Magazine n°85 juillet août 2007 - Territoire de Belfort

Le Territoire en actions
CENTRE DÉFENSE 2 E CHANCE
À l’école de la rigueur
LES CHIFFRES
Les jeunes du Centre
défense 2 e chance touchent
300€ par mois dont 150
sont bloqués et restitués à
la fin de leur parcours
50 jeunes, 36 garçons et
14 filles, sont actuellement
en insertion au CD2C
de Belfort
À SAVOIR
Les jeunes sont formés
en priorité en fonction du
marché local de l’emploi.
À Belfort ils sont
principalement orientés
vers les filières :
BTP, logistique, services
d’aide à la personne, industrie
automobile et métiers
de la sécurité
Créé en février dernier, le Centre défense 2 e chance (CD2C) du Territoire de Belfort
propose aux jeunes en difficultés un cadre rigoureux et un parcours individualisé
pour mettre fin à la spirale de l’échec et repartir du bon pied.
:::: « Le port d’un uniforme est obligatoire.
Il y a une réelle discipline c’est
vrai, et une partie de l’encadrement est
issue de l’armée mais la comparaison
s’arrête là. Nous n’avons rien d’une unité
militaire ! » souligne Jean Sauvonnet,
Myriam Hasni, 21 ans,
au CD2C Belfort depuis le 20 février
directeur du Centre défense 2 e chance
de Belfort qui insiste : « les jeunes qui
nous rejoignent signent un contrat d’insertion.
Ils s’engagent dans une relation
librement consentie et peuvent nous
quitter dès qu’ils le souhaitent ».
« Ma seconde chance est vraiment ici »
:: « À 16 ans, j’ai arrêté l’école, je voulais faire ce que je voulais quand je le voulais.
Je vivais la nuit et je dormais le jour. Au début c’était sympa mais assez vite, j’ai eu
le sentiment de tourner en rond et j’ai eu envie de construire, d’avancer, de faire
quelque chose de ma vie, de faire quelque chose qui ait du sens. Là c’est devenu
compliqué. Je ne savais pas comment m’en sortir. Je n’avais pas de repères, pas
d’issue, jusqu’au jour où j’ai vu un dépliant du CD2C et j’ai su immédiatement que
c’était ce qu’il me fallait. Ici, on est encadré du matin au soir et même si la discipline
est difficile au début, au final, ça nous libère la tête et ça nous laisse du temps pour
réfléchir à notre avenir. J’ai découvert que j’avais un certain niveau scolaire. Je me
sens mieux dans ma peau, je me sens mieux physiquement et mon rapport aux
gens est beaucoup plus agréable. Comme je le dis souvent, ma 1 ère chance c’était
l’école et je l’ai laissée tomber. Ma seconde chance c’est ici et je ne la laisserais pas
passer. Je sais aujourd’hui que rien ne m’empêchera d’atteindre l’objectif que je me
suis fixé. Je veux venir en aide aux personnes. Je serai aide-soignante ».
Une main tendue
Placé sous la double tutelle du ministère
de la défense et du ministère de
l’emploi et de la cohésion sociale,
L’EPIDe (Établissement public d’insertion
de défense) s’est fixé pour ambition
« d’assurer l’insertion sociale et
professionnelle de jeunes en difficultés
scolaires ou en risque de marginalisation
». Émanation de l’EPIDe, le CD2C
de Belfort est le 17 e établissement à
avoir été créé en France. À qui
s’adresse-t-il ? Et comment fonctionne-t-il
? « Les jeunes qui viennent
chez nous ont entre 18 et 21 ans. Ils n’ont
pas de diplômes, pas d’emplois et, c’est
important, veulent vraiment sortir de
la situation dans laquelle ils se trouvent.
Nous, de notre côté, nous leur proposons
une “main tendue” : des règles,
un cadre, un parcours et au bout, un
emploi ou au minimum une formation
qualifiante et croyez-moi, ça marche
! ». À ce jour les CD2C affichent un
taux d’insertion de 51% avec un objectif
à moyen terme de 70%. Si effectivement,
la structure n’est pas militaire,
elle s’inspire cependant du fonctionnement
du SMA (service militaire
adapté) « qui a vu le jour après la
guerre d’Algérie pour aider les appelés
démobilisés à réintégrer la vie civile en
douceur ». Toujours en activité dans
les DOM TOM, le SMA a démontré son
efficacité en tant que sas permettant
l’insertion dans la vie professionnelle.
N’est-ce pas ce même principe qui fait
la particularité des CD2C ? « Les jeunes
que nous accueillons souffrent effectivement
d’une perte de repères. Nous
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VIVRE LE TERRITOIRE N°85