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La Crux Occidentalis Un scénario pour Les Secrets de la Septième Mer Écrit par Benoit Huot Illustrations originales : Lledelwin et Morgil Illustrations pas originales : Internet et les suppléments de la gamme
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La Crux Occidentalis<br />
Un scénario pour Les Secrets de la Septième Mer<br />
Écrit par Benoit Huot<br />
Illustrations origina<strong>le</strong>s : L<strong>le</strong>delwin et Morgil<br />
Illustrations pas origina<strong>le</strong>s : Internet et <strong>le</strong>s suppléments de la gamme
Préambu<strong>le</strong><br />
Ce scénario amène <strong>le</strong>s PJ à découvrir l’existence d’une société secrète fascisante, la Crux Occidentalis. Cette<br />
organisation, dirigée par un intime de l’Empereur Léon A<strong>le</strong>xandre XIV, prône <strong>le</strong> primat de la sorcel<strong>le</strong>rie sur la<br />
religion et cherche à s’étendre dans <strong>le</strong>s différents cerc<strong>le</strong>s de pouvoir. Selon votre bon vouloir, el<strong>le</strong> peut n’être qu’un<br />
feu de pail<strong>le</strong> ou bien devenir la Némésis de vos joueurs, qui pourra trouver sa conclusion dans la Révolution<br />
montaginoise.<br />
Initia<strong>le</strong>ment, la Crux Occidentalis apparaît dans <strong>le</strong> scénario du Collège invisib<strong>le</strong> mais il n’est pas nécessaire<br />
de l’avoir lu pour comprendre ou faire jouer celui que vous tenez entre <strong>le</strong>s mains.<br />
L’intrigue en quelques lignes<br />
En sauvant une jeune Vodacci, <strong>le</strong>s héros apprennent<br />
qu’el<strong>le</strong> cherche son mari, suite à un courrier<br />
alarmant qu’el<strong>le</strong> a reçu.<br />
Le mari en question travail<strong>le</strong> en réalité pour<br />
un inquisiteur et a infiltré la Crux Occidentalis,<br />
une caba<strong>le</strong> mêlant allègrement sorcel<strong>le</strong>rie et religion.<br />
Malheureusement, il a été percé à jour et<br />
la caba<strong>le</strong>, après s’être débarrassée<br />
de lui, cherche à remonter jusqu’à<br />
l’inquisiteur.<br />
Les héros se retrouvent donc au beau milieu<br />
d’une partie d’échecs entre l’inquisiteur et la Crux<br />
Occidentalis. Pour s’en sortir, ils devront mener de<br />
front plusieurs enquêtes afin de saisir la nature et<br />
<strong>le</strong>s buts de chacune des factions, tout en prenant<br />
conscience que plus ils en apprennent et plus ils<br />
deviennent gênants. Ils devront donc prendre garde<br />
aux pièges que chaque faction tendra, que ce<br />
soit à <strong>le</strong>ur attention ou non.<br />
Une fois qu’ils auront compris <strong>le</strong> danger que<br />
représente cette caba<strong>le</strong>, il <strong>le</strong>ur restera alors à trouver<br />
un moyen de la démante<strong>le</strong>r, alors que la Révolution<br />
montaginoise est sur <strong>le</strong> point de défer<strong>le</strong>r…<br />
2
Préambu<strong>le</strong><br />
Qu’est-ce que la Crux Occidentalis ?<br />
À l’origine, il s’agit d’un ouvrage de l’apôtre<br />
Belonius, <strong>le</strong>quel accompagna <strong>le</strong> Deuxième<br />
Prophète. Outre sa dimension historique non<br />
négligeab<strong>le</strong>, ce manuscrit montre tout son intérêt<br />
dans ses pages centra<strong>le</strong>s : il y révè<strong>le</strong> rien de<br />
moins que <strong>le</strong>s pouvoirs de sorcier du Deuxième<br />
Prophète ! Une information qui, révélée au<br />
grand jour, risque de mettre à mal l’Église du<br />
Vaticine.<br />
Le duc Baudouin Armand Montmorency<br />
de Saint-Julien a mis la main sur cet ouvrage et<br />
a constitué une caba<strong>le</strong> du même nom, composée<br />
de sorciers, tous religieux plus ou moins fanatiques.<br />
L’objectif de cette caba<strong>le</strong> est de renverser<br />
l’Inquisition avec <strong>le</strong>s révélations de l’ouvrage<br />
et de localiser <strong>le</strong> nouveau siège de l’Église du<br />
Vaticine en Vodacce. Dans <strong>le</strong> même temps, arguant<br />
de la légitimité divine du sang nob<strong>le</strong> sorcier,<br />
el<strong>le</strong> compte remplacer <strong>le</strong>s plus hauts membres<br />
du c<strong>le</strong>rgé par des nob<strong>le</strong>s sorciers, mettant<br />
ainsi <strong>le</strong> pouvoir militaire, <strong>le</strong> pouvoir spirituel et<br />
<strong>le</strong> pouvoir politique entre <strong>le</strong>s mains des mêmes<br />
individus. Enfin, une fois ceci fait, ses membres<br />
pourront amenuiser <strong>le</strong> pouvoir des guildes<br />
marchandes et fina<strong>le</strong>ment prendre <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong><br />
financier total de <strong>le</strong>urs nations.<br />
Avant-propos<br />
Si vous souhaitez attaquer la <strong>le</strong>cture du scénario,<br />
je vous conseil<strong>le</strong> de passer directement à la<br />
partie suivante. Sinon, vous trouverez ci-dessous<br />
des considérations sur l’optique de ce scénario et<br />
sa manière de <strong>le</strong> maîtriser.<br />
Lorsque j’ai commencé à travail<strong>le</strong>r sur la Crux<br />
Occidentalis, j’avais en tête mon groupe de joueurs<br />
et la frustration qu’on ressent quand on n’a pas de<br />
pistes suffisamment différentes à explorer (« Ok,<br />
donc vous al<strong>le</strong>z tous interroger untel, c’est ça ? »).<br />
J’ai donc décidé de créer quatre intrigues parallè<strong>le</strong>s,<br />
de sorte que <strong>le</strong>s joueurs puissent avoir de la<br />
matière pour jouer.<br />
Seu<strong>le</strong>ment, pour éviter que mon groupe ne se<br />
scinde en plusieurs sous-groupes indépendants, il<br />
fallait aussi que <strong>le</strong>s intrigues soient liées <strong>le</strong>s unes<br />
aux autres. De la sorte, chacun pourrait partager<br />
ses informations avec <strong>le</strong>s autres et avoir <strong>le</strong> sentiment<br />
de faire progresser l’ensemb<strong>le</strong> du scénario.<br />
J’ai donc inclus des passerel<strong>le</strong>s entre chaque arc<br />
scénaristique, pour bien homogénéiser l’ensemb<strong>le</strong>.<br />
Restait la question de la comp<strong>le</strong>xité de l’intrigue.<br />
Compte tenu de notre fréquence de jeu et de<br />
sa brièveté (des séances hebdomadaires de 3 à 4<br />
heures), j’ai décidé de ne pas mettre de fausse piste.<br />
D’une part, je trouve que cela frustre <strong>le</strong>s joueurs<br />
de se retrouver dans une impasse et, d’autre part,<br />
je considère que cela fait perdre un temps de jeu<br />
précieux. J’estimais en outre que, avec quatre intrigues<br />
parallè<strong>le</strong>s à résoudre, mes joueurs auraient<br />
suffisamment à se mettre sous la dent sans devoir<br />
allonger la sauce.<br />
Vous ne trouverez donc dans ce scénario que<br />
très peu de fausses pistes et, lorsqu’el<strong>le</strong>s apparaissent,<br />
el<strong>le</strong>s sont clairement identifiées comme tel<strong>le</strong>s.<br />
Le but étant pour <strong>le</strong>s joueurs de sentir qu’il<br />
ne vaut mieux pas s’aventurer dans cette direction.<br />
Ceci étant, vos joueurs généreront probab<strong>le</strong>ment<br />
d’eux-mêmes des fausses pistes et il sera diffici<strong>le</strong><br />
pour vous de ne pas y répondre.<br />
Donc, pour résumer, <strong>le</strong> scénario que vous avez<br />
entre <strong>le</strong>s mains est un scénario non linéaire mélangeant<br />
quatre intrigues mais sans fausses pistes.<br />
Maintenant, la question que vous vous posez<br />
certainement est : comment maîtriser<br />
un truc aussi ambitieux ?<br />
3
Préambu<strong>le</strong><br />
Ayant eu la chance de tester ce scénario sur mes<br />
joueurs au fur et à mesure de son écriture, je peux<br />
vous donner quelques conseils pour bien vous y<br />
retrouver.<br />
En premier lieu, une fois que vous aurez lu toutes<br />
<strong>le</strong>s intrigues, essayez d’avoir en tête la structure<br />
de chaque histoire et <strong>le</strong>s informations qu’el<strong>le</strong><br />
renferme (<strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au p. 73 fournit un schéma de<br />
chaque arc pour vous aider à vous y retrouver). Il<br />
ne s’agit pas ici d’être exhaustif mais de déterminer<br />
<strong>le</strong>s éléments clés de chaque arc. En tant que MJ,<br />
vous savez que <strong>le</strong>s quatre intrigues sont distinctes<br />
mais <strong>le</strong>s joueurs l’ignorent. Lorsqu’ils voudront<br />
explorer une piste, ils ne vous diront<br />
pas à quel arc ils se réfèrent,<br />
puisqu’ils n’en ont tout bonnement<br />
pas conscience. C’est donc<br />
à vous de savoir menta<strong>le</strong>ment à<br />
quel<strong>le</strong> partie de l’histoire vous référer<br />
pour répondre à <strong>le</strong>urs questions.<br />
La bonne nouvel<strong>le</strong> pour vous, c’est<br />
que chaque intrigue est globa<strong>le</strong>ment<br />
linéaire et que, de ce fait, vous<br />
pouvez mieux suivre la progression<br />
de vos joueurs.<br />
Dans un deuxième temps, étudiez bien<br />
la chronologie située en fin de volume. L’expérience<br />
prouve que, pour <strong>le</strong>s scénarios en général, et<br />
<strong>le</strong>s enquêtes en particulier, toutes <strong>le</strong>s déductions<br />
tournent autour de la chronologie. C’est en se<br />
rendant compte que, à tel moment, il s’est passé<br />
tel<strong>le</strong> chose étrange, que vos joueurs vont percevoir<br />
l’évolution de la trame.<br />
Dans un troisième temps, n’hésitez pas en<br />
cours de jeu à octroyer des pauses de réf<strong>le</strong>xion à<br />
vos joueurs. Ils auront tel<strong>le</strong>ment d’informations<br />
à traiter en même temps que ces mises au point<br />
seront nécessaires. Profitez de ces pauses pour<br />
récapitu<strong>le</strong>r avec eux ce qu’ils ont découvert (il y<br />
a suffisamment de PNJ adjuvants dans cette histoire<br />
pour <strong>le</strong> permettre sans y voir la main du MJ),<br />
en essayant de <strong>le</strong>s orienter selon <strong>le</strong>s arcs. L’idée<br />
étant que, en mettant sur la tab<strong>le</strong><br />
ce qu’ils connaissent, vos héros<br />
voient se dessiner <strong>le</strong>s quatre fils distincts de l’intrigue.<br />
Concernant votre travail de préparation proprement<br />
dit, j’ai essayé de vous simplifier <strong>le</strong> travail.<br />
Ainsi, dans ce préambu<strong>le</strong>, vous aurez non seu<strong>le</strong>ment<br />
la véri tab<strong>le</strong> histoire que vos héros découvriront<br />
peu à peu, mais éga<strong>le</strong>ment un aperçu des<br />
quatre intrigues et une présentation succincte des<br />
personnages et lieux importants. Voyez ça comme<br />
une sorte de digest, un instantané des éléments<br />
majeurs à avoir en tête. Un peu comme une pièce<br />
de théâtre où on se réfère toujours à la présentation<br />
des personnages tant qu’on ne se <strong>le</strong>s est pas<br />
appropriés.<br />
Après <strong>le</strong> préambu<strong>le</strong>, suivent<br />
<strong>le</strong>s quatre arcs distincts, traités<br />
ici comme des scénarios quasiautonomes.<br />
Personnel<strong>le</strong>ment, quand<br />
je lis un scénario, j’ai l’habitude d’utiliser<br />
des stabilo de cou<strong>le</strong>urs différentes<br />
(un pour <strong>le</strong>s lieux, un pour <strong>le</strong>s personnages,<br />
un pour <strong>le</strong>s données techniques<br />
et un pour <strong>le</strong>s informations majeures<br />
à avoir en tête) pour m’y repérer.<br />
De la sorte, la simp<strong>le</strong> <strong>le</strong>cture des<br />
textes stabilotés m’informe de l’essentiel et je<br />
n’ai pas à me relire toute l’intrigue in extenso. Vous<br />
pouvez, si vous <strong>le</strong> souhaitez, utiliser cette méthode,<br />
mais el<strong>le</strong> n’est nul<strong>le</strong>ment obligatoire.<br />
Après <strong>le</strong>s arcs, vous trouverez <strong>le</strong>s annexes dont<br />
deux vous seront particulièrement uti<strong>le</strong>s. La première,<br />
la chronologie, reprend tout ce que <strong>le</strong>s héros<br />
peuvent découvrir dans <strong>le</strong>ur enquête. El<strong>le</strong> sera<br />
donc votre pierre d’ang<strong>le</strong> pour gérer la partie.<br />
La seconde, <strong>le</strong>s données techniques, reprend<br />
toutes <strong>le</strong>s caractéristiques des PNJ dont vous<br />
pourriez avoir besoin en jeu. Pour ces données<br />
techniques, deux éléments sont à noter : tout<br />
d’abord, j’ai tâché de détail<strong>le</strong>r autant que possib<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>s informations, notamment liées au combat. J’ai<br />
en effet remarqué que la présentation dans <strong>le</strong>s scénarios<br />
habituels ne me convenait pas car il fallait<br />
que je fasse des calculs moi-même ou que je me<br />
réfère aux manuels pour connaître l’utilisation de<br />
4
Préambu<strong>le</strong><br />
certaines compétences. Ici, <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>aux sont norma<strong>le</strong>ment<br />
prêts à l’emploi.<br />
Deuxièmement, j’ai essayé, sur <strong>le</strong>s conseils de<br />
L<strong>le</strong>delwin, de préciser rapidement comment interpréter<br />
<strong>le</strong>s différents PNJ. Si vous avez un doute<br />
sur <strong>le</strong> comportement de l’un d’eux, un saut par<br />
<strong>le</strong>s pages de fin vous sera donc uti<strong>le</strong>.<br />
Voilà, je crois avoir fait <strong>le</strong> tour de cette<br />
présentation. J’espère que vous prendrez<br />
autant de plaisir à lire et faire jouer ce<br />
scénario que j’en ai eu à l’écrire et, si<br />
jamais vous avez des questions ou<br />
des suggestions, n’hésitez pas à me<br />
contacter. Sur ce, bon jeu !<br />
La véritab<strong>le</strong> histoire<br />
Depuis que la Crux Occidentalis<br />
est entrée en possession de<br />
l’ouvrage du même nom, el<strong>le</strong> s’est<br />
faite plus remuante et a commencé<br />
à répandre ses idées séditieuses<br />
dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s de pouvoir de<br />
Théah. Conscient que ces idées<br />
pourraient être à l’origine<br />
d’un nouveau schisme<br />
religieux<br />
dans l’Église du<br />
Vaticine, <strong>le</strong> chevalier<br />
inquisiteur<br />
Pierre Martin<br />
Montansier de<br />
Carvillac a décidé<br />
d’enquêter et, si possib<strong>le</strong>,<br />
de couper <strong>le</strong> mal à sa racine. Il y a un peu plus<br />
de cinq mois, il s’est donc fait muter à Charousse<br />
pour y mener ses investigations.<br />
Malheureusement, Pierre Martin s’est très vite<br />
rendu compte que ses affinités castillianes pouvaient<br />
être un frein dans son enquête. Il a donc<br />
décidé de faire infiltrer la Crux Occidentalis par<br />
un homme de confiance.<br />
Pierre Martin Montansier de Carvillac<br />
Son choix s’est rapidement porté sur Jean-Marie<br />
La Plume, un fervent vaticin doué dans <strong>le</strong> domaine<br />
des <strong>le</strong>ttres et de la philosophie. Futur père,<br />
ce dernier se retrouvait seul durant quelques mois<br />
car son épouse était partie rendre visite à ses parents<br />
vodacci. Il était quant à lui resté en Montaigne<br />
afin de gagner faveurs et protecteurs<br />
à la cour montaginoise, et assurer ainsi un<br />
meil<strong>le</strong>ur avenir à sa famil<strong>le</strong>.<br />
Après avoir entendu plusieurs fois ses<br />
confessions et éprouvé ses sentiments<br />
vaticins, Pierre Martin décida de lui<br />
par<strong>le</strong>r de sa mission. L’accueil de<br />
Jean-Marie La Plume<br />
étant largement positif,<br />
<strong>le</strong>s deux hommes commencèrent<br />
à se voir au<br />
Drakkar de Légion pour<br />
définir <strong>le</strong>ur plan d’action<br />
et <strong>le</strong> mettre en place. Prudents,<br />
ils se voyaient de manière<br />
irrégulière pour éviter d’être<br />
découverts.<br />
L’idée principa<strong>le</strong> pour<br />
infiltrer la Crux Occidentalis<br />
était de recourir<br />
aux ta<strong>le</strong>nts<br />
littéraires de Jean-<br />
Marie. En publiant<br />
des textes pro-sorcel<strong>le</strong>rie<br />
dans <strong>le</strong>s<br />
journaux <strong>le</strong>s plus<br />
courus de la capita<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong>s deux<br />
hommes comptaient<br />
bien attirer l’attention de la caba<strong>le</strong>.<br />
Jean-Marie commença donc à modifier <strong>le</strong> ton<br />
de ses écrits, tenant des propos à la limite de l’hérésie<br />
mais néanmoins à même d’interpel<strong>le</strong>r la Crux<br />
Occidentalis. Dans <strong>le</strong> même temps, il continuait<br />
de fréquenter la cour et, lorsqu’aucun protecteur<br />
ne daignait lui accorder <strong>le</strong> gîte, il<br />
logeait aux Caprices de Lucas, une<br />
auberge confortab<strong>le</strong> située à une<br />
5
Préambu<strong>le</strong><br />
dizaine de kilomètres au sud de Charousse. Cette<br />
auberge était une vraie bouffée d’oxygène pour lui<br />
car il pouvait prendre du recul sur ses actes et surtout<br />
recevoir <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres que son épouse lui faisait<br />
parvenir de Vodacce.<br />
Après plusieurs artic<strong>le</strong>s apparemment restés<br />
<strong>le</strong>ttre morte, Pierre Martin et Jean-Marie décidèrent<br />
que ce dernier devait ouvertement révé<strong>le</strong>r ses<br />
positions sur la sorcel<strong>le</strong>rie. De la sorte, ses idées<br />
quitteraient <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> des <strong>le</strong>cteurs de mondanités<br />
pour rejoindre celui, plus ferti<strong>le</strong>, des rumeurs et<br />
des on-dit.<br />
Jean-Marie tint donc un débat animé au cabinet<br />
des réprouvés, un petit cerc<strong>le</strong> de la cour qui<br />
avait encouru la disgrâce de l’Empereur pour avoir<br />
maintenu sa foi en Théus. Il y exposa à nouveau ses<br />
théories, espérant y trouver quelque sympathisant<br />
de la Crux Occidentalis.<br />
Dans <strong>le</strong> même temps, <strong>le</strong>s écrits dans <strong>le</strong>s journaux<br />
se poursuivaient et <strong>le</strong>s deux hommes continuaient<br />
de se voir. Toutefois, Jean-Marie étant<br />
désormais un homme public, <strong>le</strong>s rencontres se firent<br />
plus discrètes, se tenant dans une chambre du<br />
Drakkar de Légion.<br />
Ce travail finit par payer et, au bout de deux<br />
mois, la Crux Occidentalis se manifesta ouvertement<br />
à Jean-Marie La Plume, en l’invitant à une<br />
visite de courtoisie à La Carte à jouter. C’était il y<br />
a trois mois.<br />
Avant de s’y rendre, Jean-Marie rencontra une<br />
dernière fois <strong>le</strong> chevalier inquisiteur au Drakkar de<br />
Légion et tous deux convinrent de ne plus se voir.<br />
Les deux hommes correspondraient uniquement<br />
par courrier, à un rythme soigneusement déterminé.<br />
Jean-Marie poursuivrait son infiltration et<br />
Pierre Martin ferait en sorte qu’il ne manque pas<br />
de liquidités.<br />
À partir de ce moment, Jean-Marie fréquenta<br />
assidûment La Carte à jouter. Ce tripot de luxe<br />
servait de plaque tournante et de lieu de recrutement<br />
pour la Crux Occidentalis. Il était donc<br />
de bon ton de s’y montrer et Jean-Marie y fit<br />
entre autres la connaissance de<br />
Marie la « dame blanche et<br />
de Hubert de l’Épée. La première<br />
était la pupil<strong>le</strong> du duc de Saint-<br />
Julien (<strong>le</strong> chef de la caba<strong>le</strong>) tandis que <strong>le</strong> second,<br />
plus porté sur la coercition, était son homme de<br />
main.<br />
Jean-Marie fit alors en sorte d’en apprendre<br />
davantage sur la Crux Occidentalis, posant quelques<br />
questions et laissant adroitement traîner ses<br />
oreil<strong>le</strong>s. Il prenait grand soin d’être discret dans<br />
ses recherches et de ne pas attirer l’attention sur<br />
lui. Prudent, il envoyait ses courriers au Drakkar<br />
de Légion en s’assurant de ne pas être suivi ou en<br />
passant par des intermédiaires anonymes. Chaque<br />
<strong>le</strong>ttre était à l’attention d’un certain capitaine<br />
Monseigneur et Pierre Martin la récupérait en faisant<br />
appel à des intermédiaires.<br />
Régulièrement, quand l’envie de s’esquiver <strong>le</strong><br />
prenait, Jean-Marie partait quelques jours se ressourcer<br />
aux Caprices de Lucas, en profitant pour<br />
écrire à son épouse. Un jour qu’il se languissait de<br />
sa femme et que <strong>le</strong>s discours philosophiques ne<br />
l’inspiraient guère, il décida de revenir à son violon<br />
d’Ingres et commença à rédiger une histoire<br />
à l’eau de rose, intitulée La F<strong>le</strong>ur du prophète. Les<br />
premiers épisodes avaient pour but de soulager<br />
son esprit mais Jean-Marie comprit rapidement<br />
que la Crux Occidentalis occupait trop ses pensées<br />
pour qu’il puisse s’y soustraire. Il décida donc<br />
de joindre l’uti<strong>le</strong> à l’agréab<strong>le</strong> et retravailla ses premiers<br />
chapitres de sorte à y inclure des éléments<br />
de propagande de la société secrète.<br />
Lorsqu’il revint à La Carte à jouter quelques<br />
jours plus tard, il fut présenté au duc Baudouin<br />
Armand Montmorency de Saint-Julien et eut la<br />
hardiesse de lui montrer son projet. Cette manipulation<br />
des esprits par <strong>le</strong> biais de la futilité plut<br />
tel<strong>le</strong>ment au duc qu’il demanda à Jean-Marie de<br />
venir régulièrement lui narrer sa prose dans son<br />
hôtel particulier. Jean-Marie prit donc l’habitude<br />
de rendre visite au duc au moins une fois par semaine<br />
afin de lui faire <strong>le</strong>cture du prochain chapitre<br />
à paraître.<br />
Au cours d’une de ses visites, l’homme de <strong>le</strong>ttres<br />
dut patienter car son mécène était en p<strong>le</strong>ine<br />
conversation avec l’Empereur. Il saisit néanmoins<br />
<strong>le</strong>s propos échangés et, comprenant <strong>le</strong>ur impor-<br />
6
Préambu<strong>le</strong><br />
tance capita<strong>le</strong> pour l’avenir, décida de cacher ces<br />
informations là où <strong>le</strong>s gens ne penseraient pas à<br />
chercher : en <strong>le</strong>s tatouant sous <strong>le</strong> pelage d’un chien<br />
qu’il avait pris sous son ai<strong>le</strong> au Drakkar de Légion.<br />
Malheureusement, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures infiltrations<br />
ont une fin et, malgré toutes <strong>le</strong>s précautions que<br />
prit Jean-Marie, Marie intercepta un courrier à<br />
destination du Drakkar de Légion et décida de remonter<br />
la piste du capitaine Monseigneur. Pierre<br />
Martin sut cependant se faire discret et Marie dut<br />
reporter son attention sur Jean-Marie. Lorsqu’el<strong>le</strong><br />
commença à mener une enquête plus approfondie<br />
sur lui, Jean-Marie prit peur. Il rédigea à la hâte<br />
une <strong>le</strong>ttre à l’adresse de son épouse, la conjurant<br />
de <strong>le</strong> rejoindre à Charousse avant qu’il ne soit trop<br />
tard. Puis il tâcha de tenir son rô<strong>le</strong> aussi longtemps<br />
que possib<strong>le</strong>.<br />
Les ressources de Marie firent cependant merveil<strong>le</strong><br />
et <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> jeu de Jean-Marie lui fut rapidement<br />
confirmé. Persuadée d’obtenir des informations<br />
aux Caprices de Lucas, el<strong>le</strong> s’y rendit donc<br />
mais ne découvrit rien. Or, la Crux Occidentalis<br />
s’apprêtait à passer à la vitesse supérieure en diffusant<br />
un prospectus de propagande à même de<br />
s’attirer <strong>le</strong>s faveurs de la populace et il était hors de<br />
question qu’un espion vienne ruiner ses plans !<br />
Marie décida donc d’employer <strong>le</strong>s grands<br />
moyens. El<strong>le</strong> mit <strong>le</strong> feu aux Caprices de Lucas, non<br />
sans y enfermer l’aubergiste et sa servante. Puis el<strong>le</strong><br />
attendit patiemment que <strong>le</strong> feu fasse son œuvre, ne<br />
prêtant guère attention aux hur<strong>le</strong>ments d’agonie<br />
des prisonniers. Enfin, lorsque l’hôtel<strong>le</strong>rie ne fut<br />
que cendres, el<strong>le</strong> déposa un courrier d’avertissement<br />
et repartit sur Charousse.<br />
Méthodique, la dame blanche prit Jean-Marie<br />
sous sa coupe et <strong>le</strong> passa à la Question. Mais,<br />
malgré toute sa volonté et son sadisme, el<strong>le</strong> ne put<br />
briser la ferveur du vaticin et, de dépit, ordonna à<br />
son homme de main de se débarrasser de lui.<br />
Alors que Marie croit s’être débarrassée de la<br />
menace principa<strong>le</strong> de la caba<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s PJ font <strong>le</strong>ur entrée.<br />
Les intrigues<br />
Ce scénario non linéaire lie entre el<strong>le</strong>s quatre<br />
intrigues distinctes. Afin de ne pas vous perdre<br />
dans <strong>le</strong>urs méandres, voici un rapide aperçu de<br />
ces dernières ainsi qu’une présentation des PNJ et<br />
lieux principaux.<br />
Marie face à Pierre Martin<br />
La véritab<strong>le</strong> intrigue, qui arrive aux héros par<br />
l’intermédiaire de Claudia Sangiovese, l’épouse de<br />
Jean-Marie. Dans cet arc narratif, Marie tâche de<br />
remonter jusqu’au commanditaire de Jean-Marie<br />
La Plume pour l’empêcher de nuire.<br />
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
Une femme du nom de La Karine vient chercher<br />
secours auprès d’un des PJ suite au meurtre<br />
dont el<strong>le</strong> a été témoin. Cette sous-intrigue permet<br />
de mieux découvrir Jean-Marie La Plume et son<br />
adversaire retors, Hubert de l’Épée.<br />
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
La mort étrange d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>, une<br />
connaissance d’un PJ, amène ces derniers à découvrir<br />
l’existence des moissonneurs (des personnes<br />
qui ponctionnent <strong>le</strong> sang sorcier à des fins peu recommandab<strong>le</strong>s)<br />
et de <strong>le</strong>ur commanditaire. Ce dernier,<br />
en tant que partisan de la Crux Occidentalis,<br />
est au fait de son organisation et de ses méthodes<br />
de fonctionnement. Ses renseignements permettront<br />
donc de pouvoir approcher la société secrète<br />
plus faci<strong>le</strong>ment.<br />
Le prospectus de la<br />
Crux Occidentalis<br />
Les PJ entrent en contact avec<br />
un prospectus vantant <strong>le</strong>s idéaux<br />
7
Préambu<strong>le</strong><br />
de l’organisation. Amenés à enquêter sur cette<br />
dernière, ils vont découvrir qu’el<strong>le</strong> œuvre en réalité<br />
dans l’ombre.<br />
Note : Le dernier arc est tout particulièrement<br />
conçu pour des PJ qui ne connaissent pas encore la<br />
Crux Occidentalis. Ses liens avec <strong>le</strong>s autres arcs sont<br />
suffisamment ténus pour que vous puissiez ne pas l’intégrer<br />
si vous <strong>le</strong> désirez.<br />
L’idée de ce scénario est que <strong>le</strong>s PJ se « répartissent<br />
» <strong>le</strong>s différentes intrigues et aient chacun<br />
matière à agir, sans devoir tous suivre <strong>le</strong> même fil<br />
conducteur. Cela donnera à chaque personnage<br />
une importance particulière dont <strong>le</strong>s joueurs profiteront<br />
p<strong>le</strong>inement. Dans cette optique, nous vous<br />
recommandons de faire en sorte que <strong>le</strong>s personnages<br />
soient séparés pour éviter qu’ils n’attaquent<br />
tous la même piste au même moment.<br />
Les personnages<br />
principaux<br />
Vous trouverez ci-après une présentation<br />
des personnages principaux liés aux différentes<br />
intrigues de ce scénario. Les PNJ extrêmement<br />
secondaires n’y sont pas mentionnés, afin de<br />
ne pas vous noyer sous <strong>le</strong> flot d’informations.<br />
Les pièces maîtresses<br />
Baudouin Armand Montmorency<br />
de Saint-Julien :<br />
intime de l’Empereur et chef<br />
de la Crux Occidentalis,<br />
<strong>le</strong> duc est riche à millions.<br />
Les idées de sa<br />
caba<strong>le</strong> ont commencé à<br />
gagner des cerc<strong>le</strong>s haut placés de l’Église<br />
du Vaticine et certains craignent<br />
un nouveau schisme religieux.<br />
Affab<strong>le</strong> et paternaliste en public,<br />
il est en réalité sadique et apprécie tout autant la<br />
torture que la pédophilie. Il n’intervient dans <strong>le</strong><br />
scénario qu’en filigrane, <strong>le</strong>s héros ayant déjà fort à<br />
faire avec son bras-droit.<br />
Marie Montmorency de Saint-Julien : fil<strong>le</strong><br />
adoptive et bras droit du duc Baudouin Armand<br />
Montmorency de Saint-Julien, el<strong>le</strong> est surnommée<br />
la dame blanche, autant pour ses habits perpétuel<strong>le</strong>ment<br />
de neige que pour la froideur de son caractère.<br />
Spécialiste de l’escrime, el<strong>le</strong> est <strong>le</strong> bras armé<br />
du duc qui agit dans l’ombre. El<strong>le</strong> a réussi à infiltrer<br />
<strong>le</strong>s Kreuzritter et dispose d’une lame d’ombre.<br />
El<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment acquis la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht qui<br />
lui permet de se déplacer à travers <strong>le</strong>s ombres (cf.<br />
caractéristiques techniques pp. 80-82).<br />
Pierre Martin Montansier de Carvillac : ce<br />
chevalier inquisiteur enquêtait déjà sur <strong>le</strong> recueil<br />
de la Crux Occidentalis au moment où <strong>le</strong> duc a<br />
mis la main dessus. Au fait des<br />
remous théologiques qui agitent<br />
l’Église, il a décidé de se<br />
renseigner plus avant. Il a<br />
donc envoyé un homme<br />
de confiance infiltrer la<br />
Crux Occidentalis et lui<br />
faire des rapports réguliers.<br />
Pragmatique, il est<br />
capab<strong>le</strong> de s’associer aux<br />
héros s’il voit que cela<br />
peut servir la cause de son<br />
Église.<br />
Jean-Marie La Plume<br />
: cet homme de <strong>le</strong>ttres<br />
et fervent vaticin a<br />
été approché par Pierre<br />
Martin Montansier de<br />
Carvillac. Une fois la<br />
Baudouin Armand Montmorency<br />
de Saint-Julien<br />
Crux Occidentalis<br />
infiltrée, il s’est mis<br />
à envoyer des rapports<br />
réguliers au chevalier<br />
inquisiteur. Du<br />
moins jusqu’à ce que Marie découvre la vérité et<br />
<strong>le</strong> soumette à la Question. Torturé et assassiné, il a<br />
ensuite été enterré au cimetière de la Sérénité.<br />
8
Préambu<strong>le</strong><br />
Hubert de l’Épée : cet homme des basses œuvres<br />
de Marie a officiel<strong>le</strong>ment été radié des mousquetaires<br />
pour conduite indigne. Banni il y a de<br />
nombreuses années, il est revenu il y a peu et, s’il<br />
prend bien soin de ne pas se faire repérer par ses<br />
anciens compagnons, il ne dédaigne pas porter<br />
une tenue de mousquetaire lorsqu’il est certain<br />
que cela ne <strong>le</strong> trahira pas. Cruel et sans scrupu<strong>le</strong>s,<br />
il abuse de son autorité sur <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s que lui.<br />
Il fréquente assidûment deux lieux d’importance<br />
pour la Crux Occidentalis : Chez Urbain <strong>le</strong> jour et<br />
La Carte à jouter la nuit. Très au fait de l’organisation,<br />
il saura être à l’origine de sa chute, si <strong>le</strong>s PJ<br />
savent l’exploiter comme il faut. C’est lui qui, après<br />
avoir longuement abrégé <strong>le</strong>s souffrances de Jean-<br />
Marie La Plume, s’est débarrassé du corps dans <strong>le</strong><br />
cimetière de la Sérénité.<br />
Ceux par qui l’intrigue arrive<br />
Claudia Sangiovese : épouse de Jean-Marie La<br />
Plume, cette Vodacci protégée de Donello Falisci<br />
arrive en vil<strong>le</strong> suite à un courrier apeuré de son<br />
mari. Duelliste émérite, el<strong>le</strong> pourrait en remontrer<br />
à plus d’un si el<strong>le</strong> n’était pour <strong>le</strong> moment enceinte<br />
de sept mois.<br />
La Karine : sous ses dehors de fermière pure<br />
souche aux remèdes de grand-mère, La Karine<br />
tient l’orphelinat Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur à bout<br />
de bras. Toutefois, el<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment une faiseuse<br />
d’ange, même si <strong>le</strong>s dangers sont grands pour qui<br />
fait appel à ses services. El<strong>le</strong> a assisté à la mort de<br />
Jean-Marie La Plume mais, ayant reconnu l’uniforme<br />
de mousquetaire d’Hubert de l’Épée, el<strong>le</strong><br />
craint désormais <strong>le</strong>s forces de l’ordre. El<strong>le</strong> cherche<br />
donc <strong>le</strong> salut dans la confession, persuadée<br />
qu’en confiant son fardeau à Théus ou, à défaut, à<br />
quelqu’un de confiance, il saura l’en soulager.<br />
Ludovic Arsène : dernier enfant d’une fratrie<br />
de cinq, Ludovic n’a hérité de sa famil<strong>le</strong> de petite<br />
nob<strong>le</strong>sse que <strong>le</strong> nom. Désespéré de ne pas avoir de<br />
sang sorcier dans <strong>le</strong>s veines, il a accueilli <strong>le</strong> message<br />
de la Crux Occidentalis avec fascination. Malheureusement,<br />
il a pris au pied de la <strong>le</strong>ttre ses idéaux<br />
dévoyés et souhaite désormais une seu<strong>le</strong> chose :<br />
acquérir <strong>le</strong>s pouvoirs qui lui manquent. Ayant entendu<br />
par<strong>le</strong>r de moissonneurs chargés de récupérer<br />
du sang sorcier, il a fait appel à trois d’entre eux et<br />
compte bien se transfuser <strong>le</strong> précieux fluide pour<br />
pallier sa déficience. Même si ses recherches sont<br />
proches de cel<strong>le</strong>s d’Arciniega, il n’est pas au fait de<br />
la science du sang (un processus alchimique comp<strong>le</strong>xe<br />
décrit dans Le Collège invisib<strong>le</strong> mélangeant<br />
divers sangs sorciers pour obtenir des philtres magiques).<br />
Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri : cette moissonneuse a<br />
été engagée par Ludovic Arsène. El<strong>le</strong> œuvre à La<br />
Courtisane vodacci, un lupanar itinérant officiant<br />
à bord d’un navire. L’attrait qu’éprouvent certains<br />
nob<strong>le</strong>s pour la Vodacce <strong>le</strong>s amène à fréquenter<br />
l’endroit, ce qui permet à Va<strong>le</strong>ntina de récupérer<br />
<strong>le</strong>ur sang faci<strong>le</strong>ment. Sa dernière victime en date<br />
souffrait d’anémie et, pour éviter d’attirer l’attention,<br />
el<strong>le</strong> a maquillé cela en suicide par noyade.<br />
Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> : ce nob<strong>le</strong> montaginois<br />
a été la victime ma<strong>le</strong>ncontreuse de Va<strong>le</strong>ntina à<br />
La Courtisane vodacci. Il a supprimé la particu<strong>le</strong><br />
“de Torignon” de son nom par commodité mais a<br />
néanmoins fait valoir sa filiation à La Courtisane<br />
vodacci. Sorcier Porté, il est malheureusement anémique,<br />
ce qui a conduit à la mort que l’on sait.<br />
Paul Duchemin : ce jeune homme d’une<br />
vingtaine d’années travail<strong>le</strong> dans l’imprimerie de<br />
Théus Montchauve. Joueur à la<br />
petite semaine, il a accumulé de<br />
nombreuses dettes que Marie a<br />
9
Préambu<strong>le</strong><br />
renflouées en échange de son travail pour la Crux<br />
Occidentalis. En plus de son travail habituel, Paul<br />
se charge donc d’imprimer <strong>le</strong>s différents ouvrages<br />
ou prospectus de la caba<strong>le</strong> grâce à une imprimerie<br />
clandestine dissimulée chez Urbain <strong>le</strong> céramiste.<br />
Devant <strong>le</strong> port et <strong>le</strong>s largesses (purement financières)<br />
de Marie, Paul a commencé à mener un train<br />
de vie qui n’était pas <strong>le</strong> sien. Rappelé à l’ordre, il se<br />
rend compte peu à peu de l’engrenage dans <strong>le</strong>quel<br />
il s’est fourré. La poigne de Marie lui impose cependant<br />
de travail<strong>le</strong>r et<br />
il ne voit pas comment<br />
s’en sortir.<br />
Les autres<br />
Élianore Tastemestre<br />
: cette bourgeoise<br />
portée sur la<br />
nourriture sert pour<br />
une nuit de messager<br />
à Pierre Martin. Sous<br />
<strong>le</strong> nom de « capitaine<br />
Monseigneur », el<strong>le</strong> est<br />
chargée de récupérer<br />
un courrier au Drakkar<br />
de Légion.<br />
Monseigneur :<br />
Jean-Marie La Plume<br />
a pris ce chien errant<br />
sous son ai<strong>le</strong>, alors qu’il<br />
discutait au Drakkar<br />
de Légion avec Pierre<br />
Martin. Après avoir<br />
infiltré la Crux Occidentalis,<br />
il s’en est séparé,<br />
non sans avoir au préalab<strong>le</strong> tatoué des informations<br />
vita<strong>le</strong>s sur l’organisation sous son pelage.<br />
Monseigneur a retrouvé son maître bien plus tard,<br />
alors qu’il cherchait de la nourriture dans <strong>le</strong> cimetière<br />
de la Sérénité. Malheureusement, Jean-Marie<br />
était en cours d’ensevelissement et <strong>le</strong> chien a<br />
seu<strong>le</strong>ment pu hur<strong>le</strong>r à la mort.<br />
Sœur Éloïse Vendredi : cette<br />
servante de Théus officie au couvent<br />
des Ursulines. Au fait de la véritab<strong>le</strong> nature<br />
de Pierre Martin, el<strong>le</strong> lui sert d’intermédiaire si<br />
on veut <strong>le</strong> contacter. Tous deux entretiennent une<br />
relation passionnée.<br />
Urbain <strong>le</strong> céramiste : cet artisan corrompu<br />
prête son entrepôt pour l’imprimerie clandestine<br />
de la Crux Occidentalis. Très bon commerçant, il<br />
saura se ranger à l’avis de la plus forte somme de<br />
guilders, même si, compte tenu de la prodigalité<br />
déjà effective du duc,<br />
cel<strong>le</strong>-ci doit se compter<br />
au minimum en milliers.<br />
Augustin Vertfaquin<br />
: serviteur<br />
d’Hubert de l’Épée,<br />
ce jeune spadassin l’a<br />
assisté dans la mort de<br />
Jean-Marie La Plume.<br />
Augustin respecte <strong>le</strong>s<br />
traditions vaticines<br />
mais son orthographe<br />
est défaillante. C’est lui<br />
qui a mis une croix vaticine<br />
de fortune sur la<br />
tombe de Jean-Marie<br />
La Plume.<br />
Ernest Giroflée :<br />
cet homme de main<br />
d’Hubert de l’Épée a<br />
éga<strong>le</strong>ment participé à<br />
la mort de Jean-Marie<br />
La Plume. Il essaye de<br />
se montrer aussi cruel<br />
que son mentor mais il<br />
a encore du chemin à faire. Il n’a pas hésité une<br />
seconde à enterrer vivant Jean-Marie.<br />
Cordelia Miserere : damoisel<strong>le</strong> de La Courtisane<br />
vodacci. Va<strong>le</strong>ntina a tenté d’usurper son identité<br />
quand el<strong>le</strong> a accompli sa tâche de moissonneuse.<br />
Hans Lauberig : ce membre de la Société des<br />
explorateurs n’a aucun lien avec la Crux Occidentalis.<br />
Toutefois, pour brouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pistes sur el<strong>le</strong>,<br />
10
Préambu<strong>le</strong><br />
l’organisation utilise son nom dans ses écrits, au<br />
grand dam de l’explorateur. Rien ne lui ferait plus<br />
plaisir que de coincer la caba<strong>le</strong> mais il ne pourra<br />
pas y arriver seul.<br />
Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-Roses : une des trois<br />
moissonneuses engagées par Ludovic Arsène.<br />
Infirmière à l’hospice royal, el<strong>le</strong> n’intervient norma<strong>le</strong>ment<br />
pas dans <strong>le</strong> scénario, n’étant pas liée à<br />
Va<strong>le</strong>ntina.<br />
Nathalie Colcarmin : la dernière des moissonneuses<br />
de Ludovic Arsène. El<strong>le</strong> travail<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment<br />
à l’hospice royal et, à l’instar d’Estel<strong>le</strong>, n’apparaît<br />
norma<strong>le</strong>ment pas dans <strong>le</strong> fil de l’intrigue.<br />
Louis Sébastien Lesarment : actuel gérant de<br />
La Carte à jouter. S’il n’est pas membre de la Crux<br />
Occidentalis, il tolère néanmoins ses manœuvres<br />
au sein de son établissement, principa<strong>le</strong>ment à<br />
cause de la dimension profondément croyante de<br />
la caba<strong>le</strong>.<br />
Théus Montchauve : ce patron de l’imprimerie<br />
Montchauve et Montpelé tient son nom de ses<br />
parents qui, ayant longtemps désiré un enfant, ont<br />
considéré que sa venue était un cadeau de Théus.<br />
Bourgeois paternaliste, il a réussi dans <strong>le</strong>s affaires<br />
mais ne cherche pas pour autant à flouer ses employés.<br />
Cependant, il est extrêmement exigeant en<br />
retour. Il a engagé Paul il y a une douzaine d’années<br />
alors que <strong>le</strong> garçon n’avait que 10 ans. Très<br />
fier du meil<strong>le</strong>ur élément de son imprimerie, qu’il<br />
considère comme son pupil<strong>le</strong>, il commence néanmoins<br />
à être exaspéré par ses frasques.<br />
Charlotte Rouet : cette serveuse de l’auberge<br />
du Bol acéré est un très joli brin de fil<strong>le</strong> d’une vingtaine<br />
d’années, aux longs cheveux roux bouclés,<br />
au visage mutin et à la féminité inso<strong>le</strong>nte. P<strong>le</strong>ine<br />
d’entrain et toujours rieuse, el<strong>le</strong> garde rarement sa<br />
langue dans sa poche. El<strong>le</strong> entretenait une relation<br />
avec Paul Duchemin mais ce dernier l’a délaissée<br />
en p<strong>le</strong>in libertinage et el<strong>le</strong> en garde une rancune<br />
tenace.<br />
Armand Basétage : ce vieil homme d’une cinquantaine<br />
d’années est <strong>le</strong> patron du Bol acéré, et de<br />
Charlotte par la même occasion. P<strong>le</strong>in d’humour,<br />
il a baptisé son auberge ainsi car il s’est ouvert la<br />
mâchoire en chutant sur un de ses bols. Ami de<br />
Pierre Martin, il lui offre <strong>le</strong> gîte, même si, officiel<strong>le</strong>ment,<br />
sa taverne ne dispose pas de chambres à<br />
louer.<br />
Les lieux<br />
Les lieux principaux<br />
Le Drakkar de Légion : Jean-Marie La Plume<br />
et Pierre Martin Montansier de Carvillac ont<br />
commencé à se fréquenter dans cette auberge.<br />
Lorsque Jean-Marie a infiltré la Crux Occidentalis,<br />
ils ont cessé <strong>le</strong>urs entrevues mais ont continué<br />
à correspondre en utilisant <strong>le</strong> service de courrier<br />
proposé par <strong>le</strong> tenancier. C’est précisément dans<br />
cette auberge que se rend Claudia Sangiovese.<br />
Chez Urbain : cet entrepôt de céramiques situé<br />
à quelques kilomètres à l’ouest de Charousse dissimu<strong>le</strong><br />
en réalité une imprimerie clandestine dont<br />
Urbain se sert pour réaliser <strong>le</strong>s travaux de la Crux<br />
Occidentalis. Paul Duchemin y travail<strong>le</strong> <strong>le</strong> soir, en<br />
secret.<br />
La Carte à jouter : cet établissement de jeux<br />
de luxe fait partie d’une chaîne de tripots répartis<br />
dans <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de Montaigne et communiquant<br />
entre eux par des portails Porté permanents.<br />
C’est au sein de ses joueurs que la Crux<br />
Occidentalis recrute la plupart de ses membres<br />
et c’est en s’infiltrant parmi ces nob<strong>le</strong>s que Jean-<br />
Marie La Plume en a appris davantage sur la société<br />
secrète. Ce lieu est éga<strong>le</strong>ment un point de<br />
chute récurrent d’Hubert de l’Épée et, plus rarement,<br />
de Marie.<br />
La Courtisane vodacci : ce lupanar itinérant officie<br />
