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elle-mère, avec la communauté, avec l’Eglise », mais en réalité c’est ma relation avec la Providence de Dieu sous le visage de ma mère que j’ai haïe. » Le déplacement, c’est : « Ah l’Eglise, je ne supporte pas ! » En réalité tu ne supportes pas que Dieu ait associé Sa Providence à ta mère. Tu as haï Dieu dans le fait qu’Il t’ait donné cette mère-là pour te demander un dépassement plus grand, et ça, ça a provoqué en toi une haine de la Providence de Dieu à travers ta mère. Du coup, trente ans après, tu déplaces, tu dis : « Ce n’est pas Dieu que je hais dans Sa Providence quand même ! Par contre je ne supporte pas l’Eglise. » C’est un déplacement, parce que la haine de Dieu à travers la Providence divine dans mes parents, c’est quelque chose qui est parfaitement lucide. Je vous assure que c’est vrai. J’en connais une comme ça, extraordinaire ! Nous faisions une agapè, elle disait ce qui était arrivé avec son père à l’âge de six ans et demi ou sept ans. Son père avait joué de toute évidence un rôle maternel vis-à-vis d’elle. Elle ne s’en rappelait plus, mais grâce à l’agapè… Ça a duré plus de soixante ans, cette psychose qui est venue de là : une haine de Dieu, parce que Dieu et son père était vraiment très unis. Dès qu’il lui disait quelque chose qui n’allait pas dans le sens de son poil, dans une lucidité de petite fille, elle disait à son père : « Je te hais, je ne le ferai plus jamais avec toi », et effectivement ça a été à un point tel qu’elle a été adoptée par une marraine. Et depuis ce jour-là elle n’a plus jamais accepté sans une révolte terrible tout ce qui allait dans le sens du désagréable. Si elle voyait par exemple quelqu’un qui disait : « Arrête de faire ça, ce n’est pas bien », dans le sens contraire du poil, elle disait : « C’est honteux ! C’est scandaleux ! » Du coup, forcément, il y a des compulsivités correspondantes, toujours dans le sens de l’agréable, jamais dans le sens contraire, vous voyez ce que ça donne. Ça, c’est le déplacement. « L’imagination joue avec le rêve, le délire, l’illusion, la fuite, les jeux virtuels. L’intelligence réagit par le déni. Nous pouvons aider autrui en le mettant en face de son déni. « Dis-moi en ce moment, tu n’as pas l’air d’aller. » - « Moi ? Je vais très bien ! ». Nous sommes convaincus que nous ne sommes pas concernés : « Nous sommes vraiment dans un monde athée, mais moi, je ne suis pas athée, je n’ai pas de problème du côté de la foi, je crois bien qu’il y a quelque chose qui existe. » Le déni est facile à repérer. » Le déni est plus du côté de l’intelligence, donc c’est normal. La cristallisation, c’est une réaction du cœur, de la volonté. Je donne toujours l’exemple de mon père. Il est mort donc je peux en parler. Quand il allait se mettre en colère – il avait sept enfants – il y avait quelque chose qui, dans sa narine, frémissait légèrement. C’était à peine visible. Et ma troisième sœur était très douée, elle percevait que mon père, avec la narine : tu touches encore un petit mot de plus et la colère éclate. Alors dès qu’elle percevait que la narine commençait à se soulever : « Papa ! Papa ! La narine ! » [Rires]. Alors il se tournait vers ma sœur et il lui disait : « Moi ? La narine ? Pas du tout ! ». Le déni. « Qu’est-ce que tu as l’air triste ! » - Moi ? Pas du tout. - Tu n’as pas l’air en forme. - Si si, ça va très bien. Le déni est hyper facile à repérer. Chez les autres ! Quand c’est non pas le cœur spirituel qui réagit par la cristallisation, ou l’intelligence qui réagit par le déni, ou l’imagination par la fuite et l’orgie de l’écran et tout ça, alors c’est le côté mystique qui réagit. Le côté mystique dans la conscience de culpabilité, ça fait quoi ? « La grande mystique de la résignation, comme on la trouve dans la mystique du karma et les religions de la résignation. Cette mystique refuse la spiritualisation de la conscience intime de l’homme par rapport à sa faute. En transposant nos fautes sur une vie antérieure, nous 150
dégageons du sentiment de culpabilité et nous recouvrons la conscience de culpabilité dans la résignation. » Il n’y a pas que dans l’hindouisme qu’il y a la mystique du karma, chez les cathos il y a l’équivalent, évidemment. « La sublimation est également un problème d’identité personnelle. Oubliant notre vocation véritable, elle idéalise un type de vie pour s’échapper plus avant, aggravant le refus de notre vocation. Le Maître des novices est là pour discerner si la personne qui arrive se présente à la vie monastique parce qu’elle idéalise la vie monastique comme, par exemple, un refuge par peur du parent du même sexe que lui (si nous avons eu longtemps peur du parent du même sexe que nous, nous n’avons pas pu nous situer par rapport à lui dans notre identité personnelle). Une personne a eu des échecs avec sa sexualité personnelle, ou avec un proche, ou à la maternelle, par exemple avec un petit garçon