Balades dans les sites et paysages de la pierre sèche Dix ... - L'apare
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Carte du mur de la peste, ouvrage long de 27 km traversant les Monts de Vaucluse A Lecture du paysage : l’aquifère vauclusien Vue du « Pas » (passage) du Viguier et en direction de l’ancienne viguerie de Sault, s’impose l’unité géologique du grand panneau calcaire qui lie ensemble la chaîne Ventoux-Lure et le plateau de Vaucluse qui, englobant les plateaux de Sault et d’Albion, constitue le grand impluvium Haut-provençal. Strié de failles et de fissures, creusé d’avens*, cet ensemble karstique* recueille les eaux qui alimentent la grande source vauclusienne de la Vallée close. Les ouvrages en pierre sèche rencontrés sont : • Le mur-frontière, haut d’environ 2 m et large de 0,6 m, long de 27 km. • Les guérites, destinées à abriter les sentinelles. On en compte une quarantaine au total. Elles étaient probablement non voûtées et couvertes de branchages. • Les corps de garde, qui abritaient chacun cinq à six hommes dans une ou deux pièces. On en compte une cinquantaine. À gauche, l'ancien relais de chasse de Saint-Hubert occupe une position stratégique au niveau du col : c'est là que l'on tirait le gibier poussé dans le vallon par les rabatteurs.
B Le mur de la peste Il est situé sur une frontière historique entre le Comté de Provence, au sud, et le Comtat Venaissin au nord. Partage du territoire dans le courant du XIII e siècle : jusque-là propriété du comte de Toulouse, le Comtat revient au roi de France après la défaite des Albigeois, pour devenir ensuite propriété du Pape qui le revendiquait. Ce n’est qu’en 1791, à la Révolution, que la France se l’approprie au travers du nouveau département de Vaucluse. Pourquoi ce mur ? Parce qu’un peu plus tôt, en 1720, le virus de la peste entre à Marseille par un bateau venu du Levant, dévaste la ville et gagne la Provence. Pour protéger le Comtat, le Légat du Pape fait édifier par la population un mur-frontière sur l’ensemble du plateau, de Lagnes à Monieux, long de 27 km. Dans la vallée du Calavon et jusqu’à la Durance, un fossé-frontière est, lui, creusé. Peine perdue : une contrebande permet au virus de franchir la Durance, à Avignon. Haut de 2 mètres et jusque-là gardé par les Comtadins, il va cette fois servir aux troupes provençales du roi, qui craignent un retour de la peste par le nord : c’est pourquoi les guérites qu’ils ont édifiées sont tournées dans cette direction !... Si le Comtat fut sévèrement touché, c’est Avignon et ses six mille morts qui paya le plus lourd tribut au fléau. L’épidémie cessa en 1723 et le mur fut alors abandonné. 45
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B Le mur <strong>de</strong> <strong>la</strong> peste<br />
Il est situé sur une frontière historique entre le Comté <strong>de</strong> Provence, au sud, <strong>et</strong> le Comtat Venaissin<br />
au nord. Partage du territoire <strong>dans</strong> le courant du XIII e siècle : jusque-là propriété du comte <strong>de</strong><br />
Toulouse, le Comtat revient au roi <strong>de</strong> France après <strong>la</strong> défaite <strong>de</strong>s Albigeois, pour <strong>de</strong>venir ensuite<br />
propriété du Pape qui le revendiquait. Ce n’est qu’en 1791, à <strong>la</strong> Révolution, que <strong>la</strong> France se l’approprie<br />
au travers du nouveau département <strong>de</strong> Vaucluse.<br />
Pourquoi ce mur ? Parce qu’un peu plus tôt, en 1720, le virus <strong>de</strong> <strong>la</strong> peste entre à Marseille par un<br />
bateau venu du Levant, dévaste <strong>la</strong> ville <strong>et</strong> gagne <strong>la</strong> Provence. Pour protéger le Comtat, le Légat<br />
du Pape fait édifier par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion un mur-frontière sur l’ensemble du p<strong>la</strong>teau, <strong>de</strong> Lagnes à<br />
Monieux, long <strong>de</strong> 27 km. Dans <strong>la</strong> vallée du Ca<strong>la</strong>von <strong>et</strong> jusqu’à <strong>la</strong> Durance, un fossé-frontière est,<br />
lui, creusé. Peine perdue : une contreban<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> au virus <strong>de</strong> franchir <strong>la</strong> Durance, à Avignon.<br />
Haut <strong>de</strong> 2 mètres <strong>et</strong> jusque-là gardé par <strong>les</strong> Comtadins, il va c<strong>et</strong>te fois servir aux troupes provença<strong>les</strong><br />
du roi, qui craignent un r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> <strong>la</strong> peste par le nord : c’est pourquoi <strong>les</strong> guérites qu’ils ont<br />
édifiées sont tournées <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te direction !... Si le Comtat fut sévèrement touché, c’est Avignon<br />
<strong>et</strong> ses six mille morts qui paya le plus lourd tribut au fléau. L’épidémie cessa en 1723 <strong>et</strong> le mur fut<br />
alors abandonné.<br />
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