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LA PARABOLE DU BAMBOU - Diocèse de Joliette

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Nous sommes invités nous aussi, à la manière du Christ et à sa suite, à vivre le même<br />

don en nous engageant dans les champs <strong>de</strong> vie où nous sommes déjà plantés. «Fleuris<br />

là où la vie t’a semé!» nous disait souvent le conseiller spirituel <strong>de</strong> notre collège. Nous<br />

rencontrerons la souffrance, le mépris, l’incompréhension en cours <strong>de</strong> route. Peut-être<br />

rencontrerons-nous également le sentiment d’échec, le doute concernant le sens <strong>de</strong><br />

notre mission. Que cette souffrance <strong>de</strong>vienne alors le moment d’épuration <strong>de</strong> notre<br />

cœur afin que notre mission d’être <strong>de</strong>s porteurs d’eau vive, soit encore davantage<br />

marquée par l’esprit <strong>de</strong>s Béatitu<strong>de</strong>s et davantage conforme à la pratique <strong>de</strong> vie du<br />

Christ.<br />

La souffrance est inhérente à la condition précaire <strong>de</strong> notre vie humaine. Elle peut<br />

<strong>de</strong>venir une occasion <strong>de</strong> salut, si nous l’assumons comme un tremplin servant au<br />

dépassement et à la transfiguration <strong>de</strong> notre vie. La souffrance, vue comme une<br />

exigence compensatrice, pourrait <strong>de</strong>venir une occasion <strong>de</strong> révolte et <strong>de</strong> désespérance.<br />

La souffrance rencontrée par le Christ est <strong>de</strong>venue pour lui une provocation à<br />

l’engagement, à la libération et à l’annonce d’un Dieu Tout Autre, un Dieu qui s’émeut <strong>de</strong><br />

nos détresses, qui voit la misère <strong>de</strong> son peuple ( cf Ex 2,7) et qui nous inspire les<br />

combats prophétiques pour libérer, pour sauver. La souffrance n’est donc pas une<br />

exigence <strong>de</strong> compensation ou d’expiation voulue par un dieu retors mais plutôt une<br />

provocation au don <strong>de</strong> soi, à l’engagement, à la suite du Christ, selon sa pratique <strong>de</strong> vie<br />

et selon les règles <strong>de</strong> son Royaume. Tout comme le Christ est entré avec larmes et<br />

gémissements dans la condition humaine pour y vivre les conditions du salut ( cf Héb<br />

5,7), le bambou a accepté <strong>de</strong> quitter son royaume, son jardin, pour <strong>de</strong>venir canal <strong>de</strong> vie.<br />

Oserons-nous marcher ainsi à la suite du Christ qui est venu non pas pour être servi,<br />

centré sur lui-même comme le bambou était centré sur sa beauté au cœur <strong>de</strong> ce jardin,<br />

mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitu<strong>de</strong>. (cf Mt 20,28) La rançon<br />

est la condition <strong>de</strong> la libération ou <strong>de</strong> la ré<strong>de</strong>mption mais elle ne constitue pas vraiment<br />

la libération. La rançon cependant nous fait apprécier davantage le don du libérateur et<br />

elle nous apprend, à nous-mêmes comme au bambou <strong>de</strong> la parabole, le prix <strong>de</strong> tout<br />

engagement, <strong>de</strong> tout don <strong>de</strong> soi. En endossant cette pratique <strong>de</strong> vie, nous sommes déjà<br />

dans le Royaume et notre engagement nous y fait croître et nous y maintient. Comme<br />

l’eau coulait dans le canal du tronc fendu du bambou, <strong>de</strong>s fleuves jailliront en eaux vives<br />

<strong>de</strong> notre propre vie, à l’instar du Christ. (cf Jn 7,38)<br />

- Pierre-Gervais Majeau ptre-curé, diocèse <strong>de</strong> <strong>Joliette</strong>, QC.

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