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partie 2 (pdf, 1,87 Mo) - Territoire de Belfort

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Chapitre 1 : Eléments <strong>de</strong> diagnostic territorial : spécificités, dynamiques<br />

Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

CHAPITRE 2<br />

Le <strong>Territoire</strong> face aux<br />

problématiques du développement<br />

économique local<br />

Première <strong>partie</strong> : L’économie belfortaine, dans laquelle<br />

l’industrie est encore puissante et essentielle, est confrontée à <strong>de</strong><br />

nouveaux enjeux qui nécessitent la poursuite <strong>de</strong> son adaptation.<br />

L’analyse <strong>de</strong>s forces et <strong>de</strong>s faiblesses, « la structure du<br />

<strong>Territoire</strong>, potentiel <strong>de</strong> développement local », est l’outil qui<br />

peut permettre <strong>de</strong> se positionner en complémentarité <strong>de</strong><br />

l’économie <strong>de</strong> marché et <strong>de</strong> ses mouvements spontanés qui sont<br />

tout à la fois créateurs et <strong>de</strong>structeurs.<br />

Secon<strong>de</strong> <strong>partie</strong> : Pour autant, dans une perspective dynamique<br />

<strong>de</strong> l’économie, <strong>de</strong>s facteurs d’incertitu<strong>de</strong>s propres à<br />

l’environnement économique globalisé du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

sont susceptibles <strong>de</strong> modifier cet état <strong>de</strong>s forces et faiblesses.<br />

L’insertion <strong>de</strong> l’économie belfortaine dans <strong>de</strong>s espaces élargis<br />

ouvre l’analyse sur <strong>de</strong>s opportunités et <strong>de</strong>s menaces compte<br />

tenu « <strong>de</strong>s espaces concurrentiels renouvelés ».<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

La structure du <strong>Territoire</strong> :<br />

Potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les éléments <strong>de</strong> diagnostic permettent d’apprécier les forces et les faiblesses du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Belfort</strong>. « Les forces productives locales » (I) mettent en avant les principales ressources du<br />

<strong>Territoire</strong> : ses compétences. Outre les dotations territoriales, le département dispose <strong>de</strong><br />

compétences sectorielles et d’un portefeuille <strong>de</strong> compétences professionnelles, via les<br />

ressources humaines.<br />

Les donneurs d’ordre, très présents sur le <strong>Territoire</strong>, ont une influence positive sur la<br />

restructuration du tissu industriel local. Ils contribuent à la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong>s fournisseurs, à l’incorporation <strong>de</strong> R&D …Mais, si cette concentration<br />

constitue un moteur, elle représente également un risque pour le territoire. Cette menace a<br />

<strong>de</strong>ux origines : un risque conjoncturel lié aux variations d’activités sectorielles et d’autre part<br />

un risque systémique induit par la dépendance économique <strong>de</strong>s PME aux principaux donneurs<br />

d’ordre dont les stratégies <strong>de</strong> développement, <strong>de</strong> restructuration conditionnent l’avenir d’une<br />

<strong>partie</strong> <strong>de</strong> leurs sous-traitants. « Les fragilités du tissu » (II) donnent une vision <strong>de</strong> ces<br />

dépendances aux grands donneurs d’ordre, et <strong>de</strong>s autres formes <strong>de</strong> faiblesses.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

I/ Les forces productives locales<br />

L’économie réelle belfortaine semble être en dominante une économie <strong>de</strong> la production, et<br />

moins une économie d’échange (tourisme, distribution). Cette économie <strong>de</strong> la production<br />

prend ses racines dans les caractéristiques industrielles du tissu. Par ailleurs, ce <strong>de</strong>rnier est<br />

essentiellement composé d’unités <strong>de</strong> production. Ces entreprises <strong>de</strong> production sont<br />

nombreuses à avoir une <strong>partie</strong> <strong>de</strong> leurs débouchés assurés par les grands groupes ; en ce sens,<br />

elles sont un maillon du processus qui mène au produit final <strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre<br />

(train, automobile, centrale).<br />

Les groupes capturent <strong>de</strong> nombreuses PMEI, qui basent l’échange davantage sur leurs savoirfaire<br />

« métier » que sur <strong>de</strong>s produits propres. La nuance porte sur un positionnement du type<br />

« sous-traitant <strong>de</strong> spécialité » et « fournisseur », dans lequel il est plus difficile d’intégrer <strong>de</strong><br />

l’innovation (autre que l’innovation « processus <strong>de</strong> production ») et <strong>de</strong> générer <strong>de</strong> nouvelles<br />

valeurs ajoutées. Les stratégies <strong>de</strong> conquêtes <strong>de</strong> marchés par <strong>de</strong> nouveaux produits sont<br />

structurellement affaiblies, si bien que les mécanismes concurrentiels portent essentiellement<br />

sur les coûts.<br />

À un moment d’intense mobilité internationale du capital, l’ancrage territorial et productif<br />

d’une entreprise est conditionné par <strong>de</strong> multiples facteurs tels que les ressources en<br />

technologies, en qualifications, en formations, en infrastructures, en moyens <strong>de</strong><br />

financement… qu’offre un territoire donné. L’offre abondante <strong>de</strong> ressources donnant lieu à <strong>de</strong><br />

nouvelles productions est une condition nécessaire (mais non suffisante) à la création et à la<br />

localisation d’entreprises innovantes.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

A. Les dotations territoriales<br />

Après la première guerre mondiale et le rattachement <strong>de</strong> l’Alsace à la France, le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Belfort</strong> ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas son intégration au Haut-Rhin. Il <strong>de</strong>vient un département à part entière<br />

en 1922. Il se situe au Nord <strong>de</strong> la Franche-Comté, à la jonction du plateau <strong>de</strong> la Haute-Saône<br />

et <strong>de</strong> la plaine d’Alsace. Il est traditionnellement une zone <strong>de</strong> passage entre l’Europe rhénane<br />

et le bassin méditerranéen.<br />

1. Descriptif du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> : données <strong>de</strong> cadrage<br />

Le département est l’un <strong>de</strong>s plus petits <strong>de</strong> France avec une superficie <strong>de</strong> 610 km 2 , soit environ<br />

un millième du territoire national et 3.8% <strong>de</strong> la région Franche-Comté. Toutefois, sa<br />

population est relativement importante : 215 habitants au km 2 , contre 61 en Franche-Comté et<br />