à bord d’un navire. Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> y<br />
terminera ses jours, bien malgré lui.<br />
Imprimerie Montchauve et<br />
Montpelé : Paul Duchemin y<br />
11
Préambu<strong>le</strong><br />
travail<strong>le</strong> de jour mais la médiocrité de son travail<br />
se fait de plus en plus sentir.<br />
Les lieux secondaires<br />
Le couvent des Ursulines : sœur Éloïse Vendredi<br />
est une pensionnaire de ce couvent, où <strong>le</strong>s<br />
PJ devront se rendre s’ils veu<strong>le</strong>nt contacter Pierre<br />
Martin.<br />
Le lavoir des Écorchées : ce lavoir connu pour<br />
ses pierres acérées sert de point de chute occasionnel<br />
à Pierre Martin pour ses entrevues nocturnes.<br />
Les Caprices de Lucas : cette auberge située à<br />
une dizaine de kilomètres au sud de Charousse<br />
n’est plus qu’un amas de cendres et de bois calciné<br />
depuis que Marie y a mis <strong>le</strong> feu. Auparavant, Jean-<br />
Marie La Plume s’y rendait fréquemment pour se<br />
ressourcer et écrire à sa femme.<br />
Le cimetière de la Sérénité : La Karine sert<br />
d’avorteuse non loin de ce cimetière où quasiment<br />
personne ne passe. C’est ici qu’Hubert de l’Épée a<br />
fait assassiner Jean-Marie La Plume et que Monseigneur<br />
a retrouvé son ancien maître, peu avant<br />
sa mort.<br />
Le Bol acéré : cette taverne où officie Charlotte<br />
Rouet était éga<strong>le</strong>ment fréquentée par Emmanuel<br />
de Trévil<strong>le</strong>. Il y apprécie tout particulièrement <strong>le</strong><br />
service du matin, aux servantes guil<strong>le</strong>rettes avec <strong>le</strong><br />
so<strong>le</strong>il entrant par <strong>le</strong>s fenêtres. C’est éga<strong>le</strong>ment au<br />
Bol acéré que Pierre Martin a élu domici<strong>le</strong>, bénéficiant<br />
de l’impunité grâce à ses liens d’amitié avec<br />
<strong>le</strong> patron de la taverne.<br />
Le décor<br />
Si, par défaut, nous considérons<br />
Charousse en Montaigne, compte<br />
tenu de l’origine géographique de<br />
la Crux Occidentalis, vous pouvez néanmoins placer<br />
l’action de ce scénario dans n’importe quel<strong>le</strong><br />
grande vil<strong>le</strong> un tant soit peu cosmopolite et proche<br />
d’un f<strong>le</strong>uve (à cause de La Courtisane vodacci).<br />
Préambu<strong>le</strong><br />
Cela fait plusieurs jours que vos PJ voyagent<br />
sur <strong>le</strong>s routes de Montaigne et ils ont pu constater<br />
combien la situation politique et économique se<br />
dégrade. Les récoltes ont été mauvaises et <strong>le</strong>s prix<br />
de la nourriture grimpent en flèche. Les auberges<br />
observent une désaffection de <strong>le</strong>urs clients et,<br />
quand el<strong>le</strong>s en ont, el<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s servent chichement,<br />
<strong>le</strong>s denrées étant de plus en plus dures à se procurer.<br />
Menus larcins et banditisme de grand chemin<br />
commencent à se multiplier mais, plus que la quête<br />
de richesse personnel<strong>le</strong>, c’est la faim qui guide <strong>le</strong>s<br />
malheureux réduits à ces extrémités. L’intérêt se<br />
porte donc avant tout sur <strong>le</strong>s convois de nourriture<br />
et ce ne sont plus <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s richesses matériel<strong>le</strong>s<br />
qui sont dérobées mais éga<strong>le</strong>ment rations, bouteil<strong>le</strong>s<br />
et miches de pain.<br />
Le climat politique n’est guère mieux car Dominique<br />
de Montaigne, la dernière fil<strong>le</strong> de l’Empereur<br />
et épouse du bien-aimé Montegue, a donné<br />
naissance à un enfant mort en couches. Des jours<br />
de deuil ont donc été proclamés et la tristesse a<br />
envahi <strong>le</strong>s cœurs.<br />
Pour ne rien gâcher, l’Empereur a décidé de<br />
passer la frustration de son deuil sur ses sujets en<br />
augmentant lourdement <strong>le</strong>s impôts et en interdisant<br />
purement et simp<strong>le</strong>ment la pratique du culte<br />
de Théus. Les églises sont donc fermées d’office<br />
et la prière ne doit plus se faire qu’en cachette, au<br />
grand dam des Vaticins qui ont besoin des prêtres<br />
pour pouvoir vivre p<strong>le</strong>inement <strong>le</strong>ur foi lors des<br />
messes dominica<strong>le</strong>s.<br />
Seuls sont épargnés <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s ainsi que quelques<br />
gros bourgeois qui ont su faire fructifier <strong>le</strong>ur<br />
patrimoine. L’arrivée des PJ à Charousse est donc<br />
promesse d’un repos bien mérité et espoir d’une<br />
meil<strong>le</strong>ure nourriture auprès de restaurants et tavernes<br />
mieux achalandés. Laissez vos héros vaquer<br />
à <strong>le</strong>urs occupations, faire <strong>le</strong> point sur <strong>le</strong>urs obli-<br />
12
Préambu<strong>le</strong><br />
gations et s’égail<strong>le</strong>r comme il se doit dans la vil<strong>le</strong>.<br />
Un spadassin voudra peut-être s’enquérir d’une<br />
antenne de sa guilde qui officie dans la cité tandis<br />
qu’un Vaticin souhaitera probab<strong>le</strong>ment en apprendre<br />
plus sur <strong>le</strong>s interdictions de pratique religieuse.<br />
Certains se mettront en quête directement d’une<br />
auberge ou d’une maison de plaisir tandis que<br />
d’autres préféreront flâner pour découvrir la cité.<br />
Quoi qu’il en soit, profitez de l’occasion pour<br />
séparer vos héros. Si nécessaire, forcez un peu <strong>le</strong><br />
destin en improvisant un marché surpeuplé où des<br />
vo<strong>le</strong>urs à la tire <strong>le</strong>s dé<strong>le</strong>steront de <strong>le</strong>ur bourse, où<br />
une diseuse de bonne aventure se focalisera sur<br />
l’un d’eux ou encore où une rixe entre marchands<br />
et clients éclatera au beau milieu de <strong>le</strong>ur passage.<br />
Une fois votre groupe divisé, vous pourrez <strong>le</strong>s<br />
aiguil<strong>le</strong>r sur chacune des sous-intrigues.<br />
Note : Le climat présenté ci-dessus n’a pas d’incidence<br />
directe sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment du scénario mais il<br />
aide <strong>le</strong>s PJ à se familiariser avec <strong>le</strong>s causes visib<strong>le</strong>s de<br />
la future Révolution montaginoise. En parallè<strong>le</strong>, il<br />
permet d’instil<strong>le</strong>r une ambiance légèrement plus oppressante<br />
qu’à l’accoutumée et qui sied bien aux histoires<br />
de société secrète.<br />
13
Marie face à Pierre Martin<br />
Arc 1 :<br />
Marie face à Pierre Martin<br />
Dans cet arc, tout arrive par l’intermédiaire de<br />
Claudia Sangiovese, l’épouse de Jean-Marie La<br />
Plume. Alors qu’un des héros se promène dans<br />
la vil<strong>le</strong> ou vaque à ses occupations, il entend des<br />
appels à l’aide. Dans une ruel<strong>le</strong> peu passante, une<br />
femme est prise à parti par une dizaine de ruffians,<br />
bien décidés à la dé<strong>le</strong>ster de ses possessions. Les<br />
atours de la jeune femme témoignent d’une origine<br />
aisée et sa coiffure rappel<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> des nob<strong>le</strong>s<br />
vodacci. Tout de noir vêtue, el<strong>le</strong> surprend cependant<br />
par deux aspects : la manière dont el<strong>le</strong> tient<br />
son épée, qui laisse deviner une escrimeuse entraînée,<br />
et un ventre plus qu’arrondi. La jeune femme<br />
est enceinte et a donc toutes <strong>le</strong>s peines du monde<br />
à venir à bout de ses assaillants !<br />
Menez rondement <strong>le</strong> combat, celui-ci n’étant<br />
qu’une mise en bouche. Dès que plus de la moitié<br />
des vo<strong>le</strong>urs sont mis hors d’état de nuire, l’autre<br />
moitié préfère prendre la poudre d’escampette. Si<br />
l’un d’eux est interrogé, il s’excusera d’avoir attaqué<br />
une proie si faib<strong>le</strong> mais <strong>le</strong>s temps sont durs et il<br />
faut bien pouvoir se nourrir…<br />
Une fois la jeune femme en sécurité en compagnie<br />
des héros, el<strong>le</strong> se présente à eux : Claudia<br />
Sangiovese, jeune mariée vodacci. El<strong>le</strong> se rendait<br />
à une auberge de sa connaissance lorsqu’el<strong>le</strong> a été<br />
attaquée. Mais, la situation pouvant se reproduire,<br />
el<strong>le</strong> demande aux PJ de l’escorter jusqu’à cette fameuse<br />
auberge, baptisée Le Drakkar de Légion.<br />
Les informations d’une Vodacci<br />
Claudia a été é<strong>le</strong>vée dans la plus pure tradition<br />
vodacci et est donc d’une discrétion rare. Toutefois,<br />
el<strong>le</strong> a vécu suffisamment d’années en Montaigne<br />
pour acquérir une certaine indépendance.<br />
El<strong>le</strong> est donc tout à la fois capab<strong>le</strong> de se montrer<br />
extrêmement réservée et d’indiquer clairement<br />
aux malpolis qu’ils sont allés trop loin.<br />
Cette discrétion se perçoit très nettement dans<br />
<strong>le</strong>s liens qu’el<strong>le</strong> noue avec <strong>le</strong>s personnages. Si el<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong>ur est largement redevab<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> estime éga<strong>le</strong>ment<br />
qu’el<strong>le</strong> n’a pas à débal<strong>le</strong>r sa vie privée au premier<br />
venu, fût-il son sauveur. El<strong>le</strong> ne révé<strong>le</strong>ra ce qu’el<strong>le</strong><br />
sait que par petites touches, commençant par des<br />
généralités et <strong>le</strong>s affinant au fur et à mesure de ses<br />
discussions et, surtout, de son amitié avec <strong>le</strong>s héros.<br />
Sur <strong>le</strong> chemin, Claudia explique donc qu’el<strong>le</strong><br />
est venue s’enquérir de son époux, Jean-Marie La<br />
Plume, dont el<strong>le</strong> est sans nouvel<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> a reçu un<br />
courrier de lui, relativement apeuré, où il lui donnait<br />
rendez-vous à Charousse, au « refuge maritime<br />
de l’impie ». Ce qui, d’après ses recherches<br />
correspond au Drakkar de Légion.<br />
Jean-Marie et el<strong>le</strong> sont mariés depuis près de<br />
deux ans et l’enfant qu’el<strong>le</strong> porte est <strong>le</strong>ur premier<br />
(toute question visant à s’assurer qu’il s’agit éga<strong>le</strong>ment<br />
du premier de Jean-Marie ou de Claudia est<br />
bien entendu d’une inconvenance rare). Tous deux<br />
habitent un petit manoir situé à une quinzaine de<br />
14
Marie face à Pierre Martin<br />
jours de voyage, à mi-chemin entre Charousse et<br />
Entour, loin du tumulte de la capita<strong>le</strong> ou du port.<br />
De petite nob<strong>le</strong>sse vodacci, Claudia a la chance<br />
de ne pas avoir besoin de travail<strong>le</strong>r pour vivre. Sa<br />
dot confortab<strong>le</strong> a éga<strong>le</strong>ment permis à son mari<br />
de se consacrer à son violon d’Ingres plutôt que<br />
de chercher une occupation commerçante où il<br />
n’aurait guère été doué.<br />
Son époux est en effet un homme de <strong>le</strong>ttres<br />
et un philosophe. Cultivé, c’est éga<strong>le</strong>ment<br />
un fervent Vaticin, curieux de<br />
comprendre <strong>le</strong> monde qui l’entoure.<br />
Il s’est donc fait une spécialité de<br />
rédiger pamph<strong>le</strong>ts et essais philosophiques<br />
sur la nature du pouvoir,<br />
l’origine du droit, <strong>le</strong>s devoirs de chacun<br />
dans un État parfait, <strong>le</strong>s bienfaits<br />
de Théus sur une tel<strong>le</strong> organisation, etc.<br />
Ses essais n’ont jamais été frappés d’ostracisme<br />
car ils ne se montraient guère vindicatifs<br />
à l’égard du pouvoir en place. En effet,<br />
à interroger sans cesse <strong>le</strong>s choses, on<br />
en vient à <strong>le</strong>ur trouver des raisons<br />
d’exister. Et c’était bien là tout<br />
<strong>le</strong> propos de Jean-Marie : il<br />
interrogeait <strong>le</strong>s choses, il ne<br />
<strong>le</strong>s remettait pas en question.<br />
Le philosophe avait<br />
l’habitude de monter<br />
sur Charousse<br />
pour y courtiser<br />
ses mécènes<br />
et obtenir<br />
<strong>le</strong>urs faveurs.<br />
Claudia précise<br />
qu’il ne<br />
s’agissait pas<br />
de faveurs pécuniaires<br />
mais<br />
Claudia Sangiovese<br />
plus de reconnaissance ou de va<strong>le</strong>urs symboliques<br />
(citations, publications, etc.). Jean-Marie avait<br />
même eu la chance de voir certains de ses textes<br />
publiés dans L’Aube et Le Mercure de Montaigne.<br />
Il y a un peu plus de six mois, lorsque Claudia<br />
a su avec certitude qu’el<strong>le</strong> était enceinte, el<strong>le</strong> a décidé<br />
de retourner voir sa famil<strong>le</strong> en Vodacce, à la<br />
fois pour <strong>le</strong>ur annoncer la bonne nouvel<strong>le</strong> et<br />
profiter d’eux. Même si <strong>le</strong>s intrigues du<br />
Grand Jeu ne sont pas des plus reposantes,<br />
el<strong>le</strong> espérait s’en tenir suffisamment<br />
à l’écart pour goûter la<br />
joie d’une grossesse sereine. Qui<br />
plus est, el<strong>le</strong> comptait bien courtiser<br />
certains fils du destin.<br />
Malheureusement, Jean-Marie<br />
ne pouvait s’absenter aussi longtemps<br />
des ors de la Montaigne, faute<br />
de quoi son ta<strong>le</strong>nt naissant disparaîtrait<br />
bien vite des mémoires des<br />
grands de ce monde. Il fut donc<br />
décidé qu’il profiterait du<br />
repos de Claudia pour<br />
poursuivre sa cour<br />
culturel<strong>le</strong> à Charousse.<br />
Les deux<br />
époux correspondraient<br />
alors par<br />
courrier pour<br />
se donner mutuel<strong>le</strong>ment<br />
de<br />
<strong>le</strong>urs nouvel<strong>le</strong>s.<br />
Jean-Marie<br />
adresserait<br />
ses courriers<br />
à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />
et Claudia<br />
écrirait aux<br />
Caprices de<br />
Lucas, une<br />
auberge relais<br />
située à<br />
15
Marie face à Pierre Martin<br />
une dizaine de kilomètres au sud de Charousse où<br />
son époux récupérerait <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres.<br />
La correspondance qu’entretenait Jean-<br />
Marie avec sa femme était extrêmement passionnée<br />
et privée. Il ne parlait pour ainsi dire quasiment<br />
jamais de ses contacts avec <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s<br />
bourgeois montaginois, préférant rester dans des<br />
généralités. Il indiquait que <strong>le</strong>s affaires se présentaient<br />
au mieux, qu’il aurait bientôt une audience<br />
avec certaines personnes de haute influence, mais<br />
sans jamais en révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s noms.<br />
Si une tel<strong>le</strong> réserve a surpris Claudia au début,<br />
el<strong>le</strong> en a néanmoins rapidement eu l’explication.<br />
Une des <strong>le</strong>ttres de son époux précisait en effet que,<br />
la cour montaginoise étant un haut lieu d’intrigues<br />
et de rumeurs, Jean-Marie ne souhaitait pas que,<br />
si son courrier tombait entre de mauvaises mains,<br />
il puisse être utilisé contre lui ou ses mécènes à de<br />
mauvaises fins. De la même manière, il avait préféré<br />
récupérer son courrier loin de Charousse pour<br />
protéger sa vie privée des perfidies de la cour.<br />
Claudia ignore donc quasiment tout des véritab<strong>le</strong>s<br />
actions de son époux mais la confiance qu’el<strong>le</strong><br />
lui témoigne est indéfectib<strong>le</strong>.<br />
Le seul écart de conduite qu’el<strong>le</strong> s’est permis à<br />
son égard a été de fouil<strong>le</strong>r une fois dans ses affaires,<br />
alors qu’el<strong>le</strong> était à la recherche de tout autre<br />
chose. Dans <strong>le</strong>ur manoir, el<strong>le</strong> a ainsi trouvé quelques<br />
extraits d’histoires à l’eau de rose. Jean-Marie<br />
a reconnu <strong>le</strong>s écrire de manière spontanée pour<br />
se délasser l’esprit mais sans autre but qu’une satisfaction<br />
purement privée. À ses yeux, il était en<br />
effet impossib<strong>le</strong> de concilier publiquement essais<br />
philosophiques et littérature populaire.<br />
Le Drakkar de Légion<br />
Comme son nom <strong>le</strong> laisse supposer, cette<br />
auberge est tenue par un Vesten, du nom de Brak<br />
Abjornson. Ce Vesten cultivé, qui sait lire et écrire,<br />
a décidé de s’instal<strong>le</strong>r en Montaigne<br />
pour servir de point de refuge<br />
aux exilés qui <strong>le</strong> désirent et échapper<br />
aux perpétuel<strong>le</strong>s rivalités de son peup<strong>le</strong>. Il y<br />
a bien longtemps qu’il ne prend plus parti pour<br />
l’une ou l’autre cause et, si on lui demande pourquoi<br />
il a gardé son nom vesten, il répond que c’est<br />
tout simp<strong>le</strong>ment celui qu’on lui a donné à la naissance.<br />
Quant au nom de l’auberge, Brak l’a tout<br />
simp<strong>le</strong>ment baptisée ainsi pour faire un pied de<br />
nez à tous <strong>le</strong>s fidè<strong>le</strong>s qui ont voulu l’empêcher de<br />
s’instal<strong>le</strong>r.<br />
L’auberge en tant que tel<strong>le</strong> porte la marque de<br />
ses propriétaires, même s’il s’agit principa<strong>le</strong>ment<br />
d’une mise en scène. Les murs semb<strong>le</strong>nt un peu<br />
bruts de décoffrage, la porte se ferme de l’intérieur<br />
avec un lourd madrier, d’épaisses fourrures d’ours<br />
parsèment <strong>le</strong> sol et <strong>le</strong>s serveuses sont habillées à la<br />
mode vesten. Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s fenêtres, par la finesse de<br />
<strong>le</strong>ur verre, relèvent de la Montaigne. Il faut dire<br />
que Brak ne souhaite pas tota<strong>le</strong>ment chambou<strong>le</strong>r<br />
ses clients et que c’est éga<strong>le</strong>ment un excel<strong>le</strong>nt<br />
moyen de faire passer davantage de lumière.<br />
Bien évidemment, avec un tel nom, l’auberge<br />
attire une clientè<strong>le</strong> un peu particulière. El<strong>le</strong> est<br />
devenue un lieu de rendez-vous pour <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s<br />
désireux de s’encanail<strong>le</strong>r ou en quête d’un peu<br />
d’exotisme. Si l’ambiance est assez classique pour<br />
une tel<strong>le</strong> enseigne, l’origine de son propriétaire et<br />
l’ironie du nom de Drakkar de Légion ont suffi à<br />
lui donner une réputation légèrement révolutionnaire.<br />
Quelques gentilshommes éclairés s’y retrouvent<br />
pour mener des débats philosophiques et une<br />
petite cellu<strong>le</strong> de Rilasciare en a même fait son lieu<br />
de rendez-vous.<br />
En termes de qualité de l’accueil et de la nourriture,<br />
cette auberge est d’un standing supérieur<br />
à la moyenne et <strong>le</strong>s capacités de gestionnaire de<br />
Brak et son épouse Olga <strong>le</strong>ur ont permis de limiter<br />
<strong>le</strong>s problèmes d’approvisionnement si fréquents<br />
ail<strong>le</strong>urs. Enfin, il faut préciser que Brak tient à disposition<br />
de ses clients <strong>le</strong>s plus fortunés un service<br />
de boîte aux <strong>le</strong>ttres où chacun peut venir retirer<br />
son courrier. Il ne fait pas mystère de ce service<br />
mais préfère se montrer discret pour préserver la<br />
vie privée de ses clients.<br />
Claudia Sangiovese se présente donc avec <strong>le</strong>s<br />
héros auprès de Brak et, après avoir réservé une<br />
16
Marie face à Pierre Martin<br />
Le Drakkar de Légion<br />
17
Marie face à Pierre Martin<br />
chambre, lui demande s’il connaît Jean-Marie La<br />
Plume et s’il a de ses nouvel<strong>le</strong>s. Malheureusement,<br />
<strong>le</strong> tenancier ne sait rien de cet homme.<br />
Toutefois, un jet d’Esprit + Comportementalisme<br />
ou Sincérité ND 15 permet de se rendre<br />
compte assez faci<strong>le</strong>ment qu’il ne dit pas toute la<br />
vérité. Claudia el<strong>le</strong>-même n’est pas dupe mais préfère<br />
faire comme si de rien n’était et va s’asseoir à<br />
une tab<strong>le</strong> pour prendre une grande bière (voire un<br />
bon repas, selon l’heure qu’il est). El<strong>le</strong> invite bien<br />
évidemment <strong>le</strong>s PJ pour s’être montrés si prévenants<br />
à son égard.<br />
Si ces derniers n’ont pas su lire dans <strong>le</strong><br />
jeu de Brak, Claudia <strong>le</strong>ur fait part de ses<br />
doutes, précisant qu’el<strong>le</strong> ne souhaite pas<br />
envenimer personnel<strong>le</strong>ment la situation.<br />
En tant que praticienne du Grand<br />
Jeu, el<strong>le</strong> suppose que Brak ne souhaitait<br />
pas troub<strong>le</strong>r une femme enceinte mais<br />
aimerait néanmoins en savoir plus.<br />
Interrogé plus avant, <strong>le</strong> Vesten<br />
avouera disposer de peu d’informations.<br />
Il a effectivement préféré<br />
se taire par égard pour Claudia car<br />
il sait combien <strong>le</strong>s émotions peuvent<br />
bou<strong>le</strong>verser certaines grossesses.<br />
La seu<strong>le</strong> chose dont il se<br />
souvienne est que Jean-Marie<br />
La Plume a rencontré plusieurs<br />
fois dans son auberge un homme<br />
aux cheveux noirs, charismatique,<br />
plutôt bel homme et<br />
qui ressemblait à un spadassin.<br />
La plupart des réunions<br />
se déroulaient <strong>le</strong> midi ou <strong>le</strong><br />
soir et un chien s’était même<br />
pris d’intérêt pour <strong>le</strong>s reliefs<br />
de <strong>le</strong>urs repas. Jean-Marie La<br />
Plume l’avait affectueusement<br />
surnommé Monseigneur. En<br />
parallè<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s hommes ont, à<br />
deux ou trois reprises, préféré<br />
s’entretenir<br />
dans une des<br />
chambres de Brak. C’était à chaque fois la chambre<br />
numéro 28.<br />
Une chambre comme toutes <strong>le</strong>s autres<br />
Si <strong>le</strong>s PJ décident d’explorer la chambre 28, ils<br />
seront fort déçus. El<strong>le</strong> est certes cossue avec son lit<br />
confortab<strong>le</strong>, sa commode en bois de cerisier, son<br />
bureau laqué et son coffre verni mais il n’y a pas<br />
de trace de passage secret, de doub<strong>le</strong> fond ou autre<br />
artifice. La seu<strong>le</strong> chose qui pourrait éventuel<strong>le</strong>ment<br />
surprendre est la présence de tout<br />
un nécessaire d’écriture (plumes, encres,<br />
encrier, papier) et d’un Livre des Prophètes.<br />
L’utilité de cette chambre est en<br />
réalité à chercher du côté de ses locataires.<br />
Le Drakkar de Légion étant<br />
célèbre, il n’est pas rare que Brak<br />
réserve certaines de ses sal<strong>le</strong>s à la<br />
demande de ses clients. Les visiteurs<br />
réguliers de la chambre<br />
28 sont au nombre de quatre :<br />
Éléonore Ventrefeu (une jenny<br />
ardente, comme <strong>le</strong> laisse supposer<br />
son nom), Lord Dupuis (un<br />
exilé avalonien), Martha von<br />
Abbathia<strong>le</strong> (une vieil<strong>le</strong> femme<br />
d’ascendance eisenöre qui aime<br />
à se souvenir de la première<br />
nuit d’amour qu’el<strong>le</strong> a passée<br />
ici avec son cher et défunt<br />
mari) et un certain capitaine<br />
Monseigneur. Fait intéressant,<br />
<strong>le</strong>s réservations de ce<br />
dernier ont commencé à<br />
intervenir près de deux semaines<br />
après la dernière<br />
entrevue de Jean-Marie<br />
dans la chambre.<br />
Autre élément notab<strong>le</strong>,<br />
ces dates sont rarement<br />
éloignées de plus<br />
d’un mois et demi et de<br />
moins de deux semaines,<br />
18
Marie face à Pierre Martin<br />
même si el<strong>le</strong>s semb<strong>le</strong>nt ne suivre aucun ordre logique.<br />
En réalité, Pierre Martin et Jean-Marie La<br />
Plume avaient convenu d’une fréquence de correspondance<br />
passant pour aléatoire mais trouvant<br />
sa raison d’être dans <strong>le</strong> Livre des Prophètes. En<br />
en prenant la peine, une personne versée dans la<br />
théologie et <strong>le</strong>s mathématiques pourrait découvrir<br />
la clé du code via un jet d’Esprit + Théologie ND<br />
20 ou Esprit + Mathématiques ou Code secret<br />
ND 35.<br />
Mais <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> est encore de demander<br />
à Brak si cette chambre a été réservée pour <strong>le</strong>s<br />
jours qui viennent. L’aubergiste se montrera tout<br />
d’abord réticent à révé<strong>le</strong>r ce genre d’informations<br />
car la tranquillité de ses clients est primordia<strong>le</strong>.<br />
Toutefois, si <strong>le</strong>s héros mettent en avant la détresse<br />
de Claudia ou font jouer <strong>le</strong>ur réputation, il se<br />
montrera un peu plus loquace. En revanche, la cupidité<br />
ne fait pas partie des vices de Brak et l’usage<br />
d’un tel moyen de persuasion ne fera qu’enliser <strong>le</strong>s<br />
tentatives de dialogue.<br />
Si <strong>le</strong>s héros mènent habi<strong>le</strong>ment la discussion,<br />
ils apprendront que <strong>le</strong> capitaine Monseigneur a<br />
réservé sa chambre pour <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain. Brak sera<br />
cependant dubitatif quant à la possibilité pour <strong>le</strong>s<br />
PJ d’obtenir des renseignements sur un tel capitaine<br />
car, contre toute attente, la personne qui se<br />
présente sous ce nom est à chaque fois différente.<br />
Sa venue est néanmoins l’occasion de se faire<br />
connaître de l’aubergiste et de lui présenter la clé<br />
de la chambre comme preuve de sa bonne foi.<br />
En réalité, Pierre Martin estime avoir trop fréquenté<br />
l’auberge avec Jean-Marie La Plume et<br />
essaye de se faire oublier. Il fait donc appel à plusieurs<br />
Vaticins qui, sur la promesse de se voir pardonner<br />
<strong>le</strong>urs péchés, sont trop heureux de servir<br />
d’intermédiaire pour l’inquisiteur. Il brouil<strong>le</strong> ainsi<br />
<strong>le</strong>s pistes et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des Vaticins se borne à passer<br />
une excel<strong>le</strong>nte nuit dans une auberge réputée et à<br />
récupérer son courrier au matin, en même temps<br />
que <strong>le</strong>ur déjeuner.<br />
Si ces découvertes ne suscitent pas la curiosité<br />
de vos héros ou qu’ils estiment qu’ils n’ont pas à<br />
intervenir, utilisez Claudia pour <strong>le</strong>s lancer sur <strong>le</strong><br />
scénario. El<strong>le</strong> aimerait en savoir plus avant de retrouver<br />
son mari mais <strong>le</strong> voyage l’a énormément<br />
fatiguée et el<strong>le</strong> doit se reposer. Si quelques âmes<br />
bienveillantes souhaitaient lui rendre ce service,<br />
el<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur en serait très reconnaissante...<br />
Un Vaticin trop émotif<br />
Il ne reste plus aux héros qu’à attendre la venue<br />
de ce capitaine Monseigneur. Ce dernier sera très<br />
ponctuel puisqu’il arrivera pi<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> coucher du<br />
so<strong>le</strong>il et se mettra à tab<strong>le</strong> pour dîner. Ceci étant,<br />
deux surprises attendent <strong>le</strong>s héros : <strong>le</strong> capitaine<br />
Monseigneur est une femme et <strong>le</strong> dîner a tout<br />
d’un banquet !<br />
Le capitaine de ce soir est une vieil<strong>le</strong> femme<br />
à la cinquantaine bien tassée et à l’embonpoint<br />
très prononcé. Vêtue de parures onéreuses mais<br />
qui ont déjà vécu, el<strong>le</strong> donne l’impression de préférer<br />
placer son argent dans la bonne chère plus<br />
que dans une nouvel<strong>le</strong> garde-robe. El<strong>le</strong> n’a accepté<br />
cette mission d’intermédiaire que pour <strong>le</strong> salut de<br />
son âme et <strong>le</strong> fait de se faire passer pour quelqu’un<br />
d’autre ne l’enchante guère. Assez stressée de nature,<br />
el<strong>le</strong> trompe son angoisse avec des repas gargantuesques<br />
et sera très heureuse de profiter de la<br />
prodigalité inconsciente de Pierre Martin.<br />
Hormis cette gloutonnerie maladive, <strong>le</strong> capitaine<br />
Monseigneur se révè<strong>le</strong> un hôte charmant et sociab<strong>le</strong><br />
mais, si on aborde <strong>le</strong> sujet de son commanditaire,<br />
el<strong>le</strong> éludera la question à coups de « Les<br />
voies de Théus sont impénétrab<strong>le</strong>s », « Je ne fais<br />
que servir notre Seigneur à tous » ou « Son Éminence<br />
souhaite conserver <strong>le</strong> secret de son identité<br />
». Il sera néanmoins possib<strong>le</strong> à des héros sagaces<br />
de distinguer à travers ses propos que l’homme<br />
mystérieux est membre du c<strong>le</strong>rgé (au pire, un jet<br />
d’Esprit + Théologie ou Comportementalisme<br />
ND 15 permet de s’en apercevoir).<br />
Toutefois, l’attitude du capitaine Monseigneur<br />
change du tout au tout quand el<strong>le</strong> commence à<br />
monter dans sa chambre. El<strong>le</strong> discute en effet avec<br />
Brak à mots couverts (soucieuse de bien faire, el<strong>le</strong><br />
s’enquiert déjà de la présence d’une<br />
missive) mais, devant l’absence de<br />
cette dernière, se met à pâlir et à<br />
19
Marie face à Pierre Martin<br />
suer à grosses gouttes. Son angoisse naturel<strong>le</strong> reprend<br />
<strong>le</strong> dessus et el<strong>le</strong> ne cesse de répéter « El<strong>le</strong><br />
devait être là, comment veut-il que je lui rapporte<br />
ce qui n’existe pas ? ».<br />
Si <strong>le</strong>s héros tâchent de la rassurer, el<strong>le</strong> pourra<br />
se montrer sensib<strong>le</strong> à <strong>le</strong>urs arguments mais refusera<br />
d’en révé<strong>le</strong>r plus sur son commanditaire. Il lui<br />
a fait jurer sur la croix des Prophètes de garder<br />
<strong>le</strong> secret sur son identité et, malgré sa faib<strong>le</strong>sse<br />
psychologique, el<strong>le</strong> n’est pas femme à se dédire.<br />
El<strong>le</strong> a accepté de sauver son âme et ne va certainement<br />
pas tout gâcher en brisant un serment !<br />
Malheureusement, <strong>le</strong>s menus imprévus que<br />
<strong>le</strong> capitaine Monseigneur rencontre au Drakkar<br />
de Légion sèment la confusion dans son esprit et<br />
el<strong>le</strong> en oublie ce que Pierre Martin attend d’el<strong>le</strong>.<br />
Contre toute attente, el<strong>le</strong> décide de conserver la<br />
chambre jusqu’à l’arrivée d’une nouvel<strong>le</strong> missive,<br />
ses ordres étant de récupérer un courrier. Une tel<strong>le</strong><br />
demande n’est cependant pas du goût de Brak car<br />
il a d’autres réservations prévues. Il refusera donc<br />
poliment la requête du capitaine et cette dernière,<br />
oubliant qu’el<strong>le</strong> est censée passer la nuit sur place,<br />
repartira de l’auberge, <strong>le</strong> visage tota<strong>le</strong>ment mortifié.<br />
Une f ilature dans l’impasse<br />
Le départ du capitaine Monseigneur peut être<br />
l’occasion pour <strong>le</strong>s héros de la suivre et de tenter<br />
de découvrir son mystérieux commanditaire. La<br />
vieil<strong>le</strong> femme ne cherchera guère à se cacher et,<br />
pour peu qu’ils arrivent à se ca<strong>le</strong>r sur son pas rapide,<br />
la filature sera des plus faci<strong>le</strong>s (Panache +<br />
Déplacement si<strong>le</strong>ncieux ND 10).<br />
Ce que <strong>le</strong>s héros ignorent en revanche, c’est que<br />
Pierre Martin s’est montré extrêmement prudent.<br />
Conscient des faib<strong>le</strong>sses de ses messagers, il s’est<br />
en effet posté non loin du Drakkar de Légion pour<br />
assister à la sortie du capitaine Monseigneur. Ce<br />
faisant, il s’assure que rien de fâcheux ne lui arrive.<br />
Sauf précautions extrêmes des héros, il se rendra<br />
donc compte que <strong>le</strong> capitaine est suivi. Estimant<br />
que ces derniers sont des membres de la Crux Occidentalis,<br />
il <strong>le</strong>s fi<strong>le</strong>ra donc à son tour, à la fois pour<br />
essayer d’en savoir plus sur eux et s’assurer que sa<br />
<strong>le</strong>ttre ne tombe pas en de mauvaises mains. N’hésitez<br />
pas à mettre en scène cet étrange jeu de cache-cache<br />
nocturne où <strong>le</strong>s ombres se confondent<br />
et où <strong>le</strong>s suivis ne sont pas ceux que l’on croit. De<br />
Une visite au capitaine Monseigneur ?<br />
Si vos héros piétinent, ils souhaiteront certainement<br />
rendre une petite visite au capitaine<br />
Monseigneur. Cette dernière, Élianore Tastemestre<br />
de son vrai nom, <strong>le</strong>s recevra agréab<strong>le</strong>ment<br />
chez el<strong>le</strong> avec forces victuail<strong>le</strong>s et boissons.<br />
Si vous <strong>le</strong> souhaitez, vous pouvez ajouter<br />
à la dimension comique de la situation en estimant<br />
qu’el<strong>le</strong> a un faib<strong>le</strong> pour votre PJ <strong>le</strong> plus<br />
rustique et qu’el<strong>le</strong> lui fait des avances à peine<br />
déguisées.<br />
El<strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra en toute franchise que son passage<br />
au Drakkar de Légion était seu<strong>le</strong>ment une<br />
mission d’une nuit. El<strong>le</strong> désirait vivement récupérer<br />
<strong>le</strong> courrier et, en apprenant<br />
son absence, el<strong>le</strong> a paniqué, oubliant qu’el<strong>le</strong> ne<br />
devait agir que cette nuit-là et non sur plusieurs<br />
jours.<br />
Fidè<strong>le</strong> à sa promesse, el<strong>le</strong> continuera de taire<br />
<strong>le</strong> nom de son commanditaire mais acceptera<br />
de révé<strong>le</strong>r à des héros persuasifs (ou pseudo<br />
amoureux d’el<strong>le</strong>) qu’il s’agit de son confesseur.<br />
El<strong>le</strong> expliquera même qu’il s’agissait d’une peine<br />
infligée en punition de ses péchés de gourmandise.<br />
Il ne reste plus alors à vos PJ qu’à interroger<br />
des serviteurs ou des connaissances d’Élianore<br />
pour obtenir un nom : <strong>le</strong> père Carvillac.<br />
20
Marie face à Pierre Martin<br />
la sorte, <strong>le</strong>s PJ se rendront compte du ta<strong>le</strong>nt de<br />
discrétion et de manipulation de <strong>le</strong>ur adversaire.<br />
Fina<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong> capitaine Monseigneur arrivera<br />
au lavoir des Écorchées, ainsi nommé en raison<br />
des nombreuses pierres acérées qui en parsèment<br />
<strong>le</strong> bord. De nuit, il n’y a bien évidemment personne<br />
et la vieil<strong>le</strong> femme prendra son mal en patience,<br />
espérant retrouver son confesseur. El<strong>le</strong> en profitera<br />
pour sortir un sandwich au fromage de ses frusques<br />
et trompera son ennui en grignotant. El<strong>le</strong> patientera<br />
ainsi près de deux heures puis, constatant<br />
que Pierre Martin ne vient pas, reprendra <strong>le</strong> chemin<br />
de son domici<strong>le</strong> et <strong>le</strong> cours normal de sa vie.<br />
Attaque nocturne<br />
Durant la nuit, <strong>le</strong>s héros vont éga<strong>le</strong>ment avoir<br />
à faire face à une rencontre imprévue : Marie ! En<br />
effet, Pierre Martin n’est pas <strong>le</strong> seul à s’être montré<br />
actif à l’égard des héros : la dame blanche a aussi<br />
progressé à pas de géants dans son enquête. En<br />
recoupant <strong>le</strong>s bribes de révélations de Jean-Marie<br />
La Plume et ses allées et venues au sein de la Crux<br />
Occidentalis, el<strong>le</strong> a abouti à la conclusion que Le<br />
Drakkar de Légion servait de plaque tournante au<br />
transfert d’informations.<br />
La dame blanche a éga<strong>le</strong>ment découvert l’arrivée<br />
de Claudia Sangiovese et l’intervention de la<br />
jeune femme ne peut signifier qu’une chose : el<strong>le</strong><br />
est sur <strong>le</strong> point de découvrir de gros secrets sur<br />
l’organisation (il ne vient à aucun moment à l’esprit<br />
de Marie que Claudia est venue parce qu’el<strong>le</strong><br />
s’inquiétait de son mari). Marie désire donc agir<br />
vite et bien pour étouffer d’éventuel<strong>le</strong>s découvertes<br />
compromettantes. Bien évidemment, el<strong>le</strong> agira de<br />
nuit pour plus de discrétion.<br />
Alors que tout <strong>le</strong> monde ou presque dort, la<br />
dame blanche s’introduit subrepticement dans<br />
l’auberge. Aidée d’un diamant, el<strong>le</strong> perce une fenêtre<br />
et s’introduit dans la pièce principa<strong>le</strong>. De là,<br />
el<strong>le</strong> débloque <strong>le</strong> madrier de la porte d’entrée, pour<br />
<strong>le</strong> cas où el<strong>le</strong> aurait besoin de s’enfuir par la grande<br />
porte. Puis el<strong>le</strong> consulte <strong>le</strong> registre tenu par Brak<br />
pour déterminer la chambre de Claudia et, à pas<br />
de loup, monte l’escalier.<br />
Si vos héros dorment dans l’auberge, laissez-<strong>le</strong>s<br />
tenter un jet d’Esprit + Guet-apens ND 30 pour<br />
entendre quelque chose (n’oubliez pas <strong>le</strong>s Sens<br />
aiguisés de certains). Ils percevront alors des mouvements<br />
étouffés dans <strong>le</strong> couloir mais ne pourront<br />
déterminer <strong>le</strong>ur origine avec précision. Le temps<br />
qu’ils parviennent à Claudia, Marie aura réussi à<br />
forcer la porte, pour se retrouver dans une situation<br />
qu’el<strong>le</strong> n’attendait pas.<br />
Claudia a en effet entendu <strong>le</strong>s bruits sur la serrure<br />
et s’est préparée à la recevoir. Sp<strong>le</strong>ndide dans<br />
sa chemise de nuit blanche qui laisse saillir son<br />
ventre rebondi, sa fine rapière dans la main droite,<br />
el<strong>le</strong> se prépare à défendre sa vie. Le duel des<br />
deux dames blanches commence et, alors que <strong>le</strong>s<br />
héros franchissent <strong>le</strong> pas de la porte, ils assistent<br />
à un assaut des plus éblouissants. Marie est une<br />
excel<strong>le</strong>nte bretteuse mais Claudia parvient, quoique<br />
diffici<strong>le</strong>ment, à contenir ses assauts. Il est clair<br />
que la Vodacci ménage ses passes d’armes et son<br />
état de santé et que Marie tâche<br />
d’en profiter.<br />
21
Marie face à Pierre Martin<br />
Malheureusement, lorsqu’el<strong>le</strong> croise <strong>le</strong> regard<br />
des héros, Marie comprend que son assassinat<br />
méticu<strong>le</strong>ux n’a plus lieu d’être et décide de prendre<br />
la fuite, mais pas sans une dernière prouesse. El<strong>le</strong><br />
fait alors jaillir une lame d’ombre de sa main et attaque<br />
Claudia de toutes ses forces. Cette dernière<br />
n’échappe à l’arme que de justesse mais connaît<br />
éga<strong>le</strong>ment la frayeur de sa vie. Et, alors que Marie<br />
s’enfuit par la fenêtre, non sans empoigner une<br />
liasse de feuil<strong>le</strong>s présente sur <strong>le</strong> bureau, <strong>le</strong> drame<br />
se produit…<br />
Le choix cornélien<br />
Le cri de Claudia déchire la nuit au moment<br />
même où el<strong>le</strong> porte <strong>le</strong>s mains à son ventre. Ses<br />
traits sont tétanisés de dou<strong>le</strong>ur et ses jambes se<br />
dérobent sous el<strong>le</strong>. La jeune femme crie, suffoque<br />
de dou<strong>le</strong>ur, el<strong>le</strong> a peur. « Il vient ! Il vient ! Je ne<br />
veux pas ! C’est trop tôt ! » halète-t-el<strong>le</strong>. « Je ne<br />
suis pas prête ! Je ne sais pas comment faire ! »<br />
Voilà vos héros contraints de jouer <strong>le</strong>s sagefemmes.<br />
S’ils ne prennent pas la scène au sérieux<br />
ou estiment ne pas avoir de ta<strong>le</strong>nts médicaux, ils<br />
seront vite mis en joue par Claudia. La parturiente,<br />
affolée et déchirée par <strong>le</strong>s contractions, est à moitié<br />
hystérique et, trempée de sueur, braque un pisto<strong>le</strong>t<br />
en p<strong>le</strong>in sur <strong>le</strong>s héros, en <strong>le</strong>ur hurlant de « faire<br />
quelque chose ! ». Le vent qui s’engouffre par la<br />
fenêtre grande ouverte a soufflé <strong>le</strong>s bougies et <strong>le</strong><br />
vacarme est en train de réveil<strong>le</strong>r toute l’auberge. Il<br />
faut agir vite pour sauver ceux qui peuvent l’être.<br />
Laissez vos héros s’organiser comme ils <strong>le</strong> souhaitent,<br />
al<strong>le</strong>r chercher de l’aide (La Karine ? Un<br />
médecin ?), récupérer des linges propres, allonger<br />
Claudia… Faites-<strong>le</strong>ur croire que la situation est<br />
vaguement sous contrô<strong>le</strong>, que chacun est uti<strong>le</strong> et<br />
que <strong>le</strong>s bonnes idées (draps propres, eau bouillante<br />
pour désinfecter <strong>le</strong>s outils de chirurgie, utilisation<br />
de savon, etc.) apportent des augmentations aux<br />
jets de soins. En revanche, ne dites rien des malus<br />
éventuels liés à des décisions inappropriées :<br />
utilisation de lieux insalubres, absence<br />
d’hygiène corporel<strong>le</strong>, mauvais<br />
conseils (pour rappel, la mère<br />
ne doit commencer à pousser l’enfant que lorsque<br />
<strong>le</strong> col de l’utérus est suffisamment dilaté pour lui<br />
permettre de passer, sans quoi <strong>le</strong> nourrisson servira<br />
juste de bélier sur <strong>le</strong> ventre de sa mère), etc.<br />
Faites-<strong>le</strong>ur sentir l’urgence de la situation et <strong>le</strong><br />
désemparement qui <strong>le</strong>s gagne face à cette épreuve<br />
(il y a en effet peu de chances qu’ils aient déjà<br />
pratiqué un accouchement et, même si <strong>le</strong>s joueurs<br />
peuvent avoir de sains réf<strong>le</strong>xes de survie, il n’en est<br />
pas de même pour <strong>le</strong>urs personnages). N’hésitez<br />
pas à <strong>le</strong>ur faire tenter quelques jets de Détermination<br />
ND 15 pour vous assurer qu’ils ne flanchent<br />
pas au moment critique. Les plus vaillants d’entre<br />
eux pourront mettre au service de Claudia <strong>le</strong>urs<br />
ta<strong>le</strong>nts de Premiers secours, de Chirurgie voire de<br />
Vétérinaire afin de faciliter <strong>le</strong> travail.<br />
Les conditions de l’accouchement ne sont toutefois<br />
pas idylliques et, après trois ou quatre jets<br />
d’Esprit + Chirurgie, Premiers secours ou Vétérinaire<br />
(ou, à défaut, quand vous sentez que <strong>le</strong>s PJ<br />
sont en panne d’inspiration), annoncez la cou<strong>le</strong>ur :<br />
malgré tous <strong>le</strong>urs efforts et ceux des éventuels médecins,<br />
l’accouchement se présente mal et il y a<br />
beaucoup de sang.<br />
Claudia s’affaiblit, s’épuise et semb<strong>le</strong> prête à<br />
perdre conscience. El<strong>le</strong> murmure « Je me sens fatiguée,<br />
je vais m’endormir. » Il n’est point besoin<br />
Garçon ou fil<strong>le</strong> ?<br />
Nous n’avons pas jugé uti<strong>le</strong> de préciser <strong>le</strong><br />
sexe de l’enfant de Claudia et Jean-Marie.<br />
D’une part parce que <strong>le</strong>s techniques médica<strong>le</strong>s<br />
de l’époque empêchaient de prédire<br />
avec certitude s’il s’agissait d’un garçon ou<br />
d’une fil<strong>le</strong> et d’autre part parce que son sexe<br />
dépendra principa<strong>le</strong>ment du rô<strong>le</strong> futur que<br />
vous souhaitez donner à l’enfant. Déterminez<br />
donc <strong>le</strong> sexe du bébé en fonction de ce<br />
