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie à Claudia<br />

J-62 : Quatrième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />

Il y a 2 mois<br />

J-56 : Lors de sa <strong>le</strong>cture du cinquième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète, Jean-Marie surprend<br />

la conversation entre <strong>le</strong> duc et l’Empereur. Il décide de cacher ce secret sur<br />

Monseigneur.<br />

J-53 : Le tatouage de Monseigneur a retardé <strong>le</strong> rendu du texte. Les Confessions du boudoir<br />

paraissent avec deux jours de retard mais disposent d’un cinquième épisode augmenté.<br />

J-48 : Sixième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète. Fin du premier cyc<strong>le</strong>.<br />

J-46 : Deuxième apparition du capitaine Monseigneur<br />

J-45 : Doutes de Marie à l’égard de Jean-Marie. El<strong>le</strong> essaye d’obtenir des informations mais<br />

sans succès. Jean-Marie prend conscience de la fragilité de sa position.<br />

J-43 : Quatrième <strong>le</strong>ttre de Claudia à Jean-Marie<br />

J-42 : Harassé par <strong>le</strong> travail que lui demande Marie, Paul Duchemin ne parvient plus à mener<br />

de front son travail chez Montchauve et Montpelé et Chez Urbain.<br />

J-41 : Quatrième <strong>le</strong>ttre, apeurée, de Jean-Marie adressée à l’î<strong>le</strong> Falisci. Il craint pour sa vie et<br />

conjure sa femme de venir <strong>le</strong> voir.<br />

J-40 : Deuxième travail de Paul avec la publication du De Thei operae, sous <strong>le</strong> nom de Hans<br />

Lauberig.<br />

Le mois dernier<br />

J-31 : Troisième artic<strong>le</strong> dans L’Aube, reprenant <strong>le</strong>s thèses développées dans La Voix de son<br />

76


Chronologie<br />

maître. L’artic<strong>le</strong> s’intéresse cette fois-ci au Deuxième Prophète et à l’un de ses suivants,<br />

Belonius. Les propos sont tout aussi pernicieux que dans La Voix de son maître.<br />

J-30 : Jean-Marie remet <strong>le</strong> De Thei Operae à Ludovic Arsène, qui embrasse la cause défendue<br />

par l’auteur.<br />

J-23 : Ludovic envisage de devenir un sorcier artificiel et se renseigne sur la nature de la<br />

sorcel<strong>le</strong>rie.<br />

J-22 : Troisième apparition du capitaine Monseigneur<br />

J-19 : Claudia reçoit <strong>le</strong> courrier apeuré de son mari et se met en route pour Charousse.<br />

J-17 : Ludovic se renseigne sur <strong>le</strong>s pouvoirs de différents nob<strong>le</strong>s et arrête son choix sur trois<br />

d’entre eux, dont Emmanuel.<br />

J-15 : Marie intercepte un courrier de Jean-Marie pour Le Drakkar de Légion. Son contenu<br />

étant obscur, el<strong>le</strong> décide de remonter la piste.<br />

J-13 : Quatrième apparition du capitaine Monseigneur. Pierre Martin déjoue la filature de<br />

Marie et décide de ne pas récupérer <strong>le</strong> pli de suite.<br />

J-12 : Marie espionne la demeure du capitaine Monseigneur. Pierre Martin se fait discret.<br />

J-6 : Après 6 jours de planque infructueuse, la dame blanche abandonne ses recherches et<br />

décide de confondre Jean-Marie.<br />

J-5 : Ludovic engage <strong>le</strong>s « moissonneuses »Va<strong>le</strong>ntina La Cavallieri, Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-<br />

Roses et Nathalie Colcarmin.<br />

J-4 : Marie se rend aux Caprices de Lucas pour y recueillir des informations sur Jean-Marie.<br />

Ne trouvant rien, el<strong>le</strong> décide d’employer la manière forte et incendie Les Caprices de<br />

Lucas.<br />

J-3 : Marie fait emprisonner Jean-Marie et commence à <strong>le</strong> soumettre à la Question.<br />

J-2 : Impression du prospectus de la Crux Occidentalis<br />

J-1 : Au matin, la dame blanche confie Jean-Marie aux bons soins d’Hubert de l’Épée.<br />

Dans la nuit, meurtre de Jean-Marie dans <strong>le</strong> cimetière de la Sérénité.<br />

Le jour J<br />

J :<br />

Au matin, <strong>le</strong> « duel » de Hubert et Jean-Marie est consigné à la guilde des spadassins.<br />

Arrivée des PJ à Charousse. Sauvetage de Claudia.<br />

Le futur<br />

J+1 : La Karine demande l’aide d’un PJ.<br />

Un des PJ retrouve Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>.<br />

Cinquième apparition du capitaine Monseigneur<br />

Dans la nuit, duel des dames blanches (Marie et Claudia)<br />

J+2 : Au matin, <strong>le</strong> corps d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> est retrouvé. Va<strong>le</strong>ntina remet <strong>le</strong> cordial à<br />

Ludovic, qui <strong>le</strong> boit. Effets indésirab<strong>le</strong>s de la potion.<br />

J+3 : Mitan de la nouvel<strong>le</strong> lune, où Claudia devait retrouver son mari<br />

Au soir, <strong>le</strong>s effets du cordial s’estompent et Ludovic rentre chez lui tout chamboulé.<br />

J+4 : Démantè<strong>le</strong>ment de l’imprimerie clandestine. Les pièces serviront à<br />

fondre des armes pour la guerre en Castil<strong>le</strong>.<br />

J+8 : Ludovic reprend ses recherches pour améliorer <strong>le</strong> cordial.<br />