à peine plus <strong>de</strong> 100 en France 17 .<br />

Son relief se compose <strong>de</strong> trois <strong>partie</strong>s essentielles : au nord, les montagnes granitiques <strong>de</strong>s<br />

Vosges, avec le Ballon d’Alsace (point culminant du département : 1 247 m) précédées <strong>de</strong><br />

collines gréseuses ou schisteuses (Salbert) au nord-ouest <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> ; au sud, une série <strong>de</strong><br />

plateaux calcaires et les collines du massif du Jura (600 m) qui s’élèvent progressivement vers<br />

le Jura Suisse ; au centre, la Trouée <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et le Sundgau où s’écoulent les eaux <strong>de</strong>s<br />

rivières. Placé dans la <strong>partie</strong> la plus resserrée <strong>de</strong> la porte <strong>de</strong> Bourgogne et d’Alsace, le<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> constitue un carrefour important : c’est là que se croisent les grands axes<br />

<strong>de</strong> Paris à Bâle, <strong>de</strong> Lyon à Strasbourg (Autoroute A36, voie ferrée). Le canal du Rhône au<br />

Rhin traverse le département.<br />

La présence d’anciens gisements avait fait naître une industrie locale active et réputée.<br />

Différents minerais comme le plomb, l’argent, le fer ou le cuivre donnent lieu, au 15 ème siècle,<br />

à une exploitation intensive. Au 18ème siècle, F. Jappy réalise <strong>de</strong>s machines - outil qui<br />

permettent la fabrication entièrement automatique <strong>de</strong>s pièces métalliques nécessaires à<br />

17 Source : INSEE, 1999<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

l'horlogerie. Des ateliers <strong>de</strong> construction mécanique apparaissent. Au 19 ème siècle, l’industrie<br />

textile se développe. Le repli <strong>de</strong>s industries alsaciennes <strong>de</strong> la <strong>partie</strong> annexée en 1<strong>87</strong>1 a stimulé<br />

l’expansion industrielle. Les industriels alsaciens souhaitant conserver leurs marchés en<br />

France sans entrer en concurrence avec la puissante industrie alleman<strong>de</strong> trouvent sur le<br />

département les conditions favorables à leur implantation : proximité, main-d’œuvre qualifiée<br />

et voies <strong>de</strong> communication. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> possè<strong>de</strong> une culture industrielle forte<br />

issue <strong>de</strong> son histoire et <strong>de</strong> sa position actuelle. Depuis la fin du 19 ème siècle, les industries<br />

métallurgiques, mécaniques et électriques dominent. Les emplois salariés dans l’industrie<br />

passent <strong>de</strong> 17 977 en 1982 à 14 303 en 1994 pour atteindre 13 529 en 2000.<br />

La population franc-comtoise représente environ 2% <strong>de</strong> la population française. Le <strong>Territoire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, avec 137 408 habitants en 1999, représente 12% <strong>de</strong> la population régionale. La<br />

population franc-comtoise a augmenté <strong>de</strong> 4.1% entre 1990 (134 097 habitants) et 1999 : le<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> enregistre une croissance proche <strong>de</strong> la moyenne régionale. Les jeunes<br />

représentent environ un tiers <strong>de</strong> la population départementale, et les personnes âgées <strong>de</strong> 60<br />

ans et plus environ 1/5 avec une proportion plus forte <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> banlieue qui<br />

concentrent <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> vie pour personnes âgées.<br />

La population agricole représente 2% <strong>de</strong> la population active (9% Franche Comté et<br />

France) ; les exploitations agricoles, mo<strong>de</strong>rnisées et équipées, se consacrent essentiellement à<br />

la production laitière.<br />

Sports, loisirs, culture : Le département compte 2 ports <strong>de</strong> plaisance, une plage ou zone <strong>de</strong><br />

baigna<strong>de</strong> aménagée, 6 bases <strong>de</strong> plein air et <strong>de</strong> loisirs, 3 complexes <strong>de</strong> natation plutôt attractifs<br />

et <strong>de</strong> nombreux terrains <strong>de</strong> tennis peu attractifs à l’exception <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>. Alors que<br />

l’inventaire communal <strong>de</strong> 1988 dénombre 3 stations <strong>de</strong> ski sur département, celui <strong>de</strong> 1998 met<br />

en évi<strong>de</strong>nce la disparition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux d’entre elles. Il reste une piste mo<strong>de</strong>rnisée par un syndicat<br />

mixte. Si les aménités sportives d’envergure sont plutôt localisées, les sentiers aménagés et<br />

les circuits <strong>de</strong> randonnées et les installations sportives sont en revanche très présents sur<br />

l’ensemble du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

En termes <strong>de</strong> loisirs culturels, le département se développe : 4 musées supplémentaires <strong>de</strong><br />

1988 à 1998 avec un total <strong>de</strong> 10, plusieurs bibliothèques, une relativement gran<strong>de</strong> attractivité<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

<strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> spectacle <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, la croissance <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> musiques <strong>de</strong> 1988 à 1998 (15<br />

nouvelles écoles), une forte présence <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> rassemblements, et un nouveau multiplexe.<br />

Le tissu associatif englobe environ 2000 associations. Par ailleurs, le département dispose <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux scènes nationales <strong>de</strong> haute qualité et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux festivals très attractifs, les Eurockéennes et<br />

le FIMU.<br />

Tourisme : Le département n’est pas à proprement dit une zone touristique : les campings (2),<br />

les auberges <strong>de</strong> jeunesse, gîtes et refuges (1), les zones d’accueils en maisons familiales <strong>de</strong><br />

vacances (2) ou en chambre d’hôtes (2) sont rares. Par ailleurs leur évolution sur la pério<strong>de</strong><br />

