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w w w . e x p e r t s - c o m p t a b l e s . f r<br />

Numéro 260<br />

Janvier 2008<br />

L e m e n s u e l d e l ’ O r d r e d e s E x p e r<br />

t s - C o m p t a b l e s


Q<br />

Sommaire<br />

Q<br />

Actualité<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Autre financement<br />

Emprunt <strong>de</strong> moins<br />

<strong>de</strong> 25 000 euros<br />

Emprunt entre 25 000<br />

et 100 000 euros<br />

20 - Missions et marchés<br />

Les enjeux <strong>de</strong> l’épargne salariale<br />

dans l’activité <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

Les élections municipales et cantonales<br />

<strong>de</strong> mars 2008<br />

24 - Exercice professionnel<br />

Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> l’expertise comptable<br />

26 - Actualité professionnelle<br />

Mo<strong>de</strong>rnisation du normalisateur<br />

comptable <strong>fr</strong>ançais<br />

Un bonus <strong>de</strong> 12 % sur le contrat groupe<br />

RC professionnelle<br />

Of<strong>fr</strong>e <strong>de</strong> service : <strong>de</strong>ux partenaires<br />

formalisent leur collaboration<br />

Le whistleblowing ou l’alerte éthique<br />

Emprunt <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 100 000 euros<br />

Q<br />

3 - Edito<br />

5 - Agenda<br />

6 - Evénement<br />

Le financement <strong>de</strong>s PME et <strong>de</strong>s TPE<br />

12 - Homme du mois<br />

Xavier Bertrand : « l’exigence<br />

<strong>de</strong> simplification est au cœur<br />

<strong>de</strong> toutes nos réformes »<br />

14 - Actualité internationale<br />

Action humanitaire en In<strong>de</strong><br />

18 - Revue <strong>de</strong> presse<br />

Pratiques<br />

Professionnelles<br />

Les relations privilégiées du <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

avec les parlementaires <strong>de</strong> la profession<br />

« Le commissaire aux comptes au service<br />

<strong>de</strong> la sécurité financière vers un rôle majeur<br />

d’acteur <strong>de</strong> la confiance »<br />

G<br />

Vie<br />

<strong>de</strong> L’Ordre<br />

36 - Actualité juridique pratique<br />

Loi Tepa<br />

37 - Actualité pratique comptable<br />

Les outils <strong>de</strong> Bibliotique<br />

38 - Formation professionnelle<br />

Expertise comptable,<br />

2008 <strong>de</strong>ux nouveaux diplômes<br />

40 - Vie <strong>de</strong>s clubs<br />

Les tribunaux <strong>de</strong> commerce : 200 ans<br />

<strong>de</strong> vie économique et <strong>de</strong> justice<br />

consulaire<br />

42 - Vie <strong>de</strong>s régions<br />

Rencontre avec Rémy Dougé, prési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> Loire<br />

et Joël Blandin, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CCI<br />

du Maine-et-Loire<br />

Revue mensuelle <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables éditée par Expert-Comptable Media association • 153, rue <strong>de</strong> Courcelles 75817 Paris ce<strong>de</strong>x 17 • Tél. 01 44 15 60 00<br />

• Fax 01 44 15 90 05 • Tirage : 28 400 exemplaires • Directeur <strong>de</strong> la publication : Jean-Pierre Alix, prési<strong>de</strong>nt • Directeur délégué <strong>de</strong> la publication : François-Xavier Donnadieu,<br />

secrétaire général • Rédacteur en chef : Françoise Savés, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la commission Publications • Rédacteurs en chef adjoint : Jean-Clau<strong>de</strong> Spitz, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />

Communication,A. Bricard,Alain Chandioux, prési<strong>de</strong>nts d’honneur • Comité <strong>de</strong> rédaction : F. Bal<strong>de</strong>n, E. Bergé-Suet, B. Bézier, D. Brunat, P. Collin,A. Delemer, R. Duringer, N. Eschenbrenner,<br />

V. Fouquet, H. Giot, S. Guérin, A. Lechevalier, O. Lemoues, M. Lesourd, H. Michelin, S. Naciri, H. Parent, G. Patouillere, N. Resse • Secrétaire général <strong>de</strong> rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire<br />

<strong>de</strong> rédaction : Françoise Bal<strong>de</strong>n • Fabrication : Catherine Licini • Régie <strong>de</strong> la publicité : APAR - Tél. 01 41 49 02 90 • Réalisation/Conception Commission <strong>de</strong>s Publications •<br />

Photogravure : 2G Graphic 75010 Paris • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt légal : Janvier2008 • Abonnements • (non-membres <strong>de</strong> l’Ordre) • France<br />

et étranger 93,76 € • supplément avion 44,21 € • Agences - 33 % • Ets d’enseignement - 50 % règlement à l’ordre d’ECM Association • Liste <strong>de</strong>s annonceurs • Cegid 2 e <strong>de</strong> couv. • EBP p. 2<br />

• Swisslife p. 4 • CCIV p. 25 • ADP 3 e <strong>de</strong> couv • Sage-Coala 4 e <strong>de</strong> couv •


Actualité<br />

JEAN-PIERRE ALIX<br />

“<br />

PRÉSIDENT<br />

DU CONSEIL SUPÉRIEUR<br />

A CHACUNE ET À CHACUN<br />

D’ENTRE VOUS, J’ADRESSE MES<br />

VŒUX LES PLUS CHALEUREUX<br />

POUR 2008.<br />

QU’ELLE VOUS APPORTE<br />

LE MEILLEUR POUR VOUS-MÊME<br />

ET POUR VOS PROCHES<br />

ET RÉPONDE À VOS ATTENTES<br />

DANS VOTRE VIE PERSONNELLE<br />

ET FAMILIALE AUSSI BIEN<br />

QUE DANS VOS PROJETS<br />

PROFESSIONNELS.<br />

Q<br />

EDITO<br />

L’Institution sera plus que jamais à vos côtés tout au long <strong>de</strong>s douze mois à venir<br />

pour vous ai<strong>de</strong>r dans votre exercice et dans le développement <strong>de</strong> votre activité.<br />

Nous formons une famille professionnelle qui, alliant à ses compétences techniques<br />

incontestables esprit d’écoute et sens du service, a su <strong>de</strong> longue date s’imposer<br />

comme une profession à forte dimension humaine. L’expertise comptable, c’est une<br />

certaine idée <strong>de</strong> l’humanisme dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Je souhaite que cette réalité forgée au fil du temps s’impose en 2008, notamment à<br />

la faveur <strong>de</strong> notre congrès annuel, qui se tiendra du 2 au 4 octobre à Paris et que<br />

nous consacrerons à l’entreprise, aux ressorts <strong>de</strong> son développement et au rôle <strong>de</strong><br />

l’expert-comptable pour l’ai<strong>de</strong>r à croître et à perdurer. Nous vous y attendons très<br />

nombreux !<br />

Je souhaite également que notre audience auprès <strong>de</strong> notre environnement se renforce<br />

toujours plus, que nous soyons regardés non seulement comme les premiers<br />

accompagnants <strong>de</strong> la PME, mais aussi comme <strong>de</strong>s interlocuteurs naturels, voire <strong>de</strong>s<br />

conseils <strong>de</strong>s pouvoirs publics – une vocation légitimée par notre double rôle d’observateurs<br />

<strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s attentes du mon<strong>de</strong> économique et d’acteurs à part entière<br />

du service après-loi.<br />

Nous avons aussi une vraie place dans le jeu démocratique <strong>de</strong> notre pays. Il n’est pas<br />

superflu <strong>de</strong> le rappeler en cette année d’élections municipales et cantonales qui va<br />

mobiliser beaucoup d’énergie <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> nombreux con<strong>fr</strong>ères appelés à tenir les<br />

comptes <strong>de</strong> campagne <strong>de</strong>s candidats.<br />

En 2008, notre profession continuera d’aller <strong>de</strong> l’avant. D’anticiper ses propres mutations.<br />

D’accompagner les grands changements <strong>de</strong> notre économie. D’imposer sa<br />

marque. D’œuvrer plus que jamais à la dynamique <strong>de</strong> croissance dont notre pays a<br />

tant besoin.<br />

Innovation, mo<strong>de</strong>rnité, développement <strong>de</strong> nos missions, unité <strong>de</strong>s différentes composantes<br />

<strong>de</strong> notre profession, visibilité accrue, communication ambitieuse et réussie,<br />

attractivité renforcée auprès <strong>de</strong>s jeunes… : à la réalisation <strong>de</strong> ces ambitions, j’entends<br />

travailler avec vous, pour vous, tout au long <strong>de</strong> 2008.<br />

Excellente année à tous !<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 3


Actualité<br />

JANVIER 2008<br />

Agenda du prési<strong>de</strong>nt<br />

JEAN-PIERRE ALIX<br />

8<br />

9<br />

10<br />

15<br />

Rencontre Philippe Bonnin, rapporteur général du<br />

63 e Congrès, et son équipe<br />

S’entretient avec Bruno Dupont et Thibault Maillet, respectivement<br />

prési<strong>de</strong>nt et directeur d’Euralia<br />

Participe avec Vincent Baillot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CNCC, Alain<br />

Burlaud, directeur général du Cnam/Intec, Gilles <strong>de</strong><br />

Courcel, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CCIF (Compagnie <strong>de</strong>s conseillers<br />

en investissements financiers), Philippe Gilnicki, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Conseil</strong> supérieur, Jean-Michel Nicolle, directeur<br />

adjoint <strong>de</strong> l’Intec, Marc Régnoux, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />

<strong>de</strong> la Formation professionnelle, à la réunion préparatoire<br />

à une rencontre avec les représentants <strong>de</strong> CGA<br />

Canada<br />

Réunion <strong>de</strong> travail en présence <strong>de</strong> Jacques Pot<strong>de</strong>vin, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la FEE, avec Clarisse Reille, chargée <strong>de</strong> mission<br />

au cabinet d’Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé <strong>de</strong>s<br />

Entreprises et du Commerce extérieur<br />

Prési<strong>de</strong> avec Jacques Pot<strong>de</strong>vin et Vincent Baillot la réunion<br />

<strong>de</strong>s représentants <strong>fr</strong>ançais <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la FEE<br />

Prési<strong>de</strong> avec Vincent Baillot le comité exécutif <strong>de</strong> la Dipac<br />

Intervient à la réunion <strong>de</strong>s partenaires du <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

organisée par Jean-Clau<strong>de</strong> Spitz, vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Conseil</strong> supérieur, Alain Chandioux, ancien membre du<br />

<strong>Conseil</strong> supérieur en charge <strong>de</strong>s partenariats et Pierre-<br />

Yves Arnaudas, PDG <strong>de</strong> la société APAR<br />

Participe à la cérémonie d’installation <strong>de</strong> Christian <strong>de</strong><br />

Baecque, nouveau prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong><br />

Paris<br />

Rencontre Christian Ciganer-Albeniz, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Cofic,<br />

consultant auprès d'Athema, avec Alain Dorison, commissaire<br />

du Gouvernement auprès du <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

Réunion <strong>de</strong> travail avec Franck Dray, directeur adjoint chez<br />

CB Richard Ellis et Philippe Brion, responsable immobilier<br />

chez Generali<br />

Rencontre Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat, porteparole<br />

du Gouvernement.<br />

RFC<br />

n° 405 - Décembre 2007<br />

◗ Paradis fiscaux :<br />

les montages suspects<br />

◗ Audit et conseils : quelles<br />

évolutions en France<br />

16<br />

17<br />

22<br />

24<br />

28<br />

-29<br />

JANVIER 2008<br />

Participe à la réunion du comité <strong>de</strong> pilotage <strong>de</strong> Tous pour<br />

l’emploi avec René Ricol<br />

Intervient à la cérémonie <strong>de</strong> remise du trophée <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong>s données environnementales et sociales à la<br />

Maison <strong>de</strong>s Arts et Métiers à Paris et remet le premier<br />

prix au groupe Michelin<br />

Rencontre Yves Nicolas, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’APE<br />

Réunion <strong>de</strong> travail avec Etienne Lampert, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l’UNAPL<br />

Rencontre Edmond Houta, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la société Sphère<br />

Publique<br />

Participe à l’audience solennelle <strong>de</strong> rentrée judiciaire <strong>de</strong> la<br />

cour d’appel <strong>de</strong> Paris<br />

Participe à la cérémonie <strong>de</strong>s vœux <strong>de</strong> la CGPME à l’invitation<br />

<strong>de</strong> Jean-François Roubaud<br />

Rencontre William Nahum, prési<strong>de</strong>nt d’honneur du<br />

<strong>Conseil</strong> supérieur<br />

Assiste à l’Elysée aux vœux du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République<br />

Assiste à Bercy aux vœux <strong>de</strong> Christine Lagar<strong>de</strong>, ministre<br />

<strong>de</strong> l’Economie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l’Emploi, d’Hervé<br />

Novelli, secrétaire d’Etat chargé <strong>de</strong>s Entreprises et du<br />

Commerce extérieur, <strong>de</strong> Luc Chatel, secrétaire d’Etat<br />

chargé <strong>de</strong> la Consommation et du Tourisme<br />

Prési<strong>de</strong> le Bureau du <strong>Conseil</strong> supérieur décentralisé en<br />

Savoie<br />

Participe et intervient à la conférence <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> lancement<br />

du Salon <strong>de</strong>s Entrepreneurs<br />

S’entretient avec Bruno Duponchelle, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

Compagnie nationale <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> <strong>de</strong> justice<br />

(CNECJ), et Didier Faury, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

Est interviewé par Ann Karen Bartoszewski, journaliste<br />

pour le journal Le Parisien<br />

Rencontre à Montréal en compagnie <strong>de</strong> Vincent Baillot les<br />

représentants <strong>de</strong> la profession au Canada, en présence <strong>de</strong><br />

Jean Précourt, prési<strong>de</strong>nt G<strong>de</strong> la Fi<strong>de</strong>f, Philippe Gilnicki, viceprési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Conseil</strong> supérieur et Marc Régnoux, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la commission <strong>de</strong> la Formation professionnelle<br />

Il est possible <strong>de</strong> se procurer la RFC au numéro (13 €TTC)<br />

ECM, 88 rue <strong>de</strong> Courcelles 75008 Paris - 01 44 15 95 95<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 5


Evénement<br />

6 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

Le financement<br />

<strong>de</strong>s PME et <strong>de</strong>s TPE<br />

La question du financement <strong>de</strong>s entreprises est au cœur <strong>de</strong>s préoccupations<br />

<strong>de</strong>s pouvoirs publics <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années. Les conditions d’accès se<br />

sont améliorées même si <strong>de</strong> nombreux professionnels constatent que <strong>de</strong>s<br />

handicaps persistent.<br />

Et pourtant il ressort<br />

qu’aucune démarche <strong>de</strong><br />

connaissance sur le<br />

financement <strong>de</strong>s entreprises<br />

dans notre pays n’a été réalisée<br />

en France sur la population <strong>de</strong>s<br />

PME et <strong>de</strong>s TPE. La Banque <strong>de</strong><br />

France a, pour sa part, réalisé<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s qui ne portent<br />

cependant que sur une partie<br />

<strong>de</strong> la population. De telles étu<strong>de</strong>s<br />

existent dans un certain<br />

nombre <strong>de</strong> pays industrialisés<br />

comme le Canada, les États-<br />

Unis et le Royaume-Uni pour<br />

ne citer que les plus connus.<br />

La Commission <strong>de</strong>s Entreprises<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

a donc décidé <strong>de</strong> réaliser<br />

une enquête pour bien comprendre<br />

les besoins et attente<br />

<strong>de</strong>s entrepreneurs et plus particulièrement<br />

<strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong><br />

PME et TPE en matière <strong>de</strong><br />

financement.<br />

Données <strong>de</strong> cadrage<br />

Avant d’analyser les principaux<br />

résultats <strong>de</strong> l’enquête (qui porte<br />

sur le champ ICS – Industrie,<br />

commerce, services – ce qui<br />

exclut en particulier l’agriculture<br />

et le secteur financier), il<br />

convient <strong>de</strong> donner quelques<br />

informations <strong>de</strong> cadrage.<br />

Une population<br />

hétérogène<br />

Afin <strong>de</strong> permettre une bonne<br />

utilisation <strong>de</strong> l’enquête et faciliter<br />

sa compréhension, il est<br />

nécessaire <strong>de</strong> rappeler ce que<br />

recouvre la notion <strong>de</strong> PME-TPE.<br />

La classification <strong>de</strong>s PME a fait<br />

l’objet d’une recommandation<br />

<strong>de</strong> la Commission européenne<br />

(voir encadré ci-contre) ; elle<br />

est basée sur les effectifs et la<br />

situation financière (total bilan<br />

ou CA).<br />

En France, il n’existe pas <strong>de</strong><br />

définition officielle unique.<br />

Généralement, les entreprises<br />

sont classées sur la base <strong>de</strong>s<br />

effectifs. On distingue notamment<br />

:<br />

◗ les PME dont l’effectif salarié<br />

est compris entre 20 et 249<br />

salariés (la notion <strong>de</strong> PME-PMI<br />

souvent utilisée dans le passé<br />

est à écarter car elle ne correspond<br />

à aucune définition statistique)<br />

;<br />

◗ les TPE qui ont <strong>de</strong>s effectifs<br />

compris entre 0 et 19 salariés<br />

(en France, les entreprises uniquement<br />

composées d’un dirigeant<br />

et propriétaire non-salarié<br />

sont considérées comme<br />

ayant un effectif <strong>de</strong> 0).<br />

Les filiales <strong>de</strong>s groupes sont<br />

rattachées à leurs sociétés<br />

mères lesquelles peuvent ou<br />

non entrer dans le champ <strong>de</strong><br />

PME ou <strong>de</strong>s TPE.<br />

Il faut noter que les critères<br />

retenus par la Banque <strong>de</strong><br />

France sont différents puisqu’elle<br />

retient comme PME les<br />

entreprises dont le chif<strong>fr</strong>e d’affaires<br />

est compris entre 1,5 et<br />

50 millions d’euros ou celles<br />

qui ont un chif<strong>fr</strong>e d’affaires<br />

inférieur mais dont les encours<br />

<strong>de</strong> crédits, tous banquiers<br />

confondus sont supérieurs ou<br />

égaux à 1 million d’euros.<br />

Il est donc évi<strong>de</strong>nt que les <strong>de</strong>ux<br />

critères ne se recouvrent pas<br />

totalement et que <strong>de</strong>s confusions<br />

peuvent intervenir.<br />

Sur la base <strong>de</strong>s données Insee<br />

les plus récentes disponibles<br />

(1 er janvier 2006), les PME-TPE<br />

représentent 2 646 312 entreprises<br />

sur un total <strong>de</strong> 2 651 194.<br />

Les PME sont au nombre <strong>de</strong><br />

80 730 et se décomposent ainsi :<br />

◗ 20 à 49 salariésS57 188<br />

◗ 50 à 99 salariésS14 880<br />

◗ 100 à 199 salariésS7 256<br />

◗ 200 à 249 salariésS1 406<br />

On dénombre 2 565 582 TPE<br />

dont la répartition est la suivante<br />

:<br />

◗ 0 salariésS1 554 903<br />

◗ 1 à 9 salariésS915 961<br />

◗ 10 à 19 salariésS94 718<br />

Un poids<br />

économique majeur<br />

Selon l’étu<strong>de</strong> réalisée par la<br />

DCASPL parue en janvier 2006<br />

et portant sur les entreprises<br />

en 2003, le poids économique<br />

<strong>de</strong>s PME s’établissait à 15,7 %<br />

<strong>de</strong> la valeur ajoutée et 17,7 %<br />

<strong>de</strong>s effectifs occupés.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 7


Evénement<br />

L’enquête TNS<br />

L’ANALYSE DES RÉSULTATS FAIT CLAIREMENT<br />

APPARAÎTRE DEUX POPULATIONS QUI ONT<br />

UN COMPORTEMENT DIFFÉRENT EN MATIÈRE<br />

DE FINANCEMENT.<br />

RECOMMANDATION<br />

DE LA COMMISSION<br />

EUROPÉENNE<br />

La classification <strong>de</strong>s PME<br />

autonomes (recommandation<br />

<strong>de</strong> la Commission européenne<br />

du 6 mai 2003) est basée<br />

sur les effectifs et la situation<br />

financière (total bilan ou CA) :<br />

◗ les micro entreprises sont<br />

définies comme les entreprises qui<br />

emploient moins <strong>de</strong> 10 personnes<br />

et dont le CA ou le total bilan<br />

n’excè<strong>de</strong> pas 2 millions d’euros<br />

◗ les petites entreprises ont un<br />

effectif inférieur à 50 personnes<br />

et un CA ou un total bilan<br />

inférieur à 10 millions d’euros<br />

◗ les moyennes entreprises ont,<br />

quant à elles, un effectif inférieur<br />

à 250 personnes et un CA<br />

inférieur à 50 M€ ou un total<br />

bilan inférieur à 43 M€.<br />

Quand aux TPE elles représentaient<br />

95 % (96,8 % en 2006)<br />

du nombre <strong>de</strong>s entreprises du<br />

champ ICS,27 % <strong>de</strong> la valeur<br />

ajoutée et 37,5 % <strong>de</strong>s effectifs<br />

occupés. •<br />

Étu<strong>de</strong> réalisée pour Le <strong>Conseil</strong><br />

Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

par TNS-SOFRES du 7<br />

au 17 septembre 2007.<br />

Enquête réalisée par téléphone<br />

auprès d’un échantillon national<br />

<strong>de</strong> 800 PME (entreprises <strong>de</strong> 20<br />

à 249 salariés) et TPE (entreprises<br />

<strong>de</strong> 0 à 19 salariés) représentatif<br />

<strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> 0 à 249 salariés.<br />

Les personnes interrogées étaient<br />

les personnes assurant la direction<br />

<strong>de</strong> l’entreprise et éventuellement,<br />

pour les entreprises <strong>de</strong> 100 à 249<br />

salariés, les directeurs administratifs<br />

et financiers.<br />

Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s quotas : taille<br />

d’entreprise croisée par le secteur<br />

d’activité, région.<br />

L’échantillon a été raisonné pour<br />

disposer d’environ 400 PME et 400<br />

TPE. Lors du traitement informatique<br />

<strong>de</strong>s résultats, chaque catégorie a été<br />

remise à son poids réel afin<br />

d’assurer la représentativité <strong>de</strong>s<br />

résultats, au regard <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong><br />

la taille <strong>de</strong> l’entreprise, du secteur<br />

d’activité et d’une stratification<br />

géographique par région.<br />

Quels types<br />

<strong>de</strong> financement<br />

sont utilisés<br />

par les PME et TPE<br />

et que financent-ils ?<br />

Palette <strong>de</strong> financement<br />

plus variée pour les PME<br />

Les PME utilisent une palette<br />

<strong>de</strong> financement assez large. Le<br />

Top 5 est constitué par l’emprunt<br />

à plus <strong>de</strong> trois ans et le<br />

crédit-bail (81 %), suivi du<br />

recours aux fonds propres<br />

(68 %), du découvert (60 %) et<br />

<strong>de</strong>s emprunts à moins <strong>de</strong> trois<br />

ans (56 %).<br />

Mais les PME recourent également<br />

à l’escompte (39 %), bénéficient<br />

<strong>de</strong> subventions publiques<br />

(31 % pour l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

PME mais 51 % dans les entreprises<br />

<strong>de</strong> 100 à 249 salariés) ou<br />

procè<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s augmentations<br />

<strong>de</strong> capital réservées à <strong>de</strong>s personnes<br />

privées (29 %) – <strong>de</strong>s<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement utilisés<br />

en revanche par moins <strong>de</strong> 15 %<br />

<strong>de</strong>s TPE.<br />

Enfin, dans les PME – comme<br />

dans les TPE – environ 20 % <strong>de</strong>s<br />

entreprises ont fait appel au<br />

soutien financier <strong>de</strong> leurs proches,<br />

tandis que très rares sont<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

20-49 salariés<br />

50-99 salariés<br />

100-249 salariés<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

celles qui procè<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s augmentations<br />

<strong>de</strong> capital réservées<br />

à <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> capital risque.<br />

C’est surtout par le recours à<br />

leurs fonds propres que les TPE<br />

se financent : 71 % ont déjà eu<br />

recours à ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong>puis leur création.<br />

Dans une moindre mesure, les<br />

TPE s’appuient également sur<br />

les emprunts à plus <strong>de</strong> trois ans<br />

(58 % d’utilisation), le découvert<br />

ou crédit <strong>de</strong> caisse (44 %),<br />

le crédit bail (41 %) ou les<br />

emprunts à moins <strong>de</strong> trois ans<br />

(38 %).<br />

Une utilisation<br />

du financement<br />

plus importante<br />

dans les PME<br />

Au cours <strong>de</strong>s douze <strong>de</strong>rniers<br />

mois, les PME font plus souvent<br />

appel à <strong>de</strong>s financements<br />

que les TPE, et ce quel que soit<br />

le type <strong>de</strong> financement,<br />

comme le montre le graphique<br />

ci-<strong>de</strong>ssous (graph. 1).<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> financement<br />

prévues pour les douze mois à<br />

venir suivent la même logique<br />

: ainsi 60 % <strong>de</strong>s PME disent<br />

avoir l’intention <strong>de</strong> chercher à<br />

obtenir du financement ex-<br />

1 - Une utilisation du financement<br />

plus importante dans les PME<br />

PME<br />

28% 27% 23%<br />

71% 73% 77%<br />

0<br />

0 salarié<br />

TPE<br />

67% 56% 32%<br />

32%<br />

44%<br />

1-5 salarié<br />

67%<br />

6-19 salariés<br />

72 % <strong>de</strong>s PME contre 40 % <strong>de</strong>s TPE ont tenté d’obtenir du financement<br />

externe au cours <strong>de</strong>s douze <strong>de</strong>rniers mois<br />

Non<br />

Oui<br />

8 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

SOFRES auprès <strong>de</strong>s PME et TPE<br />

II - Les raisons <strong>de</strong> recours<br />

ou <strong>de</strong> non recours au financement externe<br />

Vous n'avez pas besoin <strong>de</strong> financement externe<br />

Vous n'aimez pas avoir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes<br />

Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement est trop coûteuse<br />

Une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement était trop<br />

compliquée à faire<br />

Les délais <strong>de</strong> mise en place d'un financement sont trop longs<br />

Vous pensiez que votre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> serait refusée<br />

Faire une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement<br />

vous aurait pris trop <strong>de</strong> temps<br />

terne alors que les anticipations<br />

sont moindres dans les<br />

TPE – 29 %.<br />

Les raisons <strong>de</strong> l’absence<br />

<strong>de</strong> recherche<br />

<strong>de</strong> financement<br />

28 % <strong>de</strong>s PME et 60 % <strong>de</strong>s TPE<br />

n’ont utilisé aucun financement<br />

externe au cours <strong>de</strong>s<br />

douze <strong>de</strong>rniers mois. La principale<br />

raison mise en avant est<br />

qu’elles n’en ont pas eu besoin<br />

(cf. graph 2).<br />

Pour les PME et TPE, les justifications<br />

liées à la complexité<br />

d’une telle démarche, à sa lenteur,<br />

à son coût ou à la crainte<br />

d’un refus <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’organisme<br />

contacté n’interviennent<br />

que marginalement pour<br />

expliquer qu’aucun financement<br />

n’ait été <strong>de</strong>mandé dans<br />

l’année passée.<br />

Une <strong>de</strong>s justifications <strong>fr</strong>équemment<br />

mises en avant<br />

par 24 % <strong>de</strong>s TPE est également<br />

le fait qu’elles « n’aiment<br />

pas avoir <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes ».<br />

On observe donc dans cette<br />

population une certaine réticence<br />

à l’égard <strong>de</strong> l’emprunt<br />

alors que celui-ci pourrait être<br />

bénéfique pour leur développement.<br />

Autre raison<br />

Sans réponse<br />

0 20 40 60 80 100<br />

90 % <strong>de</strong>s PME et 69 % <strong>de</strong>s TPE qui n’ont sollicité aucun financement<br />

externe n’en ont pas eu besoin<br />

PME<br />

TPE<br />

Les raisons du recours<br />

au financement externe<br />

Quand la PME ou TPE a fait<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement<br />

au cours <strong>de</strong>s douze mois écoulés,<br />

les besoins que celle-ci<br />

visait à satisfaire varient en<br />

fonction <strong>de</strong> sa taille :<br />

◗ Dans les PME, les raisons<br />

principales sont l’achat <strong>de</strong><br />

véhicules (49 %) et l’achat d’autres<br />

équipements (47 %), suivis<br />

par <strong>de</strong>s travaux d’aménagement<br />

dans les locaux (36 %) et<br />

l’achat <strong>de</strong> matériel informatique<br />

ou <strong>de</strong> bureau (34 %). Enfin,<br />

les actions <strong>de</strong> promotion et <strong>de</strong><br />

marketing ainsi que les investissements<br />

en recherche et<br />

développement ne sont que<br />

très marginalement cités<br />

comme expliquant la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> financement externe – hormis<br />

dans les PME <strong>de</strong> 100 à 249<br />

salariés pour la R&D (17 % <strong>de</strong><br />

citations).<br />

Quant au financement du<br />

fonds <strong>de</strong> roulement, il n’est<br />

que la 5 e raison évoquée par<br />

ceux qui ont <strong>de</strong>mandé du<br />

financement externe <strong>de</strong>puis<br />

un an (31 % <strong>de</strong> citations).<br />

◗ Les TPE ont pour leur part<br />

principalement financé leur<br />

fonds <strong>de</strong> roulement (pour<br />

37 % <strong>de</strong> celles qui ont sollicité<br />

un financement externe<br />

au cours <strong>de</strong>s 12 <strong>de</strong>rniers<br />

mois) et l’achat <strong>de</strong> véhicules<br />

(36 %). Un tiers évoque aussi<br />

l’achat <strong>de</strong> matériel informatique<br />

ou <strong>de</strong> bureau, un quart<br />

l’achat d’autres équipements<br />

ou <strong>de</strong>s travaux d’aménagement<br />

dans les locaux <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Un financement<br />

problématique ?<br />

Les PME et TPE dans leur<br />

ensemble ne semblent pas<br />

rencontrer <strong>de</strong> véritables problèmes<br />

quand elles ont besoin<br />

<strong>de</strong> financement. Cependant, la<br />

perception n’est pas la même<br />

pour toutes les entreprises, et<br />

les difficultés rencontrées<br />

semblent plus importantes<br />

dans les entreprises les plus<br />

récemment crées, ainsi que,<br />

dans une moindre mesure,<br />

dans les entreprises les plus<br />

petites.<br />

En moyenne, l’accès<br />

au financement ne pose<br />

pas <strong>de</strong> réel problème<br />

aux PME et TPE<br />

Dans leur gran<strong>de</strong> majorité,<br />

les PME et TPE estiment<br />

qu’elles disposent <strong>de</strong> financements<br />

suffisants pour mener<br />

à bien leurs projets (92 %<br />

dont 66 % tout à fait dans les<br />

PME, 81 % dont 52 % tout à<br />

fait dans les TPE).<br />

De même, elles jugent globalement<br />

qu’il n’y a pas <strong>de</strong> barrière<br />

empêchant l’accès aux<br />

prêts bancaires : 68 % <strong>de</strong>s<br />

PME et 56 % <strong>de</strong>s TPE pensent<br />

que l’accès aux prêts<br />

octroyés par les banques est<br />

facile.<br />

Des <strong>fr</strong>ais financiers<br />

raisonnables<br />

Enfin, les PME et TPE ne se<br />

plaignent pas particulièrement<br />

du montant <strong>de</strong>s <strong>fr</strong>ais financiers<br />

qu’elles supportent.<br />

En général, elles les jugent en<br />

effet adaptés à la situation <strong>de</strong><br />

leur entreprise :<br />

◗ 55 % <strong>de</strong>s PME jugent leur<br />

montant normal, 20 % élevé et<br />

19 % excessif ;<br />

◗ et 42 % <strong>de</strong>s TPE estiment ce<br />

montant normal, 25 % élevé et<br />

23 % excessif.<br />

Ce jugement dépend donc <strong>de</strong><br />

la taille plus que du montant<br />

<strong>de</strong>s <strong>fr</strong>ais financiers supportés :<br />

42 % <strong>de</strong>s TPE 0 salarié jugent le<br />

montant payé normal et 26 %<br />

excessif, contre respectivement<br />

65 % et 11 % dans les<br />

PME <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 salariés.<br />

Certaines PME et TPE,<br />

les plus petites<br />

et les plus récentes<br />

paraissent cependant<br />

plus en difficultés<br />

Malgré ce tableau plutôt positif,<br />

la proportion <strong>de</strong>s PME et TPE<br />

qui estiment que l’accès aux<br />

prêts bancaires est difficile n’est<br />

pas négligeable – surtout dans<br />

les entreprises les plus petites :<br />

40 % partagent cette opinion<br />

dans les TPE <strong>de</strong> 0 salarié.<br />

La satisfaction à l’égard <strong>de</strong>s<br />

financements dont dispose<br />

l’entreprise ainsi que le sentiment<br />

que l’accès aux prêts est<br />

facile varient surtout en fonction<br />

<strong>de</strong> l’ancienneté :<br />

◗ pour les PME et TPE <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> 30 ans d’existence,<br />

56 % estiment avoir tout à<br />

fait suffisamment <strong>de</strong> financement<br />

pour mener à bien leurs<br />

projets, et 65 % jugent l’accès<br />

aux prêts bancaires facile.<br />

◗ en revanche, ce n’est le cas<br />

que <strong>de</strong> 36 % et 35 % dans les<br />

PME et TPE <strong>de</strong> 5 ans ou<br />

moins. Elles trouvent au<br />

contraire l’accès aux prêts<br />

bancaires difficile pour les 2/3<br />

d’entre elles.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 9


Evénement<br />

Les PME-TPE<br />

et leur banque :<br />

une relation<br />

<strong>de</strong> proximité<br />

Les financements<br />

obtenus au cours<br />

<strong>de</strong>s 12 <strong>de</strong>rniers mois<br />

Les PME et TPE ayant fait une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement<br />

externe au cours <strong>de</strong>s douze<br />

<strong>de</strong>rniers mois se sont adressées<br />

dans leur très gran<strong>de</strong><br />

majorité à une ou plusieurs<br />

banques, et ce quelle que soit<br />

leur taille (92 % dans les PME<br />

comme dans les TPE).<br />

Reflet <strong>de</strong> leur utilisation plus<br />

<strong>fr</strong>équente du crédit-bail, 35 %<br />

<strong>de</strong>s PME se sont également<br />

adressées à <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> crédit<br />

bail (44 % dans les PME <strong>de</strong><br />

plus <strong>de</strong> 100 salariés, 19 % seulement<br />

dans les TPE).<br />

Le recours à l’emprunt n’est<br />

pas le même dans les PME et<br />

dans les TPE.<br />

Les PME recourent plus facilement<br />

que les TPE à l’emprunt<br />

(60 % <strong>de</strong> l’échantillon),<br />

et pour <strong>de</strong>s montants<br />

plus importants. Ainsi, 36 %<br />

<strong>de</strong>s PME ont souscrit un<br />

emprunt pour un montant<br />

supérieur à 100 000 € (44 %<br />

dans les PME <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100<br />

salariés).<br />

Le profil <strong>de</strong>s TPE est bien différent<br />

: quand un emprunt est<br />

souscrit par une TPE (30 % <strong>de</strong><br />

l’échantillon), il porte principalement<br />

sur <strong>de</strong>s petites sommes<br />

(seuls 10 % ont souscrit pour<br />

plus <strong>de</strong> 25 000 €).<br />

Mise en concurrence<br />

<strong>de</strong>s établissements<br />

bancaires plus<br />

développée dans les PME<br />

Les PME comme les TPE<br />

s’adressent principalement à<br />

<strong>de</strong>s banques lorsqu’elles ont<br />

besoin <strong>de</strong> financement<br />

externe, et cette démarche<br />

s’inscrit en règle générale dans<br />

le cadre d’une relation <strong>de</strong> proximité<br />

avec un interlocuteur<br />

familier.<br />

Cependant, leur attitu<strong>de</strong> diffère<br />

en partie :<br />

◗ Dans les PME, la mise en<br />

concurrence <strong>de</strong>s banques est la<br />

norme (80 %, dont 43 % qui<br />

s’adressent au moins à trois<br />

III - Type <strong>de</strong> garantie en fonction du montant emprunté<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Autre financement<br />