77


Caractéristiques techniques<br />

Annexe 2 :<br />

Caractéristiques techniques<br />

Claudia Sangiovese<br />

(héros)<br />

Traits<br />

Gaillardise 2<br />

Dextérité 3<br />

Esprit 4<br />

Détermination 3<br />

Panache 4<br />

Note : Ces traits tiennent compte de la grossesse<br />

de Claudia et de la fatigue correspondante.<br />

En temps normal, tous ses traits (à l’exception de<br />

l’Esprit) disposent d’un rang en plus.<br />

Avantages<br />

Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />

Nob<strong>le</strong><br />

Polyglotte : montaginois (L/É), théan (L/É),<br />

vodacci (L/É)<br />

Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />

de vos dés d’action.<br />

Éco<strong>le</strong> de Bernouilli (compagnon)<br />

Corps à corps (escrime) 3, Coup puissant (escrime)<br />

3, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Bernouilli) 3,<br />

Fente en avant (escrime) 4<br />

Apprenti : Ajoutez votre niveau de maîtrise à<br />

votre ND pour être touché.<br />

Compagnon : Vous avez appris une manœuvre<br />

au sabre connue sous <strong>le</strong> nom de flèche. Vous<br />

pointez l’extrémité de votre sabre à la tête de votre<br />

adversaire puis courez, bondissez ou sautez dans<br />

sa direction. Il vous suffit d’effectuer une Fente en<br />

avant, comme à l’accoutumée, mais vous pouvez<br />

alors renoncer à un certain nombre de vos dés<br />

d’action. Pour chaque dé d’action que vous mettez<br />

de côté, lancez un dé de plus au jet de dommages<br />

et augmentez <strong>le</strong> ND de la défense active contre<br />

cette attaque de 5 points. De plus, vos bottes sont<br />

désormais parfaitement réglées et vous recevez<br />

gratuitement un rang supplémentaire dans la<br />

compétence Fente en avant lorsque vous devenez<br />

compagnon.<br />

Note : D’après <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s, un spadassin n’est compagnon<br />

dans son éco<strong>le</strong> que si ses compétences de spadassin<br />

sont au rang 4. Cette règ<strong>le</strong> a été revue à la baisse, à la<br />

fois pour permettre aux héros de devenir compagnons<br />

plus rapidement et pour baliser de manière plus logique<br />

<strong>le</strong>s étapes de la progression.<br />

Entraînements<br />

Athlétisme : Amortir une chute 2, Course de<br />

vitesse 3, Escalade 2, Jeu de jambes 5, Lancer 2,<br />

Roulé-boulé 4, Sauter 3<br />

Cavalier : Équitation 3<br />

Escrime : Attaque (escrime) 5, Parade (escrime)<br />

5<br />

Pugilat : Attaque (pugilat) 3, Direct 3, Jeu de<br />

jambes 5<br />

78


Caractéristiques techniques<br />

Métiers<br />

Artiste : Chant 2, Création littéraire 2<br />

Bate<strong>le</strong>ur: Chant 2, Comportementalisme 2,<br />

Danse 2, Éloquence 1<br />

Courtisan : Danse 2, Éloquence 1, Étiquette 3,<br />

Intrigant 2, Jouer 2, Mode 2, Politique 3, Séduction<br />

2, Sincérité 2<br />

Érudit : Histoire 1, Mathématiques 1, Philosophie<br />

1, Recherches 1<br />

Marchand : Calligraphe 3, Jenny 1, Marchandage<br />

2<br />

Marin : Connaissance de la mer 1, Connaissance<br />

des nœuds 1, Équilibre 2, Escalade 2, Gréer<br />

1, Sauter 3<br />

Claudia Sangiovese : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (escrime) 8g3 - - 4g2<br />

Attaque (pugilat) 6g3 - - 2g1<br />

Corps à corps (escrime) 6g3 - - 2g1<br />

Coup puissant (escrime) 6g3 - - 4g2<br />

Direct 6g3 - - 2g1<br />

Fente en avant (escrime) 7g3 - 6g2<br />

Course de vitesse - 22 7g4 -<br />

Équitation - 22 7g4 -<br />

Équilibre - 17 6g4 -<br />

Escalade - 17 6g4 -<br />

Jeu de jambes - 32 9g4 -<br />

Parade (escrime) - 32 9g4 -<br />

Roulé-boulé - 27 8g4 -<br />

Sauter - 22 7g4 -<br />

Corps à corps (Escrime) : Si l’attaque porte, vous n’infligez que 0g1 dé de dommages en attaque,<br />

mais votre adversaire tombe à terre.<br />

Coup puissant (Escrime) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire<br />

augmentations, votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />

Direct : Vous portez deux attaques en un seul jet mais <strong>le</strong> ND pour être touché de votre adversaire<br />

augmente de 10.<br />

Fente en avant (Escrime) : Si <strong>le</strong> coup porte, vous lancez (sans <strong>le</strong>s garder) deux dés de dommages<br />

supplémentaires. En contrepartie, votre ND passe à 5 pour cette phase et vous ne pouvez pas utiliser<br />

de défense active jusqu’à la fin de cette phase.<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ......................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

79


Caractéristiques techniques<br />

Conseil d’interprétation<br />

Timide et renfermée, vous accordez diffici<strong>le</strong>ment<br />

votre confiance. Vous avez cependant<br />

conscience des limites de votre grossesse et vous<br />

montrez courtoise auprès de ceux qui vous aident.<br />

Vous avez l’habitude d’être en retrait mais, lorsque<br />

vous par<strong>le</strong>z, c’est pour énoncer clairement votre<br />

vérité. Vous êtes capab<strong>le</strong> de vous faire respecter,<br />

par la force si besoin, mais n’utilisez ce moyen<br />

qu’en dernier recours.<br />

En tant que MJ, baissez <strong>le</strong>s yeux et par<strong>le</strong>z d’une<br />

voix douce, presque un murmure.<br />

Marie Montmorency<br />

de Saint-Julien (vilain)<br />

Traits<br />

Gaillardise 3<br />

Dextérité 5<br />

Esprit 3<br />

Détermination 4<br />

Panache 4<br />

Arcane<br />

Impitoyab<strong>le</strong> : Vous pouvez activer ce don pour<br />

choquer <strong>le</strong>s ennemis du vilain. Ce dernier doit<br />

tout d’abord accomplir un acte purement mauvais<br />

qui soit susceptib<strong>le</strong> de choquer. Puis vous faites<br />

un jet d’Intimider (jet opposé de Détermination)<br />

contre chaque joueur incarnant un héros témoin<br />

de cet acte. Ceux que vous avez réussi à Intimider<br />

seront affectés par <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de surprise pour la<br />