1988/1998 ne montre pas un dynamisme fort <strong>de</strong> ce secteur à l’exception <strong>de</strong> la zone proche du<br />

Ballon d’Alsace : la moitié <strong>de</strong> ces espaces sont en décroissance <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10% alors que<br />

l’autre moitié est en progression <strong>de</strong> 10% (proximité Ballon d’Alsace). Toutefois, les gîtes<br />

ruraux sont en croissance : sur 11 gîtes recensés, 8 sont en progression <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10%.<br />

Les emplois salariés totalement dépendants du tourisme 18 sur le département ne représentent<br />

que 0.5% <strong>de</strong> l’emploi salarié total, avec très peu <strong>de</strong> fluctuations selon les saisons (variation <strong>de</strong><br />

0.2%). La prise en compte <strong>de</strong>s emplois <strong>partie</strong>llement dépendants du tourisme fait s’élever le<br />

chiffre à 3.5% (variation <strong>de</strong> 0.7% selon les saisons).<br />

Patrimoine : Véritable symbole du département, le Lion <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> adossé au flanc du<br />

château, inauguré en 1880, est l’œuvre <strong>de</strong> Bartholdi. Il symbolise le courage <strong>de</strong> ceux qui ont<br />

défendu <strong>Belfort</strong> lors <strong>de</strong>s sièges <strong>de</strong> 1814, 1815 et 1<strong>87</strong>1. Les fortifications <strong>de</strong> Vauban font<br />

également <strong>partie</strong>s du patrimoine belfortain.<br />

Les institutions et l’intercommunalité : La Communauté d’Agglomération <strong>Belfort</strong>aine,<br />

réunit 27 communes et 92 000 habitants. Le taux <strong>de</strong> TPU est fixé à 17.70%.<br />

Logements : La majorité <strong>de</strong>s petits logements <strong>de</strong> l’agglomération belfortaine est concentrée<br />

sur la commune <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> où les ménages d’une seule personne sont fortement présents. Les<br />

communes <strong>de</strong> la banlieue Nord et Ouest sont <strong>de</strong>s zones rési<strong>de</strong>ntielles avec <strong>de</strong> grands<br />

logements <strong>de</strong> même que les communes en périphérie Sud et Est <strong>de</strong> l’agglomération.<br />

18 INSEE – DADS 1997 / 1998<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

2. Les facteurs <strong>de</strong> développement économique<br />

Les distances entre les villes du département et <strong>Belfort</strong> s’échelonnent <strong>de</strong> 3 à 32 kilomètres,<br />

avec une moyenne <strong>de</strong> 13 kilomètres. Aucune commune n’est à plus <strong>de</strong> 45 minutes <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

Les villes principales sont <strong>Belfort</strong> (50 417 habitants en 1999), Delle (6 624 habitants en<br />

1999), Beaucourt (5 348 habitants en 1999) et Giromagny (3 300 habitants en 1999). <strong>Belfort</strong><br />

est à 400 km <strong>de</strong> Paris, 300 km <strong>de</strong> Lyon, 140 km <strong>de</strong> Strasbourg, 90 km <strong>de</strong> Besançon, 95 km <strong>de</strong><br />

Fribourg (Allemagne), 150 km <strong>de</strong> Zürich et 66 km <strong>de</strong> Bâle (Suisse). Grâce à l’autoroute A36,<br />

l’aéroport international <strong>de</strong> Bâle Mulhouse est à moins <strong>de</strong> 40 minutes. Le réseau ferroviaire<br />

actuel est pénalisant en termes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> trajet. Toutefois, le projet <strong>de</strong> lignes TGV<br />

permettrait <strong>de</strong> situer <strong>Belfort</strong> à 2 heures <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> Stuttgart et d’accélérer le<br />

désenclavement du département.<br />

Infrastructures routières :<br />

l’Autoroute A36 traverse le<br />

département et permet <strong>de</strong>s<br />

liaisons rapi<strong>de</strong>s avec<br />

l’Alsace, l’Allemagne, le<br />

Doubs, Lyon. Le temps<br />

d’accès à l’autoroute est au<br />

maximum <strong>de</strong> 30 à 60<br />

minutes pour certaines<br />

communes du Sud et du<br />

Nord du département. Les<br />

liaisons Nord/Sud sont<br />

moins rapi<strong>de</strong>s.<br />

La position géographique du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> sur l’axe Mulhouse – Sochaux, et<br />

l’autoroute A36 qui traverse le département et relie ces <strong>de</strong>ux pôles automobiles, sont <strong>de</strong>s<br />

facteurs concordants avec la politique <strong>de</strong> plate-forme impulsée par le groupe PSA. Par<br />

ailleurs, la zone <strong>de</strong> l’Aéroparc <strong>de</strong> Fontaine offre les ressources foncières nécessaires aux<br />

entreprises. Ces éléments favorisent « l'emboîtement » du <strong>Territoire</strong> dans la logique<br />

stratégique du groupe : l’automobile structure le département intégré dans un périmètre<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

élargit. Par ailleurs, la tradition industrielle et la concentration <strong>de</strong> l’industrie automobile dans<br />

le Pays <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard, mais aussi à Vesoul et à Mulhouse, favorisent le développement <strong>de</strong><br />

nombreuses entreprises sous-traitantes et fournisseurs <strong>de</strong> composants <strong>de</strong> cette industrie<br />

automobile, ainsi que concepteurs et fabricants <strong>de</strong> sous-ensembles d’équipements spéciaux.<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> fait <strong>partie</strong> <strong>de</strong> l’entité socio-économique régionale <strong>de</strong> l’Aire Urbaine<br />