Pas <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>mandée<br />

Garantie sur les biens personnels du /<strong>de</strong>s propriétaire(s) <strong>de</strong> l'entreprise<br />

Garantie sur les biens appartenant à l'entreprise<br />

Une caution assurée par une personne autre que le propriétaire <strong>de</strong> l'entreprise<br />

Une caution assurée par une société <strong>de</strong> caution mutuelle<br />

Autre<br />

Sans réponse<br />

Emprunt <strong>de</strong> moins<br />

<strong>de</strong> 25 000 euros<br />

Emprunt entre 25 000<br />

et 100 000 euros<br />

Emprunt <strong>de</strong> plus<br />

<strong>de</strong> 100 000 euros<br />

10 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

IV - Si vous <strong>de</strong>viez chercher <strong>de</strong>s conseils ou <strong>de</strong>s informations<br />

sur le financement <strong>de</strong> votre entreprise, à laquelle <strong>de</strong>s sources<br />

vous adresseriez-vous ?<br />

Une banque<br />

Un expert-comptable<br />

Un avocat<br />

Des contacts professionnels<br />

Des proches et/ou <strong>de</strong>s amis<br />

L'association professionnelle du secteur <strong>de</strong> votre entreprise<br />

Les chambres <strong>de</strong> commerce ou les chambres <strong>de</strong> métier<br />

Un consultant externe<br />

Autre réponse<br />

Sans réponse<br />

banques). Mais la relation <strong>de</strong><br />

proximité joue également un<br />

rôle essentiel : quand une PME<br />

contacte une seule ou plusieurs<br />

banques, l’établissement<br />

retenu est généralement<br />

sa banque habituelle. Ce peut<br />

être également celle qui of<strong>fr</strong>e<br />

les meilleures conditions<br />

quand plusieurs banques sont<br />

mises en concurrence.<br />

◗ En revanche, les TPE s’adressent<br />

le plus souvent à une<br />

seule banque (c’est le cas <strong>de</strong><br />

63 % <strong>de</strong> ceux qui ont fait une<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement à<br />

une ou plusieurs banques), qui<br />

est dans la quasi totalité <strong>de</strong>s<br />

cas la banque habituelle <strong>de</strong><br />

leur entreprise. Et si plusieurs<br />

banques sont contactées, celle<br />

retenue est généralement la<br />

banque habituelle (65 %).<br />

Peu <strong>de</strong> refus<br />

<strong>de</strong> financement<br />

et satisfaction générale<br />

<strong>de</strong>s chefs d’entreprise<br />

Cette bonne relation qu’entretiennent<br />

les PME et TPE<br />

avec leur banque s’illustre<br />

dans le très fort taux d’acceptation<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

financement : 96 % quand<br />

une seule banque est contactée.<br />

Quand plusieurs banques<br />

sont mises en concurrence,<br />

les refus sont plus <strong>fr</strong>équents<br />

mais restent rares.<br />

PME<br />

0 10 20 30 40 50 60 70 80<br />

Banquiers et <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> sont les interlocuteurs privilégiés<br />

Il faut aussi relever l’importante<br />

satisfaction <strong>de</strong>s PME et<br />

TPE à l’égard <strong>de</strong> la prestation<br />

<strong>de</strong>s banques : plus <strong>de</strong> 9 sur 10<br />

s’en disent satisfaits (dont 48 %<br />

dans les PME et 42 % très satisfaits<br />

dans les TPE, ). Cette satisfaction<br />

est particulièrement<br />

forte quand une seule banque<br />

a été contactée.<br />

Pas <strong>de</strong> garanties<br />

<strong>de</strong>mandées<br />

Dans six cas sur dix, l’organisme<br />

<strong>de</strong> financement contacté<br />

ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas d’apporter<br />

<strong>de</strong> garantie au dossier <strong>de</strong><br />

financement. Cependant, le<br />

type <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>mandée<br />

varie en fonction du montant<br />

emprunté, plus que <strong>de</strong> la taille<br />

<strong>de</strong> l’entreprise (cf graph 3).<br />

L’expert-comptable<br />

premier conseiller<br />

indépendant<br />

en matière<br />

<strong>de</strong> financement<br />

Malgré la relation privilégiée<br />

entre les PME et TPE et leurs banques,<br />

ces <strong>de</strong>rnières ne sont pas<br />

les seules vers lesquelles se tournent<br />

les PME et TPE qui recherchent<br />

<strong>de</strong>s conseils ou <strong>de</strong>s informations<br />

sur leur financement.<br />

Les banques sont naturellement<br />

<strong>de</strong>s interlocuteurs évi<strong>de</strong>nts<br />

: elles sont sollicitées par<br />

TPE<br />

0 10 20 30 40 50 60 70 80<br />

Réponse citée en premier<br />

Réponse citée en second<br />

69 % <strong>de</strong>s PME et 66 % <strong>de</strong>s TPE.<br />

Cependant, les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

sont aussi <strong>de</strong>s interlocuteurs<br />

<strong>de</strong> premier plan sur cette<br />

question : 55 % <strong>de</strong>s PME et<br />

61 % <strong>de</strong>s TPE disent s’adresser<br />

à eux pour obtenir <strong>de</strong>s conseils<br />

et informations sur le financement<br />

<strong>de</strong> l’entreprise. Alors que<br />

les avocats (13 % <strong>de</strong> citations<br />

dans les PME) ou les chambres<br />

<strong>de</strong> commerce et <strong>de</strong> métier<br />

(18 % dans les TPE) n’arrivent<br />

que loin <strong>de</strong>rrière (cf. graph. 4).<br />

Quand la taille augmente, et que<br />

les PME disposent <strong>de</strong> ressources<br />

en interne sur ces questions, les<br />

banques prennent le <strong>de</strong>vant :<br />

dans les PME <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 salariés,<br />

74 % s’adressent à une banque<br />

et 35 % à un expert-comptable<br />

pour obtenir <strong>de</strong>s conseils sur<br />

le financement. Dans ces PME,<br />

les contacts professionnels sont<br />

également une source <strong>de</strong><br />

conseils et d’information appréciée<br />

(23 % <strong>de</strong> citations).<br />

En revanche, dans les TPE <strong>de</strong> 6<br />

à 19 salariés, les <strong>experts</strong> <strong>comptables</strong><br />

<strong>de</strong>vancent les banques<br />

en matière <strong>de</strong> conseil sur le<br />

financement. •<br />

Les résultats détaillés <strong>de</strong> l’enquête<br />

seront téléchargeables sur le site<br />

<strong>www</strong>.entreprisecreation.com<br />

Pour toute information<br />

complémentaire :<br />

entreprises@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

EN BREF<br />

QUE SONT DEVENUES<br />

LES ENTREPRISES<br />

CRÉÉES DEPUIS 1998 ?<br />

Hervé Novelli, Xavier Kergall,<br />

directeur général du Salon <strong>de</strong>s<br />

Entrepreneurs, Jean-Pierre Alix,<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Volot et Philippe<br />

Mathot, respectivement<br />

prési<strong>de</strong>nt et délégué général<br />

<strong>de</strong> l’APCE<br />

En partenariat avec l’Agence<br />

pour la création d’entreprise<br />

(APCE), le <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

a réalisé une étu<strong>de</strong> inédite<br />

“Objectif croissance” confiée<br />

à Ordiméga et présentée<br />

le 22 janvier <strong>de</strong>rnier lors<br />

<strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong> presse<br />

<strong>de</strong> lancement du Salon<br />

<strong>de</strong>s Entrepreneurs, conclue<br />

par Hervé Novelli, secrétaire<br />

d’Etat aux Entreprises<br />

et au Commerce extérieur.<br />

C’est la première étu<strong>de</strong> qui<br />

passe au crible les entreprises<br />

créées <strong>de</strong>puis 1998 et qui suit<br />

leur évolution sur 7 ans.<br />

Elle a donné naissance à un<br />

véritable outil - le Démoscope -<br />

qui permet d’analyser avec<br />

fiabilité leur performance et<br />

leur croissance et <strong>de</strong> mieux<br />

cerner leur positionnement<br />

par rapport aux entreprises<br />

plus anciennes, leur niveau<br />

<strong>de</strong> rentabilité financière<br />

ou encore leur contribution<br />

à la création d’emplois.<br />

Parmi ses enseignements :<br />

les taux <strong>de</strong> pérennité pour<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s créations<br />

se révèlent bien meilleurs que<br />

ne le suggèrent les 50 % <strong>de</strong><br />

cessations à 5 ans <strong>fr</strong>équemment<br />

avancés, puisque seulement<br />

38 % <strong>de</strong>s créations ont cessé<br />

pour causes <strong>de</strong> difficultés<br />

financières ou <strong>de</strong> marché<br />

et que près <strong>de</strong> la moitié<br />

<strong>de</strong> ces créateurs créent<br />

à nouveau sous 3 à 5 ans.<br />

Les résultats complets <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

sont disponibles sur le site<br />

<strong>www</strong>.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.<strong>fr</strong><br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 11


Homme du mois<br />

« Fermer les yeux sur les inégalités salariales<br />

hommes-femmes, ça veut dire aussi fermer<br />

les yeux sur les inégalités en matière <strong>de</strong> retraite<br />

puisque les écarts <strong>de</strong> salaires se répercutent<br />

mécaniquement sur le montant <strong>de</strong>s retraites.<br />

Et cela, il n’en est pas question.<br />

L’égalité salariale <strong>de</strong>vra donc <strong>de</strong>venir réalité<br />

avant 2010. »<br />

XAVIER BERTRAND, MINISTRE DU TRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES ET DE LA SOLIDARITÉ<br />

Xavier Bertrand :<br />

« l’exigence <strong>de</strong> simplification<br />

est au cœur <strong>de</strong> toutes<br />

nos réformes »<br />

La loi en faveur du travail, <strong>de</strong><br />

l’emploi et du pouvoir<br />

d’achat a pour objet d’inciter<br />

les salariés à travailler<br />

plus. Mais le recours aux<br />

heures supplémentaires se<br />

heurte à la limite du contingent<br />

conventionnel. Que<br />

prévoit le gouvernement<br />

pour permettre aux petites<br />

entreprises <strong>de</strong> travailler au<strong>de</strong>là<br />

du contingent conventionnel<br />

?<br />

Avant toute chose, je voudrais<br />

préciser que l’objectif <strong>de</strong> la loi<br />

TEPA est <strong>de</strong> travailler plus,<br />

mais pour gagner davantage.<br />

Et je peux vous dire que ceux<br />

qui font <strong>de</strong>s heures supplémentaires<br />

<strong>de</strong>puis l’entrée en<br />

vigueur <strong>de</strong> la loi le 1 er octobre<br />

<strong>de</strong>rnier voient aujourd’hui vraiment<br />

la différence. D’ailleurs,<br />

selon une étu<strong>de</strong> réalisée<br />

auprès <strong>de</strong> plus d’un million<br />

d’entreprises, 40 % d’entre<br />

elles avaient utilisé les exonérations<br />

sur les heures supplémentaires<br />

pour le seul mois<br />

d’octobre 2007, et 56 % déclaraient<br />

vouloir recourir à ce dispositif<br />

pour les mois <strong>de</strong> novembre<br />

et <strong>de</strong> décembre. Alors c’est<br />

vrai, vous avez raison : il existe<br />

actuellement <strong>de</strong>s contingents<br />

conventionnels pour ces heures<br />

supplémentaires. Pour permettre<br />

aux entreprises <strong>de</strong> les<br />

dépasser, la loi a d’ores et déjà<br />

ouvert la possibilité aux partenaires<br />

sociaux <strong>de</strong> négocier <strong>de</strong>s<br />

contingents différents, ou <strong>de</strong><br />

mettre en place <strong>de</strong>s heures<br />

choisies qui ne s’imputent pas<br />

sur le contingent d’heures supplémentaires.<br />

Par ailleurs, le<br />

contingent conventionnel n’est<br />

pas in<strong>fr</strong>anchissable, il peut être<br />

dépassé sur la base d’une décision<br />

<strong>de</strong> l’inspecteur du travail.<br />

Mais on sait que peu <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont adressées à<br />

l’administration.<br />

Nous voulons donc aller plus<br />

loin, et nous allons le faire.<br />

Tout d’abord, nous avons dit<br />

clairement, et je le rappelle,<br />

que le dépassement du contingent,<br />

quelles que soient les circonstances,<br />

ne conduira pas à<br />

remettre en cause les exonérations<br />

prévues par la loi TEPA<br />

pour les entreprises concernées.<br />

Ensuite, comme l’a indiqué<br />

le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

République, nous voulons désormais<br />

permettre aux entreprises<br />

<strong>de</strong> dépasser ce cadre juridique<br />

contraignant. Il faut gar<strong>de</strong>r<br />

une référence légale pour la<br />

durée du travail ; mais les<br />

règles n’excluent pas la souplesse.<br />

Nous voulons désormais<br />

permettre aux partenaires<br />

sociaux, par le biais d’accords<br />

majoritaires, d’assouplir<br />

les règles contraignantes fixées<br />

par les conventions collectives<br />

et les accords <strong>de</strong> branche.<br />

Nous avons entendu ce que<br />

nous disent les salariés et les<br />

chefs d’entreprises, sur le terrain<br />

; tous nous disent qu’ils<br />

veulent plus <strong>de</strong> souplesse et<br />

qu’ils ne veulent plus qu’on<br />

leur impose les choses d’en<br />

haut. Notre responsabilité est<br />

12 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

<strong>de</strong> répondre à cette attente.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République<br />

a annoncé d’importants<br />

changements dans la<br />

vie sociale <strong>de</strong>s entreprises.<br />

La plupart <strong>de</strong>s mesures<br />

annoncées sont conditionnées<br />

à la conclusion d’accords<br />

majoritaires. Qu’est-il<br />

prévu pour les TPE et PME<br />

dépourvues <strong>de</strong> syndicat<br />

pour négocier <strong>de</strong> tels<br />

accords ?<br />

Cette question a été posée aux<br />

partenaires sociaux dans le<br />

cadre du document d’orientation<br />

sur la démocratie sociale<br />

envoyé le 18 juin <strong>de</strong>rnier. La loi<br />

du 4 mai 2004 a permis à <strong>de</strong>s<br />

accords <strong>de</strong> branche <strong>de</strong> mettre<br />

en place <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong><br />

négociation adaptées dans les<br />

entreprises, et notamment les<br />

petites, dépourvues <strong>de</strong> délégués<br />

syndicaux. Il appartient<br />

donc aux partenaires sociaux,<br />

dans le cadre ainsi décrit, d’explorer<br />

toutes les possibilités <strong>de</strong><br />

répondre à ces difficultés. Je le<br />

souhaite et irai également<br />

dans ce sens.<br />

Le gouvernement annonce<br />

régulièrement <strong>de</strong>s mesures<br />

<strong>de</strong> simplification sociale et<br />

la profession comptable a<br />

d’ailleurs participé à différents<br />

groupes <strong>de</strong> travail<br />

organisés par le gouvernement.<br />

Quelles sont les<br />

mesures <strong>de</strong> simplification<br />

envisagées pour 2008<br />

(seuils, calcul <strong>de</strong>s effectifs,<br />

bulletin <strong>de</strong> paye etc.) ?<br />

La simplification <strong>de</strong>s règles, et<br />

plus globalement, <strong>de</strong>s démarches<br />

<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s<br />

salariés est une volonté que le<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République a<br />

eu l’occasion <strong>de</strong> rappeler à plusieurs<br />

reprises pendant la campagne<br />

prési<strong>de</strong>ntielle. Une<br />

chose est sûre : l’exigence <strong>de</strong><br />

simplification est au cœur <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong>s réformes que<br />

nous conduisons.<br />

Un exemple très concret : j’ai<br />

dit et je redis que nous n’ajouterons<br />

pas <strong>de</strong> ligne supplémentaire<br />

nouvelle au bulletin <strong>de</strong><br />

paie à travers la réforme permettant<br />

la monétisation <strong>de</strong>s<br />

JRTT. C’est une mesure toute<br />

simple, mais qui a son importance,<br />

pour les salariés, pour<br />

les entreprises, mais aussi pour<br />

d’autres professions, comme<br />

celle, je le sais, <strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>comptables</strong>.<br />

D’autres mesures nécessitaient<br />

une discussion plus large avec<br />

les acteurs du mon<strong>de</strong> économique<br />

et social, afin <strong>de</strong> bien comprendre<br />

les attentes du terrain,<br />

et <strong>de</strong> jouer le jeu <strong>de</strong> la concertation.<br />

Par exemple le<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la république et le<br />

Premier ministre ont lancé une<br />

réflexion sur la possibilité <strong>de</strong><br />

geler ou <strong>de</strong> lisser pendant quelques<br />

années les seuils financiers<br />

en matière sociale pour<br />

les entreprises passant à plus<br />

<strong>de</strong> 10 ou plus <strong>de</strong> 20 salariés. En<br />

fonction <strong>de</strong>s besoins du terrain,<br />

et <strong>de</strong>s attentes exprimées<br />

par les entreprises, par les partenaires<br />

sociaux et l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s acteurs concernés, le<br />

Gouvernement prendra <strong>de</strong>s<br />

mesures en ce sens.<br />

Vous le voyez, nous travaillons<br />

sans cesse dans un souci <strong>de</strong><br />

simplification, mais sans<br />

jamais oublier le dialogue<br />

social.<br />

La refonte <strong>de</strong> la partie législative<br />

du co<strong>de</strong> du travail est<br />

finalisée et sa mise en œuvre<br />

est fixée à mai 2008, date à<br />

laquelle la refonte <strong>de</strong> la partie<br />

réglementaire sera finalisée.<br />

Certains disent que<br />

cette refonte ne s’est pas<br />

faite à droit constant. Qu’en<br />

est-il ? Le délai <strong>de</strong> mai 2008<br />

est-il réaliste ? et surtout,<br />

quels sont le contenu et la<br />

portée <strong>de</strong> cette refonte ?<br />

Je l’ai dit au Parlement à l’occasion<br />

<strong>de</strong>s débats sur ce texte, et<br />

je tiens à le redire très clairement<br />

aujourd’hui : la refonte<br />

du co<strong>de</strong> du travail s’est faite à<br />

droit constant. C’était une exigence<br />

à laquelle je tenais, et à<br />

laquelle mes services, appuyés<br />

par <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>, un comité ad<br />

hoc <strong>de</strong>s partenaires sociaux et<br />

la commission nationale <strong>de</strong><br />

codification, ont été particulièrement<br />

attentifs.<br />

Le nouveau co<strong>de</strong> entrera en<br />

vigueur le 1 er mai prochain au<br />

lieu du 1 er mars, date initialement<br />

prévue, ce qui permettra<br />

à chacun <strong>de</strong> disposer d’un peu<br />

plus <strong>de</strong> temps pour se familiariser<br />

avec sa nouvelle architecture,<br />

plus simple, plus lisible. Il<br />

est fondé sur le principe d’une<br />

idée par article ; son volume a<br />

été réduit <strong>de</strong> 10 % par rapport<br />

à l’ancien et les prescriptions<br />

qu’il contient ont été actualisées,<br />

avec les mots d’aujourd’hui.<br />

Par exemple, plus<br />

personne ne parle aujourd’hui<br />

<strong>de</strong> « délai congé » mais on utilise<br />

le terme <strong>de</strong> “préavis” ; ce<br />

changement a été apporté au<br />

nouveau texte.<br />

Vous aurez l’occasion <strong>de</strong> le<br />

constater au quotidien, dans<br />

l’exercice <strong>de</strong> votre métier : ce<br />

co<strong>de</strong> du travail a pour seul<br />

objectif <strong>de</strong> faciliter l’accès <strong>de</strong><br />

tous au droit.<br />

Pouvez-vous nous rappeler<br />

quelles sont les propositions<br />

du Gouvernement pour établir<br />

et faire respecter l’égalité<br />

salariale entre les hommes<br />

et les femmes ?<br />

Notre objectif, comme s’y est<br />

engagé le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />

République pendant la campagne,<br />

est <strong>de</strong> donner aux hommes<br />

et aux femmes les mêmes<br />

droits, les mêmes salaires, les<br />

mêmes possibilités <strong>de</strong> carrière<br />

et la même considération.<br />

La conférence sociale sur l’égalité<br />

salariale et professionnelle<br />

entre les hommes et les femmes<br />

a débouché sur une série<br />

<strong>de</strong> mesures très concrètes pour<br />

faire progresser cette égalité,<br />

dans ses <strong>de</strong>ux volets.<br />

En matière d’égalité salariale<br />

tout d’abord, j’ai décidé d’introduire,<br />

par la loi, la possibilité<br />

<strong>de</strong> sanctionner financièrement<br />

les entreprises qui ne mettraient<br />

pas en place un plan <strong>de</strong><br />

résorption <strong>de</strong>s écarts salariaux<br />

d’ici le 31 décembre 2009.<br />

Cette sanction sera plus simple<br />

à mettre en œuvre que l’actuel<br />

délit d’entrave, qui reste inappliqué<br />

; elle sera donc plus dissuasive,<br />

et plus efficace.<br />

C’est une première, mais il est<br />

aujourd’hui temps d’arrêter<br />

les grands discours sur l’égalité<br />

hommes-femmes, et <strong>de</strong><br />

passer aux travaux pratiques.<br />

Car fermer les yeux sur les<br />

inégalités salariales, ça veut<br />

dire aussi fermer les yeux sur<br />

les inégalités en matière <strong>de</strong><br />

retraite puisque les écarts <strong>de</strong><br />

salaires se répercutent mécaniquement<br />

sur le montant <strong>de</strong>s<br />

retraites. Et cela, il n’en est<br />

pas question. L’égalité salariale<br />

<strong>de</strong>vra donc <strong>de</strong>venir réalité<br />

avant 2010.<br />

En matière d’égalité professionnelle<br />

d’autre part, nous<br />

avons toute une série <strong>de</strong> chantiers<br />

que nous ferons avancer<br />

dès le début <strong>de</strong> cette année. A<br />

titre d’exemple, nous allons<br />

mettre en place une table<br />

ron<strong>de</strong> sur la question du<br />

temps partiel subi et éclaté,<br />

un phénomène qui concerne<br />

30 % <strong>de</strong>s femmes à temps<br />

partiel.<br />

Nous l’organiserons avec les<br />

branches professionnelles qui<br />

utilisent le plus le temps partiel,<br />

avec un double objectif.<br />

D’une part, ces <strong>experts</strong> mèneront<br />

une étu<strong>de</strong> précise sur les<br />

causes structurelles qui conduisent<br />

les entreprises à recourir à<br />

<strong>de</strong>s pratiques telles que le<br />

temps partiel éclaté, qui<br />

consiste à prévoir jusqu’à plusieurs<br />

heures entre <strong>de</strong>ux plages<br />

<strong>de</strong> travail, et posent <strong>de</strong> nombreuses<br />

difficultés aux femmes<br />

pour concilier leurs différents<br />

temps <strong>de</strong> vie.<br />

Cette table ron<strong>de</strong> réfléchira,<br />

d’autre part, aux réponses qui<br />

peuvent être apportées sur<br />

l’amplitu<strong>de</strong> horaire du travail<br />

<strong>de</strong>s femmes, le déploiement<br />

du temps partiel vers le temps<br />

plein, le développement <strong>de</strong> la<br />

formation, <strong>de</strong> la multi-activité,<br />

<strong>de</strong>s groupements d’employeurs<br />

ou <strong>de</strong> la polyvalence. Par ailleurs,<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s mesures<br />

qui ont été évoquées au cours<br />

<strong>de</strong> la conférence feront l’objet<br />

d’un premier point d’étape, à<br />

l’automne 2008, au cours d’une<br />

rencontre sur le même format,<br />

avec l’ensemble <strong>de</strong>s partenaires<br />

sociaux. •<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 13


Actualité internationale<br />

Action humanitaire<br />

en In<strong>de</strong><br />

L’association Boléro, fidèle aux objectifs qui ont<br />

présidé à sa constitution, effectue tous les <strong>de</strong>ux ans<br />

un voyage à l’étranger pour allier découverte<br />

d’autres cultures, développement <strong>de</strong>s savoirs,<br />

convivialité et con<strong>fr</strong>aternité entre ses membres, et<br />

contribuer ainsi à la cohésion <strong>de</strong>s régions ordinales.<br />

Sous l’impulsion <strong>de</strong> notre regrettée consœur,<br />

Martine Le Corre, Boléro développe aussi chaque<br />

année un projet humanitaire qui porte<br />

essentiellement sur l’éducation et la scolarisation<br />

<strong>de</strong>s enfants en France et dans le mon<strong>de</strong>.<br />

L<br />

In<strong>de</strong> fascine, y aller nécessite<br />

<strong>de</strong> se préparer long-<br />

’<br />

temps avant. Au retour, vous<br />

êtes différent… Mélange in<strong>de</strong>scriptible<br />

<strong>de</strong> Moyen Âge et <strong>de</strong><br />

mo<strong>de</strong>rnité, avec ses cortèges <strong>de</strong><br />

misère et ses embouteillages, <strong>de</strong>s<br />

ethnies en gran<strong>de</strong> quantité, quelques<br />

millénaires d’histoire, <strong>de</strong>s religions<br />

en veux-tu en voilà, <strong>de</strong>s<br />

vaches sacrées à tous les coins <strong>de</strong><br />

rue. Une telle diversité fait que<br />

vous ne revenez pas intact et il y<br />

a là tant <strong>de</strong> richesses qu’un seul<br />

voyage ne suffira pas.<br />

L’In<strong>de</strong> est aujourd’hui le pays<br />

émergent dont la montée en puissance<br />

est la plus spectaculaire. Ses<br />

entreprises rachètent <strong>de</strong>s fleurons<br />

<strong>de</strong> l’industrie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> plus<br />

en plus prestigieux. Sur le plan culturel,<br />

sa littérature et son cinéma<br />

lui garantissent un rayonnement<br />

sans précé<strong>de</strong>nt. De nombreux<br />

observateurs ten<strong>de</strong>nt à associer<br />

l’In<strong>de</strong> et la Chine lorsqu’ils portent<br />

un regard sur l’Asie. Certes ces<br />

<strong>de</strong>ux pays se ressemblent en termes<br />

démographiques (L’In<strong>de</strong><br />

dépassera la Chine au milieu <strong>de</strong> ce<br />

siècle), et par leur croissance économique,<br />

mais les différences<br />

l’emportent sur les analogies. La<br />

croissance indienne est tirée par<br />

le secteur <strong>de</strong>s services au contraire<br />

<strong>de</strong> la Chine qui doit son essor au<br />

secteur manufacturier. Et surtout<br />

les <strong>de</strong>ux pays suivent <strong>de</strong>s trajectoires<br />

politiques différentes. L’In<strong>de</strong><br />

veut combiner libéralisme économique<br />

et démocratie, elle veut<br />

conquérir la place <strong>de</strong> première<br />

démocratie <strong>de</strong> marché <strong>de</strong> l’hémisphère<br />

Sud, d’où ses liens avec les<br />

Etats-Unis.<br />

Tentons, en quelques lignes, pour<br />

comprendre les évolutions <strong>de</strong><br />

l’In<strong>de</strong> et ses perspectives, la place<br />

qu’elle va prendre dans le mon<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong> mieux connaître son histoire<br />

culturelle.<br />

L’In<strong>de</strong> en chif<strong>fr</strong>es<br />

Son territoire est équivalent à<br />

l’Union européenne, elle comprend<br />

25 États, l’In<strong>de</strong> est une<br />

union d’États. Sa population<br />

compte 1 150 000 000 d’habitants<br />

et 18 millions d’habitants supplémentaires<br />

chaque année. Elle<br />

dépassera la Chine à horizon<br />

2040 !<br />

In<strong>de</strong> : démocratie<br />

et pays capitaliste<br />

Le niveau <strong>de</strong> vie est très bas et très<br />

inférieur à la Chine ; 350 millions<br />

<strong>de</strong> personnes vivent avec 1 € par<br />

jour. 63 % <strong>de</strong>s Indiens vivent à la<br />

campagne.<br />

Les Prési<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>de</strong><br />

la mandature 2001-20<br />

C<br />

est du 25<br />

’ octobre au 6<br />

novembre<br />

2007 que les membres<br />

<strong>de</strong> l’association<br />

Boléro se sont rendus<br />

en In<strong>de</strong>, après <strong>de</strong><br />

nombreuses péripéties<br />

dues à la grève<br />

d’Air France. Difficile<br />

<strong>de</strong> rester <strong>de</strong> marbre<br />

<strong>de</strong>vant ses mouvements<br />

<strong>de</strong> contestation<br />

lorsqu’on part<br />

ainsi à la découverte d’un pays où l’on sait que l’extrême pauvreté<br />

sera au ren<strong>de</strong>z-vous. Mais, dès notre arrivée en In<strong>de</strong>, une<br />

forme <strong>de</strong> sérénité a envahi le groupe, permettant à nos yeux <strong>de</strong><br />

voir et à nos esprits <strong>de</strong> comprendre ses femmes et ses hommes<br />

dignes et volontaires.<br />

Culture et économie étaient au ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> ce voyage, préparé<br />

en particulier par notre trésorier Jean-Marie Vial et son<br />

épouse, Agnès. Notre rapporteur <strong>de</strong>s travaux, Jean-Jacques<br />

Perrin, avait d’ailleurs préparé à notre attention un programme<br />

dont vous pouvez lire ici quelques extraits.<br />

Cependant, le moment fort fut sans conteste, la visite <strong>de</strong> l’école<br />

Rajkiya Balika Prathamic Vidhyalaya, Sector - 11 Chopasni<br />

Housing Board, Opposite CHB Admin office, à Jodhpur.<br />

Une centaine d’enfants <strong>de</strong> 4 à 12 ans, filles et garçons, répartis en<br />

cinq classes, suivent régulièrement les cours. Pas <strong>de</strong> tables, <strong>de</strong><br />

bancs, <strong>de</strong> tableaux noirs, on est assis par terre et on écoute, yeux<br />

noirs grands ouverts, car intuitivement parents et enfants savent<br />

que l’école est la bonne voie pour sortir <strong>de</strong> sa condition difficile.<br />

14 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

“ ”<br />

« Les systèmes économiques qui négligent les facteurs moraux et sentimentaux sont comme<br />

<strong>de</strong>s statues <strong>de</strong> cire,ils ont l’air d’être vivants et pourtant,il leur manque la vie <strong>de</strong> l’être en chair<br />

et en os » – Gandhi<br />

comptable<br />

04en In<strong>de</strong><br />

Clau<strong>de</strong> Cazes accueilli<br />

par les responsables <strong>de</strong> l’école<br />

Rajkiya Balika à Jodhpur<br />

Après avoir « balisé le chemin » pour éviter que<br />

l’ai<strong>de</strong> n’arrive pas au bon endroit et pour les bonnes<br />

personnes, Boléro a acquis tout le matériel<br />

pour équiper trois classes sur cinq et un ordinateur,<br />

le premier <strong>de</strong> l’école. Ces achats ayant été<br />

faits juste avant notre arrivée par un correspondant<br />

local, nous avons pu les découvrir quasiment<br />

en même temps que les enfants. Mireille<br />

Lorot, enseignante, avait reçu un don <strong>de</strong> son<br />

lycée, elle avait fait <strong>de</strong> la place dans ses valises et<br />

dans celle <strong>de</strong> Thierry pour apporter 15 kg <strong>de</strong> fournitures<br />

scolaires négociées auprès d’une enseigne<br />

<strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> distribution afin <strong>de</strong> doubler quasiment<br />

la mise. Les autres membres avaient également<br />

apporté stylos, cahiers, trousses, gommes,<br />

etc. Qu’il est émouvant <strong>de</strong> se souvenir <strong>de</strong><br />

l’accueil qui nous fut réservé ! Les quelques photos<br />

que voici témoignent <strong>de</strong> cette belle fête que<br />

nous firent enseignants et élèves. Les enfants<br />

avaient préparé <strong>de</strong>s chants et <strong>de</strong>s poésies. La<br />

directrice et les enseignants <strong>de</strong> beaux discours.<br />

Même le journal <strong>de</strong> Jodhpur et la TV locale<br />

étaient au ren<strong>de</strong>z-vous ! Ils nous ont donné plus<br />

que nous. Deux classes restent à équiper, ce sera<br />

notre prochaine étape.<br />

Clau<strong>de</strong> Cazes, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association<br />

Françoise Savés, secrétaire<br />

UN LOGO EN GRAINS<br />

DE RIZ 3 MÈTRES<br />

SUR 3 !<br />

Quelle surprise <strong>de</strong> la part <strong>de</strong><br />

notre correspondant local ! Les<br />

enfants <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Jodhpur<br />

ayant reçu chacun un tee-shirt<br />

portant le logo <strong>de</strong> notre<br />

association, notre correspondant a<br />

fait réaliser, lors <strong>de</strong> la soirée <strong>de</strong><br />

gala, un logo en grains <strong>de</strong> riz<br />

entouré <strong>de</strong> jolies bougies,<br />

émotion…<br />

« Il vaut mieux allumer une<br />

seule et minuscule chan<strong>de</strong>lle<br />

que <strong>de</strong> maudire l’obscurité »<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 15


Actualité internationale<br />

Actualité<br />

◗ l’In<strong>de</strong> et la Chine <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong><br />

meilleurs partenaires commerciaux,<br />

la Chine est le 2 e partenaire<br />

<strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> après les Etats-Unis.<br />