durée du tour.<br />

Règ<strong>le</strong>s de la surprise : Lorsque votre personnage<br />

tente de surprendre un individu ou<br />

de lui tendre une embuscade, vous<br />

devez effectuer un jet d’opposition<br />

de Dextérité + Déplacement si<strong>le</strong>ncieux ou Guetapens<br />

contre Esprit + Guet-apens de votre cib<strong>le</strong>. Si<br />

vous remportez l’opposition, el<strong>le</strong> est surprise durant<br />

un tour.<br />

Une victime de la surprise voit sa défense passive<br />

tomber à 5. De plus, el<strong>le</strong> ne peut utiliser aucune action,<br />

pas même une interruption. El<strong>le</strong> peut cependant mettre<br />

en réserve toute action qu’el<strong>le</strong> aurait pu autrement<br />

effectuer. Si cela est possib<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> l’utilisera lorsqu’el<strong>le</strong><br />

ne sera plus surprise.<br />

Un personnage ne peut bénéficier de l’effet de surprise<br />

que s’il parvient à s’approcher de sa cib<strong>le</strong> sans<br />

être repéré.<br />

Avantages<br />

Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />

Beauté du diab<strong>le</strong> : +2g0 aux tentatives de séduction<br />

Gauchère : +1g0 si vous attaquez avec la main<br />

gauche<br />

Lame d’ombre : Vous pouvez faire sortir ou<br />

disparaître une lame d’ombre de votre main sans<br />

dépenser d’action. Ce sty<strong>le</strong>t (couteau, 0g2 dommages,<br />

+1 dé lancé au jet d’attaque) inflige des dégâts<br />

normaux. Il ne laisse aucune b<strong>le</strong>ssure visib<strong>le</strong><br />

et ignore <strong>le</strong>s objets non vivants.<br />

Nob<strong>le</strong><br />

Polyglotte : castillian (L/É), eisenör (L/É),<br />

montaginois (L/É), théan (L/É), vodacci (L/É)<br />

Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />

de vos dés d’action.<br />

Éco<strong>le</strong> de Mortis (compagnon)<br />

Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) 5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses<br />

(Mortis) 4, Lancer (couteau) 4, Riposte<br />

(couteau) 5<br />

Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />

et une augmentation gratuite si vous attaquez<br />

avec un sty<strong>le</strong>t.<br />

Compagnon : Si vous utilisez des augmentations<br />

pour frapper un adversaire surpris, chacune<br />

confère 1g1 dommages supplémentaires au lieu<br />

des 1g0 habituels.<br />

80


Caractéristiques techniques<br />

Marie Montmorency de Saint-Julien : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (armes à feu) 8g5 - - 4g3<br />

Attaque (combat de rue) 9g5 - - 5g2<br />

Attaque (couteau) 10g6* - - 4g2<br />

Attaque (escrime) 9g5 - - 5g2<br />

Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) 10g6* - - 4g2<br />

Lancer (couteau) 10g5 - - 4g2<br />

Coup puissant (couteau) 10g6* - -<br />

Course de vitesse - 20 6g3 -<br />

Doub<strong>le</strong> parade (couteau) - 30 8g3 -<br />

Escalade - 25 7g3 -<br />

Jeu de jambes - 25 7g3 -<br />

Parade (couteau) - 30 8g3 -<br />

Parade (escrime) - 20 6g3 -<br />

Riposte (couteau) Spécial Spécial Spécial Spécial<br />

*10g7 avec la lame d’ombre<br />

Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) : Vous pouvez porter deux attaques mais <strong>le</strong> ND de votre adversaire<br />

augmente de 10.<br />

Riposte (couteau) : Si vous réussissez une défense active, vous pouvez riposter avec rang de<br />

parade/2 dés (arrondi à l’inférieur) pour la défense active et rang d’attaque/2 (arrondi à l’inférieur)<br />

pour la contre-attaque. Chaque rang de riposte permet d’ajouter un dé à l’une ou l’autre.<br />

Coup puissant (couteau) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire<br />

augmentations, votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />

Doub<strong>le</strong> parade (couteau) : Si vous réussissez votre défense active, vous bénéficiez d’un dé d’héroïsme<br />

que vous pourrez utiliser pendant 5 phases. S’il n’est pas utilisé à la fin du tour, il est perdu.<br />

Équipement spécial<br />

Lame d’ombre : Vous pouvez faire sortir une lame d’ombre de votre main, sans dépenser d’action.<br />

Une tel<strong>le</strong> lame est un sty<strong>le</strong>t (couteau, 0g2 dommages, +1g0 à tous <strong>le</strong>s jets d’attaque) composé d’ombre<br />

qui inflige des dommages normaux. Toutefois, il ne laisse derrière lui aucune b<strong>le</strong>ssure visib<strong>le</strong> et<br />

vous pouvez <strong>le</strong> dissiper quand vous <strong>le</strong> souhaitez, sans dépenser d’action. La lame d’ombre traverse<br />

<strong>le</strong>s objets non vivants. Cela signifie qu’une armure n’est d’aucune utilité et qu’on ne peut la parer.<br />

Cependant, cela signifie éga<strong>le</strong>ment qu’il est impossib<strong>le</strong> de parer avec une lame d’ombre. La lame<br />

d’ombre disparaît et ne peut être rappelée avant une heure si on expose ne serait-ce qu’un centimètre<br />

à la lumière du so<strong>le</strong>il. Tout ce qui révoque la sorcel<strong>le</strong>rie est à même d’affecter la lame d’ombre et el<strong>le</strong><br />

ne peut être lancée comme un poignard.<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ........................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Pour plus d’informations, cf. Le Collège invisib<strong>le</strong> pp. 141-142.<br />

81


Caractéristiques techniques<br />

Éco<strong>le</strong> de Boucher (maîtresse)<br />

Coup puissant (couteau) 5, Doub<strong>le</strong> parade<br />

(couteau) 5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Boucher) 5,<br />

