Balades dans les sites et paysages de la pierre sèche Dix ... - L'apare
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De la montagne aux murs, les milieux naturels et bâtis de la pierre sèche Le plaisir des yeux, la beauté des choses dissimulent les trahisons de la géologie et du climat méditerranéens. Ils font trop facilement oublier que la Méditerranée n’a pas été un paradis gratuitement offert à la délectation des hommes. Il a fallu tout y construire, souvent avec plus de peine qu’ailleurs. (1) Les substrats géologiques Fernand Braudel Ce que nous dit F. Braudel dans une citation lapidaire est particulièrement vrai pour les zones montagneuses comme celle du Ventoux et des Monts de Vaucluse, massif unique dont la nature géologique a été une contrainte déterminante de l’économie rurale et du patrimoine qui en témoigne. Sans entrer dans des détails ici superflus, il est utile de savoir que ces reliefs résultent, à l'origine, de la même couche sédimentaire déposée à l’ère secondaire dans la Mer de corail, il y a environ 115 millions d'années (Ma) Leur surrection sous la forme du vaste anticlinal Ventoux-Monts de Vaucluse s’est faite au cours de l'ère tertiaire, il y a 65 Ma, livrant des roches d'un calcaire dur et gris bleuté, la pierre froide dite « pierre de Provence ». A la suite, une nouvelle phase sédimentaire elle aussi d’origine marine mais plus courte et moins profonde, est venue déposer autour des reliefs émergés une roche tendre et jaunâtre, un calcaire coquillier appelé mollasse* ou « pierre du Midi », il y a environ 20 Ma. Les paysages du calcaire Débutée il y a 2,5 Ma, l’ère quaternaire, est, elle marquée par des phénomènes d’érosion qui vont nous laisser, peu ou prou, les reliefs actuels. C’est ainsi que l’on parcourt aujourd’hui un vaste et épais massif calcaire, prolongé à l'Est par le plateau de Sault, zébré de failles et d’avens, creusé de combes, aride et quasi désert. Les villages se sont majoritairement installés en périphérie du massif, profitant des eaux venues des hauteurs et des bancs de pierre tendre faciles à exploiter et propices au perchement : Venasque en est l’exemple le plus parfait. (1)Braudel (Fernand), LA MEDITERRANEE, L’ESPACE ET L’HISTOIRE, 1. La Terre, Flammarion, 1985, p.26
Carte géologique simplifiée. En bleu, l'ensemble de calcaire crétacé, dur, déposé à l'ère secondaire. En jaune, le banc de calcaire tendre ou « mollasse », déposé au tertiaire et aujourd'hui support des villages perchés de l'arc comtadin. Deux paysages du calcaire : les gorges de la Nesque, entaille profonde dans le massif géologique Ventoux-Monts de Vaucluse. En piémont nord des Monts de Vaucluse, le village de Venasque perché sur un banc de « mollasse ». 51
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De <strong>la</strong> montagne aux murs,<br />
<strong>les</strong> milieux naturels <strong>et</strong> bâtis <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>pierre</strong> sèche<br />
Le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong>s yeux, <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s choses dissimulent <strong>les</strong> trahisons <strong>de</strong> <strong>la</strong> géologie <strong>et</strong><br />
du climat méditerranéens. Ils font trop facilement oublier que <strong>la</strong> Méditerranée n’a<br />
pas été un paradis gratuitement offert à <strong>la</strong> délectation <strong>de</strong>s hommes. Il a fallu tout<br />
y construire, souvent avec plus <strong>de</strong> peine qu’ailleurs. (1)<br />
Les substrats géologiques<br />
Fernand Brau<strong>de</strong>l<br />
Ce que nous dit F. Brau<strong>de</strong>l <strong>dans</strong> une citation <strong>la</strong>pidaire est particulièrement vrai pour <strong>les</strong> zones<br />
montagneuses comme celle du Ventoux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Monts <strong>de</strong> Vaucluse, massif unique dont <strong>la</strong> nature<br />
géologique a été une contrainte déterminante <strong>de</strong> l’économie rurale <strong>et</strong> du patrimoine qui en témoigne.<br />
Sans entrer <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s détails ici superflus, il est utile <strong>de</strong> savoir que ces reliefs résultent, à<br />
l'origine, <strong>de</strong> <strong>la</strong> même couche sédimentaire déposée à l’ère secondaire <strong>dans</strong> <strong>la</strong> Mer <strong>de</strong> corail, il y a<br />
environ 115 millions d'années (Ma)<br />
Leur surrection sous <strong>la</strong> forme du vaste anticlinal Ventoux-Monts <strong>de</strong> Vaucluse s’est faite au cours<br />
<strong>de</strong> l'ère tertiaire, il y a 65 Ma, livrant <strong>de</strong>s roches d'un calcaire dur <strong>et</strong> gris bleuté, <strong>la</strong> <strong>pierre</strong> froi<strong>de</strong> dite<br />
« <strong>pierre</strong> <strong>de</strong> Provence ». A <strong>la</strong> suite, une nouvelle phase sédimentaire elle aussi d’origine marine mais<br />
plus courte <strong>et</strong> moins profon<strong>de</strong>, est venue déposer autour <strong>de</strong>s reliefs émergés une roche tendre <strong>et</strong><br />
jaunâtre, un calcaire coquillier appelé mol<strong>la</strong>sse* ou « <strong>pierre</strong> du Midi », il y a environ 20 Ma.<br />
Les <strong>paysages</strong> du calcaire<br />
Débutée il y a 2,5 Ma, l’ère quaternaire, est, elle marquée par <strong>de</strong>s phénomènes d’érosion qui vont<br />
nous <strong>la</strong>isser, peu ou prou, <strong>les</strong> reliefs actuels. C’est ainsi que l’on parcourt aujourd’hui un vaste <strong>et</strong><br />
épais massif calcaire, prolongé à l'Est par le p<strong>la</strong>teau <strong>de</strong> Sault, zébré <strong>de</strong> fail<strong>les</strong> <strong>et</strong> d’avens, creusé<br />
<strong>de</strong> combes, ari<strong>de</strong> <strong>et</strong> quasi désert. Les vil<strong>la</strong>ges se sont majoritairement installés en périphérie du<br />
massif, profitant <strong>de</strong>s eaux venues <strong>de</strong>s hauteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> <strong>pierre</strong> tendre faci<strong>les</strong> à exploiter <strong>et</strong><br />
propices au perchement : Venasque en est l’exemple le plus parfait.<br />
(1)Brau<strong>de</strong>l (Fernand), LA MEDITERRANEE, L’ESPACE ET L’HISTOIRE, 1. La Terre, F<strong>la</strong>mmarion, 1985, p.26