La profession en In<strong>de</strong><br />

Avec 30 ans <strong>de</strong> domination du<br />

parti <strong>de</strong>s congrès, émanation du<br />

mouvement <strong>de</strong> l’indépendance,<br />

<strong>de</strong> 1947 à 1977, l’In<strong>de</strong> est un cas<br />

unique <strong>de</strong> décolonisation, sans<br />

guérilla. Nehru a été à la tête du<br />

pays <strong>de</strong> 1947 à 1964, Indira Gandhi<br />

<strong>de</strong> 1964 à 1977.<br />

L’alternance fait partie <strong>de</strong> la vie<br />

politique. Les élections sont libres,<br />

régulières et soumises au contrôle<br />

d’une commission électorale indépendante.<br />

Les contres-pouvoirs existent, ce<br />

sont essentiellement la justice et<br />

la presse indienne : 150 millions<br />

<strong>de</strong> quotidiens sont imprimés chaque<br />

matin avec une croissance <strong>de</strong><br />

8 %.<br />

La démocratie<br />

au pays <strong>de</strong>s castes<br />

La caste l’emporte sur la classe<br />

sociale, c’est l’ancêtre commun<br />

entre les grands capitalistes et les<br />

petits marchands.<br />

◗ Les castes supérieures sont au<br />

nombre <strong>de</strong> trois :<br />

SLes brahmans (7 %) : prêtres<br />

lettrés, ils sont végétariens et<br />

ont vocation à observer une<br />

stricte non-violence ;<br />

SLes kshatryas (5 %) : les<br />

guerriers, ce sont les propriétaires<br />

fonciers d’aujourd’hui ;<br />

SLes vaishyas (3 %) : à l’origine<br />

<strong>de</strong>s marchands, aujourd’hui<br />

<strong>de</strong>s financiers.<br />

◗ La caste shudras (52 %) qui a<br />

pour vocation <strong>de</strong> servir les castes<br />

supérieures, c’est la caste <strong>de</strong>s cultivateurs<br />

et <strong>de</strong>s éleveurs.<br />

◗ La caste intouchables (15 %) ;<br />

leur sont réservées les tâches<br />

impures tel que le travail du cuir.<br />

Les basses castes sont majoritaires<br />

en In<strong>de</strong> ; dès lors qu’elles se<br />

sont mises à voter ensemble, elles<br />

ont changé le profil sociologique<br />

<strong>de</strong> la classe politique en envoyant<br />

massivement les leurs dans les<br />

assemblées. Le tournant a eu lieu<br />

dans les années 1980, il s’agit d’une<br />

véritable révolution silencieuse.<br />

L’In<strong>de</strong><br />

et ses diversités<br />

L’effet décisif en In<strong>de</strong>, c’est la diversité<br />

culturelle, toutes religions et<br />

toutes langues. Chaque État a sa<br />

langue (18 langues). La langue officielle<br />

est l’hindi, langue nationale<br />

mais parlée uniquement par 4 %<br />

<strong>de</strong>s habitants. Les Indiens étant<br />

pragmatiques, ils ont conservé l’anglais<br />

qui reste langue officielle<br />

nationale avec l’hindi.<br />

Aucune religion n’est religion<br />

d’Etat. L’Etat reconnaît toutes les<br />

religions sur un pied d’égalité :<br />

◗ L’hindouisme est très majoritaire,<br />

pratiqué par 80 % <strong>de</strong>s<br />

Indiens ;<br />

◗ L’islam ne représente que 13 %<br />

mais l’In<strong>de</strong> est le 2 e pays musulman<br />

au mon<strong>de</strong> après l’Indonésie ;<br />

◗ Le christianisme est seulement<br />

pratiqué par 2 % <strong>de</strong> la population ;<br />

◗ Le sikhisme, avec également<br />

2 %, se trouve majoritairement au<br />

Pendjab. Les sikhs se sont illustrés<br />

dans leur résistance à l’envahisseur<br />

musulman. Leurs signes distinctifs<br />

sont le turban et le poignard. Ils<br />

réussissent fort bien et sont très<br />

présents dans l’armée et l’industrie<br />

; ils constituent l’élite indienne.<br />

◗ Le bouddhisme est à moins<br />

<strong>de</strong> 1 %. Bouddha est né au<br />

Népal en 600 avant Jésus-<br />

Christ, mais le bouddhisme est<br />

né en In<strong>de</strong>.<br />

◗ Les parsis sont un groupe<br />

mineur <strong>de</strong> 60 000 personnes, mais<br />

ils tiennent l’économie à Bombay<br />

à travers <strong>de</strong>ux familles. Ils sont à<br />

la tête d’un empire économique.<br />

◗ Les juifs : moins <strong>de</strong> 60 000 personnes,<br />

la plus vieille synagogue<br />

d’Asie est en In<strong>de</strong>.<br />

In<strong>de</strong> : le changement<br />

En 1991, l’In<strong>de</strong> est en faillite. Le<br />

FMI soutient l’économie sous<br />

réserve <strong>de</strong> changements.<br />

L’élite est prête et le Premier<br />

ministre Singh modifie alors les<br />

cinq piliers <strong>de</strong> la société indienne :<br />

◗ fin <strong>de</strong> la planification ;<br />

◗ le système public résiste car il<br />

est très syndicalisé ;<br />

◗ libération du carcan du secteur<br />

privé ;<br />

◗ l’économie indienne est tirée<br />

par le service Hi Tech, tertiaire et<br />

non par l’industrie. Il est fait un<br />

statut à part à l’In<strong>de</strong> pour l’énergie<br />

nucléaire civile ;<br />

◗ inflation <strong>de</strong> 5 %.<br />

Les risques<br />

et les opportunités<br />

<strong>de</strong> l’In<strong>de</strong><br />

Les risques i<strong>de</strong>ntifiés aujourd’hui<br />

sont :<br />

◗ l’intégrisme islamique ;<br />

◗ l’énergie ;<br />

◗ la géopolitique avec l’environnement<br />

instable au Pakistan.<br />

Les opportunités <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> :<br />

◗ une alliance stratégique géopolitique,<br />

l’In<strong>de</strong> constitue le pôle <strong>de</strong><br />

stabilité en Asie ;<br />

◗ l’In<strong>de</strong> est un relais <strong>de</strong> points<br />

d’ancrage pour les pays occi<strong>de</strong>ntaux<br />

;<br />

◗ une forte croissance à 8 % :<br />

un marché extérieur qui s’accroît,<br />

<strong>de</strong> nombreux débouchés,<br />

un lieu <strong>de</strong> fabrication peu cher<br />

et <strong>de</strong> bonne qualité, une main<br />

d’œuvre qualifiée et anglophone<br />

;<br />

L’Institute of Chartered Accountants<br />

of India, fondé par une loi <strong>de</strong><br />

1949, comprend 141 500 membres,<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> et commissaires<br />

aux comptes, dont 60 % exercent<br />

une activité libérale en cabinet,<br />

les autres exerçant en<br />

entreprise et dans les affaires.<br />

L’ICAI, présidée par Sunil Talati, est<br />

un organe dynamique et mo<strong>de</strong>rne.<br />

Bénéficiant d’une formation professionnelle<br />

conforme aux normes<br />

<strong>de</strong> l’IFAC et aux meilleurs standards<br />

internationaux, la profession comptable<br />

indienne est au meilleur<br />

niveau <strong>de</strong> qualification et <strong>de</strong> compétence<br />

et est reconnue comme<br />

telle au plan international.<br />

En juillet 2007, une délégation<br />

d’une quinzaine <strong>de</strong> con<strong>fr</strong>ères<br />

indiens accompagnés <strong>de</strong> leur prési<strong>de</strong>nt,<br />

Sunil Talati, et <strong>de</strong> leur viceprési<strong>de</strong>nt,<br />

Ved Jain, a été reçue à<br />

Paris par le <strong>Conseil</strong> Supérieur. Un<br />

séminaire sur le développement<br />

<strong>de</strong>s relations économiques entre<br />

l’In<strong>de</strong> et la France a été un <strong>de</strong>s<br />

points forts <strong>de</strong> ce séjour.<br />

Quels leviers pour<br />

les 10 ans à venir ?<br />

L’In<strong>de</strong> est positionnée dans la<br />

dé<strong>fr</strong>agmentation poussée <strong>de</strong>s<br />

chaînes <strong>de</strong> valeur pour toutes les<br />

activités ré-organisées autour <strong>de</strong><br />

ce qui est numérisable et donc<br />

transportable quasi-gratuitement<br />

n’importe où dans le mon<strong>de</strong>. Sous<br />

la pression <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> forte<br />

américaine, australienne et<br />

anglaise <strong>de</strong> délocalisation <strong>de</strong> ces<br />

composantes d’activités en fonction<br />

<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> coûts, <strong>de</strong> fiabilité<br />

et d’accessibilité, l’In<strong>de</strong> of<strong>fr</strong>e<br />

notamment un service <strong>de</strong> bookkeeping<br />

comptable en temps<br />

quasi-réel. Les cabinets d’offshore<br />

<strong>comptables</strong> indiens réunissent <strong>de</strong>s<br />

centaines <strong>de</strong> salariés. •<br />

Jean-Jacques Perrin<br />

Le rapporteur <strong>de</strong>s travaux<br />

Françoise Savés<br />

Secrétaire<br />

16 • Janvier 2008 • SIC n°260


<strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables • Année 2008 •<br />

Kit fiscal 2008<br />

Pour la cinquième année consécutive<br />

Infodoc-<strong>experts</strong>, le service d’assistance<br />

technique du <strong>Conseil</strong> supérieur,<br />

vous propose le « Kit fiscal 2008 ».<br />

Composé d’un cédérom et d’un ouvrage,<br />

ce produit vous présente les principales<br />

mesures fiscales adoptées en 2007, à travers<br />

un diaporama détaillé comprenant trois<br />

niveaux d’accès :<br />

◗ Le niveau “fondamental”, qui présente<br />

chaque nouvelle mesure après avoir rappelé<br />

le dispositif antérieur ;<br />

◗ Le niveau “en savoir plus”, pour<br />

approfondir une mesure afin d’en saisir<br />

la portée et toutes les conséquences ;<br />

◗ Le niveau “expert”, avec <strong>de</strong> nombreux<br />

tableaux, schémas et exemples pour tirer<br />

pleinement profit <strong>de</strong>s nouveaux dispositifs.<br />

Alliant pédagogie et nouvelle technologie,<br />

le « Kit fiscal 2008 » permet<br />

d’un simple clic d’accé<strong>de</strong>r<br />

à tous les textes<br />

cités (lois, instructions<br />

ou jurispru<strong>de</strong>nces).<br />

Certains sli<strong>de</strong>s font l’objet<br />

<strong>de</strong> commentaires pour<br />

organiser vos propres<br />

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et/ou vos collaborateurs.<br />

Le « Kit fiscal 2008 » vous<br />

présente les principales<br />

lois <strong>de</strong> nature fiscale<br />

adoptées en 2007 (loi TEPA),<br />

les principales dispositions <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> finances<br />

<strong>de</strong> fin d’année (mesures en faveur<br />

<strong>de</strong> la transmission d’entreprise,<br />

<strong>de</strong> la recherche et <strong>de</strong> l’innovation, nouveautés<br />

en matière <strong>de</strong> contrôle fiscal…) ainsi que<br />

<strong>de</strong>s thématiques d’actualité telles la fiscalité<br />

patrimoniale et la fiscalité en faveur <strong>de</strong>s PME.<br />

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et ma signature. ECM, 88, RUE DE COURCELLES 75008 PARIS


Revue <strong>de</strong> presse<br />

L’INFLATION<br />

EST DE RETOUR<br />

L’IRRUPTION FORTE DE LA QUESTION DU POUVOIR D’ACHAT DANS LE DÉBAT PUBLIC S’EXPLIQUE PAR LE<br />

RETOUR DE L’INFLATION. UN RETOUR PEUT-ÊTRE PLUS DURABLE QU’ON NE LE CROIT.<br />

« L’augmentation du coût <strong>de</strong> la vie en Chine<br />

pourrait entamer le potentiel désinflationniste<br />

<strong>de</strong> la mondialisation », écrit Akram Belkaïd<br />

dans La Tribune du 22 novembre.<br />

« Il va falloir que le mon<strong>de</strong>, y compris les États-<br />

Unis, s’habitue à une inflation plus élevée que<br />

ce qui a été le cas durant la “pério<strong>de</strong> bénie”<br />

<strong>de</strong>s quinze <strong>de</strong>rnières années (...). La principale<br />

raison <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> cette embellie serait la disparition<br />

progressive du rôle désinflationniste<br />

joué jusque-là par la Chine et les pays émergents.<br />

Après avoir inondé le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits<br />

aux prix bas, ces producteurs font face désormais<br />

à un renchérissement <strong>de</strong> leurs coûts, y<br />

compris salariaux, ce qui les pousse à exporter<br />

<strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong> désinflation ».<br />

« Et si les États-Unis arrivent encore à ne pas<br />

être trop pénalisés par ce phénomène <strong>de</strong><br />

renchérissement <strong>de</strong>s prix en Asie, cela risque<br />

<strong>de</strong> ne pas être le cas pour l’Europe. En effet<br />

<strong>de</strong>puis quelques mois, la Chine exporte<br />

davantage vers la zone euro que vers les<br />

États-Unis, ce qui revient à dire que c’est<br />

d’abord l’Europe qui, déjà pénalisée par la<br />

sous-évaluation du yuan vis-à-vis <strong>de</strong> l’euro,<br />

va subir <strong>de</strong> plein fouet le réveil <strong>de</strong> l’inflation<br />

chinoise ».<br />

> Une croissance<br />

trop violente<br />

Dans Les Echos du 16 novembre, Jean-<br />

Marc Vittori confirme l’inversion <strong>de</strong> tendance<br />

: « En Chine, les prix sont sur une pente<br />

<strong>de</strong> 6,2 %. (...) Cette poussée inflationniste<br />

constitue une vraie rupture ».<br />

DANGERS DE LA SIMPLIFICATION EXCESSIVE<br />

Interviewé par Benjamin Jullien et Valérie <strong>de</strong> Senneville dans « Les Echos »<br />

du 26 novembre, Jean-Pierre Alix critique les orientations <strong>de</strong> la Commission<br />

<strong>de</strong> Bruxelles sur la simplification <strong>de</strong>s obligations pesant sur les entreprises<br />

qui pourrait porter plus sur l’allégement <strong>de</strong> leurs obligations <strong>comptables</strong> que<br />

sur celui <strong>de</strong>s contraintes administratives que les Etats <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

font peser sur leurs entreprises.<br />

« La Commission a un objectif clair : réduire <strong>de</strong> 25 % les charges administratives,<br />

financières et <strong>comptables</strong> pour les micro-entités, c’est-à-dire les entreprises<br />

qui réalisent moins d’un million d’euros <strong>de</strong> chif<strong>fr</strong>e d’affaires annuel par<br />

an, voire, dans certaines conditions, les entités <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 8,8 millions d’euros<br />

<strong>de</strong> chif<strong>fr</strong>e d’affaires, explique Jean-Pierre Alix. Le principe est louable,<br />

mais certains, à Bruxelles, semblent avoir tendance à limiter la simplification<br />

à la réduction <strong>de</strong>s obligations <strong>comptables</strong>. C’est, à mon avis, non seulement<br />

simpliste mais dangereux.Aujourd’hui, dans une économie globalisée, les<br />

échanges sont forcément sophistiqués et les relations d’affaires ont besoin<br />

d’être nourries <strong>de</strong> confiance ; et cette confiance se nourrit elle-même <strong>de</strong><br />

transparence. Or, la pierre angulaire <strong>de</strong> la transparence, c’est la qualité et la<br />

fiabilité <strong>de</strong> l’information financière, qui passe par une comptabilité irréprochable.<br />

(...)<br />

La comptabilité est aussi un outil <strong>de</strong> gestion et, peut-être même plus pour<br />

les petites entreprises que pour les grosses.Vouloir mettre à la disposition<br />

<strong>de</strong>s chefs d’entreprise moins d’indicateurs émanant <strong>de</strong> la comptabilité qu’ils<br />

n’en possè<strong>de</strong>nt aujourd’hui serait une régression ».<br />

Et il explique : le cercle vertueux créé à partir<br />

<strong>de</strong>s années 1990 sous l’effet conjugé <strong>de</strong><br />

la vigilance <strong>de</strong>s banques centrales et <strong>de</strong> la<br />

montée en puissance <strong>de</strong>s pays émergents<br />

à bas coûts a été trop efficace, estime-t-il.<br />

« Il a entraîné la plus violente croissance <strong>de</strong><br />

l’histoire. En amont <strong>de</strong> la production, là où les<br />

contraintes sont les plus fortes, l’of<strong>fr</strong>e ne suit<br />

plus la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Les matières premières flambent.<br />

Un peu partout dans le mon<strong>de</strong>, le<br />

consommateur subit directement le renchérissement<br />

du pétrole, du blé, du lait, <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong>.<br />

C’est la première phase <strong>de</strong> l’inflation, celle que<br />

nous vivons aujourd’hui. Une <strong>de</strong>uxième phase<br />

est dans les tuyaux. Dans les pays émergents<br />

comme la Chine ou l’In<strong>de</strong>, les salaires et les<br />

prix augmentent. Dans l’industrie, les fortes<br />

hausses <strong>de</strong> matières premières se diffusent.<br />

Après les fusions et les rachats intervenus dans<br />

<strong>de</strong> nombreux secteurs, les entreprises peuvent<br />

plus facilement majorer leurs tarifs. La gran<strong>de</strong><br />

inconnue, c’est la troisième phase, celle <strong>de</strong>s<br />

revenus. Ces <strong>de</strong>rnières années, les salariés <strong>de</strong>s<br />

pays développés ont été mis à la diète. Mais ils<br />

vont eux aussi retrouver du pouvoir <strong>de</strong> négociation.<br />

(...) Le chômage est au plus bas <strong>de</strong>puis<br />

un quart <strong>de</strong> siècle ».<br />

> Idées fausses en matière<br />

d’environnement<br />

Le rapport final du Grenelle <strong>de</strong><br />

l’Environnement « laisse entendre que les<br />

économies d’énergie sont “le moyen” <strong>de</strong><br />

relever le défi climatique, alors qu’il<br />

n’existe aucune raison scientifique d’en<br />

faire un objectif en soi, écrit Michel Petit,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission Environnement<br />

<strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong>s sciences, dans<br />

La Tribune du 5 novembre. On peut citer<br />

<strong>de</strong> nombreux exemples dans lesquels une<br />

dépense supplémentaire d’énergie permet<br />

<strong>de</strong> réduire les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong><br />

serre ». (...)<br />

« Toute politique énergétique et climatique<br />

doit retenir comme critère fondamental<br />

la réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à<br />

18 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité<br />

Q<br />

effet <strong>de</strong> serre qu’elle est susceptible d’entraîner.<br />

La multiplicité <strong>de</strong>s objectifs énergétiques<br />

fixés par les directives européennes<br />

(20 % <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong><br />

CO2, 20 % d’économies d’énergie, 20 %<br />

d’énergies renouvelables et 21 % d’électricité<br />

renouvelable) est déraisonnable. (...)<br />

On ne sait pas assez que, dans <strong>de</strong>s pays utilisant<br />

largement une électricité d’origine<br />

fossile, les trains diesel ont un meilleur<br />

bilan CO2 que les trains électriques. C’est,<br />

évi<strong>de</strong>mment, l’inverse qui est vrai lorsque<br />

l’électricité est produite par les énergies<br />

renouvelable et nucléaire. De ce fait, notre<br />

pays est un <strong>de</strong>s rares où l’utilisation <strong>de</strong>s<br />

véhicules hybri<strong>de</strong>s rechargeables conduirait<br />

à une forte réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong><br />

CO2.<br />

En Europe, <strong>de</strong>ux variantes <strong>de</strong> politiques<br />

énergétiques sont développées : l’une, suivie<br />

<strong>de</strong>puis longtemps par le Danemark et à<br />

laquelle l’Allemagne et l’Espagne se sont<br />

ralliées, repose sur le refus du nucléaire, le<br />

développement <strong>de</strong> l’électricité renouvelable<br />

et le maintien d’un important recours à<br />

l’électricité fossile ; l’autre, suivie par la<br />

France, la Suisse et la Suè<strong>de</strong>, repose sur un<br />

recours très faible à cette <strong>de</strong>rnière. Les<br />

rejets <strong>de</strong> CO2 dans les premiers pays sont<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 tonnes par habitant alors<br />

qu’ils sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 6 tonnes pour les<br />

autres... Pourquoi vouloir imposer le premier<br />

modèle au détriment du second ? Ne<br />

serait-il pas plus intelligent d’organiser une<br />

compétition vertueuse entre eux en fixant<br />

un délai à l’issue duquel on pourrait évaluer<br />

leur efficacité relative ? ».<br />

> La France<br />

est en mouvement<br />

Le journal Les Echos a publié le 22 novembre,<br />

en pleine crise sociale autour <strong>de</strong>s régimes<br />

spéciaux <strong>de</strong> retraites un supplément<br />

<strong>de</strong> 16 pages sur « la France qui se réinvente<br />

: 50 initiatives qui mettent le pays<br />

en mouvement ».<br />

« Le coq gaulois est aussi le champion <strong>de</strong> l’autodénigrement,<br />

écrit Henri Gibier en ouverture<br />

<strong>de</strong> ce réconfortant supplément. Ce mélange<br />

paradoxal n’a pas fini d’étonner le reste du<br />

mon<strong>de</strong> quand celui-ci tourne son regard vers la<br />

France. (...) Les Français aiment se représenter<br />

tels qu’ils voudraient être, se lamenter <strong>de</strong> ne<br />

pas être ce qu’ils ne sont pas, mais ont beaucoup<br />

<strong>de</strong> mal à se voir tels qu’ils sont. Ces dispositions<br />

propres au caractère national ne<br />

sont pas neutres dans une économie <strong>de</strong> plus<br />

en plus dominée par les éléments immatériels.<br />

Chaque fois que ceux-ci entrent en jeu, comme<br />

c’est le cas dans les classements mondiaux sur<br />

la compétitivité <strong>de</strong>s pays, ou <strong>de</strong> leurs niveaux<br />

en matière d’éducation, il y a <strong>de</strong> fortes présomptions<br />

que la France n’apparaisse pas à<br />

son vrai rang, souvent du fait <strong>de</strong>s appréciations<br />

émises par ses propres ressortissants. (...)<br />

Depuis plus <strong>de</strong> vingt ans, elles montrent que<br />

les Français, par rapport à leurs homologues<br />

étrangers, souf<strong>fr</strong>ent d’un déficit <strong>de</strong> confiance,<br />

en eux et entre eux, qui entrave leurs capacités<br />

<strong>de</strong> coopération et réduit leur dynamisme<br />

économique ».<br />

« Bien sûr, il y a les gran<strong>de</strong>s réformes et les<br />

grands blocages. Mais loin <strong>de</strong> cette actualité<br />

bien visible, il y a aussi un grand mouvement<br />

<strong>de</strong> réinvention du pays, sous toutes ses formes,<br />

dans tous ses recoins, par tous ses acteurs. Un<br />

comité <strong>de</strong> pilotage a travaillé pendant un an<br />

pour établir une sélection qui montre une<br />

toute petite partie <strong>de</strong> ce renouvellement en<br />

profon<strong>de</strong>ur ».<br />

> Critique <strong>de</strong> la juste valeur<br />

« En normes IFRS, la dégradation financière <strong>de</strong><br />

certains acteurs pourrait améliorer leurs profits<br />

! », explique Marc Van Caeneghem,<br />

associé Deloitte <strong>Conseil</strong>, spécialiste <strong>de</strong>s<br />

établissements bancaires, sous la plume<br />

<strong>de</strong> Ninon Renaud dans La Tribune du 14<br />

janvier. En effet « en situation <strong>de</strong> stress,<br />

les variations sur les passifs comptabilisés<br />

en option juste valeur entraînent<br />

chez les émetteurs dont la note financière<br />

est dégradée une baisse <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte émise. Cette détérioration au<br />

passif se traduit mécaniquement par un<br />

LA THÉORIE<br />

DES JEUX<br />

APPLIQUÉE<br />

À LA GRÈVE<br />

Pourquoi, alors qu’on sentait bien<br />

que syndicats, directions<br />

et gouvernement étaient prêts<br />

à un compromis, les négociations<br />

ont-elles tardé à s’engager<br />

et la grève SNCF et RATP a-t-elle<br />

tant duré ? Dans «Les Echos»<br />

(23/11), Jean Damien Po,<br />

responsable du site internet<br />

<strong>de</strong>bateco.<strong>fr</strong>, explique avoir trouvé<br />

une explication dans le blog<br />

d’un jeune normalien <strong>de</strong> l’école<br />

d’économie <strong>de</strong> Paris, Edouard<br />

Colliard. Celui-ci a en effet appliqué<br />

au conflit la théorie <strong>de</strong>s jeux en<br />

comparant la grève au siège<br />

d’une ville médiévale : « Supposons,<br />

propose-t-il, qu’une ville n’ait<br />

aucune chance <strong>de</strong> résister à un<br />

siège.A quoi sert la résistance ?<br />

C’est une forme <strong>de</strong> négociation :<br />

assiégeant et assiégé doivent<br />

se mettre d’accord sur les termes<br />

<strong>de</strong> la reddition et ces termes<br />

dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s souf<strong>fr</strong>ances<br />

anticipées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux camps ».<br />

Chacun ignorant les forces<br />

et les faiblesses <strong>de</strong> l’autre, s’engage<br />

alors une véritable partie <strong>de</strong> poker<br />

menteur. Dans le cas <strong>de</strong> la grève<br />

<strong>de</strong> la SNCF et <strong>de</strong> la RATP, chaque<br />

camp <strong>de</strong>vait estimer « quelle valeur<br />

le camp d’en face accor<strong>de</strong> au temps<br />

qui s’écoule et à l’objet<br />

<strong>de</strong> la négociation (...) il s’agit <strong>de</strong><br />

tromper l’autre tout en apprenant<br />

sur lui (...) Ce qui justifie pleinement<br />

l’usage <strong>de</strong> la grève, même<br />

préventive pour montrer ou faire<br />

croire que l’on est déterminé »...<br />

profit »… • Janvier 2008 • SIC n°260 • 19


Missions et marchés<br />

Les enjeux <strong>de</strong> l’épargne<br />

salariale dans l’activité<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

Un marché en progression… Q<br />

Afin <strong>de</strong> compléter les travaux <strong>de</strong> réflexion du Comité <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’épargne salariale du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables présidé par Dominique Ledouble, 2 200 <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> (fichier<br />

Comité Social) ont été consultés du 20 au 30 octobre 2007. Huit questions liées à l’actualité ont été posées.<br />

Des 217 réponses reçues le 15 novembre 2007 au <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables, il<br />

ressort l’analyse suivante.<br />

Pour plus d’informations sur les<br />

travaux du comité <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

l’épargne salariale : contacter au<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

Experts-Comptables Elisabeth Bergé-<br />

Suet : eberge@cs.<strong>experts</strong><strong>comptables</strong>.org<br />

Selon les 2 200 <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

interrogés<br />

par le comité <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong><br />

l’épargne salariale, près d’une<br />

entreprise sur trois a mis en<br />

place au moins un dispositif<br />

d’épargne retraite.<br />

Si les produits type article 83 du<br />

Co<strong>de</strong> général <strong>de</strong>s impôts restent<br />

prédominants historiquement,<br />

le dispositif article 39 est<br />

peu présent, le Perco fait une<br />

percée et le PEE reste privilégié.<br />

En quatre ans d’existence, plus<br />

d’un quart <strong>de</strong>s entreprises en<br />

ont mis un en place. Pour près<br />

d’un tiers <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

qui ont répondu, les dispositifs<br />

d’épargne retraite mis en<br />

place s’inscrivent dans le cadre<br />

d’une politique <strong>de</strong> rémunération<br />

attractive, visent la fidélisation<br />

<strong>de</strong> leurs salariés et à faire<br />

face à la dégradation annoncée<br />

<strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> remplacement du<br />

régime <strong>de</strong> base.<br />

Pour communiquer sur l’épargne<br />

salariale et l’épargne<br />

retraite auprès <strong>de</strong>s salariés, les<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> constatent<br />

que les entreprises privilégient<br />

encore les brochures papier<br />

aux réunions d’information.<br />

Mais elles sont <strong>de</strong> plus en plus<br />

nombreuses à utiliser les technologies<br />

<strong>de</strong> l’information : lettre<br />

d’information par e-mail ou<br />

pages dédiées sur l’intranet.<br />

Ces constats viennent corroborer<br />

les résultats <strong>de</strong> la Dares sur<br />

la diffusion <strong>de</strong>s dispositifs<br />

d’épargne salariale. En effet,<br />

environ 8,4 millions <strong>de</strong> personnes,<br />

soit 54,1 % <strong>de</strong>s salariés du<br />

secteur marchand non agricole,<br />

ont accès à un mécanisme<br />

d’épargne salariale : participation,<br />

intéressement, plan<br />

d’épargne entreprise (PEE) ou<br />

plan d’épargne retraite collectif<br />

(Perco). Plus <strong>de</strong> quatre salariés<br />

sur dix ont reçu une prime<br />

d’épargne salariale. Une proportion<br />

stable par rapport aux<br />

années précé<strong>de</strong>ntes. Néanmoins,<br />

l’épargne salariale<br />

continue <strong>de</strong> se développer.<br />

78,7 % <strong>de</strong>s salariés couverts<br />

par un dispositif d’épargne<br />

salariale ont touché une prime<br />

(contre 76,5 % l’année précé<strong>de</strong>nte).<br />

Et 14,5 milliards d’euros<br />

ont été distribués au titre <strong>de</strong><br />

l’épargne salariale, soit une<br />

hausse <strong>de</strong> 14 % en un an.<br />

20 • Janvier 2008 • SIC n°260


Pratiques professionnelles<br />

Enquête du comité <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’épargne salariale<br />

1. Le gouvernement envisage <strong>de</strong> revoir la fiscalité<br />

et l’assujettissement avec cotisations sociales <strong>de</strong>s produits<br />

d’épargne salariale. Pensez-vous que cette mesure est une<br />

bonne solution ?<br />

Tout d’abord, 99 % <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> ne souhaitent pas<br />

revoir la fiscalité et l’assujettissement avec cotisations sociales<br />

<strong>de</strong>s produits d’épargne salariale. Cette mesure est considérée<br />

comme une mauvaise solution par les cabinets consultés, toutes<br />

tailles confondues (99 % à 95 %).<br />

2. Concernant l’épargne salariale en France, faut-il une pause<br />

législative et réglementaire ?<br />

La revendication d’une pause législative et réglementaire est largement<br />

défendue par 99 % <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> consultés. En<br />

effet, en amont les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> doivent, trop souvent et<br />

dans <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> plus en plus réduits, s’adapter aux modifications<br />

législatives (analyse <strong>de</strong>s textes, formation <strong>de</strong>s collaborateurs,<br />

adaptation <strong>de</strong>s logiciels avec les SSII). Par ailleurs, en aval<br />

la difficulté <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong>s différents textes rend plus<br />

délicate la partie consistant à convaincre les chefs d’entreprises<br />

<strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s dispositifs d’épargne salariale en faveur<br />

<strong>de</strong> leurs salariés. Au <strong>de</strong>meurant, plusieurs <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

ont formulé le souhait <strong>de</strong> voir élargir la mise en place quant à l’intéressement.<br />

3. Afin <strong>de</strong> rendre plus lisibles et plus clairs les différents dispositifs<br />

d’épargne salariale, ne faut-il pas rassembler les différents<br />

textes existant dans les différents co<strong>de</strong>s ?<br />

99 % <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> consultés souhaitent que les différents<br />

textes existant dans les différents co<strong>de</strong>s soient rassemblés<br />

afin <strong>de</strong> rendre plus lisibles et plus clairs <strong>de</strong>s différents dispositifs<br />

d’épargne salariale.<br />

4. Les plafonds d’abon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s plans d’épargne entreprise<br />

(PEE) et <strong>de</strong>s plans d’épargne retraite collective (PERCO)<br />

aujourd’hui in<strong>de</strong>xés sur le plafond annuel <strong>de</strong> la sécurité sociale<br />

doivent-ils être révisés en fonction <strong>de</strong> l’inflation.<br />

Les plafonds d’abon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s plans d’épargne entreprise (PEE)<br />

et <strong>de</strong>s plans d’épargne retraite collective (PERCO) aujourd’hui<br />

in<strong>de</strong>xés sur le plafond annuel <strong>de</strong> la sécurité sociale doivent pour<br />

70 % à 60 % <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> être révisés annuellement<br />

en fonction <strong>de</strong> l’inflation. Le souhait <strong>de</strong> révision annuelle en<br />

fonction <strong>de</strong> l’inflation est plus significatif dans les cabinets <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> taille que les petits cabinets.<br />

5. Face au risque <strong>de</strong> dépendance, être-vous favorable à une<br />

évolution du système Ma<strong>de</strong>lin pour garantir la dépendance ?<br />

Face au risque <strong>de</strong> dépendance, les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> sont favorables<br />

(à 98 %) à une évolution du système Ma<strong>de</strong>lin pour garantir<br />

la dépendance.<br />

6. Le régime dépendance doit-il être un régime obligatoire ou<br />

facultatif ?<br />

Une large majorité d’<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> (99 %) considère, par<br />

ailleurs, que le régime dépendance doit être un régime facultatif<br />

et non obligatoire.<br />

7. Parmi les PME auprès <strong>de</strong>squelles vous assurez <strong>de</strong>s fonctions<br />

<strong>de</strong> <strong>Conseil</strong>, quel est le pourcentage <strong>de</strong> celles qui ont mis<br />

en place au moins un dispositif d’épargne retraite ?<br />

Dans les entreprises auprès <strong>de</strong>squelles les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

ont assuré <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> <strong>Conseil</strong>, le pourcentage <strong>de</strong> celles qui<br />

ont mis en place un dispositif d’épargne salariale reste limité<br />

entre 10 à 40 % ; le seuil est plus bas (10 à 20 %) dans les cabinets<br />

<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 10 à 20 salariés.<br />

8. Quel est en pourcentage la nature du dispositif choisi (article<br />

83, article 39, Perco, PEE) ?<br />

La nature du dispositif choisi est différente selon la taille <strong>de</strong>s<br />

cabinets. Dans les cabinets <strong>de</strong> 10 à 20 salariés, l’article 83 est<br />

choisi <strong>de</strong> façon prioritaire (43 %) pour 10 % seulement <strong>de</strong> PEE et<br />

6 % <strong>de</strong> PERCO.<br />

Les chif<strong>fr</strong>es s’inversent dans les cabinets <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 salariés où<br />

le PEE est d’avantage choisi (47 %) au détriment <strong>de</strong> l’article 83.<br />

Les autres dispositifs (intéressement, Ma<strong>de</strong>lin) restent encore largement<br />

choisis dans les PME.<br />

La taille <strong>de</strong>s cabinets (en nombre <strong>de</strong> salariés) figurait dans le<br />

détail <strong>de</strong> l’enquête.<br />

Selon la Dares, l’épargne salariale reste plus répandue dans les<br />

entreprises <strong>de</strong> 50 salariés et plus, en gran<strong>de</strong> partie du fait <strong>de</strong><br />

l’obligation légale <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la participation dans ces<br />

entreprises :<br />

◗ dans les entreprises <strong>de</strong> 50 salariés et plus, 85 % <strong>de</strong>s salariés<br />

sont couverts par au moins un accord d’épargne salariale ;<br />

◗ dans celles <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 salariés, la proportion tombe<br />

à 11 %.<br />

La participation est le mécanisme le plus répandu : elle existe<br />

dans 72 % <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> 50 salariés et plus contre 54 %<br />

pour l’intéressement et 55 % pour les PEE. La participation est<br />

souvent le seul dispositif en place dans les plus petites<br />

entreprises, mais plus la taille augmente, plus elle s’accompagne<br />

d’un intéressement et d’un PEE. Les secteurs <strong>de</strong> l’automobile<br />

et <strong>de</strong> l’énergie sont ceux dans lesquels l’épargne salariale est<br />

la plus <strong>fr</strong>équente. Respectivement 80 % et 90 % <strong>de</strong>s salariés<br />