Riposte (couteau) 5<br />

Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />

et ajoutez la phase actuel<strong>le</strong> à votre initiative<br />

tota<strong>le</strong> quand vous tenez un couteau dans une main<br />

(+6 en phase 6).<br />

Compagnon : Lorsque vous maniez un couteau<br />

dans chaque main, vos adversaires doivent<br />

utiliser deux augmentations pour <strong>le</strong>ur défense active<br />

contre vous.<br />

Maître : Vous pouvez déchaîner une volée de<br />

coups contre un adversaire à la fois. Vous utilisez<br />

une augmentation lors de votre première attaque<br />

mais n’en tirez aucun avantage. Si vous franchissez<br />

la défense passive de la cib<strong>le</strong> (et même si el<strong>le</strong><br />

réussit sa défense active), vous bénéficiez d’une<br />

deuxième attaque sur cette même cib<strong>le</strong>, cette foisci<br />

en utilisant deux augmentations (qui ne vous<br />

rapportent toujours rien). Vous continuez ainsi,<br />

en utilisant chaque fois une augmentation supplémentaire<br />

jusqu’à ce que vous ne passiez plus la<br />

défense passive de la cib<strong>le</strong>. On procède à un jet<br />

de b<strong>le</strong>ssures et un jet de dommages pour chaque<br />

attaque réussie.<br />

Éco<strong>le</strong> de sorcel<strong>le</strong>rie de Nacht<br />

Vous pouvez vous déplacer d’un endroit à un<br />

autre en passant à travers <strong>le</strong>s ombres. En passant<br />

dans une ombre, vous pénétrez dans <strong>le</strong>s Contrées<br />

Obscures et vous y déplacez de la même manière<br />

que dans <strong>le</strong> monde réel. Puis vous ressortez par<br />

l’ombre que vous avez choisie. Il vous faut une action<br />

pour entrer dans une ombre et une seconde<br />

pour en sortir d’une autre. Si vous attaquez de la<br />

sorte, vous bénéficiez d’une augmentation gratuite<br />

à votre jet d’Esprit + Guet-apens.<br />

Entraînements<br />

Armes à feu : Attaque (armes à feu) 3<br />

Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 4,<br />

Jeu de jambes 4, Lancer 3, Pas de côté 4<br />

Combat de rue : Attaque (combat de rue) 4<br />

Couteau : Attaque (couteau) 5, Lancer (couteau)<br />

4, Parade (couteau) 5<br />

Escrime : Attaque (escrime) 3, Parade (escrime)<br />

3<br />

Métiers<br />

Bate<strong>le</strong>ur : Chant 3, Comédie 4, Danse 4, Éloquence<br />

3<br />

Courtisan : Danse 4, Éloquence 3, Étiquette 4,<br />

Mode 3, Séduction 4<br />

Criminel : Charlatanisme 1, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />

4, Filature 4, Parier 2<br />

Conseil d’interprétation<br />

Vous considérez <strong>le</strong> duc comme un second père<br />

et lui êtes loya<strong>le</strong> au-delà de tout. Vous êtes imperméab<strong>le</strong><br />

à toute forme d’émotion, sauf envers<br />

lui. Froide, vous par<strong>le</strong>z peu et par mots choisis. La<br />

concision et l’efficacité sont vos maîtres mots.<br />

Pierre Martin Montansier de<br />

Carvillac (vilain)<br />

Traits<br />

Gaillardise 4<br />

Dextérité 4<br />

Esprit 3<br />

Détermination 3<br />

Panache 4<br />

82


Caractéristiques techniques<br />

Arcane<br />

Cruel : Le joueur peut activer ce défaut pour<br />

qu’un des hommes de main du vilain, écœuré par<br />

la façon dont il <strong>le</strong> traite, <strong>le</strong> trahisse. Ce ne sera<br />

peut-être pas tout de suite mais il <strong>le</strong> trahira dès<br />

que l’occasion se présentera. Si <strong>le</strong> vilain venait à<br />

<strong>le</strong> découvrir, il tuerait l’homme de main sur-<strong>le</strong>champ.<br />

Pierre Martin Montansier de Carvillac : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (armes à feu) 9g4 - - 4g3<br />

Attaque (combat de rue) 8g4 - - 4g1<br />

Attaque (couteau) 8g4 - - 5g2<br />

Attaque (escrime) 10g4+2 - - 6g2+2<br />

Coup fourré (escrime) 9g3+2 - - 7g2+2<br />

Feinte (escrime) 10g4+2 - - 6g2+2<br />

Course de vitesse - 20 6g3 -<br />

Doub<strong>le</strong> parade (cout./escr.) - 32 8g3+2 -<br />

Escalade - 20 6g3 -<br />

Jeu de jambes - 25 7g3 -<br />

Parade (couteau) - 30 8g3+5 -<br />

Parade (escrime) - 27 7g3+2 -<br />

Coup fourré (escrime) : Lorsqu’un adversaire vous attaque, vous pouvez dépenser une action de<br />

réserve ou en cours (mais pas une interruption) pour réaliser un coup fourré. Effectuez un jet d’Esprit<br />

+ Coup fourré en guise de jet d’attaque contre votre assaillant. Si vous touchez, vous infligez<br />

3g2 dés de dommages. Si votre adversaire reçoit ainsi une b<strong>le</strong>ssure grave, l’attaque qu’il était sur <strong>le</strong><br />

point d’effectuer est tout bonnement annulée.<br />

Feinte (escrime) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire augmentations,<br />

votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />

Doub<strong>le</strong> parade (couteau/escrime) : Si vous réussissez votre défense active, vous bénéficiez d’un<br />

dé d’héroïsme que vous pourrez utiliser pendant 5 phases. S’il n’est pas utilisé à la fin du tour, il est<br />

perdu.<br />

Équipement spécial<br />

Lame de Soldano : +2 à tous <strong>le</strong>s jets la mettant en œuvre (attaques, parades, b<strong>le</strong>ssures et tout jet<br />

re<strong>le</strong>vant de la compétence Escrime)<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : .......................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Pour plus d’informations, cf. Le Collège invisib<strong>le</strong> pp. 143-144.<br />