que vos PJ préféreront. Il n’est déjà pas faci<strong>le</strong><br />
d’être tuteur, alors si c’est en plus pour se<br />
compliquer la tâche avec quelqu’un qui ne<br />
correspond pas à vos aspirations…<br />
22
Marie face à Pierre Martin<br />
d’être devin pour comprendre qu’el<strong>le</strong> risque de<br />
mourir d’épuisement. Pire, l’enfant se présente par<br />
<strong>le</strong> siège (ce sont ses fesses qui sortent et non sa<br />
tête) et peut grandement rester coincé. Un médecin<br />
présent pourra même énumérer <strong>le</strong>s complications<br />
possib<strong>le</strong>s : l’enfant risque de prendre sa première<br />
respiration alors qu’il n’est pas à l’air libre,<br />
de se démettre <strong>le</strong> crâne si on tire sur <strong>le</strong>s jambes,<br />
de mourir d’hémorragie si <strong>le</strong> cordon ombilical<br />
est arraché, de mourir asphyxié si <strong>le</strong> cordon et <strong>le</strong><br />
placenta se décol<strong>le</strong>nt alors qu’il a encore la tête à<br />
l’intérieur…<br />
Voilà vos héros face à un di<strong>le</strong>mme auquel ils<br />
n’auraient jamais songé : à choisir, qui de la mère<br />
ou de l’enfant doit être sauvé ? S’ils accélèrent l’accouchement<br />
pour sauver Claudia et empécher l’hémorragie,<br />
ils délaissent <strong>le</strong> bébé , alors que Claudia<br />
<strong>le</strong>s implore de <strong>le</strong> sauver. S’ils prennent <strong>le</strong>ur temps<br />
pour permettre au bébé de naitre, la mère ne pourra<br />
probab<strong>le</strong>ment pas en réchapper. Et ce, sans compter<br />
<strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts qu’ils devront déployer pour l’accouchement<br />
proprement dit (Esprit + Chirurgie<br />
ND 25 voire 30)… Faites-<strong>le</strong>ur jouer cette décision<br />
en temps réel. Ils ont trois minutes pour trancher,<br />
faute de quoi <strong>le</strong>s deux mourront.<br />
Il n’y a pas de bon choix dans celui que <strong>le</strong>s héros<br />
s’apprêtent à prendre. L’intérêt du scénario serait<br />
de sauver Claudia pour qu’el<strong>le</strong> puisse se montrer<br />
uti<strong>le</strong> par la suite. Mais <strong>le</strong> pourra-t-el<strong>le</strong> vis-à-vis<br />
de ceux qui ont choisi de sacrifier sa progéniture ?<br />
Quant à sauver l’enfant, vos héros se sentent-ils<br />
la vocation de devenir des parents de substitution<br />
? S’ils ont découvert la mort de Jean-Marie<br />
La Plume, auront-ils <strong>le</strong> cœur à donner naissance à<br />
un bébé qui n’aura ni père ni mère ?<br />
Notez bien <strong>le</strong>s doutes et <strong>le</strong>s réticences de chacun<br />
pour pouvoir <strong>le</strong>s réutiliser plus tard. Ce choix doit<br />
être l’occasion pour eux de révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>urs convictions<br />
<strong>le</strong>s plus profondes et de nourrir, si ce n’était<br />
pas déjà <strong>le</strong> cas, une profonde rancune à l’égard de<br />
Marie. La vengeance n’est jamais si bien accomplie<br />
que lorsqu’el<strong>le</strong> est personnel<strong>le</strong>… Une fois <strong>le</strong>ur décision<br />
prise, respectez-la à la <strong>le</strong>ttre. Quoi qu’aient<br />
choisi <strong>le</strong>s PJ, laissez un dernier moment dramatique<br />
:<br />
Alternatives<br />
Et si <strong>le</strong>s PJ décident de sauver <strong>le</strong>s deux ?<br />
Est-ce possib<strong>le</strong> ? Oui, c’est possib<strong>le</strong>, mais...<br />
Mais <strong>le</strong>s chances sont infinitésima<strong>le</strong>s : <strong>le</strong>s<br />
joueurs n’ont eu que des bonnes idées, que<br />
des jets de fou (ils ont réussi face à des ND<br />
40), des entraînements de médecin/chirurgien/accoucheur,<br />
des aides extérieures très<br />
puissantes (comme la magie glamour ou La<br />
Karine), etc. Dans ce cas, Claudia et l’enfant<br />
survivent. Les intentions de Jean-Marie La<br />
Plume n’en seront que mieux respectées.<br />
Et si <strong>le</strong>s PJ n’ont pas su se montrer héroïques<br />
?<br />
Il peut arriver que vos PJ n’accomplissent<br />
pas <strong>le</strong> minimum syndical que l’on attend de<br />
héros de <strong>le</strong>ur trempe. Ils ont accumulé <strong>le</strong>s<br />
bévues, n’ont eu que des mauvaises idées, ou<br />
n’ot même pas satisfait aux règ<strong>le</strong>s d’hygiène<br />
<strong>le</strong>s plus élémentaires. Dans ce cas, <strong>le</strong> résultat<br />
est simp<strong>le</strong> : Claudia ET <strong>le</strong> bébé meurent.<br />
- Claudia, dans un dernier souff<strong>le</strong>, livide, fait<br />
promettre aux héros de s’occuper de son bébé, en<br />
souvenir d’el<strong>le</strong> et pour l’amour de Théus...<br />
- Claudia, épuisée, serre son bébé qui, doucement,<br />
cesse de vivre...<br />
Les ta<strong>le</strong>nts de Marie<br />
Après de tel<strong>le</strong>s épreuves, l’enquête prend un<br />
goût bien amer. Si toutes <strong>le</strong>s pistes dont ils disposaient<br />
jusque-là semb<strong>le</strong>nt mener à des impasses,<br />
<strong>le</strong>s PJ peuvent néanmoins rebondir de deux manières.<br />
La première est de se renseigner sur Marie<br />
et la seconde d’examiner <strong>le</strong>s effets personnels de<br />
Claudia.<br />
Si vos héros décident d’en savoir plus sur cette<br />
mystérieuse dame blanche (cela<br />
suppose qu’ils n’aient pas joué <strong>le</strong><br />
scénario du Collège invisib<strong>le</strong>), ils<br />
23
Marie face à Pierre Martin<br />
Marie (en habits de combattante)<br />
24
Marie face à Pierre Martin<br />
pourront apprendre quelques éléments. Un spadassin<br />
qui a eu <strong>le</strong> temps d’observer la passe d’armes<br />
entre <strong>le</strong>s deux femmes peut, sur un jet de<br />
Esprit + Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses ND 15 se rendre<br />
compte que la dame blanche était une fine bretteuse<br />
de l’éco<strong>le</strong> de Boucher. Une augmentation à<br />
ce jet lui permet de savoir qu’el<strong>le</strong> était maître dans<br />
cette éco<strong>le</strong>.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, si vos héros ont déjà eu affaire à<br />
des membres de la Rilasciare ou à des assassins,<br />
ils constateront que certains de ses mouvements<br />
ne <strong>le</strong>ur étaient pas inconnus. Cette fois-ci, un jet<br />
de Esprit + Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses ND 20, réalisé<br />
uniquement par ceux qui se sont déjà frotté à<br />
l’éco<strong>le</strong> Mortis (une éco<strong>le</strong> d’assassinat au couteau),<br />
révè<strong>le</strong> que la jeune femme est éga<strong>le</strong>ment une habi<strong>le</strong><br />
pratiquante de ce sty<strong>le</strong>. Là encore, une augmentation<br />
permet de savoir que la jeune femme<br />
est compagnon dans cette éco<strong>le</strong>.<br />
La guilde des spadassins peut fournir quelques<br />
informations supplémentaires mais ces dernières<br />
n’aideront guère <strong>le</strong>s PJ. Aucune femme maîtrisant<br />
l’éco<strong>le</strong> de Boucher n’est actuel<strong>le</strong>ment membre des<br />
spadassins mais de longues heures de recherches<br />
approfondies (et un jet de Détermination + Recherches<br />
ND 20) révè<strong>le</strong>nt la trace d’une jeune<br />
femme, surnommée la dame de glace, qui maîtrisait<br />
cette éco<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> se dénommait Marie, était<br />
âgée d’un peu plus de 20 ans mais a malheureusement<br />
trouvé la mort en se jetant du haut d’une<br />
falaise suite à une déception amoureuse (en réalité,<br />
Marie a mis en scène son décès au moment d’infiltrer<br />
<strong>le</strong>s Kreuzritter, il y a un peu plus d’un an). Son<br />
corps (en réalité, celui d’une paysanne qui a servi<br />
de <strong>le</strong>urre) a été retrouvé déchiqueté sur <strong>le</strong>s rochers<br />
et battu par <strong>le</strong>s flots quelques jours plus tard.<br />
Note : Compte tenu du nombre é<strong>le</strong>vé d’éco<strong>le</strong>s d’escrime,<br />
nous considérons que la compétence Exploiter<br />
<strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses est une compétence générique pouvant<br />
s’appliquant à l’ensemb<strong>le</strong> des spadassins. C’est la raison<br />
pour laquel<strong>le</strong> aucune éco<strong>le</strong> n’est précisée pour <strong>le</strong>s jets<br />
concernés.<br />
Le rang social de Marie<br />
Plutôt que de s’intéresser aux dons de combattante<br />
de Marie, vos héros pourront chercher<br />
du côté de son rang social et des milieux qu’el<strong>le</strong><br />
fréquente. Si besoin, un jet d’Esprit + Comportementalisme<br />
ND 10 <strong>le</strong>ur rappel<strong>le</strong> que Marie était<br />
vêtue de blanc au moment de l’attaque. Or, cette<br />
cou<strong>le</strong>ur n’est vraiment pas cel<strong>le</strong> portée habituel<strong>le</strong>ment<br />
pour des manœuvres discrètes. Il est donc<br />
fort probab<strong>le</strong> qu’en cherchant du côté d’une jeune<br />
femme vêtue de blanc, ils obtiennent quelque renseignement.<br />
Bien évidemment, vos héros ne trouveront rien<br />
s’ils cherchent du côté des paysans ou des artisans.<br />
Tout au plus découvriront-ils des histoires d’enlèvement<br />
et de disparitions mais ces dernières sont<br />
si communes qu’il est diffici<strong>le</strong> d’y déce<strong>le</strong>r la véritab<strong>le</strong><br />
origine de Marie (pour rappel, La Croix de<br />
l’Ouest, où apparaît Marie, la voyait orchestrer des<br />
disparitions d’enfants pour <strong>le</strong> compte de son protecteur).<br />
Du côté de la bourgeoisie et des commerçants<br />
aisés, si <strong>le</strong> son de cloche est globa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> même,<br />
quelques infos transpireront de certains <strong>le</strong>ttrés. En<br />
effet, si aucun n’a rencontré la dame blanche de<br />
lui-même, il est question d’el<strong>le</strong> à quelques reprises<br />
dans <strong>le</strong>s journaux comme Le Mercure de Montaigne<br />
ou L’Aube. Des artic<strong>le</strong>s rapportent en effet des<br />
fêtes de la nob<strong>le</strong>sse et la dame blanche s’est relativement<br />
fait remarquer à ces occasions. Principa<strong>le</strong>ment<br />
parce que son attitude de glace jurait avec<br />
la trivialité des autres invités et qu’el<strong>le</strong> ne laissait<br />
paraître aucun de ses sentiments.<br />
Enfin, si vos PJ ont <strong>le</strong>urs entrées auprès de la<br />
nob<strong>le</strong>sse, ils pourront en apprendre davantage sur<br />
la jeune femme. Moyennant quelques faveurs et/<br />
ou jets de Panache + Étiquette ND 15, ils apprendront<br />
que Marie est la fil<strong>le</strong> adoptive du duc<br />
Baudouin Armand Montmorency de Saint-Julien,<br />
un intime de l’Empereur, vieux mais très riche<br />
et grand mécène de missions<br />
archéologiques.<br />
25
Marie face à Pierre Martin<br />
Marie est apparue sur la scène publique il y a<br />
près d’un an (soit peu après la disparition mentionnée<br />
dans <strong>le</strong>s carnets de la guilde des spadassins).<br />
La jeune femme est très discrète mais cache<br />
un caractère bien trempé. El<strong>le</strong> a déjà refusé<br />
à plusieurs reprises des demandes en mariage de<br />
partis plus qu’intéressants et en est même venue<br />
aux mains pour protéger l’honneur du duc.<br />
Les effets de Claudia<br />
S’ils souhaitent fouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s affaires de Claudia,<br />
<strong>le</strong>s héros ne trouveront rien de vraiment intéressant,<br />
hormis un début de correspondance entre<br />
el<strong>le</strong> et Jean-Marie La Plume. Les époux ne cessent<br />
d’échanger serments d’amour et de fidélité mais, à<br />
travers <strong>le</strong>s lignes sourd l’angoisse de Claudia sur<br />
<strong>le</strong>s intentions de son mari. Malheureusement, une<br />
grande partie des courriers suivants a été dérobée<br />
par Marie.<br />
Toutefois, la dernière <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie à<br />
son épouse (cf. page ci-après) est tombée à terre<br />
durant <strong>le</strong> combat et Marie n’a pu la saisir dans sa<br />
fuite. Sa découverte et sa <strong>le</strong>cture devraient donc<br />
éclairer vos PJ sur <strong>le</strong>s derniers événements.<br />
Il pourra paraître étrange aux PJ que Claudia ne<br />
<strong>le</strong>ur ait pas parlé du courrier plus tôt mais la raison<br />
en est simp<strong>le</strong> : jusqu’à l’attaque de Marie, ces derniers<br />
étaient certes de vaillants gentilshommes qui<br />
avaient volé à son secours mais cela s’arrêtait là.<br />
Comme toute Vodacci (et toute femme), Claudia<br />
avait ses secrets et n’allait pas <strong>le</strong>s révé<strong>le</strong>r au premier<br />
venu, dût-il lui sauver la vie. Avec l’attaque<br />
de Marie et <strong>le</strong> drame qui en a résulté, la donne a<br />
changé et Claudia est prête à <strong>le</strong>ur faire confiance.<br />
Une piste canine<br />
Les derniers mots de Jean-Marie devraient relancer<br />
vos héros sur une nouvel<strong>le</strong> piste : cel<strong>le</strong> d’un<br />
chien baptisé Monseigneur. Si ce n’est déjà fait,<br />
profitez-en pour glisser <strong>le</strong>s explications de Brak<br />
sur l’animal qui accompagnait<br />
Jean-Marie et Pierre Martin lors<br />
de <strong>le</strong>urs entrevues. Seu<strong>le</strong>ment,<br />
voilà : comment retrouver un chien précis (errant<br />
qui plus est) dans une vil<strong>le</strong> aussi grande que Charousse<br />
?<br />
Un peu de réf<strong>le</strong>xion devrait orienter <strong>le</strong>s PJ sur la<br />
bonne piste. Vu l’intérêt que portait l’animal à son<br />
maître, il serait logique qu’il fréquente <strong>le</strong>s mêmes<br />
lieux que lui. Or, quels sont <strong>le</strong>s lieux emblématiques<br />
de Jean-Marie ? Si <strong>le</strong>s PJ ont cette réponse,<br />
ils auront Monseigneur.<br />
Selon que vous jouiez <strong>le</strong>s arcs de manière indépendante<br />
ou groupée, la solution n’est pas la même.<br />
Si chaque arc constitue pour vous une intrigue<br />
autonome sans lien avec <strong>le</strong>s autres, considérez que<br />
Monseigneur rôde aux a<strong>le</strong>ntours du Drakkar de<br />
Légion mais que, sans son maître, il prend soin de<br />
se terrer. Une recherche approfondie dans <strong>le</strong>s cachettes<br />
du voisinage permettra de <strong>le</strong> trouver. Si, à<br />
l’inverse, <strong>le</strong>s différents arcs sont imbriqués, il suffit<br />
que vos héros interrogent La Karine (arc 2 sur la<br />
mort de Jean-Marie La Plume) pour apprendre<br />
qu’el<strong>le</strong> a failli se faire repérer par une bête désespérée<br />
par la mort de son maître. En se rendant<br />
sur <strong>le</strong>s lieux, ils retrouveront alors Monseigneur,<br />
errant sans but.<br />
Dans un cas comme dans l’autre, la créature est<br />
famélique mais répond encore à son nom. El<strong>le</strong> a<br />
connu des jours meil<strong>le</strong>urs et, même si el<strong>le</strong> n’a plus<br />
aucun maître, el<strong>le</strong> porte encore <strong>le</strong> collier que lui a<br />
glissé Jean-Marie La Plume, une simp<strong>le</strong> lanière de<br />
cuir avec trois per<strong>le</strong>s de cristal contenant chacune<br />
une fine étoi<strong>le</strong>.<br />
Une fois l’animal récupéré, il reste à vos héros<br />
à résoudre <strong>le</strong>s propos sibyllins de Jean-Marie La<br />
Plume. Une re<strong>le</strong>cture attentive de la <strong>le</strong>ttre (et un<br />
éventuel jet d’Esprit + Cryptographie ND 15) ou<br />
un examen attentif de l’animal (Esprit + Dressage<br />
ND 10) permet de déterminer ce qu’il faut faire :<br />
un message semb<strong>le</strong> avoir été dissimulé sous son<br />
pelage et, pour <strong>le</strong> faire apparaître, il suffit de tondre<br />
la bête !<br />
Une fois l’animal mis à nu, deux messages apparaissent<br />
: « L’ultime refuge de Laxiv sera <strong>le</strong> palais<br />
du duc. » et « Puisse Monseigneur veil<strong>le</strong>r sur<br />
toi mieux que je n’ai su <strong>le</strong> faire. Je serai pour toujours<br />
une étoi<strong>le</strong> dans vos cœurs. »<br />
26
Lumière de ma vie, astre de mes jours,<br />
Pas une heure ne se passe sans que je pense que vous délaisser a été la pire chose que Théus m’ait infligée.<br />
Pas une minute ne s’écou<strong>le</strong> sans que je songe à vos traits gracieux et votre caractère si charmant. Et pas une<br />
seconde ne se produit sans que je sois persuadé de ne plus vous revoir.<br />
S’il m’est permis de l’avouer, j’ai peur. Je sais que notre Seigneur nous impose des épreuves pour s’assurer<br />
de notre foi mais je crains qu’Il n’ait placé trop d’espoirs en moi. Je sais agir pour <strong>le</strong> bien de son Église<br />
et Son bien ultime mais cette pensée ne suffit pas à me rasséréner. Je dois chaque fois implorer <strong>le</strong>s Saintes<br />
Écritures de me montrer la voie, de me fournir la force de remplir la mission que Son chevalier m’a confiée.<br />
Ma seu<strong>le</strong> lumière est l’espoir qu’en agissant ainsi, je vous procure une existence plus profitab<strong>le</strong>, même si je<br />
crois utopique de l’envisager.<br />
Je sens que l’on m’épie, que l’on se méfie de moi. Je crois qu’ils se doutent de quelque chose. Certaine dame<br />
blanche se montre trop prévenante ou regardante à mon égard et je n’aime guère cela. Vous êtes la seu<strong>le</strong> reine<br />
d’albâtre à qui je souhaite vouer mes jours et, en des circonstances aussi éprouvantes que cel<strong>le</strong>s-ci, une simp<strong>le</strong><br />
pensée de vous m’est un baume miracu<strong>le</strong>ux.<br />
La folie me guette mais je sais qu’el<strong>le</strong> est sœur de la raison. Je sais éga<strong>le</strong>ment que c’est d’el<strong>le</strong> que naquit<br />
<strong>le</strong> tendre sentiment que j’éprouvai pour vous lorsque je vous vis dans <strong>le</strong> port d’Entour, sous ce merveil<strong>le</strong>ux<br />
vaisseau portant <strong>le</strong> doux nom de Ramures de l’antilope. Vous souvient-il de ce jour où, alors que nous devisions<br />
au bord de la rivière, vous vous mîtes à rire du chien d’un prêtre qui officiait non loin ? Son pelage d’hiver<br />
n’était guère tombé et pourtant, alors que la pauvre créature souffrait de la cha<strong>le</strong>ur, vous vous approchâtes<br />
d’el<strong>le</strong> pour lui porter un morceau de viande rôtie toute grésillante. Quelque divine volonté avait arraché la robe<br />
de l’animal par endroits et, sur la peau à nu, vos doigts ô combien si frê<strong>le</strong>s avaient discerné la forme d’un cœur.<br />
D’une œillade mutine, vous m’adressâtes <strong>le</strong> plus ensorcelant des messages et son seul souvenir m’est encore<br />
aujourd’hui la plus douce et la plus vive des tortures.<br />
Ma dame, <strong>le</strong> cœur et la raison sont choses étranges. Alors que j’écris ce courrier et tente désespérément<br />
de me raccrocher à la mère des Lumières, je sens monter en moi l’impérieuse volonté de vous revoir. Votre<br />
absence m’est intolérab<strong>le</strong> et je me prends à rêver des nouvel<strong>le</strong>s que nous échangerons et des souvenirs que nous<br />
raviverons lors de notre prochaine rencontre. Si vous avez un tant soit peu d’affection à l’égard d’un mari<br />
qui n’a jamais su entendre <strong>le</strong>s cris de détresse de sa femme, vous saurez combien notre Seigneur peut désirer<br />
nos heureuses retrouvail<strong>le</strong>s. Si je suis encore à vos yeux <strong>le</strong> tendre rêveur que j’étais au bord de la rivière au<br />
canidé, je vous prie bien galamment de vouloir me retrouver en la cité du So<strong>le</strong>il, au sein du repaire maritime<br />
de l’impie, au mitan de la lune qui suivra votre réception de ce courrier.<br />
Pareil<strong>le</strong> requête, je <strong>le</strong> sais, pourra passer à votre grâce pour une attitude fort versati<strong>le</strong> de la part de<br />
quelqu’un qui reconnaît bien humb<strong>le</strong>ment ne pas avoir su vous prêter l’oreil<strong>le</strong> qu’il aurait dû. Pourtant, et il<br />
m’en coûte de vous l’apprendre en des termes si peu f<strong>le</strong>uris, mon aimée, je crains de ne survivre à la tâche<br />
que Théus m’a confiée. Je me résigne peu à peu au destin qui saura être <strong>le</strong> mien mais j’appréhende que mon<br />
sacrifice ne soit vain. Vain pour Lui, vain pour Nous, vain pour ce que nous aurions pu accomplir si mes<br />
pas m’avaient mené sur d’autres chemins. Comprenez donc que je souhaite vous revoir une dernière fois, pour<br />
échanger avec vous <strong>le</strong>s promesses et <strong>le</strong>s serments que j’aurais dû tenir il y a longtemps.<br />
Mais il se peut que Légion <strong>le</strong> Damné ne m’en laisse guère <strong>le</strong> choix. Si la grâce de Théus ne daignait pas<br />
s’étendre jusqu’à moi pour me protéger, je vous conjure d’honorer mon souvenir lorsque je ne serai plus. En<br />
souvenir pour Lui, en souvenir pour Nous et en souvenir pour ce que nous aurions pu accomplir. Lorsque je ne<br />
pourrai plus vous procurer <strong>le</strong> moindre réconfort, songez encore à cet épisode sur la rivière et demandez-vous<br />
par quel<strong>le</strong> grâce de Théus <strong>le</strong>s atours de Monseigneur ont pu permettre et permettront encore que nos destins se<br />
croisent à nouveau.<br />
Votre dévoué à jamais<br />
Jean-Marie La Plume
Marie face à Pierre Martin<br />
Le premier message s’adresse bien entendu à<br />
vos héros, même s’ils n’en comprendront <strong>le</strong> sens<br />
que bien plus tard. Au cours de ses écoutes, Jean-<br />
Marie a en effet surpris une conversation entre<br />
<strong>le</strong> duc Baudouin Armand Montmorency de<br />
Saint-Julien et l’Empereur (désigné dans <strong>le</strong> message<br />
sous l’acronyme Laxiv pour Léon-A<strong>le</strong>xandre<br />
XIV). Ce dernier parlait à son ami des quelques<br />
troub<strong>le</strong>s qui agitaient la Montaigne et <strong>le</strong> duc a affirmé<br />
à l’Empereur, si jamais <strong>le</strong> besoin s’en faisait<br />
impérieusement sentir, pouvoir assurer son éventuel<strong>le</strong><br />
retraite forcée. Conscient de l’importance<br />
d’une tel<strong>le</strong> information, Jean-Marie l’a dissimulée<br />
sur Monseigneur pour être certain qu’el<strong>le</strong> survivrait<br />
à sa mort.<br />
Le second message est pour sa part bien plus<br />
personnel et s’adresse à Claudia et à l’enfant.<br />
Monseigneur est en effet <strong>le</strong> dernier souvenir<br />
que laisse Jean-Marie à sa famil<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s per<strong>le</strong>s<br />
de cristal représentent tout cela : une per<strong>le</strong> pour<br />
Claudia, une pour l’enfant et une pour Monseigneur,<br />
en mémoire de Jean-Marie. Chacune peut<br />
se détacher du collier de l’animal pour être portée<br />
indépendamment. Bien évidemment, Jean-Marie<br />
ignorait <strong>le</strong>s complications que rencontrerait<br />
Claudia au moment de son accouchement.<br />
Si vos héros comprennent la signification des<br />
per<strong>le</strong>s, ils peuvent décider d’accomplir <strong>le</strong>s dernières<br />
volontés de Jean-Marie La Plume. Pour cela,<br />
ils devront faire bénir une des per<strong>le</strong>s et la déposer<br />
sur la tombe de qui de droit (Claudia ou <strong>le</strong><br />
nourrisson) tandis que la seconde échoira au dernier<br />
ou à la dernière (selon <strong>le</strong> cas) des Sangiovese.<br />
Monseigneur sera adopté par Claudia ou l’enfant.<br />
Dans <strong>le</strong> premier cas, il sera un remède contre <strong>le</strong><br />
chagrin qui mine la Vodacci. Dans <strong>le</strong> second, il se<br />
révè<strong>le</strong>ra <strong>le</strong> plus joueur et <strong>le</strong> plus câlin des compagnons<br />
de jeu et permettra à l’enfant de grandir<br />
dans la joie, même s’il n’a plus de parents.<br />
Si vos PJ procèdent ainsi, récompensez-<strong>le</strong>s avec<br />
deux dés d’héroïsme. Ce n’est pas tous <strong>le</strong>s jours<br />
qu’ils peuvent accomplir <strong>le</strong>s dernières volontés<br />
d’un homme et influer autant sur<br />
<strong>le</strong> destin d’une famil<strong>le</strong>.<br />
Bien évidemment, s’ils ne comprennent pas la<br />
signification des per<strong>le</strong>s, Claudia (si el<strong>le</strong> a survécu)<br />
<strong>le</strong> fait à <strong>le</strong>ur place. Dans ce cas, ils perdent <strong>le</strong> bénéfice<br />
de ces dés d’héroïsme supplémentaires. Si<br />
à l’inverse, c’est <strong>le</strong> nourrisson qui est encore en<br />
vie, il est trop jeune pour comprendre <strong>le</strong>s dernières<br />
volontés de son père. Toutefois, même s’ils<br />
n’ont pas compris <strong>le</strong> message des per<strong>le</strong>s, vos héros<br />
peuvent décider de laisser Monseigneur à l’enfant<br />
pour qu’il puisse grandir avec un vrai compagnon.<br />
Dans ce cas, octroyez-<strong>le</strong>ur un dé d’héroïsme pour<br />
cette bonne action.<br />
Et après ?<br />
Si <strong>le</strong>s PJ n’ont pas perdu de vue <strong>le</strong>ur vengeance,<br />
ils reprendront très probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs recherches<br />
sur Marie. Malheureusement pour eux, cette<br />
dernière essaye de se faire oublier afin de reprendre<br />
son enquête en toute discrétion. El<strong>le</strong> n’apparaîtra<br />
donc plus pendant quelques jours, <strong>le</strong> temps<br />
pour el<strong>le</strong> de soigner ses b<strong>le</strong>ssures et de réfléchir à<br />
la situation.<br />
En réalité, el<strong>le</strong> se réfugie dans ses quartiers<br />
privés à La Carte à jouter, un tripot de luxe pour<br />
nob<strong>le</strong>s richissimes (cet établissement est détaillé<br />
dans l’arc des moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
car <strong>le</strong>s héros auront certainement à y intervenir<br />
plus que de raison). Tout en pansant ses plaies,<br />
Marie reprend ses réf<strong>le</strong>xions depuis <strong>le</strong> début et<br />
étudie la correspondance qu’el<strong>le</strong> a volée à Claudia.<br />
Si à aucun moment il n’est fait référence à Monseigneur,<br />
<strong>le</strong>s allusions voilées de Jean-Marie lui<br />
révè<strong>le</strong>nt néanmoins <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> discret d’un chevalier<br />
inquisiteur. La dame blanche décide donc de s’attaquer<br />
à l’intrusion de ce traître au sein de la caba<strong>le</strong>,<br />
espérant y découvrir <strong>le</strong> nom de cet étrange<br />
commanditaire.<br />
De son côté, Pierre Martin décide lui aussi de<br />
passer à l’action mais pas de la manière à laquel<strong>le</strong><br />
on pense. Il s’était précédemment mis en retrait<br />
pour mieux jauger <strong>le</strong>s héros mais, avec ce qui<br />
s’est passé au Drakkar de Légion, il estime devoir<br />
28
Marie face à Pierre Martin<br />
se mettre en avant. Un(e) innocent(e) est morte<br />
par la faute de son enquête et il s’estime redevab<strong>le</strong><br />
à Jean-Marie de toutes <strong>le</strong>s informations qu’il lui<br />
a transmises. Pierre Martin décide donc d’entrer<br />
en contact avec <strong>le</strong>s PJ pour <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong> fond de<br />
l’histoire.<br />
Utilisant <strong>le</strong>s services d’un fidè<strong>le</strong> de Théus, il fait<br />
déposer une <strong>le</strong>ttre à l’intention de vos héros chez<br />
Brak Abjornson. L’écriture y est très nettement<br />
masculine et porte <strong>le</strong> sceau de l’Église des Prophètes.<br />
Les propos sont quant à eux on ne peut<br />
plus clairs : « Par cette missive, je vous prie instamment<br />
de vous rendre à la prochaine mi-nuit au<br />
lavoir où vous avez suivi <strong>le</strong> capitaine Monseigneur<br />
afin que nous y devisions des suites à donner à nos<br />
enquêtes respectives. Un chevalier de Théus ». Si<br />
jamais vos PJ ignorent l’existence du lavoir (vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />
parce qu’ils n’ont pas mené de filature),<br />
rendez la <strong>le</strong>ttre encore plus explicite en <strong>le</strong>ur<br />
donnant directement rendez-vous au lavoir des<br />
Écorchées.<br />
Le soir dit, alors qu’un pâ<strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t de lune éclaire<br />
faib<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pierres tranchantes, Pierre Martin<br />
attend <strong>le</strong>s PJ. Grimé en vieil ivrogne assoupi en<br />
train de cuver son vin, il n’en demeure pas moins<br />
tous <strong>le</strong>s sens en a<strong>le</strong>rte, conscient qu’il va peut-être<br />
tomber dans un piège ourdi par vos héros. Prudent,<br />
il a fait appel à six spadassins à peine dissimulés<br />
aux a<strong>le</strong>ntours du lieu de rendez-vous.<br />
La discussion commence de manière courtoise<br />
et Pierre Martin ne cherche pas à jouer <strong>le</strong>s hommes<br />
mystérieux. Tout au plus élude-t-il<br />
son statut d’inquisiteur par<br />
quelques « Les soldats de Théus<br />
29
Marie face à Pierre Martin<br />
ont de nombreux visages » et autres « Est-on<br />
forcément de l’Inquisition lorsque l’on cherche à<br />
défendre son Église ? ». Hormis cela, il révè<strong>le</strong> ce<br />
qu’il sait de la Crux Occidentalis : la personne à<br />
sa tête, son mystérieux bras-droit, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des Carte<br />
à jouter comme plaques tournantes de l’organisation<br />
(cf. plus bas « Les moissonneurs de Ludovic<br />
Arsène » pour plus<br />
d’informations), <strong>le</strong>s<br />
rumeurs persistantes<br />
sur un manuscrit impie<br />
qui referait surface,<br />
<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> essentiel<br />
de Jean-Marie La<br />
Plume dans la col<strong>le</strong>cte<br />
d’informations,<br />
<strong>le</strong>s ramifications de<br />
la société secrète<br />
dans <strong>le</strong>s plus infimes<br />
cerc<strong>le</strong>s de pouvoir<br />
ainsi que <strong>le</strong>ur volonté<br />
appuyée de renverser<br />
l’équilibre des forces<br />
en présence et enfin<br />
l’existence d’un<br />
groupuscu<strong>le</strong> dont<br />
il ne connaît que <strong>le</strong><br />
nom : <strong>le</strong> NOM. Il<br />
révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment que<br />
de nombreux membres de la Crux Occidentalis<br />
se sont laissé séduire par <strong>le</strong>s propos du duc mais<br />
qu’ils ne partagent pas forcément ses convictions<br />
profondes. Un rappel à l’ordre personnalisé de la<br />
part des autorités compétentes ramènerait <strong>le</strong>s brebis<br />
égarées dans <strong>le</strong> troupeau mais pour cela, encore<br />
faut-il connaître <strong>le</strong> nom des brebis. Si un homme<br />
de la Crux Occidentalis pouvait laisser glisser quelques<br />
noms, cela arrangerait bien l’inquisiteur...<br />
En contrepartie, Pierre Martin cherche à<br />
connaître <strong>le</strong>s informations détenues par <strong>le</strong>s PJ et<br />
ce qu’ils ont découvert grâce à Claudia Sangiovese.<br />
Il se renseignera tout particulièrement sur Monseigneur<br />
et <strong>le</strong> message qu’il portait.<br />
Pendant ce temps, Marie a progressé<br />
dans son enquête et obtenu<br />
<strong>le</strong> nom de Pierre Martin. Un interrogatoire circonstancié<br />
de sœur Éloïse lui a indiqué l’existence<br />
du lavoir des Écorchées et du rendez-vous nocturne.<br />
El<strong>le</strong> décide donc de lui faire payer son intervention<br />
dans la Crux Occidentalis. Tentée un<br />
moment de faire appel aux Kreuzritter, el<strong>le</strong> préfère<br />
fina<strong>le</strong>ment ne s’en remettre qu’à el<strong>le</strong>-même (la<br />
seu<strong>le</strong> personne qui ne l’ait<br />
jamais trompée). Profitant<br />
de la faveur de la nuit, el<strong>le</strong><br />
se cou<strong>le</strong> jusqu’à l’esplanade<br />
et repère <strong>le</strong>s lieux.<br />
Pendant que vos héros<br />
dissertent avec Pierre<br />
Martin, el<strong>le</strong> élimine discrètement<br />
<strong>le</strong>s spadassins<br />
engagés par <strong>le</strong> chevalier<br />
inquisiteur. Un PJ attentif<br />
pourra, sur un jet d’Esprit<br />
+ Guet-apens ND 15 se<br />
rendre compte que quelque<br />
chose cloche : <strong>le</strong>s rues<br />
se font de plus en plus<br />
si<strong>le</strong>ncieuses et <strong>le</strong>s bretteurs<br />
semb<strong>le</strong>nt de moins<br />
en moins présents. Une<br />
Pierre Martin,<br />
déguisé en ivrogne<br />
augmentation permettra<br />
même de distinguer une<br />
forme, fugitive comme un<br />
voi<strong>le</strong> de brume, qui disparaît dans la nuit. Deux<br />
augmentations révé<strong>le</strong>ront la présence de Marie.<br />
Mais, avec l’obscurité, el<strong>le</strong> semb<strong>le</strong> capab<strong>le</strong> de se<br />
fondre dans <strong>le</strong>s ombres. Un étrange duel est sur <strong>le</strong><br />
point de commencer.<br />
Consciente d’être en infériorité numérique, et<br />
néanmoins déterminée à se débarrasser de Pierre<br />
Martin, la dame blanche sait pouvoir ne compter<br />
que sur ses atouts : la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht, la lame<br />
d’ombre et son expertise au couteau. Plutôt que<br />
de risquer une confrontation directe, el<strong>le</strong> va donc<br />
déployer toutes ses capacités. Toutefois, si son objectif<br />
principal est Pierre Martin, el<strong>le</strong> ne dédaigne<br />
pas s’occuper des PJ pour <strong>le</strong>ur apprendre ce qu’il<br />
en coûte de l’affronter. El<strong>le</strong> passe donc d’ombre<br />
en ombre pour attaquer par surprise chacun des<br />
30
Marie face à Pierre Martin<br />
héros. Si ces derniers pensent à se regrouper pour<br />
lui compliquer la tâche, el<strong>le</strong> change de tactique et<br />
<strong>le</strong>s attaque à distance en <strong>le</strong>ur lançant ses couteaux.<br />
El<strong>le</strong> a au préalab<strong>le</strong> fait en sorte de laisser un certain<br />
nombre de lames dans <strong>le</strong>s Contrées obscures<br />
(la région parallè<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> parcourt quand el<strong>le</strong><br />
voyage d’ombre en ombre) pour être sûre de ne pas<br />
manquer de munitions.<br />
Ses gestes sont rapides et précis, et el<strong>le</strong> tire pour<br />
tuer (ou, à tout <strong>le</strong> moins, gravement endommager),<br />
avec une prédi<strong>le</strong>ction sur ceux qui lui ont donné<br />
du fil à retordre. N’hésitez donc pas à prendre<br />
des augmentations pour toucher la tête et b<strong>le</strong>sser<br />
mortel<strong>le</strong>ment certains de vos PJ, afin de donner<br />
un côté dramatique à la situation. De même, jetez<br />
tous vos dés d’héroïsme de MJ dans la batail<strong>le</strong>, que<br />
cette dernière puisse être épique et désespérée à la<br />
fois. Comment vos héros peuvent-ils se débarrasser<br />
d’une ennemie quasi-invisib<strong>le</strong> ? À plus forte<br />
raison si certains d’entre eux sont mourants...<br />
Pierre Martin de son côté prendra soin d’étudier<br />
<strong>le</strong> comportement de Marie avant d’entrer<br />
dans la batail<strong>le</strong>. S’il opère un repli stratégique<br />
qui pourra passer pour lâche, c’est en réalité pour<br />
mieux appréhender <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses de son adversaire<br />
et en profiter. Après deux tours passés à observer,<br />
il estimera judicieux d’intervenir et lancera ses forces<br />
dans la batail<strong>le</strong>.<br />
En premier lieu, il exacerbe <strong>le</strong>s rancunes de Marie.<br />
Même si el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> montre pas, la jeune femme<br />
est psychologiquement éreintée par son enquête et<br />
plus sensib<strong>le</strong> à certains arguments. Pierre Martin<br />
frappera donc là où ça fait <strong>le</strong> plus mal, arguant<br />
que Marie arrive toujours trop tard pour empêcher<br />
l’inéluctab<strong>le</strong> : Jean-Marie a révélé ses secrets avant<br />
de mourir, Claudia n’a pas été tuée de ses mains<br />
et la rencontre entre Pierre Martin et <strong>le</strong>s héros a<br />
fina<strong>le</strong>ment eu lieu. La dame blanche semb<strong>le</strong> donc<br />
ne col<strong>le</strong>ctionner que <strong>le</strong>s échecs.<br />
Bien évidemment, de tel<strong>le</strong>s provocations ont<br />
<strong>le</strong>s effets escomptés et Marie perd patience, se désintéressant<br />
des PJ pour al<strong>le</strong>r fermer son caquet à<br />
l’inquisiteur. Ce dernier, d’un regard appuyé aux<br />
PJ, <strong>le</strong>ur fait comprendre que c’est à eux de saisir<br />
<strong>le</strong>ur chance. Puis, contre toute attente, il court se<br />
réfugier dans une ruel<strong>le</strong> que même <strong>le</strong>s ref<strong>le</strong>ts de la<br />
lune ne parviennent pas à éclairer : sans lumière,<br />
C’est quoi ce NOM ?<br />
La mention du Novus Ordum Mundi<br />
(NOM) peut paraître saugrenue dans la<br />
bouche de Pierre Martin. Il y a fort à parier<br />
que <strong>le</strong>s héros entendent ce terme pour la<br />
première fois et se demandent ce qu’il vient<br />
faire là. C’est tout à fait normal. Cette société<br />
est tel<strong>le</strong>ment secrète que quasiment rien<br />
n’en filtre. La révélation de Pierre Martin<br />
peut donc être l’amorce d’une campagne de<br />
bien plus grande envergure…<br />
Marie n’aura pas d’ombre pour apparaître et devra<br />
donc se battre à visage découvert.<br />
Laissez vos héros agir comme ils l’entendent<br />
vis-à-vis de Marie. Si certains gentilshommes estiment<br />
inconvenant d’attaquer une jeune femme<br />
à plusieurs, libre à eux. Pierre Martin ne s’embarrasse<br />
guère des questions d’honneur et est tout à<br />
fait prêt à faire face à la dame blanche (même si,<br />
bien évidemment, il aura plus de mal qu’avec l’aide<br />
des PJ). Pour lui, inuti<strong>le</strong> de s’encombrer de va<strong>le</strong>urs<br />
cheva<strong>le</strong>resques quand, à la base, on se salit déjà <strong>le</strong>s<br />
mains.<br />
Selon <strong>le</strong>s interactions des PJ et de Pierre<br />
Martin, menez ce duel endiablé au milieu de la<br />
nuit. La difficulté doit être à la hauteur de la vengeance<br />
et <strong>le</strong>s héros devraient comprendre qu’une<br />
alliance avec l’inquisition, même temporaire, est <strong>le</strong><br />
meil<strong>le</strong>ur moyen de rég<strong>le</strong>r l’affaire vite et bien. S’ils<br />
hésitent trop longtemps, <strong>le</strong> bruit du duel entre<br />
Marie et Pierre Martin réveil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s habitants, qui<br />
se mettent à <strong>le</strong>ur fenêtre pour voir ce qui se passe...<br />
apportant du même coup une source de lumière<br />
dont Marie saura profiter pour sa sorcel<strong>le</strong>rie !<br />
Enfin, lorsque la dame blanche voit ses dernières<br />
secondes arriver, el<strong>le</strong> accepte sa défaite mais<br />
pas sans un ultime pied de nez au destin. Le regard<br />
p<strong>le</strong>in de mépris et de détermination,<br />
el<strong>le</strong> assène ses ultimes<br />
vérités à l’inquisiteur : « Pauvre<br />
31
Marie face à Pierre Martin<br />
Final alternatif<br />
Vous pouvez estimer que, compte tenu du<br />
nombre et de l’expérience de vos PJ, <strong>le</strong>ur opposer<br />
Marie seu<strong>le</strong> ne suffira pas à obtenir un combat<br />
de fin mémorab<strong>le</strong>. Dans ce cas, plusieurs options<br />
s’offrent à vous.<br />
La première, relativement classique, est de<br />
considérer que Marie s’est entourée d’hommes<br />
de main en cas de besoin. De la sorte, vous rééquilibrez<br />
<strong>le</strong> rapport de forces assez faci<strong>le</strong>ment.<br />
À vous de déterminer si ces hommes de main<br />
ne sont que de la chair à canon, ignorante de la<br />
personne pour qui ils travail<strong>le</strong>nt ou au contraire<br />
des membres peu influents de la Crux Occidentalis<br />
et qui pourraient donner des miettes supplémentaires<br />
à l’enquête de vos joueurs.<br />
Une variante est de considérer que, en plus<br />
d’hommes de main de la Crux Occidentalis,<br />
Marie s’est alliée à quelques truands de sa<br />
connaissance. Ces brutes ignorent <strong>le</strong>s enjeux de<br />
la rencontre et ne sont là que pour cogner. Si vos<br />
héros ont joué Voir Charousse et mourir (<strong>le</strong> scénario<br />
du supplément Montaigne), vous pouvez<br />
faire intervenir <strong>le</strong> Bourreau et ses hommes, une<br />
bande de coupe-jarrets urbains qui a l’habitude<br />
de collaborer avec la milice.<br />
La deuxième option, plus subti<strong>le</strong>, réside dans<br />
l’intervention des Kreuzritter. Si Marie a pu<br />
infiltrer ce groupe comme il se doit, el<strong>le</strong> peut<br />
éga<strong>le</strong>ment faire appel à ses ressources. La dame<br />
blanche sera donc épaulée par un second sorcier<br />
Nacht et, éventuel<strong>le</strong>ment, une deuxième lame<br />
d’ombre. D’autres Croix noires peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />
servir de soutien si <strong>le</strong> besoin s’en fait sentir.<br />
Cette option corse fortement <strong>le</strong> duel final mais<br />
permet un intéressant retournement de situation<br />
: la surprise des Kreuzritter quand Marie<br />
révè<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur existence. Toutefois, il vous faudra<br />
déterminer sur quel<strong>le</strong> base Marie a pu recourir à<br />
de tel<strong>le</strong>s personnes (l’ordre étant restreint, il est<br />
surprenant qu’il affecte autant de personnes pour<br />
la seu<strong>le</strong> mort d’un inquisiteur), à moins de considérer<br />
que <strong>le</strong>sdites Croix noires sont des compagnons<br />
très proches de la dame blanche (peut-être<br />
ceux qui l’ont fait entrer dans l’organisation).<br />
Une troisième possibilité, qui peut tout à fait<br />
se combiner avec <strong>le</strong>s précédentes, est de faire intervenir<br />
Hubert de l’Épée en renfort de Marie<br />
(si vos héros ne l’ont pas encore fait flancher,<br />
bien entendu). Il se battra avec hargne mais <strong>le</strong>s<br />
PJ pourront peu à peu <strong>le</strong> ranger de <strong>le</strong>ur côté, au<br />
fur et à mesure qu’ils lui prouveront sa supériorité.<br />
Enfin, si vous préférez éviter de donner aux<br />
joueurs l’impression que <strong>le</strong> scénario est écrit à<br />
l’avance, mettez de côté <strong>le</strong> suicide de Marie pour<br />
<strong>le</strong>ur laisser la joie de porter <strong>le</strong> coup de grâce à<br />
<strong>le</strong>ur adversaire. El<strong>le</strong> pourra toujours, moyennant<br />
un dé d’héroïsme, reprendre conscience pour révé<strong>le</strong>r<br />
l’existence des Kreuzritter, avant de mourir<br />
dans un immonde gargouillis de sang.<br />
Remarque : Lors de la partie test de ce scénario,<br />
<strong>le</strong>s adversaires étaient constitués du Bourreau<br />
et de ses deux bandes de brutes (niveau de menace<br />
3), de 5 hommes de main de la Crux Occidentalis<br />
accompagnés chacun de trois brutes (ils<br />
avaient donc un bonus de +6 à tous <strong>le</strong>urs jets), de<br />
Hubert de l’Épée et de Marie. La difficulté fut<br />
