Les soins palliatifs en service de réanimation médicale - Infirmiers.com

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05.09.2014 Views

- le pronostic : Une personne pense que les soins palliatifs doivent être débutés même s'il existe une incertitude de pronostic : « on commence une dynamique de soins palliatifs et après on voit ». - Le choix du patient vis à vis des traitements et des soins, - L'état psychologique et général du patient : « la perception infirmière n’est absolument pas la même que la nôtre [médicale] (…) Toute l’équipe soignante pourra percevoir des choses que nous, on a pas perçu, que ce soit pour la douleur, que ce soit comment ils ressentent le malade : est-ce qu’ils pensent qu’il est bien ? Est-ce qu’ils pensent qu’il a envie de se battre ? (…) vous avez un rapport beaucoup plus proche avec les malades », - « L’accord de la famille est essentiel », « ce qu’ils ont besoin, envie par rapport au malade », - L’absence de relais post-réa pour des patients appareillés (canule de trachéotomie avec ventilation continue ou discontinue) : « dans le fait qu’il n’y a pas de structure, ça appauvrit la proposition thérapeutique que l’on peut faire au patient. Ça peut être un élément de décision de limitation de soins. Alors on est pas vraiment dans les soins palliatifs (…) entre soins palliatifs et limitation de soins, c’est pas loin ». - Le ressenti du personnel par rapport au patient et à la situation : « si lui ne souffre pas, disons que c’est le critère essentiel c’est ça. Mais il y a en parallèle notre sensibilité à nous et que c’est difficile d’en faire abstraction. » - Les « possibilités de lits et d’admission » : pour une personne, l’arrêt des soins palliatifs, voir l’euthanasie, sont en théorie envisageables en cas de problème de place. Cette attitude est cependant isolée : pour un autre professionnel, « je ne peux pas rentrer là-dedans. Ça me … alors, à ce moment là, ça ouvre à toutes les dérives, c’est à dire que, quand on a beaucoup de place, on va laisser les patients survivre et bon … si on a des problèmes de lits, on va tuer des malades ? Je peux pas accepter ça » 3.3 - Les personnes impliquées Toutes les personnes interrogées intègrent dans le processus décisionnel « tout ceux qui sont au chevet du malade » : - Le patient Pour une personne, le choix du patient est à respecter dans toutes les situations audede l’efficacité réelle ou attendue du traitement. Le non-respect de cet avis définit un acharnement thérapeutique. Elle peut cependant comprendre qu’on passe outre le désir du patient si le rapport bénéfice/risque est en faveur du patient mais « c’est dur » Concernant les demandes de mort exprimées par le malade : « Mais un malade qui veut mourir, il veut vraiment mourir ou il veut être soulagé ? Toutes les intoxications volontaires que l’on a, ce sont des gens qui ont voulu mourir. Mais en fait, c’était tout. C’est tous en général des appels au secours. (…) Il y a l’exception qui fait la règle. Il y a des gens qui sont capables de demander l’euthanasie, y a des gens … mais tout dépend comment ils sont accompagnés, ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils … quelles sont leurs croyances, quelles est leur éducation, 30

parce que … bon … demander l’euthanasie quant tu es marié, que tu as 3 gosses, aller jusqu’au Conseil de l’Ordre, aller jusqu’au Conseil de l’Europe pour demander le droit de mourir, c’est quand même une réflexion, ça demande quand même des démarches, ça implique des frais, ça fait quand même beaucoup de choses et seul, on peut pas faire ça. Il faut qu’il y ait effectivement un soutien moral, je dirais, des soins palliatifs dans le cursus. Et quelqu’un qui va jusque là, je crois qu’il faut savoir dire oui. On fait pas toutes ces démarches pour jouer la comédie quand même (…) J’ai l’impression que tous les malades qui évoquent la mort, quand on leur dit sous une autre phrase « vous voulez mourir ? » Ils disent « non ! C’est pas ce que j’ai voulu dire ». Je crois que vouloir mourir c’est une chose, mais quand on est proche de la mort, on a peur quand même. On sait pas ce qu’il y a derrière … après la vie. Et ça fout les jetons à tout le monde, à moins d’avoir une croyance profonde et d’être persuadé de ce que l’on veut. Plus tu vieillis, plus tu as peur de la mort. Mais … et pour ça, le palliatif est hyper important » - Sa famille « Elle donne son accord par rapport à la décision prise par le médecin » après information (diagnostic – pronostic). Le problème de la pluralité des avis au sein d’une même famille est posé comme difficulté. Pour une personne, il peut être envisagé de prendre une décision de soins palliatifs à l’encontre de la famille car « ils ne comprennent pas toujours que l’issue est fatale. Mais soins palliatif n’est pas tuer ». - Le personnel paramédical L’infirmier(e) peut demander à passer du curatif au palliatif « si on voit que ça n’avance plus » mais il faut faire attention au manque d’informations, de compréhension. Notre action est donc limitée : « à part essayer de comprendre et de donner mon avis, je ne voix pas ce que je peux faire d’autre ». L’infirmière pose des questions lors de l’élaboration du diagnostic et du pronostic et donne son avis. « Les paramédicaux interviennent ensuite pour les critères de confort » - Le personnel médical Le médecin prend la décision de soins palliatifs ou de soins curatifs. « La famille, l’équipe dira : « on ne veut plus réanimer, on veut du palliatif ». Si le médecin n’est pas d’accord, cela ne marchera jamais. C’est fatalement lié à une décision médicale au départ. Ensuite la façon de faire, c’est une décision à consensus » Une personne a une position plus nuancée : le médecin « juge de l’impasse thérapeutique » puis l’équipe pluridisciplinaire décide du passage de l’actif au palliatif. - Les intervenants extérieurs (type E.M.S.P.) ne sont pas souhaités car ils ne travaillent pas dans le domaine de compétence de la réanimation. 3.4 - L’intérêt de la pluridisciplinarité 31

