Les soins palliatifs en service de réanimation médicale - Infirmiers.com

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05.09.2014 Views

D'autres techniques soulèvent également des questions : - Le massage cardiaque effectué chez un patient en fin de vie pour lutter contre un décès d'origine iatrogène: « le patient doit mourir comme on l’entend ? ». - L'extubation à la demande du patient avec la question de l’encombrement : « estce mourir dans la dignité ? » Globalement, « on a le matériel, l’effectif, la disponibilité pour le nursing et la surveillance » - Concernant la prise en charge psychologique, La conservation de la conscience et de la communication chaque fois que cela est possible est importante mais cela pose des problèmes : - Si le patient est déjà sédaté et que l'on décide de le réveiller, « quel niveau de conscience aura-t-il au réveil ? ». - « Repousser la mise en route d'une sédation avant l'échéance inéluctable pour permettre un dernier dialogue entre le patient et la famille est difficile car cela nécessite d’annoncer la situation, c’est à dire la finalité du soin pour le malade. » - Si le patient ne peut parler du fait de son appareillage, « il serait utile d’apprendre à lire sur les lèvres. » Concernant les patients inconscients, - « La communication doit se faire même si le patient n’entend pas : il ne faut pas avoir peur » - « Je crois que je me suis dit : j’ai ça à faire, je fais ce que j’ai à faire et je ne peux pas faire plus ». « Concernant la prise en charge psychologique, il n'existe pas de protocole possible : c'est laissé à la bonne volonté et à la compétence de chacun, au feeling. » A travers les soins techniques (toilette shampoing), on peut faire en sorte que « le patient sache qu’il existe, qu’il vit, qu’il n’est pas seulement un objet qu’on transbahute à deux dans des conditions pas toujours drôles sur un brancard douche avec un drap sur un plan dur », « le détendre », « lui faire du bien », « répondre à ces besoins en anticipant, en demandant si le dos le gratte, sans attendre l’heure des frictions pour faire ce genre de choses ». « Tout le monde sait faire un shampoing, mais le faire avec amour c’est diffèrent ». Enfin, deux difficultés ont été mises en évidence : - Allier la prise en charge d'un patient inconscient (sans demande verbale - passif) avec un patient conscient (demandes multiples - indépendance). La capacité d'adaptation du soignant, l'importance du self-control vis-à-vis de la violence verbale, savoir passer le relais si besoin et organiser des réunions « pour vider son sac » sont alors mis en avant pour réagir positivement face à cet état de fait. - L’environnement bruyant, qui ne « favorise pas le repos du patient, un meilleur départ ? » : « le scope, le respi., l’ordinateur, les alarmes : c’est trop diffèrent d’un service de soins palliatifs avec une structure spécifique pour l’accueil des familles, des patients, avec un salon, une télévision, un lieu de vie finalement » 34

« mais comme le patient en réa ne peut aller dans un service spécial du fait de son appareillage, la réa doit essayer de faire le maximum et de s’adapter ». 4.2 - La prise en charge de la famille « Une heure après la mort, c’est fini pour nous, on ne revoit plus jamais les gens, et je crois que là-dessus on peut laisser une grande trace. » Plusieurs points ont été abordés : - L’importance d’aborder les questions administratives (pompes funèbres – papiers et certificats), - « Leur permettre une participation aux soins ou à l’accompagnement » avec des « horaires de visite élargis », - L’installation et le confort : « parfois, les familles sont dans les chambres, on vient les voir et voilà … alors qu’on pourrait appuyer un peu plus sur l’installation. Je sais pas si tout le monde propose un café (…) ou on leur propose peut-être pas toujours une chaise non plus, alors que … c’est pas facile pour eux, et si en plus ils sont debout accoudés à la barrière … » - En collaboration avec le médecin, la gestion de la décision prise et « la préparation au deuil » : « La famille a l’impression d’être entourée par le corps médical & paramédical », « verbaliser l’anxiété », « accompagner la famille tout le temps, en étant présent physiquement », « déstresser », « leur permettre d’exprimer ce dont ils ont besoin, envie pour le patient ». « Je crois qu’il faut demander, il faut oser demander de quoi ils ont besoin. Il y a des gens qui disent qu’ils n’ont besoin de rien, je crois qu’il faut savoir respecter cela aussi quelque part … on peut avoir une approche verbale qui suscite un éveil de besoin » 5- Le travail d’équipe – Le projet de soins Globalement, cette prise en charge nécessite de : sortir de la planification habituelle des soins pour une adaptation des soins et du rythme aux besoins du patient, permettre la participation de la famille, prendre son temps, un travail d’équipe par un consensus et une volonté par rapport aux buts poursuivis. Notons d’emblée que pour les personnes interrogées, la communication interdisciplinaire est intimement liée au développement d’un projet de soins, les deux permettant : - la continuité des soins, - une auto-formation du personnel, - la prise de décision thérapeutique et « savoir ce que l’on va faire au cas par cas », - un recentrage des motivations du personnel. 35