suffisante pour tenir en ha<strong>le</strong>ine un groupe de 4<br />
personnages expérimentés (dont deux spadassins<br />
compagnons et un apprenti).<br />
32
Marie face à Pierre Martin<br />
fou ! La Crux Occidentalis n’est pas ton pire ennemi.<br />
Crains plutôt <strong>le</strong>s Croix noires car <strong>le</strong>ur ordre<br />
existe toujours et qu’ils sont autrement plus fourbes<br />
et dangereux que nous ! » Puis, el<strong>le</strong> fait jaillir<br />
sa lame d’ombre et, sussurant un « Vois <strong>le</strong> cadeau<br />
qu’ils m’ont fait ! », se la plante en p<strong>le</strong>in cœur, un<br />
sourire ironique au coin des lèvres. Les dernières<br />
paro<strong>le</strong>s de Marie en ce monde sont tout un symbo<strong>le</strong><br />
: « Ainsi périssent <strong>le</strong>s martyrs. »<br />
33
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
Arc 2 :<br />
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
En abordant ce versant de l’histoire, <strong>le</strong>s PJ<br />
auront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur<br />
Jean-Marie La Plume, son décès et son assassin.<br />
Plus court que <strong>le</strong>s autres arcs, il peut se glisser<br />
n’importe où dans l’enquête, soit pour la faire<br />
avancer de manière transversa<strong>le</strong> soit pour varier <strong>le</strong>s<br />
plaisirs.<br />
À l’instar des autres intrigues, cet arc est conçu<br />
pour s’axer autour d’un personnage précis de votre<br />
groupe. Il est hautement préférab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> PJ<br />
en question soit un héros qui inspire confiance. Il<br />
peut être reconnu comme tel, être membre d’un<br />
cerc<strong>le</strong> qui en dit long sur ses motivations (comme<br />
<strong>le</strong>s Rose+Croix), etc. Si vous avez un religieux<br />
dans votre groupe, vous pouvez éga<strong>le</strong>ment exploiter<br />
cette enquête sous l’ang<strong>le</strong> de la confession vaticine.<br />
L’essentiel étant que La Karine, cel<strong>le</strong> par qui<br />
tout arrive, ait des raisons de s’épancher auprès de<br />
quelqu’un digne de confiance.<br />
Les exactions<br />
d’une femme de bien<br />
La Karine est une femme d’un âge certain, qui<br />
tient tant bien que mal <strong>le</strong>s rênes de l’orphelinat<br />
Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur. É<strong>le</strong>vée à la dure à la campagne,<br />
el<strong>le</strong> sait que la vie de tous <strong>le</strong>s jours est un<br />
combat et exhorte ses pupil<strong>le</strong>s à ne<br />
pas se laisser al<strong>le</strong>r à la facilité. Ses<br />
mains grandes comme des battoirs<br />
savent se faire douces pour ceux qui cherchent <strong>le</strong><br />
réconfort d’un foyer mais sa voix tonitruante est<br />
éga<strong>le</strong>ment capab<strong>le</strong> de rappe<strong>le</strong>r à l’ordre ceux qui<br />
en ont besoin, enfants comme adultes. Quand <strong>le</strong>s<br />
émotions l’emportent, La Karine n’a pas sa langue<br />
dans sa poche, égrenant tout <strong>le</strong> vocabulaire<br />
animalier en quolibets plus insultants <strong>le</strong>s uns que<br />
<strong>le</strong>s autres. Curieusement, el<strong>le</strong> utilise éga<strong>le</strong>ment ce<br />
<strong>le</strong>xique pour surnommer affectueusement chacun<br />
de ses enfants et l’effet est bien entendu tota<strong>le</strong>ment<br />
différent.<br />
Malheureusement, <strong>le</strong>s bonnes intentions ne<br />
suffisent pas toujours à entretenir l’orphelinat et<br />
l’argent a commencé à se raréfier, tant à cause de<br />
la guerre que de la hausse du prix de la nourriture.<br />
Quant à Isabel<strong>le</strong> de Boiscoureur, la nob<strong>le</strong> mécène à<br />
l’origine de l’orphelinat, el<strong>le</strong> se fait âgée et n’a malheureusement<br />
plus toute sa tête. Sa fortune s’étio<strong>le</strong><br />
peu à peu et el<strong>le</strong> a déjà tant fait pour l’orphelinat<br />
que La Karine répugne à la saigner encore plus.<br />
La Karine a donc décidé de mettre à profit ses<br />
ta<strong>le</strong>nts de médecin et de rebouteuse pour poursuivre<br />
son œuvre de bien public. Le soir, alors que <strong>le</strong>s<br />
enfants dorment, el<strong>le</strong> quitte <strong>le</strong> giron de l’orphelinat<br />
et se réfugie dans une petite cabane à l’égard<br />
des regards indiscrets, non loin du cimetière de la<br />
Sérénité. Ce dernier est nommé ainsi car très peu<br />
de personnes y passent, ce qui fait que <strong>le</strong>s morts<br />
comme <strong>le</strong>s vivants n’y sont jamais dérangés. La bicoque<br />
de La Karine ne paie pas de mine mais c’est<br />
là que cette femme exerce son sinistre office, en<br />
toute impunité.<br />
34
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
Car, pour pouvoir é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s enfants de Théus,<br />
La Karine a voué une part de son âme à Légion.<br />
Quand tout <strong>le</strong> monde dort, <strong>le</strong>s flammes commencent<br />
à crépiter dans l’âtre et el<strong>le</strong> chauffe ses outils<br />
pour bien <strong>le</strong>s nettoyer. Puis, faisant fi des regards<br />
apeurés de cel<strong>le</strong>s qui viennent la consulter, el<strong>le</strong> se<br />
charge patiemment, sans haine ni plaisir particulier,<br />
de prendre la vie de nourrissons trop jeunes<br />
pour pouvoir venir au monde. La technique n’est<br />
ni tout à fait au point ni tota<strong>le</strong>ment indolore mais<br />
certaines bourgeoises ou paysannes préfèrent en<br />
passer par là pour limiter <strong>le</strong> nombre d’enfants à<br />
é<strong>le</strong>ver ou de bouches à nourrir.<br />
Malheureusement pour el<strong>le</strong>, La Karine a été témoin<br />
d’un meurtre au cours d’une de ses escapades<br />
nocturnes. Alors qu’el<strong>le</strong> longeait <strong>le</strong> cimetière de la<br />
Sérénité, el<strong>le</strong> a entendu des mouvements étouffés<br />
non loin. Pensant qu’il s’agissait d’une de ses<br />
patientes qui cherchait sa cabane, el<strong>le</strong> s’est approchée<br />
mais <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> auquel el<strong>le</strong> assista était<br />
tout autre.<br />
Au beau milieu des tombes, non loin d’un brasero,<br />
trois hommes (Hubert de l’Épée, Augustin<br />
Vertfaquin et Ernest Giroflée) en entouraient<br />
un quatrième, très mal en point. Il respirait<br />
diffici<strong>le</strong>ment et ahanait « Mes jambes... Mes<br />
jambes » sous <strong>le</strong> regard goguenard de ses<br />
tortionnaires. Alors que <strong>le</strong>s deux sous-fifres<br />
étaient occupés à creuser une tombe,<br />
<strong>le</strong>ur chef, un mousquetaire à en croire sa<br />
tenue, se pencha sur son prisonnier et, après<br />
lui avoir craché au visage, <strong>le</strong> tortura de plus<br />
bel<strong>le</strong> en <strong>le</strong> rouant de coups. Il cherchait visib<strong>le</strong>ment<br />
à « savoir qui était derrière tout ça » mais <strong>le</strong><br />
mourant ne révélait aucune information.<br />
Alors <strong>le</strong> mousquetaire saisit un tison dans <strong>le</strong><br />
brasero et brûla avec une cruauté non dissimulée<br />
<strong>le</strong>s yeux du malheureux. Ce dernier n’avait même<br />
plus la force de hur<strong>le</strong>r sa souffrance et ses derniers<br />
mots furent « Claudia... ».<br />
Une fois ce crime accompli, <strong>le</strong>s deux autres<br />
hommes mirent <strong>le</strong>ur prisonnier<br />
en terre mais,<br />
comme ce dernier commençait à bouger, <strong>le</strong> mousquetaire<br />
ordonna qu’il soit enterré vivant, pour<br />
avoir <strong>le</strong> temps de sentir sa mort venir. Ainsi, il<br />
comprendrait l’horreur de sa trahison et ce qu’il en<br />
coûtait de s’opposer à « eux ».<br />
Malheureusement, au moment où Jean-Marie<br />
fut enterré, La Karine fut dérangée par des animaux<br />
qui se battaient non loin de là et, craignant<br />
d’être repérée et corrigée comme il se doit, el<strong>le</strong> se<br />
hâta de retourner à sa cabane. Lorsqu’el<strong>le</strong> repartit<br />
à l’orphelinat au petit matin, un des hommes<br />
montait la garde près de la tombe et el<strong>le</strong> ne put en<br />
savoir plus.<br />
Note : Parmi <strong>le</strong>s animaux se trouvait Monseigneur,<br />
<strong>le</strong> chien qui s’était entiché de Jean-Marie La<br />
Plume.<br />
Des aveux<br />
apeurés<br />
Selon des circonstances<br />
que vous aurez préalab<strong>le</strong>ment<br />
déterminées<br />
(confession, appel à<br />
l’aide, épanchement<br />
autour d’un verre dans<br />
une taverne, rencontre<br />
avec <strong>le</strong>s Rose+Croix...),<br />
La Karine entre en<br />
contact avec l’un<br />
de vos PJ. Pas besoin<br />
d’être fin psychologue<br />
pour<br />
s ’ a p e r c e v o i r<br />
qu’el<strong>le</strong> en a gros sur <strong>le</strong><br />
cœur et qu’el<strong>le</strong> cherche<br />
quelqu’un pour se<br />
soulager de son fardeau.<br />
El<strong>le</strong> s’ouvre donc de<br />
ses errements<br />
Hubert de l’Épée<br />
35
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
auprès de votre PJ, espérant qu’il saura lui apporter<br />
l’aide qu’el<strong>le</strong> n’a pas su trouver.<br />
Si vous n’avez pas de réel<strong>le</strong> raison de lier un PJ<br />
à La Karine, la conversation s’engage entre el<strong>le</strong> et<br />
<strong>le</strong> barman : « On dirait que t’as vu un fantôme sortir<br />
de sa tombe, La Karine ! » La femme sursaute.<br />
« Quoi, qu’est-ce que tu dis ? » « Je dis…» « Ouais,<br />
j’ai entendu... Un peu, je veux... Mais il y faisait<br />
plutôt rentrer un pauv’ vif que sortir un mort ! ».<br />
Voilà l’occasion toute trouvée pour vos héros de<br />
s’intéresser à cette étrange histoire.<br />
Le récit est entrecoupé de renif<strong>le</strong>ments, de retours<br />
en arrière, de « Je ne sais plus... » et autres<br />
hésitations. Si la faiseuse d’anges n’a pas perdu la<br />
raison, el<strong>le</strong> a néanmoins été secouée par <strong>le</strong> crime<br />
auquel el<strong>le</strong> a assisté et <strong>le</strong>s événements sont encore<br />
confus dans sa tête. Avec un peu d’efforts, vos PJ<br />
devraient néanmoins être en mesure de comprendre<br />
ce qui s’est passé et de faire ressortir un élément<br />
intéressant : <strong>le</strong> bourreau était un mousquetaire et<br />
c’est pour cette raison que La Karine a peur. En<br />
effet, où va Théah si on ne peut plus se fier aux<br />
représentants de l’ordre ?<br />
Bien évidemment, la directrice de l’orphelinat<br />
ignore tota<strong>le</strong>ment à qui el<strong>le</strong> avait affaire, que ce<br />
soit du côté du défunt ou de ceux de ses tortionnaires.<br />
El<strong>le</strong> est en revanche tout à fait en mesure<br />
de conduire vos héros au cimetière de la Sérénité<br />
et de <strong>le</strong>ur indiquer la tombe de Jean-Marie La<br />
Plume.<br />
Une grossière croix vaticine a été plantée dans<br />
la terre fraîchement retournée et une épitaphe a<br />
même été gravée au couteau : « Unssi péissent <strong>le</strong>s<br />
tét. » Visib<strong>le</strong>ment, même si l’intention était bonne,<br />
la grammaire et l’orthographe n’étaient pas <strong>le</strong>s<br />
meil<strong>le</strong>ures amies du fossoyeur.<br />
Moyennant un peu de discrétion, il sera assez<br />
faci<strong>le</strong> d’extraire <strong>le</strong> corps de sa tombe. La vermine<br />
n’a pas encore fait son œuvre et, si <strong>le</strong> cadavre est<br />
atrocement défiguré par la torture, il sera néanmoins<br />
possib<strong>le</strong> à vos héros de l’identifier, s’ils ont<br />
déjà fait la connaissance de Claudia. Dans <strong>le</strong> cas<br />
contraire, de petites recherches<br />
s’imposent.<br />
La nature du défunt<br />
Un rapide examen du corps révè<strong>le</strong> que l’homme<br />
était tout sauf un combattant. De corpu<strong>le</strong>nce plutôt<br />
svelte avec des musc<strong>le</strong>s relativement tendres,<br />
il ne devait pas être habitué à se battre. Les vêtements<br />
qu’il porte sont assez onéreux (plusieurs<br />
dizaines de guilders) et il semblait même prendre<br />
plutôt soin de lui. Pour preuve, <strong>le</strong>s quelques bijoux<br />
et brace<strong>le</strong>ts qu’il arbore aux bras et autour du cou.<br />
Si ces éléments risquent d’en apprendre peu<br />
aux PJ, il en est un en revanche qui peut <strong>le</strong>ur servir<br />
de sésame : au majeur de la main droite, l’homme<br />
arbore une chevalière avec des reliefs très saillants.<br />
Une fois nettoyée de ses impuretés, el<strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra un<br />
j, un m et une plume mais gravés à l’envers. Cette<br />
bague est en réalité un sceau !<br />
Il ne sera pas possib<strong>le</strong> d’en savoir plus sur <strong>le</strong><br />
défunt, tout du moins pas dans <strong>le</strong> cimetière. C’est<br />
donc vers des activités bien vivantes que <strong>le</strong>s héros<br />
vont se tourner.<br />
Un intel<strong>le</strong>ctuel mondain<br />
à la cour<br />
Si <strong>le</strong>s PJ cherchent du côté de la nob<strong>le</strong>sse pure<br />
la signification de la chevalière, ils n’obtiendront<br />
rien d’intéressant. Aucune famil<strong>le</strong>, qu’el<strong>le</strong> soit de<br />
haute ou de basse extraction, n’arbore ces armoiries.<br />
En revanche, si <strong>le</strong>s recherches s’orientent vers<br />
des cerc<strong>le</strong>s mondains ou religieux, ils en apprendront<br />
bien plus. Le sceau est en effet celui d’un<br />
certain Jean-Marie La Plume, homme de <strong>le</strong>ttres,<br />
philosophe et vaticin notoire. Ces derniers temps,<br />
cet homme a publié de nombreux écrits, généra<strong>le</strong>ment<br />
dans Le Mercure de Montaigne et L’Aube<br />
mais aussi de manière plus épisodique dans La<br />
Voix de son maître. Certains commérages permettront<br />
éga<strong>le</strong>ment à vos héros d’apprendre que Jean-<br />
Marie était l’auteur récent d’un feuil<strong>le</strong>ton à l’eau<br />
36
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
de rose intitulé La F<strong>le</strong>ur du prophète et dont chaque<br />
chapitre connaissait un succès grandissant. Si<br />
vos héros souhaitent connaître <strong>le</strong> détail et l’ordre<br />
des écrits, reportez-vous à la chronologie en fin de<br />
scénario.<br />
Jean-Marie s’interrogeait notamment sur <strong>le</strong><br />
lien entre Théus et la sorcel<strong>le</strong>rie de la nob<strong>le</strong>sse.<br />
Sans al<strong>le</strong>r jusqu’à prétendre que cette dernière<br />
était un don de Théus, ses pamph<strong>le</strong>ts ont quand<br />
même jeté un pavé dans la mare, à la fois pour <strong>le</strong>s<br />
nob<strong>le</strong>s qui s’étaient détournés de Théus (et<br />
ne souhaitaient donc plus s’y référer)<br />
et ceux en quête de reconnaissance.<br />
Une théorie qu’il défendait était<br />
que l’Inquisition était une création<br />
purement humaine et que, en tant<br />
que tel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> ne pouvait émaner du<br />
Créateur. À l’inverse, la sorcel<strong>le</strong>rie,<br />
par son côté inné, pouvait trouver une<br />
cause logique à son existence dans la<br />
nature de Théus : <strong>le</strong>s humains ne disposant<br />
pas tous de la sorcel<strong>le</strong>rie, cette dernière<br />
n’était pas dans la nature profonde de<br />
l’homme. Un être supérieur avait dû<br />
l’offrir à certains hommes et <strong>le</strong> seul<br />
être qui soit au-dessus des hommes<br />
n’étant autre que Théus lui-même, il<br />
devait exister un lien évident entre<br />
<strong>le</strong> Créateur et la sorcel<strong>le</strong>rie.<br />
Note : Avec de tels propos, quasi<br />
publics qui plus est, il peut paraître<br />
étrange que <strong>le</strong>s intégristes que sont <strong>le</strong>s<br />
Kreuzritter n’aient pas agi pour faire<br />
taire l’importun. En réalité, ils ont<br />
effectivement décidé d’intervenir<br />
et Marie, manœuvrant au sein de<br />
l’ordre secret, <strong>le</strong>s a convaincus de se<br />
charger el<strong>le</strong>-même de l’affaire en<br />
toute discrétion. Ce qu’el<strong>le</strong> a indirectement<br />
fait en l’éliminant suite<br />
à sa trahison.<br />
Une fois <strong>le</strong> nom de Jean-<br />
Marie La Plume connu,<br />
la nob<strong>le</strong>sse pourra révé<strong>le</strong>r<br />
quelques informations supplémentaires.<br />
L’homme de <strong>le</strong>ttres fréquentait<br />
assidûment <strong>le</strong> palais du So<strong>le</strong>il et la pertinence<br />
de ses réf<strong>le</strong>xions et de ses traits d’esprit était appréciée<br />
de nombreux nob<strong>le</strong>s de diverses famil<strong>le</strong>s<br />
(libre à vous de glisser ici quelques personnes de<br />
votre cru si vous souhaitez faire louvoyer vos héros<br />
dans <strong>le</strong>s intrigues de cour voire développer la<br />
piste du cabinet des réprouvés), parmi <strong>le</strong>squels <strong>le</strong><br />
duc Baudouin Armand Montmorency de Saint-<br />
Julien. Jean-Marie se débrouillait fréquemment<br />
pour loger aux bons soins de tel ou tel protecteur,<br />
en fonction de la versatilité de ses hôtes.<br />
Parfois, lorsque la mauvaise fortune <strong>le</strong> laissait<br />
sans gîte ou qu’il éprouvait <strong>le</strong> besoin<br />
d’affûter ses réparties (pour reprendre ses<br />
propos), il s’éclipsait pendant plusieurs<br />
jours d’affilée. Quelques recherches<br />
plus approfondies révé<strong>le</strong>ront <strong>le</strong> nom<br />
des Caprices de Lucas, une auberge située<br />
à quelques kilomètres au sud<br />
de Charousse.<br />
Quant à l’attitude de l’Empereur<br />
vis-à-vis de Jean-Marie<br />
La Plume, el<strong>le</strong> oscillait<br />
entre <strong>le</strong> dénigrement et<br />
l’amu sement. Léon A<strong>le</strong>xandre<br />
appréciait en effet particulièrement<br />
la manière dont<br />
Jean-Marie raillait l’Inquisition<br />
mais ses propos sur l’origine<br />
divine de la sorcel<strong>le</strong>rie<br />
<strong>le</strong> faisaient parfois grincer<br />
des dents. Il se murmure<br />
même que, si Jean-Marie<br />
a échappé à l’échafaud, c’est<br />
grâce au duc de Saint-Julien,<br />
qui aurait intercédé en sa faveur<br />
auprès de l’Empereur.<br />
Jean-Marie La Plume<br />
Les Caprices de Lucas<br />
Les héros<br />
souhaiteront<br />
probab<strong>le</strong>ment<br />
37
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
se rendre à ce point de chute de Jean-Marie La<br />
Plume. Là-bas, une surprise de tail<strong>le</strong> <strong>le</strong>s y attend<br />
: l’auberge n’est plus qu’un tas de cendres encore<br />
fumantes. Les corps carbonisés de deux personnes<br />
se trouvent à l’intérieur et <strong>le</strong>s restes de la porte témoignent<br />
qu’ils ont été enfermés avant que <strong>le</strong> feu<br />
ne soit déc<strong>le</strong>nché.<br />
Quelques morceaux de papier épars vo<strong>le</strong>nt<br />
au vent. La plupart sont illisib<strong>le</strong>s mais certains<br />
contiennent des bribes de <strong>le</strong>ttres d’une épouse<br />
à son mari. La femme est vodacci, une certaine<br />
Claudia à en croire la signature, et son mari, un<br />
homme de <strong>le</strong>ttres montaginois. Seu<strong>le</strong> est clouée<br />
en évidence une feuil<strong>le</strong> de papier avec ces simp<strong>le</strong>s<br />
mots : « Ainsi périssent <strong>le</strong>s traîtres. »<br />
L’écriture est de toute évidence féminine et différente<br />
de cel<strong>le</strong> de Claudia. C’est la seu<strong>le</strong> chose<br />
que pourront tirer <strong>le</strong>s PJ du morceau de papier.<br />
Un vaticin versati<strong>le</strong><br />
Du côté de l’Église du Vaticine, il est possib<strong>le</strong><br />
d’obtenir un complément d’information en fréquentant<br />
cloîtres et autres monastères. L’Empereur<br />
ayant interdit la pratique du culte de Théus, il<br />
faut consulter <strong>le</strong>s hommes de foi directement sur<br />
<strong>le</strong>urs lieux de vie et non <strong>le</strong>urs lieux de prière.<br />
Jean-Marie La Plume est éga<strong>le</strong>ment connu des<br />
autorités religieuses mais pas pour <strong>le</strong>s raisons que<br />
l’on sait. Fervent vaticin, il se rendait fréquemment<br />
à la messe et ne manquait pas de susciter des<br />
débats théologiques dès qu’il rencontrait un c<strong>le</strong>rc<br />
à même de l’écouter. Ces débats ne remettaient pas<br />
en cause <strong>le</strong> dogme vaticin mais cherchaient simp<strong>le</strong>ment<br />
à al<strong>le</strong>r jusqu’au bout de sa logique, pour<br />
bien en saisir <strong>le</strong>s tenants et <strong>le</strong>s aboutissants.<br />
Cependant, si sa présence à l’église s’est faite<br />
plus discrète (mais non moins fréquente), ses prises<br />
de position en faveur de la sorcel<strong>le</strong>rie n’en ont<br />
été que plus flagrantes. Sans forcément sombrer<br />
dans <strong>le</strong> fanatisme, il faut bien reconnaître que certains<br />
propos ont choqué <strong>le</strong>s prêtres<br />
et <strong>le</strong>s prêtresses. Mais <strong>le</strong> plus<br />
surprenant dans tout cela est <strong>le</strong><br />
revirement de comportement : là où Jean-Marie<br />
La Plume était au départ quelqu’un de fiévreux,<br />
curieux de tout et soucieux de comprendre ce que<br />
Théus lui présentait, il campait désormais sur ses<br />
positions et, persuadé de détenir la vérité théane,<br />
écoutait <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions des autres avec une pointe<br />
de condescendance. Les rares fidè<strong>le</strong>s qui l’avaient<br />
interrogé sur un tel changement de caractère<br />
n’avaient pu obtenir qu’une seu<strong>le</strong> explication de<br />
lui : il avait reçu l’illumination du Créateur et accédé<br />
à la vérité. Un tel revirement remonte à cinq<br />
mois environ.<br />
Les déductions des héros<br />
Forts de ces informations, vos PJ devraient donc<br />
en conclure que Jean-Marie La Plume était un<br />
homme de <strong>le</strong>ttres cultivé mais dont la foi en Théus<br />
avait basculé pour devenir une sorte de vérité ultime.<br />
S’ils songent à comparer la chronologie des<br />
écrits de Jean-Marie avec ses passages à l’église, ils<br />
découvriront que <strong>le</strong> changement de comportement<br />
coïncide avec <strong>le</strong> début des écrits (en réalité, à partir<br />
du moment où <strong>le</strong> vaticin a tenté d’infiltrer la Crux<br />
Occidentalis, il s’est composé un rô<strong>le</strong> pour mieux<br />
se faire repérer et a dû pour cela, à la fois faire<br />
appel à des moyens de communication à même<br />
de convaincre <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s intégristes de la caba<strong>le</strong>, et<br />
durcir son état d’esprit et son caractère pour mieux<br />
prouver <strong>le</strong> sérieux de sa « candidature »).<br />
De mystérieuses confessions<br />
Si vos héros cherchent à creuser davantage<br />
auprès de l’Église, il <strong>le</strong>ur sera possib<strong>le</strong>, moyennant<br />
38
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
quelques recherches auprès des autorités compétentes<br />
de découvrir que Jean-Marie se confessait<br />
éga<strong>le</strong>ment régulièrement. Au départ, il cherchait<br />
toujours l’absolution auprès de la même personne,<br />
<strong>le</strong> père Carvillac, mais, depuis son revirement, il<br />
avait changé de confesseur. Fait plus étrange encore,<br />
<strong>le</strong>s prêtres et sœurs auprès de qui il soulageait<br />
ses péchés étaient désormais différents, alors<br />
que l’habitude est plutôt de fréquenter <strong>le</strong>s mêmes<br />
hommes d’église.<br />
Si <strong>le</strong>s confesseurs sont interrogés plus avant, ils<br />
tairont bien évidemment la nature des propos de<br />
Jean-Marie La Plume, <strong>le</strong> secret de la confession<br />
étant l’un de <strong>le</strong>urs vœux sacrés. Ils révé<strong>le</strong>ront toutefois<br />
sans trop de peine <strong>le</strong> caractère étrange de ses<br />
aveux. En effet, alors que <strong>le</strong> sceau de la confession<br />
est censé soulager <strong>le</strong>s croyants de tout ce qu’ils ont<br />
sur <strong>le</strong> cœur, Jean-Marie semblait garder nombre<br />
de mystères pour lui. Lorsqu’ils cherchaient à en<br />
savoir plus, <strong>le</strong> philosophe éludait <strong>le</strong>s questions par<br />
des « Ces secrets servent notre Seigneur à tous »<br />
et autres « La mission que m’a confiée <strong>le</strong> Créateur<br />
dépasse de loin <strong>le</strong> cadre étriqué de la confession ».<br />
Il semblait donc suivre la voie d’un destin plus<br />
vaste dont seul Théus connaissait <strong>le</strong>s méandres.<br />
Si vos héros se penchent sur <strong>le</strong> père Carvillac, ils<br />
découvriront avec étonnement qu’il est une sorte<br />
d’é<strong>le</strong>ctron libre de la paroisse. Envoyé directement<br />
par la Cité du Vaticine, il ne se conforme guère aux<br />
pratiques séculières du c<strong>le</strong>rgé. Il assiste aux messes<br />
lorsque l’envie lui en prend, ne loge pas dans <strong>le</strong>s<br />
quartiers habituel<strong>le</strong>ment dévolus aux serviteurs du<br />
Créateur et ne suit aucun emploi du temps défini.<br />
C’est presque un mirac<strong>le</strong> que Jean-Marie La Plume<br />
ait pu se confesser aussi régulièrement auprès<br />
d’un homme aussi versati<strong>le</strong> que lui.<br />
Malheureusement pour <strong>le</strong>s PJ, trouver Pierre<br />
Martin ne sera pas une partie de plaisir. Depuis<br />
que Jean-Marie a infiltré la Crux Occidentalis, <strong>le</strong><br />
chevalier inquisiteur se fait discret pour ne pas attirer<br />
l’attention sur lui et poursuivre son enquête<br />
sereinement. L’homme semb<strong>le</strong> être un fantôme<br />
parmi <strong>le</strong>s ombres et personne ne sait où <strong>le</strong> trouver.<br />
Pour être exact, c’est lui qui trouve <strong>le</strong>s PJ et non<br />
l’inverse. Vos héros pourront donc indiquer qu’ils<br />
souhaitent une entrevue avec lui auprès des prêtres<br />
et des sœurs de la paroisse. Si la plupart des serviteurs<br />
de Théus prennent <strong>le</strong> message avec une certaine<br />
distance, il est une jeune femme du couvent<br />
des Ursulines qui écoute avec attention ce que <strong>le</strong>s<br />
PJ ont à lui apprendre. Sœur Éloïse Vendredi est<br />
en effet la seu<strong>le</strong> personne de la paroisse à connaître<br />
la nature inquisitrice de Pierre Martin et lui<br />
sert d’intermédiaire, triant <strong>le</strong>s personnes pertinentes<br />
des autres. El<strong>le</strong> s’enquerra donc des intentions<br />
des PJ, de la nature de l’entretien avec <strong>le</strong> prêtre et<br />
de l’endroit où ce dernier pourra contacter <strong>le</strong>s héros.<br />
Puis el<strong>le</strong> retournera vaquer à ses occupations,<br />
attendant apparemment que l’inquisiteur se présente<br />
à el<strong>le</strong>.<br />
Cha<strong>le</strong>ureuses retrouvail<strong>le</strong>s<br />
Un soir, sœur Éloïse s’éclipse subrepticement<br />
du couvent des Ursulines et se rend au Bol acéré.<br />
C’est ici que <strong>le</strong> chevalier inquisiteur a temporairement<br />
élu résidence et qu’il prend des nouvel<strong>le</strong>s de<br />
la jeune femme. Ces nouvel<strong>le</strong>s dépassent cependant<br />
<strong>le</strong> simp<strong>le</strong> échange verbal et <strong>le</strong>s deux amants<br />
se réfugient dans une chambre discrète pour y mener<br />
<strong>le</strong>urs ardentes discussions, <strong>le</strong>s<br />
39
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
Et si vos PJ ont suivi sœur Éloïse ?<br />
Des héros particulièrement sagaces auront certainement<br />
décidé d’enquêter sur sœur Éloïse voire de la suivre.<br />
Dans ce cas, <strong>le</strong>s retrouvail<strong>le</strong>s de la jeune femme avec l’inquisiteur<br />
ne se passent pas comme décrit ci-dessus mais<br />
comme ci-dessous.<br />
Éloïse a pris <strong>le</strong>s précautions élémentaires pour passer<br />
inaperçue mais pas pour des personnes sur <strong>le</strong> qui-vive.<br />
Et justement, certains brigands ont remarqué l’étrange<br />
manège de l’accorte jeune femme et décidé de profiter<br />
de l’occasion. Alors que la sœur parcourt nuitamment <strong>le</strong>s<br />
rues de la vil<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> est brusquement prise à partie par<br />
six bandits de grand chemin, bien décidés à entacher sa<br />
vertu. Le combat commence donc, entrecoupé de blagues<br />
grave<strong>le</strong>uses sur « Si Théus nous enseigne que <strong>le</strong> monde<br />
est un mystère dont il faut percer <strong>le</strong>s secrets, autant commencer<br />
par <strong>le</strong>s secrets de ses enfants » et autres « Le<br />
Créateur nous a appris à profiter de ses faveurs et vous<br />
en êtes une ! ».<br />
Voilà un drô<strong>le</strong> de cas de conscience pour vos héros :<br />
s’ils n’interviennent pas, Éloïse pourra dire adieu à sa vertu<br />
(encore qu’el<strong>le</strong> y ait déjà dit adieu avec Pierre Martin)<br />
mais s’ils interviennent, ils peuvent dire adieu à <strong>le</strong>ur couverture.<br />
Quoi qu’il en soit, Éloïse parviendra en plus ou moins<br />
bonne santé au Bol acéré (tout dépend de vos héros) et<br />
s’entretiendra avec Pierre Martin. Les échanges entre <strong>le</strong>s<br />
deux amants seront pour l’occasion bien plus tendres que<br />
torrides, la jeune femme n’ayant plus la tête à la bagatel<strong>le</strong>.<br />
Néanmoins, <strong>le</strong>s attentions que témoigne monsieur<br />
de Carvillac vis à vis de sœur Éloïse témoignent d’une<br />
proximité plus qu’intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>...<br />
Vos héros peuvent décider d’épier la discussion auquel<br />
cas ils apprendront ce qui est décrit dans « Cha<strong>le</strong>ureuses<br />
retrouvail<strong>le</strong>s ». S’ils décident d’intervenir, la situation<br />
devient légèrement différente. Pierre Martin gardera son<br />
calme et jouera <strong>le</strong> prêtre normal, qui entendait Jean-Marie<br />
en confession et n’apprenait rien de particulier. Il restera<br />
très courtois et affab<strong>le</strong>, prenant soin de bien noter<br />
l’attitude et <strong>le</strong>s noms des PJ pour <strong>le</strong> cas où il aurait à nouveau<br />
affaire à eux. Sœur Éloïse essayera<br />
tant bien que mal de cacher sa fébrilité<br />
mais el<strong>le</strong> n’est guère à l’aise dans <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de l’espionne découverte.<br />
Ceci étant, l’élément <strong>le</strong> plus important qu’el<strong>le</strong><br />
connaisse est la véritab<strong>le</strong> nature de Pierre Martin et el<strong>le</strong><br />
est bien consciente que cette information n’est à divulguer<br />
sous aucun prétexte. Tout au plus <strong>le</strong>s PJ se rendront-ils<br />
compte qu’el<strong>le</strong> cache quelque chose.<br />
Si vos héros décident d’y al<strong>le</strong>r franco en mettant dans<br />
la balance <strong>le</strong>urs relations amoureuses, Éloïse lâchera un<br />
« Encore faudrait-il <strong>le</strong> prouver ! », confirmant s’il en<br />
était besoin la véracité de <strong>le</strong>ur liaison. Pierre Martin,<br />
quoiqu’un peu irrité par la spontanéité de la jeune femme,<br />
restera égal à lui-même et, serein, évoquera <strong>le</strong> comportement<br />
complice qu’il entretient avec el<strong>le</strong>. Oui, il nourrit<br />
un tendre sentiment à son encontre mais l’amour est la<br />
chose la plus sacrée que Théus ait offerte aux hommes et<br />
il ne fait que Le respecter. Si vos héros mettent en avant<br />
<strong>le</strong> fait qu’ils ne sont pas mariés et que, en tant que tels,<br />
ils se commettent dans <strong>le</strong> péché, Pierre Martin changera<br />
légèrement son fusil d’épau<strong>le</strong>. Affirmant à nouveau<br />
son amour pour sœur Éloïse, il met en avant l’avantage<br />
d’une liaison intra-vaticine. Il a conscience que tous deux<br />
commettent <strong>le</strong> péché de chair en dehors du sacrement<br />
du mariage mais, grâce à un autre sacrement (celui de la<br />
confession), ils se pardonnent mutuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs fautes,<br />
chacun y trouvant son compte.<br />
Bien entendu, <strong>le</strong>s propos tenus par <strong>le</strong> chevalier peuvent<br />
paraître choquants et ils <strong>le</strong> sont pour l’époque. Ils<br />
rappel<strong>le</strong>ront aux personnes versées dans l’histoire ou la<br />
religion (via un jet d’Esprit + Histoire ou Théologie) <strong>le</strong>s<br />
heures sombres de l’Église du Vaticine où <strong>le</strong>s indulgences<br />
de complaisance avaient semé <strong>le</strong>s graines du Protestantisme.<br />
Pierre Martin est conscient de la gravité de ses<br />
actes mais il estime que <strong>le</strong> fanatisme du cardinal Verdugo<br />
passera outre ses dérapages au vu de la sainte cause qu’il<br />
défend. Surtout, <strong>le</strong> chevalier préfère passer pour un fidè<strong>le</strong><br />
de Théus corrompu plutôt que de révé<strong>le</strong>r sa nature<br />
d’inquisiteur. Que lui importe <strong>le</strong> dégoût des PJ si cela<br />
lui permet de poursuivre son enquête et d’empêcher <strong>le</strong><br />
schisme qui se prépare !<br />
Dans tous <strong>le</strong>s cas, ses aveux sur Jean-Marie La Plume<br />
ne révè<strong>le</strong>ront rien de bien croustillant aux PJ.<br />
40
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
confidences sur l’oreil<strong>le</strong>r étant de cel<strong>le</strong>s que l’on<br />
écoute <strong>le</strong> plus attentivement.<br />
Mis au courant que <strong>le</strong>s héros <strong>le</strong> recherchent,<br />
Pierre Martin tâchera dans un premier temps de<br />
déterminer dans quel camp ils sont, <strong>le</strong>ur enquête<br />
sur Jean-Marie La Plume l’incitant à la plus extrême<br />
prudence. Il ne cherchera pas à <strong>le</strong>s rencontrer<br />
car il estime que ce serait s’impliquer de manière<br />
inconsidérée. Il demandera néanmoins à sœur<br />
Éloïse de préciser aux PJ de ne pas <strong>le</strong> rechercher<br />
pour <strong>le</strong> moment. Si vos héros veu<strong>le</strong>nt en connaître<br />
la raison, la jeune femme précisera simp<strong>le</strong>ment<br />
qu’il se cache d’une affaire d’héritage qui a mal<br />
tourné et attend que <strong>le</strong>s choses se calment. Bien<br />
entendu, ces derniers propos sont purs mensonges<br />
mais <strong>le</strong> chevalier ne va pas révé<strong>le</strong>r à des inconnus<br />
qu’il enquête sur une société secrète !<br />
Du côté du bourreau<br />
En parallè<strong>le</strong> au cadavre, <strong>le</strong>s héros souhaiteront<br />
probab<strong>le</strong>ment s’enquérir du mystérieux tortionnaire.<br />
Il <strong>le</strong>ur faut donc se rapprocher des mousquetaires,<br />
que ce soit directement auprès d’une de<br />
<strong>le</strong>urs casernes ou en passant par un de Trévil<strong>le</strong> de<br />
Torignon, famil<strong>le</strong> bien connue pour <strong>le</strong> nombre de<br />
ses membres au service du peup<strong>le</strong> et de l’Empereur.<br />
S’ils n’ont <strong>le</strong>urs entrées ni chez <strong>le</strong>s uns ni chez<br />
<strong>le</strong>s autres, ils peuvent en dernier ressort se tourner<br />
vers la guilde des spadassins.<br />
Du côté des mousquetaires, on jurera sur Théus<br />
et la croix des Prophètes qu’aucun d’entre eux n’a<br />
pu commettre un tel crime. Ce serait al<strong>le</strong>r contre<br />
<strong>le</strong>ur serment de défendre <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> et, qui plus est,<br />
<strong>le</strong>s mousquetaires se déplacent majoritairement en<br />
groupe. Après tout, <strong>le</strong> « un pour tous, tous pour<br />
un » n’est pas qu’un vain <strong>le</strong>itmotiv. Certains capitaines<br />
seront néanmoins en mesure de révé<strong>le</strong>r aux<br />
PJ que, pour de très rares cas dans <strong>le</strong>ur histoire,<br />
ils ont été contraints de radier une poignée de<br />
<strong>le</strong>urs membres pour conduite indigne. C’est généra<strong>le</strong>ment<br />
la peine capita<strong>le</strong> qui attend <strong>le</strong>s mousquetaires<br />
qui ne se conforment pas aux exigences<br />
de <strong>le</strong>ur fonction mais certains hauts faits passés<br />
peuvent commuer la peine de mort en radiation.<br />
La dernière victime de cette sanction se nommait<br />
Hubert de l’Épée. Cruel au-delà du tolérab<strong>le</strong>, il<br />
aurait dû périr de la main des mousquetaires mais<br />
<strong>le</strong> hasard avait voulu qu’il sauve Léon A<strong>le</strong>xandre<br />
d’une tentative d’empoisonnement peu avant. Il<br />
s’est donc vu déposséder de son grade et de son<br />
titre, puis, chose rare pour <strong>le</strong>s mousquetaires, a été<br />
banni de Montaigne. Cela remontait à 20 années,<br />
alors que Léon A<strong>le</strong>xandre ne s’était pas encore<br />
proclamé Empereur. Les mousquetaires ignorent<br />
en revanche où Hubert a pu se réfugier<br />
durant son exil.<br />
41
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
Si vos héros ne songent pas à interroger <strong>le</strong>s<br />
capitaines ou se montrent trop suspicieux sur <strong>le</strong>s<br />
mousquetaires, n’hésitez pas à rég<strong>le</strong>r cela par un<br />
duel. Quel<strong>le</strong> qu’en sera l’issue, il permettra de<br />
prouver la courtoisie, <strong>le</strong> panache et l’honneur de ce<br />
corps d’armes. Vous en profiterez éga<strong>le</strong>ment pour<br />
évoquer la peine capita<strong>le</strong> et glisser que, parfois, la<br />
règ<strong>le</strong> n’est pas si durement appliquée et que <strong>le</strong> fautif<br />
est alors exilé. Le dernier exemp<strong>le</strong> en date étant<br />
un certain Hubert de l’Épée.<br />
Du côté de la famil<strong>le</strong> de Trévil<strong>le</strong> de Torignon,<br />
c’est une autre histoire. Si ces derniers<br />
ne sont pas précisément<br />
au courant des<br />
exactions d’Hubert de<br />
l’Épée, ils sont au fait<br />
de son bannissement<br />
et même des suites<br />
qu’il a données à sa<br />
carrière. Thérèse de<br />
Trévil<strong>le</strong> de Torignon,<br />
la matriarche de la famil<strong>le</strong>,<br />
a en effet veillé<br />
personnel<strong>le</strong>ment à<br />
son exil en des terres<br />
éloignées de la<br />
Montaigne. El<strong>le</strong><br />
peut donc révé<strong>le</strong>r à<br />
vos héros qu’il s’est<br />
réfugié à Dionna,<br />
en p<strong>le</strong>in territoire<br />
Villanova. Une<br />
zone où, à<br />
n’en pas<br />
douter,<br />
il a dû<br />
se sentir comme<br />
un poisson<br />
dans l’eau.<br />
El<strong>le</strong> n’exclut<br />
pas un possib<strong>le</strong><br />
retour<br />
de cette brebis ga<strong>le</strong>use, de l’eau ayant coulé sous <strong>le</strong>s<br />
ponts depuis. Qui plus est, <strong>le</strong> climat social tendu,<br />
la guerre et <strong>le</strong>s risques de famine laissent peu de<br />
répit aux mousquetaires pour enquêter sur <strong>le</strong> retour<br />
d’un de <strong>le</strong>urs anciens camarades.<br />
Enfin, si vos héros consultent <strong>le</strong>s archives de la<br />
guilde des spadassins, ils peuvent y apprendre diverses<br />
informations. S’ils ignorent encore <strong>le</strong> nom<br />
d’Hubert de l’Épée, ils découvrent simp<strong>le</strong>ment<br />
que la guilde tient la liste de tous <strong>le</strong>s mousquetaires<br />
spadassins et indique très clairement qui est<br />
membre de l’ordre et qui en a été radié. Le nom<br />
d’Hubert de l’Épée est perdu au milieu de dizaines<br />
d’autres noms et ne deviendra intelligib<strong>le</strong><br />
que si <strong>le</strong>s PJ cherchent<br />
auprès des personnes radiées des<br />
mousquetaires.<br />
Fait plus intéressant encore, ce<br />
nom est réapparu il y a cinq mois,<br />
d’abord pour des duels épisodiques<br />
initiés contre lui puis pour des duels<br />
plus fréquents, tous menés dans <strong>le</strong>s<br />
règ<strong>le</strong>s de l’art. Le dernier remonte<br />
au jour de la mort<br />
de Jean-Marie et<br />
<strong>le</strong>s deux témoins se<br />
nomment Augustin<br />
Vertfaquin et Ernest<br />
Giroflée.<br />
Fait notab<strong>le</strong><br />
pour <strong>le</strong> duel, il n’a<br />
été consigné dans<br />
<strong>le</strong> registre qu’après sa<br />
résolution. Idéa<strong>le</strong>ment,<br />
<strong>le</strong>s duels doivent être indiqués<br />
au préalab<strong>le</strong><br />
mais il arrive plus<br />
que de raison qu’ils<br />
ne <strong>le</strong> soient qu’a posteriori,<br />
lorsque ces derniers<br />
ont eu lieu. De<br />
nombreux échanges<br />
sont en effet initiés<br />
lors de soirées ou de rencontres<br />
nocturnes pour<br />
42
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
être résolus au petit matin, ce qui limite d’autant<br />
<strong>le</strong>s formalités administratives régulières.<br />
Quoi qu’il en soit, il reste désormais à retrouver<br />
ce fameux duelliste.<br />
Garde du corps et artisan<br />
Le jour, Hubert de l’Épée officie pour la Crux<br />
Occidentalis mais en prenant grand soin de ne pas<br />
éveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s soupçons ni de trop s’approcher des<br />
mousquetaires. S’il a vieilli et gagné quelques cicatrices,<br />
il a éga<strong>le</strong>ment appris en Vodacce à ne pas<br />
frayer avec des poissons trop gros pour lui. Il partage<br />
donc ses journées entre l’atelier d’Urbain <strong>le</strong><br />
céramiste <strong>le</strong> jour et La Carte à jouter la nuit. Chez<br />
Urbain, ses fonctions sont principa<strong>le</strong>ment dissuasives.<br />
Si <strong>le</strong>s poteries ne sont pas <strong>le</strong>s cib<strong>le</strong>s privilégiées<br />
des malandrins, la clientè<strong>le</strong> bourgeoise et<br />
huppée qui s’y intéresse l’est en revanche. Hubert<br />
de l’Épée sert donc de chien de garde et sa forte<br />
tête fait merveil<strong>le</strong>.<br />
En réalité, <strong>le</strong>s activités du spadassin servent la<br />
Crux Occidentalis à un niveau tout autre. L’entrepôt<br />
d’Urbain étant éga<strong>le</strong>ment utilisé comme<br />
cache clandestine pour <strong>le</strong>ur imprimerie, Hubert<br />
est chargé de s’assurer que personne ne mette <strong>le</strong><br />
nez (inopinément ou non) dans <strong>le</strong>urs affaires. Il<br />
s’en acquitte d’ail<strong>le</strong>urs fort bien, même s’il n’a pas<br />
beaucoup de racail<strong>le</strong> à se mettre sous la dent. Alors,<br />
pour passer <strong>le</strong> temps, il multiplie <strong>le</strong>s exercices<br />
physiques, armés ou non, ce qui a pour effet d’amuser<br />
<strong>le</strong>s clients qui rendent visite à Urbain (même<br />
s’ils ne s’en vantent jamais auprès de l’intéressé).<br />
En revanche, si Hubert a la chance de tomber<br />
sur un vo<strong>le</strong>ur ou un importun un peu trop entreprenant,<br />
il se fait une joie de <strong>le</strong> corriger et de rendre<br />
sa visite mémorab<strong>le</strong>. Vu <strong>le</strong> nombre de membres<br />