<strong>de</strong> ces secteurs y ont accès. Mais elle est aussi développée<br />

dans la banque, l’assurance et certains services aux entreprises<br />

(consultants et services informatiques). En revanche, l’épargne<br />

salariale est peu répandue dans la construction ou dans<br />

les services aux particuliers.<br />

Si la part <strong>de</strong>s salariés ayant accès à l’épargne salariale stagne,<br />

la proportion <strong>de</strong> salariés ayant effectivement reçu une prime<br />

d’épargne salariale a augmenté en 2005. 200 000 personnes<br />

<strong>de</strong> plus en un an ont bénéficié d’une prime en 2005, portant<br />

leur nombre à 6,6 millions.<br />

En 2005, 14,5 milliards d’euros ont été versés au titre <strong>de</strong> la participation,<br />

<strong>de</strong> l’intéressement et <strong>de</strong> l’abon<strong>de</strong>ment au PEE et au<br />

Perco (contre 12,7 milliards en 2004). Une hausse <strong>de</strong> 14 % en<br />

euros constants et <strong>de</strong> 11,3 % à champ constant (hors Perco) :<br />

- la participation représente 7 milliards d’euros (+16 % en un<br />

an), près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s sommes versées ;<br />

- l’intéressement a permis <strong>de</strong> dégager 5,9 milliards (+9,6 %) ;<br />

- l’abon<strong>de</strong>ment à un PEE représente 1,5 milliard (+11,6%)<br />

et au Perco, 118 millions d’euros.<br />

Par conséquent, la prime moyenne liée à l’épargne salariale<br />

atteint 2 169 € par salarié bénéficiaire, et 2 187 € en incluant<br />

le Perco. Elle s’élevait à 1 990 € en 2004. Cette prime<br />

représente en moyenne pour les bénéficiaires un surcroît <strong>de</strong><br />

rémunération équivalent à 7,5 % <strong>de</strong> leur masse salariale.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 21


Missions et marchés<br />

WWW.SECTEURPUBLIC.ASSO.FR, RUBRIQUE COMPTES DE CAMPAGNE<br />

Les élections municipales<br />

et cantonales <strong>de</strong> mars 2008<br />

Les intervenants,<br />

candidats, mandataires<br />

financiers, <strong>experts</strong><strong>comptables</strong>,<br />

Commission nationale<br />

<strong>de</strong>s comptes<br />

<strong>de</strong> campagne<br />

et <strong>de</strong>s financements<br />

politiques, (CNCCFP),<br />

ont un certain nombre<br />

d’obligations.<br />

Pour vous y ai<strong>de</strong>r<br />

l’Ordre vous propose<br />

<strong>de</strong>s outils.<br />

1. Cette mesure n’est pas applicable aux<br />

élections sénatoriales, le mo<strong>de</strong> d’élection<br />

étant indirect.<br />

2. Voir Gui<strong>de</strong> méthodologique rédigé<br />

par le <strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong> l’Ordre, positionnement<br />

dans le cadre conceptuel<br />

<strong>de</strong>s missions<br />

3. Voir modèle dans le Gui<strong>de</strong> méthodologique<br />

rédigé par le <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre<br />

Les obligations<br />

<strong>de</strong>s intervenants,<br />

candidats,<br />

mandataires<br />

financiers, <strong>experts</strong><strong>comptables</strong>,<br />

CNCCFP<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s dispositions<br />

législatives relatives aux campagnes<br />

électorales, l’expert-comptable<br />

a pour mission, <strong>de</strong>puis le 11<br />

mars 1988, <strong>de</strong> présenter le compte<br />

<strong>de</strong>s candidats aux élections politiques<br />

1 .<br />

L’expert-comptable doit pouvoir<br />

disposer d’un temps minimum<br />

pour appréhen<strong>de</strong>r un certain nombre<br />

<strong>de</strong> paramètres concernant le<br />

candidat, l’élection, l’avancement<br />

<strong>de</strong> la campagne et la qualité <strong>de</strong>s<br />

travaux du mandataire financier<br />

avant <strong>de</strong> prendre sa décision d’accepter,<br />

ou non, la mission.<br />

La qualité <strong>de</strong> son travail est étroitement<br />

liée à celle fourni par le<br />

mandataire financier, au temps<br />

dont il peut disposer pour examiner<br />

la situation et à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

prise <strong>de</strong> contact par rapport à la<br />

date <strong>de</strong> l’élection.<br />

Le professionnel peut refuser la<br />

mission s’il considère qu’il est dans<br />

l’incapacité <strong>de</strong> la mener dans <strong>de</strong><br />

bonnes conditions, par exemple du<br />

fait d’une désignation trop tardive<br />

pour s’approprier le dossier, redresser<br />

<strong>de</strong>s erreurs manifestes, et/ou<br />

encore du fait du manque <strong>de</strong> qualité<br />

<strong>de</strong>s travaux du mandataire<br />

financier chargé <strong>de</strong> suivre la campagne.<br />

Le rôle du candidat<br />

dans le déroulement<br />

<strong>de</strong> la campagne<br />

Le candidat est le responsable<br />

direct <strong>de</strong> sa campagne politique<br />

et <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> celle-ci, <strong>de</strong> son<br />

financement, <strong>de</strong>s travaux <strong>comptables</strong><br />

et <strong>de</strong> son compte <strong>de</strong> campagne.<br />

Il sera sanctionné directement<br />

en cas <strong>de</strong> manquement aux<br />

obligations légales qui entourent<br />

sa campagne électorale : désignation<br />

d’un mandataire dès la première<br />

dépense, désignation <strong>de</strong><br />

l’expert-comptable, type <strong>de</strong> financement,<br />

exhaustivité <strong>de</strong> la prise<br />

en compte <strong>de</strong>s dépenses et <strong>de</strong>s<br />

recettes, financements recherchés<br />

et recueillis.<br />

Bien que les tâches <strong>comptables</strong> et<br />

financières soient exécutées par<br />

<strong>de</strong>s tiers, mandataire et expertcomptable,<br />

le candidat <strong>de</strong>meure<br />

responsable <strong>de</strong> la sincérité <strong>de</strong> son<br />

compte et le confirme dans une<br />

lettre déclarative dont la remise<br />

est prévue dans la lettre <strong>de</strong> mission<br />

<strong>de</strong> l’expert-comptable et<br />

annexée à cette <strong>de</strong>rnière. Cette lettre<br />

déclarative engage la responsabilité<br />

du candidat quant à<br />

l’exhaustivité <strong>de</strong>s pièces et <strong>de</strong>s<br />

informations fournies au mandataire<br />

financier et à l’expert-comptable.<br />

Le candidat reste également<br />

responsable du dépôt <strong>de</strong> son<br />

compte à la CNCCFP.<br />

Le rôle du mandataire<br />

financier dans une<br />

démarche qualitative<br />

Le mandataire financier est un <strong>de</strong>s<br />

acteurs clés <strong>de</strong>s campagnes électorales.<br />

Il est désigné pour réaliser<br />

tous les mouvements financiers<br />

<strong>de</strong> la campagne électorale, tenir le<br />

livre comptable et établir un<br />

« bilan comptable » <strong>de</strong> son travail.<br />

Il participe également à l’élaboration<br />

du budget <strong>de</strong> la campagne et<br />

à son financement.<br />

A l’origine <strong>de</strong>s enregistrements<br />

<strong>comptables</strong>, son travail conditionne<br />

la qualité <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’expert-comptable<br />

qui est chargé <strong>de</strong><br />

présenter le compte <strong>de</strong> campagne<br />

à la Commission nationale <strong>de</strong>s<br />

comptes <strong>de</strong> campagne et <strong>de</strong>s<br />

financements politiques (CNCCFP).<br />

Un manquement du mandataire<br />

financier aux règles <strong>de</strong> financement<br />

et ou <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> comptabilisation<br />

<strong>de</strong>s mouvements financiers,<br />

s’ils ne sont pas décelés par<br />

l’expert-comptable dans le cadre<br />

d’un contrôle <strong>de</strong> cohérence éventuel,<br />

(ou parce que désigné trop tardivement<br />

l’expert-comptable ne<br />

peut que constater les erreurs sans<br />

pouvoir les faire corriger), peuvent<br />

conduire à <strong>de</strong>s sanctions envers le<br />

candidat : rejet du compte <strong>de</strong> campagne,<br />

démission d’office du candidat<br />

élu ou inéligibilité pendant un<br />

an. Cette <strong>de</strong>rnière sanction peut<br />

toucher tous les candidats, même<br />

non élus, au mandat en cours.<br />

Le rôle confié<br />

à l’expert-comptable<br />

par le législateur<br />

Trois types <strong>de</strong> missions peuvent<br />

être distingués :<br />

◗ la mission légale <strong>de</strong> présentation<br />

<strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> campagne ;<br />

◗ la mission <strong>de</strong> conseil dans le<br />

cadre du bon déroulement budgétaire<br />

et comptable <strong>de</strong> la campagne<br />

électorale ;<br />

◗ la mission d’accompagnement<br />

dans l’établissement <strong>de</strong> la déclaration<br />

<strong>de</strong> patrimoine du candidat.<br />

La mission <strong>de</strong> « présentation <strong>de</strong>s<br />

comptes <strong>de</strong> campagne » consiste<br />

à mettre en forme les informations<br />

préparées par le candidat et<br />

son mandataire en s’assurant <strong>de</strong> la<br />

concordance du compte <strong>de</strong> campagne<br />

avec les pièces justificatives<br />

fournies. Cette mission confiée<br />

à une profession réglementée n’a<br />

donc pas pour but <strong>de</strong> s’assurer du<br />

bien-fondé <strong>de</strong>s dépenses et <strong>de</strong>s<br />

recettes <strong>de</strong>s candidats, ni <strong>de</strong> leur<br />

exhaustivité 2 .<br />

L’acceptation par l’expert-comptable<br />

<strong>de</strong> prendre en charge la<br />

mission légale <strong>de</strong> présentation<br />

22 • Janvier 2008 • SIC n°260


Pratiques professionnelles<br />

d’un compte <strong>de</strong> campagne est<br />

formalisée par une lettre <strong>de</strong> mission<br />

3 reprenant les engagements<br />

explicites <strong>de</strong>s parties, candidat,<br />

mandataire financier, expertcomptable.<br />

A l’occasion d’une mission <strong>de</strong><br />

conseil dans le cadre du bon déroulement<br />

budgétaire et comptable<br />

<strong>de</strong> la campagne, le professionnel<br />

peut apporter ses conseils sur le<br />

financement et la qualité <strong>de</strong>s<br />

dépenses à prendre en compte et<br />

vérifier, avec le mandataire et le<br />

candidat, la cohérence <strong>de</strong>s informations<br />

<strong>comptables</strong> avec les opérations<br />

réalisées dès lors qu’il est<br />

désigné suffisamment tôt avant<br />

l’élection.<br />

Le candidat peut également faire<br />

appel à un membre <strong>de</strong> l’Ordre<br />

dans le cadre d’autres missions<br />

contractuelles d’accompagnement,<br />

par exemple sa déclaration<br />

<strong>de</strong> patrimoine.<br />

Bien que ces missions soient particulières,<br />

les normes générales <strong>de</strong><br />

déontologie, et <strong>de</strong> communication,<br />

<strong>de</strong> la profession leur sont<br />

applicables.<br />

L’expert-comptable doit respecter<br />

l’obligation <strong>de</strong> souscrire à une assurance<br />

civile professionnelle qui<br />

doit être renforcée dans le cadre<br />

notamment <strong>de</strong>s élections prési<strong>de</strong>ntielles.<br />

La Commission nationale<br />

<strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> campagne<br />

et <strong>de</strong>s financement politiques,<br />

autorité administrative<br />

indépendante<br />

Le législateur a œuvré, <strong>de</strong>puis plus<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux décennies, pour rendre la<br />

vie politique plus transparente, l’assainir<br />

et renforcer l’égalité <strong>de</strong>s candidats.<br />

De nombreux textes se sont<br />

succédé et ont été progressivement<br />

complétés par les interprétations<br />

jurispru<strong>de</strong>ntielles <strong>de</strong>s juges<br />

<strong>de</strong> l’élection et <strong>de</strong>s comptes,<br />

<strong>Conseil</strong> constitutionnel, <strong>Conseil</strong><br />

d’État et tribunaux administratifs.<br />

La Commission nationale <strong>de</strong>s<br />

comptes <strong>de</strong> campagne et <strong>de</strong>s<br />

financements politiques a, pour sa<br />

part, largement contribué à l’élaboration<br />

d’une doctrine que l’ordonnance<br />

du 8 décembre 2003 a<br />

entérinée sur <strong>de</strong> nombreux points<br />

et stabilisée en sécurisant les candidats.<br />

La CNCCFP poursuit<br />

aujourd’hui son travail jurispru<strong>de</strong>ntiel<br />

et enrichit, élection après élection,<br />

la lecture et l’interprétation<br />

<strong>de</strong>s textes. Elle restitue ces informations<br />

sur son site Internet<br />

<strong>www</strong>.cnccfp.<strong>fr</strong>.<br />

L’État soutient la vie politique en<br />

contrepartie <strong>de</strong> sa transparence.<br />

Les candidats <strong>de</strong>s circonscriptions<br />

électorales <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 9 000 habitants<br />

doivent nommer un mandataire<br />

financier, respecter un plafond<br />

<strong>de</strong> dépenses et déposer un<br />

compte <strong>de</strong> campagne présenté par<br />

un expert-comptable inscrit au<br />

Tableau national <strong>de</strong> l’Ordre. Dès<br />

lors que ces conditions sont remplies,<br />

ils sont susceptibles <strong>de</strong> voir<br />

leurs dépenses justifiées, et financées<br />

par leurs apports personnels,<br />

remboursées par l’État à hauteur<br />

<strong>de</strong> 50 % du plafond <strong>de</strong>s dépenses<br />

s’ils ont obtenu au moins 5 % <strong>de</strong>s<br />

suf<strong>fr</strong>ages exprimés (3 % pour les<br />

élections européennes). En revanche,<br />

en cas <strong>de</strong> rejet <strong>de</strong> leur compte<br />

<strong>de</strong> campagne par la CNCCFP chargée<br />

<strong>de</strong> les contrôler, les candidats<br />

encourent le double risque <strong>de</strong> ne<br />

pouvoir prétendre à aucun remboursement<br />

et d’être déclarés inéligibles,<br />

si la décision <strong>de</strong> la CNCCFP<br />

venait à être confirmée par le juge<br />

<strong>de</strong> l’élection.<br />

Les outils proposés<br />

par le <strong>Conseil</strong><br />

supérieur<br />

Les formations<br />

<strong>de</strong>s intervenants<br />

La formation et l’information est<br />

un objectif prioritaire vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

mandataires et <strong>de</strong>s con<strong>fr</strong>ères pour<br />

remplir cette mission citoyenne.<br />

Deux types <strong>de</strong> formation sont proposés<br />

pour ces élections municipales<br />

2008 :<br />

◗ une nouvelle formation<br />

<strong>de</strong>stinée aux mandataires<br />

financiers<br />

Pour la première fois, sous forme<br />

d’une <strong>de</strong>mi journée, un module <strong>de</strong><br />

formation est mis à disposition <strong>de</strong>s<br />

conseils régionaux <strong>de</strong> l’Ordre, à<br />

<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s mandataires financiers.<br />

Cette formation s’adresse<br />

directement aux mandataires et<br />

abor<strong>de</strong> leur rôle technique afin <strong>de</strong><br />

mieux les préparer aux enregistrements<br />

<strong>comptables</strong> qu’ils auront à<br />

assumer et d’optimiser la qualité<br />

<strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> présentation du<br />

compte <strong>de</strong> campagne par le membre<br />

<strong>de</strong> l’Ordre.<br />

Guy Prévost est en charge <strong>de</strong> la<br />

coordination <strong>de</strong> cette formation.<br />

◗ une formation à disposition<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

Depuis plus <strong>de</strong> 20 ans, une formation<br />

spécifique est proposée par le<br />

<strong>Conseil</strong> supérieur et dispensée sur<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à tous les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.<br />

Le module <strong>de</strong> formation est<br />

maintenu à jour au fil <strong>de</strong>s élections,<br />

pour tous ceux qui acceptent<br />

une mission <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong><br />

compte <strong>de</strong> campagne. Les con<strong>fr</strong>ères<br />

doivent se rapprocher <strong>de</strong> leurs<br />

conseils régionaux et <strong>de</strong> leur<br />

Institut <strong>de</strong> formation afin <strong>de</strong> s’inscrire<br />

le plus rapi<strong>de</strong>ment possible<br />

aux séminaires proposés. Dès lors<br />

qu’ils auront suivi une formation,<br />

ils pourront prétendre à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

leur inscription sur la liste <strong>de</strong>s<br />

volontaires déclarés. Cette liste<br />

sera accessible sur le site du Club<br />

Secteur public : <strong>www</strong>.secteurpublic.asso.<strong>fr</strong><br />

Les outils pratiques<br />

Le <strong>Conseil</strong> supérieur et plus particulièrement<br />

le Club Secteur public<br />

proposent <strong>de</strong>s outils pratiques :<br />

◗ Le Gui<strong>de</strong> méthodologique<br />

remis à jour au fil <strong>de</strong>s élections et<br />

enrichi <strong>de</strong>s positions prises par la<br />

CNCCFP au travers <strong>de</strong>s comptes<br />

<strong>de</strong> campagne. Ce gui<strong>de</strong> est complété<br />

par le dossier <strong>de</strong> travail disponible<br />

gratuitement sous fichier<br />

dématérialisé (à télécharger sur le<br />

site du Club Secteur public, rubrique<br />

« élections »).<br />

◗ Le partenariat mis en place<br />

avec le Groupe Moniteur et plus<br />

particulièrement avec le « Courrier<br />

<strong>de</strong>s Maires » au travers d’un site<br />

Internet <strong>www</strong>.electionslocales<br />

2008.courrier<strong>de</strong>smaires.com<br />

consacré aux élections <strong>de</strong> mars<br />

2008.<br />

Les principaux mots clefs, dès lors<br />

qu’ils sont recherchés sur les<br />

grands moteurs <strong>de</strong> recherche<br />

Internet, conduisent au site spécifique<br />

sur lequel figure le logo <strong>de</strong><br />

l’Ordre orientant ainsi le visiteur<br />

vers les sites <strong>de</strong> l’Ordre et du Club<br />

Secteur public.<br />

◗ Un annuaire <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

volontaires pour la mission<br />

légale <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> campagne<br />

figurera sur le site Internet du Club<br />

Secteur public, à disposition <strong>de</strong>s<br />

candidats et mandataires financiers<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la transparence<br />

souhaitée. •<br />

Agnès Bricard<br />

Prési<strong>de</strong>nte<br />

du Club Secteur public<br />

Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Commission<br />

Secteur public et associations<br />

Jean-Pierre Payrau<br />

Prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />

et fondateur <strong>de</strong> l’association<br />

<strong>de</strong>s Mandats publics<br />

Chef <strong>de</strong> projet pour les comptes<br />

<strong>de</strong> campagne 2008<br />

Pour toute information<br />

sguerin@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

DÉMATÉRIALISER LES COMPTES DE CAMPAGNES<br />

AVEC JEDECLARE.COM !<br />

Depuis 2007, je<strong>de</strong>clare.com vous permet <strong>de</strong> télétransmettre vers la CNCCFP<br />

les comptes <strong>de</strong> campagnes au format EDI ainsi que les pièces justificatives<br />

associées (grand-livre, balance et liste <strong>de</strong>s colistiers pour les élections<br />

municipales au format PDF). Si vous êtes abonné, les flux envoyés à<br />

l’adresse edi-cc@je<strong>de</strong>clare.com seront gratuits, sinon, vous bénéficierez<br />

d’un abonnement spécifique gratuit en échange <strong>de</strong> votre engagement<br />

à dématérialiser. Toute information complémentaire au 0890 71 06 13.<br />

A ce jour, <strong>de</strong>ux éditeurs – Cegid Group et EIC – proposent <strong>de</strong>s solutions<br />

générant <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> campagnes au format EDI, et ont reçu<br />

l’attestation <strong>de</strong> conformité d’EDIFICAS. Les plaquettes <strong>de</strong> présentation<br />

<strong>de</strong>s solutions sont disponibles sur le site <strong>www</strong>.secteurpublic.asso.<strong>fr</strong>.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 23


Exercice professionnel<br />

Pratiques professionnelles<br />

Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie<br />

<strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> l’expertise comptable<br />

Compte tenu <strong>de</strong><br />

l’importance que revêt<br />

pour notre profession la<br />

parution <strong>de</strong> notre co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> déontologie, le<br />

service juridique vous<br />

propose dans chacun<br />

<strong>de</strong>s numéros <strong>de</strong> SIC<br />

<strong>de</strong> cette année 2008 un<br />

commentaire <strong>de</strong><br />

chacun <strong>de</strong>s articles qui<br />

le composent.<br />

L<br />

objectif <strong>de</strong> ce co<strong>de</strong> est <strong>de</strong> rassembler<br />

les éléments <strong>de</strong><br />

’<br />

déontologie liés au comportement,<br />

et <strong>de</strong> transformer les<br />

règles <strong>de</strong> morale en règles <strong>de</strong> droit,<br />

par nature, coercitives.<br />

Sur la forme, il s’agit du premier<br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie porté par un<br />

décret. Sur le fond, il s’agit d’un<br />

ensemble alliant tradition et<br />

mo<strong>de</strong>rnité.<br />

C’est sous cet angle que nous vous<br />

proposerons l’examen <strong>de</strong>s quatre<br />

chapitres qui sous-ten<strong>de</strong>nt ce co<strong>de</strong>.<br />

Chapitre 1 :<br />

<strong>de</strong>voirs généraux<br />

Art. 1 er : champ<br />

d’application<br />

Le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie s’applique<br />

à tous les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, qu’ils<br />

exercent en mo<strong>de</strong> libéral ou associatif,<br />

aux <strong>experts</strong> <strong>comptables</strong> stagiaires<br />

et aux salariés mentionnés<br />

aux articles 83 ter et quater <strong>de</strong> notre<br />

ordonnance du 19 septembre 1945.<br />

Les dispositions du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie<br />

s’appliquent également aux<br />

sociétés d’expertise comptable et<br />

aux associations <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong><br />

comptabilité.<br />

Il s’agit ici d’un élément nouveau<br />

qui n’est que l’aboutissement et la<br />

consécration <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> réforme<br />

<strong>de</strong> la profession comptable, engagée<br />

il y a maintenant plusieurs<br />

années.<br />

Art. 2 : textes<br />

fondamentaux<br />

Il est rappelé que l’exercice <strong>de</strong> la profession<br />

d’expertise comptable ne<br />

peut se faire que dans le respect<br />

absolu d’une part <strong>de</strong>s dispositions<br />

législatives et réglementaires qui<br />

régissent la profession et d’autre<br />

part <strong>de</strong>s règles professionnelles édictées<br />

par le <strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong><br />

ART. 3 : LE SENS DU SERMENT<br />

Cet article est le reflet d’une tradition ancrée<br />

dans notre profession : l’obligation pour tout professionnel<br />

comptable <strong>de</strong> prêter serment dans les six mois<br />

<strong>de</strong> son inscription au tableau : « Je jure d’exercer<br />

ma profession avec conscience et probité, <strong>de</strong> respecter<br />

et faire respecter les lois dans mes travaux ».<br />

Cette prestation <strong>de</strong> serment officialise l’installation<br />

du professionnel comptable.<br />

La France étant un Etat républicain et laïc, le serment<br />

n’est pas prêté la main sur un objet <strong>de</strong> culte<br />

ou se référant à une croyance quelconque. La formule<br />

du serment ne fait référence à aucune religion<br />

ou philosophie.<br />

Nul ne s’avisera <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r exactement le sens<br />

<strong>de</strong> l’expression : prêter serment.<br />

Le fait que tous les étudiants en mé<strong>de</strong>cine prononcent<br />

le serment d’Hippocrate avant <strong>de</strong> – et peut-être pour –<br />

<strong>de</strong>venir mé<strong>de</strong>cins est présenté comme un événement-clé<br />

<strong>de</strong> la formation médicale. C’est vrai dans la mesure où<br />

cette prestation <strong>de</strong> serment est un rituel extrêmement<br />

ancien – Hippocrate, le plus ancien mé<strong>de</strong>cin et chirurgien<br />

connu, vivait dans la Grèce <strong>de</strong> l’Antiquité – et où elle<br />

clôt symboliquement la formation. Mais en général, les<br />

non-mé<strong>de</strong>cins ne connaissent pas la teneur du serment...<br />

et peu <strong>de</strong> gens le commentent.<br />

Un peu d’étymologie<br />

Dans le Dictionnaire <strong>de</strong> l’Académie <strong>fr</strong>ançaise, il est précisé<br />

que le nom prestation, entendu dans le sens « d’action<br />

par laquelle on prête » (le sens est vague, puisque<br />

l’action <strong>de</strong> prêter un livre ou <strong>de</strong> l’argent n’est pas<br />

une prestation), est d’un emploi restreint et qu’il est<br />

parfois limité à un seul syntagme, comme en 1694<br />

(il ne se dit guère qu’en cette expression prestation <strong>de</strong><br />

serment, qui signifie l’action <strong>de</strong> prêter serment).<br />

l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.<br />

Aucun élément nouveau n’est ici<br />

à signaler. Ces dispositions figuraient<br />

déjà dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>voirs professionnels. •<br />

C’est un terme <strong>de</strong> droit, et en particulier <strong>de</strong> droit féodal,<br />

formé sur les mots latins fi<strong>de</strong>m praestare “montrer sa<br />

bonne foi, prouver sa loyauté” et jusjurandum praestare<br />

“prêter serment”. Les autres auteurs <strong>de</strong> dictionnaires<br />

relèvent cet emploi restreint ; Littré (Dictionnaire<br />

<strong>de</strong> la Langue <strong>fr</strong>ançaise, 1863-77) : « terme <strong>de</strong> palais,<br />

prestation <strong>de</strong> serment, action <strong>de</strong> prêter serment ; terme<br />

<strong>de</strong> féodalité, prestation <strong>de</strong> foi et hommage, l’action<br />

d’un vassal qui rendait foi et hommage à son seigneur ».<br />

Commentaires<br />

La prestation <strong>de</strong> serment imposée à différentes catégories<br />

<strong>de</strong> professionnels fait partie <strong>de</strong> ce que l’on peut appeler<br />

« les fondamentaux » <strong>de</strong> notre société.<br />

En réalité, contrairement à une idée souvent reçue,<br />

la prestation <strong>de</strong> serment, dès lors qu’elle porte<br />

sur le respect <strong>de</strong>s lois, est pleinement cohérente avec<br />

l’idéal démocratique. Car le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la légitimité<br />

démocratique, c’est la responsabilité. Et la responsabilité<br />

peut plus facilement jouer lorsqu’un professionnel est<br />

tenu, en prenant ses fonctions, <strong>de</strong> rappeler les principes<br />

essentiels qu’il s’engage, en tout état <strong>de</strong> cause,<br />

à respecter.<br />

Prêter serment, c’est en même temps rappeler<br />

solennellement les limites à ne jamais <strong>fr</strong>anchir, et par là<br />

réaffirmer les bases du pacte social. C’est un <strong>de</strong>s actes<br />

simples, mais forts, dans lesquels une communauté<br />

démocratique se ressou<strong>de</strong> en réaffirmant son sens.<br />

La prestation <strong>de</strong> serment est un moyen <strong>de</strong> souligner<br />

l’importance, la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la responsabilité à exercer.<br />

La réaffirmation <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> la prestation <strong>de</strong><br />

serment et <strong>de</strong> son côté presque « sacré » (article 4)<br />

confère au professionnel une qualité <strong>de</strong> sérieux,<br />

d’honnêteté et <strong>de</strong> probité dont la profession ne peut que<br />

se réjouir.<br />

24 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité professionnelle<br />

Mo<strong>de</strong>rnisation<br />

du normalisateur<br />

comptable <strong>fr</strong>ançais<br />

Réforme <strong>de</strong> l’institutionQ<br />

En France, la responsabilité<br />

ultime <strong>de</strong> la réglementation<br />

comptable<br />

nationale appartient au ministre<br />

chargé <strong>de</strong> l’Economie. Dans<br />

son actuelle configuration,<br />

datant <strong>de</strong> 1998, cette fonction<br />

était organisée selon un mo<strong>de</strong><br />

bicéphale comportant :<br />

◗ d’un côté une instance<br />

consultative, le CNC ;<br />

◗ <strong>de</strong> l’autre, une instance<br />

réglementaire, le CRC.<br />

Le CNC a pour mission d’émettre,<br />

dans le domaine comptable,<br />

<strong>de</strong>s avis et recommandations<br />

concernant l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s secteurs économiques. Le<br />

CRC, créé par la loi n° 98-261<br />

du 6 avril 1998, a été mis en<br />

place pour établir les prescriptions<br />

<strong>comptables</strong> générales et<br />

sectorielles.<br />

Fin 2006, le ministre <strong>de</strong> l’Économie,<br />

Thierry Breton, déci<strong>de</strong> à<br />

l’occasion <strong>de</strong> la nomination du<br />

nouveau Prési<strong>de</strong>nt du CNC <strong>de</strong><br />

lancer un grand chantier <strong>de</strong><br />

réforme complète <strong>de</strong> la normalisation<br />

comptable en France,<br />

et au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong> tout le droit<br />

comptable <strong>fr</strong>ançais. Il reconnaît<br />

officiellement l’importance<br />

stratégique <strong>de</strong> la comptabilité<br />

dans la mesure où les normes<br />

<strong>comptables</strong> ont « un impact sur<br />

le comportement <strong>de</strong>s investisseurs<br />

et la conduite <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s<br />

entreprises, en un mot sur le fonctionnement<br />

<strong>de</strong> l’économie ». En<br />

outre, cette mo<strong>de</strong>rnisation est<br />

rendue nécessaire par l’évolution<br />

<strong>de</strong> l’environnement international,<br />

la convergence progressive<br />

<strong>de</strong>s règles nationales<br />

avec les normes internationales<br />

ainsi que celle <strong>de</strong>s normes<br />

du secteur public avec les normes<br />

du secteur privé.<br />

Le CNC en 2007<br />

La réforme en cours a commencé<br />

par la nomination <strong>de</strong><br />

Jean-François Lepetit à la prési<strong>de</strong>nce<br />

du <strong>Conseil</strong> national <strong>de</strong> la<br />

comptabilité pour un mandat<br />

<strong>de</strong> six ans renouvelable.<br />

Ancien prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong><br />

<strong>de</strong>s marchés financiers (CMF)<br />

et <strong>de</strong> la COB (Commission <strong>de</strong>s<br />

opérations <strong>de</strong> Bourse), il succè<strong>de</strong><br />

à Antoine Bracchi qui<br />

occupait cette fonction au CNC<br />

<strong>de</strong>puis 2001. Il a remis le 6 avril<br />

un rapport au ministre <strong>de</strong><br />

l’Economie et <strong>de</strong>s Finances<br />

dans lequel il propose une<br />

réforme en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’organisation<br />

<strong>de</strong> la normalisation<br />

comptable <strong>fr</strong>ançaise. Dans ce<br />

cadre, il conseille la fusion <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ux organismes actuels (CNC<br />

et CRC) pour donner naissance<br />

à une autorité administrative<br />

indépendante, l’Autorité <strong>de</strong>s<br />

normes <strong>comptables</strong> (ANC).<br />

Cette réforme doit se réaliser<br />

en <strong>de</strong>ux étapes :<br />

◗ une première étape qui permettra<br />

la mise en place d’un<br />

CNC rénové ;<br />

◗ dans un second temps, la<br />

création par voie législative,<br />

attendue début 2008, <strong>de</strong> l’Autorité<br />

<strong>de</strong>s normes <strong>comptables</strong>.<br />

La première étape <strong>de</strong> la réforme,<br />

à savoir la réforme du fonctionnement<br />

du CNC, a été mise<br />

en œuvre par le décret 2007-629<br />

du 27 avril 2007. Ce premier<br />

texte abroge le décret 96-749 du<br />

26 août 1996 sur le CNC et redéfinit<br />

le rôle, les membres et l’organisation<br />

du CNC.<br />

Les missions du CNC sont définies<br />

par son article 2, à savoir :<br />

◗ <strong>de</strong> donner un avis préalable<br />

sur toutes les dispositions d’ordre<br />

comptable, qu’elles soient<br />

d’origine nationale ou communautaire<br />

;<br />

◗ <strong>de</strong> donner un avis sur les normes<br />

élaborées par les organismes<br />

internationaux ou étrangers<br />

<strong>de</strong> normalisation comptable<br />

et sur leur application ;<br />

◗ d’assurer la coordination et<br />

la synthèse <strong>de</strong>s recherches<br />

théoriques et méthodologiques,<br />

<strong>de</strong> réunir toutes informations,<br />

<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à toutes étu<strong>de</strong>s,<br />

<strong>de</strong> diffuser toute documentation<br />

relatives aux normes<br />

<strong>comptables</strong> internationales,<br />

à l’enseignement comptable,<br />

à l’organisation, à la tenue<br />

et à l’exploitation <strong>de</strong>s comptes ;<br />

◗ <strong>de</strong> proposer toutes mesures<br />

relatives à l’exploitation <strong>de</strong>s<br />

comptes, soit dans l’intérêt <strong>de</strong>s<br />

entreprises et <strong>de</strong>s groupements<br />

professionnels d’entreprises,<br />

soit en vue <strong>de</strong> l’établissement<br />

<strong>de</strong>s statistiques nationales<br />

ou <strong>de</strong>s budgets et comptes<br />

économiques <strong>de</strong> la nation.<br />

Cet article 2 du décret <strong>de</strong> 2007<br />

est la reprise quasi intégrale <strong>de</strong><br />

l’ancien article 2 du décret <strong>de</strong><br />

26 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité professionnelle<br />