D'autres techniques soulèv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s questions :<br />

- Le massage cardiaque effectué chez un pati<strong>en</strong>t <strong>en</strong> fin <strong>de</strong> vie pour lutter contre un<br />

décès d'origine iatrogène: « le pati<strong>en</strong>t doit mourir <strong>com</strong>me on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d ? ».<br />

- L'extubation à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du pati<strong>en</strong>t avec la question <strong>de</strong> l’<strong>en</strong><strong>com</strong>brem<strong>en</strong>t : « estce<br />

mourir dans la dignité ? »<br />

Globalem<strong>en</strong>t, « on a le matériel, l’effectif, la disponibilité pour le nursing et la<br />

surveillance »<br />

- Concernant la prise <strong>en</strong> charge psychologique,<br />

La conservation <strong>de</strong> la consci<strong>en</strong>ce et <strong>de</strong> la <strong>com</strong>munication chaque fois que cela est<br />

possible est importante mais cela pose <strong>de</strong>s problèmes :<br />

- Si le pati<strong>en</strong>t est déjà sédaté et que l'on déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> le réveiller, « quel niveau <strong>de</strong><br />

consci<strong>en</strong>ce aura-t-il au réveil ? ».<br />

- « Repousser la mise <strong>en</strong> route d'une sédation avant l'échéance inéluctable pour<br />

permettre un <strong>de</strong>rnier dialogue <strong>en</strong>tre le pati<strong>en</strong>t et la famille est difficile car cela<br />

nécessite d’annoncer la situation, c’est à dire la finalité du soin pour le mala<strong>de</strong>. »<br />

- Si le pati<strong>en</strong>t ne peut parler du fait <strong>de</strong> son appareillage, « il serait utile d’appr<strong>en</strong>dre<br />

à lire sur les lèvres. »<br />

Concernant les pati<strong>en</strong>ts inconsci<strong>en</strong>ts,<br />

- « La <strong>com</strong>munication doit se faire même si le pati<strong>en</strong>t n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pas : il ne faut pas<br />

avoir peur »<br />

- « Je crois que je me suis dit : j’ai ça à faire, je fais ce que j’ai à faire et je ne peux<br />

pas faire plus ».<br />

« Concernant la prise <strong>en</strong> charge psychologique, il n'existe pas <strong>de</strong> protocole possible :<br />

c'est laissé à la bonne volonté et à la <strong>com</strong>pét<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> chacun, au feeling. »<br />

A travers les <strong>soins</strong> techniques (toilette shampoing), on peut faire <strong>en</strong> sorte que « le<br />

pati<strong>en</strong>t sache qu’il existe, qu’il vit, qu’il n’est pas seulem<strong>en</strong>t un objet qu’on<br />

transbahute à <strong>de</strong>ux dans <strong>de</strong>s conditions pas toujours drôles sur un brancard douche<br />

avec un drap sur un plan dur », « le dét<strong>en</strong>dre », « lui faire du bi<strong>en</strong> », « répondre à ces<br />

be<strong>soins</strong> <strong>en</strong> anticipant, <strong>en</strong> <strong>de</strong>mandant si le dos le gratte, sans att<strong>en</strong>dre l’heure <strong>de</strong>s<br />

frictions pour faire ce g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> choses ». « Tout le mon<strong>de</strong> sait faire un shampoing,<br />

mais le faire avec amour c’est diffèr<strong>en</strong>t ».<br />

Enfin, <strong>de</strong>ux difficultés ont été mises <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce :<br />

- Allier la prise <strong>en</strong> charge d'un pati<strong>en</strong>t inconsci<strong>en</strong>t (sans <strong>de</strong>man<strong>de</strong> verbale - passif)<br />

avec un pati<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>t (<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s multiples - indép<strong>en</strong>dance). La capacité<br />

d'adaptation du soignant, l'importance du self-control vis-à-vis <strong>de</strong> la viol<strong>en</strong>ce<br />

verbale, savoir passer le relais si besoin et organiser <strong>de</strong>s réunions « pour vi<strong>de</strong>r son<br />

sac » sont alors mis <strong>en</strong> avant pour réagir positivem<strong>en</strong>t face à cet état <strong>de</strong> fait.<br />

- L’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t bruyant, qui ne « favorise pas le repos du pati<strong>en</strong>t, un meilleur<br />

départ ? » : « le scope, le respi., l’ordinateur, les alarmes : c’est trop diffèr<strong>en</strong>t<br />

d’un <strong>service</strong> <strong>de</strong> <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> avec une structure spécifique pour l’accueil <strong>de</strong>s<br />

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