qu’il est à même de casser, il peut se faire plaisir.<br />
Il est à noter que, malgré sa cruauté, <strong>le</strong> spadassin<br />
ne tue pas <strong>le</strong>s personnes qu’il surprend à rôder.<br />
D’une part parce que cela <strong>le</strong>ur permet de se rappe<strong>le</strong>r<br />
douloureusement de ses « caresses » et d’autre<br />
part parce que des morts suspectes attireraient<br />
l’attention des mousquetaires là où ils ne doivent<br />
pas mettre <strong>le</strong>ur nez.<br />
Visite de courtoisie<br />
Remonter jusqu’à Hubert de l’Épée peut se faire<br />
très faci<strong>le</strong>ment pour peu que l’on prenne la peine<br />
de s’intéresser à ses duels. En effet, si ces derniers<br />
se sont déroulés dans des lieux sans lien <strong>le</strong>s uns<br />
avec <strong>le</strong>s autres, ils ont tous été initiés chez Urbain<br />
<strong>le</strong> céramiste. Tel client n’a pas supporté <strong>le</strong>s manières<br />
d’Hubert et a souhaité rég<strong>le</strong>r cela par <strong>le</strong>s armes,<br />
tel nob<strong>le</strong> a critiqué la qualité du travail d’Urbain<br />
au moment où Hubert passait à côté, tel<strong>le</strong> dame<br />
a été victime des regards un peu trop appuyés du<br />
spadassin à l’égard de sa vertu, etc. Il y a à l’origine<br />
de ces duels autant de raisons que d’étoi<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong><br />
ciel et autant d’outrageants que d’outragés. Hubert<br />
n’entamait pas systématiquement <strong>le</strong>s hostilités à la<br />
première contrariété mais cela ne <strong>le</strong> gênait nul<strong>le</strong>ment<br />
d’y répondre. Bien entendu, certains duels<br />
sont de son fait, <strong>le</strong>s fois où il avait besoin de se<br />
dégourdir la lame.<br />
Lorsque <strong>le</strong>s PJ arriveront, <strong>le</strong> spadassin se trouvera<br />
à l’atelier d’Urbain en train d’effectuer son<br />
travail de molosse. Pour l’heure, si son impressionnante<br />
carrure fait peur aux trois jeunes enfants<br />
d’un coup<strong>le</strong> de bourgeois en quête d’une mosaïque<br />
à offrir à <strong>le</strong>ur chère tante Agathe, il ne se comporte<br />
guère de manière déplacée. La rencontre entre<br />
Hubert et <strong>le</strong>s PJ devant principa<strong>le</strong>ment se dérou<strong>le</strong>r<br />
à l’extérieur, nous ne vous décrivons<br />
pas ici l’entrepôt de Chez<br />
Urbain. Si vous avez besoin de ce<br />
43
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
genre d’informations, reportez-vous à l’arc 4, au<br />
chapitre « À la découverte d’Urbain ».<br />
Il recevra <strong>le</strong>s PJ un peu à l’écart, prenant néanmoins<br />
soin de rester à proximité de l’entrepôt. Urbain<br />
pourrait avoir besoin de lui et il vaut mieux<br />
qu’il ne s’éloigne pas trop car il sait que, malgré<br />
toutes ses compétences, il n’a que peu de chances<br />
face à un groupe comme <strong>le</strong>s PJ.<br />
Interrogé, il ne nie nul<strong>le</strong>ment son crime mais<br />
prétend qu’il s’agit d’un duel qui a mal tourné. Jean-<br />
Marie était soûl et, alors qu’il croisait Hubert dans<br />
la rue, l’a provoqué sur un pré texte futi<strong>le</strong>. Hubert<br />
jure sur Théus qu’il ne connaissait pas Jean-Marie<br />
et que, s’il a accepté <strong>le</strong> duel, c’était pour calmer<br />
l’insistance du vaticin. Il a choisi de rég<strong>le</strong>r cela au<br />
cimetière de la Sérénité, pour ne pas être dérangé<br />
par des badauds en mal de sensationnel. Augustin<br />
Vertfaquin et Ernest Giroflée, <strong>le</strong>s deux témoins du<br />
duel, pourront d’ail<strong>le</strong>urs confirmer ses dires.<br />
Un jet d’Esprit + Sincérité ND 10 ou bien<br />
Esprit + Comportementalisme ND 15 révé<strong>le</strong>ra<br />
qu’Hubert ment de manière éhontée mais une<br />
augmentation révè<strong>le</strong> qu’Augustin et Ernest ont<br />
bien été impliqués. Malheureusement, <strong>le</strong>s deux<br />
témoins du duel sont acquis à la cause de l’ancien<br />
mousquetaire et confirmeront sa thèse. Quant au<br />
registre de la guilde des spadassins, il est clairement<br />
rempli et <strong>le</strong>s preuves tangib<strong>le</strong>s donnent raison<br />
à Hubert.<br />
Si vos héros sont assez psychologues (via un<br />
jet d’Esprit + Comportementalisme ND 15), ils<br />
comprendront néanmoins que <strong>le</strong>s dehors cruels et<br />
arrogants d’Hubert de l’Épée témoignent de sa<br />
soumission à la loi la plus immédiate de la nature :<br />
cel<strong>le</strong> du plus fort. Il suffit donc que vos PJ lui montrent<br />
qui ils sont vraiment (et lui prouvent qu’ils<br />
sont plus forts que la Crux Occidentalis) pour que<br />
Hubert <strong>le</strong>s reconnaisse comme supérieurs et trahisse<br />
sa société sans aucun remords.<br />
Et après ?<br />
Il apparaîtra rapidement à vos héros qu’il<br />
n’existe aucun recours légal pour châtier Hubert<br />
de l’Épée. Les preuves de la guilde des spadassins<br />
sont de son côté et, si La Karine s’est confiée aux<br />
PJ, ce n’est certainement pas pour intervenir en<br />
première ligne lors d’un procès où el<strong>le</strong> serait témoin<br />
à charge. Quant aux deux témoins d’Hubert<br />
de l’Épée, ils sont tout acquis à sa cause puisqu’ils<br />
étaient partie prenante de la mort de Jean-Marie<br />
La Plume.<br />
Deux solutions s’offrent donc aux héros : être<br />
juges et bourreaux à la fois ou bien laisser passer<br />
<strong>le</strong> crime dans l’espoir de faire tomber Hubert<br />
plus tard. Si la première n’est pas forcément digne<br />
de héros dignes de ce nom, el<strong>le</strong> pourra néanmoins<br />
susciter la sympathie de Rilasciare et autres<br />
Kreuzritter, habitués à œuvrer dans un monde<br />
d’ombres et de faux-semblants. La seconde, si el<strong>le</strong><br />
est frustrante de prime abord, est en réalité <strong>le</strong> choix<br />
<strong>le</strong> plus logique, à la fois au regard des preuves (ou<br />
de <strong>le</strong>ur absence) et du scénario : vos PJ auront tout<br />
<strong>le</strong> loisir de se venger d’Hubert de l’Épée dans <strong>le</strong>ur<br />
quête du maillon faib<strong>le</strong> de la Crux Occidentalis<br />
(cf. arc 4). Laissez-<strong>le</strong>s donc ruminer <strong>le</strong>ur pseudoéchec<br />
dans ce redressement de torts car ils auront<br />
tout <strong>le</strong> loisir de savourer <strong>le</strong>ur victoire par la suite.<br />
Si, à l’inverse, vos héros privilégient la manière<br />
forte et décident d’en finir avec Hubert, laissez-<strong>le</strong>s<br />
faire. Soit ils <strong>le</strong> feront passer ad patres de manière<br />
44
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
nette et sans bavure soit ils en profiteront pour <strong>le</strong><br />
traumatiser, que ce soit physiquement ou psychologiquement.<br />
Si <strong>le</strong> spadassin décède, rappe<strong>le</strong>z-vous juste<br />
l’une des règ<strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s des Secrets de la Septième<br />
Mer : personne ne meurt, on s’en sort juste<br />
avec de gros bobos. Considérez donc qu’Hubert<br />
est laissé pour mort mais qu’il en réchappe miracu<strong>le</strong>usement.<br />
Alité, fortement diminué, en proie<br />
à la gangrène (ou toute autre cause naturel<strong>le</strong> qui<br />
pourra satisfaire la soif de revanche des PJ), il sera<br />
néanmoins toujours vivant pour révé<strong>le</strong>r ce qu’il<br />
sait sur la Crux Occidentalis lors de sa prochaine<br />
rencontre.<br />
Si vos héros sont suffisamment vicieux pour <strong>le</strong><br />
faire regretter d’être né, ils lui prouveront <strong>le</strong>ur statut<br />
de « dominants » sur lui. Hubert sera alors prêt<br />
à <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r ce qu’il sait sur la Crux Occidentalis,<br />
même si c’est la première fois que <strong>le</strong>s PJ entendent<br />
par<strong>le</strong>r de cette organisation. Dans ce cas-là,<br />
aiguil<strong>le</strong>z l’intrigue sur l’arc 4, à partir de « La clé<br />
de la Crux Occidentalis ».<br />
45
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
Arc 3 :<br />
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
Cette partie de l’intrigue voit <strong>le</strong>s héros résoudre<br />
<strong>le</strong> meurtre d’une de <strong>le</strong>urs connaissances et remonter<br />
jusqu’au commanditaire qui n’est autre qu’un<br />
sympathisant, mineur, de la Crux Occidentalis.<br />
Alors que l’un de vos PJ vaque à ses occupations,<br />
il est interpellé à la cantonade par un homme.<br />
Se retournant pour voir qui ose agir ainsi,<br />
quel<strong>le</strong> n’est pas sa surprise de retrouver un vieux<br />
compagnon d’aventure. Ce dernier a roulé sa bosse<br />
à travers de nombreuses nations de Théah, voyagé<br />
sur <strong>le</strong>s océans, sauvé moult damoisel<strong>le</strong>s… Tant et<br />
si bien que, fatigué par tous ces exploits, il est venu<br />
à Charousse pour souff<strong>le</strong>r un peu et profiter des<br />
plaisirs de la vie.<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de ce scénario, nous considérons<br />
que l’heureux PNJ des retrouvail<strong>le</strong>s se nomme<br />
Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>. Nob<strong>le</strong> de la famil<strong>le</strong> de Torignon,<br />
il dispose de la sorcel<strong>le</strong>rie Porté mais n’en<br />
fait guère usage pour la bonne et simp<strong>le</strong> raison<br />
qu’il est anémique. Hormis ce handicap, c’est un<br />
excel<strong>le</strong>nt compagnon d’aventure, boute-en-train<br />
et jovial, toujours vêtu de pourpre et davantage<br />
enclin à la bagatel<strong>le</strong> et aux plaisirs de la vie qu’aux<br />
sujets sérieux. Si, parmi <strong>le</strong>s connaissances de votre<br />
héros, vous ne disposez pas de sorcier Porté, ne<br />
changez rien au profil de votre PNJ. Vous trouverez<br />
un peu plus loin <strong>le</strong>s légères modifications à<br />
apporter pour rester fidè<strong>le</strong> à l’intrigue.<br />
La Courtisane vodacci<br />
Après de longues heures à ressasser <strong>le</strong> bon vieux<br />
temps, Emmanuel décide d’emmener votre héros<br />
dans un lieu dont il a <strong>le</strong> secret : La Courtisane<br />
vodacci. Ce lupanar itinérant officie à bord d’un<br />
navire et mouil<strong>le</strong> non loin de la vil<strong>le</strong>. Toutefois,<br />
à la différence des lupanars habituels, celui-ci fait<br />
plutôt dans <strong>le</strong> sur-mesure et <strong>le</strong> haut de gamme.<br />
Ici, tout est fait pour que <strong>le</strong> client soit l’un des sept<br />
Princes de la nuit et <strong>le</strong>s jennys présentes ont toutes<br />
<strong>le</strong>s allures et attitudes des courtisanes vodacci.<br />
Sous <strong>le</strong>urs voi<strong>le</strong>s de résil<strong>le</strong>, el<strong>le</strong>s affectent de tisser<br />
mystères et confidences, sussurant à qui veut l’entendre<br />
d’énigmatiques phrases sur <strong>le</strong> Grand Jeu :<br />
« Ne soyez plus l’esclave du Grand Jeu ! », « Ici, nos<br />
femmes vous sortent <strong>le</strong> Grand Jeu ! », « Avec nos<br />
fil<strong>le</strong>s, menez Grand Jeu ! » ou encore « Avec nous,<br />
<strong>le</strong> Grand Jeu n’est que pour vous… ».<br />
Le navire est extrêmement bien décoré et de<br />
savants éclairages dispensent une pénombre feutrée.<br />
Le vestibu<strong>le</strong> est l’occasion pour <strong>le</strong>s visiteurs<br />
de rencontrer une dame au masque de porcelaine,<br />
auprès de laquel<strong>le</strong> ils s’acquitteront de <strong>le</strong>ur droit<br />
d’entrée. Ils peuvent alors pénétrer dans <strong>le</strong> hall<br />
principal, où <strong>le</strong>s attendent canapés et fauteuils<br />
invitant au délassement <strong>le</strong> plus agréab<strong>le</strong>. La pièce<br />
bruisse de pas discrets et de secrets d’alcôve et, au<br />
fur et à mesure que <strong>le</strong>s yeux des visiteurs s’habituent<br />
à l’obscurité, ils distinguent <strong>le</strong>s silhouettes<br />
46
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
des courtisanes. À eux alors de mener <strong>le</strong>ur Grand<br />
Jeu et de profiter, s’ils <strong>le</strong> désirent, de chambres<br />
privées, d’une promenade au clair de lune<br />
sur <strong>le</strong> pont du navire ou d’une discussion<br />
polie au bar, en compagnie d’éminentes<br />
et sensées damoisel<strong>le</strong>s<br />
et de suaves breuvages.<br />
En réalité, La Courtisane<br />
vodacci est menée de<br />
main de maître par la dame<br />
au masque de porcelaine, une<br />
Cathayane dont <strong>le</strong>s atours<br />
dissimu<strong>le</strong>nt l’origine.<br />
L’établissement<br />
a pour<br />
principa<strong>le</strong> règ<strong>le</strong><br />
« Le Grand Jeu ne dort<br />
jamais. ». Sous une ambiance intimiste<br />
et feutrée, tous <strong>le</strong>s coups<br />
ou presque sont permis. Seuls <strong>le</strong><br />
manque de sommeil et <strong>le</strong> meurtre<br />
sont prohibés mais, à partir du<br />
moment où une fil<strong>le</strong> est réveillée,<br />
el<strong>le</strong> est considérée comme disponib<strong>le</strong><br />
(et la cib<strong>le</strong> potentiel<strong>le</strong><br />
des autres jennys). À charge<br />
pour l’heureux client de savoir<br />
mener comme il se doit<br />
son Grand Jeu.<br />
Une soirée en<br />
plaisante compagnie<br />
Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />
Après quelques minutes passées à juger l’endroit,<br />
Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> se fait courtoisement<br />
aborder par une ravissante créature qui l’emmène<br />
rapidement dans une chambre, à l’abri des regards<br />
indiscrets. Le si<strong>le</strong>nce est de mise et la jeune femme<br />
ne répond à aucune question, glissant à chaque fois<br />
un délicat index de velours sur <strong>le</strong>s lèvres d’Emmanuel<br />
ou <strong>le</strong>s siennes.<br />
Alors que ce dernier donne rendez-vous <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain<br />
matin à la taverne du Bol acéré à votre héros,<br />
la courtisane griffonne quelque chose sur un<br />
cahier que lui tend la femme au masque<br />
de porcelaine, puis lui rend <strong>le</strong> cahier.<br />
Le coup<strong>le</strong> s’éloigne alors mais <strong>le</strong><br />
regard égrillard du Montaginois<br />
présage assez de la nuit qu’il<br />
s’apprête à passer. Ce sera<br />
malheureusement la dernière<br />
fois que votre PJ verra son ami<br />
vivant.<br />
Laissez votre héros mener<br />
son Grand Jeu à lui, que<br />
ce soit en profitant des jennys,<br />
en exploitant <strong>le</strong> bar mis à la<br />
disposition des visiteurs, en<br />
s’intéressant à Emmanuel ou<br />
tout simp<strong>le</strong>ment en rentrant<br />
chez lui. S’il s’enquiert de la<br />
chambre où son ami s’est réfugié,<br />
il sera bien en peine de<br />
la trouver : l’architecture du<br />
bateau est un véritab<strong>le</strong> labyrinthe<br />
et <strong>le</strong>s coup<strong>le</strong>s peuvent<br />
varier à l’envie <strong>le</strong>s lieux de<br />
<strong>le</strong>urs ébats nocturnes. Enfin,<br />
la courtisane qui a emporté<br />
Emmanuel prend bien soin<br />
qu’ils restent discrets pour la<br />
besogne qu’el<strong>le</strong> s’apprête à accomplir.<br />
Bien évidemment, el<strong>le</strong><br />
ne reparaîtra pour ainsi dire pas<br />
de la nuit, faisant attention à ne<br />
pas croiser la route de votre infortuné<br />
héros.<br />
Une noyade surprenante<br />
Le <strong>le</strong>ndemain matin, Emmanuel ne se présente<br />
pas au Bol acéré. Si son absence des premières heures<br />
peut être mise sur <strong>le</strong> compte de la fatigue et de<br />
son heureuse nuit, une appréhension grandissante<br />
s’insinue chez votre PJ au fil de<br />
la journée. El<strong>le</strong> atteindra son paroxysme<br />
lorsqu’il apprendra par la<br />
47
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
rumeur de la vil<strong>le</strong> qu’on a repêché un nob<strong>le</strong> montaginois<br />
noyé portant des habits pourpres.<br />
Le corps se trouve dans une poterne non loin<br />
du f<strong>le</strong>uve et <strong>le</strong> guet cherche à connaître l’identité<br />
du malheureux. Il sera donc possib<strong>le</strong> à vos PJ de<br />
mettre un nom sur un corps mais surtout d’observer<br />
ce dernier. Et là, la surprise est de tail<strong>le</strong> : sur<br />
un jet d’Esprit + Diagnostic ND 10, vos héros se<br />
rendent compte que <strong>le</strong> corps porte des traces de<br />
piqûre très nettes. Deux augmentations permettent<br />
même de constater que la mort n’est pas due<br />
à la noyade mais à une perte de sang liée à ces<br />
b<strong>le</strong>ssures. Si vos héros veu<strong>le</strong>nt honorer la mémoire<br />
du défunt, il va <strong>le</strong>ur falloir mener l’enquête et retourner<br />
à La Courtisane vodacci.<br />
Enquête maritime<br />
La maison de joie est toujours amarrée au même<br />
endroit et <strong>le</strong>s héros pourront y pénétrer sans problème.<br />
S’ils font valoir une quelconque enquête,<br />
<strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s ne se sentent guère rassurées et <strong>le</strong>s orientent<br />
vers la dame au visage de porcelaine.<br />
Cette dernière se montrera très collaborative, à<br />
la fois parce qu’el<strong>le</strong> est persuadée que ses pupil<strong>le</strong>s<br />
sont de grandes fil<strong>le</strong>s et parce qu’el<strong>le</strong> ne veut pas<br />
d’ennuis avec <strong>le</strong>s forces de l’ordre. Ceci étant, cette<br />
aide ne passera pas <strong>le</strong>s bornes de la décence et, si<br />
jamais la force brute venait à être employée, vos PJ<br />
se heurteraient à un mur d’indifférence. Le Grand<br />
Jeu ne souffre pas la rudesse.<br />
La consultation du cahier signé par la courtisane<br />
révè<strong>le</strong> un nom : Cordelia Miserere. Cette<br />
dernière est aussitôt envoyée chercher et revient<br />
quelques minutes plus tard, visib<strong>le</strong>ment nauséeuse.<br />
Interrogée, el<strong>le</strong> sera très surprise d’apparaître<br />
sur <strong>le</strong> registre car el<strong>le</strong> n’officiait pas la veil<strong>le</strong> au soir.<br />
Et pour cause, el<strong>le</strong> est indisposée, comme pourra<br />
<strong>le</strong> prouver un examen clinique des plus sommaires<br />
(Esprit + Diagnostic ND 10).<br />
L’étude des écritures pourra alors suggérer que<br />
la signature utilisée pour Cordelia<br />
la veil<strong>le</strong> est fausse. Qui plus est, un<br />
jet d’Esprit + Création littéraire<br />
ou Calligraphie ND 15 révé<strong>le</strong>ra dans <strong>le</strong>s pages<br />
précédentes du cahier des similitudes flagrantes<br />
avec une autre courtisane : Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri.<br />
Alors que la dame de porcelaine l’envoie chercher,<br />
une porte se met à claquer et <strong>le</strong>s héros distinguent<br />
la courtisane qui s’enfuit dans <strong>le</strong>s couloirs.<br />
C’est <strong>le</strong> moment pour eux de la pourchasser dans<br />
<strong>le</strong>s coursives et <strong>le</strong>s entreponts du navire. Mettez<br />
en scène une course ha<strong>le</strong>tante où Va<strong>le</strong>ntina prend<br />
soin d’utiliser tous <strong>le</strong>s pièges du bâtiment (culsde-sac,<br />
trappes, cordages, jennys prises à parti…)<br />
mais où, avec un peu d’astuce, il est faci<strong>le</strong> de déterminer<br />
où el<strong>le</strong> se rend : à l’extérieur.<br />
Fina<strong>le</strong>ment, alors que la jeune femme émerge<br />
sur <strong>le</strong> pont, el<strong>le</strong> se rend compte qu’el<strong>le</strong> n’a guère<br />
d’échappatoire (il est probab<strong>le</strong> que vos héros<br />
auront veillé à verrouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s accès). El<strong>le</strong> titube,<br />
cherchant une prise et défaillant à la fois. Et, alors<br />
qu’el<strong>le</strong> est sur <strong>le</strong> seuil du navire, ses pieds dérapent<br />
et el<strong>le</strong> tombe à l’eau. Une femme à la mer !<br />
Pour son malheur, Va<strong>le</strong>ntina ne sait pas nager<br />
et, après quelques instants à se débattre en appelant<br />
au secours, el<strong>le</strong> commence à cou<strong>le</strong>r. Gageons<br />
qu’un courageux héros se dévouera pour al<strong>le</strong>r sauver<br />
une damoisel<strong>le</strong> en détresse ou, à défaut, une<br />
source d’informations de la plus haute importance.<br />
Aveux suintants<br />
De nouveau à bord du navire, Va<strong>le</strong>ntina ne se<br />
fera pas prier pour révé<strong>le</strong>r ce qu’el<strong>le</strong> sait. L’un des<br />
personnages vient de lui sauver la vie et el<strong>le</strong> est<br />
clairement consciente de ce que cela implique.<br />
El<strong>le</strong> apprend ainsi aux héros qu’el<strong>le</strong> a été engagée<br />
par un jeune nob<strong>le</strong> montaginois du nom de<br />
Ludovic Arsène, qui n’a de nob<strong>le</strong> que la famil<strong>le</strong><br />
et son maigre pécu<strong>le</strong>. Pas de sang sorcier, pas de<br />
hautes distinctions… Il a engagé Va<strong>le</strong>ntina et deux<br />
autres femmes (el<strong>le</strong> ignore <strong>le</strong>ur nom) pour qu’el<strong>le</strong>s<br />
récupèrent pour lui du sang sorcier. Il <strong>le</strong>ur a dit<br />
qu’el<strong>le</strong>s seraient ses « moissonneuses » puis <strong>le</strong>ur a<br />
48
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
Va<strong>le</strong>ntina La Caval<strong>le</strong>rri<br />
49
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
donné <strong>le</strong> nom de personnes qu’il savait être sorciers.<br />
Emmanuel était l’un d’eux.<br />
Si l’un des PJ est un scientifique, il pourra se<br />
risquer à quelques hypothèses. Le terme de moissonneuse<br />
laisse supposer une récolte généra<strong>le</strong>ment<br />
abondante. Le sang pourrait donc servir pour une<br />
transfusion d’un nouveau genre. Ludovic souhaite<br />
peut-être remplacer son sang par du sang sorcier,<br />
réalisant en cela une prouesse technologique pour<br />
l’époque théane.<br />
Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme<br />
prévu. Après <strong>le</strong> coït, alors que <strong>le</strong> Montaginois<br />
dormait à poings fermés, Va<strong>le</strong>ntina a fait plusieurs<br />
tentatives pour pré<strong>le</strong>ver son sang (d’où <strong>le</strong>s<br />
multip<strong>le</strong>s piqûres) mais, lorsqu’el<strong>le</strong> y est parvenue,<br />
ce fut pour se rendre compte qu’Emmanuel était<br />
ané mique. Le peu de sang qu’el<strong>le</strong> lui prit suffit à<br />
<strong>le</strong> tuer et, pour éviter d’éveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s soupçons, el<strong>le</strong><br />
maquilla cela en noyade, en l’envoyant cou<strong>le</strong>r au<br />
fond du f<strong>le</strong>uve.<br />
Note : Si jamais l’ami d’enfance de votre héros n’est<br />
ni nob<strong>le</strong> ni sorcier, considérez que Va<strong>le</strong>ntina s’est trompée<br />
sur la victime, la confondant avec sa cib<strong>le</strong> désignée.<br />
Cela la rendra peut-être un peu plus monstrueuse aux<br />
yeux de vos PJ mais, dans <strong>le</strong> même temps, el<strong>le</strong> n’avait<br />
qu’à se renseigner correctement au préalab<strong>le</strong>.<br />
À la recherche de Ludovic<br />
Va<strong>le</strong>ntina ne fera pas mystère du lieu de résidence<br />
de Ludovic Arsène. Il habite une bel<strong>le</strong> maison<br />
à deux étages dans la rue des Esbaudisseurs.<br />
Le bâtiment se trouve à côté de la boutique d’un<br />
prêteur sur gages et dispose d’un toit en ardoise.<br />
La moissonneuse s’y est rendue ce matin pour y<br />
déposer son dû et Ludovic n’a pas fait mine de<br />
vouloir partir de chez lui après <strong>le</strong> méfait. Il y a<br />
donc de grandes chances qu’il y soit encore.<br />
Les héros trouveront sans peine ladite maison<br />
et, s’ils prennent soin de frapper à la porte, un va<strong>le</strong>t<br />
<strong>le</strong>ur ouvrira. Il annonce aux PJ que<br />
son maître est parti se promener<br />
pour au moins toute la journée et ignore quand il<br />
rentrera.<br />
Si vos héros l’interrogent sur son maître, il restera<br />
délibérément dans <strong>le</strong> vague, ne s’en tenant<br />
qu’à des considérations généra<strong>le</strong>s. Il expliquera<br />
que Ludovic a la chance d’être <strong>le</strong> dernier né d’une<br />
famil<strong>le</strong> de petite nob<strong>le</strong>sse et que, en tant que tel,<br />
il n’a pas eu à subir <strong>le</strong>s volontés paternel<strong>le</strong>s. Il a<br />
donc pu se tourner vers ce qui l’intéressait et est<br />
devenu un scientifique empiriste. Toutefois, un<br />
voi<strong>le</strong> de consternation passe dans <strong>le</strong>s yeux du va<strong>le</strong>t<br />
et vos héros peuvent aisément en déduire (via<br />
un éventuel test d’Esprit + Comportementalisme<br />
ND 10) que la réalité n’est pas aussi bel<strong>le</strong> qu’il <strong>le</strong><br />
prétend et que Ludovic aurait peut-être préféré<br />
être l’aîné ou <strong>le</strong> cadet.<br />
Quoi qu’il en soit, <strong>le</strong>s PJ peuvent repasser plus<br />
tard s’ils souhaitent <strong>le</strong> rencontrer. Ils peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />
tenter de s’introduire chez lui à la faveur<br />
de la nuit.<br />
Repasser plus tard<br />
Ludovic est bien parti en vil<strong>le</strong> mais pas pour se<br />
promener. Tout à sa joie de récupérer <strong>le</strong>s échantillons,<br />
il a décidé de <strong>le</strong>s essayer. Il s’est donc rendu<br />
chez un apothicaire de sa connaissance, chez qui<br />
il a utilisé cornues et alambics pour constituer un<br />
pseudo cordial de sang sorcier (pour rappel, un cordial<br />
est une potion utilisant <strong>le</strong> sang sorcier et disposant<br />
de vertus magiques. Vous trouverez plus de<br />
détails dans Le Collège invisib<strong>le</strong>). Puis il l’a ingéré,<br />
persuadé que <strong>le</strong> sang reconnaîtrait son porteur et<br />
lui octroierait <strong>le</strong>s capacités tant convoitées. Malheureusement,<br />
la potion a eu un effet légèrement<br />
différent de celui escompté : de vagues pouvoirs<br />
ont commencé à se manifester mais ils l’ont fait<br />
de manière tota<strong>le</strong>ment anarchique et Ludovic est<br />
bien en peine de <strong>le</strong>s contrô<strong>le</strong>r. Il apparaît et disparaît<br />
donc à travers Charousse sans savoir si cela<br />
s’arrêtera un jour. Même avec la meil<strong>le</strong>ure volonté<br />
du monde, il ne pourra pas revenir avant très longtemps<br />
à son domici<strong>le</strong> et il est fort probab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s<br />
PJ n’aient pas la patience d’attendre. Orientez-<strong>le</strong>s<br />
50
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
donc doucement vers « Traque non euclidienne »<br />
à partir du moment où ils en auront assez de faire<br />
<strong>le</strong> pied de grue devant chez lui.<br />
Infiltration dans la maison d’ardoise<br />
Vos héros voudront peut-être forcer <strong>le</strong> domici<strong>le</strong><br />
de Ludovic Arsène en quête d’indices plus probants.<br />
Le bâtiment n’offre pas de difficulté particulière.<br />
Les vo<strong>le</strong>ts et la porte sont fermement<br />
verrouillés mais un habi<strong>le</strong> crochetage permet d’en<br />
venir à bout (Dextérité + Crochetage ND 15).<br />
Quant au va<strong>le</strong>t, il n’est absolument pas un combattant<br />
et, si jamais il entend du bruit, il fera dans un<br />
premier temps semblant de dormir puis essaiera<br />
discrètement de prévenir <strong>le</strong>s forces de l’ordre. S’il<br />
est pris, il rechigne à répondre pour <strong>le</strong> principe<br />
mais se montre très rapidement coopérant. Il ne<br />
sait rien des curieuses recherches de son maître<br />
mais se révè<strong>le</strong> tout à fait disposé à mener <strong>le</strong>s héros<br />
au bureau ou à la chambre de ce dernier, où doivent<br />
se dissimu<strong>le</strong>r quelques éléments.<br />
Si la maison témoigne d’une ferveur vaticine<br />
habituel<strong>le</strong> pour l’époque, cette dernière dépasse<br />
néanmoins largement ce cadre dans <strong>le</strong> bureau et la<br />
chambre. Des livres de prières et des parabo<strong>le</strong>s des<br />
Prophètes pullu<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s étagères des bibliothèques,<br />
des croix vaticines veil<strong>le</strong>nt sur chacune des<br />
portes, des citations du Hiérophante ornent <strong>le</strong>s<br />
murs dans des cadres qui <strong>le</strong>s mettent à <strong>le</strong>ur avantage<br />
et il est même possib<strong>le</strong> de dénicher une histoire<br />
de l’Inquisition et de ses saints objectifs. Ludovic<br />
Arsène, en plus d’être de la petite nob<strong>le</strong>sse<br />
est donc un très fervent fidè<strong>le</strong> de Théus.<br />
Le bureau en lui-même est couvert de manuscrits<br />
rangés en tas. Leur étude approfondie s’avère<br />
toutefois délicate. Ludovic travaillait en effet (et<br />
travail<strong>le</strong> encore) sur la nature du sang sorcier et,<br />
comme toute recherche qui se respecte, sa récolte<br />
d’informations est assez erratique. Le nob<strong>le</strong> n’a<br />
pas encore tota<strong>le</strong>ment synthétisé ses notes, même<br />
si, ça et là, des encadrés et des renvois préfigurent<br />
l’ébauche d’une organisation logique.<br />
La <strong>le</strong>cture de ses recherches permettra aux PJ<br />
de saisir l’intérêt de Ludovic pour la chose mais<br />
surtout de comprendre la raison d’être des moissonneurs<br />
à ses yeux : pallier son absence de sang<br />
sorcier par un apport extérieur. Il révè<strong>le</strong> ainsi que,<br />
si la sorcel<strong>le</strong>rie Porté n’était pas au départ l’apanage<br />
du sang, l’Histoire a fait en sorte que ce soit<br />
<strong>le</strong> cas et que <strong>le</strong>s pouvoirs ne se transmettent que<br />
de la sorte. En pré<strong>le</strong>vant <strong>le</strong> précieux fluide sur une<br />
tierce personne, il compte bien recouvrer ce qui lui<br />
est dû.<br />
Les motivations d’un noblaillon<br />
Toutefois, la raison profonde pour laquel<strong>le</strong> Ludovic<br />
cherche à recouvrer des pouvoirs qui lui font<br />
défaut est à chercher du côté de sa chambre. Si la<br />
décoration et <strong>le</strong> mobilier sont semblab<strong>le</strong>s au bureau,<br />
<strong>le</strong> rangement est en revanche beaucoup plus<br />
chaotique. Il est néanmoins possib<strong>le</strong> de découvrir<br />
un coffre fermé à clé. Le forcer est aisé mais libère<br />
une aiguil<strong>le</strong> empoisonnée sur <strong>le</strong> malheureux<br />
vo<strong>le</strong>ur.<br />
Venin d’araignée<br />
Spécial/20 minutes/2 jours<br />
Ce venin d’araignée paralysant inflige des<br />
dommages musculaires permanents et peut<br />
même paralyser à vie <strong>le</strong>s membres d’une<br />
victime s’il est injecté en grande quantité.<br />
Quand la victime est sous l’influence de ce<br />
poison, aucun de ses dés ne peut exploser (comme<br />
si el<strong>le</strong> était Sonnée).<br />
À l’intérieur du coffre, soigneusement rangé<br />
dans un étui de cuir, <strong>le</strong> livre de chevet de Ludovic<br />
Arsène. L’ouvrage en question s’intitu<strong>le</strong> De Thei<br />
Operae, ce qui signifie en théan « Au sujet des œuvres<br />
de Théus ». Il est rédigé par un certain Hans<br />
Lauberig et porte <strong>le</strong> cachet de la<br />
Société des explorateurs. Un héros<br />
membre de cette société pourra,<br />
51
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
sur un jet d’Esprit + Connaissance de la société<br />
ND 10, déterminer que <strong>le</strong> sceau est en réalité un<br />
faux, destiné à <strong>le</strong>urrer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur non attentif (il<br />
s’agit en fait d’un stratagème utilisé par la Crux<br />
Occidentalis pour ne pas trop attirer l’attention<br />
sur el<strong>le</strong>).<br />
L’intérieur de l’ouvrage est rédigé dans un<br />
montaginois impeccab<strong>le</strong>, un peu rigide certes<br />
mais néanmoins clairement compréhensib<strong>le</strong> par<br />
n’importe quel <strong>le</strong>cteur. Il y présente, sous couvert<br />
de découvertes archéologiques et de justifications<br />
théologiques <strong>le</strong>s éléments principaux de la Crux<br />
Occidentalis. Sans jamais se référer au livre de Belonius,<br />
Hans Lauberig instil<strong>le</strong> <strong>le</strong> doute dans <strong>le</strong> plus<br />
fervent Vaticin. Et si l’Inquisition n’était qu’une<br />
fumisterie théane destinée à cacher la vérité de<br />
Théus ? Théus permettrait-il toutes ces tortures<br />
et poursuites aux ouail<strong>le</strong>s qui <strong>le</strong> servent fidè<strong>le</strong>ment<br />
? Et, si Théus a bien créé Théah, la sorcel<strong>le</strong>rie<br />
n’est-el<strong>le</strong> pas un don divin ? Trois Prophètes<br />
sont venus avec des messages différents et parfois<br />
contradictoires. Sans doute était-ce là une volonté<br />
du Créateur d’adapter <strong>le</strong> discours de ses émissaires<br />
aux différentes époques. En ce cas, la révocation<br />
absolue de la sorcel<strong>le</strong>rie par <strong>le</strong> Premier Prophète<br />
serait battue en brèche par <strong>le</strong>s propos des deux suivants.<br />
Puis, en fin d’ouvrage, la révélation tombe,<br />
à mots couverts : <strong>le</strong> Deuxième Prophète disposait<br />
de ta<strong>le</strong>nts sorciers. Le vrai but de Théus était que<br />
son don principal ne soit utilisé que par ses élus<br />
préférés et non par l’ensemb<strong>le</strong> des populations. Un<br />
trop grand pouvoir aux mains de peup<strong>le</strong>s si jeunes<br />
aurait détruit sa Création, ce qu’il ne souhaitait<br />
pas. Le Premier Prophète servait de barrière et <strong>le</strong><br />
second de guide. À présent, <strong>le</strong>s héritiers du sang<br />
sorcier sont <strong>le</strong>s élus de Théus et peuvent prétendre<br />
servir Ses desseins comme il se doit, plutôt que des<br />
organisations purement humaines comme l’Inquisition.<br />
La preuve la plus éclatante étant qu’ils<br />
concentrent en chacun d’eux <strong>le</strong>s deux pouvoirs<br />
primordiaux du Créateur : la sorcel<strong>le</strong>rie et une foi<br />
absolue dans <strong>le</strong>s bienfaits et la Toute Puissance de<br />
Théus.<br />
Si de tels propos peuvent<br />
heurter la confession de vos PJ,<br />
ils prouvent néanmoins l’importance que revêt <strong>le</strong><br />
message aux yeux de Ludovic. En mettant en relation<br />
son contenu avec l’absence de sang sorcier<br />
de son possesseur (plus éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> fait que<br />
Ludovic soit <strong>le</strong> dernier né d’une famil<strong>le</strong> de petite<br />
nob<strong>le</strong>sse, si vos héros ont interrogé <strong>le</strong> va<strong>le</strong>t), vos PJ<br />
devraient comprendre que Ludovic aspire simp<strong>le</strong>ment<br />
à davantage de reconnaissance.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, s’ils se penchent en détail sur<br />
l’ouvrage, ils pourront repérer la mention suivante<br />
dans <strong>le</strong> colophon en fin d’ouvrage : « Imprimé pour<br />
<strong>le</strong> compte de la Crux Occidentalis ». L’ouvrage ne<br />
révé<strong>le</strong>ra rien de plus.<br />
Traque non euclidienne<br />
Si vos héros ont décidé de partir à la recherche<br />
de Ludovic, il <strong>le</strong>ur faudra patrouil<strong>le</strong>r dans la cité.<br />
Comme indiqué plus haut, Ludovic est victime<br />
des effets aléatoires du pseudo cordial Porté qu’il<br />
a ingéré. Il se matérialise donc un peu au hasard<br />
dans Charousse.<br />
Des héros attentifs aux rumeurs de la vil<strong>le</strong> pourront<br />
donc entendre par<strong>le</strong>r d’événements étranges,<br />
d’un sorcier apparaissant et disparaissant tota<strong>le</strong>ment<br />
déboussolé un peu partout dans la cité, sans<br />
que rien ne soit en mesure de l’expliquer. L’attitude<br />
de l’individu lui-même laisse à penser qu’il ne sait<br />
comment se sortir de ce mauvais pas.<br />
52
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
Les héros pourront vouloir se renseigner sur<br />
la pertinence des informations auprès de Hans<br />
Lauberig. L’explorateur n’est guère diffici<strong>le</strong> à<br />
trouver puisqu’il fréquente très régulièrement<br />
la Société du même nom. Assez bourru, il recevra<br />
<strong>le</strong>s héros de façon peu amène et explosera<br />
de colère à la mention de l’ouvrage. Il jure<br />
« par toutes <strong>le</strong>s couil<strong>le</strong>s des saints de Théus »<br />
qu’il n’est pour rien dans ce torchon mais que<br />
ce n’est pas la première fois qu’on lui en rebat<br />
<strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s. Il a donc décidé d’en savoir plus sur<br />
cette imposture.<br />
Un allié inattendu<br />
Après quelques recherches, il est parvenu à<br />
la conclusion qu’il s’agissait d’une caba<strong>le</strong> très<br />
discrète de Vaticins fervents mais qui se méfient<br />
de l’Inquisition. Il ignore qui est derrière<br />
cette histoire et pourquoi on a voulu la lui col<strong>le</strong>r<br />
sur <strong>le</strong> dos mais sera prêt à aider ceux qui lui apportent<br />
des informations. Sa connaissance des<br />
sous-sols de la cité et de certains contacts peu<br />
recommandab<strong>le</strong>s pourront ainsi aider vos PJ si<br />
<strong>le</strong> besoin s’en fait sentir.<br />
Hormis cela, la piste s’arrête sur un cul-desac.<br />
Si vous préférez confronter vos PJ à la détresse<br />
de Ludovic, faites-<strong>le</strong> apparaître inopinément<br />
devant eux, se demandant où il est et cherchant<br />
du secours. Voyant <strong>le</strong>s PJ, il <strong>le</strong>s supplie de l’aider,<br />
criant son nom et disparaissant presque aussitôt<br />
dans un passage Porté spontané, dans un bruit de<br />
succion peu engageant.<br />
Vous pouvez alors organiser une recherche non<br />
conventionnel<strong>le</strong> au sein de la vil<strong>le</strong>. Si vous êtes<br />
joueur, vous pouvez même dresser une liste des<br />
lieux où apparaît Ludovic pour que vos héros se<br />
demandent comment attraper quelqu’un qui ne<br />
sait pas lui-même où il va.<br />
La réponse est à chercher du côté de la victime,<br />
à savoir Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>. En réalité,<br />
Ludovic n’a bu qu’une partie de son sang (celui<br />
que Va<strong>le</strong>ntina lui a transmis). Les pouvoirs Porté<br />
sont donc limités par cet échantillon, qui se dilue<br />
dans l’organisme au fil de l’ouverture des passages.<br />
Avec <strong>le</strong> temps, <strong>le</strong>s sauts se font moins erratiques et<br />
Ludovic ne réapparaît qu’en certains lieux emblématiques,<br />
dont <strong>le</strong> sang d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> se<br />
souvient « inconsciemment ». Peu à peu, la destination<br />
se concentre sur deux lieux : La Courtisane<br />
vodacci et <strong>le</strong> Bol acéré (si Emmanuel et votre héros<br />
se sont rappelés <strong>le</strong> bon vieux temps dans un lieu<br />
de votre cru, n’hésitez pas à <strong>le</strong> rajouter ici). Fina<strong>le</strong>ment,<br />
<strong>le</strong>s déplacements se focalisent uniquement<br />
sur Le Bol acéré. Le terrain de la traque passera<br />
donc peu à peu de la cité à un seul bâtiment.<br />
Si vous vous sentez joueur, vous pouvez considérer<br />
que <strong>le</strong> sang sorcier n’a pas été tota<strong>le</strong>ment assimilé<br />
par l’organisme au moment de la capture.<br />
Dès qu’un héros mettra la main sur Ludovic, il<br />
se retrouvera emporté avec <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> vers un autre<br />
lieu. Si votre PJ ignore <strong>le</strong>s risques de la sorcel<strong>le</strong>rie<br />
montaginoise ou n’indique pas <strong>le</strong>s précautions<br />
qu’il prend, vous pouvez estimer qu’il ouvre <strong>le</strong>s<br />
yeux au sein du passage Porté. Il doit alors tenter<br />
un jet de Détermination + Occultisme ND 10 ou<br />
perdre définitivement un point d’Esprit devant <strong>le</strong>s<br />
horreurs perçues derrière <strong>le</strong> voi<strong>le</strong>.<br />
Vos héros se demanderont certainement comment<br />
s’assurer de la disparition des pouvoirs de<br />
Ludovic. La réponse est assez simp<strong>le</strong> : sa sorcel<strong>le</strong>rie<br />
n’est active que lorsqu’il est conscient. Il suffit<br />
donc de l’estourbir suffisamment pour constater<br />
que des portails ne s’ouvrent plus. Quelques heures<br />
plus tard, une fois <strong>le</strong> cordial dissous dans <strong>le</strong><br />
sang de Ludovic Arsène, il sera possib<strong>le</strong> d’interroger<br />
ce dernier.<br />
Note : Si <strong>le</strong> compagnon d’aventures<br />
de votre héros n’était pas un<br />
sorcier et que Va<strong>le</strong>ntina s’est trompée<br />
53
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
dans sa cib<strong>le</strong>, considérez que Ludovic a récupéré du<br />
sang sorcier soit par <strong>le</strong>s deux autres moissonneuses, soit<br />
par Va<strong>le</strong>ntina, qui avait plusieurs victimes à son actif.<br />
Dans ce cas, vous pouvez même changer <strong>le</strong> type de<br />
sang pré<strong>le</strong>vé et, par voie de conséquence, <strong>le</strong>s symptômes.<br />
Imaginez que Ludovic ait bu du sang ussuran et<br />
qu’il se mette à hur<strong>le</strong>r comme un loup en p<strong>le</strong>in milieu<br />
de la cité…<br />
Révélations<br />
Étrangement, Ludovic se montre courtois avec<br />
<strong>le</strong>s héros, d’une politesse toute montaginoise. Ces<br />
derniers ont quelque peu calmé sa sorcel<strong>le</strong>rie Porté<br />
et il <strong>le</strong>ur en est reconnaissant : grâce à eux, il<br />
va pouvoir reprendre ses recherches sereinement.<br />
En effet, s’il demeure persuadé d’être sur la bonne<br />
voie, il a pris conscience qu’il lui faudrait encore<br />
tâtonner pour parvenir à ses buts.<br />
Le jeune nob<strong>le</strong> est quelqu’un de très cultivé,<br />
tant d’un point de vue vaticin que profane. Il a lu<br />
de nombreux philosophes et est à même de tenir<br />
d’excel<strong>le</strong>nts raisonnements. Si <strong>le</strong>s héros tentent de<br />
l’accab<strong>le</strong>r avec sa responsabilité dans la mort d’Emmanuel<br />
de Trévil<strong>le</strong>, il arguera qu’il n’est en rien responsab<strong>le</strong><br />
de cette perte. Il a engagé une personne<br />
qualifiée pour pré<strong>le</strong>ver son sang et ce n’est pas à<br />
lui d’endosser la responsabilité du décès. Lorsque<br />
quelqu’un meurt suite à l’intervention d’un médecin,<br />
accuse-t-on ce dernier d’assassinat ? Lorsque<br />
vous achetez un marteau à un ferrail<strong>le</strong>ur, ce dernier<br />
est-il responsab<strong>le</strong> de l’usage qui en est fait ?<br />
Avoir voulu obtenir du sang d’un nob<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> rend<br />
en rien responsab<strong>le</strong> de sa mort. Des complications<br />