1996. Dans l’état actuel, le<br />

CNC ne se voit pas confier <strong>de</strong><br />

rôle réglementaire qui appartient<br />

toujours au CRC. Seule<br />

une loi pourra abroger la loi <strong>de</strong><br />

1998 et opérer la <strong>de</strong>uxième<br />

étape <strong>de</strong> cette réforme <strong>de</strong>s institutions.<br />

Pour remplir ses missions, le<br />

nouveau CNC dispose désormais<br />

:<br />

◗ d’un collège ;<br />

◗ <strong>de</strong> commissions spécialisées ;<br />

◗ d’un comité consultatif, et<br />

◗ d’une direction générale.<br />

Le collège est le nouvel<br />

organe exécutif du CNC. Dans<br />

ce collège, siègent 16 membres<br />

dont sept représentants<br />

<strong>de</strong> la sphère publique et neuf<br />

personnes désignées en raison<br />

<strong>de</strong> leurs compétence économique<br />

et comptable. Ces<br />

personnalités, nommées par<br />

le ministre chargé <strong>de</strong> l’Économie,<br />

après consultation <strong>de</strong>s<br />

organisations représentatives<br />

<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> la comptabilité,<br />

ont fait l’objet <strong>de</strong> mesures<br />

nominatives par arrêté du 19<br />

novembre 2007. Parmi les<br />

personnes choisies en raison<br />

<strong>de</strong> leur compétence technique<br />

et comptable, ont été<br />

désignés Gilles Hengoat,<br />

Laurent Lévesque, Clau<strong>de</strong><br />

Lopater et Dominique<br />

Thouvenin, membres <strong>de</strong> la<br />

profession comptable.<br />

La durée <strong>de</strong> leur mandat est <strong>de</strong><br />

trois ans. La prési<strong>de</strong>nce est<br />

assurée par le Jean-François<br />

Lepetit, prési<strong>de</strong>nt du CNC.<br />

Le collège est notamment<br />

chargé d’adopter les normes<br />

<strong>comptables</strong> nationales et <strong>de</strong><br />

donner un avis sur les normes<br />

élaborées par les organismes<br />

internationaux <strong>de</strong> normalisation<br />

comptable. Par ailleurs, il<br />

peut être saisi, en urgence, par<br />

le prési<strong>de</strong>nt ou par le ministre<br />

chargé <strong>de</strong> l’Économie sur une<br />

question relative à l’interprétation<br />

ou l’application d’une<br />

norme comptable nécessitant<br />

un avis. Dans ce cas, le collège<br />

doit donner son avis dans les<br />

trois mois suivant la date à<br />

laquelle il a été saisi.<br />

Il adoptera dorénavant les avis<br />

qui antérieurement étaient<br />

sous la responsabilité <strong>de</strong> l’assemblée<br />

plénière. Il pourra<br />

aussi émettre <strong>de</strong>s avis d’urgence<br />

qui étaient auparavant<br />

adoptés par le comité d’urgence<br />

du CNC qui, <strong>de</strong> ce fait,<br />

est supprimé. Les projets d’avis,<br />

selon la nature <strong>de</strong>s sujets,<br />

seront préparés par <strong>de</strong>ux commissions<br />

permanentes : la commission<br />

<strong>de</strong>s normes <strong>comptables</strong><br />

internationales et la commission<br />

<strong>de</strong>s normes privées. La<br />

commission <strong>de</strong>s normes <strong>comptables</strong><br />

internationales est chargée<br />

d’élaborer, en liaison avec<br />

les diverses institutions internationales<br />

concernées, les projets<br />

d’avis sur les normes issues<br />

<strong>de</strong>s organismes internationaux<br />

<strong>de</strong> normalisation comptable,<br />

sur leur application ainsi que<br />

sur les dispositions <strong>comptables</strong><br />

d’origine communautaire. La<br />

commission <strong>de</strong>s normes <strong>comptables</strong><br />

privées est quand à elle<br />

chargée <strong>de</strong> préparer les projets<br />

d’avis sur les dispositions <strong>comptables</strong><br />

nationales applicables à<br />

toute personne physique ou<br />

morale soumise à l’obligation<br />

légale d’établir <strong>de</strong>s documents<br />

<strong>comptables</strong>.<br />

Ces commissions, présidées et<br />

vice-présidées respectivement<br />

par <strong>de</strong>ux membres du collège<br />

désignés par le prési<strong>de</strong>nt, comprennent<br />

pour chacune d’entre<br />

elles neuf membres (y compris<br />

le prési<strong>de</strong>nt et le vice-prési<strong>de</strong>nt).<br />

Ils ont été nommés lors<br />

<strong>de</strong> la première réunion du collège<br />

tenue le 19 décembre<br />

2007. Les membres <strong>de</strong> la profession<br />

comptable sont les suivants<br />

:<br />

◗ Pour la commission <strong>de</strong>s normes<br />

privées : Laurent Lévesque<br />

en tant que prési<strong>de</strong>nt et en tant<br />

que membres, Sonia Bonnet-<br />

Bernard et Jean-Charles Boucher.<br />

◗ Pour la commission <strong>de</strong>s normes<br />

internationales : Dominique<br />

Thouvenin en tant que vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

et en tant que membres,<br />

Mireille Berthelot, Jean-Louis<br />

Lebrun et Christian Libéros.<br />

Un pôle « normes <strong>comptables</strong><br />

publiques » est également<br />

prévu qui nécessitera cependant<br />

une loi avant <strong>de</strong> voir le<br />

jour. Il sera chargé <strong>de</strong> préparer<br />

les travaux du Comité <strong>de</strong>s normes<br />

<strong>de</strong> comptabilité publique<br />

et intégrerait la mission <strong>de</strong>s<br />

normes <strong>comptables</strong> publiques,<br />

afin <strong>de</strong> réunir au sein <strong>de</strong>s<br />

mêmes services toutes les<br />

compétences en matière<br />

comptable et favoriser la<br />

démarche <strong>de</strong> convergence <strong>de</strong>s<br />

normes publiques et privées.<br />

Un comité consultatif est également<br />

constitué pour commenter<br />

le programme <strong>de</strong> travail<br />

annuel du CNC et son rapport<br />

d’activité. Il est réuni au<br />

moins une fois par an à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> du prési<strong>de</strong>nt du collège.<br />

Il est composé <strong>de</strong> vingtcinq<br />

représentants du mon<strong>de</strong><br />

économique et social nommés<br />

pour une durée <strong>de</strong> trois ans<br />

renouvelable. L’arrêté pris le 19<br />

novembre 2007 liste les membres<br />

qui le constituent. Ils comprennent<br />

notamment Michel<br />

Barbet-Massin, Michel Léger,<br />

William Nahum, Xavier Paper<br />

et Edouard Salustro, membres<br />

<strong>de</strong> la profession comptable.<br />

Cette réforme du CNC implique<br />

la mise à disposition <strong>de</strong><br />

ressources supplémentaires<br />

tant humaines que financières.<br />

Dans ce cadre, un financement<br />

conjoint public/privé doit être<br />

mis en place. Elle induit également<br />

une refonte globale du<br />

droit comptable et <strong>de</strong> l’articulation<br />

entre la loi, le décret et les<br />

arrêtés ministériels.<br />

Concernant l’Autorité <strong>de</strong>s normes<br />

<strong>comptables</strong>, future appellation<br />

du CNC, la loi permettant<br />

sa création est attendue<br />

début 2008. Elle donnera lieu<br />

au regroupement du Comité <strong>de</strong><br />

réglementation comptable et<br />

du <strong>Conseil</strong> national <strong>de</strong> la comptabilité<br />

et aura le pouvoir réglementaire<br />

sur l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

réglementation comptable. Les<br />

règlements adoptés continueront<br />

cependant d’être homologués<br />

par arrêtés interministériels.<br />

• Laurent Lévesque<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />

<strong>de</strong> Droit comptable<br />

EN BREF<br />

NOTRE CONFRÈRE<br />

JANIN AUDAS PROMU<br />

CHEVALIER DANS<br />

L’ORDRE NATIONAL<br />

DU MÉRITE<br />

Dans les salons du Press Club<br />

<strong>de</strong> France, à Paris, en présence<br />

<strong>de</strong> Jean-Pierre Alix, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts<br />

Comptables, <strong>de</strong> Vincent Baillot,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong>s<br />

commissaires aux comptes et<br />

<strong>de</strong> Jacques Pot<strong>de</strong>vin, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la Fédération européenne<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, Sophie<br />

<strong>de</strong> Menthon, prési<strong>de</strong>nte du<br />

mouvement ETHIC (Entreprises<br />

<strong>de</strong> taille humaine<br />

indépendantes et <strong>de</strong> croissance)<br />

a remis à notre con<strong>fr</strong>ère Janin<br />

Audas, les insignes <strong>de</strong> l’ordre<br />

national du Mérite. Cette<br />

distinction vient récompenser<br />

un professionnel qui selon les<br />

termes <strong>de</strong> Sophie <strong>de</strong> menton<br />

« travaille à ce que la<br />

transparence ne soit pas<br />

seulement celle <strong>de</strong>s bilans mais<br />

aussi celle <strong>de</strong>s consciences ».<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />

<strong>de</strong>s Actions <strong>de</strong> coopération<br />

du <strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> <strong>de</strong>puis<br />

2004, il promeut avec succès<br />

le savoir-faire et l’image <strong>de</strong>s<br />

institutions <strong>fr</strong>ançaises auprès<br />

<strong>de</strong> 45 instituts répartis<br />

sur les quatre continents.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 27


Actualité professionnelle<br />

Un bonus <strong>de</strong> 12 %<br />

sur le contrat groupe<br />

Responsabilité civile professionnelle<br />

Il était <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> réagir<br />

à la situation particulière du<br />

courtier d’assurance AON, gestionnaire<br />

<strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong>s professions<br />

du chif<strong>fr</strong>e, celui-ci ayant créé<br />

une filiale d’audit intervenant sur<br />

toutes les activités non réglementées<br />

du chif<strong>fr</strong>e et du conseil.<br />

En d’autres termes nos/vos courtages<br />

avaient servi à doter en capital<br />

un concurrent. Le courtier pouvait<br />

en outre, et sans concertation,<br />

utiliser nos bases <strong>de</strong> données et,<br />

on l’a vu plus tard, « les fichiers ».<br />

Parallèlement, la commission <strong>de</strong>s<br />

Assurances du CSOEC, sous l’impulsion<br />

<strong>de</strong> Pol Lavefve et <strong>de</strong> moimême,<br />

avait déjà pris en compte<br />

la volonté <strong>de</strong> rapatrier au sein <strong>de</strong><br />

l’Institution l’analyse et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

sinistres, et notamment <strong>de</strong>s dossiers<br />

majeurs, avec la création <strong>de</strong><br />

la commission d’amplitu<strong>de</strong>.<br />

Nous avons prolongé la réflexion<br />

approfondie par une remise à plat<br />

du dossier, une analyse du travail<br />

du courtier et <strong>de</strong> sa rémunération,<br />

ainsi que du risque, <strong>de</strong> la sinistralité,<br />

<strong>de</strong>s améliorations à apporter<br />

aux nouveaux contrats <strong>de</strong> mission<br />

<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l’Ordre.<br />

Une volonté<br />

<strong>de</strong> transparence<br />

dans l’appel d’of<strong>fr</strong>e<br />

Nous avons déterminé une<br />

dizaine <strong>de</strong> courtiers susceptibles<br />

<strong>de</strong> gérer nos contrats <strong>de</strong> responsabilité<br />

professionnelle.<br />

Deux réunions <strong>de</strong> travail, animées<br />

par <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> la commission<br />

<strong>de</strong>s assurances, ont eu<br />

lieu, réunissant huit professionnels<br />

du courtage, avec une palette<br />

allant du premier courtier mondial<br />

à un cabinet <strong>de</strong> 40 personnes.<br />

Les objectifs exigés pour la gestion<br />

<strong>de</strong>s contrats, et la volonté du<br />

Options<br />

par sinistre<br />

et par assuré<br />

500 000 €<br />

600 000 €<br />

762 250 €<br />

1 524 500 €<br />

Garantie « Responsabilité civile professionnelle »<br />

CSOEC <strong>de</strong> s’approprier la gestion<br />

du risque ont été affirmés, sur la<br />

base d’un dossier <strong>de</strong> travail i<strong>de</strong>ntique<br />

diffusé aux candidats.<br />

Pour décrypter et dépouiller les<br />

of<strong>fr</strong>es, un dossier d’analyse a été<br />

transmis aux courtiers, comprenant<br />

dix rubriques importantes,<br />

dont :<br />

◗ la qualité <strong>de</strong>s prestations proposées<br />

;<br />

◗ les modalités <strong>de</strong> rémunération ;<br />

◗ l’accessibilité <strong>de</strong>s données informatisées<br />

(pour les <strong>Conseil</strong>s régionaux)<br />

;<br />

◗ l’absence <strong>de</strong> concurrence vis-àvis<br />

<strong>de</strong> la profession, etc.<br />

Les of<strong>fr</strong>es ont été dépouillées par<br />

une équipe, présidée par Gilbert<br />

le Pironnec, <strong>de</strong> trois élus désignés<br />

lors <strong>de</strong> la session du CSOEC du 17<br />

octobre 2007 et choisis pour leur<br />

connaissance du sujet, mais non<br />

animateurs <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s<br />

Assurances.<br />

C’est à l’issue <strong>de</strong> leur travail que le<br />

Prési<strong>de</strong>nt Alix a pu vous communiquer<br />

très précisément la situation<br />

du contrat groupe et le choix du<br />

nouveau courtier.<br />

De 0 à 762 250 €<br />

372 € + 0,453 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 45 800 €<br />

431 € + 0,492 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 45 800 €<br />

547 € + 0,639 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 45 800 €<br />

778 € + 0,774 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 45 800 €<br />

Honoraires H.T. N-2<br />

De 762 250 €<br />

à 1 524 500 €<br />

3 625 € + 0,233 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 762 250 €<br />

3 961 € + 0,257 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 762 250 €<br />

5 131 € + 0,308 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 762 250 €<br />

6 327 € + 0,381 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 762 250 €<br />

Un impact<br />

budgétaire favorable<br />

aux cabinets<br />

Le contrat groupe a été reconduit<br />

auprès <strong>de</strong> la Compagnie d’assurance<br />

Covea Risks (groupe MMA).<br />

Il porte sur l’ensemble <strong>de</strong>s activités<br />

prévues par l’Ordre et déployées<br />

par les con<strong>fr</strong>ères sur le terrain. Les<br />

commissions <strong>de</strong> conciliation et<br />

d’amplitu<strong>de</strong> sont confirmées dans<br />

leurs prérogatives, essentiellement<br />

sur l’analyse <strong>de</strong>s risques, l’évolution<br />

<strong>de</strong> la rédaction <strong>de</strong>s contrats<br />

<strong>de</strong> mission types, la réflexion sur<br />

<strong>de</strong>s modalités nouvelles etc.<br />

Au plan budgétaire les travaux <strong>de</strong><br />

vos élus ont permis <strong>de</strong> réduire la<br />

prime du contrat groupe <strong>de</strong> 12 %,<br />

dont 7 % est imputé sur la commission<br />

du courtier et 5 % sur la<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 524 500 €<br />

5 403 € + 0,081 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 524 500 €<br />

5 926 € + 0,117 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 524 500 €<br />

7 479 € + 0,135 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 524 500 €<br />

9 238 € + 0,159 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1 524 500 €<br />

La garantie Recours et Défense Pénale est portée à 150 000 € pour les honoraires d’<strong>experts</strong> et d’avocats<br />

Garantie complémentaire <strong>de</strong>s archives<br />

et supports d’information<br />

Option<br />

par sinistre<br />

Forfait<br />

T.T.C.<br />

A<br />

30 500 €<br />

66 €<br />

B<br />

45 735 €<br />

100 €<br />

C<br />

61 000 €<br />

133 €<br />

D<br />

76 230 €<br />

167 €<br />

Franchise 10 % - minimum 3 000 € - maximum 4 500 €<br />

E<br />

91 470 €<br />

200 €<br />

Compagnie d’assurance, dans la<br />

perspective d’une baisse <strong>de</strong> la<br />

sinistralité. Pour la profession dans<br />

son ensemble et sur la première<br />

ligne <strong>de</strong> garantie, le volume <strong>de</strong><br />

prime diminue ainsi <strong>de</strong> 1 500 000 €<br />

environ.<br />

Cette page étant définitivement<br />

tournée, le Prési<strong>de</strong>nt Alix a d’autre<br />

part estimé souhaitable <strong>de</strong> mettre<br />

en place un collège d’<strong>experts</strong><br />

chargé <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>de</strong>s<br />

contrats <strong>de</strong> mission, vérifier les<br />

niveaux <strong>de</strong> charges <strong>de</strong> sinistres et<br />

<strong>de</strong> primes, et pourquoi pas, si nous<br />

sommes vigilants, <strong>de</strong> négocier <strong>de</strong><br />

nouveaux bonus et <strong>de</strong>s améliorations<br />

<strong>de</strong> la couverture d’assurance.<br />

•<br />

Jean-Bernard Cappelier<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la commission Assurances<br />

28 • Janvier 2008 • SIC n°260


Pratiques professionnelles<br />

Of<strong>fr</strong>es <strong>de</strong> service :<br />

<strong>de</strong>ux partenaires formalisent<br />

leur collaboration<br />

Le 17 décembre 2007, le<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong><br />

l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-<br />

Comptables et l’Acoss, Caisse<br />

nationale <strong>de</strong>s Urssaf, ont formalisé<br />

leur volonté d’une collaboration<br />

soutenue par la signature<br />

d’une convention nationale<br />

qui pourra être déclinée<br />

localement sur l’ensemble du<br />

territoire, au bénéfice <strong>de</strong>s<br />

entreprises.<br />

Le CSOEC, représenté par son<br />

prési<strong>de</strong>nt, Jean-Pierre Alix, et<br />

l’Acoss, représentée par son<br />

directeur, Pierre Ricor<strong>de</strong>au, ont<br />

officialisé ainsi une démarche<br />

entreprise <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

mois.<br />

Le développement<br />

<strong>de</strong> la<br />

dématérialisation<br />

L’engagement réciproque pris<br />

par les <strong>de</strong>ux partenaires consacre<br />

le développement <strong>de</strong> la<br />

dématérialisation <strong>de</strong>s échanges<br />

et porte sur <strong>de</strong>s enjeux<br />

communs :<br />

◗ faciliter les obligations<br />

déclaratives <strong>de</strong>s entreprises ;<br />

◗ sécuriser les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

dans l’exercice <strong>de</strong> leurs<br />

missions ;<br />

◗ poursuivre la mo<strong>de</strong>rnisation<br />

et la simplification <strong>de</strong>s déclarations<br />

et paiements <strong>de</strong>s cotisations<br />

sociales.<br />

La convention organise une<br />

relation privilégiée entre les<br />

Urssaf et les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

qui bénéficieront d’un<br />

espace d’information dédié sur<br />

le site Urssaf.<strong>fr</strong>, <strong>de</strong> la possibilité<br />

<strong>de</strong> consulter <strong>de</strong>s bases documentaires<br />

spécifiques et <strong>de</strong><br />

l’accès à un interlocuteur unique<br />

et privilégié au sein <strong>de</strong>s<br />

Urssaf dont dépen<strong>de</strong>nt leurs<br />

clients.<br />

Améliorer<br />

la relation client<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> cette relation<br />

renouvelée, les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

pourront agir sur mandat<br />

pour toutes les opérations relatives<br />

à la gestion en Urssaf <strong>de</strong>s<br />

comptes individuels <strong>de</strong> leurs<br />

clients. En cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du<br />

cotisant, les Urssaf pourront<br />

associer les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

au contrôle comptable d’assiette<br />

et, dans le cadre d’une<br />

spécification expresse, effectuer<br />

ce contrôle dans les locaux<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>. Un<br />

bilan annuel pourra être<br />

envoyé aux <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

sur les principaux sujets <strong>de</strong><br />

redressements <strong>de</strong> cotisations<br />

<strong>de</strong> leurs clients à la suite <strong>de</strong> ces<br />

contrôles.<br />

En retour, les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

s’engagent à promouvoir<br />

auprès <strong>de</strong> leurs clients les<br />

of<strong>fr</strong>es <strong>de</strong> services <strong>de</strong> simplification<br />

proposés par les Urssaf. Ils<br />

bénéficieront d’un accompagnement<br />

personnalisé dans<br />

ces échanges.<br />

Cette convention sera déclinée<br />

par <strong>de</strong>s conventions <strong>de</strong> partenariat<br />

au niveau local et fera<br />

l’objet d’un bilan annuel.<br />

Of<strong>fr</strong>e <strong>de</strong> base<br />

Au niveau national<br />

◗ Il est proposé aux <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

un espace dédié<br />

d’information et <strong>de</strong> contact<br />

direct avec l’Urssaf dont ils<br />

dépen<strong>de</strong>nt,<br />

◗ une adhésion à la lettre<br />

d’info urssaf.<strong>fr</strong> est proposée.<br />

Au niveau local<br />

De g. à dr.: Pierre Faucher, Elisabeth Bergé-Suet, Jean-Pierre Alix, Pierre Ricor<strong>de</strong>au,<br />

E. Le Bont et A. Lautman<br />

La convention propose l’organisation<br />

<strong>de</strong> réunions régulières<br />

et thématiques.<br />

Engagements<br />

réciproques Pass<br />

expert<br />

◗ Accueil privilégié <strong>de</strong><br />

l’expert-comptable à l’Urssaf<br />

L’Urssaf s’engage à mettre en<br />

place une relation directe avec<br />

un interlocuteur privilégié<br />

selon <strong>de</strong>ux niveaux :<br />

Sréférent gestion <strong>de</strong>s comptes<br />

clients ;<br />

Sréférent expertise technique<br />

et réglementaire.<br />

◗ Mise en œuvre<br />

<strong>de</strong> la relation tripartite<br />

Urssaf/cotisant/expertcomptable<br />

Sprise en compte <strong>de</strong>s difficultés<br />

d’un cotisant client ;<br />

Sinformation périodique <strong>de</strong><br />

l’Urssaf à l’expert-comptable<br />

sur la situation <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong><br />

ses clients à l’Urssaf ;<br />

Sréponses <strong>de</strong> l’Urssaf aux<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’expert-comptable<br />

concernant la situation<br />

individuelle d’un client <strong>de</strong> l’expert-comptable<br />

;<br />

Sassistance juridique sollicitée<br />

par mail ou téléphone dédié.<br />

◗ Accès privilégié<br />

aux informations<br />

<strong>de</strong> caractère général<br />

Saccès spécifiques aux bases<br />

documentaires nationales ;<br />

Sinformation réglementaire<br />

et juridique privilégiée.<br />

◗ Actions <strong>de</strong> contrôle<br />

menées par l’Urssaf<br />

Le fait que l’expert-comptable<br />

soit informé <strong>de</strong> tous les contrôles<br />

et que ces <strong>de</strong>rniers puissent<br />

être réalisés à son cabinet et<br />

non plus chez le client permettra<br />

d’assurer un meilleur suivi<br />

<strong>de</strong>s dossiers. • Pierre Faucher<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la commission Sociale<br />

Pour plus d’information<br />

sur la convention Acoss, contact<br />

au <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s Experts-Comptables : Elisabeth<br />

Bergé-Suet eberge@cs.<strong>experts</strong><strong>comptables</strong>.org<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 29


Actualité professionnelle<br />

Le whistleblowing<br />

ou l’alerte éthique<br />

La Compagnie <strong>de</strong>s conseils et <strong>experts</strong> financiers a tenu sa convention annuelle mardi 4 décembre 2007<br />

dans les salons <strong>de</strong> la Maison <strong>de</strong>s Arts et Métiers en présence <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong> participants.<br />

Cette journée, placée sous<br />

le haut patronage <strong>de</strong><br />

Hervé Novelli, secrétaire<br />

d’Etat auprès <strong>de</strong> la ministre <strong>de</strong><br />

l’Economie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong><br />

l’Emploi, chargé <strong>de</strong>s Entreprises<br />

et du Commerce extérieur, était<br />

organisée comme chaque<br />

année en partenariat avec le<br />

<strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

Experts-Comptables région<br />

Paris-Ile-France, la Compagnie<br />

<strong>de</strong>s conseillers en investissements<br />

financiers et en association<br />

avec le Club <strong>de</strong>s jeunes<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, la Chambre<br />

interdépartementale <strong>de</strong>s notaires<br />

<strong>de</strong> Paris, l’Association <strong>de</strong>s<br />

avocats conseils d’entreprises, le<br />

Centre <strong>de</strong>s professions financières<br />

et la Chambre <strong>de</strong>s indépendants<br />

du patrimoine, l’Académie<br />

<strong>de</strong>s Sciences et Techniques<br />

<strong>comptables</strong> et financières, le<br />

Centre <strong>de</strong> médiation et d’arbitrage<br />

<strong>de</strong> Paris.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Gérard Varona<br />

ouvrait la Convention et rappelait<br />

les actions majeures<br />

menées par la Compagnie<br />

durant cette année, se félicitait<br />

<strong>de</strong> son institutionnalisation <strong>de</strong><br />

plus en plus marquée et rappelait<br />

que la CCEF, laboratoire <strong>de</strong><br />

l’interprofessionnalité, doit<br />

encourager et fédérer les initiatives<br />

<strong>de</strong>stinées à mieux organiser<br />

et accompagner l’interprofessionnalité.<br />

Les travaux<br />

<strong>de</strong> la CCEF<br />

Tour à tour se sont succédé à la<br />

tribune <strong>de</strong>s professionnels du<br />

chif<strong>fr</strong>e, du droit, <strong>de</strong> la finance<br />

et <strong>de</strong> la banque qui ont traité<br />

<strong>de</strong> thématiques différentes :<br />

◗ La SCI : pour quelles opérations<br />

? SCI ou indivision ?<br />

Quels avantages fiscaux ?<br />

◗ Bâle II : quelles contraintes<br />

pour les banques ? Quels<br />

impacts dans la relation banques/entreprises<br />

?<br />

◗ Le statut du <strong>Conseil</strong> en<br />

Investissement Financier<br />

<strong>de</strong>puis l’entrée en vigueur <strong>de</strong> la<br />

directive MIF du 1 er novembre<br />

2007 ;<br />

◗ Le gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> la transmission<br />

<strong>de</strong>s TPE ;<br />

◗ Le gui<strong>de</strong> fiscal <strong>de</strong> l’évaluation<br />

<strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> sociétés et<br />

l’analyse critique <strong>de</strong> la CCEF ;<br />

◗ Le projet d’accréditation <strong>de</strong>s<br />

évaluateurs, of<strong>fr</strong>e <strong>de</strong> formation<br />

en cours d’étu<strong>de</strong> à <strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong>s professionnels.<br />

Intervention<br />

<strong>de</strong> Jean-Pierre Alix<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Jean-Pierre Alix,<br />

pour la troisième année consécutive,<br />

participait à cette<br />

convention et clôturait la matinée<br />

en remerciant chaleureusement<br />

la CCEF pour la qualité<br />

<strong>de</strong>s chantiers et <strong>de</strong>s réflexions<br />

qu’elle mène <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s<br />

années : « Vous avez su, au fil<br />

<strong>de</strong>s années, vous saisir d’une<br />

série <strong>de</strong> sujets sensibles d’actualité<br />

intéressant les professionnels<br />

et impactant nos<br />

métiers, et vous avez, à chaque<br />

fois, contribué à faire avancer<br />

<strong>de</strong> manière significative, sur<br />

tous ces thèmes, notre<br />

réflexion : la création <strong>de</strong> valeur,<br />

l’épargne salariale, les fonds<br />

d’investissement <strong>de</strong> proximité,<br />

la charte interprofessionnelle,<br />

les LBO… »<br />

Jean-Pierre Alix profitait <strong>de</strong><br />

cette tribune pour, sous les<br />

applaudissements <strong>de</strong> la salle,<br />

adresser officiellement à Gilles<br />

<strong>de</strong> Courcel tous ses remerciements<br />

et toute la gratitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’Institution qu’il prési<strong>de</strong>, pour<br />

la qualité avec laquelle il a<br />

conduit le dossier si délicat du<br />

statut du conseil en investissements<br />

financiers. « Sa maîtrise<br />

parfaite <strong>de</strong> la Directive sur les<br />

marchés financiers et sa<br />

pugnacité ont permis à la<br />

Compagnie <strong>de</strong>s conseils en<br />

investissements financiers<br />

(CCIF) d’être un acteur majeur<br />

dans l’avancée <strong>de</strong> ce dossier ».<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt concluait son<br />

intervention en adressant au<br />

Prési<strong>de</strong>nt Gérard Varona tous<br />

ses remerciements pour l’énergie<br />

et le talent qu’il met au service<br />

<strong>de</strong> la Compagnie et lui<br />

souhaitait bonne chance pour<br />

ce nouveau mandat à la tête <strong>de</strong><br />

la CCEF, qui lui a été renouvelé<br />

ce même jour en assemblée<br />

générale.<br />

Quel est l’intérêt<br />

du whistleblowing ?<br />

L’après-midi <strong>de</strong> la convention<br />

fut consacrée à un sujet délicat<br />

et d’actualité : le whistleblowing<br />

que certains traduisent<br />

par alerte éthique et que d’autres<br />

qualifient <strong>de</strong> nouveau dispositif<br />

<strong>de</strong> délation.<br />

Ce sujet a été choisi dans le prolongement<br />

du colloque que la<br />

CCEF avait organisé, il y a trois<br />

ans, sur la loi Sarbanes Oxley.<br />

Le whistleblowing est un système<br />

<strong>de</strong> plus en plus employé<br />

par les entreprises afin d’enrayer<br />

les comportements <strong>fr</strong>auduleux<br />

ou susceptibles d’affecter<br />

sérieusement leur activité<br />

ou d’engager gravement leur<br />

responsabilité.<br />

Il permet à <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong><br />

signaler le comportement <strong>de</strong><br />

leurs collègues <strong>de</strong> travail supposé<br />

contraire à la loi ou aux<br />

règles établies par l’entreprise.<br />

Ce dispositif n’est pas sans soulever<br />

un certain nombre <strong>de</strong><br />

problèmes et si on veut l’encourager,<br />

une mise en place <strong>de</strong><br />

procédures et <strong>de</strong> protections<br />

s’impose…<br />

Le whistleblowing<br />

est un dispositif<br />

délicat<br />

Quelle est son histoire et comment<br />

il est arrivé en France.<br />

Alors que la troisième directive<br />

en matière <strong>de</strong> blanchiment va<br />

être transposée en droit <strong>fr</strong>ançais,<br />

la loi contre la corruption<br />

vient d’être votée le 13 novembre<br />

<strong>de</strong>rnier, comment accueillir<br />

ce nouveau dispositif d’alerte<br />

éthique ?<br />

Le prési<strong>de</strong>nt Gérard Varona<br />

souligne que dès que l’on<br />

parle en France <strong>de</strong> dénonciation,<br />

on pense délation.<br />

Culturellement, c’est quelque<br />

chose <strong>de</strong> très difficile. C’est<br />

aussi très délicat pour les salariés.<br />

Selon une enquête<br />

récente, 36 % <strong>de</strong>s <strong>fr</strong>au<strong>de</strong>s<br />

détectées dans les entreprises<br />

le sont par les salariés, alors<br />

que 14 % le sont par l’audit<br />

interne. On pourrait parler <strong>de</strong><br />

pédagogie ou <strong>de</strong> formation.<br />

On pourrait mettre en place<br />

<strong>de</strong>s séminaires pour que les<br />

gens s’approprient ce qu’est<br />

l’éthique <strong>de</strong> l’entreprise et sa<br />

culture. Il se trouve que l’environnement<br />

international, et<br />

notamment l’environnement<br />

américain, nous importe le<br />

whistleblowing.<br />

30 • Janvier 2008 • SIC n°260


Pratiques professionnelles<br />

Un débat<br />

contradictoire<br />

Sous la houlette <strong>de</strong> Stéphane<br />

Bonifassi, avocat, membre du<br />

bureau <strong>de</strong> la CCEF, un débat<br />

s’est instauré entre intervenants<br />

qui ont exprimé tour à<br />

tour leur sentiment sur ce nouveau<br />

dispositif et le risque<br />

qu’ils percevaient au regard <strong>de</strong><br />

la protection du salarié<br />

Christian Tardivon, contrôleur<br />

général, membre <strong>de</strong> la CCEF,<br />

introduisait le sujet en le replaçant<br />

dans un contexte historique<br />

« …la démarche <strong>de</strong> dénonciation<br />

volontaire du whistleblowing<br />

date en fait <strong>de</strong> l’origine<br />

<strong>de</strong> la démocratie. Solon,<br />

au XI e siècle avant J.-C., dans la<br />

démocratie athénienne, a mis<br />

en place sous les applaudissements<br />

posthumes d’Aristote et<br />

<strong>de</strong> Plutarque, un système<br />

beaucoup plus près du peuple,<br />

avec <strong>de</strong>ux conséquences pour<br />

la justice :<br />

◗ l’instauration <strong>de</strong> tribunaux<br />

populaires par tirage au sort ;<br />

◗ mais également la création<br />

d’un ministère public citoyen<br />

basé sur l’accusation publique<br />

volontaire ; à savoir que tout<br />

citoyen a le droit et même le<br />

<strong>de</strong>voir <strong>de</strong> formuler une accusation<br />

<strong>de</strong>vant les tribunaux<br />

lorsqu’il estime qu’il a été<br />

porté atteinte soit à un concitoyen<br />

soit à l’Etat, même s’il<br />

n’est pas la victime.<br />

Ce système se substitue à tout<br />

autre système du ministère<br />

public, avec <strong>de</strong>s conséquences<br />

qui ont été dénoncées par<br />

Aristophane : c’était le phénomène<br />

<strong>de</strong>s “sycophantes”, c’està-dire<br />

qu’en l’absence d’accusateur<br />

public, un certain nombre<br />

<strong>de</strong> personnes se sont spécialisées<br />

dans la dénonciation ou<br />

l’absence <strong>de</strong> dénonciation,<br />

avec argent à l’appui. »<br />

Gérard Varona, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CCEF, et Jean-Pierre Alix, prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

Stephen Dreyfus, avocat aux<br />

barreaux <strong>de</strong> New-York, du New-<br />

Jersey et <strong>de</strong> Washington, livrait<br />

son point <strong>de</strong> vue. « Nous avons<br />

une conception complètement<br />

différente : nous considérons<br />

que les salariés d’une entreprise<br />

sont hautement concernés<br />

par une éventuelle corruption<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, comme<br />

nous, citoyens, sommes hautement<br />

concernés par la corruption<br />

au niveau <strong>de</strong> l’Etat ou du<br />

gouvernement, parce qu’en<br />

tant que citoyen, on ne peut<br />

pas rester muet et ne rien faire.<br />

C’est le point <strong>de</strong> départ pour<br />

nous. (…) Je reconnais que<br />

l’histoire <strong>de</strong> France vous a<br />

donné quelques exemples malheureux<br />

<strong>de</strong> la dénonciation.<br />

J’aimerais toutefois que l’on<br />

évite l’idée <strong>de</strong> dénonciation et<br />

<strong>de</strong> délation. Pour moi, c’est<br />

plutôt tirer la sonnette<br />

d’alarme, ce qui est une chose<br />

plutôt neutre. Cela ne veut pas<br />

dire que je suis là pour « balancer<br />

quelqu’un ». Je suis là pour<br />

empêcher que les économies<br />

<strong>de</strong>s veuves et <strong>de</strong>s orphelins qui<br />

ont investi dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

sociétés cotées en bourse ne<br />

soient gaspillées, et que les<br />

actionnaires soient ruinés,<br />

comme cela a été le cas chez<br />

Enron, par <strong>de</strong>s malversations<br />

qui n’ont jamais été communiquées<br />

à qui que ce soit avant<br />

que ce ne soit trop tard. Ceci<br />

est l’inspiration du whistleblowing<br />

pour nous ».<br />

Hubert Bouchet, membre <strong>de</strong> la<br />

CNIL, qui <strong>de</strong>puis 17 ans s’occupe<br />

<strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la vie<br />

privée <strong>de</strong>s salariés, souligne<br />

que « l’on est passé d’une culture<br />

<strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> fichiers avec<br />

une base physique à la construction<br />

<strong>de</strong> fichiers qui peuvent s’installer<br />

sans que nous en soyons<br />

vraiment avertis ». Cette évolution<br />

liée indéniablement à <strong>de</strong>s<br />

raisons <strong>de</strong> confort l’inquiète et<br />

tout dispositif qui viendrait<br />

remettre en cause le lien existant<br />

dans un travail d’équipe<br />

lui paraît dangereux.<br />

Peut-on, interrogeait Stéphane<br />

Bonifassi, promouvoir une procédure<br />

<strong>de</strong> dénonciation au sein<br />

<strong>de</strong>s entreprises ?<br />

Maxime Delhomme répond :<br />

« Je pense que c’est utile à l’intérieur<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, mais notre<br />

vrai problème en France est qu’il<br />

n’y a pas <strong>de</strong> système <strong>de</strong> protection<br />

<strong>de</strong> celui qui dénonce. Il n’y a<br />

pas <strong>de</strong> système <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s<br />

témoins. Il est impératif <strong>de</strong> pouvoir<br />

protéger celui qui a le courage<br />

social <strong>de</strong> défendre son entreprise<br />

d’une menace qu’il sent<br />

importante ».<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CNCC, Vincent<br />