- le pronostic :<br />

Une personne p<strong>en</strong>se que les <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> doiv<strong>en</strong>t être débutés même s'il existe<br />

une incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> pronostic : « on <strong>com</strong>m<strong>en</strong>ce une dynamique <strong>de</strong> <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> et<br />

après on voit ».<br />

- Le choix du pati<strong>en</strong>t vis à vis <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts et <strong>de</strong>s <strong>soins</strong>,<br />

- L'état psychologique et général du pati<strong>en</strong>t : « la perception infirmière n’est<br />

absolum<strong>en</strong>t pas la même que la nôtre [<strong>médicale</strong>] (…) Toute l’équipe soignante<br />

pourra percevoir <strong>de</strong>s choses que nous, on a pas perçu, que ce soit pour la douleur,<br />

que ce soit <strong>com</strong>m<strong>en</strong>t ils ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le mala<strong>de</strong> : est-ce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’il est bi<strong>en</strong> ?<br />

Est-ce qu’ils p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’il a <strong>en</strong>vie <strong>de</strong> se battre ? (…) vous avez un rapport<br />

beaucoup plus proche avec les mala<strong>de</strong>s »,<br />

- « L’accord <strong>de</strong> la famille est ess<strong>en</strong>tiel », « ce qu’ils ont besoin, <strong>en</strong>vie par rapport<br />

au mala<strong>de</strong> »,<br />

- L’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> relais post-réa pour <strong>de</strong>s pati<strong>en</strong>ts appareillés (canule <strong>de</strong> trachéotomie<br />

avec v<strong>en</strong>tilation continue ou discontinue) : « dans le fait qu’il n’y a pas <strong>de</strong><br />

structure, ça appauvrit la proposition thérapeutique que l’on peut faire au pati<strong>en</strong>t.<br />

Ça peut être un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> décision <strong>de</strong> limitation <strong>de</strong> <strong>soins</strong>. Alors on est pas<br />

vraim<strong>en</strong>t dans les <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> (…) <strong>en</strong>tre <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> et limitation <strong>de</strong> <strong>soins</strong>,<br />

c’est pas loin ».<br />

- Le ress<strong>en</strong>ti du personnel par rapport au pati<strong>en</strong>t et à la situation : « si lui ne souffre<br />

pas, disons que c’est le critère ess<strong>en</strong>tiel c’est ça. Mais il y a <strong>en</strong> parallèle notre<br />

s<strong>en</strong>sibilité à nous et que c’est difficile d’<strong>en</strong> faire abstraction. »<br />

- <strong>Les</strong> « possibilités <strong>de</strong> lits et d’admission » : pour une personne, l’arrêt <strong>de</strong>s <strong>soins</strong><br />

<strong>palliatifs</strong>, voir l’euthanasie, sont <strong>en</strong> théorie <strong>en</strong>visageables <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> problème <strong>de</strong><br />

place. Cette attitu<strong>de</strong> est cep<strong>en</strong>dant isolée : pour un autre professionnel, « je ne peux<br />

pas r<strong>en</strong>trer là-<strong>de</strong>dans. Ça me … alors, à ce mom<strong>en</strong>t là, ça ouvre à toutes les<br />

dérives, c’est à dire que, quand on a beaucoup <strong>de</strong> place, on va laisser les pati<strong>en</strong>ts<br />

survivre et bon … si on a <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> lits, on va tuer <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s ? Je peux<br />

pas accepter ça »<br />

3.3 - <strong>Les</strong> personnes impliquées<br />

Toutes les personnes interrogées intègr<strong>en</strong>t dans le processus décisionnel « tout ceux<br />

qui sont au chevet du mala<strong>de</strong> » :<br />

- Le pati<strong>en</strong>t<br />

Pour une personne, le choix du pati<strong>en</strong>t est à respecter dans toutes les situations au<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> l’efficacité réelle ou att<strong>en</strong>due du traitem<strong>en</strong>t. Le non-respect <strong>de</strong> cet avis<br />

définit un acharnem<strong>en</strong>t thérapeutique. Elle peut cep<strong>en</strong>dant <strong>com</strong>pr<strong>en</strong>dre qu’on passe<br />

outre le désir du pati<strong>en</strong>t si le rapport bénéfice/risque est <strong>en</strong> faveur du pati<strong>en</strong>t mais<br />

« c’est dur »<br />

Concernant les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mort exprimées par le mala<strong>de</strong> :<br />

« Mais un mala<strong>de</strong> qui veut mourir, il veut vraim<strong>en</strong>t mourir ou il veut être soulagé ?<br />

Toutes les intoxications volontaires que l’on a, ce sont <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s qui ont voulu<br />

mourir. Mais <strong>en</strong> fait, c’était tout. C’est tous <strong>en</strong> général <strong>de</strong>s appels au secours. (…) Il<br />

y a l’exception qui fait la règle. Il y a <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s qui sont capables <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

l’euthanasie, y a <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s … mais tout dép<strong>en</strong>d <strong>com</strong>m<strong>en</strong>t ils sont ac<strong>com</strong>pagnés, ce<br />

qu’ils ont vécu, ce qu’ils … quelles sont leurs croyances, quelles est leur éducation,<br />

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