sont intervenues, certes, mais à aucun moment il<br />
n’a commandé d’assassinat.<br />
Ludovic révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment assez faci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />
nom des moissonneuses à qui il a fait appel. Outre<br />
Va<strong>le</strong>ntina La Cavallieri, <strong>le</strong>s deux autres femmes se<br />
nomment Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-Roses et Nathalie<br />
Colcarmin. Toutes trois sont habituées à soigner<br />
<strong>le</strong>s gens, Estel<strong>le</strong> et Nathalie exerçant<br />
encore à l’hospice royal. El<strong>le</strong>s<br />
ont accepté l’offre de Ludovic afin<br />
d’améliorer <strong>le</strong>ur ordinaire avec <strong>le</strong>s 500 guilders<br />
qu’il a versés à chacune d’el<strong>le</strong>s.<br />
Indépendamment de certains propos qui peuvent<br />
choquer quelques héros butés, il est intéressant<br />
de noter que Ludovic reconnaît tout à fait son<br />
rô<strong>le</strong> dans l’histoire et déplore sincèrement la mort<br />
d’Emmanuel. Perdre un tel nob<strong>le</strong> alors qu’il faisait<br />
probab<strong>le</strong>ment partie des élus de Théus...<br />
Peu à peu, faites glisser la conversation d’un registre<br />
purement rationnel à une dimension beaucoup<br />
plus passionnée. Les convictions de Ludovic<br />
se dévoi<strong>le</strong>nt peu à peu (voir « Les motivations<br />
d’un noblaillon » plus haut) et, sans jamais avouer<br />
clairement son besoin de sang neuf, il s’extasie sur<br />
<strong>le</strong>s propos tenus par la Crux Occidentalis, l’importance<br />
divine des élus de Théus et de <strong>le</strong>urs pouvoirs...<br />
Interrogé, il reconnaîtra, avec une pointe de<br />
regret, ne pas appartenir à ce groupe merveil<strong>le</strong>ux<br />
pour cause de défaillance sanguine. Il en sait néanmoins<br />
beaucoup sur eux car il a su laisser traîner<br />
l’oreil<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s mondains et lire à travers<br />
<strong>le</strong>s sous-entendus. Il pourra ainsi révé<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> chef<br />
de cette caba<strong>le</strong> est un duc, proche de l’Empereur<br />
mais qu’il n’intervient qu’à de très rares occasions.<br />
Il indiquera éga<strong>le</strong>ment que la Crux Occidentalis<br />
recrute uniquement par cooptation et, apparemment,<br />
des personnes qui ont su bril<strong>le</strong>r en société<br />
par <strong>le</strong>ur intelligence et <strong>le</strong>ur ferveur. Il ignore malheureusement<br />
où se dérou<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s réunions mais<br />
s’est laissé dire que <strong>le</strong>s membres communiquaient<br />
par message Porté. Il ne se souvient pas avoir entendu<br />
par<strong>le</strong>r de Marie mais garde en revanche en<br />
mémoire l’attitude d’Hubert de l’Épée à son égard.<br />
Ce dernier se comportait comme un vrai chien de<br />
garde et Ludovic a clairement compris qu’il laissait<br />
un peu trop traîner ses oreil<strong>le</strong>s.<br />
Si <strong>le</strong>s héros lui demandent de <strong>le</strong>ur indiquer des<br />
membres de la Crux Occidentalis, il commencera<br />
par prétendre ne pas en connaître. Ses oreil<strong>le</strong>s ont<br />
traîné longtemps et un peu partout donc il ignore<br />
qui est véritab<strong>le</strong>ment conjuré. Et, même si la mémoire<br />
lui revenait, il ne voudrait surtout pas ternir<br />
une réputation sans preuves à l’appui. En réalité,<br />
Ludovic cherche surtout à ménager ses arrières car<br />
54
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
il estime que <strong>le</strong>s infos qu’il a jusqu’à présent révélées<br />
peuvent provenir de n’importe qui (puisque<br />
n’importe qui aurait pu laisser traîner ses oreil<strong>le</strong>s)<br />
alors que, s’il s’implique de manière plus personnel<strong>le</strong>,<br />
cela jouera très fortement en sa défaveur.<br />
Fina<strong>le</strong>ment, il lâchera un nom et un lieu : Jean-<br />
Marie La Plume et La Carte à jouter. Ce dernier<br />
est un établissement de jeu huppé très connu dans<br />
la vil<strong>le</strong> et accessib<strong>le</strong> aux plus nantis. Quant à Jean-<br />
Marie La Plume, il s’agissait d’un homme de <strong>le</strong>ttres<br />
qu’il a remarqué lors de son débat au cabinet<br />
des réprouvés et avec qui il a sympathisé. Après de<br />
nombreuses discussions, l’écrivain lui a même remis<br />
en mains propres <strong>le</strong> De Thei Operae lors d’une<br />
soirée à La Carte à jouter. Ludovic ignore bien sûr<br />
tout du décès de Jean-Marie La Plume.<br />
La Carte à jouter<br />
En réalité, La Carte à jouter est <strong>le</strong> nom d’une<br />
chaîne d’établissements de jeux montaginois. El<strong>le</strong><br />
a été fondée par Guillaume Raphaël Lesarment<br />
il y a une dizaine d’années, suite à la découverte<br />
de passages Porté permanents communiquant entre<br />
eux en plusieurs endroits de la Montaigne et<br />
quelques capita<strong>le</strong>s théanes. Guillaume Raphaël<br />
envisageait au départ de concurrencer <strong>le</strong>s services<br />
de coursier traditionnels mais il apparut bien vite<br />
que cette activité ne suffisait pas à lui assurer un<br />
train de vie décent aussi décida-t-il de changer<br />
son fusil d’épau<strong>le</strong>. La nob<strong>le</strong>sse semblait en quête<br />
de plaisirs sans cesse renouvelés et il eut l’idée de<br />
profiter de ces désirs pour monter des établissements<br />
de jeux de luxe où <strong>le</strong>s personnes de la haute<br />
société pourraient se délasser à loisir. Ainsi, de<br />
points de transition pour <strong>le</strong>s coursiers, <strong>le</strong>s portails<br />
Porté devinrent-ils des moyens pour <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s de<br />
jouer ensemb<strong>le</strong> sans Ensanglanter tout ce qu’ils<br />
touchaient.<br />
Aujourd’hui, Guillaume Raphaël se fait vieux<br />
et il a légué la gestion de son héritage à son unique<br />
fils, Louis Sébastien Lesarment. Ce dernier, fervent<br />
vaticin, parvint à concilier <strong>le</strong>s appétits terrestres et<br />
<strong>le</strong>s nourritures spirituel<strong>le</strong>s de chacun en installant<br />
dans chaque maison une chapel<strong>le</strong> dédiée à Théus.<br />
Ainsi, ceux qui souhaitaient se voir pardonner <strong>le</strong>ur<br />
goût du jeu pouvaient-ils y replonger avec délices<br />
une fois la porte de la chapel<strong>le</strong> refermée.<br />
Chaque maison de La Carte à jouter s’éta<strong>le</strong> sur<br />
quatre niveaux. Le sous-sol est réservé aux activités<br />
sportives et aux paris afférents. Selon la vil<strong>le</strong> et<br />
l’époque, vos héros profiteront de courses de lévrier,<br />
de combats de coqs, de batail<strong>le</strong>s de singes<br />
ou de duels d’oiseaux de proie. Les sous-sols de<br />
certains bâtiments proposent éga<strong>le</strong>ment des activités<br />
sportives humaines comme la course, <strong>le</strong> relais<br />
ou même la course de chaises à porteurs. Dans ces<br />
cas-là, ce ne sont bien évidemment pas <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s<br />
qui concourent mais <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>ts ou protégés. Enfin,<br />
lorsque la décadence est à son paroxysme, <strong>le</strong>s<br />
chaises à porteurs sont remplacées par des chars<br />
avec destriers humains. Les nob<strong>le</strong>s montent alors<br />
dans <strong>le</strong>urs véhicu<strong>le</strong>s attitrés et s’amusent à fouetter<br />
<strong>le</strong>urs serviteurs pour <strong>le</strong>ur apprendre la vitesse.<br />
Le rez-de-chaussée est pour sa part consacré<br />
aux jeux de société classiques : des tab<strong>le</strong>s d’échecs<br />
plus ou moins exotiques parsèment la grande sal<strong>le</strong>,<br />
mêlées à de nombreuses tab<strong>le</strong>s de billard. Il existe<br />
même quelques espaces où <strong>le</strong>s échiquiers ont davantage<br />
la forme d’une croix, permettant aux nob<strong>le</strong>s<br />
désireux de s’y atte<strong>le</strong>r de jouer non pas à deux<br />
joueurs mais à quatre. On trouve éga<strong>le</strong>ment des<br />
tab<strong>le</strong>s de mikado, des jeux des petits chevaux, un<br />
jeu de l’hymen (une variante à 90 cases du jeu de<br />
l’oie, tournant autour de l’amour) et un jeu de la<br />
citadel<strong>le</strong> (un joueur tient une citadel<strong>le</strong> avec deux<br />
pierres contre un autre qui l’assail<strong>le</strong> avec une quinzaine).<br />
C’est éga<strong>le</strong>ment au rez-de-chaussée que se trouve<br />
<strong>le</strong> petit salon, un bar très stylisé<br />
où <strong>le</strong>s invités peuvent déguster<br />
vins et liqueurs fines conforta-<br />
55
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
b<strong>le</strong>ment assis dans des fauteuils de velours. Le<br />
petit salon permet éga<strong>le</strong>ment de satisfaire sa soif<br />
de <strong>le</strong>cture puisque de nombreux journaux sont<br />
disponib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s guéridons près des fauteuils.<br />
Enfin, on trouve vers <strong>le</strong> fond du rez-de-chaussée<br />
une pièce fermée (mais non verrouillée) menant<br />
aux passages Porté ainsi qu’un petit amphithéâtre<br />
d’une vingtaine de places pour cel<strong>le</strong>s et ceux<br />
qui souhaitent s’adonner à des jeux de représentation<br />
(concours de poésie, duels d’énigmes, débat<br />
sur <strong>le</strong>s grands artistes théans...). De temps à autre,<br />
en fonction des opportunités, Louis Sébastien fait<br />
appel à des troupes extérieures pour divertir des<br />
nob<strong>le</strong>s en quête de nouveauté.<br />
Le premier étage est pour sa<br />
part consacré aux jeux de hasard<br />
et de cartes. Parmi ces dernières, si<br />
<strong>le</strong> tarot a la part bel<strong>le</strong>, d’autres jeux sont éga<strong>le</strong>ment<br />
possib<strong>le</strong>s, comme El Hombre, un jeu d’origine castillian<br />
proche de la belote, La Bel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Flux et <strong>le</strong><br />
Trente-Un, <strong>le</strong> Lindor, la Manil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> Lansquenet ou<br />
encore <strong>le</strong> Baccarat (un jeu proche du black-jack où<br />
<strong>le</strong> but est d’être <strong>le</strong> plus proche de la va<strong>le</strong>ur 9). Au<br />
niveau des jeux de dés, si on y joue beaucoup, <strong>le</strong>s<br />
types de jeux sont plus classiques : meil<strong>le</strong>ur score<br />
en trois coups, passe-dix et El Azar (un jeu créé<br />
par des croisés durant <strong>le</strong>ur assaut du château croissantin<br />
du même nom). Si l’envie vous prend de<br />
faire réel<strong>le</strong>ment participer vos héros à ces distractions,<br />
n’hésitez pas à chercher sur <strong>le</strong> net <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s<br />
de ces quelques jeux réels du xvii e sièc<strong>le</strong>.<br />
Enfin, <strong>le</strong> second étage contient <strong>le</strong>s quartiers du<br />
personnel. Louis Sébastien y a son bureau et son<br />
56
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
coffre-fort. C’est éga<strong>le</strong>ment à cet étage que Marie<br />
et Hubert de l’Épée disposent de <strong>le</strong>urs quartiers.<br />
Escapade à la maison de jeux<br />
Si vos héros se montrent courtois avec Ludovic,<br />
ce dernier pourra <strong>le</strong>ur révé<strong>le</strong>r que, pour entrer dans<br />
La Carte à jouter, il <strong>le</strong>ur faut payer en monnaie de<br />
singe, au sens propre. En d’autres termes amener<br />
soi-même un singe (ou une curiosité naturel<strong>le</strong><br />
équiva<strong>le</strong>nte). Si, comme c’est probab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s héros ne<br />
disposent pas d’un tel animal, il <strong>le</strong>ur est éga<strong>le</strong>ment<br />
possib<strong>le</strong> de payer un droit d’entrée, d’un montant<br />
de 5 000 guilders.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s PJ devront oublier <strong>le</strong>urs habitudes<br />
de déplacement en masse. Ici, on n’accepte<br />
<strong>le</strong>s personnes que par deux : un(e) nob<strong>le</strong> et son<br />
spadassin éventuel. La logique de la maison est en<br />
effet très simp<strong>le</strong> : tout nouvel arrivant (comme <strong>le</strong>s<br />
PJ) doit passer par une période probatoire de dix<br />
visites en comité restreint (lui et l’éventuel spadassin<br />
qui l’accompagne), payant à chaque fois un<br />
droit d’entrée équiva<strong>le</strong>nt à 5 000 guilders. Une fois<br />
cette période probatoire achevée, <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> devient<br />
un habitué des lieux et n’est plus obligé de verser<br />
sa dîme (certains continuent néanmoins afin de<br />
montrer au monde que cette bagatel<strong>le</strong> ne <strong>le</strong>s touche<br />
aucunement). De même, <strong>le</strong> nob<strong>le</strong> n’est plus limité<br />
à son spadassin pour seu<strong>le</strong> compagnie et peut<br />
amener ses serviteurs comme bon lui semb<strong>le</strong>.<br />
Enfin, Ludovic précise que, pour <strong>le</strong>s personnes<br />
désireuses de devenir rapidement membres honoraires,<br />
il <strong>le</strong>ur est possib<strong>le</strong> de verser directement la<br />
somme de 50 000 guilders. Cette dépense faramineuse<br />
a néanmoins un revers : el<strong>le</strong> attire l’attention<br />
sur <strong>le</strong> nouveau venu et <strong>le</strong> personnel de la maison<br />
de jeux ne se privera pas de mener une enquête<br />
approfondie sur <strong>le</strong>s origines du nouvel arrivant.<br />
Si vos héros estiment qu’il est plus aisé de pénétrer<br />
de jour dans ce lieu de vie nocturne, ils se<br />
rendront compte que de magnifiques barreaux de<br />
fer forgé protègent <strong>le</strong>s fenêtres de toute intrusion<br />
et que des gardes sont postés nuit et jour à l’entrée<br />
et à l’intérieur du bâtiment. Pour <strong>le</strong>ur malheur, ces<br />
Combien, vous dites ?<br />
50 000 guilders constituent une somme<br />
très importante à débourser pour vos PJ.<br />
La question se posera donc de savoir comment<br />
ils pourront trouver autant d’argent.<br />
Si vos héros ne parviennent pas à trouver<br />
de solution adéquate, n’hésitez pas à<br />
<strong>le</strong>ur glisser quelques indices : tel<strong>le</strong> dame<br />
<strong>le</strong>ur doit une faveur, tel<strong>le</strong> ambassade est en<br />
mesure de <strong>le</strong>ur prêter de l’argent en souvenir<br />
de services rendus, tel prêteur sur gage<br />
sera ravi qu’ils soient ses débiteurs, etc.<br />
Si vous sentez que la motivation de vos<br />
héros n’y est pas, faites intervenir Ludovic.<br />
Ce dernier n’a bien entendu pas <strong>le</strong>s fonds<br />
nécessaires mais sera prêt à faire passer<br />
l’un des PJ pour un de ses va<strong>le</strong>ts. Il se sent<br />
en effet quelque peu honteux de ce qui est<br />
arrivé à Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> et consent<br />
à s’impliquer davantage.<br />
hommes sont très physionomistes et, si <strong>le</strong>s PJ ne<br />
sont pas discrets, <strong>le</strong>ur prochaine visite à La Carte<br />
à jouter risque fort de se révé<strong>le</strong>r hou<strong>le</strong>use. En revanche,<br />
si vos PJ prennent <strong>le</strong> soin de se présenter<br />
séparément et sans comportement suspect, ils<br />
pourront vaquer comme ils l’entendent lorsqu’ils<br />
pénétreront dans La Carte à jouter.<br />
Une fois à l’intérieur de l’établissement, libre à<br />
vous de mener <strong>le</strong>s soirées comme vous l’entendez.<br />
Les premières fois, vos héros feront chou blanc<br />
mais pourront se rendre compte de la magnificence<br />
des lieux et de la décadence des hôtes. Tout<br />
<strong>le</strong> mobilier respire un luxe proprement indécent,<br />
<strong>le</strong>s mises des paris commencent à 500 guilders et<br />
s’envo<strong>le</strong>nt fréquemment à plusieurs dizaines de<br />
milliers, certains nob<strong>le</strong>s se congratu<strong>le</strong>nt mutuel<strong>le</strong>ment<br />
d’être <strong>le</strong>s maîtres du monde et la sorcel<strong>le</strong>rie<br />
est monnaie courante : il suffit qu’un nob<strong>le</strong> commande<br />
un verre au petit salon pour que, aussitôt,<br />
un portail Porté s’ouvre au bord de<br />
sa tab<strong>le</strong> et qu’une main y dépose<br />
la coupe et son breuvage (gageons<br />
57
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
que des héros hosti<strong>le</strong>s à la sorcel<strong>le</strong>rie abhorreront<br />
cette pratique hérétique et ce gaspillage de ressources).<br />
Bien évidemment, vos PJ devront veil<strong>le</strong>r<br />
à être en fonds car, dans <strong>le</strong> cas contraire, ils risquent<br />
fort de ne pouvoir honorer <strong>le</strong>urs dettes (-5<br />
points de Réputation par dette contractée) et <strong>le</strong><br />
crédit est un terme qui ne fait pas partie de la nob<strong>le</strong>sse<br />
montaginoise. Une faveur en revanche...<br />
Jean-Marie <strong>le</strong> joueur<br />
Si <strong>le</strong>s héros se renseignent dès <strong>le</strong> départ sur<br />
Jean-Marie La Plume, <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s avec qui ils discuteront<br />
dresseront un sourcil amusé mais se garderont<br />
bien de répondre : ici, on est là pour jouer,<br />
pas pour discuter ou enquêter, prétendront-ils. En<br />
réalité, tant que <strong>le</strong>s personnages n’ont pas témoigné<br />
de <strong>le</strong>ur rang et de <strong>le</strong>ur prodigalité en remplissant<br />
comme il se doit <strong>le</strong>ur quota des dix visites, ils<br />
ne sont considérés que comme de simp<strong>le</strong>s visiteurs<br />
à qui il vaut mieux ne pas se fier.<br />
Une fois vos PJ devenus des habitués du lieu,<br />
<strong>le</strong>s choses changent du tout au tout. Les langues<br />
se délient plus faci<strong>le</strong>ment et, si peu de gens se souviennent<br />
de Jean-Marie La Plume,<br />
certains détails émergent : la<br />
première fois qu’il est entré dans<br />
La Carte à jouter, il s’est signé,<br />
ce qui n’a pas manqué<br />
de sou<strong>le</strong>ver quelque amusement.<br />
Il ne témoignait guère<br />
d’une grande adresse au jeu<br />
et a perdu plusieurs milliers<br />
de guilders en l’espace de<br />
quelques jours. Toutefois, il<br />
était un compagnon de jeu<br />
fort agréab<strong>le</strong> et semblait<br />
disposer d’une ardoise gratuite<br />
auprès de Louis Sébastien<br />
Lesarment. Il n’en a pas<br />
fallu plus pour être accepté<br />
par <strong>le</strong>s autres joueurs.<br />
Interrogé, Louis Sébastien<br />
taira tout d’abord <strong>le</strong>s<br />
faits. Son établissement est une demeure de gentilshommes<br />
et il ne saurait être fait étalage des<br />
richesses de ses hôtes. Toutefois, quelques ta<strong>le</strong>nts<br />
de diplomate (comme <strong>le</strong> fait que la réputation<br />
de La Carte à jouter pourrait pâtir d’une enquête<br />
au grand jour) lui délieront la langue. Le nob<strong>le</strong><br />
avouera donc que Jean-Marie disposait bien d’une<br />
ardoise gratuite, dans la limite de 50 000 guilders<br />
(en plus des 50 000 guilders de droit d’entrée).<br />
Cette dernière lui avait été consentie à la demande<br />
de Guillaume Raphaël Lesarment, <strong>le</strong> propre père<br />
de Louis Sébastien. Le vieil homme n’étant pas réputé<br />
pour sa prodigalité gratuite, Louis Sébastien<br />
s’était enquis de la raison auprès de son père et<br />
avait appris qu’il s’agissait d’une pénitence ordonnée<br />
par son confesseur, Pierre Martin Montansier<br />
de Carvillac. Pour <strong>le</strong> reste, il confirmera <strong>le</strong>s propos<br />
des autres hôtes sur la bonne tenue de Jean-Marie<br />
La Plume au sein de son établissement.<br />
La clé de la Crux Occidentalis<br />
Les recherches de vos héros ne sont cependant<br />
pas passées inaperçues auprès de certains pensionnaires<br />
de La Carte à jouter. Ces établissements<br />
étant des lieux de recrutement pour la Crux Occidentalis,<br />
Marie et Hubert de l’Épée y ont <strong>le</strong>urs<br />
58
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
quartiers. Et, si la première est des plus discrètes,<br />
ne se mêlant jamais aux différents jeux de la nob<strong>le</strong>sse,<br />
il n’en est pas de même pour Hubert.<br />
Ce dernier engagera donc la conversation avec<br />
<strong>le</strong>s PJ, <strong>le</strong>s enjoignant à mots à peine couverts de se<br />
mê<strong>le</strong>r de ce qui <strong>le</strong>s regarde. Si<br />
vos héros l’ont déjà rencontré<br />
dans l’arc 2, son discours<br />
ne change pas et il prétend<br />
toujours que Jean-Marie La<br />
Plume est mort dans <strong>le</strong> cadre<br />
d’un duel. Cependant,<br />
il ment toujours de manière<br />
éhontée (un jet d’Esprit +<br />
Sincérité ND 10 ou bien<br />
Esprit + Comportementalisme<br />
ND 15 <strong>le</strong> révé<strong>le</strong>ra sans<br />
problème).<br />
Faites-vous plaisir pour<br />
interpréter cet homme de<br />
main. Persuadé de sa supériorité<br />
et de la protection que<br />
lui procure La Carte à jouter,<br />
il se montrera tour à tour<br />
arrogant et condescendant,<br />
jouant ceux qui savent tout mais ne révè<strong>le</strong>nt rien.<br />
Pourtant, chacune de ses répliques est un faux pas<br />
où vos héros peuvent lire en lui comme dans un<br />
livre ouvert. Hubert sait effectivement beaucoup<br />
de choses sur la Crux Occidentalis mais ne dévoi<strong>le</strong><br />
guère son jeu.<br />
Si vos héros sont assez psychologues (via un<br />
jet d’Esprit + Comportementalisme ND 15), ils<br />
comprendront que <strong>le</strong>s dehors cruels et arrogants<br />
d’Hubert de l’Épée cachent une réalité toute autre :<br />
il ne reconnaît p<strong>le</strong>inement que la loi du plus fort.<br />
Il suffit donc que vos héros lui prouvent qu’ils sont<br />
plus forts que lui ou la Crux Occidentalis pour que<br />
Hubert se range de <strong>le</strong>ur côté et trahisse sa société<br />
sans aucun remords. Une augmentation permet<br />
éga<strong>le</strong>ment de constater qu’une tel<strong>le</strong> manipulation<br />
doit se faire de manière discrète car, dans <strong>le</strong>s lieux<br />
où Hubert est un habitué, son orgueil l’empêchera<br />
de perdre la face et de s’avouer la vérité. La Carte à<br />
jouter lui confère donc une haute protection symbolique<br />
et c’est en un autre lieu que vos héros devront<br />
l’avilir.<br />
Libre à eux et à vous d’organiser cette soumission<br />
comme il se doit mais n’oubliez pas qu’il en<br />
faudra beaucoup pour impressionner <strong>le</strong> spadassin.<br />
Ce peut être une prise à<br />
parti par toute une escouade<br />
de mousquetaires (en souvenir<br />
de son « glorieux »<br />
passé), l’intervention d’hommes<br />
de l’ombre qui tentent<br />
de l’assassiner (vous avez dit<br />
Kreuzritter ?), un harcè<strong>le</strong>ment<br />
psychologique de longue<br />
ha<strong>le</strong>ine ou quoi que ce soit<br />
d’autre. L’essentiel est de <strong>le</strong><br />
faire craquer.<br />
Après cela, il sera doux<br />
comme un agneau et révé<strong>le</strong>ra<br />
de bon cœur <strong>le</strong>s noms<br />
des principaux membres de<br />
la Crux Occidentalis et son<br />
meurtre de Jean-Maris La<br />
Plume.<br />
La réaction de Marie<br />
Toutefois, si Hubert se montre un peu trop prévisib<strong>le</strong><br />
dans ses réactions, il en est tout autrement<br />
pour Marie. La dame blanche, de par ses origines<br />
et son enquête sur Claudia Sangiovese, a déjà eu<br />
l’occasion de se frotter, de près ou de loin, aux PJ.<br />
El<strong>le</strong> sait qu’ils ne doivent pas être sous-estimés<br />
mais que, dans <strong>le</strong> même temps, ils ne constituent<br />
pas pour el<strong>le</strong> son objectif principal. El<strong>le</strong> va donc<br />
tenter de <strong>le</strong>s incapaciter <strong>le</strong> temps de conclure ses<br />
affaires avant de revenir vers eux.<br />
Ses actions vont prendre différentes formes. En<br />
premier lieu, une forme brute, dont el<strong>le</strong> se servira<br />
via Hubert de l’Épée. El<strong>le</strong> demande en effet à ce<br />
dernier de recourir à des personnes<br />
peu recommandab<strong>le</strong>s pour<br />
faire la <strong>le</strong>çon aux héros. Préparez<br />
59
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
donc une embuscade en règ<strong>le</strong> dans un endroit peu<br />
fréquenté de la vil<strong>le</strong>. Les brutes sont en surnombre,<br />
patibulaires et <strong>le</strong>urs intentions ne font aucun<br />
doute : passer à tabac ces nuisib<strong>le</strong>s que sont vos héros.<br />
Il est à noter que <strong>le</strong>s brutes sont équipées d’armes<br />
contondantes comme des gourdins car Marie<br />
<strong>le</strong>ur a expressément demandé de briser quelques<br />
articulations. Si <strong>le</strong>s héros se déplacent moins bien<br />
ou ne peuvent se servir de <strong>le</strong>urs bras, <strong>le</strong>ur enquête<br />
avancera d’autant plus diffici<strong>le</strong>ment. En termes<br />
de jeu, considérez que pour chaque tranche de 2<br />
b<strong>le</strong>ssures graves subies, votre PJ a une jambe ou<br />
un bras fracturé. Toute action nécessitant <strong>le</strong> membre<br />
en question voit son ND augmenter de 10 (au<br />
minimum) et votre héros devra faire de temps à<br />
autre des jets de Détermination ND 5 x nombre<br />
de b<strong>le</strong>ssures graves (10 pour 2 b<strong>le</strong>ssures graves,<br />
15 pour 3, etc.) pour surmonter la dou<strong>le</strong>ur et être<br />
un tant soit peu opérationnel. Bien évidemment,<br />
<strong>le</strong>s éclairs de souffrance seront <strong>le</strong>s plus prégnants<br />
dans <strong>le</strong>s moments critiques...<br />
Une mort nécessaire<br />
Dans un deuxième temps, <strong>le</strong>s actions de Marie<br />
viseront tout simp<strong>le</strong>ment à couvrir ses arrières.<br />
El<strong>le</strong> se rend compte qu’Hubert de l’Épée, malgré<br />
toute sa brutalité et sa cruauté, n’est pas aussi fiab<strong>le</strong><br />
qu’il y paraît et qu’il risque de trahir l’organisation.<br />
El<strong>le</strong> décide donc de l’éliminer en bonne et<br />
due forme.<br />
Peu après l’entrevue d’Hubert avec <strong>le</strong>s PJ, el<strong>le</strong><br />
met son plan à exécution. Profitant de la confiance<br />
de son ancien second, el<strong>le</strong> l’approche faci<strong>le</strong>ment<br />
et l’assassine sans même qu’il s’y attende. Sa lame<br />
d’ombre fait merveil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> corps du soldat sera<br />
retrouvé dans <strong>le</strong> cimetière de la Sérénité, à l’endroit<br />
exact où Hubert s’était débarrassé du corps<br />
de Jean-Marie La Plume. Une croix noire gît à ses<br />
côtés et un petit mot a été fourré dans sa main :<br />
« Ainsi périssent <strong>le</strong>s traîtres. »<br />
Bien évidemment, cette solution<br />
est la solution idéa<strong>le</strong>. Il est<br />
certain que si <strong>le</strong>s PJ ont pris des<br />
mesures de protection de <strong>le</strong>ur témoin clé, Marie y<br />
réfléchit à deux fois et revoit son plan pour abattre<br />
Hubert de l’Épée.<br />
Afin de retrouver Hubert, el<strong>le</strong> fait appel au duc<br />
Baudouin Armand Montmorency de Saint-Julien<br />
et à ses ta<strong>le</strong>nts Porté. Prudent, <strong>le</strong> duc avait en effet<br />
ensanglanté un objet personnel d’Hubert pour<br />
être sûr de toujours <strong>le</strong> trouver (et ainsi, lui confier<br />
directement <strong>le</strong>s basses besognes). Marie saisit<br />
donc l’occasion de savoir où il se trouve puis fait<br />
appel à la sorcel<strong>le</strong>rie Nacht pour voyager à travers<br />
<strong>le</strong>s ombres et se rendre dans sa cachette. De là, el<strong>le</strong><br />
attend patiemment que <strong>le</strong> sommeil gagne <strong>le</strong> Montaginois<br />
et fait en sorte qu’il devienne éternel. Puis<br />
el<strong>le</strong> dépose une croix noire sur <strong>le</strong> corps du défunt<br />
ainsi que <strong>le</strong> fameux message « Ainsi périssent <strong>le</strong>s<br />
traîtres. ».<br />
Ainsi, quel<strong>le</strong> que soit la manière dont meurt<br />
Hubert, Marie dirige <strong>le</strong>s PJ vers <strong>le</strong>s Kreuzritter et<br />
non la Crux Occidentalis. De la sorte, el<strong>le</strong> compte<br />
orienter <strong>le</strong>s recherches vers une hypothétique vengeance<br />
de la part d’un ordre disparu depuis des<br />
sièc<strong>le</strong>s.<br />
Le secret à tout prix<br />
Toujours pour couvrir <strong>le</strong>s arrières de la Crux<br />
Occidentalis, Marie décide de se débarrasser de<br />
Paul Duchemin (l’ouvrier qui imprime secrètement<br />
la propagande de la Crux Occidentalis chez<br />
Question de chronologie<br />
Le scénario mêlant de multip<strong>le</strong>s intrigues<br />
entre el<strong>le</strong>s, n’oubliez pas que <strong>le</strong>s actions<br />
de Marie sont données à titre purement<br />
indicatif. N’hésitez pas à <strong>le</strong>s modifier<br />
si besoin, en ayant en tête une chronologie<br />
de où vous souhaitez emmener vos héros.<br />
Par exemp<strong>le</strong>, il paraît diffici<strong>le</strong> qu’Hubert<br />
ait trahi la Crux Occidentalis (arc 3) et soit<br />
en même temps un adversaire de plus dans<br />
<strong>le</strong> combat final contre Marie (arc 1)…<br />
60
Les moissonneurs de Ludovic Arsène<br />
Urbain, dans l’arc 4). Si de tel<strong>le</strong>s actions n’ont rien<br />
à voir avec Hubert de l’Épée, el<strong>le</strong>s obéissent néanmoins<br />
à la volonté de secret de l’organisation. Le<br />
jeune homme <strong>le</strong>s a bien servis et <strong>le</strong>s prospectus<br />
vantant <strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts du Deuxième Prophète seront<br />
bientôt distribués. La Crux Occidentalis n’a donc<br />
plus besoin de traces encombrantes comme Paul.<br />
Dans <strong>le</strong> même temps, Marie initie <strong>le</strong> démantè<strong>le</strong>ment<br />
de l’imprimerie clandestine et la réexpédition<br />
des pièces pour <strong>le</strong>s chantiers navals de Montaigne.<br />
Tous ces éléments sont détaillés dans l’arc 4.<br />
Retour à la mission principa<strong>le</strong><br />
Une fois ses forfaits accomplis ou en passe de<br />
l’être par ses sous-fifres, il est temps pour la dame<br />
blanche de se concentrer à nouveau sur <strong>le</strong> commanditaire<br />
de Jean-Marie La Plume, en reprenant<br />
l’enquête depuis La Carte à jouter.<br />
La torture de l’espion avait d’emblée orienté<br />
Marie sur Claudia Sangiovese mais el<strong>le</strong> se rend<br />
compte qu’el<strong>le</strong> a probab<strong>le</strong>ment laissé de côté des<br />
éléments importants en oubliant de commencer<br />
par <strong>le</strong>s origines de Jean-Marie. La dame blanche<br />
reprend donc ses recherches à La Carte à jouter,<br />
en interrogeant Louis Sébastien Lesarment. El<strong>le</strong><br />
y apprend <strong>le</strong>s mêmes choses que <strong>le</strong>s PJ, à ceci près<br />
que, pour el<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s pièces du puzz<strong>le</strong> s’emboîtent parfaitement<br />
: Pierre Martin Montansier de Carvillac<br />
a demandé à Jean-Marie La Plume d’infiltrer la<br />
Crux Occidentalis et, s’il ne s’est pas ouvertement<br />
dévoilé, c’est parce qu’il travail<strong>le</strong> pour l’Inquisition<br />
! Quel<strong>le</strong> autre faction de l’Église pourrait<br />
vouloir la chute de la Crux Occidentalis si ce n’est<br />
son ennemi désigné ?<br />
Forte de ces renseignements, la dame blanche<br />
va donc reprendre sa traque.<br />
En pénétrant dans la maison de jeu, vos héros<br />
viennent donc d’activer sans <strong>le</strong> savoir une bombe à<br />
retardement en la personne de Marie. À eux d’être<br />
<strong>le</strong>s plus fins et <strong>le</strong>s plus rapides pour devancer la<br />
dame blanche, obtenir des aveux valides et des<br />
preuves tangib<strong>le</strong>s. Faute de quoi l’organisation ne<br />
pourra être dispersée comme il se doit.<br />
Conclusion possib<strong>le</strong><br />
Si <strong>le</strong>s PJ sont parvenus à obtenir des informations<br />
valab<strong>le</strong>s de Hubert de l’Épée, ils peuvent<br />
tenter de démante<strong>le</strong>r l’organisation. Cela devra<br />
cependant se faire en sous-main car de nombreux<br />
nob<strong>le</strong>s sont impliqués et que la paro<strong>le</strong> d’un mousquetaire<br />
radié (voire mort) a peu de va<strong>le</strong>ur pour<br />
ces gens-là.<br />
Un éventuel compromis peut être trouvé en faisant<br />
appel aux mousquetaires ou aux Chevaliers de<br />
la Rose et de la Croix, en arguant du bien commun<br />
et des visées hégémoniques de la Crux Occidentalis.<br />
La défaite de la société secrète sera relativement<br />
vio<strong>le</strong>nte car <strong>le</strong>s actions des mousquetaires<br />
ou des Rose+Croix n’ont pas lieu sur <strong>le</strong> terrain des<br />
idées mais sur celui des actes. Hormis quelques rares<br />
personnes haut placées ou protégées, <strong>le</strong>s autres<br />
membres se verront donc contraints de marcher<br />
au pas.<br />
Une solution plus subti<strong>le</strong> sera de faire appel à<br />
l’Église el<strong>le</strong>-même. Les membres de l’organisation<br />
étant tous de fervents Vaticins, ils sauront se montrer<br />
sensib<strong>le</strong>s à des arguments théologiques avérés.<br />
Si <strong>le</strong>s héros font appel à des hommes de foi influents<br />
sans pour autant allumer <strong>le</strong> spectre de l’Inquisition,<br />
il y a des chances que <strong>le</strong>s brebis égarées<br />
reprennent <strong>le</strong> chemin du troupeau.<br />
Au final, la Crux Occidentalis se retrouvera réduite<br />
à sa portion congrue, disposant à peine d’une<br />
dizaine de membres qui s’entêtent dans <strong>le</strong>ur fanatisme.<br />
Le seul moyen de couper tota<strong>le</strong>ment court<br />
à ce noyau dur est de s’emparer du recueil de Belonius<br />
mais la Révolution montaginoise est sur <strong>le</strong><br />
point de passer par là...<br />
61
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
Arc 4 :<br />
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
Dans cet arc, <strong>le</strong>s PJ entrent en possession d’un<br />
prospectus au parfum sulfureux. En enquêtant sur<br />
son origine, ils découvriront l’existence d’une société<br />
secrète prônant à la fois la sorcel<strong>le</strong>rie et la foi<br />
vaticine.<br />
Pour rappel, cet arc est principa<strong>le</strong>ment conçu<br />
pour <strong>le</strong>s PJ qui n’ont jamais entendu par<strong>le</strong>r de la<br />
Crux Occidentalis et qui ignorent l’existence du<br />
duc et de Marie.<br />
Le tract par qui tout arrive<br />
Selon des circonstances que vous déterminerez,<br />
l’un de vos héros entre en possession d’un étrange<br />
prospectus. Privilégiez un PJ ayant un intérêt ou<br />
un dégoût particulier pour la sorcel<strong>le</strong>rie. Il peut<br />
être vaticin ou non, pro ou anti-sorcel<strong>le</strong>rie, qu’importe.<br />
L’essentiel est que <strong>le</strong> sujet ne <strong>le</strong> laisse pas<br />
indifférent et qu’il soit tenté d’en savoir plus.<br />
La manière dont votre héros récupère <strong>le</strong> papier<br />
importe peu, que cela soit par accident en bousculant<br />
quelqu’un, qu’on <strong>le</strong> lui remette ou bien qu’il<br />
<strong>le</strong> découvre sous <strong>le</strong> sabot d’un cheval (encore que<br />
cette solution ne soit pas forcément la plus plausib<strong>le</strong>...).<br />
Gardez toutefois à l’esprit que ce qu’il va<br />
découvrir n’a pas encore été distribué et que votre<br />
héros tombe donc sur ce qui se<br />
rapproche d’épreuves en placards<br />
(<strong>le</strong>s premières feuil<strong>le</strong>s sorties des presses de l’imprimerie,<br />
ni reliées ni massicotées).<br />
Le contenu du tract est des plus éloquents,<br />
comme en témoigne l’aide de jeu ci-après, que<br />
vous pourrez fournir à votre PJ. Les propos tenus<br />
par l’auteur sont tota<strong>le</strong>ment surréalistes pour qui<br />
s’est déjà frotté à la sorcel<strong>le</strong>rie et, selon l’inclination<br />
de votre PJ, il voudra soit empêcher cette abomination<br />
soit au contraire en savoir plus et embrasser<br />
sa cause.<br />
Les origines du tract<br />
En enquêtant un peu plus avant sur <strong>le</strong> prospectus,<br />
votre héros se rendra rapidement compte<br />
que <strong>le</strong> message qu’il possède n’a pas encore été<br />
rendu public. Qu’il s’agisse de crieurs sur <strong>le</strong> mar-<br />
Pourquoi un tel prospectus<br />
Vos héros pourront trouver <strong>le</strong>s propos du<br />
tract trop populistes pour une société comme<br />
la Crux Occidentalis. Néanmoins, cette dernière<br />
est bien derrière ce projet. El<strong>le</strong> compte<br />
en effet attiser la colère des fidè<strong>le</strong>s envers la<br />
Cité du Vaticine et légitimer dans <strong>le</strong>s esprits<br />
<strong>le</strong> changement de lieu du siège de l’Église<br />
en Vodacce, réputée plus conciliante sur la<br />
pratique de la sorcel<strong>le</strong>rie.<br />
62
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
ché, d’érudits de cerc<strong>le</strong>s mondains<br />
ou même de spécialistes<br />
de la sorcel<strong>le</strong>rie, tous ignorent<br />
l’existence et <strong>le</strong> contenu de ce<br />
message. Les plus sceptiques<br />
iront même jusqu’à rail<strong>le</strong>r<br />
vos PJ de s’inquiéter d’un tel<br />
tissu d’inepties. Qui pourrait<br />
être assez stupide pour croire<br />
posséder la sorcel<strong>le</strong>rie afin de<br />
gérer ses récoltes, se chauffer<br />
l’hiver et disposer des fruits <strong>le</strong>s<br />
plus frais ?<br />
Il apparaîtra donc rapidement<br />
à vos héros qu’il vaut<br />
mieux remonter à la source de<br />
la création du tract : <strong>le</strong>s imprimeurs.<br />
Dans <strong>le</strong> quartier des industries,<br />
quatre imprimeurs sont à<br />
même de réaliser ce genre de<br />
support : <strong>le</strong>s Presses du Savoir,<br />
la Manufacture à idées,<br />
Quentin Fier<strong>le</strong>gs père et fils et<br />
l’imprimerie Montchauve et<br />
Montpelé.<br />
Les Presses du Savoir et la<br />
Manufacture à idées renverront<br />
rapidement <strong>le</strong>s PJ à <strong>le</strong>urs<br />
pénates. Chez eux, on n’imprime<br />
que de la vraie philosophie,<br />
et pas des ragots de rebouteux.<br />
Quant à Quentin Fier<strong>le</strong>gs, il<br />
reconnaîtra pouvoir réaliser<br />
ce prospectus mais niera en<br />
être <strong>le</strong> fabricant. Chez lui, on<br />
fait du travail de qualité, on<br />
n’imprime pas avec de l’encre<br />
baveuse sur un papier qui n’a<br />
même pas fini d’être pressé.<br />
Reste donc l’imprimerie<br />
Montchauve et Montpelé. Sur<br />
place, <strong>le</strong>s PJ seront accueillis<br />
par Théus Montchauve, un<br />
homme rubicond d’une cin-<br />
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63
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
quantaine d’années. Jovial, il se fera un plaisir de<br />
recevoir <strong>le</strong>s héros et de répondre à <strong>le</strong>urs questions.<br />
Si <strong>le</strong>s héros s’enquièrent des origines de son prénom,<br />
il révé<strong>le</strong>ra avec fierté que ses parents ont eu<br />
toutes <strong>le</strong>s peines du monde à l’avoir et que, <strong>le</strong> jour<br />
où il est né, ils ont considéré qu’il était un vrai cadeau<br />
de Théus.<br />
Concernant <strong>le</strong>s autres imprimeurs, il affirmera<br />
que <strong>le</strong>urs propos à son encontre ne sont que calomnies<br />
et déni pour un homme qui s’échine à satisfaire<br />
<strong>le</strong>s besoins de tous <strong>le</strong>s types de <strong>le</strong>cteurs.<br />
Car, Théus en est persuadé, ses concurrents n’apprécient<br />
pas qu’il travail<strong>le</strong> pour n’importe quel<br />
client et bafoue ainsi <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres de nob<strong>le</strong>sse de la<br />
profession.<br />
Puis il répondra plus directement aux questions<br />
des PJ sur <strong>le</strong> prospectus. Là encore, il ignore tout<br />
de son existence, même s’il reconnaît que <strong>le</strong><br />
papier employé est un de ceux qu’il utilise.<br />
C’est un papier relativement commun et<br />
bon marché et, si <strong>le</strong>s autres imprimeurs<br />
de Charousse n’y ont pas recours, c’est<br />
selon lui plus par snobisme et pédanterie<br />
qu’autre chose. Ceci étant, il n’est pas<br />
l’unique imprimeur de Montaigne à<br />
l’employer et fournira faci<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />
coordonnées de son fournisseur<br />
: une certaine Clothilde Videjabot<br />
de la province Bisset de<br />
Verrier. Cette papetière n’a<br />
bien entendu rien à voir avec<br />
la Crux Occidentalis, son seul<br />
crime étant de fournir du papier<br />
à qui <strong>le</strong> lui demande.<br />
Un bien mauvais ouvrier<br />
La piste du prospectus semb<strong>le</strong> donc s’arrêter<br />
à la porte des imprimeries, sauf si vous souhaitez<br />
envoyer vos PJ sur <strong>le</strong>s traces de Clothilde Videjabot.<br />
L’idée d’une imprimerie clandestine devrait<br />
donc se dessiner peu à peu dans l’esprit de vos PJ.<br />
C’est alors que Théus est dérangé<br />
par l’un de ses contremaîtres.<br />
Visib<strong>le</strong>ment, un de ses ouvriers,<br />
un certain Paul Duchemin, fait encore des siennes.<br />
Exaspéré, Théus s’excuse et part rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong> problème.<br />
Il est de retour quelques minutes plus tard, la<br />
mine sensib<strong>le</strong>ment déconfite. Si <strong>le</strong>s PJ ne s’intéressent<br />
pas à ses états d’âme, il prend <strong>le</strong>s devants<br />
pour <strong>le</strong>ur raconter ses malheurs. Sinon, il se fera<br />
une joie de <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur éta<strong>le</strong>r sous couvert de répondre<br />
à <strong>le</strong>urs interrogations.<br />
Depuis près de trois mois, Paul Duchemin, l’un<br />
de ses meil<strong>le</strong>urs ouvriers, est une source de problèmes<br />
récurrente. Il n’a plus la tête à son travail<br />
et des ennuis divers se sont multipliés : pa<strong>le</strong>ttes<br />
de papier abîmées car laissées dans <strong>le</strong> passage, livraison<br />
omise auprès d’un client, pièce cassée imposant<br />
un retard de production, mauvaise gestion<br />
de l’encre... Aujourd’hui, un accident d’impression<br />
est venu s’ajouter à la liste de ses erreurs. C’est<br />
bien simp<strong>le</strong>, Paul semb<strong>le</strong> être à l’origine de<br />
tous <strong>le</strong>s problèmes que pourrait rencontrer<br />
un imprimeur.<br />
Théus reconnaîtra vouer un attachement<br />
particulier à ce jeune homme<br />
qu’il a recueilli à l’âge de 12 ans<br />
et qu’il a formé lui-même. Il <strong>le</strong><br />
considère comme son fils et a mis<br />
