Les soins palliatifs en service de réanimation médicale - Infirmiers.com
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3- La décision thérapeutique « La question initiale qu’il faut se poser c’est de décider de mettre en place des soins palliatifs. Et je pense que là, dans le service, c’est le problème principal : c’est de prendre la décision initialement que chez tel patient, on va passer à des soins palliatifs. (…) Cela nécessite qu’il y ait … que toute l ‘équipe soit d’accord … quels sont les objectifs exacts ». Toutes les personnes interrogées reconnaissent l’importance du processus décisionnel dans le développement d’un politique de soins palliatifs : - pour définir effectivement au cas par cas le moment où l’on va débuter ces soins, - pour définir leurs modalités d’application au cas par cas. Il doit donc permettre d’éviter des décisions et des soins ressentis comme de l’acharnement thérapeutique. Notons que l’euthanasie ou l’arrêt précoce des traitements n’ont pas été cités une seule fois dans les attitudes contraires ou alternatives aux soins palliatifs. Vont être abordés respectivement : - Quelles questions se poser ? - Les informations nécessaires, - Les personnes impliquées, - L’intérêt de la pluridisciplinarité, - Les modalités pratiques de cette pluridisciplinarité. 3.1 - Quelles questions se poser ? « Il faut se placer par rapport au patient (…) raisonner au cas par cas » en se questionnant sur : - l’efficacité du traitement, l’utilité ou l’inutilité des « supports médicamenteux, mécaniques, ventilatoires » face au bénéfice thérapeutique « en fonction de l’évolution du malade ». Ceci détermine une impasse thérapeutique et aboutit à la question : le patient est-il en fin de vie ? - l’agressivité d’une thérapeutique par rapport au bénéfice en terme de confort. Mais d’autres questions restent en suspens : - Une personne interviewée s’est posée la question de la différence entre arrêt thérapeutique simple et soins palliatifs : qu’est ce qui détermine plutôt l’un que l’autre ? Quelle place a le ressenti d’un soignant dans un processus décisionnel ? « Mais est-ce que ce que demandent les infirmiers(ères) sont forcément des soins palliatifs ? Les souvenirs que j’ai de mon expérience de clash avec les médecins, c’est quand on avait l’impression de soigner des gens morts déjà. Des gens mortsvivants, intubés, qui étaient gris, qui puaient de partout, les liquides internes qui suintaient de partout, bref de m'occuper de quelqu’un qui était déjà mort. Ma demande, ma souffrance était liée à cela : je ne peux pas toucher quelqu’un qui est 28
déjà mort, quelqu’un qui est vivant parce qu’il a un respi, … Je ne sais pas si c’est du soin palliatif. C’est plus un appel au secours qui dit : moi je ne peux pas, je ne peux pas toucher quelqu’un qui est déjà mort. C’est plutôt de l’arrêt thérapeutique. » - Quelle orientation thérapeutique adopter pour les patients en impasse de placement médico-social du fait d’un dépendance vitale à un appareillage (canule de trachéotomie avec ventilation mécanique) ? Relèvent-ils de soins palliatifs et à partir de quel moment ? Et de nombreuses difficultés apparaissent pour les médecins : - Le sentiment d’un échec personnel, d’anormalité : « on est dans notre trip réa et maintenant se dire que c’est fini, on arrête et … on passe aux soins palliatifs, c’est pas quelque chose de programmé … ça nous paraît pas logique » - La difficulté d’interagir directement avec la vie : « Et c’est vrai qu’on a le sentiment que c’est beaucoup plus dur de prendre une décision, justement de soins palliatifs, dans ce service parce que justement, comme on a accès à toutes ces techniques là, se limiter à simplement un traitement symptomatique, ça demande beaucoup plus d’effort finalement qu’ailleurs, où, ailleurs ont dit « on ne transfère pas en réanimation». La décision de soins palliatifs peut se faire à ce moment là. : on ne va pas plus loin donc on ne transfère pas. Et là on a affaire à des gens qui sont déjà chez nous, qui ont eu déjà recours à des techniques extrêmement invasives, et c’est vrai que la grosse question qui se pose, c’est de savoir est-ce qu’il faut reculer … disons faire machine arrière par rapport aux thérapeutiques qu’on a débuté ? Est-ce qu’il faut laisser venir d’autres complications et maintenir les thérapeutiques que l’on a déjà mises en place ? » - L’acceptation d’une erreur : aurait-on pu continuer avec un succès thérapeutique final? - L’annonce à la famille d’une situation critique : « Comment leur annoncer ? C’est plus simple d’annoncer que l’on va tout faire ». 3.2 - Les informations nécessaires Ont été cités : - l’état clinique du patient, - le diagnostic médical, - l’évolution de l’état du patient en fonction des traitements curatifs en cours, 29
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Toutes les personnes interrogées reconnaiss<strong>en</strong>t l’importance du processus décisionnel dans le<br />
développem<strong>en</strong>t d’un politique <strong>de</strong> <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> :<br />
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Il doit donc permettre d’éviter <strong>de</strong>s décisions et <strong>de</strong>s <strong>soins</strong> ress<strong>en</strong>tis <strong>com</strong>me <strong>de</strong> l’acharnem<strong>en</strong>t<br />
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Notons que l’euthanasie ou l’arrêt précoce <strong>de</strong>s traitem<strong>en</strong>ts n’ont pas été cités une seule fois<br />
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- <strong>Les</strong> informations nécessaires,<br />
- <strong>Les</strong> personnes impliquées,<br />
- L’intérêt <strong>de</strong> la pluridisciplinarité,<br />
- <strong>Les</strong> modalités pratiques <strong>de</strong> cette pluridisciplinarité.<br />
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« Il faut se placer par rapport au pati<strong>en</strong>t (…) raisonner au cas par cas » <strong>en</strong> se<br />
questionnant sur :<br />
- l’efficacité du traitem<strong>en</strong>t, l’utilité ou l’inutilité <strong>de</strong>s « supports médicam<strong>en</strong>teux,<br />
mécaniques, v<strong>en</strong>tilatoires » face au bénéfice thérapeutique « <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong><br />
l’évolution du mala<strong>de</strong> ». Ceci détermine une impasse thérapeutique et aboutit à la<br />
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Mais d’autres questions rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s :<br />
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« Mais est-ce que ce que <strong>de</strong>mand<strong>en</strong>t les infirmiers(ères) sont forcém<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>soins</strong><br />
<strong>palliatifs</strong> ? <strong>Les</strong> souv<strong>en</strong>irs que j’ai <strong>de</strong> mon expéri<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> clash avec les mé<strong>de</strong>cins,<br />
c’est quand on avait l’impression <strong>de</strong> soigner <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s morts déjà. Des g<strong>en</strong>s mortsvivants,<br />
intubés, qui étai<strong>en</strong>t gris, qui puai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> partout, les liqui<strong>de</strong>s internes qui<br />
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