83 83


Caractéristiques techniques<br />

Avantages<br />

Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />

Dur à cuire : +1g1 aux jets de b<strong>le</strong>ssure<br />

Éducation castilliane<br />

Foi<br />

Gaucher : +1g0 si vous attaquez avec la main<br />

gauche<br />

Nob<strong>le</strong><br />

Polyglotte : castillian (L/É), eisenör, montaginois<br />

(L/É), théan (L/É), vodacci (L/É)<br />

Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />

de vos dés d’action.<br />

Scélérat<br />

Séduisant (Plus séduisant que la moyenne) :<br />

+1g0 à tous <strong>le</strong>s jets sociaux<br />

Université<br />

Éco<strong>le</strong> de Villanova (maître)<br />

Coup fourré (Escrime) 5, Doub<strong>le</strong> parade (couteau/escrime)<br />

5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Villanova)<br />

5, Feinte (escrime) 5<br />

Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />

si vous utilisez un poignard et une augmentation<br />

gratuite lorsque vous utilisez Parade (couteau).<br />

Compagnon : +1 rang en Feinte.<br />

Maître : Vous pouvez baisser votre ND pour<br />

être touché par tranches de 5 points, jusqu’à un<br />

minimum de 5. Si on vous attaque et que vous<br />

exécutez un Coup fourré, celui-ci bénéficie d’une<br />

augmentation gratuite par tranche de 5 points<br />

susmentionnée.<br />

Entraînements<br />

Armes à feu : Attaque (armes à feu) 5<br />

Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 3,<br />

Jeu de jambes 4, Lancer 3, Pas de côté 4<br />

Combat de rue : Attaque (combat de rue) 3<br />

Couteau : Attaque (couteau) 4,<br />

Parade (couteau) 5<br />

Escrime : Attaque (escrime) 5, Parade (escrime)<br />

4<br />

Métiers<br />

Courtisan : Danse 3, Éloquence 3, Étiquette 3,<br />

Mode 3, Séduction 4<br />

Criminel : Charlatanisme 1, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />

4, Filature 4, Parier 2<br />

Conseil d’interprétation<br />

Calme et sympathique, vous êtes ouvert à<br />

la discussion. Intelligent et cultivé, vous brû<strong>le</strong>z<br />

néanmoins de haine pour <strong>le</strong>s sorciers. Habituel<strong>le</strong>ment,<br />

la mort d’hommes de main importe peu<br />

mais Jean-Marie s’est tel<strong>le</strong>ment investi dans votre<br />

mission que vous vous sentez un peu redevab<strong>le</strong> envers<br />

lui. Vous n’agissez néanmoins qu’avec extrême<br />

prudence et sans prendre aucun risque.<br />

En tant que MJ, jaugez <strong>le</strong>s autres avec intérêt.<br />

Jetez des coups d’œil rapides et sûrs dans votre dos<br />

Par<strong>le</strong>z <strong>le</strong>ntement et distinctement. Ne révé<strong>le</strong>z pas<br />

votre lien avec l’Inquisition.<br />

Hubert de l’Épée<br />

(homme de main)<br />

Traits<br />

Gaillardise 3<br />

Dextérité 4<br />

Esprit 2<br />

Détermination 4<br />

Panache 3<br />

Arcane<br />

Cruel : Le joueur peut activer ce défaut pour qu’un<br />

des hommes de main du vilain, écœuré par la façon<br />

dont il <strong>le</strong> traite, <strong>le</strong> trahisse. Ce ne sera peut-être pas<br />

tout de suite mais il <strong>le</strong> trahira dès que l’occasion se pré-<br />

84


Caractéristiques techniques<br />

Hubert de l’Épée : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (arme improvisée) 6g4 - - Spécial<br />

Attaque (armes à feu) 6g4 - - 4g3<br />

Attaque (combat de rue) 7g4 - - 3g1<br />

Attaque (escrime) 8g4 - - 5g2<br />

Coup à la gorge 6g4 - - Spécial<br />

Coup aux yeux 6g4 - - 3g1<br />

Course de vitesse - 20 5g2 -<br />

Escalade - 20 5g2 -<br />

Jeu de jambes - 20 5g2 -<br />

Parade (escrime) - 20 5g2 -<br />

Coup à la gorge : Le ND pour toucher l’adversaire augmente de 15 mais, si vous touchez, vous infligez<br />

automatiquement une b<strong>le</strong>ssure grave.<br />

Coup aux yeux : Vous tentez d’aveug<strong>le</strong>r l’adversaire. Si l’attaque porte, vous n’infligez que 3g1 de<br />

dommages mais <strong>le</strong> prochain dé d’action de votre adversaire est décalé de 1, plus 1 par augmentation.<br />

S’il dépasse 10, il est perdu.<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : .......................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

sentera. Si <strong>le</strong> vilain venait à <strong>le</strong> découvrir, il tuerait<br />

l’homme de main sur-<strong>le</strong>-champ.<br />

Avantages<br />

Appartenance (guilde des spadassins)<br />

Dur à cuire : +1g1 aux jets de b<strong>le</strong>ssure<br />

Polyglotte : montaginois (L/É), théan (L/É),<br />

vodacci (L/É)<br />

Entraînements<br />

Armes à feu : Attaque (armes à feu) 2<br />

Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 3,<br />

Jeu de jambes 3, Lancer 3<br />

Combat de rue : Attaque (arme improvisée)<br />

2, Attaque (combat de rue) 3, Coup aux yeux 2,<br />

Coup à la gorge 2<br />

Commandement : Commander 1, Guet-apens<br />

3, Stratégie 2, Tactique 2<br />

Escrime : Attaque (escrime) 4, Parade (escrime)<br />

3<br />

Métiers<br />

Courtisan : Danse 1, Éloquence 1, Étiquette 1,<br />

Mode 1, Séduction 1<br />

Criminel : Charlatanisme 1, Débrouillardise 2,<br />

Déplacement si<strong>le</strong>ncieux 3, Filature 3, Guet-apens<br />

3<br />

Espion : Corruption 2, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />

3, Filature 3, Interrogatoire 4<br />

Malandrin : Connaissance des bas-fonds 2,<br />

Contact 3, Débrouillardise 2, Orientation citadine<br />

2<br />

Conseil d’interprétation<br />

Vous êtes arrogant et suffisant.<br />

Toisez <strong>le</strong>s héros de haut car<br />

85


Caractéristiques techniques<br />

vous vous savez protégé par <strong>le</strong> duc et Marie. Sûr<br />

de vous, vous ne vous faites discret qu’à la mention<br />

des mousquetaires. Mais si votre interlocuteur<br />

vous prouve qu’il vous surpasse de loin, vous<br />

<strong>le</strong> reconnaissez alors comme digne d’intérêt et lui<br />

témoignez un respect proche de l’obséquiosité.<br />

Autres PNJ<br />

Les PNJ détaillés ci-dessous n’interviendront<br />

norma<strong>le</strong>ment que socia<strong>le</strong>ment avec vos héros.<br />

