Les soins palliatifs en service de réanimation médicale - Infirmiers.com
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C’est dans ce contexte que divers élém<strong>en</strong>ts sont apparus au fil <strong>de</strong>s années pour nourrir cette<br />
réflexion :<br />
∋ Lors <strong>de</strong> discussions informelles au sein du <strong>service</strong>, l’acharnem<strong>en</strong>t thérapeutique,<br />
l’euthanasie, l’abandon <strong>de</strong> <strong>soins</strong> sont <strong>de</strong>s sujets abordés et <strong>de</strong>s difficultés sont alors<br />
exprimées :<br />
- La non-prise <strong>en</strong> <strong>com</strong>pte <strong>de</strong>s observations et avis <strong>de</strong> chacun, et le caractère individuel et<br />
irrévocable <strong>de</strong>s décisions thérapeutiques prises par les mé<strong>de</strong>cins.<br />
- L’abs<strong>en</strong>ce d’un projet <strong>de</strong> <strong>soins</strong> défini par concertation pour chaque pati<strong>en</strong>t permettant<br />
une cohér<strong>en</strong>ce et un suivi dans la prise <strong>en</strong> charge <strong>médicale</strong> et para<strong>médicale</strong>.<br />
- Le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’abandon <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s <strong>en</strong> impasse thérapeutique.<br />
- <strong>Les</strong> souffrances <strong>de</strong>s uns face aux souffrances <strong>de</strong>s autres, que ce soit le mé<strong>de</strong>cin,<br />
l’infirmier(ère), le pati<strong>en</strong>t ou sa famille.<br />
Ces réactions sont souv<strong>en</strong>t confid<strong>en</strong>tielles, lors <strong>de</strong> pauses, <strong>en</strong>tre personnels<br />
paramédicaux. L’ouverture aux mé<strong>de</strong>cins se fait, selon les individus, à distance et <strong>de</strong><br />
manière non systématique.<br />
Dans ce cadre, la position du personnel paraît osciller souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le tout ou ri<strong>en</strong> :<br />
« tous les <strong>soins</strong> » (sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du les <strong>soins</strong> <strong>de</strong> <strong>réanimation</strong>) ou « tout arrêter » (sous<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du<br />
tous les traitem<strong>en</strong>ts et investigations <strong>médicale</strong>s hormis la sédation, l’antalgie,<br />
l’alim<strong>en</strong>tation) <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant juste les <strong>soins</strong> <strong>de</strong> nursing systématiques (toilettes –<br />
frictions anti-escarre – <strong>soins</strong> <strong>de</strong> bouche, yeux et nez) et la surveillance <strong>de</strong>s constantes<br />
physiologiques (pouls – t<strong>en</strong>sion artérielle – température) « au cas où … » ou « parce<br />
qu’il faut bi<strong>en</strong> faire quelque chose. »<br />
Enfin, l’époque n’est pas si loin où pour certains(nes), le simple fait d’écrire dans le<br />
dossier médical d’un pati<strong>en</strong>t « NTBR » (Not To Be Reanimated - ne pas réanimer) était<br />
considéré <strong>com</strong>me illégal et risquait d’<strong>en</strong>traîner l’auteur <strong>de</strong> ces mots vers <strong>de</strong>s démêlées<br />
judiciaires inextricables. « Ne pas réanimer » était alors synonyme <strong>de</strong> non-assistance à<br />
personne <strong>en</strong> danger, voir d’euthanasie. L’ori<strong>en</strong>tation thérapeutique pouvait être<br />
transmise par oral <strong>en</strong>tre paramédicaux ou mé<strong>de</strong>cins mais surtout pas écrite et signée.<br />
<strong>Les</strong> <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> étai<strong>en</strong>t alors considérés <strong>com</strong>me utopiques ou inutiles, « <strong>de</strong> toute<br />
façon, on est pas là pour ça ». Mais les pati<strong>en</strong>ts mourants, eux, étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ts.<br />
∋ Trois congrès m’ont d’une part s<strong>en</strong>sibilisé à l’éthique, et d’autre part permis d’<strong>en</strong>visager<br />
la possibilité et l’utilité <strong>de</strong> pouvoir faire autrem<strong>en</strong>t dans un <strong>service</strong> <strong>de</strong> <strong>réanimation</strong>, à<br />
travers diffèr<strong>en</strong>ts thèmes abordés :<br />
- Congrés SRLF : Ethique et <strong>réanimation</strong> – Poitiers, mai 2000 :<br />
« Face à la futilité thérapeutique : esquisse d’une philosophie pour les <strong>soins</strong><br />
<strong>palliatifs</strong> »,<br />
« Non-admissions et limitations <strong>de</strong>s thérapeutiques »,<br />
« La réflexion éthique au quotidi<strong>en</strong> dans les <strong>service</strong>s <strong>de</strong> <strong>réanimation</strong> ».<br />
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