<strong>Belfort</strong> – <strong>Mo</strong>ntbéliard – Héricourt qui regroupe 300 000 habitants. Il dispose<br />

géographiquement 25 kilomètres <strong>de</strong> frontières communes avec la Suisse. Le travail<br />

frontalier, <strong>de</strong> part cette proximité avec la Suisse, est actif. Les échanges <strong>de</strong> proximité à long<br />

terme sont encore incertains, la Suisse n’étant pas dans le marché unique.<br />

Les 3 460 entreprises recensées en mai 2001 sur le département se répartissent comme suit :<br />

19.4% dans l’industrie (671 entreprises), 43.6% dans le commerce (1 508) et 37% dans les<br />

services (1 281). Le secteur agricole est peu important mais actif. La culture céréalière et<br />

l’élevage <strong>de</strong>s bovins prédominent. L’artisanat est peu développé sur le département : 10.9%<br />

<strong>de</strong>s entreprises artisanales régionales sont implantées sur le département (21.4% Haute Saône,<br />

29.4% Jura et 38.3% Doubs).<br />

La population active représente 45.6% <strong>de</strong> la population totale en 1999. Entre 1990 et 1999,<br />

la population active <strong>de</strong> l’agglomération s’est accrue <strong>de</strong> 3.5% soit 1 240 actifs. La banlieue<br />

étoffe sa population active (6.6%) ; l’évolution sur <strong>Belfort</strong> se fait dans <strong>de</strong>s proportions<br />

moindres (+1.6% soit 362 actifs).Dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, le taux <strong>de</strong> chômage est<br />

inférieur au niveau national : 6.6% en juin 2001 (8.8% en France) et 8.3% en juin 2002 (9%<br />

en France). La part <strong>de</strong>s chômeurs dans la population active <strong>de</strong> l’agglomération est passée <strong>de</strong><br />

12.3% en 1990 à 13.3% en 99 ; elle augmente plus à <strong>Belfort</strong> qu’en banlieue. L’écart entre les<br />

taux <strong>de</strong> chômage <strong>de</strong> la ville centre et du reste <strong>de</strong> l’agglomération se creuse : 15.4% contre<br />

14.3% en 1990 pour <strong>Belfort</strong> ; 9.8% contre 9.1% en 90 pour la banlieue.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les zones d’activité :<br />

Le département dispose <strong>de</strong><br />

plusieurs zones d’activités et<br />

<strong>de</strong> ressources foncières. Les<br />

zones du Technopôle et du<br />

Parc Technologique au<br />

centre, la ZAC <strong>de</strong> la Justice,<br />

l’Aéroparc <strong>de</strong> Fontaine.<br />

3. Les représentations <strong>de</strong>s entrepreneurs<br />

Les interviews <strong>de</strong> chefs d’entreprises locales mettent en évi<strong>de</strong>nce les carences en terme<br />

d’infrastructure ferroviaire et le faible impact <strong>de</strong> la proximité <strong>de</strong> l’aéroport Bâle – Mulhouse.<br />

En revanche, le réseau routier, notamment l’artère stratégique que représente l’A36, conjugué<br />

à <strong>de</strong>s transporteurs réactifs, satisfait les entrepreneurs locaux.<br />

a) Les infrastructures <strong>de</strong> transport<br />

(1) Des infrastructures ferroviaires jugées mauvaises<br />

Le transport <strong>de</strong>s personnes concentre la majorité <strong>de</strong>s critiques <strong>de</strong>s chefs d’entreprise<br />

interviewés. La liaison <strong>Belfort</strong> Paris semble être un enjeu déterminant pour beaucoup <strong>de</strong><br />

dirigeants d’entreprise. Ces <strong>de</strong>rniers jugent cependant le trajet beaucoup trop long. Leur<br />

activité est, par exemple, perturbée par l’impossibilité d’effectuer l’aller-retour en une<br />

journée. Pour ces chefs d’entreprise, l’arrivée d’une ligne TGV à <strong>Belfort</strong> revêt une importance<br />

capitale.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

« Quand on monte sur paris, le premier ren<strong>de</strong>z-vous, c’est 14h, on a perdu notre<br />

matinée, on a perdu une moitié <strong>de</strong> la journée.»<br />

« Non, je crois que le TGV nous donnera une bouffée d’air. »<br />

Le transport <strong>de</strong> fret ne constitue apparemment pas un enjeu stratégique. En effet, toutes les<br />

entreprises rencontrées utilisent le réseau routier pour le transport <strong>de</strong> marchandises et aucune<br />

ne s’est montrée concernée par le transport ferroviaire.<br />

(2) L’aéroport Bâle Mulhouse<br />

La proximité <strong>de</strong> l’aéroport international <strong>de</strong> Bâle Mulhouse ne présente que très peu d’attraits<br />

pour les chefs d’entreprise. Ceux-ci mettent en avant les temps d’accès et le coût <strong>de</strong> ce moyen<br />

<strong>de</strong> transport afin d’expliquer leur faible intérêt à l’égard <strong>de</strong> cette infrastructure.<br />

« Bâle Mulhouse, ça ne change rien. Il faut monter jusqu’à l’aéroport, attendre à<br />

l’enregistrement, tout ça pour arriver à une heure <strong>de</strong> RER <strong>de</strong> Paris. »<br />

« Bâle Paris en avion, il y a un coût financier aussi. »<br />

b) Réseau routier satisfaisant et transporteurs réactifs<br />

Les chefs d’entreprise s’estiment plutôt satisfaits du réseau routier. L’A36 et ses <strong>de</strong>ssertes<br />

constituent selon eux un atout indéniable. Le point noir est la route nationale 19 avec ses<br />

problèmes <strong>de</strong> lenteur et <strong>de</strong> sécurité.<br />

« (…), au niveau <strong>de</strong>s accès autoroutes, c’est quand même pas mal fait. ».<br />

« Sinon, au niveau autoroute, je sais qu’il y a un projet <strong>de</strong> 2 fois 3 voies.<br />

Personnellement, je n’en vois pas l’intérêt. »<br />

« Je pense qu’on pourrait plutôt réaménager la N19 qui est un axe pour aller à<br />

