Le conseil général en actions À SAVOIR Les plantes invasives sont considérées comme la <strong>de</strong>uxième cause <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong>s espèces au niveau mondial. En France, il existe plus d’une centaine d’espèces <strong>de</strong> ces végétaux envahissants. QUE FAIRE ? Parmi les précautions à prendre, il ne faut en aucun cas jeter dans la nature ces plantes « indésirables » encore vertes, ni mélanger <strong>de</strong>s graines ou <strong>de</strong>s boutures avec un futur compost ou du terreau. Il est conseillé <strong>de</strong> les arracher ou <strong>de</strong> les faucher avant que leurs graines soient mûres et au plus tard, juste après la floraison. ENVIRONNEMENT Haro sur les mauvaises graines Le cadre environnemental du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> est menacé par les plantes invasives. Le Conseil général s’implique dans le combat contre cette flore méconnue mais il ne peut obtenir <strong>de</strong> réels résultats que si chacun participe, à son niveau, à la lutte contre ces envahisseurs verts. Journée découverte du patrimoine naturel :: Le 8 juin <strong>2007</strong>, en collaboration avec le lycée professionnel <strong>de</strong> Valdoie et le Conservatoire botanique <strong>de</strong> Franche-Comté, le Conseil général du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> a organisé pour les jeunes lycéens une <strong>de</strong>mi-journée d’arrachage d’une plante invasive : la Balsamine <strong>de</strong> l’Himalaya. La zone d’arrachage se situe près <strong>de</strong> Giromagny et <strong>de</strong> Chaux, sur une parcelle traversée par un cours d’eau : le Combois. Le Conseil général a contribué à préserver la dynamique <strong>de</strong> cette zone inondable en supprimant une plantation d’épicéas. Afin d’y restaurer la biodiversité, il a fallu éliminer les plantes invasives. Cette action pédagogique a sensibilisé les lycéens à la nécessité <strong>de</strong> favoriser l’environnement <strong>de</strong> la flore indigène dans notre département. L’après-midi, une visite du site a permis aux élèves du lycée <strong>de</strong> découvrir les prairies humi<strong>de</strong>s, une pelouse à orchidées, une autre à « Violettes <strong>de</strong>s chiens » et « Nards rai<strong>de</strong>s », ainsi qu’une zone marécageuse parsemée d’Aulnes qui <strong>de</strong>vrait gagner sur l’espace désormais déboisé. Contact :: Conseil général du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> Direction <strong>de</strong> l’Environnement Jean Azens Tél. 03 84 90 93 33 Courriel : jean.azens@cg90.fr :::: « Les plantes dites invasives font partie <strong>de</strong>s plantes néophytes, ces “nouvelles plantes” transportées hors <strong>de</strong> leur aire d’origine par les Européens dès le XV e siècle», explique Jean Azens, chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong>s rivières et <strong>de</strong> l’eau au Conseil général du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>. Ces plantes invasives, ou « pestes végétales », ont un comportement colonisateur et se substituent plus ou moins rapi<strong>de</strong>ment à la flore indigène. Dans le département, un certain nombre d’espèces envahissantes a été observé, comme la Balsamine <strong>de</strong> l’Himalaya, la Renouée du Japon ou le Sumac <strong>de</strong> Virginie. « Il s’agit d’un phénomène mondial qui prend <strong>de</strong> plus en plus d’ampleur ». Des végétaux disparaissent Du point <strong>de</strong> vue écologique, l’invasion <strong>de</strong> ces plantes pose un grave problème pour le maintien <strong>de</strong> la biodiversité. Souvent très résistantes aux herbici<strong>de</strong>s, elles se propagent rapi<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> différentes façons telles que le bouturage, la fragmentation ou l’essaimage. Très fréquemment elles s’implantent sur <strong>de</strong>s habitats remaniés par l’homme où la couverture végétale a été fortement perturbée, voire détruite. Tout cela entraîne la raréfaction <strong>de</strong> certaines espèces indigènes, voire leur disparition, et la perturbation <strong>de</strong> nombreux milieux. Economiquement, certaines <strong>de</strong> ces plantes représentent une nuisance et une perte <strong>de</strong> rentabilité pour l’activité agricole ou piscicole. Par ailleurs, leur élimination représente un coût important pour les collectivités. Le fauchage est à renouveler régulièrement et parfois rapi<strong>de</strong>ment. Elles posent également un problème <strong>de</strong> santé publique. « Certaines espèces sont hautement allergisantes et d’autres peuvent causer <strong>de</strong>s lésions à leur contact ». « L’information et la sensibilisation du public sur les moyens <strong>de</strong> lutte sont essentielles» La lutte s’organise Afin <strong>de</strong> mettre en place une lutte efficace, trois objectifs essentiels doivent être atteints. En premier lieu, la sensibilisation <strong>de</strong>s professionnels et du grand public aux problématiques et aux moyens <strong>de</strong> lutte est primordiale. Ensuite, la surveillance dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> <strong>de</strong> l’apparition, <strong>de</strong> l’évolution et <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>s espèces invasives s’avère indispensable. Le <strong>de</strong>rnier point fondamental est la mise en place d’un programme <strong>de</strong> recherche et d’un programme expérimental <strong>de</strong> lutte. Pour les professionnels <strong>de</strong>s espaces verts, <strong>de</strong> l’agriculture ou <strong>de</strong>s loisirs verts, une charte pourrait être proposée qui limiterait la vente et la production <strong>de</strong> cette flore envahissante. « Si le Conseil général peut, sur ses terrains, chercher à réduire le nombre <strong>de</strong> plantes par différents moyens, tels le fauchage, la pose <strong>de</strong> géotextile, ou encore la plantation d’arbres indigènes, en revanche il ne saurait intervenir sur les propriétés privées ». Il est donc nécessaire d’impliquer les propriétaires dans cette lutte. « L’information et la sensibilisation du public sur les moyens <strong>de</strong> lutte sont essentielles. Le Conservatoire botanique <strong>de</strong> Franche-Comté a élaboré <strong>de</strong>s fiches thématiques à cet effet ». Appuyées par le grand public, ces actions permettront à terme <strong>de</strong> lutter efficacement contre ces envahisseurs. :: A.S. LE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DU TERRITOIRE DE BELFORT 14 VIVRE LE TERRITOIRE N°85
Helianthus tuberosus (Topinambour, dit aussi artichaut <strong>de</strong> Jérusalem) Impatiens glandulifera (Basalmine <strong>de</strong> l’Himalaya) Reynoutria japonica (Renouée du Japon) Solidago cana<strong>de</strong>nsis (Solidage du Canada) Topinambour, Renouée du Japon, Basalmine et Solidage du Canada font partie <strong>de</strong>s plantes invasives contre lesquelles il convient <strong>de</strong> lutter activement dans le <strong>Territoire</strong>.
Change language