Nous ne vous fournissons donc pas de données<br />

chiffrées mais simp<strong>le</strong>ment des conseils d’interprétation.<br />

La Karine<br />

D’ordinaire femme au verbe fort et haut, maternel<strong>le</strong><br />

et forte en gueu<strong>le</strong>, vous êtes hantée par<br />

la scène atroce vue dans <strong>le</strong> cimetière et n’êtes plus<br />

que l’ombre de vous-même. Vous sombrez peu<br />

à peu dans la paranoïa et accueil<strong>le</strong>rez comme <strong>le</strong><br />

Messie toute aide extérieure.<br />

En tant que MJ, baissez la tête et regardez tout<br />

<strong>le</strong> monde par en dessous. comme si vous quêtiez<br />

l’approbation de votre auditoire.<br />

Ludovic Arsène<br />

Vous êtes un illuminé. Vous courez après la<br />

sorcel<strong>le</strong>rie et êtes persuadé d’avoir trouvé <strong>le</strong> bon<br />

moyen. Même si vous tentez de donner <strong>le</strong> change,<br />

votre nature extatique reprend immanquab<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong> dessus. Seu<strong>le</strong> la fréquentation de la nob<strong>le</strong>sse<br />

vous permet de calmer ces ardeurs.<br />

En tant que MJ, <strong>le</strong>vez-vous et par<strong>le</strong>z en faisant<br />

de grands gestes. Si vous renversez quelque chose<br />

sur la tab<strong>le</strong>, c’est encore mieux. Vous pouvez aussi<br />

faire <strong>le</strong>s cent pas, comme si vous étiez possédé.<br />

Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri<br />

Vous êtes bel<strong>le</strong>, votre beauté<br />

vous donne du pouvoir, vous <strong>le</strong><br />

savez. Même à moitié noyée,<br />

jouez de vos atours, décochez une<br />

œillade, une allusion sexy... Séduire,<br />

c’est survivre !<br />

Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />

Vous êtes un baroudeur, un<br />

vrai. Vous avez vogué sur toutes<br />

<strong>le</strong>s mers et traversé nombre de<br />

royaumes. Enfin, ça, c’est ce que<br />

vous faites croire.<br />

Votre anémie vous empêche<br />

d’être trop héroïque et vous buvez<br />

<strong>le</strong>s exploits qu’on vous raconte, pour vous <strong>le</strong>s approprier<br />

plus tard.<br />

En tant que MJ, adoptez une attitude désinvolte,<br />

comme si vous vous balanciez sur une chaise.<br />

Écoutez distraitement ce que vous racontent<br />

<strong>le</strong>s autres, l’air faussement blasé.<br />

Paul Duchemin<br />

Vous êtes jeune, fougueux et<br />

un peu perdu. Vous avez mis <strong>le</strong><br />

doigt dans une machination qui<br />

vous dépasse mais vous êtes trop<br />

fier pour vraiment demander de<br />

l’aide. Que penseraient <strong>le</strong>s gens<br />

s’ils savaient que vous êtes sous la<br />

coupe d’une femme ?<br />

En tant que MJ, adoptez un visage fermé et<br />

boudeur. La colère bout en vous et vous aboyez<br />

après ceux qui se montrent trop entreprenants.<br />

Élianore Tastemestre<br />

Vous êtes très pieuse et faites aveuglément<br />

confiance au c<strong>le</strong>rgé de Théus. Vous ne comprenez<br />

pas pourquoi on vous a demandé de venir au<br />

86


Caractéristiques techniques<br />

Drakkar de Légion mais vous <strong>le</strong> faites du mieux que<br />

vous pouvez. Seu<strong>le</strong>ment, vous paniquez à la moindre<br />

contrariété et ne trouvez un peu de réconfort<br />

que dans la nourriture.<br />

En tant que MJ, jetez des regards affolés autour<br />

de vous et ayez toujours un morceau de nourriture<br />

à la main.<br />

Sœur Éloïse Vendredi<br />

Gardez une attitude modeste : yeux baissés,<br />

mains dans <strong>le</strong>s manches, paro<strong>le</strong> rare... Mais quand<br />

vous êtes déstabilisée, votre tempérament volontaire<br />

voire terre-à-terre refait surface.<br />

Urbain <strong>le</strong> céramiste<br />

Vous êtes la cupidité incarnée. La seu<strong>le</strong> chose<br />

qui surpasse <strong>le</strong>s guilders, c’est votre vie. C’est<br />

d’ail<strong>le</strong>urs la raison pour laquel<strong>le</strong> vous ne vous êtes<br />

pas lancé dans la contrebande ou <strong>le</strong> trafic de drogues.<br />

En tant que MJ, essayez de toujours avoir une<br />

pièce dans la main avec laquel<strong>le</strong> jouer. Votre visage<br />

s’éclaire à la perspective du profit et vous froncez<br />

régulièrement <strong>le</strong>s sourcils, pendant que votre cerveau<br />

calcu<strong>le</strong> l’argent que vous al<strong>le</strong>z pouvoir récolter.<br />

Hans Lauberig<br />

Vous êtes excédé. Ce livre dont on vous prétend<br />

l’auteur vous ronge et vous donneriez cher pour<br />

trouver son commanditaire.<br />

En tant que MJ, soyez bourru et renfrogné.<br />

Vous êtes naturel<strong>le</strong>ment porté sur <strong>le</strong>s mots grossiers,<br />

même si vous y avez adjoint vos connaissances<br />

d’explorateur (« Par <strong>le</strong>s couil<strong>le</strong>s des Thalusiens<br />