<strong>le</strong>s premières déconvenues sur<br />
une inattention un peu plus<br />
prononcée qu’à l’accoutumée.<br />
Après tout, cela fait 11 ans<br />
que Paul est imprimeur et<br />
il est compréhensib<strong>le</strong> qu’il<br />
commence à s’ennuyer. Néanmoins,<br />
<strong>le</strong> jeune homme est une<br />
source d’ennuis quasi hebdomadaire<br />
depuis 5 ou 6 semaines et Théus est<br />
Théus Montchauve<br />
à bout. Rien que pour ce mois-ci, c’est <strong>le</strong><br />
troisième accident.<br />
Malheureusement, plus Théus s’épanche et plus<br />
sa colère à l’égard de Paul croît en intensité. Si <strong>le</strong>s<br />
PJ ne font rien pour calmer <strong>le</strong> jeu, l’imprimeur finira<br />
par sortir manu militari Paul de l’imprimerie,<br />
en lui hurlant de ne revenir que lorsqu’il aura<br />
compris ce qu’implique de travail<strong>le</strong>r.<br />
64
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
En savoir plus sur<br />
Paul Duchemin<br />
Accaparé par ses tâches et connaissant à peine<br />
<strong>le</strong>s héros, Théus ne songe à aucun moment à <strong>le</strong>ur<br />
demander de l’aide. Il acceptera néanmoins favorab<strong>le</strong>ment<br />
toute intercession de <strong>le</strong>ur part si cela<br />
peut rég<strong>le</strong>r son di<strong>le</strong>mme avec Paul Duchemin.<br />
Il <strong>le</strong>s laissera donc mener <strong>le</strong>ur enquête dans son<br />
imprimerie et pourra même <strong>le</strong>s laisser interroger<br />
Paul dans une pièce à l’écart des autres ouvriers<br />
(tant que cela ne dépasse pas <strong>le</strong>s bornes de la décence,<br />
bien entendu).<br />
Si vos héros n’interviennent pas, ils retrouveront<br />
Paul attablé dans une auberge,<br />
mortifié et p<strong>le</strong>urnichant de fatigue. À la<br />
vue des personnages, il <strong>le</strong>ur demandera<br />
d’intervenir pour lui auprès de son patron<br />
et expliquera qu’il est désolé, qu’il joue<br />
beaucoup, qu’il est en veine, mais qu’il va<br />
s’amender, il <strong>le</strong> jure…<br />
En observant l’ouvrier, vos<br />
héros constateront faci<strong>le</strong>ment<br />
que Paul a <strong>le</strong>s traits tirés. Il est<br />
visib<strong>le</strong>ment trop fatigué pour<br />
pouvoir travail<strong>le</strong>r correctement.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, un autre détail peut<br />
surprendre <strong>le</strong>s PJ : un jet d’Esprit<br />
+ Mode ND 20 <strong>le</strong>ur révè<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s<br />
vêtements de Paul ne correspondent<br />
pas à son statut. Le tissu utilisé est trop coûteux<br />
pour une tenue de travail habituel<strong>le</strong>.<br />
Interrogé sur <strong>le</strong>s accidents, Paul invoque des<br />
conditions de travail exténuantes liées à son ancienneté.<br />
Il prétend avoir de plus en plus de mal à<br />
reprendre des forces au fil du temps et chaque jour<br />
de travail supplémentaire est une épreuve pour lui.<br />
Un jet d’Esprit + Sincérité ND 15 révé<strong>le</strong>ra à vos<br />
héros que Paul ne ment pas mais qu’il omet une<br />
grande part de la vérité.<br />
S’il est questionné plus avant, Paul avouera fina<strong>le</strong>ment<br />
être un grand joueur et que, comme il est<br />
en veine ces derniers temps, il en profite pour tirer<br />
un peu sur sa chance. Là encore, un jet d’Esprit +<br />
Sincérité ND 15 indique que l’ouvrier ne dit pas<br />
toute la vérité. L’ouvrier refusera néanmoins d’en<br />
révé<strong>le</strong>r davantage, à moins que des méthodes plus<br />
expéditives (intimidation, vio<strong>le</strong>nce, pression sur<br />
son entourage...) ne soient exercées.<br />
L ’entourage de Paul Duchemin<br />
Si l’enquête révè<strong>le</strong> peu de choses en interrogeant<br />
<strong>le</strong> principal intéressé, el<strong>le</strong> peut néanmoins grandement<br />
progresser pour peu que <strong>le</strong>s héros prêtent attention<br />
à cel<strong>le</strong>s et ceux qui gravitent autour de Paul.<br />
Le cas échéant, si vos joueurs se sont contentés<br />
d’interroger Paul superficiel<strong>le</strong>ment<br />
et se satisfont de sa version, faites-<strong>le</strong>ur<br />
faire un jet d’Esprit +<br />
Comportementalisme (réussi<br />
d’office). Ils surprennent alors<br />
des regards entendus, des rires,<br />
des chuchotements parmi ses<br />
collègues. « C’est ça, heureux au<br />
jeu et en amour...»<br />
Les collègues imprimeurs<br />
ont en effet un peu plus d’explications<br />
à apporter. Ils ne<br />
se montreront guère avares<br />
d’informations mais, selon<br />
votre groupe, se comporteront<br />
différemment.<br />
Paul Duchemin<br />
S’ils ont affaire à une bel<strong>le</strong><br />
jeune femme, ils tenteront maladroitement<br />
de la séduire avant de fina<strong>le</strong>ment comprendre<br />
que <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen de s’attirer ses grâces<br />
est de la renseigner. Certains pousseront même<br />
la hardiesse jusqu’à lui demander un rendez-vous<br />
galant qui, s’il a lieu, embellira <strong>le</strong>ur vie pour <strong>le</strong>s<br />
prochaines décennies (dans ce cas, n’hésitez pas à<br />
octroyer quelques points de réputation bien méritée<br />
à votre héroïne car sa bonne action résonnera<br />
longtemps dans <strong>le</strong>s quartiers populaires). Si <strong>le</strong>s héros<br />
sont davantage des bourgeois<br />
ou des nob<strong>le</strong>s, ils tenteront surtout<br />
de jouer sur la fibre pécuniai-<br />
65
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
re pour agrémenter <strong>le</strong>ur ordinaire. Enfin, s’ils ont<br />
davantage affaire à des hommes d’armes ou des<br />
représentants de l’autorité, ils tenteront de s’attirer<br />
<strong>le</strong>ur sympathie, soit pour faire oublier quelque<br />
ardoise en suspens, soit pour <strong>le</strong>ur demander <strong>le</strong>ur<br />
protection compte tenu du climat orageux de la<br />
rue en ce moment. Certains pourront même demander<br />
que des spadassins promettent de <strong>le</strong>s<br />
défendre lors d’un duel (même s’il y a peu de<br />
chances que <strong>le</strong>s roturiers soient un jour provoqués<br />
en duel).<br />
Une fois <strong>le</strong>urs souhaits satisfaits, <strong>le</strong>s<br />
ouvriers raconteront ce qu’ils savent sur<br />
Paul. Un matin, ce dernier est arrivé<br />
tota<strong>le</strong>ment débraillé à l’imprimerie et,<br />
face aux regards soupçonneux de ses<br />
compagnons, s’est vanté de ses ta<strong>le</strong>nts<br />
amoureux. Il vit en effet une passion<br />
dévorante avec Charlotte Rouet,<br />
une serveuse de la taverne du Bol<br />
acéré. Cette jeune fil<strong>le</strong> de 20 ans<br />
est l’atout charme de l’établissement<br />
et, avec ses longs<br />
cheveux roux bouclés, son<br />
visage mutin et sa féminité<br />
inso<strong>le</strong>nte, el<strong>le</strong> fait<br />
chavirer tous <strong>le</strong>s cœurs.<br />
Certaines mauvaises<br />
langues, éconduites<br />
par la bel<strong>le</strong>, prétendent<br />
même qu’à défaut d’être une fil<strong>le</strong> faci<strong>le</strong>,<br />
el<strong>le</strong> est une vraie nymphomane.<br />
I n t e r r o g é s<br />
sur la chance<br />
au jeu de Paul,<br />
<strong>le</strong>s ouvriers appuieront<br />
mol<strong>le</strong>ment ses<br />
dires. Paul est en effet loin<br />
d’être un joueur invétéré même s’il aime<br />
bien parier et jouer aux cartes de temps<br />
à autre. Quant à sa chance inso<strong>le</strong>nte, el<strong>le</strong> est toute<br />
relative. Il lui est arrivé à une ou<br />
deux reprises de remporter de coquettes<br />
sommes mais il fait plus<br />
souvent partie des perdants que des gagnants.<br />
Certains ouvriers révé<strong>le</strong>ront éga<strong>le</strong>ment que l’un<br />
des rêves de Paul est de jouer ne serait-ce qu’une<br />
fois à La Carte à jouter, un établissement de<br />
jeu de grand luxe dont <strong>le</strong> prix d’entrée<br />
(plusieurs milliers de guilders) est<br />
tout simp<strong>le</strong>ment hors de portée de<br />
sa bourse.<br />
Enfin, <strong>le</strong>s ouvriers s’accordent<br />
à dire à mots couverts que, si<br />
Paul est aussi richement vêtu,<br />
c’est parce qu’il travail<strong>le</strong> à côté<br />
auprès d’un employeur qui <strong>le</strong><br />
paie mieux. Ils n’ont aucune<br />
preuve de ce qu’ils avancent<br />
mais c’est la solution qui <strong>le</strong>ur<br />
paraît la plus plausib<strong>le</strong> pour<br />
expliquer tous <strong>le</strong>s incidents<br />
des derniers mois.<br />
Un cœur délaissé<br />
au Bol acéré<br />
Une fois <strong>le</strong> personnel de<br />
l’imprimerie interrogé, la<br />
suite logique pour <strong>le</strong>s PJ<br />
est de se renseigner sur<br />
cette Charlotte Rouet.<br />
Comme indiqué par <strong>le</strong>s<br />
ouvriers, la jeune femme<br />
travail<strong>le</strong> à la taverne<br />
du Bol acéré et<br />
se révè<strong>le</strong> de<br />
toute beauté.<br />
El<strong>le</strong> arbore<br />
fièrement <strong>le</strong>s<br />
atours de son<br />
jeune âge et,<br />
consciente de l’intérêt<br />
Charlotte Rouet<br />
que lui portent <strong>le</strong>s hommes, en<br />
profite quelque peu. P<strong>le</strong>ine d’entrain et toujours<br />
rieuse, el<strong>le</strong> garde rarement sa langue dans sa poche.<br />
Autre fait notab<strong>le</strong> : el<strong>le</strong> n’a pas <strong>le</strong>s traits tirés<br />
66
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
de son compagnon. El<strong>le</strong> n’est donc probab<strong>le</strong>ment<br />
pas à l’origine de ses problèmes.<br />
Toutefois, malgré sa joie de vivre, son visage se<br />
durcit dès qu’on aborde la question de Paul Duchemin.<br />
El<strong>le</strong> a même la dent dure car il l’a délaissée<br />
en p<strong>le</strong>in liberti nage. El<strong>le</strong> ne s’en cache guère et,<br />
pour mieux appuyer ses dires, prend même à témoins<br />
ses expériences passées : « Comment a-t-il<br />
pu délaisser <strong>le</strong>s généreux bienfaits que la nature et<br />
moi lui cédions alors que même <strong>le</strong>s serviteurs <strong>le</strong>s<br />
plus fidè<strong>le</strong>s de Théus avaient su reconnaître mes<br />
grâces ? ». Eh oui, la demoisel<strong>le</strong> a déjà eu en sa<br />
couche des prêtres vaticins.<br />
Interrogée, Charlotte révè<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> fréquentait<br />
Paul depuis quatre mois. Ils avaient sympathisé sur<br />
<strong>le</strong> marché et il avait commencé à la courtiser durant<br />
son service. Son côté un peu gauche lui avait<br />
donné envie de se moquer de lui mais il s’était avéré<br />
tel<strong>le</strong>ment touchant de naïveté qu’el<strong>le</strong> s’est éprise<br />
de lui. Aussi n’a-t-el<strong>le</strong> pas digéré <strong>le</strong> fait qu’il l’ait<br />
délaissée, en p<strong>le</strong>ine bagatel<strong>le</strong> qui plus est.<br />
Si el<strong>le</strong> sent qu’el<strong>le</strong> dispose d’une oreil<strong>le</strong> attentive<br />
et compréhensive, Charlotte s’étendra un peu<br />
plus sur ses mésaventures. El<strong>le</strong> a essayé de suivre<br />
Paul à plusieurs reprises mais celui-ci surveillait<br />
ses arrières et el<strong>le</strong> n’a réussi à conserver sa trace<br />
que grâce à la chance, un soir qu’il était pressé de<br />
quitter l’atelier. El<strong>le</strong> l’a donc retrouvé chez Urbain<br />
<strong>le</strong> céramiste, un artisan situé à l’écart de la vil<strong>le</strong> et<br />
disposant d’un très grand entrepôt.<br />
Tard dans la nuit, el<strong>le</strong> l’a vu repartir tout débraillé<br />
et en train de se rhabil<strong>le</strong>r. Peu après, une<br />
très bel<strong>le</strong> jeune femme, petite et aux cheveux<br />
blancs comme neige est sortie à son tour. Visib<strong>le</strong>ment,<br />
Paul et la jeune femme prenaient soin de<br />
faire comme s’ils ne se connaissaient pas. Cédant à<br />
la colère, Charlotte s’en est alors prise à cette dame<br />
blanche mais la froideur de ses traits et son regard<br />
froid et métallique l’ont impressionnée et el<strong>le</strong> ne<br />
comprend toujours pas ce que Paul a pu trouver à<br />
cette femme.<br />
Le pire est la manière dont la confrontation<br />
s’est terminée, pour <strong>le</strong> plus grand malheur de<br />
Charlotte. La jeune fil<strong>le</strong> aux cheveux de neige a en<br />
effet commencé par garder son calme, regardant<br />
Et si vos héros omettent Charlotte ?<br />
Pris dans <strong>le</strong>s différentes intrigues, vos<br />
héros oublieront peut-être d’al<strong>le</strong>r interroger<br />
Charlotte au sujet de Paul. Après tout, une<br />
tel<strong>le</strong> affaire peut <strong>le</strong>ur semb<strong>le</strong>r secondaire au<br />
regard des autres dont ils ont la charge.<br />
Dans ce cas-là, forcez <strong>le</strong> destin en <strong>le</strong>ur faisant<br />
croiser la route de la jeune femme. Au<br />
détour d’une rue, ils assistent à un crêpage<br />
de chignon monumental entre une serveuse<br />
de <strong>le</strong>ur auberge et Charlotte. La dispute ne<br />
dure pas longtemps (<strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s utilisant un<br />
langage très f<strong>le</strong>uri, on <strong>le</strong>s fait rapidement<br />
taire) mais <strong>le</strong>s PJ peuvent cependant en saisir<br />
quelques bribes : « Touche à mon homme,<br />
roulure, et je te crève <strong>le</strong>s yeux ! » « Mais<br />
t’as qu’à t’en occuper et il ira pas chercher<br />
ail<strong>le</strong>urs à se faire astiquer la tring<strong>le</strong>, morue<br />
! » « Catin ! Marie-Salope ! » « Moi <strong>le</strong>s<br />
hommes, je <strong>le</strong>s attire, toi tu <strong>le</strong>s fais fuir, t’en<br />
crèves de jalousie ! » « T’es qu’une chienne<br />
qui te pavane parce qu’on vient te renif<strong>le</strong>r <strong>le</strong><br />
cul et qui s’en vante ! Mais tu t’es pas vantée<br />
quand ton Paul s’est mis à la bourre avec une<br />
bourgeoise ! Je l’ai vu, moi, tu t’es fait plaquer<br />
pour une vieil<strong>le</strong> aux cheveux déjà tout<br />
blancs, froide comme la glace ! » « Qu’est-ce<br />
que j’y peux, des nigauds sans discernement,<br />
y en a partout : Paul, ton Ju<strong>le</strong>s… Faut être<br />
aveug<strong>le</strong> pour avoir envie de tripoter… »<br />
Incidemment, <strong>le</strong>s héros viennent de découvrir<br />
que Paul et Marie sont liés.<br />
la serveuse d’un air hautain. À ses yeux, el<strong>le</strong> était<br />
visib<strong>le</strong>ment quantité négligeab<strong>le</strong> et ne faisait pas<br />
partie de son monde. Pour une jeune fil<strong>le</strong> comme<br />
Charlotte, habituée à susciter l’intérêt, la déconvenue<br />
a été rude.<br />
Puis, lorsqu’el<strong>le</strong> a vu que Charlotte ne se calmerait<br />
pas, el<strong>le</strong> a dégainé sa lame<br />
et a fina<strong>le</strong>ment mis en garde la<br />
jeune femme. D’une voix mono-<br />
67
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
corde, comme si rien de ce qui se passait ne la touchait<br />
vraiment, el<strong>le</strong> lui a dit « Ton ami est perdu,<br />
ne t’avise pas de t’embarquer dans des ennuis plus<br />
gros que toi. Je te l’ai pris, reconnais ta défaite. Et<br />
retourne à ta petite vie de roturière en laissant à<br />
ceux qui en ont <strong>le</strong>s compétences <strong>le</strong> soin de présider<br />
à vos destinées. » Puis el<strong>le</strong> est partie sans même se<br />
retourner.<br />
Depuis cet incident, Charlotte cherche un<br />
moyen de se venger. Ses propos rageurs et ses invectives<br />
ordurières ne laissent aucun doute sur ses<br />
intentions. Charlotte est même prête à louer l’épée<br />
d’un héros et promet de se montrer plus que généreuse.<br />
À ceci près qu’el<strong>le</strong> ne par<strong>le</strong> ici nul<strong>le</strong>ment de<br />
contrepartie financière mais bien d’un paiement<br />
en nature. Gageons que vos héros seront suffisamment<br />
avisés pour saisir ses propos ou réussiront un<br />
jet d’Esprit + Comportementalisme ou Comptabilité<br />
ND 10. Sans quoi, la surprise financière<br />
risque de ne pas <strong>le</strong>s laisser de glace.<br />
À la découverte d’Urbain<br />
Une fois <strong>le</strong>s confessions de Charlotte obtenues,<br />
il ne reste plus à vos héros qu’à se rendre chez Urbain<br />
<strong>le</strong> céramiste pour tenter d’en savoir plus.<br />
Chez Urbain est un grand entrepôt situé à quelques<br />
kilomètres à l’ouest de Charousse, en bordure<br />
d’une forêt. Les multip<strong>le</strong>s arbres offrent un dais<br />
ombragé aux visiteurs et favorisent la flânerie au<br />
milieu des marchandises. Le bâtiment, en pierre<br />
de tail<strong>le</strong>, est en plutôt bon état et des artisans sont<br />
en train de charger une carrio<strong>le</strong> de poteries, vraisemblab<strong>le</strong>ment<br />
pour livrer une commande. Un<br />
homme musclé et peu amène (Hubert de l’Épée)<br />
monte la garde et patrouil<strong>le</strong> dans la propriété, s’assurant<br />
qu’aucun fâcheux ne nuise aux visiteurs.<br />
Toutefois, à y regarder de plus près, <strong>le</strong> bâtiment<br />
a récemment fait l’objet de vandalisme. Sur une<br />
extrémité du mur de derrière, des messages libertaires<br />
et anarchistes ont été peints<br />
à la va-vite, dans un but évident<br />
de propagande. Des héros proches<br />
de la Rilasciare pourront y voir une référence<br />
à cette société secrète mais ne pourront guère en<br />
déterminer plus.<br />
Il est éga<strong>le</strong>ment à noter qu’Urbain, en bon<br />
commerçant, a tenté de cacher au mieux ses graffitis<br />
mais avec <strong>le</strong>s moyens du bord. Et comme ces<br />
derniers ne sont pas exceptionnels, il n’a rien trouvé<br />
de mieux que de déplacer ses ordures devant <strong>le</strong>s<br />
graffitis, espérant que <strong>le</strong>ur vue et <strong>le</strong>ur odeur feront<br />
fuir <strong>le</strong>s clients de ce mur vandalisé.<br />
À l’intérieur de l’entrepôt, <strong>le</strong>s étagères et <strong>le</strong>s<br />
tab<strong>le</strong>s sont remplies de poteries, de vases, de mosaïques<br />
et de tout ce que l’imagination prolifique<br />
d’un céramiste peut créer. Au fond, des cloisons<br />
séparent <strong>le</strong> bureau d’Urbain de la zone de vente<br />
proprement dite mais, hormis cela, rien de flagrant<br />
ne ressort du lieu.<br />
Étrangement, un examen plus approfondi permet<br />
de révé<strong>le</strong>r quelques incohérences surprenantes.<br />
Ainsi, un jet d’Esprit + Logistique ou Mathématiques<br />
ND 15, ou Tâches domestiques<br />
ND 20 révè<strong>le</strong> que la tail<strong>le</strong> extérieure du bâtiment<br />
est supérieure d’environ 10 % à la tail<strong>le</strong> intérieure.<br />
Il semb<strong>le</strong> donc y avoir une pièce dissimulée aux<br />
yeux du public et l’hypothèse la plus plausib<strong>le</strong> est<br />
qu’on y accède par <strong>le</strong> bureau d’Urbain puisque <strong>le</strong><br />
reste du bâtiment est consacré à l’exposition des<br />
céramiques. De jour, la vigilance de Hubert de<br />
68
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
l’Épée ne permet pas de valider cette hypothèse<br />
mais une visite nocturne permettra de constater la<br />
pertinence de cette dernière.<br />
À l’extérieur, un œil perçant peut éga<strong>le</strong>ment<br />
percevoir la mise en scène des graffitis et des ordures.<br />
Un jet d’Esprit ND 30 indique en effet une<br />
porte dérobée. Cette dernière épouse parfaitement<br />
la forme de la pierre et, comme un fait exprès, <strong>le</strong>s<br />
ordures et <strong>le</strong>s graffitis sont placés exactement aux<br />
endroits qui dissimu<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> mieux sa fonction.<br />
Autre hasard, cette porte coïnciderait avec la pièce<br />
secrète ou <strong>le</strong> bureau d’Urbain...<br />
Il va peut-être falloir envisager une escapade<br />
nocturne afin de tirer tout cela au clair.<br />
Manège au clair de lune<br />
À la nuit tombée, un étrange cortège s’active<br />
autour de Chez Urbain. Une dizaine de soldats<br />
montent en effet la garde autour de l’entrepôt<br />
tandis qu’une quinzaine d’hommes démontent et<br />
chargent une presse à imprimer. Un jet d’Esprit<br />
ND 25 révè<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment la présence de quatre soldats<br />
armés d’arbalètes, dissimulés dans <strong>le</strong>s fourrés<br />
et bloquant <strong>le</strong>s ang<strong>le</strong>s morts. Une augmentation<br />
permet de se rendre compte qu’ils peuvent ainsi<br />
tirer discrètement pour ne pas a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong> voisinage.<br />
Une seconde augmentation révè<strong>le</strong> qu’ils portent<br />
tous un happeau de chasseur pour donner l’alarme<br />
en cas de véritab<strong>le</strong> danger.<br />
Deux solutions s’offrent alors à vos PJ : attendre<br />
pour voir comment évolue la situation ou bien<br />
utiliser la force pour interrompre la disparition des<br />
preuves. Dans <strong>le</strong> premier cas, la presse à imprimer<br />
sera démontée proprement et chargée dans la<br />
charrette. Puis el<strong>le</strong> partira avec 3 ouvriers et une<br />
dizaine de soldats vers l’ouest. L’un des ouvriers<br />
est en réalité un mage Porté du nom de Luc Voyageur<br />
chargé de surveil<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> trajet se dérou<strong>le</strong><br />
sans encombre. Afin de ne pas a<strong>le</strong>rter <strong>le</strong>s éventuels<br />
poursuivants, il dispose d’un morceau de papier<br />
sur <strong>le</strong>quel est simp<strong>le</strong>ment écrit « Sommes suivis »,<br />
avec des traits horizontaux qui se succèdent en<br />
bordure de page. Ces traits correspondent à des<br />
étapes du voyage et, selon l’endroit où <strong>le</strong> convoi<br />
souhaite recevoir des renforts, <strong>le</strong> sorcier déchire<br />
la feuil<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> trait approprié avant d’envoyer <strong>le</strong><br />
message par portail Porté.<br />
D’autres précautions ont éga<strong>le</strong>ment été prises<br />
pour <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s renforts ne suffiraient pas à se<br />
débarrasser des importuns : une fausse embus cade.<br />
Alors que la carrio<strong>le</strong> poursuit sa route à l’écart des<br />
grands axes routiers, el<strong>le</strong> est attaquée par des horsla-loi<br />
bien décidés à en découdre. Seul <strong>le</strong> mage<br />
Porté est au courant de la véritab<strong>le</strong> nature de cette<br />
embuscade, ce qui fait que <strong>le</strong>s autres soldats et<br />
ouvriers défendront chèrement <strong>le</strong>ur peau (après<br />
tout, il faut bien que <strong>le</strong> combat fasse illusion).<br />
Les hors-la-loi prendront cependant soin, dans la<br />
mesure du possib<strong>le</strong>, de ne pas trop amocher <strong>le</strong>urs<br />
pseudo-alliés.<br />
Là encore, si <strong>le</strong>s PJ n’interviennent pas, <strong>le</strong>s bandits<br />
feront des prisonniers, ne laissant qu’un ou<br />
deux morts si certains soldats se sont montrés trop<br />
braves. Le convoi, aux mains des ruffians, obliquera<br />
alors vers <strong>le</strong> sud-ouest pour faire une halte dans<br />
une clairière. Sous couvert de se reposer, <strong>le</strong>s horsla-loi<br />
guetteront d’éventuels poursuivants puis,<br />
après quelques heures, persuadés que rien n’entrave<br />
plus la bonne route de la presse à imprimer, libéreront<br />
<strong>le</strong>s soldats et <strong>le</strong>s ouvriers en <strong>le</strong>ur révélant la<br />
vérité. Malgré une certaine rancune, tout <strong>le</strong> groupe<br />
reprendra alors la route et poursuivra son chemin<br />
vers l’ouest.<br />
Et si <strong>le</strong>s héros mettent <strong>le</strong>ur grain de sel<br />
Les événements décrits plus haut correspondent<br />
à un dérou<strong>le</strong>ment idéal et il<br />
y a fort à parier que des PJ impa-<br />
69
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
tients ou impulsifs décident d’intervenir à un moment<br />
ou à un autre.<br />
Si jamais une escarmouche a lieu, <strong>le</strong>s ouvriers<br />
ont ordre de protéger la machine avant <strong>le</strong>ur vie.<br />
Les soldats ont bien entendu d’autres ordres et se<br />
feront un plaisir de s’interposer. Nous vous laissons<br />
donc <strong>le</strong> soin de mettre en scène <strong>le</strong> combat en<br />
gardant ces éléments en tête.<br />
Les survivants se montreront relativement loquaces<br />
avec <strong>le</strong>s héros car ils ont vu de quoi ces<br />
derniers étaient capab<strong>le</strong>s. Ils révé<strong>le</strong>ront donc que<br />
la presse à imprimer a pour destination <strong>le</strong>s chantiers<br />
navals de Montaigne où el<strong>le</strong> doit être fondue<br />
pour fournir de nouvel<strong>le</strong>s pièces d’artil<strong>le</strong>rie. Un<br />
des ouvriers, Luc Voyageur, porte même sur lui un<br />
ordre de mission de la part du duc confirmant ces<br />
dires. Le rou<strong>le</strong>au est tout ce qu’il y a de plus officiel<br />
et <strong>le</strong>s PJ ne pourront que conjecturer sur la raison<br />
d’une tel<strong>le</strong> action.<br />
Il sera éga<strong>le</strong>ment possib<strong>le</strong> de trouver sur Luc <strong>le</strong><br />
fameux morceau de papier décrit plus haut. Là encore,<br />
l’homme accepte de révé<strong>le</strong>r à quoi servait ce<br />
message, même s’il est conscient qu’il révè<strong>le</strong> ainsi<br />
ses ta<strong>le</strong>nts de sorcier. Toutefois, il prendra soin de<br />
ne pas al<strong>le</strong>r trop loin dans ses aveux, à la fois pour<br />
ne pas trop trahir son maître et pour éviter de s’attirer<br />
la colère de ses collègues. Ainsi, il occultera<br />
soigneusement la fausse embuscade et <strong>le</strong>s héros<br />
devront se montrer suffisamment sagaces (Esprit<br />
+ Sincérité ND 25) pour découvrir la vérité.<br />
Une question reste cependant en suspens : si la<br />
presse, vouée à servir de pièce d’artil<strong>le</strong>rie, a rempli<br />
sa fonction première, où sont <strong>le</strong>s prospectus ? Pour<br />
<strong>le</strong> coup, Luc ne <strong>le</strong>ur sera pas d’un grand secours.<br />
Il a été engagé par une dame entièrement vêtue<br />
de blanc pour transférer la presse à imprimer. Il<br />
ignore tout des tracts.<br />
Il ne reste donc que deux choix aux PJ pour retrouver<br />
<strong>le</strong>s fameuses liasses. Soit se rendre au domici<strong>le</strong><br />
d’Urbain pour lui tirer <strong>le</strong>s vers du nez, soit<br />
essayer de déterminer si des paquets ne seraient<br />
pas récemment partis de l’entrepôt du céramiste.<br />
À la recherche des paquets<br />
perdus...<br />
En fouillant l’entrepôt, <strong>le</strong>s héros découvrent<br />
la fameuse pièce secrète où était dissimulée l’imprimerie<br />
clandestine. Des feuil<strong>le</strong>s traînent au sol,<br />
semblab<strong>le</strong>s au tract en <strong>le</strong>ur possession. À la relative<br />
différence que, cette fois-ci, <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s sont<br />
clairement massicotées et <strong>le</strong>s prospectus prêts à<br />
l’emploi.<br />
Un corps gît dans un coin sombre de la pièce,<br />
avec un magnifique deuxième sourire en travers<br />
de la gorge. Visib<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s commanditaires de<br />
Paul n’avaient plus besoin de lui. Si vous jouez ce<br />
scénario en imbriquant <strong>le</strong>s différents arcs et que<br />
la chronologie des événements <strong>le</strong> permet, considérez<br />
que Marie s’est débarrassée de Paul en réaction<br />
à la visite des PJ à La Carte à jouter. Si vous<br />
jouez cet arc indépendamment des autres, Marie<br />
ne tue Paul « que » parce qu’el<strong>le</strong> n’a plus besoin. La<br />
nuance sur la motivation de la dame blanche n’a<br />
guère d’incidence sur <strong>le</strong> scénario mais <strong>le</strong>s PJ capab<strong>le</strong>s<br />
de la comprendre pourront essayer d’entrer<br />
dans son esprit et mieux cerner sa psychologie. Ils<br />
pourront éga<strong>le</strong>ment culpabiliser sur <strong>le</strong>urs actes car,<br />
après tout, s’ils avaient été plus discrets à La Carte<br />
à jouter, Paul serait encore en vie...<br />
Concernant la sal<strong>le</strong>, un examen approfondi du<br />
sol (et un éventuel jet d’Esprit + Pistage ND 20,<br />
15 s’ils suivent la piste de jour) révè<strong>le</strong> <strong>le</strong> départ<br />
récent d’une petite charrette en direction de Charousse.<br />
Les traces sont plutôt fraîches (<strong>le</strong> trans-<br />
70
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
fert a eu lieu pendant que <strong>le</strong>s PJ se rendaient Chez<br />
Urbain) mais suivent un chemin détourné pour<br />
rejoindre la capita<strong>le</strong>. Visib<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s convoyeurs<br />
souhaitaient passer inaperçus.<br />
La route est assez faci<strong>le</strong> à suivre jusqu’à Charousse<br />
mais, à l’intérieur de la cité montaginoise,<br />
la piste disparaît peu à peu. Corsez <strong>le</strong>s tests de<br />
Pistage de votre groupe, au fur et à mesure qu’ils<br />
avancent dans la vil<strong>le</strong> et passent de la terre à la roche.<br />
Bientôt, la piste s’interrompt sur <strong>le</strong>s aspérités<br />
du rocher et la seu<strong>le</strong> chose que <strong>le</strong>s PJ pourront déterminer<br />
est que <strong>le</strong>s prospectus ont très certainement<br />
trouvé refuge dans une maison des quartiers<br />
riches.<br />
...et du céramiste corrompu<br />
La nuit peut aussi s’avérer propice à quelques<br />
incursions chez <strong>le</strong>s honnêtes gens. Vos héros souhaiteront<br />
donc probab<strong>le</strong>ment tirer <strong>le</strong>s choses au<br />
clair avec Urbain alors que tout <strong>le</strong> monde dort.<br />
Sa maison n’est guère diffici<strong>le</strong> à trouver, pour<br />
peu qu’on ait pris la peine d’interroger <strong>le</strong>s ouvriers<br />
au préalab<strong>le</strong>. Urbain loge un peu à l’écart du quartier<br />
commerçant dans une bâtisse à deux étages<br />
très propre. Les murs extérieurs sont couverts de<br />
mosaïque, de faïences et autres céramiques. Il est<br />
donc diffici<strong>le</strong> de se tromper dans <strong>le</strong> choix du domici<strong>le</strong>.<br />
Hormis <strong>le</strong>s protections d’usage (portes fermées<br />
à clé, vo<strong>le</strong>ts clos), il est assez faci<strong>le</strong> de pénétrer<br />
chez lui et de <strong>le</strong> surprendre dans son lit.<br />
Pris au dépourvu, Urbain pensera d’abord à des<br />
clients mécontents de ses produits et proposera de<br />
<strong>le</strong>s remplacer. Ce n’est que lorsque <strong>le</strong>s PJ mentionneront<br />
la presse à imprimer qu’il comprendra <strong>le</strong>s<br />
ennuis dans <strong>le</strong>squels il s’est fourré.<br />
Urbain est quelqu’un de fondamenta<strong>le</strong>ment vénal.<br />
Il vendrait bien son père et sa mère mais ils<br />
sont déjà morts. La seu<strong>le</strong> chose à laquel<strong>le</strong> il tienne<br />
par-dessus l’argent est sa propre vie. Non pas parce<br />
qu’el<strong>le</strong> est extraordinaire et remplie de hauts faits<br />
mais tout simp<strong>le</strong>ment parce que, comme il <strong>le</strong> dit<br />
lui-même « Quand on est mort, on dépense beaucoup<br />
moins bien ». Urbain traitera donc avec <strong>le</strong>s<br />
PJ en ayant en tête son profit personnel (tant sa vie<br />
que son argent) et mettra en scène la plus parfaite<br />
impavidité pour essayer de monnayer ce qu’il sait.<br />
Il sera en mesure de révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s mêmes informations<br />
que ci-dessus plus quelques-unes. Les tracts<br />
(près d’un millier) ont été livrés en deux endroits<br />
bien distincts. D’une part l’hôtel particulier du<br />
duc Baudouin Armand Montmorency de Saint-<br />
Julien, où une dame blanche du nom de Marie devait<br />
s’assurer de la livraison. D’autre part La Carte<br />
à jouter, un tripot de grand luxe pour nob<strong>le</strong>s en<br />
mal d’exotisme.<br />
Comme Urbain n’a jamais rendu visite au duc,<br />
il ignore tout de la structure du domici<strong>le</strong>. Quant<br />
à La Carte à jouter, il reconnaît humb<strong>le</strong>ment ne<br />
pas disposer des finances nécessaires pour la fréquenter.<br />
Un jet d’Esprit + Sincérité ND 20 révè<strong>le</strong><br />
cependant qu’il ne souhaite simp<strong>le</strong>ment pas dilapider<br />
sa fortune au jeu, même si cette dernière est<br />
colossa<strong>le</strong>.<br />
Si vos héros ne connaissent pas la Crux Occidentalis,<br />
<strong>le</strong> céramiste peut <strong>le</strong>ur apporter nombre<br />
d’informations. Gardez toujours à l’esprit qu’il<br />
cherche à mener la négociation à son avantage<br />
pour en tirer un bénéfice substantiel.<br />
Il pourra ainsi révé<strong>le</strong>r que <strong>le</strong>s prospectus ont<br />
été réalisés pour <strong>le</strong> compte de la Crux Occidentalis,<br />
une organisation menée par<br />
<strong>le</strong> duc Baudouin Armand Montmorency<br />
de Saint-Julien et ayant<br />
71
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
des visées religieuses très prononcées. Cette caba<strong>le</strong><br />
est persuadée de pouvoir influer sur <strong>le</strong>s destinées<br />
de l’Église du Vaticine et recrute parmi <strong>le</strong>s intel<strong>le</strong>ctuels<br />
et <strong>le</strong>s puissants. La seu<strong>le</strong> personne qu’il<br />
connaisse directement en lien avec cette société<br />
est Marie, la dame blanche, et cette dernière lui<br />
inspire tel<strong>le</strong>ment peur qu’il préférera mourir que<br />
de devoir servir d’entremetteur entre <strong>le</strong>s héros et<br />
el<strong>le</strong>. Urbain ne connaît que trop bien <strong>le</strong> prix de la<br />
trahison des puissants.<br />
Et ensuite ?<br />
Les deux pistes qui restent sont donc l’hôtel<br />
particulier du duc et La Carte à jouter. La résidence<br />
de Baudouin est fermement gardée par de nombreux<br />
spadassins et il devient vite clair qu’infiltrer<br />
<strong>le</strong> bâtiment relève de la gageure. Qui plus est, de<br />
nombreux mousquetaires assurent la sécurité de<br />
celui qui est, ne l’oublions pas, un des intimes de<br />
l’Empereur. Vos héros devraient donc rapidement<br />
déchanter devant l’amp<strong>le</strong>ur de la tâche. Si ce n’est<br />
pas <strong>le</strong> cas, nous vous laissons <strong>le</strong> soin de <strong>le</strong>ur opposer<br />
toute la résistance nécessaire. Ils doivent se<br />
rendre compte que, même s’ils sont des héros, certains<br />
puissants ont <strong>le</strong> bras plus long qu’eux et <strong>le</strong>s<br />
moyens de se faire respecter.<br />
Si, à l’inverse, ils décident de s’orienter vers<br />
La Carte à jouter, reportez-vous à la section « La<br />
Carte à jouter » dans l’arc 3 de ce scénario (Les<br />
moissonneurs de Ludovic Arsène). Les prospectus<br />
sont rangés à l’abri des regards indiscrets dans un<br />
bureau du deuxième étage, non loin des quartiers<br />
de Marie. Mais il ne fait nul doute que, dès qu’ils<br />
entreront dans ce lieu de loisirs, d’autres problèmes<br />
se manifesteront à eux (pour en savoir plus,<br />
reportez-vous à la section indiquée ci-dessus)...<br />
72
Schéma récapitulatif des arcs<br />
Marie face à Pierre Martin<br />
Attaque de Claudia<br />
<br />
Visite au Drakkar de Légion<br />
<br />
Exploration de la chambre<br />
<br />
Attente du capitaine Monseigneur<br />
<br />
Attaque de Marie et di<strong>le</strong>mme<br />
<br />
Renseignements sur Marie<br />
<br />
Dernière <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie<br />
<br />
Rendez-vous avec Pierre Martin<br />
La mort de<br />
Jean-Marie La Plume<br />
Aveux de La Karine<br />
<br />
Visite au cimetière de la Sérénité<br />
<br />
Enquête à la cour sur Jean-Marie La Plume<br />
<br />
Enquête à l’Église sur Jean-Marie La Plume<br />
<br />
Filature de soeur Éloïse<br />
<br />
Rencontre avec Pierre Martin<br />
<br />
Enquête sur Hubert de l’Épée<br />
<br />
Recherches auprès des mousquetaires<br />
<br />
Rencontre avec Hubert chez Urbain<br />
Les moissonneurs de<br />
Ludovic Arsène<br />
Retrouvail<strong>le</strong>s avec Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />
<br />
Escapade à La Courtisane vodacci<br />
<br />
Poursuite de Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri<br />
<br />
Recherche de Ludovic Arsène<br />
<br />
Fouil<strong>le</strong> de son domici<strong>le</strong><br />
<br />
Traque et révélations de Ludovic Arsène<br />
<br />
Visite de La Carte à jouter<br />
<br />
Rencontre d’Hubert de l’Épée<br />
<br />
Réaction de Marie<br />
Le prospectus<br />
Découverte du prospectus<br />
<br />
Enquête chez <strong>le</strong>s imprimeurs<br />
<br />
Rencontre du problème Paul Duchemin<br />
<br />
Enquête auprès des collègues de Paul<br />
<br />
Questions à Charlotte Rouet<br />
<br />
Visites Chez Urbain<br />
<br />
Quête du céramiste et des prospectus<br />
imprimés<br />
73
Chronologie<br />
Annexe 1 :<br />
Chronologie<br />
Vous trouverez ci-après la chronologie détaillée des éléments relatifs au scénario. Les différents arcs s’imbriquant<br />
<strong>le</strong>s uns <strong>le</strong>s autres, nous n’avons établi qu’une seu<strong>le</strong> chronologie, pour que <strong>le</strong> MJ dispose d’une vision<br />
d’ensemb<strong>le</strong>. Pour plus de facilité, nous avons éga<strong>le</strong>ment divisé <strong>le</strong>s périodes de temps en mois ou années, plutôt<br />
qu’en jours (sauf pour <strong>le</strong> dernier mois, bien évidemment).<br />
Il y a longtemps<br />
J-20 ans : Hubert de l’Épée est radié des mousquetaires et exilé à Dionna, en Vodacce.<br />
J-11 ans : Théus Montchauve recueil<strong>le</strong> Paul Duchemin et <strong>le</strong> forme à l’imprimerie.<br />
Il y a un an<br />
J-380 : Marie met en scène sa propre mort et infiltre <strong>le</strong>s Kreuzritter.<br />
J-377 : Le corps de Marie (en réalité celui d’une paysanne) est retrouvé déchiqueté au pied des<br />
falaises.<br />
J-358 : Apparition de Marie sur la scène publique montaginoise<br />
J-230 : Claudia tombe enceinte.<br />
Il y a 8 mois<br />
Il y a 7 mois<br />
J-200 : Claudia part pour la Vodacce et Jean-Marie monte à Charousse se rappe<strong>le</strong>r à ses<br />
mécènes.<br />
J-189 : Pierre Martin décide d’infiltrer la Crux Occidentalis et se fait muter à Charousse.<br />
74
Chronologie<br />
Il y a 6 mois<br />
J-178 : Première <strong>le</strong>ttre de Claudia envoyée aux Caprices de Lucas<br />
J-170 : Première rencontre au Drakkar de Légion entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume.<br />
Ce dernier est recruté par l’inquisiteur.<br />
J-164 : Retour d’Hubert de l’Épée à Charousse.<br />
J-160 : Premier artic<strong>le</strong> partisan de Jean-Marie La Plume dans Le Mercure de Montaigne<br />
J-159 : Après avoir constaté la vio<strong>le</strong>nce d’Hubert, <strong>le</strong> duc Baudouin l’engage pour seconder sa<br />
pupil<strong>le</strong>, Marie.<br />
J-157 : Première <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie envoyée à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />
J-156 : Deuxième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie. Les deux hommes discutent de<br />
l’artic<strong>le</strong> de Jean-Marie et des suites à lui donner.<br />
J-152 : Premier artic<strong>le</strong> de Jean-Marie dans L’Aube<br />
Il y a 5 mois<br />
J-149 : Marie recrute Paul Duchemin chez Montchauve et Montpelé. El<strong>le</strong> tombe sur des<br />
épreuves en placard de La Voix de son maître et s’intéresse à une reprise de l’artic<strong>le</strong> de<br />
Jean-Marie La Plume, initia<strong>le</strong>ment paru dans Le Mercure de Montaigne.<br />
J-147 : Parution de La Voix de son maître avec la reprise de l’artic<strong>le</strong> du Mercure de Montaigne.<br />
J-145 : Premier duel d’Hubert de l’Épée à Charousse consigné à la guilde des spadassins.<br />
J-138 : Deuxième artic<strong>le</strong> de Jean-Marie dans Le Mercure de Montaigne<br />
J-133 : Troisième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume. Les deux hommes<br />
conviennent de ne pas s’en tenir à la presse écrite mais éga<strong>le</strong>ment de participer à des<br />
débats d’idées pour bien se faire entendre.<br />
J-131 : Deuxième <strong>le</strong>ttre de Claudia adressée aux Caprices de Lucas<br />
J-126 : Débat animé de Jean-Marie La Plume au cabinet des réprouvés. Y participent des<br />
membres de la Crux Occidentalis.<br />
Il y a 4 mois<br />
J-119 : Quatrième rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie La Plume. Ce dernier s’étant<br />
publiquement exposé au cabinet des réprouvés, <strong>le</strong>s discussions ont désormais lieu dans<br />
la chambre 28.<br />
J-115 : Troisième artic<strong>le</strong> dans Le Mercure de Montaigne<br />
J-114 : Premier vrai travail de Paul pour la Crux Occidentalis avec la reprise des textes de Jean-<br />
Marie dans La Vérité cachée, <strong>le</strong> journal de propagande de la caba<strong>le</strong>.<br />
J-111 : Deuxième artic<strong>le</strong> dans L’Aube<br />
J-109 : Deuxième <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie envoyée à l’î<strong>le</strong> Falisci<br />
J-108 : Premier artic<strong>le</strong> (inédit) de Jean-Marie dans La Voix de son maître<br />
J-106 : La Crux Occidentalis se manifeste ouvertement à Jean-Marie La Plume.<br />
75
Chronologie<br />
Cinquième et dernière rencontre entre Pierre Martin et Jean-Marie, au cours de<br />
laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s deux hommes conviennent de communiquer par <strong>le</strong> service de courrier du<br />
Drakkar de Légion.<br />
J-90 : Première apparition du capitaine Monseigneur au Drakkar de Légion<br />
Il y a 3 mois<br />
J-89 : Troisième <strong>le</strong>ttre de Claudia envoyée aux Caprices de Lucas<br />
J-88 : Deuxième artic<strong>le</strong> dans La Voix de son maître. Sous couvert d’histoire des Prophètes,<br />
Jean-Marie remet en cause <strong>le</strong>s faits historiques. Les propos sont moins viru<strong>le</strong>nts mais<br />
plus insidieux.<br />
J-85 : Rencontre entre <strong>le</strong> duc et Jean-Marie. Ce dernier lui présente son projet de roman à<br />
l’eau de rose vantant <strong>le</strong>s idéaux de la Crux Occidentalis.<br />
J-83 : Premier épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète, roman à l’eau de rose de Jean-Marie La<br />
Plume dans Les Confessions du boudoir.<br />
J-76 : Deuxième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />
J-69 : Troisième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />
J-65 : Troisième <strong>le</strong>ttre de Jean-Marie à Claudia<br />
J-62 : Quatrième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète<br />
Il y a 2 mois<br />
J-56 : Lors de sa <strong>le</strong>cture du cinquième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète, Jean-Marie surprend<br />
la conversation entre <strong>le</strong> duc et l’Empereur. Il décide de cacher ce secret sur<br />