Metz ou à Nancy. C’est compliqué, dès qu’on veut sortir <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, c’est<br />

compliqué. C’est compliqué parce que c’est long. (…). »<br />

Les entreprises ont la plupart du temps, recours à <strong>de</strong>s transporteurs locaux. Ceux-ci sont jugés<br />

réactifs et efficaces, et représentent une ressource territoriale intéressante.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

« Les partenaires transports sont sur <strong>Belfort</strong> en général, et ils sont réactifs, (…). »<br />

« Au niveau du transport, il y a vraiment ce qu’il faut, vous avez quand même pas<br />

mal <strong>de</strong> groupes qui sont implantés à proximité pour le compte <strong>de</strong> Peugeot,<br />

d’Alstom ou <strong>de</strong> Général Electric. (…). Après avoir fait <strong>de</strong>s appels d’offre, on les<br />

met souvent en compétition parce qu’il y en a qui sont moins chers sur <strong>de</strong>s lignes<br />

et d’autres moins chers sur d’autres. »<br />

« (…), ils sont tout à côté, donc en terme <strong>de</strong> réactivité, je peux les appeler la veille<br />

pour le len<strong>de</strong>main. »<br />

B. Des spécialisations locales 19 : une ressource à gérer<br />

Les secteurs spécialisés pour lesquels l’indice <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>s offreurs est élevé sont plus<br />

dépendants <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s évolutions conjoncturelles du secteur.<br />

Ainsi, les secteurs <strong>de</strong>s biens d’équipement dominés par les grands donneurs d’ordre Alstom et<br />

Geepe présentent un enjeu humain <strong>de</strong> taille. La dépendance du tissu vis-à-vis d’Alstom et les<br />

risques sous-jacents à l’éclatement du grand donneur d’ordre et aux stratégies <strong>de</strong>s diverses<br />

unités est appréciée dans la <strong>partie</strong> relative « Aux fragilités du tissu » (Section II).<br />

Cette section vise à dresser une typologie <strong>de</strong>s secteurs industriels en fonction <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

spécialisation, à apprécier leur positionnement en terme <strong>de</strong> performances relativement au<br />

niveau national. L’accent est ensuite mis sur les secteurs spécialisés, en croissance et à<br />

structure atomisée. (« Forces productives locales » Section I)<br />

19 Méthodologie en annexe<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

1. Des spécialisations caractéristiques du tissu local<br />

a) Indicateurs <strong>de</strong> concentration relative<br />

Le département est spécialisé dans un secteur si le coefficient d’engagement (concentration<br />

sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> / concentration nationale) est > 1. L’organisation industrielle<br />

s’articule principalement autour <strong>de</strong> ces 16 secteurs 20 :<br />

SECTEURS 1993<br />

Coefficient<br />

d'engagement 1999<br />

coefficient<br />

d'engagement Evolution %<br />

C20 : Édition, imprimerie 144 0,25 174 0,32 28%<br />

E35 : Fabrication <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong><br />

mesure et <strong>de</strong> contrôle 74 0,22 139 0,53 141%<br />

D01 : Industrie automobile 385 0,66<br />

F61 : Fabrication <strong>de</strong> matériel<br />

électrique 255 0,50 364 0,74 48%<br />

B02 : Industrie du lait 133 0.58 166 0.78 34%<br />

E22 : Chaudronnerie, fab <strong>de</strong><br />

réservoirs métalliques et chaudières 288 0,95 200 0,82 -14%<br />

F43 : Parachimie 186 0,94 176 0,93 -1%<br />

C43 : Fabrication d'articles <strong>de</strong> sports,<br />

jeux et ind diverses 93 0,73 156 1,48 103%<br />

F46 : Transformation <strong>de</strong> matières<br />

plastiques 631 1,29 893 1,76 36%<br />

F55 : Fabrication <strong>de</strong> produits<br />

métalliques 597 1,70 806 2,38 40%<br />

F53 : Fon<strong>de</strong>rie 329 2,06 360 2,42 17%<br />

F54 : Services industriels du travail<br />

<strong>de</strong>s métaux 633 1,48 1 331 2,60 76%<br />

E31 : Fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong><br />

bureau et <strong>de</strong> matériel informatique 446 6,20 279 2,75 -56%<br />

E32 : Fabrication <strong>de</strong> moteurs,<br />

génératrices, transformateurs 317 2,83 493 4,95 75%<br />

E23 : Fabrication d'équipements<br />

mécaniques 6 065 23,22 4 329 17,40 -25%<br />

E12 : Construction <strong>de</strong> matériel<br />

ferroviaire roulant 1 310 25,08 951 21,42 -15%<br />

NB : En zone grisée, les secteurs spécialisés du <strong>Territoire</strong>. Les autres se situent en non-spécialisation.<br />

20 Les autres secteurs industriels présents (environ 15) représentent chacun moins <strong>de</strong> 100 emplois.<br />

91


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

(1) 9 secteurs industriels spécialisés dans le département<br />

- 4 secteurs spécialisés se situent dans les biens d’équipements (E12, E23, E32, E31)<br />

- 4 autres se situent dans les biens intermédiaires (F54, F53, F55, F46)<br />

- Le secteur C43 (biens <strong>de</strong> consommation) « fabrication d’articles <strong>de</strong> sports, <strong>de</strong> jeux et<br />

industries diverses » acquiert une spécialisation <strong>de</strong> 1993 à 1999.<br />

Evolution <strong>de</strong>s secteurs spécialisés <strong>de</strong> 93 à 99<br />

E12<br />

E23<br />

E31<br />

E32<br />

F54<br />

F53<br />

F55<br />

F46<br />

C43<br />

SPECIALISATION<br />

RENFORCEE<br />

DESPECIALISATION<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Niveau <strong>de</strong> spécialisation en 1999 Niveau <strong>de</strong> spécialisation en 1993<br />

La « fabrication <strong>de</strong> moteurs, génératrices et transformateurs électriques » (Alstom Power<br />