», « Syrneth de mes deux », « tapette sétine »,<br />

etc.).<br />

Louis Sébastien Lesarment<br />

Vous êtes nob<strong>le</strong> et n’avez aucune considération<br />

pour la va<strong>le</strong>tail<strong>le</strong>. Vous ne <strong>le</strong>s dénigrez pas, c’est<br />

juste qu’à vos yeux, ils n’existent pas. Fort heureusement,<br />

à La Carte à jouter, vous êtes entre gens du<br />

même monde. Il est juste dommage que, malgré<br />

tout l’exotisme qu’a instauré votre père dans ses<br />

établissements, vous vous ennuyiez autant.<br />

En tant que MJ, ne regardez que vos pairs.<br />

Bâil<strong>le</strong>z en vous plaignant de la routine quotidienne<br />

et mettez un index sur votre joue en faisant<br />

la moue.<br />

Théus Montchauve<br />

Vous aimez <strong>le</strong> travail bien fait<br />

et estimez vos employés. Paternaliste,<br />

vous appréciez de <strong>le</strong>s aider, si<br />

cela ne dépasse pas une certaine<br />

mesure. Malheureusement, Paul a<br />

dépassé cette mesure.<br />

En tant que MJ, ayez toujours l’air affairé. Donnez<br />

des ordres rapides en p<strong>le</strong>ine conversation et ne<br />

souff<strong>le</strong>z qu’en fin de phrase. Ponctuez régulièrement<br />

vos discours de « Où en étais-je déjà ? ».<br />

Charlotte Rouet<br />

Vous êtes jeune, vous avez Légion<br />

au corps et quasiment aucune<br />

mora<strong>le</strong>. Votre corps et votre<br />

charme sont vos meil<strong>le</strong>urs atouts<br />

et vous ne supportez pas que Paul<br />

<strong>le</strong>s ait délaissés.<br />

En tant que MJ, lancez de multip<strong>le</strong>s piques sur<br />

<strong>le</strong>s autres fil<strong>le</strong>s et dénigrez ostensib<strong>le</strong>ment tout ce<br />

qui concerne Paul. N’hésitez pas à jeter des regards<br />

égrillards aux hommes <strong>le</strong>s plus ardents et assurezvous<br />

qu’ils comprennent bien l’appel de la nature<br />

qui est <strong>le</strong> vôtre.<br />

87


Caractéristiques techniques<br />

Les casseurs de membres : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (arme improvisée) 5g3 - - 3g2<br />

Attaque (combat de rue) 6g3 - - 5g2<br />

Casser un membre 6g3 - - Spécial<br />

Coup de tête 6g3 - - Spécial<br />

Prise 6g3 - - Spécial<br />

Course de vitesse - 15 3g1 -<br />

Escalade - 15 3g1 -<br />

Jeu de jambes - 20 4g1 -<br />

Casser un membre : Une fois la prise réussie, 6g3 contre ND+10. Si l’attaque porte, une b<strong>le</strong>ssure<br />

grave et <strong>le</strong> membre est brisé.<br />

Coup de tête : Si prise (de l’adversaire ou de vous) et attaque réussie, l’adversaire subit 6g1 et vous<br />

4g1 dommages. Si b<strong>le</strong>ssure grave alors qu’il tenait la prise, cette dernière est brisée.<br />

Prise : Si attaque réussie, l’adversaire ne peut que tenter de briser la prise, donner un Coup de tête<br />

ou effectuer une action qui requiert très peu de mouvement. Pour se dégager, il faut utiliser un dé<br />

d’action et réussir un jet d’opposition Gaillardise + Prise contre Gaillardise + Prise. Si réussite, l’adversaire<br />

se dégage. Sinon, il reste bloqué et vous pouvez dépenser un dé d’action pour renforcer votre<br />

étreinte. Chaque dé d’action dépensé dans ce but vous fait bénéficier d’une augmentation gratuite<br />

lorsque votre adversaire tente de briser votre étreinte.<br />

Casseur 1<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : .................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Casseur 2<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Casseur 3<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Casseur 4<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

88


Caractéristiques techniques<br />

Les casseurs de membres<br />

(homme de main)<br />

Gaillardise 3<br />

Dextérité 3<br />

Esprit 1<br />

Détermination 2<br />

Panache 3<br />

Traits<br />

Entraînements<br />

Athlétisme : Course de vitesse 2, Escalade 2,<br />

Jeu de jambes 3, Lancer 1<br />

Combat de rue : Attaque (arme improvisée) 2,<br />

Attaque (combat de rue) 3<br />

Lutte : Casser un membre 3, Coup de tête 3,<br />

Prise 3<br />

Les hommes de main du combat<br />

final (homme de main)<br />

Gaillardise 3<br />

Dextérité 3<br />

Esprit 2<br />

Détermination 4<br />

Panache 3<br />

Traits<br />

Les hommes de main du combat final : feuil<strong>le</strong> de combat<br />

Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />

Attaque (escrime) 6g3+9* - - 5g2+9<br />

Course de vitesse - 15 4g2 -<br />

Escalade - 15 4g2 -<br />

Jeu de jambes - 20 5g2 -<br />

Parade (escrime) - 20 5g2 -<br />

*Le bonus de +9 est lié à l’aide de 3 brutes de niveau de menace 3.<br />

Homme de main 1<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : .................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Homme de main 2<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