dont elle était folle amoureuse et qui lui a donné un coup de poing dans la figure ; drame oublié, mais d’autres drames ont aggravé l’amertume de ce premier échec, et elle a peur du mariage ; elle n’a jamais pardonné à ce petit garçon et ne s’est jamais pardonné cette humiliation ; elle idéalise dans la fuite la vie humaine consacrée dans un comportement psychotique de sublimation… » - [Une participante] Traduction ? - La résignation est facile à comprendre. Tous ceux qui fuient dans les énergies, c’est une résignation dans un autre cycle que celui de la vie spirituelle. La résignation mystique, l’hindouisme. « J’ai un double ». Voilà, ça c’est mystique. Maintenant au-delà de la sublimation, il y a la sublimation. La sublimation, c’est : J’ai une haine féroce vis-à-vis de… et je nourris cette haine féroce. J’ai une haine féroce parce que j’ai été humilié. C’est peut-être quand j’étais enfant, c’est peut-être quand j’avais vingt ans, peu importe, à n’importe quel âge, j’avais vraiment une faute de haine féroce vis-à-vis de quelqu’un, supposons. Je veux tellement ne pas prendre la responsabilité de ce que j’ai fait, ou en tous cas de m’en sortir par la demande de pardon, la réparation, l’aveu, que du coup je m’enferme dedans et en dessous. Et du coup je ne veux plus avoir aucune relation de ce type avec qui que ce soit. Alors je vais rentrer dans un monastère tibétain, je vais rentrer dans un carmel. Mais la maîtresse des novices va bien voir que ça, c’est un phénomène de régression métapsychique sacral, ce n’est pas une vocation spirituelle. Très vite on va s’apercevoir qu’on a affaire à une fuite spirituelle éperdue. Il y a des gens qui sont dans des compulsivités homosexuelles, par exemple, et puis qui rentrent au séminaire. Ce n’est pas bien, quand on le constate, que de les garder. La conscience de culpabilité dans ses dérives négatives est beaucoup plus fréquente chez les chrétiens que chez les gens athées, parce que les gens athées, leur conscience par rapport à la faute et au péché est très émoussée. Donc les phénomènes de dérives négatives de la conscience de culpabilité sont beaucoup plus fréquents chez les chrétiens. - [Une participante] C’est un peu encourageant. [Rires] - C’est normal, nous grandissons. Si nous en restons à la résolution du sentiment de culpabilité, nous restons à un niveau de maturité psychologique de trois ans et demi, tandis que quand même, sept ans, c’est un peu mieux. Mais il faut aller aussi au-delà de sept ans, c’est pour ça qu’il y a cet exercice, pour sortir des différents types d’enfermement. 151
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dégageons <strong>du</strong> sentiment de culpabilité et nous recouvrons la conscience de culpabilité dans la<br />
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« La sublimation est également un problème d’identité personnelle. Oubliant notre vocation<br />
véritable, elle idéalise un type de vie pour s’échapper plus avant, aggravant le refus de notre<br />
vocation. Le Maître des novices est là pour discerner si la personne qui arrive se présente à la<br />
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petit garçon et ne s’est jamais pardonné cette humiliation ; elle idéalise dans la fuite la vie<br />
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l’hindouisme. « J’ai un double ». Voilà, ça c’est mystique. Maintenant au-delà de la sublimation, il<br />
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haine féroce. J’ai une haine féroce parce que j’ai été humilié. C’est peut-être quand j’étais enfant,<br />
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responsabilité de ce que j’ai fait, ou en tous cas de m’en sortir par la demande de pardon, la<br />
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aucune relation de ce type avec qui que ce soit. Alors je vais rentrer dans un monastère tibétain, je<br />
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s’apercevoir qu’on a affaire à une fuite spirituelle éper<strong>du</strong>e. Il y a des gens qui sont dans des<br />
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quand on le constate, que de les garder.<br />
La conscience de culpabilité dans ses dérives négatives est beaucoup plus fréquente chez les<br />
chrétiens que chez les gens athées, parce que les gens athées, leur conscience par rapport à la faute<br />
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culpabilité sont beaucoup plus fréquents chez les chrétiens.<br />
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- C’est normal, nous grandissons. Si nous en restons à la résolution <strong>du</strong> sentiment de culpabilité,<br />
nous restons à un niveau de maturité psychologique de trois ans et demi, tandis que quand même,<br />
sept ans, c’est un peu mieux. Mais il faut aller aussi au-delà de sept ans, c’est pour ça qu’il y a cet<br />
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