Turbomachines) est le seul secteur <strong>de</strong>s biens d’équipements à renforcer sa spécialisation. En<br />

effet, les autres « biens d’équipements », dominants en termes <strong>de</strong> concentration relative, se<br />

déspécialisent. Les activités <strong>de</strong> « Fabrication d’équipements mécaniques » (E23) et <strong>de</strong><br />

« Construction <strong>de</strong> matériel ferroviaire roulant » (E12), dominées par Geepe et Alstom, restent<br />

lea<strong>de</strong>rs en terme <strong>de</strong> spécialisation mais leur avantage s’affaiblit.<br />

92


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Le secteur « Fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> bureau et <strong>de</strong> matériel informatique » (E31) se<br />

déspécialise également fortement.<br />

Ce sont principalement les secteurs <strong>de</strong>s biens intermédiaires (EF), <strong>de</strong> plus petite envergure, et<br />

en particulier la « Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux (F5) » qui renforcent leur<br />

spécialisation :<br />

- Services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux (F54)<br />

- Fabrication <strong>de</strong> produits métalliques (F55)<br />

- Fon<strong>de</strong>rie (F53)<br />

- Transformation <strong>de</strong> matière plastique (F46)<br />

Ce sont les secteurs moteurs <strong>de</strong>s biens d’équipements, et particulièrement les<br />

secteurs d’Alstom et Geepe (E23, E12) qui se déspécialisent. Ces secteurs<br />

centraux présentent un risque d’effritement <strong>de</strong> l’emploi, illustré par cette<br />

déspécialisation sectorielle.<br />

En revanche, la « Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux » se renforce<br />

comme activité stratégique et <strong>de</strong>vient un élément porteur <strong>de</strong> développement par<br />

le renforcement <strong>de</strong> sa spécialisation.<br />

93


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

(2) Pour les 6 autres secteurs industriels non spécialisés<br />

Ces secteurs ne sont pas a priori <strong>de</strong>s segments d’envergure stratégique pour le département.<br />

Cependant, certains, en réduisant leur non-spécialisation, peuvent émerger comme <strong>de</strong><br />

nouveaux éléments du développement.<br />

Evolution <strong>de</strong>s secteurs non spécialisés <strong>de</strong> 93 à 99<br />

F43<br />

E22<br />

Aggravation<br />

Non spécialisation<br />

F61<br />

E35<br />

Réduction<br />

Non spécialisation<br />

C20<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

Niveau <strong>de</strong> non spécialisation en 1999 Niveau <strong>de</strong> non spécialisation en 1993<br />

Les <strong>de</strong>ux secteurs les plus proches du niveau <strong>de</strong> spécialisation (1), aggravent leur nonspécialisation.<br />

Le secteur <strong>de</strong> la « Chaudronnerie, fabrication <strong>de</strong> réservoirs métalliques et<br />

chaudières » (E22) est le plus touché par cette perte <strong>de</strong> vitesse ; la Parachimie (F43)<br />

n’évoluant que très faiblement. Ces <strong>de</strong>ux activités restent, malgré cette aggravation, les plus<br />

rapprochées du seuil <strong>de</strong> spécialisation.<br />

Les secteurs « Fabrication <strong>de</strong> matériel électrique » (F61) et « Fabrication <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong><br />

mesure et <strong>de</strong> contrôle » (E35) réduisent très fortement leur non-spécialisation. Les récentes<br />

restructurations d’Alstom Power ont abouti à la création d’établissements dans le secteur <strong>de</strong> la<br />

« fabrication <strong>de</strong> matériel électrique » (F61), ce qui contribue sans doute à la réduction <strong>de</strong> la<br />

non-spécialisation dans ce secteur.<br />

Le secteur C20 « Édition, imprimerie et reproduction » s’inscrit également, mais dans <strong>de</strong>s<br />

proportions moindres, dans cette même tendance <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> non-spécialisation.<br />

94


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

(3) Tableau synthétique 21<br />

Répartition <strong>de</strong>s secteurs selon l’évolution <strong>de</strong> la spécialisation et celle <strong>de</strong>s effectifs<br />

départementaux relativement à la France sur la pério<strong>de</strong> 1993/1999 :<br />

Croissance <strong>de</strong>s<br />

effectifs sur le<br />

<strong>Territoire</strong> et<br />

déclin en<br />

France<br />

Déclin <strong>de</strong>s<br />

effectifs<br />

départementaux<br />

plus fort qu’en<br />

France<br />

Croissance <strong>de</strong>s<br />

effectifs<br />

départementaux<br />

plus forte qu’en<br />

France<br />

Déclin <strong>de</strong>s<br />

effectifs sur le<br />

<strong>Territoire</strong> et<br />

croissance en<br />

France<br />

Renforcement<br />

spécialisation<br />

E32 : Fabrication <strong>de</strong><br />

moteurs, générateurs<br />

et transformateurs<br />

F54 : Services<br />

industriels du travail<br />

<strong>de</strong>s métaux<br />

F55 : Fabrication <strong>de</strong><br />

produits métalliques<br />

F53 : Fon<strong>de</strong>rie<br />

F46 : Transformation<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

plastiques<br />

Déspécialisation<br />

E12 : Construction<br />

<strong>de</strong> matériel<br />

ferroviaire roulant<br />

E23 : Fabrication<br />

d’équipements<br />

mécaniques<br />

E31 : Fabrication<br />

<strong>de</strong> machines <strong>de</strong><br />

bureau et <strong>de</strong><br />

matériel<br />

informatique<br />

Réduction nonspécialisation<br />

E35 : Fabrication <strong>de</strong><br />

matériel <strong>de</strong> mesure<br />

et <strong>de</strong> contrôle<br />

E21 : Fabrication<br />

d’éléments en métal<br />

pour construction<br />

F52 : Production <strong>de</strong><br />

matériaux non<br />

ferreux<br />

F61 : Fabrication <strong>de</strong><br />

matériel électrique<br />

C20 : Édition,<br />

imprimerie,<br />

reproduction<br />

Aggravation nonspécialisation<br />

E27 : Fabrication<br />

d’autres machines<br />

d’usage spécifique<br />

E22 :<br />

Chaudronnerie,<br />

fabrication <strong>de</strong><br />

réservoirs<br />

métalliques<br />

F43 : Parachimie<br />

21 En annexe les tableaux intermédiaires :<br />

« Répartition <strong>de</strong>s secteurs selon l’évolution <strong>de</strong> la spécialisation sur la pério<strong>de</strong> 93/99 et leur poids dans l’ensemble<br />