Homme de main 3<br />

B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />

B<strong>le</strong>ssures graves : <br />

89


Caractéristiques techniques<br />

Entraînements<br />

Athlétisme : Course de vitesse 2, Escalade 2,<br />

Jeu de jambes 3, Lancer 1<br />

Escrime : Attaque (escrime) 3, Parade (escrime)<br />

3<br />

Brutes de la<br />

Crux Occidentalis (brutes)<br />

Niveau de menace : 3<br />

Armes habituel<strong>le</strong>s : matraques<br />

ND pour être touché : 20<br />

Dégâts : moyens (6 par tranche de 5 points de<br />

réussite)<br />

90


Caractéristiques techniques<br />

91


Mentions léga<strong>le</strong>s<br />

Crédits<br />

Crédits illustrations<br />

Illustrations communes<br />

à toutes <strong>le</strong>s pages<br />

Images de fond : © Mitch Foust<br />

(http://mitchfoust.deviantart.com/)<br />

Couverture<br />

© L<strong>le</strong>delwin<br />

(http://l<strong>le</strong>delwin.canalblog.com)<br />

Préambu<strong>le</strong><br />

p. 2 : © AEG in L’Église des Prophètes p. 38<br />

p. 5 : © Kevin Wasden in Knights and Musketeers<br />

p. 57<br />

p. 8 : © Emmanuel Michalak in Le Collège<br />

invisib<strong>le</strong> p. 130<br />

p. 9 : © Kasia Jaśkiewicz<br />

(http://neko-gato.deviantart.com/)<br />

p. 10 : © NiceMinD<br />

(http://nicemind.deviantart.<br />

com/)<br />

Arc 1 :<br />

Marie face à Pierre Martin<br />

p. 15 : © L<strong>le</strong>delwin<br />

(http://l<strong>le</strong>delwin.canalblog.com)<br />

p. 17 : © Malaveldt<br />

(http://malaveldt.deviantart.com/)<br />

p. 18 : © AEG in Vendel-Vesten p. 127<br />

p. 21 : © Enrico Marini in Le Scorpion 8<br />

p. 9<br />

p. 24 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />

p. 29 : © Titus-FR<br />

(http://titus-fr.deviantart.com/)<br />

p. 30 : © Enrico Marini<br />

Arc 2 :<br />

La mort de Jean-Marie La Plume<br />

p. 35 : © Jonathan Hunt in Islands of Gold<br />

p. 68<br />

p. 37 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />

p. 39 : © Ben Peck in 7th Sea TCG<br />

p. 41 : © Haunted Tower<br />

(http://haunted-tower.deviantart.com/)<br />

p. 42 : © AEG in Guide du maître p. 238<br />

p. 43 : © Edward Fetterman in 7th Sea TCG<br />

p. 44 : © Cris Dornaus in 7th Sea TCG<br />

92


Mentions léga<strong>le</strong>s<br />

Arc 3 :<br />

Les moissoneurs de Ludovic Arsène<br />

p. 47 : © Storn Cook in Ships and Sea Batt<strong>le</strong> p.<br />

40<br />

p. 49 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />

p. 56 : © WebMaster FEI (http://www.fondecran-image.com/ga<strong>le</strong>rie-membre,jeu,photovieux-jeuxjpg.php)<br />

p. 58 : © Pelgrane Press in Casus Belli 24 p. 30<br />

p. 59 : © Night--Wind<br />

(http://night--wind.deviantart.com/)<br />

Arc 4 :<br />

Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />

p. 64 : © Graffitihead<br />

(http://graffitihead.deviantart.com/)<br />

p. 65 : © Graffitihead<br />

(http://graffitihead.deviantart.com/)<br />

p. 66 : © Kevin Wasden in Knights and Musketeers<br />

p. 4<br />

p. 68 : © Pablo Peña<br />

(http://kingospades.deviantart.com/)<br />

Crédits ludiques<br />

Les Secrets de la Septième Mer est un jeu de rô<strong>le</strong> américain créé par John Wick, Jennifer Wick et Kevin<br />

Wilson, édité par AEG et traduit par Asmodée.<br />

Les termes 7th Sea, Avalon, Castil<strong>le</strong>, Eisen, Inismore, Highland Marches, Montaigne, Ussura, Vodacce,<br />

Vendel, Venstenmannavnjar, Knights of the Rose and Cross, Invisib<strong>le</strong> Col<strong>le</strong>ge, Rilasciare, Novus<br />

Ordum Mundi, Vaticine Church of the Prophets, Explorer’s Society, die Kreuzritter, El Vago et toutes<br />

autres marques dérivées sont © et 2001 de Alderac Entertainment Group, inc. Tous droits réservés.<br />

Remerciements<br />

Histoire de rester dans la logique de ce scénario à arcs multip<strong>le</strong>s, je voudrais remercier quatre personnes<br />

ou groupes de personnes.<br />

En premier lieu, ma femme pour me laisser poursuivre mes rêves autour d’une tab<strong>le</strong> de jeu et écouter<br />

stoïquement mes explications et mes doutes,<br />

En deuxième lieu mes joueurs et plus particulièrement Antoine « Hagaär Dunor », Sébastien « Ludivine<br />

Martise », Christine « Boris Va<strong>le</strong>ntinof Ivitch », Guillaume « Faust Stark » et Aristophanis « El<br />

Vivo », qui ont eu la patience de jouer ce scénario et d’essuyer <strong>le</strong>s plâtres des premiers essais,<br />

En troisième lieu, L<strong>le</strong>delwin et Morgil, qui ont eu la gentil<strong>le</strong>sse et la disponibilité de me réaliser des<br />

illustrations inédites pour ce scénario,<br />

Et, en dernier lieu, Grolf et L<strong>le</strong>delwin (encore el<strong>le</strong> !), qui ont bien voulu me faire part de <strong>le</strong>ur avis.<br />

93


Charousse, 1668. La pénurie alimentaire est à l’œuvre, la famine menace. Dominique<br />

de Montaigne n’a pu accoucher de son fils et l’Empereur passe sa frustration sur l’Église<br />

et sur ses sujets. La Révolution montaginoise est sur <strong>le</strong> point de faire des ravages.<br />

Au milieu des événements tragiques qui se préparent, une jeune Vodacci est en quête<br />

de son mari, une caba<strong>le</strong> cherche à concilier sorcel<strong>le</strong>rie et religion et <strong>le</strong>s imprimeries clandestines<br />

tournent à p<strong>le</strong>in régime.<br />

Emportés dans la tourmente de ces conflits d’intérêt, vos héros devront démê<strong>le</strong>r<br />

l’écheveau des intrigues et déterminer qui sont <strong>le</strong>urs alliés et qui sont <strong>le</strong>urs adversaires.<br />

En venant en aide à la Vodacci, ils n’auront ni plus ni moins que <strong>le</strong> destin d’une famil<strong>le</strong><br />

entre <strong>le</strong>s mains. Et une caba<strong>le</strong> fasciste comme adversaire.<br />

La Crux Occidentalis est un scénario d’envergure mêlant entre el<strong>le</strong>s quatre intrigues<br />

distinctes. Chacune peut être jouée indépendamment et constituer une histoire à el<strong>le</strong><br />

seu<strong>le</strong>, avec ses adversaires, ses objectifs et ses révélations. Mais el<strong>le</strong>s peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />

être jouées de concert, chacune disposant de connexions avec <strong>le</strong>s autres pour permettre<br />

la résolution d’une mini-campagne.<br />

Intrigues de cour, enquête, manipulation, di<strong>le</strong>mmes et combats échevelés seront <strong>le</strong> lot<br />

de ceux que Théah acclame déjà : vos héros !

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