Monseigneur.<br />
J-53 : Le tatouage de Monseigneur a retardé <strong>le</strong> rendu du texte. Les Confessions du boudoir<br />
paraissent avec deux jours de retard mais disposent d’un cinquième épisode augmenté.<br />
J-48 : Sixième épisode de La F<strong>le</strong>ur du Prophète. Fin du premier cyc<strong>le</strong>.<br />
J-46 : Deuxième apparition du capitaine Monseigneur<br />
J-45 : Doutes de Marie à l’égard de Jean-Marie. El<strong>le</strong> essaye d’obtenir des informations mais<br />
sans succès. Jean-Marie prend conscience de la fragilité de sa position.<br />
J-43 : Quatrième <strong>le</strong>ttre de Claudia à Jean-Marie<br />
J-42 : Harassé par <strong>le</strong> travail que lui demande Marie, Paul Duchemin ne parvient plus à mener<br />
de front son travail chez Montchauve et Montpelé et Chez Urbain.<br />
J-41 : Quatrième <strong>le</strong>ttre, apeurée, de Jean-Marie adressée à l’î<strong>le</strong> Falisci. Il craint pour sa vie et<br />
conjure sa femme de venir <strong>le</strong> voir.<br />
J-40 : Deuxième travail de Paul avec la publication du De Thei operae, sous <strong>le</strong> nom de Hans<br />
Lauberig.<br />
Le mois dernier<br />
J-31 : Troisième artic<strong>le</strong> dans L’Aube, reprenant <strong>le</strong>s thèses développées dans La Voix de son<br />
76
Chronologie<br />
maître. L’artic<strong>le</strong> s’intéresse cette fois-ci au Deuxième Prophète et à l’un de ses suivants,<br />
Belonius. Les propos sont tout aussi pernicieux que dans La Voix de son maître.<br />
J-30 : Jean-Marie remet <strong>le</strong> De Thei Operae à Ludovic Arsène, qui embrasse la cause défendue<br />
par l’auteur.<br />
J-23 : Ludovic envisage de devenir un sorcier artificiel et se renseigne sur la nature de la<br />
sorcel<strong>le</strong>rie.<br />
J-22 : Troisième apparition du capitaine Monseigneur<br />
J-19 : Claudia reçoit <strong>le</strong> courrier apeuré de son mari et se met en route pour Charousse.<br />
J-17 : Ludovic se renseigne sur <strong>le</strong>s pouvoirs de différents nob<strong>le</strong>s et arrête son choix sur trois<br />
d’entre eux, dont Emmanuel.<br />
J-15 : Marie intercepte un courrier de Jean-Marie pour Le Drakkar de Légion. Son contenu<br />
étant obscur, el<strong>le</strong> décide de remonter la piste.<br />
J-13 : Quatrième apparition du capitaine Monseigneur. Pierre Martin déjoue la filature de<br />
Marie et décide de ne pas récupérer <strong>le</strong> pli de suite.<br />
J-12 : Marie espionne la demeure du capitaine Monseigneur. Pierre Martin se fait discret.<br />
J-6 : Après 6 jours de planque infructueuse, la dame blanche abandonne ses recherches et<br />
décide de confondre Jean-Marie.<br />
J-5 : Ludovic engage <strong>le</strong>s « moissonneuses »Va<strong>le</strong>ntina La Cavallieri, Estel<strong>le</strong> de Puits-aux-<br />
Roses et Nathalie Colcarmin.<br />
J-4 : Marie se rend aux Caprices de Lucas pour y recueillir des informations sur Jean-Marie.<br />
Ne trouvant rien, el<strong>le</strong> décide d’employer la manière forte et incendie Les Caprices de<br />
Lucas.<br />
J-3 : Marie fait emprisonner Jean-Marie et commence à <strong>le</strong> soumettre à la Question.<br />
J-2 : Impression du prospectus de la Crux Occidentalis<br />
J-1 : Au matin, la dame blanche confie Jean-Marie aux bons soins d’Hubert de l’Épée.<br />
Dans la nuit, meurtre de Jean-Marie dans <strong>le</strong> cimetière de la Sérénité.<br />
Le jour J<br />
J :<br />
Au matin, <strong>le</strong> « duel » de Hubert et Jean-Marie est consigné à la guilde des spadassins.<br />
Arrivée des PJ à Charousse. Sauvetage de Claudia.<br />
Le futur<br />
J+1 : La Karine demande l’aide d’un PJ.<br />
Un des PJ retrouve Emmanuel de Trévil<strong>le</strong>.<br />
Cinquième apparition du capitaine Monseigneur<br />
Dans la nuit, duel des dames blanches (Marie et Claudia)<br />
J+2 : Au matin, <strong>le</strong> corps d’Emmanuel de Trévil<strong>le</strong> est retrouvé. Va<strong>le</strong>ntina remet <strong>le</strong> cordial à<br />
Ludovic, qui <strong>le</strong> boit. Effets indésirab<strong>le</strong>s de la potion.<br />
J+3 : Mitan de la nouvel<strong>le</strong> lune, où Claudia devait retrouver son mari<br />
Au soir, <strong>le</strong>s effets du cordial s’estompent et Ludovic rentre chez lui tout chamboulé.<br />
J+4 : Démantè<strong>le</strong>ment de l’imprimerie clandestine. Les pièces serviront à<br />
fondre des armes pour la guerre en Castil<strong>le</strong>.<br />
J+8 : Ludovic reprend ses recherches pour améliorer <strong>le</strong> cordial.<br />
77
Caractéristiques techniques<br />
Annexe 2 :<br />
Caractéristiques techniques<br />
Claudia Sangiovese<br />
(héros)<br />
Traits<br />
Gaillardise 2<br />
Dextérité 3<br />
Esprit 4<br />
Détermination 3<br />
Panache 4<br />
Note : Ces traits tiennent compte de la grossesse<br />
de Claudia et de la fatigue correspondante.<br />
En temps normal, tous ses traits (à l’exception de<br />
l’Esprit) disposent d’un rang en plus.<br />
Avantages<br />
Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />
Nob<strong>le</strong><br />
Polyglotte : montaginois (L/É), théan (L/É),<br />
vodacci (L/É)<br />
Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />
de vos dés d’action.<br />
Éco<strong>le</strong> de Bernouilli (compagnon)<br />
Corps à corps (escrime) 3, Coup puissant (escrime)<br />
3, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Bernouilli) 3,<br />
Fente en avant (escrime) 4<br />
Apprenti : Ajoutez votre niveau de maîtrise à<br />
votre ND pour être touché.<br />
Compagnon : Vous avez appris une manœuvre<br />
au sabre connue sous <strong>le</strong> nom de flèche. Vous<br />
pointez l’extrémité de votre sabre à la tête de votre<br />
adversaire puis courez, bondissez ou sautez dans<br />
sa direction. Il vous suffit d’effectuer une Fente en<br />
avant, comme à l’accoutumée, mais vous pouvez<br />
alors renoncer à un certain nombre de vos dés<br />
d’action. Pour chaque dé d’action que vous mettez<br />
de côté, lancez un dé de plus au jet de dommages<br />
et augmentez <strong>le</strong> ND de la défense active contre<br />
cette attaque de 5 points. De plus, vos bottes sont<br />
désormais parfaitement réglées et vous recevez<br />
gratuitement un rang supplémentaire dans la<br />
compétence Fente en avant lorsque vous devenez<br />
compagnon.<br />
Note : D’après <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s, un spadassin n’est compagnon<br />
dans son éco<strong>le</strong> que si ses compétences de spadassin<br />
sont au rang 4. Cette règ<strong>le</strong> a été revue à la baisse, à la<br />
fois pour permettre aux héros de devenir compagnons<br />
plus rapidement et pour baliser de manière plus logique<br />
<strong>le</strong>s étapes de la progression.<br />
Entraînements<br />
Athlétisme : Amortir une chute 2, Course de<br />
vitesse 3, Escalade 2, Jeu de jambes 5, Lancer 2,<br />
Roulé-boulé 4, Sauter 3<br />
Cavalier : Équitation 3<br />
Escrime : Attaque (escrime) 5, Parade (escrime)<br />
5<br />
Pugilat : Attaque (pugilat) 3, Direct 3, Jeu de<br />
jambes 5<br />
78
Caractéristiques techniques<br />
Métiers<br />
Artiste : Chant 2, Création littéraire 2<br />
Bate<strong>le</strong>ur: Chant 2, Comportementalisme 2,<br />
Danse 2, Éloquence 1<br />
Courtisan : Danse 2, Éloquence 1, Étiquette 3,<br />
Intrigant 2, Jouer 2, Mode 2, Politique 3, Séduction<br />
2, Sincérité 2<br />
Érudit : Histoire 1, Mathématiques 1, Philosophie<br />
1, Recherches 1<br />
Marchand : Calligraphe 3, Jenny 1, Marchandage<br />
2<br />
Marin : Connaissance de la mer 1, Connaissance<br />
des nœuds 1, Équilibre 2, Escalade 2, Gréer<br />
1, Sauter 3<br />
Claudia Sangiovese : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (escrime) 8g3 - - 4g2<br />
Attaque (pugilat) 6g3 - - 2g1<br />
Corps à corps (escrime) 6g3 - - 2g1<br />
Coup puissant (escrime) 6g3 - - 4g2<br />
Direct 6g3 - - 2g1<br />
Fente en avant (escrime) 7g3 - 6g2<br />
Course de vitesse - 22 7g4 -<br />
Équitation - 22 7g4 -<br />
Équilibre - 17 6g4 -<br />
Escalade - 17 6g4 -<br />
Jeu de jambes - 32 9g4 -<br />
Parade (escrime) - 32 9g4 -<br />
Roulé-boulé - 27 8g4 -<br />
Sauter - 22 7g4 -<br />
Corps à corps (Escrime) : Si l’attaque porte, vous n’infligez que 0g1 dé de dommages en attaque,<br />
mais votre adversaire tombe à terre.<br />
Coup puissant (Escrime) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire<br />
augmentations, votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />
Direct : Vous portez deux attaques en un seul jet mais <strong>le</strong> ND pour être touché de votre adversaire<br />
augmente de 10.<br />
Fente en avant (Escrime) : Si <strong>le</strong> coup porte, vous lancez (sans <strong>le</strong>s garder) deux dés de dommages<br />
supplémentaires. En contrepartie, votre ND passe à 5 pour cette phase et vous ne pouvez pas utiliser<br />
de défense active jusqu’à la fin de cette phase.<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ......................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
79
Caractéristiques techniques<br />
Conseil d’interprétation<br />
Timide et renfermée, vous accordez diffici<strong>le</strong>ment<br />
votre confiance. Vous avez cependant<br />
conscience des limites de votre grossesse et vous<br />
montrez courtoise auprès de ceux qui vous aident.<br />
Vous avez l’habitude d’être en retrait mais, lorsque<br />
vous par<strong>le</strong>z, c’est pour énoncer clairement votre<br />
vérité. Vous êtes capab<strong>le</strong> de vous faire respecter,<br />
par la force si besoin, mais n’utilisez ce moyen<br />
qu’en dernier recours.<br />
En tant que MJ, baissez <strong>le</strong>s yeux et par<strong>le</strong>z d’une<br />
voix douce, presque un murmure.<br />
Marie Montmorency<br />
de Saint-Julien (vilain)<br />
Traits<br />
Gaillardise 3<br />
Dextérité 5<br />
Esprit 3<br />
Détermination 4<br />
Panache 4<br />
Arcane<br />
Impitoyab<strong>le</strong> : Vous pouvez activer ce don pour<br />
choquer <strong>le</strong>s ennemis du vilain. Ce dernier doit<br />
tout d’abord accomplir un acte purement mauvais<br />
qui soit susceptib<strong>le</strong> de choquer. Puis vous faites<br />
un jet d’Intimider (jet opposé de Détermination)<br />
contre chaque joueur incarnant un héros témoin<br />
de cet acte. Ceux que vous avez réussi à Intimider<br />
seront affectés par <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de surprise pour la<br />
durée du tour.<br />
Règ<strong>le</strong>s de la surprise : Lorsque votre personnage<br />
tente de surprendre un individu ou<br />
de lui tendre une embuscade, vous<br />
devez effectuer un jet d’opposition<br />
de Dextérité + Déplacement si<strong>le</strong>ncieux ou Guetapens<br />
contre Esprit + Guet-apens de votre cib<strong>le</strong>. Si<br />
vous remportez l’opposition, el<strong>le</strong> est surprise durant<br />
un tour.<br />
Une victime de la surprise voit sa défense passive<br />
tomber à 5. De plus, el<strong>le</strong> ne peut utiliser aucune action,<br />
pas même une interruption. El<strong>le</strong> peut cependant mettre<br />
en réserve toute action qu’el<strong>le</strong> aurait pu autrement<br />
effectuer. Si cela est possib<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> l’utilisera lorsqu’el<strong>le</strong><br />
ne sera plus surprise.<br />
Un personnage ne peut bénéficier de l’effet de surprise<br />
que s’il parvient à s’approcher de sa cib<strong>le</strong> sans<br />
être repéré.<br />
Avantages<br />
Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />
Beauté du diab<strong>le</strong> : +2g0 aux tentatives de séduction<br />
Gauchère : +1g0 si vous attaquez avec la main<br />
gauche<br />
Lame d’ombre : Vous pouvez faire sortir ou<br />
disparaître une lame d’ombre de votre main sans<br />
dépenser d’action. Ce sty<strong>le</strong>t (couteau, 0g2 dommages,<br />
+1 dé lancé au jet d’attaque) inflige des dégâts<br />
normaux. Il ne laisse aucune b<strong>le</strong>ssure visib<strong>le</strong><br />
et ignore <strong>le</strong>s objets non vivants.<br />
Nob<strong>le</strong><br />
Polyglotte : castillian (L/É), eisenör (L/É),<br />
montaginois (L/É), théan (L/É), vodacci (L/É)<br />
Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />
de vos dés d’action.<br />
Éco<strong>le</strong> de Mortis (compagnon)<br />
Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) 5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses<br />
(Mortis) 4, Lancer (couteau) 4, Riposte<br />
(couteau) 5<br />
Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />
et une augmentation gratuite si vous attaquez<br />
avec un sty<strong>le</strong>t.<br />
Compagnon : Si vous utilisez des augmentations<br />
pour frapper un adversaire surpris, chacune<br />
confère 1g1 dommages supplémentaires au lieu<br />
des 1g0 habituels.<br />
80
Caractéristiques techniques<br />
Marie Montmorency de Saint-Julien : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (armes à feu) 8g5 - - 4g3<br />
Attaque (combat de rue) 9g5 - - 5g2<br />
Attaque (couteau) 10g6* - - 4g2<br />
Attaque (escrime) 9g5 - - 5g2<br />
Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) 10g6* - - 4g2<br />
Lancer (couteau) 10g5 - - 4g2<br />
Coup puissant (couteau) 10g6* - -<br />
Course de vitesse - 20 6g3 -<br />
Doub<strong>le</strong> parade (couteau) - 30 8g3 -<br />
Escalade - 25 7g3 -<br />
Jeu de jambes - 25 7g3 -<br />
Parade (couteau) - 30 8g3 -<br />
Parade (escrime) - 20 6g3 -<br />
Riposte (couteau) Spécial Spécial Spécial Spécial<br />
*10g7 avec la lame d’ombre<br />
Doub<strong>le</strong> attaque (couteau) : Vous pouvez porter deux attaques mais <strong>le</strong> ND de votre adversaire<br />
augmente de 10.<br />
Riposte (couteau) : Si vous réussissez une défense active, vous pouvez riposter avec rang de<br />
parade/2 dés (arrondi à l’inférieur) pour la défense active et rang d’attaque/2 (arrondi à l’inférieur)<br />
pour la contre-attaque. Chaque rang de riposte permet d’ajouter un dé à l’une ou l’autre.<br />
Coup puissant (couteau) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire<br />
augmentations, votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />
Doub<strong>le</strong> parade (couteau) : Si vous réussissez votre défense active, vous bénéficiez d’un dé d’héroïsme<br />
que vous pourrez utiliser pendant 5 phases. S’il n’est pas utilisé à la fin du tour, il est perdu.<br />
Équipement spécial<br />
Lame d’ombre : Vous pouvez faire sortir une lame d’ombre de votre main, sans dépenser d’action.<br />
Une tel<strong>le</strong> lame est un sty<strong>le</strong>t (couteau, 0g2 dommages, +1g0 à tous <strong>le</strong>s jets d’attaque) composé d’ombre<br />
qui inflige des dommages normaux. Toutefois, il ne laisse derrière lui aucune b<strong>le</strong>ssure visib<strong>le</strong> et<br />
vous pouvez <strong>le</strong> dissiper quand vous <strong>le</strong> souhaitez, sans dépenser d’action. La lame d’ombre traverse<br />
<strong>le</strong>s objets non vivants. Cela signifie qu’une armure n’est d’aucune utilité et qu’on ne peut la parer.<br />
Cependant, cela signifie éga<strong>le</strong>ment qu’il est impossib<strong>le</strong> de parer avec une lame d’ombre. La lame<br />
d’ombre disparaît et ne peut être rappelée avant une heure si on expose ne serait-ce qu’un centimètre<br />
à la lumière du so<strong>le</strong>il. Tout ce qui révoque la sorcel<strong>le</strong>rie est à même d’affecter la lame d’ombre et el<strong>le</strong><br />
ne peut être lancée comme un poignard.<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ........................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Pour plus d’informations, cf. Le Collège invisib<strong>le</strong> pp. 141-142.<br />
81
Caractéristiques techniques<br />
Éco<strong>le</strong> de Boucher (maîtresse)<br />
Coup puissant (couteau) 5, Doub<strong>le</strong> parade<br />
(couteau) 5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Boucher) 5,<br />
Riposte (couteau) 5<br />
Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />
et ajoutez la phase actuel<strong>le</strong> à votre initiative<br />
tota<strong>le</strong> quand vous tenez un couteau dans une main<br />
(+6 en phase 6).<br />
Compagnon : Lorsque vous maniez un couteau<br />
dans chaque main, vos adversaires doivent<br />
utiliser deux augmentations pour <strong>le</strong>ur défense active<br />
contre vous.<br />
Maître : Vous pouvez déchaîner une volée de<br />
coups contre un adversaire à la fois. Vous utilisez<br />
une augmentation lors de votre première attaque<br />
mais n’en tirez aucun avantage. Si vous franchissez<br />
la défense passive de la cib<strong>le</strong> (et même si el<strong>le</strong><br />
réussit sa défense active), vous bénéficiez d’une<br />
deuxième attaque sur cette même cib<strong>le</strong>, cette foisci<br />
en utilisant deux augmentations (qui ne vous<br />
rapportent toujours rien). Vous continuez ainsi,<br />
en utilisant chaque fois une augmentation supplémentaire<br />
jusqu’à ce que vous ne passiez plus la<br />
défense passive de la cib<strong>le</strong>. On procède à un jet<br />
de b<strong>le</strong>ssures et un jet de dommages pour chaque<br />
attaque réussie.<br />
Éco<strong>le</strong> de sorcel<strong>le</strong>rie de Nacht<br />
Vous pouvez vous déplacer d’un endroit à un<br />
autre en passant à travers <strong>le</strong>s ombres. En passant<br />
dans une ombre, vous pénétrez dans <strong>le</strong>s Contrées<br />
Obscures et vous y déplacez de la même manière<br />
que dans <strong>le</strong> monde réel. Puis vous ressortez par<br />
l’ombre que vous avez choisie. Il vous faut une action<br />
pour entrer dans une ombre et une seconde<br />
pour en sortir d’une autre. Si vous attaquez de la<br />
sorte, vous bénéficiez d’une augmentation gratuite<br />
à votre jet d’Esprit + Guet-apens.<br />
Entraînements<br />
Armes à feu : Attaque (armes à feu) 3<br />
Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 4,<br />
Jeu de jambes 4, Lancer 3, Pas de côté 4<br />
Combat de rue : Attaque (combat de rue) 4<br />
Couteau : Attaque (couteau) 5, Lancer (couteau)<br />
4, Parade (couteau) 5<br />
Escrime : Attaque (escrime) 3, Parade (escrime)<br />
3<br />
Métiers<br />
Bate<strong>le</strong>ur : Chant 3, Comédie 4, Danse 4, Éloquence<br />
3<br />
Courtisan : Danse 4, Éloquence 3, Étiquette 4,<br />
Mode 3, Séduction 4<br />
Criminel : Charlatanisme 1, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />
4, Filature 4, Parier 2<br />
Conseil d’interprétation<br />
Vous considérez <strong>le</strong> duc comme un second père<br />
et lui êtes loya<strong>le</strong> au-delà de tout. Vous êtes imperméab<strong>le</strong><br />
à toute forme d’émotion, sauf envers<br />
lui. Froide, vous par<strong>le</strong>z peu et par mots choisis. La<br />
concision et l’efficacité sont vos maîtres mots.<br />
Pierre Martin Montansier de<br />
Carvillac (vilain)<br />
Traits<br />
Gaillardise 4<br />
Dextérité 4<br />
Esprit 3<br />
Détermination 3<br />
Panache 4<br />
82
Caractéristiques techniques<br />
Arcane<br />
Cruel : Le joueur peut activer ce défaut pour<br />
qu’un des hommes de main du vilain, écœuré par<br />
la façon dont il <strong>le</strong> traite, <strong>le</strong> trahisse. Ce ne sera<br />
peut-être pas tout de suite mais il <strong>le</strong> trahira dès<br />
que l’occasion se présentera. Si <strong>le</strong> vilain venait à<br />
<strong>le</strong> découvrir, il tuerait l’homme de main sur-<strong>le</strong>champ.<br />
Pierre Martin Montansier de Carvillac : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (armes à feu) 9g4 - - 4g3<br />
Attaque (combat de rue) 8g4 - - 4g1<br />
Attaque (couteau) 8g4 - - 5g2<br />
Attaque (escrime) 10g4+2 - - 6g2+2<br />
Coup fourré (escrime) 9g3+2 - - 7g2+2<br />
Feinte (escrime) 10g4+2 - - 6g2+2<br />
Course de vitesse - 20 6g3 -<br />
Doub<strong>le</strong> parade (cout./escr.) - 32 8g3+2 -<br />
Escalade - 20 6g3 -<br />
Jeu de jambes - 25 7g3 -<br />
Parade (couteau) - 30 8g3+5 -<br />
Parade (escrime) - 27 7g3+2 -<br />
Coup fourré (escrime) : Lorsqu’un adversaire vous attaque, vous pouvez dépenser une action de<br />
réserve ou en cours (mais pas une interruption) pour réaliser un coup fourré. Effectuez un jet d’Esprit<br />
+ Coup fourré en guise de jet d’attaque contre votre assaillant. Si vous touchez, vous infligez<br />
3g2 dés de dommages. Si votre adversaire reçoit ainsi une b<strong>le</strong>ssure grave, l’attaque qu’il était sur <strong>le</strong><br />
point d’effectuer est tout bonnement annulée.<br />
Feinte (escrime) : Si vous réussissez votre coup puissant avec Gaillardise de l’adversaire augmentations,<br />
votre adversaire ne peut utiliser sa défense active pour parer cette attaque.<br />
Doub<strong>le</strong> parade (couteau/escrime) : Si vous réussissez votre défense active, vous bénéficiez d’un<br />
dé d’héroïsme que vous pourrez utiliser pendant 5 phases. S’il n’est pas utilisé à la fin du tour, il est<br />
perdu.<br />
Équipement spécial<br />
Lame de Soldano : +2 à tous <strong>le</strong>s jets la mettant en œuvre (attaques, parades, b<strong>le</strong>ssures et tout jet<br />
re<strong>le</strong>vant de la compétence Escrime)<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : .......................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Pour plus d’informations, cf. Le Collège invisib<strong>le</strong> pp. 143-144.<br />
83 83
Caractéristiques techniques<br />
Avantages<br />
Appartenance (éco<strong>le</strong> d’escrime)<br />
Dur à cuire : +1g1 aux jets de b<strong>le</strong>ssure<br />
Éducation castilliane<br />
Foi<br />
Gaucher : +1g0 si vous attaquez avec la main<br />
gauche<br />
Nob<strong>le</strong><br />
Polyglotte : castillian (L/É), eisenör, montaginois<br />
(L/É), théan (L/É), vodacci (L/É)<br />
Réf<strong>le</strong>xes de combat : Vous pouvez relancer un<br />
de vos dés d’action.<br />
Scélérat<br />
Séduisant (Plus séduisant que la moyenne) :<br />
+1g0 à tous <strong>le</strong>s jets sociaux<br />
Université<br />
Éco<strong>le</strong> de Villanova (maître)<br />
Coup fourré (Escrime) 5, Doub<strong>le</strong> parade (couteau/escrime)<br />
5, Exploiter <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>sses (Villanova)<br />
5, Feinte (escrime) 5<br />
Apprenti : Pas de pénalité de main non directrice<br />
si vous utilisez un poignard et une augmentation<br />
gratuite lorsque vous utilisez Parade (couteau).<br />
Compagnon : +1 rang en Feinte.<br />
Maître : Vous pouvez baisser votre ND pour<br />
être touché par tranches de 5 points, jusqu’à un<br />
minimum de 5. Si on vous attaque et que vous<br />
exécutez un Coup fourré, celui-ci bénéficie d’une<br />
augmentation gratuite par tranche de 5 points<br />
susmentionnée.<br />
Entraînements<br />
Armes à feu : Attaque (armes à feu) 5<br />
Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 3,<br />
Jeu de jambes 4, Lancer 3, Pas de côté 4<br />
Combat de rue : Attaque (combat de rue) 3<br />
Couteau : Attaque (couteau) 4,<br />
Parade (couteau) 5<br />
Escrime : Attaque (escrime) 5, Parade (escrime)<br />
4<br />
Métiers<br />
Courtisan : Danse 3, Éloquence 3, Étiquette 3,<br />
Mode 3, Séduction 4<br />
Criminel : Charlatanisme 1, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />
4, Filature 4, Parier 2<br />
Conseil d’interprétation<br />
Calme et sympathique, vous êtes ouvert à<br />
la discussion. Intelligent et cultivé, vous brû<strong>le</strong>z<br />
néanmoins de haine pour <strong>le</strong>s sorciers. Habituel<strong>le</strong>ment,<br />
la mort d’hommes de main importe peu<br />
mais Jean-Marie s’est tel<strong>le</strong>ment investi dans votre<br />
mission que vous vous sentez un peu redevab<strong>le</strong> envers<br />
lui. Vous n’agissez néanmoins qu’avec extrême<br />
prudence et sans prendre aucun risque.<br />
En tant que MJ, jaugez <strong>le</strong>s autres avec intérêt.<br />
Jetez des coups d’œil rapides et sûrs dans votre dos<br />
Par<strong>le</strong>z <strong>le</strong>ntement et distinctement. Ne révé<strong>le</strong>z pas<br />
votre lien avec l’Inquisition.<br />
Hubert de l’Épée<br />
(homme de main)<br />
Traits<br />
Gaillardise 3<br />
Dextérité 4<br />
Esprit 2<br />
Détermination 4<br />
Panache 3<br />
Arcane<br />
Cruel : Le joueur peut activer ce défaut pour qu’un<br />
des hommes de main du vilain, écœuré par la façon<br />
dont il <strong>le</strong> traite, <strong>le</strong> trahisse. Ce ne sera peut-être pas<br />
tout de suite mais il <strong>le</strong> trahira dès que l’occasion se pré-<br />
84
Caractéristiques techniques<br />
Hubert de l’Épée : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (arme improvisée) 6g4 - - Spécial<br />
Attaque (armes à feu) 6g4 - - 4g3<br />
Attaque (combat de rue) 7g4 - - 3g1<br />
Attaque (escrime) 8g4 - - 5g2<br />
Coup à la gorge 6g4 - - Spécial<br />
Coup aux yeux 6g4 - - 3g1<br />
Course de vitesse - 20 5g2 -<br />
Escalade - 20 5g2 -<br />
Jeu de jambes - 20 5g2 -<br />
Parade (escrime) - 20 5g2 -<br />
Coup à la gorge : Le ND pour toucher l’adversaire augmente de 15 mais, si vous touchez, vous infligez<br />
automatiquement une b<strong>le</strong>ssure grave.<br />
Coup aux yeux : Vous tentez d’aveug<strong>le</strong>r l’adversaire. Si l’attaque porte, vous n’infligez que 3g1 de<br />
dommages mais <strong>le</strong> prochain dé d’action de votre adversaire est décalé de 1, plus 1 par augmentation.<br />
S’il dépasse 10, il est perdu.<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : .......................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
sentera. Si <strong>le</strong> vilain venait à <strong>le</strong> découvrir, il tuerait<br />
l’homme de main sur-<strong>le</strong>-champ.<br />
Avantages<br />
Appartenance (guilde des spadassins)<br />
Dur à cuire : +1g1 aux jets de b<strong>le</strong>ssure<br />
Polyglotte : montaginois (L/É), théan (L/É),<br />
vodacci (L/É)<br />
Entraînements<br />
Armes à feu : Attaque (armes à feu) 2<br />
Athlétisme : Course de vitesse 3, Escalade 3,<br />
Jeu de jambes 3, Lancer 3<br />
Combat de rue : Attaque (arme improvisée)<br />
2, Attaque (combat de rue) 3, Coup aux yeux 2,<br />
Coup à la gorge 2<br />
Commandement : Commander 1, Guet-apens<br />
3, Stratégie 2, Tactique 2<br />
Escrime : Attaque (escrime) 4, Parade (escrime)<br />
3<br />
Métiers<br />
Courtisan : Danse 1, Éloquence 1, Étiquette 1,<br />
Mode 1, Séduction 1<br />
Criminel : Charlatanisme 1, Débrouillardise 2,<br />
Déplacement si<strong>le</strong>ncieux 3, Filature 3, Guet-apens<br />
3<br />
Espion : Corruption 2, Déplacement si<strong>le</strong>ncieux<br />
3, Filature 3, Interrogatoire 4<br />
Malandrin : Connaissance des bas-fonds 2,<br />
Contact 3, Débrouillardise 2, Orientation citadine<br />
2<br />
Conseil d’interprétation<br />
Vous êtes arrogant et suffisant.<br />
Toisez <strong>le</strong>s héros de haut car<br />
85
Caractéristiques techniques<br />
vous vous savez protégé par <strong>le</strong> duc et Marie. Sûr<br />
de vous, vous ne vous faites discret qu’à la mention<br />
des mousquetaires. Mais si votre interlocuteur<br />
vous prouve qu’il vous surpasse de loin, vous<br />
<strong>le</strong> reconnaissez alors comme digne d’intérêt et lui<br />
témoignez un respect proche de l’obséquiosité.<br />
Autres PNJ<br />
Les PNJ détaillés ci-dessous n’interviendront<br />
norma<strong>le</strong>ment que socia<strong>le</strong>ment avec vos héros.<br />
Nous ne vous fournissons donc pas de données<br />
chiffrées mais simp<strong>le</strong>ment des conseils d’interprétation.<br />
La Karine<br />
D’ordinaire femme au verbe fort et haut, maternel<strong>le</strong><br />
et forte en gueu<strong>le</strong>, vous êtes hantée par<br />
la scène atroce vue dans <strong>le</strong> cimetière et n’êtes plus<br />
que l’ombre de vous-même. Vous sombrez peu<br />
à peu dans la paranoïa et accueil<strong>le</strong>rez comme <strong>le</strong><br />
Messie toute aide extérieure.<br />
En tant que MJ, baissez la tête et regardez tout<br />
<strong>le</strong> monde par en dessous. comme si vous quêtiez<br />
l’approbation de votre auditoire.<br />
Ludovic Arsène<br />
Vous êtes un illuminé. Vous courez après la<br />
sorcel<strong>le</strong>rie et êtes persuadé d’avoir trouvé <strong>le</strong> bon<br />
moyen. Même si vous tentez de donner <strong>le</strong> change,<br />
votre nature extatique reprend immanquab<strong>le</strong>ment<br />
<strong>le</strong> dessus. Seu<strong>le</strong> la fréquentation de la nob<strong>le</strong>sse<br />
vous permet de calmer ces ardeurs.<br />
En tant que MJ, <strong>le</strong>vez-vous et par<strong>le</strong>z en faisant<br />
de grands gestes. Si vous renversez quelque chose<br />
sur la tab<strong>le</strong>, c’est encore mieux. Vous pouvez aussi<br />
faire <strong>le</strong>s cent pas, comme si vous étiez possédé.<br />
Va<strong>le</strong>ntina La Cavalierri<br />
Vous êtes bel<strong>le</strong>, votre beauté<br />
vous donne du pouvoir, vous <strong>le</strong><br />
savez. Même à moitié noyée,<br />
jouez de vos atours, décochez une<br />
œillade, une allusion sexy... Séduire,<br />
c’est survivre !<br />
Emmanuel de Trévil<strong>le</strong><br />
Vous êtes un baroudeur, un<br />
vrai. Vous avez vogué sur toutes<br />
<strong>le</strong>s mers et traversé nombre de<br />
royaumes. Enfin, ça, c’est ce que<br />
vous faites croire.<br />
Votre anémie vous empêche<br />
d’être trop héroïque et vous buvez<br />
<strong>le</strong>s exploits qu’on vous raconte, pour vous <strong>le</strong>s approprier<br />
plus tard.<br />
En tant que MJ, adoptez une attitude désinvolte,<br />
comme si vous vous balanciez sur une chaise.<br />
Écoutez distraitement ce que vous racontent<br />
<strong>le</strong>s autres, l’air faussement blasé.<br />
Paul Duchemin<br />
Vous êtes jeune, fougueux et<br />
un peu perdu. Vous avez mis <strong>le</strong><br />
doigt dans une machination qui<br />
vous dépasse mais vous êtes trop<br />
fier pour vraiment demander de<br />
l’aide. Que penseraient <strong>le</strong>s gens<br />
s’ils savaient que vous êtes sous la<br />
coupe d’une femme ?<br />
En tant que MJ, adoptez un visage fermé et<br />
boudeur. La colère bout en vous et vous aboyez<br />
après ceux qui se montrent trop entreprenants.<br />
Élianore Tastemestre<br />
Vous êtes très pieuse et faites aveuglément<br />
confiance au c<strong>le</strong>rgé de Théus. Vous ne comprenez<br />
pas pourquoi on vous a demandé de venir au<br />
86
Caractéristiques techniques<br />
Drakkar de Légion mais vous <strong>le</strong> faites du mieux que<br />
vous pouvez. Seu<strong>le</strong>ment, vous paniquez à la moindre<br />
contrariété et ne trouvez un peu de réconfort<br />
que dans la nourriture.<br />
En tant que MJ, jetez des regards affolés autour<br />
de vous et ayez toujours un morceau de nourriture<br />
à la main.<br />
Sœur Éloïse Vendredi<br />
Gardez une attitude modeste : yeux baissés,<br />
mains dans <strong>le</strong>s manches, paro<strong>le</strong> rare... Mais quand<br />
vous êtes déstabilisée, votre tempérament volontaire<br />
voire terre-à-terre refait surface.<br />
Urbain <strong>le</strong> céramiste<br />
Vous êtes la cupidité incarnée. La seu<strong>le</strong> chose<br />
qui surpasse <strong>le</strong>s guilders, c’est votre vie. C’est<br />
d’ail<strong>le</strong>urs la raison pour laquel<strong>le</strong> vous ne vous êtes<br />
pas lancé dans la contrebande ou <strong>le</strong> trafic de drogues.<br />
En tant que MJ, essayez de toujours avoir une<br />
pièce dans la main avec laquel<strong>le</strong> jouer. Votre visage<br />
s’éclaire à la perspective du profit et vous froncez<br />
régulièrement <strong>le</strong>s sourcils, pendant que votre cerveau<br />
calcu<strong>le</strong> l’argent que vous al<strong>le</strong>z pouvoir récolter.<br />
Hans Lauberig<br />
Vous êtes excédé. Ce livre dont on vous prétend<br />
l’auteur vous ronge et vous donneriez cher pour<br />
trouver son commanditaire.<br />
En tant que MJ, soyez bourru et renfrogné.<br />
Vous êtes naturel<strong>le</strong>ment porté sur <strong>le</strong>s mots grossiers,<br />
même si vous y avez adjoint vos connaissances<br />
d’explorateur (« Par <strong>le</strong>s couil<strong>le</strong>s des Thalusiens<br />
», « Syrneth de mes deux », « tapette sétine »,<br />
etc.).<br />
Louis Sébastien Lesarment<br />
Vous êtes nob<strong>le</strong> et n’avez aucune considération<br />
pour la va<strong>le</strong>tail<strong>le</strong>. Vous ne <strong>le</strong>s dénigrez pas, c’est<br />
juste qu’à vos yeux, ils n’existent pas. Fort heureusement,<br />
à La Carte à jouter, vous êtes entre gens du<br />
même monde. Il est juste dommage que, malgré<br />
tout l’exotisme qu’a instauré votre père dans ses<br />
établissements, vous vous ennuyiez autant.<br />
En tant que MJ, ne regardez que vos pairs.<br />
Bâil<strong>le</strong>z en vous plaignant de la routine quotidienne<br />
et mettez un index sur votre joue en faisant<br />
la moue.<br />
Théus Montchauve<br />
Vous aimez <strong>le</strong> travail bien fait<br />
et estimez vos employés. Paternaliste,<br />
vous appréciez de <strong>le</strong>s aider, si<br />
cela ne dépasse pas une certaine<br />
mesure. Malheureusement, Paul a<br />
dépassé cette mesure.<br />
En tant que MJ, ayez toujours l’air affairé. Donnez<br />
des ordres rapides en p<strong>le</strong>ine conversation et ne<br />
souff<strong>le</strong>z qu’en fin de phrase. Ponctuez régulièrement<br />
vos discours de « Où en étais-je déjà ? ».<br />
Charlotte Rouet<br />
Vous êtes jeune, vous avez Légion<br />
au corps et quasiment aucune<br />
mora<strong>le</strong>. Votre corps et votre<br />
charme sont vos meil<strong>le</strong>urs atouts<br />
et vous ne supportez pas que Paul<br />
<strong>le</strong>s ait délaissés.<br />
En tant que MJ, lancez de multip<strong>le</strong>s piques sur<br />
<strong>le</strong>s autres fil<strong>le</strong>s et dénigrez ostensib<strong>le</strong>ment tout ce<br />
qui concerne Paul. N’hésitez pas à jeter des regards<br />
égrillards aux hommes <strong>le</strong>s plus ardents et assurezvous<br />
qu’ils comprennent bien l’appel de la nature<br />
qui est <strong>le</strong> vôtre.<br />
87
Caractéristiques techniques<br />
Les casseurs de membres : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (arme improvisée) 5g3 - - 3g2<br />
Attaque (combat de rue) 6g3 - - 5g2<br />
Casser un membre 6g3 - - Spécial<br />
Coup de tête 6g3 - - Spécial<br />
Prise 6g3 - - Spécial<br />
Course de vitesse - 15 3g1 -<br />
Escalade - 15 3g1 -<br />
Jeu de jambes - 20 4g1 -<br />
Casser un membre : Une fois la prise réussie, 6g3 contre ND+10. Si l’attaque porte, une b<strong>le</strong>ssure<br />
grave et <strong>le</strong> membre est brisé.<br />
Coup de tête : Si prise (de l’adversaire ou de vous) et attaque réussie, l’adversaire subit 6g1 et vous<br />
4g1 dommages. Si b<strong>le</strong>ssure grave alors qu’il tenait la prise, cette dernière est brisée.<br />
Prise : Si attaque réussie, l’adversaire ne peut que tenter de briser la prise, donner un Coup de tête<br />
ou effectuer une action qui requiert très peu de mouvement. Pour se dégager, il faut utiliser un dé<br />
d’action et réussir un jet d’opposition Gaillardise + Prise contre Gaillardise + Prise. Si réussite, l’adversaire<br />
se dégage. Sinon, il reste bloqué et vous pouvez dépenser un dé d’action pour renforcer votre<br />
étreinte. Chaque dé d’action dépensé dans ce but vous fait bénéficier d’une augmentation gratuite<br />
lorsque votre adversaire tente de briser votre étreinte.<br />
Casseur 1<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : .................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Casseur 2<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Casseur 3<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Casseur 4<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
88
Caractéristiques techniques<br />
Les casseurs de membres<br />
(homme de main)<br />
Gaillardise 3<br />
Dextérité 3<br />
Esprit 1<br />
Détermination 2<br />
Panache 3<br />
Traits<br />
Entraînements<br />
Athlétisme : Course de vitesse 2, Escalade 2,<br />
Jeu de jambes 3, Lancer 1<br />
Combat de rue : Attaque (arme improvisée) 2,<br />
Attaque (combat de rue) 3<br />
Lutte : Casser un membre 3, Coup de tête 3,<br />
Prise 3<br />
Les hommes de main du combat<br />
final (homme de main)<br />
Gaillardise 3<br />
Dextérité 3<br />
Esprit 2<br />
Détermination 4<br />
Panache 3<br />
Traits<br />
Les hommes de main du combat final : feuil<strong>le</strong> de combat<br />
Arme Attaque Défense passive Défense active Dégâts<br />
Attaque (escrime) 6g3+9* - - 5g2+9<br />
Course de vitesse - 15 4g2 -<br />
Escalade - 15 4g2 -<br />
Jeu de jambes - 20 5g2 -<br />
Parade (escrime) - 20 5g2 -<br />
*Le bonus de +9 est lié à l’aide de 3 brutes de niveau de menace 3.<br />
Homme de main 1<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : .................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Homme de main 2<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
Homme de main 3<br />
B<strong>le</strong>ssures légères : ................................................................................................................................................<br />
B<strong>le</strong>ssures graves : <br />
89
Caractéristiques techniques<br />
Entraînements<br />
Athlétisme : Course de vitesse 2, Escalade 2,<br />
Jeu de jambes 3, Lancer 1<br />
Escrime : Attaque (escrime) 3, Parade (escrime)<br />
3<br />
Brutes de la<br />
Crux Occidentalis (brutes)<br />
Niveau de menace : 3<br />
Armes habituel<strong>le</strong>s : matraques<br />
ND pour être touché : 20<br />
Dégâts : moyens (6 par tranche de 5 points de<br />
réussite)<br />
90
Caractéristiques techniques<br />
91
Mentions léga<strong>le</strong>s<br />
Crédits<br />
Crédits illustrations<br />
Illustrations communes<br />
à toutes <strong>le</strong>s pages<br />
Images de fond : © Mitch Foust<br />
(http://mitchfoust.deviantart.com/)<br />
Couverture<br />
© L<strong>le</strong>delwin<br />
(http://l<strong>le</strong>delwin.canalblog.com)<br />
Préambu<strong>le</strong><br />
p. 2 : © AEG in L’Église des Prophètes p. 38<br />
p. 5 : © Kevin Wasden in Knights and Musketeers<br />
p. 57<br />
p. 8 : © Emmanuel Michalak in Le Collège<br />
invisib<strong>le</strong> p. 130<br />
p. 9 : © Kasia Jaśkiewicz<br />
(http://neko-gato.deviantart.com/)<br />
p. 10 : © NiceMinD<br />
(http://nicemind.deviantart.<br />
com/)<br />
Arc 1 :<br />
Marie face à Pierre Martin<br />
p. 15 : © L<strong>le</strong>delwin<br />
(http://l<strong>le</strong>delwin.canalblog.com)<br />
p. 17 : © Malaveldt<br />
(http://malaveldt.deviantart.com/)<br />
p. 18 : © AEG in Vendel-Vesten p. 127<br />
p. 21 : © Enrico Marini in Le Scorpion 8<br />
p. 9<br />
p. 24 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />
p. 29 : © Titus-FR<br />
(http://titus-fr.deviantart.com/)<br />
p. 30 : © Enrico Marini<br />
Arc 2 :<br />
La mort de Jean-Marie La Plume<br />
p. 35 : © Jonathan Hunt in Islands of Gold<br />
p. 68<br />
p. 37 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />
p. 39 : © Ben Peck in 7th Sea TCG<br />
p. 41 : © Haunted Tower<br />
(http://haunted-tower.deviantart.com/)<br />
p. 42 : © AEG in Guide du maître p. 238<br />
p. 43 : © Edward Fetterman in 7th Sea TCG<br />
p. 44 : © Cris Dornaus in 7th Sea TCG<br />
92
Mentions léga<strong>le</strong>s<br />
Arc 3 :<br />
Les moissoneurs de Ludovic Arsène<br />
p. 47 : © Storn Cook in Ships and Sea Batt<strong>le</strong> p.<br />
40<br />
p. 49 : © Morgil (http://obsidiurne.free.fr/)<br />
p. 56 : © WebMaster FEI (http://www.fondecran-image.com/ga<strong>le</strong>rie-membre,jeu,photovieux-jeuxjpg.php)<br />
p. 58 : © Pelgrane Press in Casus Belli 24 p. 30<br />
p. 59 : © Night--Wind<br />
(http://night--wind.deviantart.com/)<br />
Arc 4 :<br />
Le prospectus de la Crux Occidentalis<br />
p. 64 : © Graffitihead<br />
(http://graffitihead.deviantart.com/)<br />
p. 65 : © Graffitihead<br />
(http://graffitihead.deviantart.com/)<br />
p. 66 : © Kevin Wasden in Knights and Musketeers<br />
p. 4<br />
p. 68 : © Pablo Peña<br />
(http://kingospades.deviantart.com/)<br />
Crédits ludiques<br />
Les Secrets de la Septième Mer est un jeu de rô<strong>le</strong> américain créé par John Wick, Jennifer Wick et Kevin<br />
Wilson, édité par AEG et traduit par Asmodée.<br />
Les termes 7th Sea, Avalon, Castil<strong>le</strong>, Eisen, Inismore, Highland Marches, Montaigne, Ussura, Vodacce,<br />
Vendel, Venstenmannavnjar, Knights of the Rose and Cross, Invisib<strong>le</strong> Col<strong>le</strong>ge, Rilasciare, Novus<br />
Ordum Mundi, Vaticine Church of the Prophets, Explorer’s Society, die Kreuzritter, El Vago et toutes<br />
autres marques dérivées sont © et 2001 de Alderac Entertainment Group, inc. Tous droits réservés.<br />
Remerciements<br />
Histoire de rester dans la logique de ce scénario à arcs multip<strong>le</strong>s, je voudrais remercier quatre personnes<br />
ou groupes de personnes.<br />
En premier lieu, ma femme pour me laisser poursuivre mes rêves autour d’une tab<strong>le</strong> de jeu et écouter<br />
stoïquement mes explications et mes doutes,<br />
En deuxième lieu mes joueurs et plus particulièrement Antoine « Hagaär Dunor », Sébastien « Ludivine<br />
Martise », Christine « Boris Va<strong>le</strong>ntinof Ivitch », Guillaume « Faust Stark » et Aristophanis « El<br />
Vivo », qui ont eu la patience de jouer ce scénario et d’essuyer <strong>le</strong>s plâtres des premiers essais,<br />
En troisième lieu, L<strong>le</strong>delwin et Morgil, qui ont eu la gentil<strong>le</strong>sse et la disponibilité de me réaliser des<br />
illustrations inédites pour ce scénario,<br />
Et, en dernier lieu, Grolf et L<strong>le</strong>delwin (encore el<strong>le</strong> !), qui ont bien voulu me faire part de <strong>le</strong>ur avis.<br />
93
Charousse, 1668. La pénurie alimentaire est à l’œuvre, la famine menace. Dominique<br />
de Montaigne n’a pu accoucher de son fils et l’Empereur passe sa frustration sur l’Église<br />
et sur ses sujets. La Révolution montaginoise est sur <strong>le</strong> point de faire des ravages.<br />
Au milieu des événements tragiques qui se préparent, une jeune Vodacci est en quête<br />
de son mari, une caba<strong>le</strong> cherche à concilier sorcel<strong>le</strong>rie et religion et <strong>le</strong>s imprimeries clandestines<br />
tournent à p<strong>le</strong>in régime.<br />
Emportés dans la tourmente de ces conflits d’intérêt, vos héros devront démê<strong>le</strong>r<br />
l’écheveau des intrigues et déterminer qui sont <strong>le</strong>urs alliés et qui sont <strong>le</strong>urs adversaires.<br />
En venant en aide à la Vodacci, ils n’auront ni plus ni moins que <strong>le</strong> destin d’une famil<strong>le</strong><br />
entre <strong>le</strong>s mains. Et une caba<strong>le</strong> fasciste comme adversaire.<br />
La Crux Occidentalis est un scénario d’envergure mêlant entre el<strong>le</strong>s quatre intrigues<br />
distinctes. Chacune peut être jouée indépendamment et constituer une histoire à el<strong>le</strong><br />
seu<strong>le</strong>, avec ses adversaires, ses objectifs et ses révélations. Mais el<strong>le</strong>s peuvent éga<strong>le</strong>ment<br />
être jouées de concert, chacune disposant de connexions avec <strong>le</strong>s autres pour permettre<br />
la résolution d’une mini-campagne.<br />
Intrigues de cour, enquête, manipulation, di<strong>le</strong>mmes et combats échevelés seront <strong>le</strong> lot<br />
de ceux que Théah acclame déjà : vos héros !