<strong>de</strong> l’industrie départementale en 1999 » Tableau 1<br />

« Répartition <strong>de</strong>s secteurs selon l’évolution <strong>de</strong> la spécialisation sur la pério<strong>de</strong> 93/99 et leur importance relative<br />

par rapport à la France en 1999 (part du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> dans les effectifs nationaux) » Tableau 2<br />

95


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

b) État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s secteurs spécialisés<br />

(1) Dynamisme et structure<br />

Le nombre d’établissements positionné sur un secteur permet d’apprécier le <strong>de</strong>gré d’atomicité<br />

et l’évolution <strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong>s établissements est un indicateur <strong>de</strong> dynamisme et permet<br />

d’appréhen<strong>de</strong>r le type <strong>de</strong> croissance (externe, interne) :<br />

Secteurs<br />

Nombre<br />

d’entreprises<br />

en 1999<br />

Effectifs<br />

en 1999<br />

Variation nombre<br />

d’établissements<br />

(93/99)<br />

Variation<br />

d’effectifs<br />

(93/99)<br />

Industrie <strong>de</strong>s biens d’équipements<br />

Construction <strong>de</strong> matériel ferroviaire<br />

roulant (E12) 1 951 0 - 359<br />

Fabrication d’équipements<br />

mécaniques (E23) 8 4 329 + 4 - 1 736<br />

Fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> bureau<br />

et <strong>de</strong> matériel informatique (E31) 1 279 -1 - 167<br />

Fabrication moteurs,<br />

transformateurs électriques et 4 493 +3 + 176<br />

génératrices (E32)<br />

Sous total 14 6 052 +6 - 2 086<br />

Industrie <strong>de</strong>s biens intermédiaires<br />

Services industriels du travail <strong>de</strong>s<br />

métaux (F54) 22 1 331 +7 + 698<br />

Fon<strong>de</strong>rie (F53) 2 360 0 + 31<br />

Fabrication <strong>de</strong> produits métalliques<br />

(F55) 13 806 +3 + 209<br />

Transformation <strong>de</strong>s matières<br />

plastiques (F46) 7 893 +5 + 262<br />

Sous total 44 3 390 +15 + 1 200<br />

TOTAL 58 9 442 +21 - 886<br />

96


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

(2) Synthèse <strong>de</strong>s positionnements <strong>de</strong>s secteurs spécialisés<br />

Les secteurs spécialisés peuvent présenter un risque majeur en terme d’emploi en cas <strong>de</strong> forte<br />

concentration dans peu d’établissements. En revanche, d’autres secteurs spécialisés peuvent<br />

être <strong>de</strong>s éléments moteurs et ne présenter qu’un risque <strong>partie</strong>l en raison <strong>de</strong> la dispersion en<br />

nombre d’établissement et <strong>de</strong> l’hétérogénéité <strong>de</strong>s productions et <strong>de</strong>s savoir-faire.<br />

L’observation croisée <strong>de</strong> la dynamique du nombre d’établissements et <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s grands<br />

secteurs met en évi<strong>de</strong>nce les concentrations sectorielles. C’est l’industrie <strong>de</strong>s biens<br />

intermédiaires qui est la plus atomisée avec environ 4 000 salariés répartis dans une<br />

soixantaine d’établissements. L’industrie <strong>de</strong>s biens d’équipements, quant à elle, présente 2<br />

fois moins d’établissements (une trentaine) avec plus <strong>de</strong> 6 000 salariés.<br />

Renforcement <strong>de</strong> la<br />

Renforcement <strong>de</strong> la<br />

Déspécialisation, secteur<br />

Déspécialisation, secteur<br />

spécialisation,<br />

spécialisation, secteur<br />

concentré et peu <strong>de</strong><br />

moins concentré,<br />

atomicité du secteur<br />

plus concentré, et<br />

dynamisme<br />

dynamisme en terme <strong>de</strong><br />

et dynamisme<br />

dynamisme<br />

nombre d’établissements<br />

F54 : Services<br />

E32 : Fabrication <strong>de</strong><br />

E12 : Construction <strong>de</strong><br />

E23 : Fabrication <strong>de</strong><br />

industriels du travail<br />

moteurs, génératrices<br />

matériel ferroviaire<br />

moteurs et <strong>de</strong> turbines<br />

<strong>de</strong>s métaux<br />

et transformateurs<br />

roulant<br />

F55 : Fabrication <strong>de</strong><br />

F53 : Fon<strong>de</strong>rie<br />

E31 : Fabrication <strong>de</strong><br />

produits métalliques<br />

matériel <strong>de</strong> bureau, <strong>de</strong><br />

F46 : Transformation<br />

matériel informatique<br />

<strong>de</strong>s matières<br />

plastiques<br />

Faible risque<br />

Risque structurel plus<br />

Risque structurel fort et<br />

Risque structurel moins<br />

d’effondrement<br />

élevé mais potentiel<br />

position <strong>de</strong> décroissance<br />

marqué, peu <strong>de</strong> potentiel<br />

sectoriel et potentiel<br />

<strong>de</strong> croissance<br />

<strong>de</strong> croissance<br />

<strong>de</strong> croissance<br />

97


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

2. Les secteurs spécialisés en croissance<br />

Les spécialisations territoriales dont le potentiel <strong>de</strong> croissance est le meilleur sont celles<br />

impulsées par les PME.<br />

a) L’industrie « métallurgique » locale : du potentiel<br />

L’observation affinée <strong>de</strong>s secteurs spécialisés passe par une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

générales du secteur, par une analyse comparative <strong>de</strong>s entreprises belfortaines avec celles <strong>de</strong><br />

la région et du territoire national. Les sous-secteurs seront également définis dans leur cadre et<br />

contexte général, puis relativement à leur réalité locale.<br />

Le secteur <strong>de</strong> la « Métallurgie et du travail <strong>de</strong>s métaux » et singulièrement celui <strong>de</strong>s<br />