Baillot, insiste sur la nécessité<br />

d’améliorer le professionnalisme<br />

du système, en donnant à<br />

chacun le rôle qu’il doit avoir.<br />

« Considérer qu’une société ferait<br />

un progrès parce qu’elle confie sa<br />

régulation à <strong>de</strong>s personnes privées<br />

qui n’en ont pas les compétences<br />

est la même chose que les<br />

son<strong>de</strong>urs qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un avis<br />

sur la filière nucléaire aux gens<br />

qui passent dans la rue. C’est le<br />

contraire <strong>de</strong> la démocratie. C’est<br />

le contraire du progrès. » Les<br />

commissaires aux comptes ont<br />

le rôle <strong>de</strong> dénoncer les faits<br />

délictueux, ils le font. On peut<br />

améliorer le système. On peut<br />

améliorer la gouvernance <strong>de</strong>s<br />

entreprises, ce qui a une valeur<br />

autrement plus importante, et<br />

encadrer cette gouvernance<br />

par la loi et par la réglementation,<br />

par <strong>de</strong>s comités d’audit<br />

Anne José Fulgeras, conseillère<br />

spéciale auprès du Prési<strong>de</strong>nt<br />

du directoire du groupe Natixis,<br />

représentante <strong>de</strong> Transparency<br />

International, a précisé que les<br />

gran<strong>de</strong>s menaces contemporaines<br />

échappent au cadre d’intervention<br />

<strong>de</strong>s Etats. Le résultat<br />

a été incontestablement un<br />

transfert <strong>de</strong> charge vers les très<br />

gran<strong>de</strong>s entreprises.<br />

« Un dispositif d’alerte est<br />

quelque chose qui peut protéger<br />

l’entreprise d’une recherche<br />

<strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> son<br />

image à condition bien sûr<br />

qu’il soit perçu comme légitime,<br />

qu’il soit acceptable culturellement<br />

par l’entreprise. »<br />

Gérard Varona concluait sous<br />

forme <strong>de</strong> synthèse dans ces termes<br />

: « Il appartient à chaque<br />

société et à chaque culture <strong>de</strong><br />

choisir et <strong>de</strong> définir ses valeurs<br />

fondamentales. Il conviendra quoi<br />

qu’il en soit <strong>de</strong> faire quelque<br />

chose,parce que la corruption systématique<br />

est une chose qu’il<br />

faut abolir pour la santé <strong>de</strong> la<br />

société elle-même. Il faut trouver<br />

un dispositif qui respecte nos<br />

valeurs tout simplement. » •<br />

Propos recueillis<br />

par Nicole Powilewicz<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 31


Actualité professionnelle<br />

Les relations privilégiées<br />

du <strong>Conseil</strong> supérieur<br />

avec les parlementaires<br />

<strong>de</strong> la profession<br />

Le tour d’horizon<br />

<strong>de</strong> la profession sur<br />

l’actualité politique<br />

et parlementaire<br />

et l’occasion<br />

d’un échange <strong>fr</strong>uctueux<br />

sur les projets<br />

respectifs pour<br />

la nouvelle mandature.<br />

Le Prési<strong>de</strong>nt Jean-Pierre<br />

Alix a reçu, le 28 novembre<br />

2007, sept parlementaires<br />

<strong>de</strong> la profession. Depuis<br />

la nouvelle mandature parlementaire<br />

<strong>de</strong> juin 2007, la profession<br />

comptable est représentée<br />

par 13 parlementaires :<br />

un sénateur : Jean Arthuis,<br />

<strong>de</strong>ux députés : Michel Voisin et<br />

Gael Yanno, trois députés suppléants<br />

: Jean-Pascal Fichère,<br />

Paul Dalon et Pierre Gaboriau),<br />

et six députés membres <strong>de</strong> la<br />

profession comptable : Charles-<br />

Ange Ginésy, Pascale Gruny,<br />

Danièle Hoffman-Rispal,<br />

Conchita Lacuey, Maurice<br />

Leroy, Michel Zumkeller).<br />

Cette réunion a été l’occasion<br />

pour tous d’échanger librement<br />

sur leurs projets respectifs<br />

et <strong>de</strong> rechercher dans quelles<br />

conditions la profession<br />

peut enrichir l’exercice <strong>de</strong> leurs<br />

fonctions électives (enquêtes,<br />

outils, documentations, auditions,<br />

amen<strong>de</strong>ments…).<br />

Jean-Pierre Alix a rappelé<br />

l’implication <strong>de</strong> la profession<br />

dans les grands débats nationaux<br />

et son positionnement<br />

citoyen pour le compte <strong>de</strong><br />

l’économie en général (propositions<br />

<strong>de</strong> la profession à la<br />

Commission Novelli, loi<br />

Tepa…). Il a tenu à souligner<br />

l’homogénéïté <strong>de</strong> la profession<br />

dans son mo<strong>de</strong> d’exercice<br />

et la même qualité <strong>de</strong><br />

service rendu par les con<strong>fr</strong>ères<br />

sur tout le territoire.<br />

Les liens étroits<br />

entre les entreprises<br />

et les <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

Michel Voisin, député <strong>de</strong> l’Ain,<br />

a marqué son intérêt concernant<br />

les missions d’audit du<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> relatives<br />

aux budgets <strong>de</strong>s assemblées<br />

parlementaires.<br />

Serge Poignant, député <strong>de</strong><br />

Loire-Atlantique, s’est félicité<br />

<strong>de</strong>s liens entretenus avec la<br />

profession dans sa région (club<br />

<strong>de</strong>s chefs d’entreprise, présidé<br />

par un expert-comptable, réunions<br />

en amont avec la profession<br />

lors <strong>de</strong>s auditions parlementaires).<br />

Ayant rencontré<br />

De g. à dr.: Jean-Marie Sermier, Paul Dalon, Françoise Savés, Serge Poignant, Jean-Pierre Alix, Michel Voisin, Elisabeth Bergé-<br />

Suet, François-Xavier Donnadieu, Jean-Pierre Audy, Jean-Pascal Fichère, David Brunat<br />

32 • Janvier 2008 • SIC n°260


Pratiques professionnelles<br />

personnellement le ministre<br />

du Travail, <strong>de</strong>s Relations sociales<br />

et <strong>de</strong>s Solidarités, Xavier<br />

Bertrand, la veille, il a marqué<br />

sa préoccupation concernant<br />

l’application du dispositif loi<br />

Tepa-heures supplémentaires,<br />

pour les entreprises annualisées.<br />

Différents dispositifs législatifs<br />

en cours <strong>de</strong> préparation restent,<br />

selon lui, à suivre attentivement<br />

: la loi sur la consommation<br />

et celle sur l’organisation<br />

économique du printemps<br />

prochain.<br />

Plusieurs thèmes d’actualité lui<br />

semblent également importants<br />

: la réforme <strong>de</strong> la taxe<br />

professionnelle, le crédit d’impôt-recherche,<br />

l’énergie : sous<br />

l’angle <strong>de</strong> la défiscalisation, le<br />

développement <strong>de</strong>s investissements<br />

dans les coopératives<br />

agricoles (TVA, IS, TP).<br />

Jean-Marie Sermier, député du<br />

Jura, a fait part <strong>de</strong> ses centres<br />

d’intérêts relatifs au partage <strong>de</strong><br />

la valeur ajoutée et <strong>de</strong> la loi sur<br />

la concurrence.<br />

Les parlementaires selon lui<br />

doivent s’impliquer davantage<br />

dans un service après-vote <strong>de</strong>s<br />

lois. Le débat sur le Grenelle <strong>de</strong><br />

l’environnement doit rester un<br />

grand enjeu politique pour<br />

2008.<br />

La place <strong>de</strong> la France<br />

dans la sphère<br />

européenne<br />

Jean-Pierre Audy, député européen,<br />

a souhaité que les liens<br />

entre les parlementaires nationaux<br />

et européens soient renforcés.<br />

Le budget européen reste un<br />

domaine où <strong>de</strong>s changements<br />

doivent être envisagés dans la<br />

mesure où le montant <strong>de</strong> l’enveloppe<br />

est resté le même<br />

avec 27 membres que celui<br />

alloué avec 15 membres.<br />

Selon lui, l’Europe doit envisager<br />

<strong>de</strong> pouvoir investir, non pas sur<br />

les investissements corporels<br />

(traité <strong>de</strong> Lisbonne) mais sur <strong>de</strong>s<br />

investissements réels : TGV, nouvelles<br />

technologies, autoroutes<br />

et créer <strong>de</strong>s interconnexions<br />

avec les budgets nationaux.<br />

L’absence d’un régulateur européen<br />

est le point faible <strong>de</strong>s institutions<br />

actuelles : il serait<br />

souhaitable <strong>de</strong> le prévoir dans<br />

les domaines tels que la banque<br />

ou l’énergie.<br />

La protection du consommateur<br />

est un fil conducteur <strong>de</strong> la<br />

démarche <strong>de</strong> simplification<br />

tant à l’échelle européenne<br />

que nationale.<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s Experts-<strong>comptables</strong> est<br />

apprécié pour son rôle <strong>de</strong> force<br />

<strong>de</strong> propositions dans ce<br />

domaine valorisant l’image <strong>de</strong><br />

l’Europe non pas sous l’angle<br />

d’un grand marché mais dans<br />

sa dimension politique.<br />

Les enjeux<br />

<strong>de</strong>s prochains<br />

mandats électifs<br />

Pierre Gaboriau, conseiller <strong>de</strong><br />

Paris, maire-adjoint <strong>de</strong> Paris<br />

16e, a tenu à souligner la<br />

forte implication <strong>de</strong>s jeunes<br />

actifs (25-40 ans) pour les prochaines<br />

échéances électorales.<br />

Le passage <strong>de</strong> relais avec<br />

les élus en place reste encore<br />

difficile face aux candidatures<br />

plus jeunes.<br />

Paul Dalon, maire <strong>de</strong> Vallet<br />

(44), député-suppléant <strong>de</strong><br />

Serge Poignant, candidat aux<br />

cantonales <strong>de</strong> mars 2008, a<br />

tenu à souligner le poids <strong>de</strong>s<br />

individualismes et le nécessaire<br />

dévouement <strong>de</strong>s élus au<br />

service <strong>de</strong> leurs électeurs.<br />

Jean-Pascal Fichère, députésuppléant<br />

<strong>de</strong> Jean-Marie<br />

Sermier, prési<strong>de</strong>nt délégué <strong>de</strong><br />

l’association <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

et mandats publics, a rappelé<br />

qu’une convention était<br />

organisée au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-<br />

Comptables, le 19 décembre<br />

avec les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Tribunaux <strong>de</strong><br />

commerce et juges consulaires.<br />

C’est l’occasion d’évoquer aux<br />

côtés <strong>de</strong> Maurice Picard, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la Compagnie nationale<br />

<strong>de</strong>s administrateurs et<br />

mandataires judiciaires, la<br />

gran<strong>de</strong> réforme <strong>de</strong> la carte judiciaire…<br />

Pour plus d’information sur<br />

l’association <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> et<br />

mandats publics au CSOEC : Elisabeth<br />

Bergé-Suet, fax 01 44 15 90 05,<br />

eberge@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

UN NOUVEAU DÉPUTÉ DANS LA PROFESSION !<br />

La profession se réjouit <strong>de</strong> compter parmi ses membres un nouveau député en la personne<br />

<strong>de</strong> Gaël Yanno, élu <strong>de</strong>puis le 17 juin 2007.<br />

Ce calédonien <strong>de</strong> 46 ans est diplômé <strong>de</strong> l’Institut d’Etu<strong>de</strong>s Politiques <strong>de</strong> Paris, titulaire<br />

d’une maîtrise en sciences économiques <strong>de</strong> l’université Paris II Panthéon-Assas et d’un DESS<br />

<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’université Paris IX Dauphine.<br />

Parallèlement à son activité professionnelle, il a poursuivi une formation d’expert-comptable<br />

dont il obtiendra le diplôme en 1998.<br />

Il commence sa carrière professionnelle à Paris en 1986. En 1991 il intègre en Nouvelle-<br />

Calédonie un cabinet d’expertise comptable. En 2000 il en <strong>de</strong>vient associé gérant.<br />

Il démissionne <strong>de</strong> ses fonctions <strong>de</strong> gérant le 1er novembre 2006 après avoir été investi<br />

le 14 octobre candidat du Rassemblement-UMP aux élections législatives.<br />

Commissaire aux comptes inscrit prés la cour d’appel <strong>de</strong> Nouméa, il est élu par ses con<strong>fr</strong>ères<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Compagnie régionale <strong>de</strong>s commissaires aux comptes <strong>de</strong> Nouméa en 2000,<br />

réélu en 2002 et 2004. Il est <strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2000 membre du <strong>Conseil</strong> national<br />

<strong>de</strong> la compagnie nationale <strong>de</strong>s commissaires aux comptes.<br />

Gaël Yanno a parfaitement su conjugué son métier et sa passion pour la politique. Il est<br />

aussi <strong>de</strong>puis 2001 1 er adjoint <strong>de</strong> Jean Lèques, maire <strong>de</strong> Nouméa.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 33


Actualité professionnelle<br />

CONCLUSION DES XX E ASSISES DE LA CNCC<br />

« Le commissaire aux comptes<br />

au service <strong>de</strong> la sécurité<br />

financière vers un rôle majeur<br />

d’acteur <strong>de</strong> la confiance »<br />

Depuis cinq ans, la profession s’est engagée dans un très important effort d’adaptation et <strong>de</strong><br />

mo<strong>de</strong>rnisation pour répondre aux défis d’une information financière <strong>de</strong> qualité, légitimement souhaitée<br />

par les acteurs économiques.<br />

Cette démarche d’adaptation<br />

répond également à<br />

la volonté partagée<br />

d’une augmentation <strong>de</strong> la<br />

croissance et du rayonnement<br />

<strong>de</strong> la place financière <strong>fr</strong>ançaise,<br />

ainsi qu’à celle <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> nos contrôles, <strong>de</strong> la<br />

technicité <strong>de</strong> nos outils et <strong>de</strong> la<br />

pertinence <strong>de</strong> nos missions.<br />

Pour <strong>fr</strong>anchir une nouvelle<br />

étape et afin <strong>de</strong> mieux encore<br />

faire savoir à l’environnement<br />

cette volonté du corps professionnel<br />

au service du droit, <strong>de</strong><br />

l’économie et <strong>de</strong> l’intérêt général,<br />

la Compagnie nationale a<br />

organisé ses XX e Assises, qui<br />

ont cette année réuni un peu<br />

plus <strong>de</strong> mille professionnels.<br />

Parce que le moment était<br />

important, parce que les volontés<br />

se manifestaient, parce que<br />

le besoin d’un dialogue avec<br />

l’environnement et d’une<br />

démonstration du rôle <strong>de</strong> la profession<br />

au service d’un engagement<br />

<strong>de</strong> transparence et <strong>de</strong><br />

qualité ne s’était jamais autant<br />

démontré, ces XX e Assises ont<br />

été l’occasion <strong>de</strong> tenir <strong>de</strong>s premiers<br />

Etats généraux.<br />

Au cours <strong>de</strong> l’histoire, les Etats<br />

généraux ont toujours été un<br />

moment fort, sorte <strong>de</strong> charnière<br />

<strong>de</strong> l’histoire, <strong>de</strong> la politique<br />

ou <strong>de</strong> l’économie et pour<br />

la profession cette année cela<br />

s’est également avéré.<br />

Autour <strong>de</strong> nombreux invités,<br />

économistes, enseignants, entrepreneurs,<br />

prési<strong>de</strong>nts d’associations,<br />

pouvoirs publics ou<br />

représentants politiques, la<br />

profession a démontré qu’elle a<br />

su répondre à l’action économique<br />

et sociale du pays et au<br />

développement harmonieux<br />

<strong>de</strong> toutes les activités gran<strong>de</strong>s<br />

et petites.<br />

34 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité professionnelle<br />

Quatre messages<br />

ont été<br />

particulièrement<br />

entendus<br />

Le premier pour indiquer que<br />

tous les intervenants ont une<br />

haute opinion <strong>de</strong> notre métier<br />

et nous légitiment ce faisant<br />

dans le périmètre <strong>de</strong> nos interventions<br />

: <strong>de</strong>s associations aux<br />

gran<strong>de</strong>s entreprises en passant<br />

par les PME. Cette légitimité<br />

reconnue a pour condition<br />

notre respect d’une déontologie<br />

sans faille.<br />

Second message concernant<br />

les normes d’exercice professionnel,<br />

socle <strong>de</strong> notre métier.<br />

La profession a manifesté son<br />

intérêt “<strong>de</strong> coller” au plus près<br />

<strong>de</strong>s attentes d’un terrain économique<br />

et social <strong>de</strong> plus en<br />

plus multiple et divers.<br />

Troisième message, le contrôle<br />

<strong>de</strong> qualité. Ces Etats généraux<br />

ont montré que cette qualité<br />

se décline dans toutes les entités,<br />

dans toutes les missions<br />

sans en oublier aucune et se<br />

renforce autour d’un spectre<br />

d’intervention professionnelle<br />

<strong>de</strong> plus en plus large pour<br />

autant que notre indépendance<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> l’entité reste<br />

entière.<br />

Quatrième message, la place et<br />

le rôle <strong>de</strong> notre institution.<br />

Nous avons appris <strong>de</strong>puis quarante<br />

ans, nous, commissaires<br />

aux comptes et <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

à travailler ensemble.<br />

Autour <strong>de</strong>s cabinets unipersonnels<br />

ou entités <strong>de</strong> plusieurs<br />

milliers <strong>de</strong> salariés nous travaillons<br />

à un objectif commun,<br />

l’élargissement <strong>de</strong> nos interventions<br />

aux services <strong>de</strong> tous<br />

les professionnels.<br />

Ces Etats généraux conclus par<br />

la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sceaux, qui nous<br />

appuie dans toutes nos démarches,<br />

périmètres, normalisations,<br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déontologie,<br />

contrôle <strong>de</strong> qualité ont été l’occasion<br />

<strong>de</strong> montrer notre diversité,<br />

mais aussi notre patrimoine,<br />

celui d’une profession<br />

qui sait s’unir et qui sait répondre<br />

aux défis, dans la plus parfaite<br />

<strong>de</strong>s collaborations avec<br />

Vincent Baillot accueillant Rachida Dati, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sceaux<br />

De g. à dr.: Gérard Varona, Jean-Pierre Alix et Jean-Pierre Audy<br />

Rachida Dati, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sceaux à la tribune<br />

son institution soeur jumelle,<br />

le <strong>Conseil</strong> supérieur <strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> et son<br />

prési<strong>de</strong>nt Jean-Pierre Alix.<br />

J’entends que nous restions les<br />

acteurs <strong>de</strong> cette diversité, celles<br />

et ceux qui sauront transformer<br />

notre profession pour<br />

l’adapter et finalement concourir<br />

à la faire grandir au service<br />

<strong>de</strong> l’intérêt général. •<br />

Vincent Baillot<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la CNCC<br />

EN BREF<br />

ELECTIONS<br />

MUNICIPALES<br />

2008<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s prochaines<br />

élections municipales en mars<br />

2008, certains d’entre vous<br />

seront candidats et amenés à<br />

occuper à terme une fonction<br />

élective <strong>de</strong> premier plan.<br />

L’Association Experts-Comptables<br />

et Mandats Publics vous<br />

remercie <strong>de</strong> l’informer <strong>de</strong> votre<br />

candidature et <strong>de</strong> lui indiquer<br />

si vous souhaitez recevoir<br />

un soutien technique<br />

dans vos futures fonctions.<br />

D’ores et déjà, nous vous<br />

proposons d’inscrire sur votre<br />

agenda la journée d’information<br />

qui sera organisée au Sénat<br />

le 13 mai 2008<br />

sur la comptabilité<br />

<strong>de</strong>s collectivités locales.<br />

Conférence animée par :<br />

- Guy Prevost, expert-comptable,<br />

maire-adjoint d’Auxerre, chargé<br />

du budget et <strong>de</strong>s finances,<br />

Professeur associé à la faculté<br />

Paris-X Nanterre en Finances<br />

publiques ;<br />

- Pierre-Louis Mariel, ancien<br />

élève <strong>de</strong> l’ENA, trésorier-payeurgénéral<br />

<strong>de</strong> Seine-et-Marne.<br />

Déjeuner-conférence à 12h30<br />

avec :<br />

- Jean Arthuis, ancien ministre,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s<br />

finances du Sénat, prési<strong>de</strong>nt du<br />

conseil général <strong>de</strong> la Mayenne.<br />

Pour plus d’information et pour<br />

vous inscrire, contact au<br />

CSOEC : Elisabeth Bergé-Suet,<br />

eberge@cs.<strong>experts</strong><strong>comptables</strong>.org<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 35


Actualité juridique pratique<br />

Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

w w w . i n f o d o c - e x p e r t s . c o m / 0 8 1 1 6 5 0 6 8 3<br />

INFODOC-EXPERTS, SERVICE DE CONSULTATIONS TÉLÉPHONIQUES DE L’ORDRE DES EXPERTS-COMPTABLES,<br />

RÉPOND CHAQUE MOIS À L’UNE DE VOS PRÉOCCUPATIONS ET RÉFLEXIONS EN MATIÈRE DE LOIS ET DÉCRETS<br />

CONCERNANT LE DROIT FISCAL OU SOCIAL.<br />

Loi TEPA<br />

Dernières précisions sur la mise en œuvre pratique <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> cotisations salariales et <strong>de</strong><br />

l’exonération d’impôt.<br />

La loi en faveur du travail,<br />

<strong>de</strong> l’emploi et du pouvoir<br />

d’achat du 21 août 2007<br />

prévoit <strong>de</strong>s mesures incitatives<br />

à l’augmentation <strong>de</strong> la durée<br />

du travail, se traduisant par la<br />

mise en œuvre <strong>de</strong> plusieurs<br />

dispositifs qui profitent principalement<br />

aux salariés par le<br />

biais d’une exonération fiscale<br />

et d’une réduction <strong>de</strong>s cotisations<br />

salariales.<br />

Salariés visés<br />

Sont visés l’ensemble <strong>de</strong>s salariés,<br />

à temps plein ou à temps<br />

partiel. La circulaire DSS du 27<br />

novembre 2007 indique que les<br />

conjoints salariés d’un chef<br />

d’entreprise qui ne cotiseraient<br />

pas aux Assedic en bénéficient.<br />

Quant aux salariés non soumis<br />

à la réglementation sur la<br />

durée du travail, comme par<br />

exemple les VRP (sauf s’ils ont<br />

un contrat fixant une durée<br />

précise <strong>de</strong> travail) et les cadres<br />

dirigeants, ils ne <strong>de</strong>vraient pas<br />

en bénéficier.<br />

Heures supplémentaires<br />

et complémentaires<br />

Les heures et temps <strong>de</strong> travail<br />

concernés sont très variés et<br />

dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’aménagement<br />

du temps <strong>de</strong> travail dans l’entreprise.<br />

◗ Il s’agit <strong>de</strong>s heures supplémentaires<br />

effectuées au-<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> 35 heures par semaine ou<br />

<strong>de</strong> la durée équivalente.<br />

◗ Si la durée du travail est calculée<br />

sur l’année, seules les<br />

heures supplémentaires effectuées<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1607 heures<br />

par an sont exonérées (ainsi<br />

que, en cours d’année, celles<br />

qui dépassent la limite haute<br />

fixée par l’accord).<br />

◗ Si d’autres mo<strong>de</strong>s d’aménagement<br />

du temps <strong>de</strong> travail<br />

sont utilisés, les heures supplémentaires<br />

constatées ouvrent<br />

droit à exonération.<br />

◗ Il s’agit aussi <strong>de</strong>s heures<br />

complémentaires <strong>de</strong>s salariés à<br />

temps partiel.<br />

Heures supplémentaires<br />

effectuées<br />

La loi TEPA indique que seules<br />

les heures supplémentaires<br />

effectuées bénéficient <strong>de</strong> l’exonération<br />

d’impôt, <strong>de</strong> la réduction<br />

et <strong>de</strong> la déduction <strong>de</strong> cotisations.<br />

Dans les entreprises qui font<br />

régulièrement <strong>de</strong>s heures supplémentaires,<br />

cette disposition<br />

soulève <strong>de</strong>s difficultés en cas<br />

d’absence du salarié. S’il ne travaille<br />

pas (maladie, congés<br />

payés, jours fériés chômés,<br />

etc.), il n’effectue pas, en principe,<br />

d’heures supplémentaires,<br />

mais sa rémunération (s’il<br />

y a lieu d’en verser une) sera<br />

calculée par rapport à son<br />

salaire habituel, donc en<br />

tenant compte <strong>de</strong>s heures supplémentaires<br />

régulières.<br />

Une circulaire DSS 2007/422 du<br />

27 novembre 2007 modifie<br />

sensiblement la règle posée<br />

par la loi et admet que si les<br />

heures supplémentaires sont<br />

structurelles, donc régulières,<br />

l’employeur appliquera les exonérations<br />

sur le salaire dû au<br />

titre <strong>de</strong>s absences pour lesquelles<br />

il y a un maintien <strong>de</strong> salaire.<br />

Il semblerait donc que, quand<br />

les heures supplémentaires<br />

sont régulières et que l’employeur<br />

maintient le salaire<br />

pendant l’absence, il y a lieu<br />

d’appliquer les exonérations<br />

sur ce maintien <strong>de</strong> salaire qui<br />

tient compte <strong>de</strong>s heures supplémentaires,<br />

tandis que si<br />

l’absence n’est pas in<strong>de</strong>mnisée,<br />

les exonérations se calculent<br />

sur les heures supplémentaires<br />

effectuées, ce qui implique un<br />

calcul au réel.<br />

Sommes visées<br />

La rémunération et la majoration<br />

salariale versées au titre<br />

<strong>de</strong>s heures supplémentaires et<br />

complémentaires donnent lieu<br />

aux exonérations. Toutefois, la<br />

majoration <strong>de</strong> ces heures n’est<br />

prise en compte que dans certaines<br />

limites.<br />

Si la majoration salariale est<br />

prévue par convention collective,<br />

la limite retenue, pour<br />

l’exonération, est celle prévue<br />

par ces textes. Mais une circulaire<br />

DSS du 27 novembre 2007<br />

assoupit la règle en prévoyant<br />

que si l’employeur verse un<br />

taux <strong>de</strong> majoration supérieur à<br />

celui prévu par l’accord <strong>de</strong> branche,<br />

on peut néanmoins appliquer<br />

l’exonération à hauteur du<br />

taux pratiqué par l’employeur,<br />

dans la limite <strong>de</strong> 25 % (ou 50 %<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la 8 e heure).<br />

Exemple<br />

Si la convention fixe un taux <strong>de</strong><br />

majoration <strong>de</strong> 10 % et que l’employeur<br />

verse 25 %, l’exonération<br />

est accordée à hauteur <strong>de</strong> 25 %.<br />

Si l’employeur déci<strong>de</strong> d’octroyer<br />

un repos compensateur <strong>de</strong> remplacement<br />

au titre <strong>de</strong>s heures<br />

supplémentaires et/ou <strong>de</strong> leurs<br />

majorations, la rémunération <strong>de</strong><br />

ce repos compensateur ne <strong>de</strong>vrait<br />

pas ouvrir droit aux mesures incitatives.<br />

Respect par l’employeur<br />

<strong>de</strong> la réglementation<br />

sur la durée du travail<br />

Pour que le salarié bénéficie<br />

<strong>de</strong> l’exonération d’impôt et <strong>de</strong><br />

la réduction <strong>de</strong> cotisations, il<br />

faut que l’employeur respecte<br />

les dispositions légales et<br />

conventionnelles sur la durée<br />

du travail.<br />

Il s’agit essentiellement <strong>de</strong>s dispositions<br />

sur les durées maximales<br />

du travail et celles relatives<br />

à l’accomplissement d’heures<br />

supplémentaires (information<br />

<strong>de</strong>s IRP/ <strong>de</strong> l’inspection du<br />

travail, <strong>de</strong>s salariés).<br />

Par mesure <strong>de</strong> tolérance, la circulaire<br />

DSS du 27 novembre<br />

2007 indique que le dépassement<br />

du contingent sans autorisation<br />

<strong>de</strong> l’inspection du travail<br />

ne remet pas en cause le<br />

droit à exonération.<br />

Ainsi, en conclusion, <strong>de</strong>s<br />

aménagements sensibles ont<br />

été apportés au dispositif<br />

légal. Il ne faut toutefois pas<br />

oublier que l’employeur doit<br />

tenir à disposition <strong>de</strong>s agents<br />

du fisc et <strong>de</strong> l’Urssaf un document<br />

<strong>de</strong> décompte <strong>de</strong> la<br />

durée du travail ou <strong>de</strong>s heures<br />

supplémentaires effectuées.<br />

L’attention <strong>de</strong>s cabinets doit<br />

se porter sur la tenue <strong>de</strong> ces<br />

décomptes. •<br />

36 • Janvier 2008 • SIC n°260


Actualité pratique comptable<br />

Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

WWW.BIBLIOTIQUE.COM<br />

Vous avez du mal à gérer votre documentation ?<br />

Les outils <strong>de</strong> Bibliotique<br />

Bibliobaseonline, Bibliovigie… Connaissez-vous tous les nombreux autres outils proposés par Bibliotique ?<br />

En voici un rapi<strong>de</strong> aperçu.<br />

Des sites Internet…<br />

Depuis plusieurs mois, nous ne<br />

manquons pas <strong>de</strong> vous présenter<br />

les évolutions du site<br />

Bibliobaseonline, la base <strong>de</strong><br />

données <strong>de</strong> Bibliotique mise<br />

en ligne gratuitement au profit<br />

<strong>de</strong>s professionnels sur la comptabilité,<br />

l’audit, les pratiques<br />

professionnelles, la fiscalité, le<br />

droit social…<br />

Grâce à Bibliobaseonline, plus<br />

<strong>de</strong> 50 000 professionnels ont<br />

déjà consulté les références et<br />

ont procédé au téléchargement<br />

<strong>de</strong> près <strong>de</strong> 7 000 documents.<br />

Avec les moteurs <strong>de</strong> recherche<br />

simple, avancée et par mémoire,<br />

les utilisateurs obtiennent les<br />

documents qu’ils souhaitent<br />

parmi les 25 000 références <strong>de</strong> la<br />

base, et peuvent les conserver<br />

dans <strong>de</strong>s dossiers virtuels.<br />

Dans un numéro <strong>de</strong> mai 2007,<br />

nous vous avons également<br />

présenté Bibliovigie. Anciennement<br />

Vigie-pcl, ce site est l’outil<br />

indispensable pour tous<br />

ceux qui ne peuvent pas se permettre<br />

d’être pris <strong>de</strong> court par<br />

les évolutions permanentes <strong>de</strong><br />

l’actualité professionnelle<br />

(comptabilité, audit, juridique,<br />

fiscal, social…). En s’abonnant,<br />

l’utilisateur dispose d’un accès<br />

personnalisé en fonction <strong>de</strong><br />

ses domaines d’activités, et<br />

peut recevoir chaque jour toutes<br />

les informations qui l’intéressent<br />

grâce au système exclusif<br />

d’alerte e-mail. Bibliovigie<br />

c’est aussi Vigie Hebdo, regroupant<br />

les principales actualités<br />

<strong>de</strong> la semaine dans tous les<br />

domaines, et Vigie Europe présentant<br />

les actualités européennes,<br />

les informations culturelles<br />

et les <strong>de</strong>rnières parutions<br />

européennes.<br />

Mais bibliotique<br />

c’est aussi<br />

<strong>de</strong>s outils…<br />

◗ Le Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Internet<br />

« L’Europe en Ligne – Union<br />

européenne et Etats<br />

membres », est l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers<br />

outils élaboré par<br />

Bibliotique, en partenariat<br />

avec Infodoc-<strong>experts</strong>, pour le<br />

62 e Congrès <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>. Ce gui<strong>de</strong><br />

permet <strong>de</strong> fournir aux professionnels<br />

<strong>de</strong> nombreux repères<br />

pour mieux appréhen<strong>de</strong>r les<br />

mécanismes et les enjeux communautaires.<br />

Il propose un<br />

panorama <strong>de</strong>s sites Internet<br />

existant au niveau institutionnel<br />

et <strong>de</strong>s fiches pratiques <strong>de</strong>s<br />

Etats membres, reprenant<br />

notamment <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> sites<br />

dans les domaines <strong>de</strong> la fiscalité,<br />

la comptabilité, le régime<br />

social ou l’économie. Le cédérom<br />

qui accompagne l’ouvrage<br />

contient une version numérique<br />

<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, avec liens<br />

hypertextes actifs et moteur<br />

<strong>de</strong> recherche, et propose une<br />

bibliothèque prédéfinie <strong>de</strong> favoris<br />

permettant leur importation<br />

dans le navigateur internet.<br />

Ce gui<strong>de</strong>, complète <strong>de</strong>ux ouvrages<br />

publiés précé<strong>de</strong>mment sur<br />

« Les ressources <strong>de</strong> l’Internet<br />

juridique » et « Les ressources<br />

<strong>de</strong> l’Internet comptable, économique<br />

et financier ».<br />

◗ La collection <strong>de</strong>s cédéroms<br />

Actua, Sectoria, Tecnica sont<br />

<strong>de</strong>s compilations <strong>de</strong>s meilleurs<br />

mémoires d’expertise comptable,<br />

dont Bibliotique est l’unique<br />

dépositaire, sur un thème<br />

traitant <strong>de</strong> l’actualité, <strong>de</strong>s techniques<br />

<strong>comptables</strong> ou sur un<br />

secteur d’activité. Ces mémoires<br />

of<strong>fr</strong>ent aux professionnels<br />

une approche globale sur <strong>de</strong>s<br />

sujets comme le contrôle<br />

interne, la gestion du patrimoine,<br />

la retraite, les normes<br />

IAS/IFRS, l’épargne salariale, le<br />

nouveau droit comptable, l’environnement,<br />

le développement<br />

durable, l’Europe, la<br />

transmission, l’évaluation, les<br />

risques professionnels, les associations,<br />

les professions libérales,<br />

la responsabilité du professionnel<br />

comptable libéral, les<br />

services publics, le sport, le tourisme<br />

et la viticulture.<br />

◗ Le cédérom Ex & CO, développé<br />

par Bibliotique, réunit<br />

les sujets et corrigés du DEC et<br />

<strong>de</strong> l’examen d’aptitu<strong>de</strong> aux<br />

fonctions <strong>de</strong> commissaires aux<br />

comptes <strong>de</strong>puis 1994, les textes<br />

officiels et les rapports du jury.<br />

Il permet à l’utilisateur <strong>de</strong> faire<br />

<strong>de</strong>s recherches en texte intégral<br />

sur toute la documentation <strong>de</strong>s<br />

annales, <strong>de</strong> se préparer sur <strong>de</strong>s<br />

thèmes spécifiques, en fonction<br />

<strong>de</strong> ses forces et faiblesses.<br />

◗ Le cédérom <strong>de</strong> la Source<br />

comptable, qui contient l’intégralité<br />

<strong>de</strong>s textes <strong>comptables</strong><br />

<strong>fr</strong>ançais législatifs, réglementaires<br />

et doctrinaux relatifs à la<br />

comptabilité privée et publique,<br />

dans le cadre <strong>de</strong>s comptes<br />

sociaux et consolidés, ainsi que<br />

tous les plans <strong>comptables</strong> professionnels,<br />

réalisé <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années par Bibliotique,<br />

est <strong>de</strong>puis peu associé au Co<strong>de</strong><br />

comptable. Cet ouvrage institutionnel<br />

contient les lois et<br />

décrets <strong>comptables</strong> codifiés au<br />

Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce le PCG à<br />

jour au 1 er juillet 2007, ainsi<br />

que <strong>de</strong>s renvois vers les sources<br />

officielles (avis et recommandations<br />

du CNC, réponses <strong>de</strong> la<br />

CNCC, réponses ministérielles),<br />

les publications <strong>de</strong> la profession<br />

(mémentos d’expert) et les<br />

textes fiscaux liés (CGI, instructions<br />

administratives). •<br />

Tous les détails sur ces outils,<br />

ainsi que <strong>de</strong>s liens vers les sites<br />

<strong>de</strong> Bibliobaseonline.com et<br />

Bibliovigie.com, vous sont proposés<br />

sur le site <strong>www</strong>.bibliotique.com.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 37


