Magazine n°85 juillet août 2007 - Territoire de Belfort

Le conseil général en actions
À SAVOIR
Les plantes invasives
sont considérées comme
la deuxième cause de
disparition des espèces
au niveau mondial.
En France, il existe plus
d’une centaine d’espèces
de ces végétaux
envahissants.
QUE FAIRE ?
Parmi les précautions
à prendre, il ne faut en
aucun cas jeter dans la
nature ces plantes « indésirables
» encore vertes,
ni mélanger des graines ou
des boutures avec un futur
compost ou du terreau. Il
est conseillé de les arracher
ou de les faucher avant
que leurs graines soient
mûres et au plus tard, juste
après la floraison.
ENVIRONNEMENT
Haro sur
les mauvaises graines
Le cadre environnemental du Territoire de Belfort est menacé par les plantes invasives.
Le Conseil général s’implique dans le combat contre cette flore méconnue mais
il ne peut obtenir de réels résultats que si chacun participe, à son niveau, à la lutte
contre ces envahisseurs verts.
Journée découverte
du patrimoine naturel
:: Le 8 juin 2007, en collaboration avec le lycée professionnel de
Valdoie et le Conservatoire botanique de Franche-Comté, le Conseil
général du Territoire de Belfort a organisé pour les jeunes lycéens
une demi-journée d’arrachage d’une plante invasive : la Balsamine
de l’Himalaya.
La zone d’arrachage se situe près de Giromagny et de Chaux, sur une
parcelle traversée par un cours d’eau : le Combois. Le Conseil général
a contribué à préserver la dynamique de cette zone inondable
en supprimant une plantation d’épicéas. Afin d’y restaurer la
biodiversité, il a fallu éliminer les plantes invasives. Cette action
pédagogique a sensibilisé les lycéens à la nécessité de favoriser
l’environnement de la flore indigène dans notre département.
L’après-midi, une visite du site a permis aux élèves du lycée
de découvrir les prairies humides, une pelouse à orchidées, une autre
à « Violettes des chiens » et « Nards raides », ainsi qu’une zone
marécageuse parsemée d’Aulnes qui devrait gagner sur l’espace
désormais déboisé.
Contact
:: Conseil général
du Territoire de Belfort
Direction
de l’Environnement
Jean Azens
Tél. 03 84 90 93 33
Courriel :
jean.azens@cg90.fr
:::: « Les plantes dites invasives font partie
des plantes néophytes, ces “nouvelles
plantes” transportées hors de leur aire
d’origine par les Européens dès le XV e siècle»,
explique Jean Azens, chef de service
des rivières et de l’eau au Conseil général
du Territoire de Belfort. Ces plantes invasives,
ou « pestes végétales », ont un comportement
colonisateur et se substituent
plus ou moins rapidement à la flore indigène.
Dans le département, un certain
nombre d’espèces envahissantes a été observé,
comme la Balsamine de l’Himalaya,
la Renouée du Japon ou le Sumac de Virginie.
« Il s’agit d’un phénomène mondial
qui prend de plus en plus d’ampleur ».
Des végétaux disparaissent
Du point de vue écologique, l’invasion
de ces plantes pose un grave problème
pour le maintien de la biodiversité. Souvent
très résistantes aux herbicides, elles
se propagent rapidement
et de différentes façons
telles que le bouturage, la
fragmentation ou l’essaimage.
Très fréquemment
elles s’implantent sur des
habitats remaniés par l’homme où la couverture
végétale a été fortement perturbée,
voire détruite. Tout cela entraîne la raréfaction
de certaines espèces indigènes,
voire leur disparition, et la perturbation
de nombreux milieux.
Economiquement, certaines de ces plantes
représentent une nuisance et une
perte de rentabilité pour l’activité agricole
ou piscicole. Par ailleurs, leur élimination
représente un coût important pour les collectivités.
Le fauchage est à renouveler régulièrement
et parfois rapidement. Elles
posent également un problème de santé
publique. « Certaines espèces sont hautement
allergisantes et d’autres peuvent causer
des lésions à leur contact ».
« L’information et
la sensibilisation du public
sur les moyens de lutte
sont essentielles»
La lutte s’organise
Afin de mettre en place une lutte efficace,
trois objectifs essentiels doivent être atteints.
En premier lieu, la sensibilisation
des professionnels et du grand public aux
problématiques et aux moyens de lutte
est primordiale. Ensuite, la surveillance
dans le Territoire de Belfort de l’apparition,
de l’évolution et de l’impact des espèces
invasives s’avère indispensable. Le
dernier point fondamental est la mise en
place d’un programme
de recherche et d’un programme
expérimental
de lutte.
Pour les professionnels
des espaces verts, de
l’agriculture ou des loisirs verts, une
charte pourrait être proposée qui limiterait
la vente et la production de cette flore
envahissante.
« Si le Conseil général peut, sur ses terrains,
chercher à réduire le nombre de
plantes par différents moyens, tels le fauchage,
la pose de géotextile, ou encore la
plantation d’arbres indigènes, en revanche
il ne saurait intervenir sur les propriétés
privées ». Il est donc nécessaire d’impliquer
les propriétaires dans cette lutte.
« L’information et la sensibilisation du
public sur les moyens de lutte sont essentielles.
Le Conservatoire botanique de
Franche-Comté a élaboré des fiches thématiques
à cet effet ». Appuyées par le
grand public, ces actions permettront à
terme de lutter efficacement contre ces
envahisseurs. :: A.S.
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