Fiche d'exercices de latin n°1 - Créer son blog
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32 errabant, ils erraient,<br />
6<br />
acti fatis, fatis : pluriel épique poussés par le <strong>de</strong>stin,<br />
maria omnia circum.<br />
sur toutes les mers.<br />
33 Tantae molis erat Génitif <strong>de</strong> prix C’était d’une telle difficulté<br />
Romanam con<strong>de</strong>re gentem ! que <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r la nation romaine !<br />
IV. COMMENTAIRE<br />
Problématique <strong>de</strong> lecture : Énée n’est pas une invention <strong>de</strong> Virgile : le per<strong>son</strong>nage était déjà mentionné dans<br />
L’Ilia<strong>de</strong>, mais Virgile le place au centre <strong>de</strong> <strong>son</strong> récit : quelles dimensions lui donne-t-il que ne possédait pas le héros<br />
homérique ?<br />
I. UN INCIPIT ÉPIQUE DANS LA LIGNÉE D’HOMÈRE<br />
A. L’inscription dans le genre épique<br />
• Ecriture en hexamètre dactylique : c’est le mètre privilégié <strong>de</strong> l’épopée, le vers noble par excellence<br />
(cf. l’alexandrin).<br />
• Langue épique (cf. fiche <strong>de</strong> synthèse sur la langue)<br />
• Epithètes (fém.) homériques : « saevae Junonis » (v.4), « immitis Achilli » (v.30),…<br />
• Vers 1 : « Arma virumque cano » : sujet immédiatement posé et inscription directe dans le genre <strong>de</strong><br />
l’épopée (« bello » répété au v. 5, « belli » au v.14, « bello » au v.21, « belli » au v. 23)<br />
• Éloge d’Énée (valorisation épique du héros) :<br />
- il est le « virum », <strong>de</strong>uxième mot <strong>de</strong> l’œuvre, mot mis en valeur avant la coupe trihémimère.<br />
- il est « primus », le premier, le fondateur (v.1)<br />
- « ille » (v. 3) : laudatif<br />
- il subit <strong>de</strong> nombreuses épreuves : « multum jactatus », « et terris et alto » (v.3), « multa<br />
passus » (v.5) avec effet d’anaphore<br />
- ampleur <strong>de</strong> la première phrase et enjambement pour rendre le caractère glorieux d’Énée<br />
- il se singularise par une piété extraordinaire : « insignem pietate virum » (v.10). Énée en I,<br />
378 se présente à sa mère qu’il n’a pas encore reconnue, comme le pieux Énée (« sum pius<br />
Aenas ») et en I, 544-545 i<strong>de</strong>m pour Didon.<br />
- il a un adversaire <strong>de</strong> taille : une déesse, et pas la moindre : « regina <strong>de</strong>um » (v.9)<br />
• Merveilleux, rôle du <strong>de</strong>stin et <strong>de</strong>s dieux, surtout Junon : « fato profugus » (v.2) souligné par<br />
allitération en f, « si qua fata sinant » (v.18) souligné par l’as<strong>son</strong>ance en a, « acti fatis » (v.32)<br />
souloigné par le parallélisme vocalique a/i, « vi superum » (v.4), « ob iram memorem saevae<br />
Junonis » (la cause <strong>de</strong> l’action est ici énoncée : c’est la colère <strong>de</strong> Junon qui suscitera contre Énée les<br />
entreprises d’autres divinités, Neptune et Éole notamment), « sic volvere Parcas » (v.22).<br />
• Mélange <strong>de</strong> la mythologie et <strong>de</strong> l’histoire : c’est parce qu’elle a souffert (« dolens ») et a été lésée<br />
dans sa puissance (« numine laeso ») lors du jugement <strong>de</strong> Pâris et du rapt <strong>de</strong> Ganymè<strong>de</strong> que Junon a<br />
nui à Énée et à ses compagnons.<br />
B. La filiation avec Homère<br />
• L’invocation à la muse : dialogue fictif pour animer le début <strong>de</strong> l’épopée et surtout poète présenté<br />
ainsi comme le porte-parole <strong>de</strong> la muse, d’où l’autorité du discours (le vers 8 <strong>de</strong> Virgile équivaut au<br />
vers 1 d’Homère).