Formation professionnelle<br />

Expertise comptable :<br />

2008, <strong>de</strong>ux nouveaux<br />

diplômes<br />

Une filière d’excellence<br />

Q<br />

Photo : Forum <strong>de</strong> l’Intec, espace emploi<br />

SIC n° 250 <strong>de</strong> février 2007 publiait un dossier complet sur la réforme <strong>de</strong>s diplômes <strong>comptables</strong> <strong>de</strong> l’Etat<br />

publiée au Journal officiel du 29 décembre 2006. Il a fallu une année <strong>de</strong> mise en œuvre (tous les aspects<br />

ne sont pas encore pleinement finalisés à ce jour), pour que les premiers examens sur les nouvelles<br />

épreuves aient lieu, comme prévu, du 28 mai au 9 juin 2008 pour le DCG et du 6 au 13 octobre 2008 pour<br />

le DSCG. C’est le premier volet d’une réforme ambitieuse qui va se poursuivre avec celle du diplôme<br />

d’expertise comptable et avec l’émergence <strong>de</strong> nouveaux projets pour accroître le rayonnement national<br />

et international du cursus <strong>fr</strong>ançais d’accès à l’expertise comptable.<br />

Deux diplômes<br />

mo<strong>de</strong>rnes et<br />

euro-comptabibles<br />

Le décret n° 2006-1706 du 22<br />

décembre 2006 et son arrêté<br />

d’application instituent le<br />

diplôme <strong>de</strong> comptabilité et <strong>de</strong><br />

gestion, DCG, et le diplôme<br />

supérieur <strong>de</strong> comptabilité et<br />

<strong>de</strong> gestion, DSCG. Le DCG succè<strong>de</strong><br />

au DPECF et au DECF et<br />

s’inscrit au niveau licence du<br />

système LMD <strong>de</strong> l’Espace européen<br />

<strong>de</strong>s diplômes <strong>de</strong> l’enseignement<br />

supérieur, le DSCG<br />

succè<strong>de</strong> au DESCF et s’inscrit<br />

au niveau master.<br />

Ce positionnement aux niveaux<br />

respectivement <strong>de</strong> licence et <strong>de</strong><br />

master doit encore faire l’objet<br />

d’un arrêté spécifique. Le dossier<br />

est en cours. Une jurispru<strong>de</strong>nce<br />

récente concernant les<br />

diplômes d’architecture, très<br />

similaires, permet d’espérer<br />

une issue favorable <strong>de</strong> ce dossier.<br />

Un <strong>de</strong>uxième décret, n° 2006-<br />

1707 du 22 décembre 2006,<br />

modifie partiellement le décret<br />

n° 81-536 du 12 mai 1981 relatif<br />

au diplôme d’expertise comptable<br />

pour permettre aux candidats<br />

titulaires du DSCG <strong>de</strong> s’inscrire<br />

en stage d’expertise comptable<br />

au même titre que ceux<br />

titulaires du DESCF et dans <strong>de</strong>s<br />

conditions plus souples qu’auparavant.<br />

Un prochain SIC fera le point<br />

sur les nouvelles conditions<br />

d’accès au stage d’expertise<br />

comptable et sur la réforme en<br />

cours <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> formation<br />

du stage.<br />

Les candidats engagés dans le<br />

cursus <strong>de</strong> 1981 qui vient <strong>de</strong> se<br />

terminer, basculent dans le nouveau<br />

cursus en utilisant les passerelles<br />

(ou équivalences)<br />

annexées au décret n° 2006-1706<br />

relatif au DCG et au DSCG. Pour<br />

chaque épreuve obtenue dans<br />

l’ancien régime, ils peuvent<br />

reporter sur les nouvelles épreuves<br />

les notes obtenues y compris<br />

celles entre 6 et 10 sur 20 et appliquer<br />

les nouveaux coefficients.<br />

Les dispenses, un<br />

aspect fondamental<br />

Un nouvel arrêté du 9 janvier<br />

2008, récapitulatif, est<br />

paru au JO du 12 janvier 2008<br />

(téléchargeable sur <strong>www</strong>.futurexpert.com).<br />

Cet arrêté est d’une importance<br />

majeure car il marque la<br />

volonté d’ouverture et <strong>de</strong><br />

diversité souhaitée par la profession.<br />

Y figurent les dispenses<br />

accordées aux établissements<br />

du haut enseignement<br />

commercial qui ont déposé un<br />

dossier, aux masters CCA<br />

(Comptabilité Contrôle Audit),<br />

voie universitaire dédiée à l’expertise<br />

comptable, ainsi qu’à<br />

un grand nombre d’autres<br />

diplômes anciens ou nouveaux.<br />

Rappelons que les candidats<br />

titulaires d’un diplôme<br />

<strong>de</strong> master ou gradué master<br />

accè<strong>de</strong>nt directement aux<br />

épreuves du DSCG. Ensuite,<br />

38 • Janvier 2008 • SIC n°260


Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

selon l’origine <strong>de</strong> leur diplôme,<br />

ils bénéficient ou non d’un certain<br />

nombre <strong>de</strong> dispenses.<br />

Pour commencer le stage d’expertise<br />

comptable, il faut avoir<br />

obtenu au moins 4 <strong>de</strong>s 7 épreuves<br />

obligatoires du DSCG, par<br />

examen ou par dispense ou par<br />

équivalence ou encore par la<br />

VAE (mixage possible).<br />

D’autres arrêtés suivront. Les<br />

diplômes étrangers, <strong>fr</strong>ancophones<br />

notamment, sont également<br />

concernés.<br />

Calendrier 2008 d’inscription aux épreuves du DCG et du DSCG<br />

(pour tous les candidats)<br />

Date nationale d’ouverture<br />

<strong>de</strong>s pré inscriptions sur Internet<br />

Date nationale <strong>de</strong> fermeture<br />

<strong>de</strong>s pré inscriptions sur Internet<br />

Date nationale limite <strong>de</strong> retour<br />

<strong>de</strong>s dossiers d’inscription<br />

et du rapport <strong>de</strong> stage<br />

DCG<br />

1 er février<br />

26 février à 17h<br />

(heure métropolitaine)<br />

25 mars à minuit (le cachet<br />

<strong>de</strong> la poste faisant foi)<br />

DSCG<br />

15 mai<br />

11 juin à 17h<br />

(heure métropolitaine)<br />

22 août à minuit (le cachet<br />

<strong>de</strong> la poste faisant foi)<br />

Les pré inscriptions s’effectuent uniquement sur Internet aux dates indiquées ci-<strong>de</strong>ssus et à partir du site suivant :<br />

http://<strong>www</strong>.siec.education.<strong>fr</strong>, rubrique « examens », sous rubrique « expertise comptable ».<br />

La VAE, un vaste<br />

chantier<br />

La VAE (validation <strong>de</strong>s acquis<br />

<strong>de</strong> l’expérience) est une voie<br />

inédite d’accès aux diplômes<br />

<strong>comptables</strong> <strong>de</strong> l’Etat et une<br />

nouvelle opportunité. C’est<br />

une voie d’obtention <strong>de</strong>s diplômes<br />

au même titre que la voie<br />

scolaire, l’apprentissage ou la<br />

formation continue. La VAE est<br />

effectuée au regard :<br />

◗ <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s connaissances,<br />

aptitu<strong>de</strong>s et compétences<br />

acquises par le candidat ;<br />

◗ dans l’exercice en continu<br />

ou non ;<br />

◗ pendant une durée totale<br />

cumulée d’au moins trois ans ;<br />

◗ d’activités salariées, non<br />

salariées ou bénévoles ;<br />

◗ en rapport avec le champ du<br />

LES JURYS DCG ET DSCG<br />

La composition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jurys est<br />

fixée par le décret n° 2006-1707<br />

du 22 décembre 2006. Sous réserve<br />

<strong>de</strong> leur nomination par arrêté<br />

(en cours <strong>de</strong> publication),<br />

ces jurys seront présidés<br />

par les personnes suivantes :<br />

DCG : Prési<strong>de</strong>nt, Alain Henriet,<br />

inspecteur général <strong>de</strong> l’Education<br />

nationale, groupe Economie et<br />

Gestion ;<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt, Guy Solle, professeur<br />

<strong>de</strong>s Universités, en collaboration<br />

avec Thierry Lorot, expert-comptable,<br />

commissaire aux comptes.<br />

DSCG : Prési<strong>de</strong>nte, Evelyne Lan<strong>de</strong>,<br />

professeur <strong>de</strong>s Universités ;<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt, Marc Régnoux, expertcomptable,<br />

commissaire aux comptes,<br />

en collaboration avec Odile Dandon,<br />

expert-comptable, professeur.<br />

diplôme, titre ou certificat<br />

pour lequel la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est<br />

déposée.<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> VAE relève<br />

d’une démarche individuelle<br />

effectuée auprès <strong>de</strong>s services<br />

académiques compétents <strong>de</strong><br />

l’académie du choix du candidat.<br />

Le dossier <strong>de</strong> VAE est soumis à<br />

un jury constitué et présidé<br />

conformément à la réglementation<br />

du diplôme concerné. Le<br />

jury vérifie si les acquis dont le<br />

candidat fait état correspon<strong>de</strong>nt<br />

aux compétences, aptitu<strong>de</strong>s<br />

et connaissances exigées<br />

par le référentiel <strong>de</strong> la certification.<br />

Les modalités et les critères<br />

d’évaluation <strong>de</strong>s compétences<br />

professionnelles du candidat<br />

à la VAE sont fixés par l’institution<br />

ou l’organisme qui délivre<br />

la certification : examen<br />

sur pièces, entretien, mise en<br />

situation du candidat ou tout<br />

autre moyen d’évaluation jugé<br />

adéquat et prévu par la réglementation<br />

<strong>de</strong> la certification.<br />

Le jury est souverain. Il se prononce<br />

pour une validation<br />

totale ou pour une validation<br />

partielle. Dans certains cas, il<br />

peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un contrôle<br />

complémentaire.<br />

L’instruction <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> VAE est du ressort<br />

<strong>de</strong>s rectorats qui sont indépendants.<br />

D’où l’importance <strong>de</strong>s<br />

référentiels qui seront mis à<br />

leur disposition. Plusieurs groupes<br />

<strong>de</strong> professionnels et enseignants<br />

ont œuvré courant 2007<br />

à l’élaboration <strong>de</strong> ces référentiels<br />

métiers pour chaque unité<br />

d’enseignement constituant le<br />

DCG et le DSCG. Pour cela, ils<br />

se sont appuyé sur la pratique<br />

<strong>de</strong>s cabinets, les expériences<br />

du Cnam et <strong>de</strong>s Universités, les<br />

expériences étrangères, les<br />

documents émanant <strong>de</strong> l’IFAC<br />

et du modèle « Common<br />

Content » (projet d’harmonisation<br />

<strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong> formation<br />

initié par neuf instituts professionnels<br />

européens dont le<br />

CSOEC et la CNCC).<br />

Une instruction administrative<br />

spécifique pour la filière <strong>de</strong> la<br />

VAE <strong>de</strong>vrait être publiée aux<br />

alentours <strong>de</strong> mars 2008. Les<br />

jurys <strong>de</strong> VAE se tiendront après<br />

les jurys d’examen traditionnels.<br />

La VAE va continuer à impliquer<br />

fortement la profession<br />

non seulement au sein <strong>de</strong>s<br />

jurys spécifiques mais aussi<br />

dans toute la démarche d’accompagnement<br />

<strong>de</strong>s candidats.<br />

La première session<br />

d’examen 2008<br />

L’arrêté du 10 septembre 2007<br />

publié au JO du 9 octobre 2007<br />

figure intégralement sur le site<br />

<strong>www</strong>.futurexpert.com et comporte,<br />

outre le calendrier <strong>de</strong>s<br />

inscriptions rappelé ci-<strong>de</strong>ssus,<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s dates d’examen<br />

ainsi que les coordonnées <strong>de</strong>s<br />

services <strong>de</strong>s rectorats pour les<br />

candidats résidant à l’étranger<br />

ou dans les TOM.<br />

Une note détaillée relative à<br />

l’organisation et aux modalités<br />

POUR EN SAVOIR PLUS (liste non<br />

exhaustive)<br />

◗ SIC n° 250 <strong>de</strong> février 2007<br />

(tiré à part, 14 pages,<br />

les fon<strong>de</strong>ments et objectifs<br />

<strong>de</strong> la réforme :<br />

◗ L’expertise comptable, une<br />

filière d’excellence (brochure<br />

éditée par le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre, 16 pages, 16 x 24,<br />

idéale pour les salons, forums et<br />

présentations dans les<br />

établissements d’enseignement).<br />

◗ DCG-DSCG, le gui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’expertise comptable, les<br />

stratégies d’étu<strong>de</strong>s, les métiers<br />

(98 pages, Editions Sup’Foucher).<br />

◗ <strong>www</strong>.futurexpert.com, le site<br />

<strong>de</strong> l’Ordre pour toutes les<br />

informations liées au cursus et<br />

aux conditions d’accès pour les<br />

titulaires <strong>de</strong> diplômes étrangers.<br />

d’inscription aux épreuves du<br />

DCG et du DSCG <strong>de</strong> la session<br />

2008 vient <strong>de</strong> paraître. Cette<br />

note comporte <strong>de</strong>s instructions<br />

que les candidats doivent<br />

impérativement connaître. Le<br />

tableau récapitulatif <strong>de</strong>s dispenses<br />

y est annexé. Cette<br />

note est à retirer auprès <strong>de</strong>s<br />

services rectoraux <strong>de</strong> chaque<br />

académie. Elle est téléchargeable<br />

sur le site <strong>www</strong>.futurexpert.com.<br />

•<br />

POUR TOUS RENSEIGNEMENTS :<br />

hmichelin@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

mcaorte@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

pgauthier@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 39


Vie <strong>de</strong>s clubs<br />

Les tribunaux <strong>de</strong> commerce :<br />

200 ans <strong>de</strong> vie économique<br />

et <strong>de</strong> justice consulaire<br />

Le 19 décembre 2007,<br />

l’Association Experts-<br />

Comptables et Mandats<br />

Publics a réuni à Paris<br />

les 71 <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

juges<br />

consulaires et/ou<br />

prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> tribunaux<br />

<strong>de</strong> commerce, en<br />

présence <strong>de</strong> Jean-Pierre<br />

Alix, prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong><br />

l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-<br />

Comptables, et Maurice<br />

Picard, prési<strong>de</strong>nt du<br />

<strong>Conseil</strong> national <strong>de</strong>s<br />

administrateurs et<br />

mandataires judiciaires.<br />

Cette rencontre a été l’occasion<br />

d’échanger les<br />

expériences et formuler<br />

<strong>de</strong>s recommandations à l’attention<br />

<strong>de</strong>s élus en exercice ou <strong>de</strong><br />

ceux qui souhaitent occuper<br />

cette fonction élective.<br />

Les enjeux<br />

<strong>de</strong> la nouvelle carte<br />

judiciaire<br />

Le nombre <strong>de</strong>s cours d’appel :<br />

35 reste inchangé, 23 tribunaux<br />

<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance <strong>de</strong>vraient<br />

être supprimés sur les 181, 176<br />

tribunaux d’instance seront<br />

supprimés parmi les 475, un<br />

tiers <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> commerce<br />

actuellement au nombre<br />

<strong>de</strong> 185 disparaîtront ; au<br />

niveau <strong>de</strong>s 271 conseils <strong>de</strong>s<br />

prud’hommes, 63 seront supprimés,<br />

le nombre <strong>de</strong>s conseillers<br />

prud’homaux restant toutefois<br />

inchangé.<br />

La réforme est considérée<br />

opportune et permettra une<br />

meilleure organisation dans le<br />

fonctionnement <strong>de</strong>s tribunaux.<br />

Certains, cependant, précisent<br />

que l’éloignement géographique<br />

pénalisera indéniablement<br />

les justiciables. La proximité permettait<br />

une meilleure connaissance<br />

<strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong>s affaires.<br />

Dans les cas <strong>de</strong> procédures collectives,<br />

il est toujours préférable<br />

que le Parquet puisse surveiller<br />

<strong>de</strong> près les dossiers. A<br />

l’avenir, les audiences foraines<br />

pourront toutefois se prononcer<br />

sur les petites affaires.<br />

commerce, ren<strong>de</strong>nt 1 million<br />

<strong>de</strong> décisions par an, en<br />

moyenne en cinq mois. 12 %<br />

sont <strong>fr</strong>appées d’appel et 3 %<br />

seulement sont infirmées. Ils<br />

ouvrent 50 000 procédures collectives<br />

et 1 300 mandats ad<br />

hoc et règlements amiables,<br />

sauvant 150 000 emplois.<br />

Ces chif<strong>fr</strong>es ne disent rien du<br />

dévouement et du sérieux <strong>de</strong>s<br />

hommes et <strong>de</strong>s femmes qui<br />

ont fait serment <strong>de</strong> rendre la<br />

justice économique au nom du<br />

peuple <strong>fr</strong>ançais, sont fiers<br />

d’être <strong>de</strong>s magistrats <strong>de</strong> plein<br />

exercice et s’emploient humblement,<br />

sans compter ni leur<br />

temps ni leur peine, à remplir<br />

<strong>de</strong> leur mieux leur mission.<br />

Concernant la réforme <strong>de</strong>s tribunaux<br />

<strong>de</strong> commerce, ce grand<br />

projet est en marche :<br />

◗ Réforme <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s<br />

juges <strong>de</strong>puis le début 2004, les<br />

premières formations ont eu<br />

lieu. Le décret du 22 septembre<br />

2004 confie le financement<br />

du dispositif aux organismes<br />

<strong>de</strong> formation professionnelle<br />

(Agefoss) ;<br />

◗ Remise à plat <strong>de</strong> leur recrutement<br />

;<br />

◗ Définition <strong>de</strong>s règles d’éthique<br />

et <strong>de</strong> déontologie ;<br />

◗ Déontologie adaptée aux<br />

spécificités <strong>de</strong> magistrats dans<br />

la cité ;<br />

◗ Amélioration du fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s tribunaux ;<br />

◗ Rationalisation <strong>de</strong> la carte<br />

judiciaire ;<br />

◗ Réflexion en profon<strong>de</strong>ur sur<br />

le traitement <strong>de</strong>s entreprises<br />

en difficulté ;<br />

◗ Responsabilisation <strong>de</strong>s juges<br />

commissaires face aux pratiques<br />

et aux comportements <strong>de</strong><br />

certains <strong>de</strong>s mandataires appelés<br />

à leur tour à se réformer ;<br />

◗ Développement <strong>de</strong> la prévention-détection<br />

et <strong>de</strong> la prévention-traitement<br />

dans toutes<br />

les juridictions.<br />

Les conditions<br />

d’exercice<br />

Selon Michel Humeau, expertcomptable,<br />

juge consulaire<br />

pendant 30 ans, ancien prési<strong>de</strong>nt<br />

du tribunal <strong>de</strong> commerce<br />

<strong>de</strong> Nantes, la fonction <strong>de</strong> juge<br />

consulaire n’est pas une fonction<br />

honorifique. Elle implique<br />

une gran<strong>de</strong> disponibilité ainsi<br />

que <strong>de</strong> faire preuve d’humilité,<br />

car les nouveaux juges ont<br />

beaucoup à apprendre, même<br />

dans les cas où leur formation<br />

La reconnaissance<br />

du bon<br />

fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s tribunaux<br />

<strong>de</strong> commerce<br />

3 100 juges consulaires, élus et<br />

bénévoles, 185 tribunaux <strong>de</strong><br />

De g. à dr. : Jean-Pascal Fichère, Maurice Picard, Jean-Pierre Alix et Michel Humeau<br />

40 • Janvier 2008 • SIC n°260


Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

les y prépare. C’est dire la difficulté<br />

que nous rencontrons à<br />

trouver <strong>de</strong>s candidats animés<br />

<strong>de</strong> cet idéal et <strong>de</strong> cet état d’esprit.<br />

Nous souhaitons, autant que<br />

faire se peut, nous assurer que<br />

les personnes désireuses <strong>de</strong><br />

s’investir dans cette fonction<br />

ont bien compris la portée <strong>de</strong><br />

cet engagement et qu’elles en<br />

ont les aptitu<strong>de</strong>s. Malgré ces<br />

précautions, il n’est pas rare<br />

que <strong>de</strong>s nouveaux juges donnent<br />

leur démission peu après<br />

leur installation car ils se ren<strong>de</strong>nt<br />

compte que la tâche est<br />

ardue. En effet, elle ne consiste<br />

pas uniquement à siéger périodiquement,<br />

car il faut ensuite<br />

consacrer beaucoup <strong>de</strong> temps<br />

à la rédaction <strong>de</strong>s jugements.<br />

C’est la partie noble <strong>de</strong> la tâche<br />

du juge qui ne peut être déléguée<br />

au greffe, non parce qu’il<br />

n’en aurait pas les compétences<br />

mais parce qu’il sortirait <strong>de</strong><br />

son rôle. C’est ce qu’il y a <strong>de</strong><br />

plus difficile, car la qualité <strong>de</strong><br />

la rédaction est essentielle et<br />

nécessite <strong>de</strong> l’entraînement.<br />

MAURICE PICARD,<br />

PRÉSIDENT<br />

DU CONSEIL<br />

NATIONAL DES<br />

ADMINISTRATEURS<br />

ET MANDATAIRES<br />

JUDICIAIRES<br />

MAURICE PICARD : « ALLER PLUS VITE<br />

POUR LIBÉRER LES RICHESSES »<br />

Le <strong>Conseil</strong> national <strong>de</strong>s administrateurs et mandataires judiciaires<br />

a été créé en 1986. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un Ordre,<br />

car il n’a pas <strong>de</strong> discipline<br />

et <strong>de</strong> Tableau. Il est composé <strong>de</strong> 450 administrateurs judiciaires et<br />

<strong>de</strong> 330 mandataires judiciaires.<br />

Les notaires au nombre <strong>de</strong> 8 000 détiennent un fonds à la Caisse<br />

<strong>de</strong>s dépôts et consignations <strong>de</strong> 21 milliards, là où les administrateurs<br />

et mandataires judiciaires ont un fonds <strong>de</strong> 7 milliards.<br />

Les administrateurs et mandataires judiciaires travaillent en étroite<br />

collaboration avec les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.<br />

Le rôle <strong>de</strong> l’administrateur judiciaire est d’accompagner<br />

les entreprises en difficulté. La profession suit 40 000 redressements<br />

par an et 15 000 liquidations judiciaires.<br />

90 % <strong>de</strong>s procédures concernent <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />

20 salariés.<br />

200 procédures concernent <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 200 salariés.<br />

La pratique du règlement amiable exige <strong>de</strong> la visibilité, <strong>de</strong> la rapidité<br />

d’exécution et <strong>de</strong> la fiabilité dans l’information.<br />

Améliorer les règles : pour les prochaines années, il serait<br />

souhaitable <strong>de</strong> dépénaliser, favoriser le rebond du chef d’entreprise<br />

défaillant et favoriser l’accès à la sauvegar<strong>de</strong>.<br />

Cent fois sur le métier remettez<br />

votre ouvrage, a dit un<br />

auteur et ce n’est qu’à ce prix<br />

que l’on acquiert la maîtrise <strong>de</strong><br />

la rédaction. Il est donc nécessaire<br />

que les candidats soient<br />

concrètement informés <strong>de</strong> ces<br />

exigences et que nous puissions<br />

nous assurer <strong>de</strong> leur aptitu<strong>de</strong><br />

à y répondre.<br />

Pour Hervé Abouly, expertcomptable,<br />

juge au tribunal <strong>de</strong><br />

commerce <strong>de</strong> Meaux, la fonction<br />

<strong>de</strong> juge dans un tribunal<br />

<strong>de</strong> commerce nécessite avant<br />

tout <strong>de</strong> la disponibilité.<br />

Serge Dupasquier, expertcomptable,<br />

juge au tribunal <strong>de</strong><br />

commerce <strong>de</strong> Macon, souligne<br />

que la formation <strong>de</strong>s juges<br />

consulaires reste insuffisante<br />

notamment pour les <strong>experts</strong><strong>comptables</strong>,<br />

en matière <strong>de</strong> procédure<br />

civile et <strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong><br />

jugement. Désormais, une formation<br />

sera assurée par l’Ecole<br />

nationale <strong>de</strong> la magistrature.<br />

La fonction est bénévole, le<br />

juge doit acheter sa robe, payer<br />

ses <strong>fr</strong>ais <strong>de</strong> déplacement.<br />

Certes les <strong>fr</strong>ais peuvent être<br />

déduits <strong>de</strong> ses <strong>fr</strong>ais professionnels<br />

mais les plafonds n’ont<br />

pas été réactualisés <strong>de</strong>puis<br />

1973 !<br />

Les juges consulaires peuvent<br />

adhérer à la Conférence <strong>de</strong>s tribunaux<br />

<strong>de</strong> commerce, dont le<br />

rôle est <strong>de</strong> faire connaître les<br />

tribunaux <strong>de</strong> commerce et<br />

d’être un interlocuteur pour les<br />

pouvoirs publics.<br />

Une nouvelle structure a été<br />

mise en place en 2006 : le<br />

conseil <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong> commerce,<br />

présidé par le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

Sceaux, et comprenant <strong>de</strong>s<br />

représentants <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong><br />

commerce, <strong>de</strong> la Chancellerie<br />

et <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation…, le<br />

vice-prési<strong>de</strong>nt est Perrette Rey.<br />

Cette structure sera amenée à<br />

définir notamment <strong>de</strong>s règles<br />

d’éthique.<br />

Etre indépendant et le paraître<br />

est la recommandation principale.<br />

Les juges peuvent pratiquer<br />

la récusation conformément<br />

à leur serment. Pour<br />

Clau<strong>de</strong> Bollore, expert-comptable,<br />

juge au tribunal <strong>de</strong> commerce<br />

<strong>de</strong> Nantes, l’expertcomptable<br />

dans les cas personnels<br />

peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que l’affaire<br />

soit déportée dans un<br />

autre tribunal.<br />

La fonction nécessite une forte<br />

motivation et une envie <strong>de</strong><br />

s’investir dans une charge qui<br />

peut représenter plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

jours par mois et constituer un<br />

plein temps pour un prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> tribunal <strong>de</strong> commerce.<br />

Le rôle déterminant<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

en matière<br />

<strong>de</strong> prévention<br />

Le rôle <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

est indispensable en matière<br />

d’anticipation. Il est conseillé<br />

aux <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> <strong>de</strong> ne<br />

pas hésiter à solliciter un ren<strong>de</strong>z-vous<br />

auprès du Prési<strong>de</strong>nt<br />

du tribunal <strong>de</strong> commerce et <strong>de</strong><br />

voir dans quel cadre il peut<br />

être trouvé une solution pour<br />

sauver l’entreprise et éviter sa<br />

fermeture.<br />

De manière générale, les<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> juges consulaires<br />

souhaitent que <strong>de</strong>s<br />

contacts réguliers soient engagés<br />

entre les <strong>Conseil</strong>s régionaux<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

et la justice consulaire<br />

pour une meilleure administration<br />

<strong>de</strong>s entreprises sous<br />

forme <strong>de</strong> réunions ou <strong>de</strong> conférences.<br />

• Jean-Pascal Fichere<br />

Prési<strong>de</strong>nt délégué<br />

<strong>de</strong> l’Association<br />

Experts-<strong>comptables</strong><br />

et mandats publics<br />

Pour plus <strong>de</strong> renseignement<br />

sur l’Association Experts-Comptables<br />

et Mandats Publics<br />

Contact au CSOEC :<br />

Elisabeth Bergé-Suet,<br />

eberge@cs.<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>.org<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 41


Vie <strong>de</strong>s régions<br />

« Notre profession a su évoluer, s’adapter<br />

aux nouvelles technologies ; elle saura régler<br />

les problèmes liés à la communication<br />

et à l’environnement européen »<br />

RÉMY DOUGÉ, PRÉSIDENT DU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ORDRE DES EXPERTS-COMPTABLES<br />

DES PAYS DE LOIRE<br />

Rencontre avec Rémy Dougé<br />

« Nous ne <strong>de</strong>vons pas renier notre origine d’hommes <strong>de</strong> chif<strong>fr</strong>es et j’attache beaucoup d’importance à<br />

notre diplôme. A travers la comptabilité nous faisons “parler” les chif<strong>fr</strong>es, la meilleure preuve en est que<br />

tous les partenaires <strong>de</strong> l’entreprise et plus encore l’entrepreneur lui-même, ont <strong>de</strong> plus en plus besoin tous<br />

les jours <strong>de</strong>s éléments élaborés par les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, pour définir les stratégies économiques, les<br />

choix <strong>de</strong> développement et d’investissements… Nous avons incontestablement un rôle pédagogique à<br />

jouer parmi les acteurs économiques, mais nous avons aussi une adaptation presque permanente <strong>de</strong><br />

notre métier à conduire. Il nous faut à la fois détermination et humilité pour ne pas rater “le coche” et<br />

pour montrer notre utilité dans un rôle <strong>de</strong> conseil <strong>de</strong> l’entreprise, d’acteur incontournable <strong>de</strong> l’économie,<br />

sur <strong>de</strong>s stratégies très personnalisées… »<br />

Rémy Dougé avait entre<br />

ses mains, dès le berceau,<br />

la ferme douceur<br />

<strong>de</strong>s Angevins et une profession<br />

passionnante… Issu d’une<br />

famille angevine, d’un père<br />

expert-comptable et d’une<br />

mère conjoint collaborateur, il<br />

a, très tôt, été imprégné <strong>de</strong> ce<br />

qui touchait à la vie <strong>de</strong> l’entreprise<br />

et à sa gestion.<br />

Après un bac et <strong>de</strong>s classes<br />

préparatoires à Angers, il<br />

entre à l’ESC Paris en 1970,<br />

passionné dès ce moment par<br />

la gestion, l’enseignement et<br />

l’environnement : il rédigera<br />

d’ailleurs son mémoire <strong>de</strong><br />

l’ESCP sur « La pollution <strong>de</strong>s<br />

mers ». Après un stage chez<br />

Bouygues, à Clamart, où il fait<br />

<strong>de</strong> l’audit interne et la consolidation<br />

<strong>de</strong>s bilans, il choisit à<br />

la fois un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie et un<br />

certain type d’exercice en<br />

rejoignant le cabinet <strong>de</strong> son<br />

père, Sorogec, à Angers, en<br />

novembre 1975. Il présente<br />

ensuite son mémoire sur « Les<br />

modèles <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s<br />

fonds <strong>de</strong> formation en mutualisation<br />

» et obtient son<br />

diplôme en 1984.<br />

En 2000, le cabinet, qui emploie<br />

désormais 20 personnes,<br />

intègre un groupe régional,<br />

ECA (Expert <strong>Conseil</strong> Atlantique),<br />

ce que commente ainsi<br />

Rémy Dougé : « Nous nous sommes<br />

appliqué à nous-mêmes ce<br />

que nous conseillons à nos<br />

clients, le travail en réseau… ».<br />

La même année, il est élu pour<br />

la première fois au <strong>Conseil</strong><br />

régional <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong><br />

Loire et, afin <strong>de</strong> s’y consacrer,<br />

confie alors à son associée la<br />

tâche d’enseignant à l’ESCCA<br />

d’Angers qu’il assurait <strong>de</strong>puis<br />

25 ans.<br />

A 56 ans, il est <strong>de</strong>puis décembre<br />

2006 prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong><br />

régional <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> Loire<br />

(Indre-et-Loire, Loire Atlantique,<br />

Maine-et-Loire, Mayenne<br />

et Sarthe), bien décidé à<br />

faire partager, notamment<br />

aux jeunes qui arrivent dans<br />

la profession, un sentiment<br />

d’appartenance fort, un<br />

grand attachement au<br />

diplôme et à la déontologie<br />

professionnelle : « Je suis<br />

très reconnaissant <strong>de</strong> la marque<br />

<strong>de</strong> confiance qui m’a été<br />

faite lors <strong>de</strong> l’élection à la prési<strong>de</strong>nce,<br />

souligne-t-il, et heureux<br />

d’apporter ma pierre à<br />

l’édifice ».<br />

42 • Janvier 2008 • SIC n°260


Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

RENCONTRE<br />

SIC : Qu’aimez-vous dans le<br />

métier d’expert-comptable<br />

aujourd’hui ?<br />

Rémy Dougé : La richesse <strong>de</strong>s<br />

contacts. Les échanges sont<br />

très divers et très enrichissants.<br />

En même temps, nous<br />

<strong>de</strong>vons <strong>de</strong>meurer très vigilants<br />

sur la qualité et la régularité <strong>de</strong><br />

ces échanges tant avec l’extérieur,<br />

notamment avec nos<br />

clients, qu’en interne avec<br />

ceux qui travaillent avec nous.<br />

Ce qui pose le problème très<br />

actuel <strong>de</strong> la communication.<br />

D’une façon générale, nous<br />

sommes trop focalisés sur la<br />

communication externe alors<br />

qu’en interne <strong>de</strong>s tâches<br />

importantes nous atten<strong>de</strong>nt, la<br />

formation <strong>de</strong> nos collaborateurs,<br />

par exemple. Je crois<br />

beaucoup à la restitution aux<br />

autres, <strong>de</strong>s informations et <strong>de</strong><br />

la formation, par ceux qui en<br />

ont bénéficié. Nous la pratiquons<br />

au sein <strong>de</strong> notre cabinet<br />

et nous y tenons ! Car cela présente<br />

plusieurs avantages : une<br />

diffusion <strong>de</strong> l’information,<br />

l’obligation pour ceux qui parlent<br />

d’avoir bien intégré les éléments<br />

et la formation à l’expression<br />

: les collaborateurs qui<br />

se sont exprimés <strong>de</strong>vant les<br />

autres communiqueront d’autant<br />

mieux avec les clients.<br />

Le thème <strong>de</strong> notre assemblée<br />

générale du 21 septembre <strong>de</strong>rnier<br />

était : « la qualité, vecteur<br />

<strong>de</strong> communication ». Communiquer<br />

oui, mais à qui et comment<br />

? Pour nous cela passe<br />

d’une manière incontournable<br />

par la formation et la motivation<br />

<strong>de</strong>s collaborateurs. Cela<br />

implique également une<br />

réflexion sur l’exercice libéral :<br />

comment voulons-nous l’exercer<br />

? Malgré toutes les questions<br />

qui se posent aujourd’hui<br />

à notre profession, je reste<br />

optimiste. Nous avons su nous<br />

adapter, en particulier <strong>de</strong>puis<br />

une dizaine d’années, aux nouvelles<br />

technologies – ce qui<br />

n’était pas évi<strong>de</strong>nt – et je suis<br />

persuadé que nous saurons<br />

régler les problèmes liés à la<br />

communication ou à l’environnement<br />

européen.<br />

SIC :Vous êtes convaincu du<br />

rôle fondamental <strong>de</strong> l’enseignement,<br />

vous avez enseigné<br />

vous-mêmes, comment<br />

traduisez-vous cette conviction<br />

dans l’action du <strong>Conseil</strong><br />

régional ?<br />

R. D. : Le <strong>Conseil</strong> régional<br />

doit expliquer, expliquer, expliquer.<br />

Son rôle pédagogique est<br />

particulièrement important. Je<br />

pense par exemple au Co<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

déontologie, qui me tient à<br />

cœur. Il est tout à fait nécessaire<br />

<strong>de</strong> l’expliquer. Notre<br />

<strong>Conseil</strong> régional a d’ailleurs<br />

créé une commission dédiée à<br />

cette tâche : expliquer ce qu’on<br />

peut et ce que qu’on ne peut<br />

pas faire. Le comportement<br />

UN PRÉSIDENT QUI… PEINT<br />

POUR ÉCOUTER !<br />

d’un expert-comptable est la<br />

résultante d’un sentiment – ou<br />

non – d’appartenance à un<br />

groupe et doit entraîner selon<br />

moi, une attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> respect,<br />

<strong>de</strong> con<strong>fr</strong>aternité et <strong>de</strong> bonne<br />

éducation…<br />

SIC : Cela passe aussi par un<br />

travail régulier auprès <strong>de</strong>s<br />

jeunes ?<br />

R. D. : Bien sûr. Et nous<br />

avons <strong>de</strong> nombreuses actions<br />

en cours parmi lesquelles on<br />

peut citer le travail très en<br />

amont dans les lycées et dans<br />

l’enseignement supérieur, mais<br />

aussi une participation systématique<br />

à <strong>de</strong>s forums, dans<br />

<strong>de</strong>s salons-métiers, etc. Nous<br />

avons relancé également un<br />

tournoi <strong>de</strong> gestion régional,<br />

précédé <strong>de</strong> cinq tournois<br />

départementaux (un par<br />

département) avec l’objectif <strong>de</strong><br />

faire découvrir notre métier<br />

aux étudiants, et aussi <strong>de</strong> leur<br />

montrer toute la passion avec<br />

laquelle nous l’exerçons.<br />

Cette campagne s’inscrit dans<br />

le cadre <strong>de</strong>s rapprochements<br />

entre l’entreprise et la communauté<br />

éducative.<br />

Ces simulations d’entreprise<br />

ont un objectif pédagogique.<br />

Elles permettent <strong>de</strong> con<strong>fr</strong>onter<br />

les connaissances théoriques à<br />

la pratique, <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>s<br />

praticiens <strong>de</strong> l’entreprise, particulièrement<br />

<strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

et elles font vivre une<br />

« Un brin romantique » dit <strong>de</strong> lui-même Rémy Dougé, d’une voix<br />

douce qui surprend dans l’agitation habituelle <strong>de</strong>s milieux professionnels.<br />

Calme, il l’est et entend bien le rester. Consensuel aussi sans<br />

aucun doute, d’aucuns lui reprochent parfois d’être « trop gentil ». Mais pour lui tout<br />

est affaire <strong>de</strong> patience et <strong>de</strong> fermeté : « on obtient beaucoup, autrement qu’en criant<br />

ou en tapant le poing sur la table ».<br />

Homme <strong>de</strong> dialogue, il aime écouter et s’y exerce grâce à la peinture qu’il pratique<br />

<strong>de</strong>puis longtemps « car pour peindre, explique-t-il, il faut s’arrêter et écouter avant <strong>de</strong><br />

laisser le pinceau traduire ses émotions ».Avec l’enseignement qu’il a pratiqué durant<br />

25 ans à l’ESCCA d’Angers, ce sont les <strong>de</strong>ux appuis à la communication qu’il cultive<br />

savamment.<br />

Mais ne lui dites pas que cette douceur et ce calme paraissent un peu hors du temps,<br />

un regard malicieux vous répondra instantanément qu’il existe <strong>de</strong> vrais « faux naïfs ».<br />

L’ÉQUIPE<br />

DES PERMANENTS<br />

Elle est composée <strong>de</strong> 9 personnes<br />

organisées en 3 pôles.<br />

SSecrétaire Accueil et standard,<br />

chéquiers conseils : Florence<br />

Percevault<br />

SComptabilité, Commission<br />

informatique et NTIC : Stéphanie<br />

Guémas.<br />

◗ Pôle Communication<br />

SMarie-Elizabeth <strong>de</strong> Beauchaine,<br />

secrétaire générale<br />

SSofya Delestre, chargée <strong>de</strong><br />

communication.<br />

Commission Communication et toutes<br />

les manifestations du conseil,<br />

assemblée générale, IPAO, Académie,<br />

Tous pour l’emploi, Trait d’Union,<br />

commission Agricole, Club fiscal,<br />

Comité social, Club Gestion <strong>de</strong><br />

Patrimoine, Club Export, Comité<br />

secteur public, commission<br />

Entreprises.<br />

◗ Pôle régalien<br />

SFabienne Racki, secrétaire générale<br />

affaires juridiques<br />

SPascaline Bordage, assistante<br />

juridique. Tableau, Contrôle du stage,<br />

Déontologie, Répression <strong>de</strong> l’exercice<br />

illégal, Qualité, Normes<br />

professionnelles, Con<strong>fr</strong>aternité,<br />

Chambre <strong>de</strong> discipline.<br />

◗ Pôle Formation<br />

SPierrette Neau, directrice ;<br />

SAudrey Richard, assistante <strong>de</strong><br />

formation.<br />

SAnne Mika, secrétaire, commission<br />

Formation professionnelle, CEECCARA<br />

Formation, Of<strong>fr</strong>e <strong>de</strong> formation et<br />

conseil en ingénierie <strong>de</strong> formation.<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 43


Vie <strong>de</strong>s régions<br />

CONSEIL RÉGIONAL DE PAYS DE LOIRE<br />

LE BUREAU<br />

Prési<strong>de</strong>nt : Rémy Dougé<br />

1 er vice-prési<strong>de</strong>nt et vice-prési<strong>de</strong>nt pour la Loire<br />

Atlantique : Jean-Yves Gourdon<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt pour l’Indre et Loire : Daniel Barbarossa<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt pour la Mayenne : Paul Basthiste<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt pour la Sarthe : Joseph Garnier<br />

Trésorier et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission DIP : Hervé<br />

Fillon<br />

Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la commission Qualité :Anne Pananceau<br />

Mocher<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission Exercice illégal et délégué<br />

Mécénat : Pierre-Alain Millot<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission Formation professionnelle :<br />

Jean-Luc Lambion<br />

LA PROFESSION<br />

757 <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

574 sociétés d’expertise comptable<br />

265 <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> stagiaires<br />

86 AGC<br />

LA COMMUNICATION<br />

❏ Le site internet : <strong>www</strong>.pays<strong>de</strong>loire.<strong>experts</strong><br />

<strong>comptables</strong>.<strong>fr</strong> qui vient d’être entièrement rénové,<br />

plus interactif et plus visuel avec trois cibles :<br />

l’étudiant, l’entrepreneur et l’expert-comptable.<br />

De nombreuses<br />

rubriques fournissent<br />

toutes <strong>de</strong>s<br />

informations sur<br />

le <strong>Conseil</strong> régional,<br />

les équipes d’élus<br />

et <strong>de</strong> permanents,<br />

l’actualité<br />

<strong>de</strong> la profession ou<br />

<strong>de</strong>s manifestations<br />

organisées par le<br />

conseil régional, les formations envisageables<br />

et différents liens avec d’autres sites<br />

susceptibles d’intéresser les chefs d’entreprise,<br />

les étudiants ou les stagiaires <strong>de</strong> la profession.<br />

❏ L’Annuaire, actualisé après chaque conseil<br />

et disponible sur ce site.<br />

❏ Le film présentant le métier d’expert-comptable<br />

est téléchargeable sur ce site.<br />

❏ Le bulletin trimestriel d’information Trait d’Union,<br />

magazine <strong>de</strong> 12 pages en couleurs, <strong>de</strong>stiné<br />

à la profession, aux partenaires et à notre<br />

environnement immédiat.<br />

expérience <strong>de</strong> gestionnaire du<br />

projet en accéléré.<br />

Mais l’autre axe <strong>de</strong> notre communication<br />

porte sur les entreprises<br />

: en Pays <strong>de</strong> Loire, on<br />

peut rencontrer gratuitement<br />

un expert-comptable tous les<br />

jours à Nantes, tous les lundis à<br />

Saint-Nazaire et à Angers ; les<br />

con<strong>fr</strong>ères assurent <strong>de</strong>s permanences<br />

conseil à la création ou<br />

CINQ TOURNOIS DE GESTION<br />

DÉPARTEMENTAUX ET UNE FINALE<br />

RÉGIONALE EN 2008<br />

Cinq tournois <strong>de</strong> gestion se tiendront dans les différents<br />

départements ressortant du <strong>Conseil</strong> régional :<br />

S A Nantes le 21 janvier 2008<br />

SA Laval le 22 janvier<br />

SAu Mans le 23 janvier<br />

SA Angers le 24 janvier<br />

Set à Tours le 25 janvier<br />

La finale régionale réunira les <strong>de</strong>ux équipes lauréates <strong>de</strong><br />

chaque département. Elle aura lieu le 12 mars 2008 en<br />

Sarthe.<br />

à la reprise d’entreprise. Nous<br />

présentons également la mission<br />

<strong>de</strong> l’expert-comptable<br />

auprès <strong>de</strong>s artisans <strong>de</strong> la<br />

Chambre <strong>de</strong> métiers <strong>de</strong> Nantes<br />

et d’Angers, à l’occasion <strong>de</strong> leur<br />

stage obligatoire et nous assurons<br />

<strong>de</strong>s formations à la gestion<br />

pour les Compagnons du<br />

Devoir.<br />

SIC : Qu’aimeriez-vous vraiment<br />

voir aboutir lors <strong>de</strong><br />

votre mandature ?<br />

R. D. : Je vous ai cité un certain<br />

nombre d’actions menées<br />

par le <strong>Conseil</strong> régional. Elles<br />

vont peu ou prou toutes dans<br />

le même sens : je souhaite<br />

valoriser la profession, la faire<br />

connaître auprès <strong>de</strong>s jeunes et<br />

<strong>de</strong>s institutions, mais aussi<br />

développer un fort sentiment<br />

d’appartenance en interne. Il<br />

faut absolument favoriser la<br />

communication entre con<strong>fr</strong>ères<br />

et conduire une pédagogie<br />

<strong>de</strong> dialogue avec les AGC,<br />

notamment.<br />

Il y a toujours un compromis<br />

possible lors d’un conflit et<br />

seuls les comportements trop<br />

personnels empêchent <strong>de</strong> mettre<br />

en œuvre <strong>de</strong>s solutions.<br />

La communication du<br />

<strong>Conseil</strong> régional doit être<br />

utile à tous les cabinets,<br />

qu’ils soient en réseau ou <strong>de</strong><br />

proximité, mais surtout<br />

peut-être à ceux qui n’auraient<br />

pas les moyens d’assumer<br />

une action spécifique.<br />

Je crois que nous <strong>de</strong>vons<br />

communiquer dans <strong>de</strong>s<br />

domaines où l’on n’attend<br />

pas les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>,<br />

je pense au mécénat, au<br />

développement durable par<br />

exemple. Nous <strong>de</strong>vons surprendre,<br />

tout en restant simple.<br />

Car j’aime ce qui est simples…<br />

mais il est très compliqué<br />

d’être simple ! •<br />

44 • Janvier 2008 • SIC n°260


Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

« Les <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> ont une<br />

vision panoramique<br />

<strong>de</strong> l’état<br />

<strong>de</strong>s entreprises »<br />

JOËL BLANDIN, PRÉSIDENT<br />

DE LA CCI DU MAINE-ET-LOIRE<br />

Joël Blandin (65 ans), actuel<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CCI d’Angers,<br />

pourra contempler avec plaisir<br />

l’aboutissement d’un grand<br />

chantier auquel il s’est attelé<br />

(avec d’autres) <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années : la réunion <strong>de</strong>s trois<br />

chambres <strong>de</strong> commerce et d’industrie<br />

<strong>de</strong> Cholet, Saumur et<br />

Angers en une seule CCI <strong>de</strong><br />

Maine-et-Loire… dont il est<br />

prési<strong>de</strong>nt.<br />

« L’idée, explique-t-il, qui a<br />

conduit à ce mariage, vient <strong>de</strong> la<br />

nécessité pour les entreprises du<br />

département <strong>de</strong> disposer d’un<br />

outil <strong>de</strong> développement plus performant<br />

et d’une urgence à prouver<br />

que <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> rationalisation<br />

sont possibles en ce<br />

domaine. »<br />

Angevin “<strong>de</strong> pure souche”, Joël<br />

Blandin, après les Arts et<br />

Métiers d’Angers et un court<br />

passage dans une entreprise<br />

extérieure, a repris l’entreprise<br />

familiale <strong>de</strong> BTP à Angers.<br />

Depuis, il a constamment baigné<br />

dans les milieux syndicaux<br />

patronaux : vice-prési<strong>de</strong>nt du<br />

Me<strong>de</strong>f d’Angers, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’Ecole supérieure <strong>de</strong>s sciences<br />

commerciales d’Angers (ESSCA)<br />

pendant six ans, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

la Fédération du bâtiment<br />

d’Angers, jusqu’à son élection<br />

fin 2000 à la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />

CCI d’Angers.<br />

Passionné, à la fois par la vie <strong>de</strong><br />

l’entreprise et par la formation<br />

<strong>de</strong>s jeunes, il s’est beaucoup<br />

investi dans<br />

la création<br />

<strong>de</strong> cette nouvelle<br />

CCI <strong>de</strong><br />

Maine-et-<br />

Loire « qui<br />

doit jouer, dit-il, le rôle d’une<br />

agence <strong>de</strong> développement au service<br />

<strong>de</strong>s entreprises autour <strong>de</strong> l’innovation,<br />

<strong>de</strong> l’international et du<br />

travail sur la pérennité du tissu<br />

économique ».<br />

SIC : La tranmission d’entreprise<br />

est l’un <strong>de</strong> vos principaux<br />

axes <strong>de</strong> travail.<br />

Pourquoi ?<br />

Joël Blandin : Oui, avec la création<br />

d’entreprise, c’est un axe<br />

vital, dans la pério<strong>de</strong> que nous<br />

traversons. Nous avons par<br />

exemple créé avec tous les<br />

acteurs économiques <strong>de</strong> notre<br />

bassin d’emploi une Maison <strong>de</strong><br />

la Création et <strong>de</strong> la Transmission<br />

d’Entreprises. La tranche d’âge<br />

<strong>de</strong>s chefs d’entreprise qui vont<br />

partir à la retraite est importante<br />

et il ne faut absolument<br />

pas que toutes ces entreprises<br />

disparaissent au départ <strong>de</strong> leur<br />

dirigeant. Par ailleurs il faut que<br />

ces transmissions se déroulent<br />

dans <strong>de</strong> bonnes conditions, cela<br />

suppose qu’elles soient le plus<br />

possible anticipées et accompagnées<br />

par les conseils habituels<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong> manière à<br />

être viables et pérennes.<br />

Mais nous nous impliquons<br />

également fortement dans la<br />

formation puisque nous formerons<br />

au sein <strong>de</strong> la nouvelle<br />

structure 3 500 apprentis et<br />

plus <strong>de</strong> 3 000 personnes en formation<br />

continue. Nous avons<br />

d’ailleurs <strong>de</strong>ux projets importants<br />

dans ce domaine : un<br />

nouveau centre <strong>de</strong> formation à<br />

Angers en cours <strong>de</strong> réalisation<br />

(14 millions d’euros d’investissements)<br />

et une étu<strong>de</strong> en<br />

cours à Cholet en vue d’un centre<br />

<strong>de</strong> formation axé surtout<br />

sur le développement durable<br />

(environ 14 millions d’euros<br />

d’investissements).<br />

Innovation et international<br />

sont, pour vous, les <strong>de</strong>ux<br />

autres piliers du développement<br />

<strong>de</strong>s entreprises ?<br />

J. B. : Nous avons mutualisé<br />

tout ce qui touche à l’international<br />

au sein <strong>de</strong> CCI International<br />

: les déplacements, les<br />

salons, les implantations, ou<br />

les productions à l’étranger,<br />

notamment. Nous travaillons<br />

donc en étroite liaison sur ce<br />

plan là avec la CRCI, c’est-àdire<br />

à un niveau régional.<br />

C’est vrai aussi en matière d’innovation<br />

qui permet aux PME<br />

locales d’être performantes et<br />

en très bonne santé. Et la<br />

volonté très affichée <strong>de</strong>s entreprises<br />

<strong>de</strong> se développer et <strong>de</strong><br />

gagner <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché<br />

donne une tonalité très positive<br />

à l’économie régionale.<br />

Nous avons contribué, par<br />

exemple, à l’émergence d’un<br />

« pôle végétal » (VEGEPOLYS)<br />

basé à Angers, à vocation mondiale,<br />

et un « pôle enfant »<br />

dans le Choletais, à vocation<br />

nationale, au sein duquel sont<br />

fédérés tous ceux qui travaillent<br />

pour le marché <strong>de</strong> l’enfant.<br />

Les réalisations, très<br />

variées, ne manquent pas.<br />

Les CCI sont là pour faciliter la<br />

mise en œuvre <strong>de</strong> projets, pour<br />

fédérer les forces nécessaires et<br />

favoriser les rapprochements.<br />

Quand rencontrez-vous les<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>, au fil<br />

<strong>de</strong> ces actions ?<br />

J. B. : Nous avons bien entendu<br />

<strong>de</strong>s contacts institutionnels,<br />

mais nous les rencontrons quotidiennement<br />

dans notre travail<br />

au service du développement<br />

<strong>de</strong>s entreprises. Ils sont<br />

partie prenante, à nos côtés,<br />

dans <strong>de</strong> nombreuses actions :<br />

◗ partenariat très fort sur la<br />

Maison Création-Transmission ;<br />

◗ Challenge <strong>de</strong>s espoirs <strong>de</strong><br />

l’économie locale (130 dossiers<br />

chaque année) ;<br />

◗ Forum création-transmission<br />

(durant 2 jours) ;<br />

◗ Transcommerce, sur la cession<br />

<strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> commerce ;<br />

◗ Club <strong>de</strong>s gestionnaires.<br />

Le Centre Anjou Gestion, qui est<br />

présidé alternativement par un<br />

expert-comptable et un représentant<br />

<strong>de</strong> la CCI, propose aux<br />

PME un avantage fiscal, si elle<br />

passe par un centre <strong>de</strong> gestion.<br />

Par ailleurs, 24 chefs d’entreprise,<br />

dont 3 <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong>,<br />

se sont lancés dans le<br />

mécénat avec la création d’une<br />

fondation appelée « Mécène et<br />

Loire »… Ma perception <strong>de</strong>s<br />

<strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong> a beaucoup<br />

évolué <strong>de</strong>puis que je travaille<br />

régulièrement avec eux, car ils<br />

interviennent dans <strong>de</strong> nombreux<br />

domaines qu’on ne soupçonne<br />

pas toujours. Ils ont une<br />

vision panoramique <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>s<br />

entreprises et leurs travaux sont<br />

précieux pour nos Observatoires<br />

et nos prévisions économiques.<br />

Ce sont, comme nous, <strong>de</strong>s facilitateurs<br />

<strong>de</strong> l’entreprise. •<br />

Janvier 2008 • SIC n°260 • 45


Vie <strong>de</strong>s régions<br />

La déclaration sociale<br />

dématérialisée :<br />

un partenariat actif<br />

avec l’Urssaf<br />

PROVENCE ALPES<br />

CÔTE-D’AZUR CORSE<br />

Al’initiative <strong>de</strong> la commission<br />

Relations avec les<br />

organismes sociaux, présidée<br />

par Christiane Company,<br />

une réunion d’information a<br />

réuni le 12 septembre <strong>de</strong>rnier<br />

<strong>de</strong> nombreux professionnels<br />

<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, dans<br />

les locaux d’Euromed aux<br />

docks <strong>de</strong> la Joliette à Marseille.<br />

Cette rencontre avait pour<br />

objectif <strong>de</strong> promouvoir les<br />

of<strong>fr</strong>es <strong>de</strong> services dématérialisés<br />

<strong>de</strong> l’Urssaf.<br />

Il a été souligné à cette occasion<br />

par Eric Tromeur, nouveau directeur<br />

<strong>de</strong> l’Urssaf <strong>de</strong>s Bouches-du-<br />

Rhône, et par Christian Pierre,<br />

membre <strong>de</strong> la Commission, l’important<br />

gain <strong>de</strong> temps pour les<br />

cabinets grâce à la DUCS-EDI<br />

simple, fiable et sécurisée.<br />

Lionel Canesi, expert-comptable<br />

à Marseille, a apporté<br />

un témoignage pratique sur<br />

De g. à dr.: Lionel Canesi, Christian Pierre, Eric Tromeur et Anne Barralis-Jourdan, Ghislaine Barrou-Lemarchand<br />

et Danielle Folcot<br />

tout l’intérêt <strong>de</strong> cette démarche<br />

pour les professionnels.<br />

Afin d’accompagner les cabinets<br />

dans la démarche <strong>de</strong>s<br />

téléprocédures, <strong>de</strong>s permanences<br />

animées par <strong>de</strong>s techniciens<br />

<strong>de</strong> l’Urssaf, vont être<br />

mises en place en collaboration<br />

avec le <strong>Conseil</strong> régional<br />

<strong>de</strong> l’Ordre.<br />

Parallèlement, <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>z-vous<br />

personnalisés pour les professionnels<br />

intéressés vont être<br />

organisés au siège <strong>de</strong> l’Urssaf<br />

<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, avec<br />

les correspondants en charge<br />

<strong>de</strong>s téléprocédures au sein <strong>de</strong><br />

cet organisme.<br />

D’ores et déjà, <strong>de</strong>ux ren<strong>de</strong>zvous<br />

avec l’Urssaf <strong>de</strong>s Bouchesdu-Rhône<br />

ont été pris :<br />

◗ le 25 octobre 2007 à<br />

l’Urssaf : réunion d’information<br />

sur la loi relative au travail,<br />

à l’emploi et au pouvoir<br />

d’achat au cours <strong>de</strong> laquelle la<br />

question <strong>de</strong>s heures supplémentaires<br />

sera plus précisément<br />

abordée ;<br />

◗ le 13 novembre 2007, toujours<br />

dans les locaux <strong>de</strong><br />

l’Urssaf : réunion sur le<br />

contrôle Urssaf et le décret<br />

droit <strong>de</strong>s cotisants.<br />

De nombreux professionnels <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône, dans les locaux d’Euromed aux docks <strong>de</strong> la Joliette à Marseille<br />

Il est à souligner que d’autres<br />

réunions sont d’ores et déjà<br />

organisées avec l’Urssaf <strong>de</strong>s<br />

Alpes-Maritimes, avec laquelle<br />

un partenariat ancien existe,<br />

l’Urssaf <strong>de</strong> Vaucluse et l’Urssaf<br />

du Var. •<br />

46 • Janvier 2008 • SIC n°260


Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

Des tableaux<br />

et un paquebot<br />

Le 21 septembre, en collaboration<br />

avec la CRCC <strong>de</strong><br />

Montpellier, l’Ordre régional<br />

a consacré son Université<br />

d’Eté au Mécénat. Cette journée<br />

a été précédée par une soirée<br />

<strong>de</strong> gala au musée Fabre<br />

avec visite privée et suivie par<br />

la prestation <strong>de</strong> serment <strong>de</strong><br />

trente-cinq nouveaux con<strong>fr</strong>ères<br />

qui se sont vus remettre par<br />

Tanguy Flot, artiste peinte, une<br />

œuvre originale.<br />

Un mois plus tard, c’est sur un<br />

paquebot flambant neuf que<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s con<strong>fr</strong>ères ont<br />

eu la possibilité <strong>de</strong> participer, à<br />

Barcelone, à l’assemblée générale<br />

<strong>de</strong> l’Ordre, en présence <strong>de</strong><br />

Michel Dussaux, vice-prési<strong>de</strong>nt<br />

du CSO et <strong>de</strong> nombreux prési<strong>de</strong>nts<br />

d’autres régions.<br />

née à Ville<strong>fr</strong>anche-sur-Mer (06)<br />

et <strong>de</strong> revenir le len<strong>de</strong>main sur<br />

Barcelone. En plus <strong>de</strong> la traditionnelle<br />

assemblée générale,<br />

une conférence sur « Les pièges<br />

fiscaux <strong>de</strong> l’indivision », animée<br />

par Maître Alca<strong>de</strong>, s’est tenue.<br />

Outre les prestations extraordinaires<br />

que nous a offert ce<br />

bateau, les con<strong>fr</strong>ères ont<br />

particulièrement apprécié <strong>de</strong><br />

pouvoir joindre l’utile à<br />

l’agréable et d’avoir le temps<br />

d’échanger dans une ambiance<br />

détendue et “déconnectée”<br />

du rythme <strong>de</strong>s cabinets.<br />

• Janvier 2008 • SIC n°260 • 47<br />

la prestation <strong>de</strong> serment<br />

<strong>de</strong> 35 nouveaux con<strong>fr</strong>ères<br />

qui se sont vus remettre<br />

par Tanguy Flot, artiste peinte,<br />

une œuvre originale.<br />

MONTPELLIER<br />

Pour ces <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s<br />

manifestations<br />

<strong>de</strong> la rentrée 2007,<br />

le <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong><br />

l’Ordre <strong>de</strong> Montpellier<br />

a choisi la nouveauté<br />

et l’originalité.<br />

En effet, le <strong>Conseil</strong> régional<br />

avait réservé près <strong>de</strong> 160 cabines<br />

sur ce navire qui effectuait<br />

sa croisière inaugurale. Ce<br />

voyage, au départ <strong>de</strong> Barcelone,<br />

a permis aux con<strong>fr</strong>ères et à<br />

leurs familles <strong>de</strong> passer la jour-


Vie <strong>de</strong>s régions<br />

Vie <strong>de</strong> l’Ordre<br />

La profession s’engage<br />

sur la VAE<br />

en matière sociale<br />

Une collaboration active <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s Experts-Comptables – région<br />

Bretagne – avec l’université <strong>de</strong> Rennes 1 et l’IUT <strong>de</strong> Rennes s’est récemment<br />

concrétisée par la mise en place <strong>de</strong> la licence professionnelle Assistant Paie et<br />

Administration du Personnel (APAP).<br />

BRETAGNE<br />

Anne Moysan-Louazel, coordinatrice<br />

pédagogique <strong>de</strong> la<br />

licence APAP, répond à nos<br />

questions.<br />

SIC : Pouvez-vous nous présenter<br />

les objectifs et le<br />

public <strong>de</strong> votre licence APAP ?<br />

Anne Moysan-Louazel : la<br />

licence professionnelle APAP a<br />

pour objectif <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s collaborateurs<br />

du service social,<br />

spécialistes <strong>de</strong> la paie et <strong>de</strong><br />

l’administration du personnel<br />

capables d’assurer une prestation<br />

<strong>de</strong> conseil <strong>de</strong> premier<br />

niveau en Droit social et en<br />

Ressources Humaines. Elle permet<br />

aussi d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s postes<br />

d’assistant paie et RH en<br />

entreprise.<br />

Cette formation s’adresse à <strong>de</strong>s<br />

diplômés bac+2 en gestion ou<br />

en droit. Ce public cherche à<br />

acquérir une spécialisation<br />

dans le cadre d’une poursuite<br />

d’étu<strong>de</strong>s professionnalisantes<br />

délivrant un diplôme national<br />

<strong>de</strong> niveau L3.<br />

Elle s’adresse aussi à <strong>de</strong>s salariés<br />

et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi<br />

souhaitant conforter et<br />

actualiser les connaissances et<br />

techniques acquises dans leur<br />

poste et les vali<strong>de</strong>r par un<br />

diplôme national ou à ceux<br />

souhaitant les acquérir pour<br />

accé<strong>de</strong>r à un poste <strong>de</strong> collaborateur<br />

<strong>de</strong> service social en cabinet<br />

ou d’assistant Paie et RH<br />

en entreprise.<br />

Cette licence relève <strong>de</strong> la formation<br />

continue et est organisée<br />

sur le principe <strong>de</strong> l’alternance.<br />

L’essentiel <strong>de</strong>s stagiaires<br />

a un statut <strong>de</strong> salarié en contrat<br />

<strong>de</strong> professionnalisation ou en<br />

CIF ou dans le cadre du plan <strong>de</strong><br />

formation <strong>de</strong> leur entreprise.<br />

SIC : Comment va fonctionner<br />

la VAE APAP avec notre<br />

profession ?<br />

A.M-L : L’IUT <strong>de</strong> Rennes<br />

(Université <strong>de</strong> Rennes 1) organise<br />

un parcours <strong>de</strong> formation<br />

pour les collaborateurs <strong>de</strong>s<br />

cabinets d’expertise comptable<br />

qui souhaitent obtenir le<br />

diplôme <strong>de</strong> la licence professionnelle<br />

assistant paie et<br />

administration du personnel<br />

(LP APAP) délivré par l’IUT <strong>de</strong><br />

Rennes.<br />

Ce parcours s’appuie sur le parcours<br />

social n°1 et n°2 <strong>de</strong><br />

l’ISFEC (IRF <strong>de</strong> Bretagne), un<br />

dispositif spécifique <strong>de</strong> validation<br />

<strong>de</strong>s acquis <strong>de</strong> l’expérience<br />

(VAE) et une reprise d’étu<strong>de</strong>s à<br />

l’IUT <strong>de</strong> Rennes en LP APAP<br />

pour les modules non validés.<br />

De manière générale, tout collaborateur<br />

ayant suivi avec<br />

succès le parcours social n°1 et<br />

n°2 organisé par l’ISFEC et<br />

bénéficiant d’une expérience<br />

d’au moins 3 ans dans une<br />

fonction <strong>de</strong> collaborateur<br />

paie/social au sein d’un cabinet<br />

d’expertise comptable pourra<br />

accé<strong>de</strong>r à ce parcours qui comprend<br />

plusieurs étapes.<br />

Nous avons souhaité mettre en<br />

place un comité <strong>de</strong> pilotage du<br />

« dispositif VAE APAP ».<br />

Composé <strong>de</strong>s différents acteurs<br />

concernés (IUT <strong>de</strong> Rennes,<br />

Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong>-<strong>comptables</strong><br />

<strong>de</strong> Bretagne, Agefos), il se réunira<br />

une fois par an pour soulever<br />

les questions d’orientation<br />

et d’organisation générale du<br />

parcours. Ce comité est indispensable<br />

pour faire vivre le dispositif<br />

dans le temps.<br />

SIC : L’accompagnement<br />

social <strong>de</strong> l’entreprise est<br />

<strong>de</strong>venu avec la comptabilité<br />

et la fiscalité le 3 e volet<br />

du triptyque « cœur <strong>de</strong><br />

métier » <strong>de</strong> la profession.<br />

Quels sont les points forts<br />

<strong>de</strong> votre formation pour<br />

répondre aux besoins <strong>de</strong> la<br />

profession.<br />

A.M-L : Quatre points sont à<br />

souligner :<br />

◗ Le principe <strong>de</strong> l’alternance :<br />

les 26 semaines passées au sein<br />

du service social permettent<br />

une montée en compétences<br />

progressive et adaptée au<br />

besoin du cabinet grâce à l’accompagnement<br />

du tuteur professionnel.<br />

Les enquêtes d’insertion<br />

montrent que cette<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> formation est aussi<br />

pour le cabinet une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

pré-recrutement puisque la plupart<br />

<strong>de</strong>s diplômés sont recrutés<br />

à l’issue <strong>de</strong> la formation.<br />

◗ Un contenu <strong>de</strong>s enseignements<br />

régulièrement actualisé<br />

: l’enseignement englobe<br />

trois grands domaines <strong>de</strong><br />

connaissances : paie, droit et<br />

GRH. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’activité<br />

paie, et parce que le métier<br />

<strong>de</strong> collaborateur social évolue,<br />

les enseignements reçus<br />

doivent permettre aux diplômés<br />

<strong>de</strong> la LP APAP <strong>de</strong> réaliser<br />

une prestation <strong>de</strong> conseil <strong>de</strong><br />

premier niveau au client en<br />

matière <strong>de</strong> droit social et <strong>de</strong><br />

Ressources Humaines. Nous<br />

insistons aussi sur la maîtrise<br />

<strong>de</strong> l’outil informatique. Enfin,<br />

nous venons <strong>de</strong> mettre en<br />

place un module <strong>de</strong> formation<br />

sur la gestion <strong>de</strong> la relation<br />

client.<br />

◗ L’équipe pédagogique <strong>de</strong> la<br />

LP APAP. Elle est constituée <strong>de</strong><br />

professionnels adaptés, positionnés<br />

sur le cœur <strong>de</strong>s métiers<br />

visés par cette formation et<br />

d’enseignants <strong>de</strong> l’Université<br />

<strong>de</strong> Rennes 1 <strong>experts</strong> dans leur<br />

domaine.<br />

◗ Les relations avec la profession<br />

: l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>experts</strong><strong>comptables</strong><br />

<strong>de</strong> Bretagne soutient<br />

activement la LP APAP<br />

<strong>de</strong>puis sa création. La présence<br />

<strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> la<br />

profession à nos jurys <strong>de</strong><br />

sélection, <strong>de</strong> délivrance du<br />

diplôme, <strong>de</strong> VAE et au comité<br />

<strong>de</strong> perfectionnement nous<br />

permet d’être proche <strong>de</strong>s<br />

besoins <strong>de</strong> la profession<br />

grâce à un partage d’expériences<br />

et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r nos<br />

choix d’évolution. •<br />

48 • Janvier 2008 • SIC n°260

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