« Services industriels <strong>de</strong>s métaux » est principalement composé <strong>de</strong> PME : plus <strong>de</strong> 80% sont<br />

<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50 personnes. Le secteur est atomisé, les effectifs se<br />

répartissent dans <strong>de</strong> nombreuses PME : plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s effectifs travaillent dans <strong>de</strong>s<br />

entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 250 salariés, environ 30% dans <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 50<br />

salariés. La part <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> 250 à 500 personnes tend à diminuer en<br />

dynamique. L’atout <strong>de</strong>s petites unités <strong>de</strong> production du secteur est la flexibilité, qui est en<br />

général remarquable.<br />

Secteur « Métallurgie et Travail <strong>de</strong>s Métaux » (F5) NES<br />

Sous secteurs (NES)<br />

Fon<strong>de</strong>rie (F53) Services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux<br />

(F54)<br />

Fabrication <strong>de</strong> produits<br />

métalliques (F55)<br />

Activités (NAF 700) Activités (NAF 700) Activités (NAF 700)<br />

Fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> métaux<br />

légers (275E)<br />

Découpage, emboutissage (284B)<br />

Traitement, revêtement <strong>de</strong>s métaux (285A)<br />

Mécanique générale (285D)<br />

Fabrication d’articles en fils<br />

métalliques (2<strong>87</strong>E)<br />

Visserie et boulonnerie (2<strong>87</strong>G)<br />

Fabrication <strong>de</strong> ressorts (2<strong>87</strong>H)<br />

98


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les autres sous-secteurs qui composent l’industrie <strong>de</strong> la « Métallurgie et du travail <strong>de</strong>s<br />

métaux » ne sont pas représentés sur le département. Le département est positionné sur <strong>de</strong>s<br />

segments d’activité « focalisés ».<br />

(1) Un secteur productif, performant, intégré<br />

CA moyen CA Export <strong>Mo</strong>yen Taux <strong>de</strong> VA (%)<br />

(M Euro) (M Euro)<br />

1998 1999 1998 1999 1998 1999<br />

France 4.78 4.77 1.32 1.27 31.24 31.18<br />

Franche Comté 3.85 3.99 1.07 1.05 37.58 38.42<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> 5.49 5.60 1.37 1.41 35.64 40.72<br />

Performance<br />

économique (%)<br />

Rentabilité<br />

Nette (%)<br />

Autonomie<br />

financière<br />

1998 1999 1998 1999 1998 1999<br />

France 7.37 6.69 3.16 2.04 42.21 40.24<br />

Franche Comté 9.59 9.64 3.01 2.71 41.12 39.86<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> 9.12 10.84 1.22 2.15 44.80 42.59<br />

Le secteur <strong>de</strong> la « Métallurgie et Travail <strong>de</strong>s métaux » est bien positionné en terme <strong>de</strong><br />

production sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>. Le chiffre d’affaires moyen <strong>de</strong>s entreprises<br />

départementales est très supérieur à celui <strong>de</strong>s entreprises considérées sur <strong>de</strong>s échelles plus<br />

gran<strong>de</strong>s (Région et France). Ces entreprises belfortaines, non seulement exportent davantage,<br />

mais voient leurs exportations progresser alors qu’elles sont en déclin sur les territoires<br />

régional et national. L’avantage du département est marqué.<br />

Au niveau national, le secteur présente un taux <strong>de</strong> valeur ajoutée supérieur à la moyenne <strong>de</strong><br />

l’industrie manufacturière. Par ailleurs, l’industrie « métallurgique » du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

se caractérise par un taux <strong>de</strong> valeur ajoutée très supérieure à celui observé à l’échelle<br />

nationale. De plus, l’évolution sur le département est très forte.<br />

C’est au niveau <strong>de</strong>s performances que les entreprises du <strong>Territoire</strong> per<strong>de</strong>nt quelque peu en<br />

force <strong>de</strong> positionnement. Leurs performances économiques et financières se rapprochent <strong>de</strong><br />

99


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

celles <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> la Région, qui restent toutefois largement supérieures aux<br />

performances observées nationalement. En revanche, leur rentabilité nette se situe en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>s<br />

résultats supra. Cependant, les évolutions <strong>de</strong>s performances, qui sont en quasi-stagnation<br />

voire en déclin sur les échelles supra, sont en hausse sur le département. Les entreprises<br />

belfortaines présentent également une autonomie financière supérieure, même si le déclin est<br />

légèrement plus marqué.<br />

Le secteur s’inscrit en réalité dans une tendance générale, également observable aux niveaux<br />

régional et national, avec un phénomène d’amplification sur le département. Le<br />

positionnement du secteur belfortain est favorable en termes <strong>de</strong> production et <strong>de</strong><br />

performance. Le problème se situe au niveau <strong>de</strong>s délais. Le différentiel entre les délais<br />

fournisseurs et clients, peu marqué au niveau national, se creuse à mesure que l’échelle<br />

spatiale diminue. Le département se situe en position très défavorable, avec un délai clients<br />

supérieur <strong>de</strong> 20 jours environ à celui <strong>de</strong>s fournisseurs. Cet écart montre la fragilité <strong>de</strong>s<br />

entreprises du département en termes <strong>de</strong> pouvoir <strong>de</strong> négociation, et suppose <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong><br />

gestion <strong>de</strong> trésorerie.<br />

(2) Trois sous-secteurs localement développés<br />

Trois sous-secteurs <strong>de</strong> la « Métallurgie et travail <strong>de</strong>s métaux » sont localement spécialisés dès<br />

1993 et renforcent leur spécialisation : les services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux (F54), la<br />

Fon<strong>de</strong>rie (F53) et la Fabrication <strong>de</strong> produits métalliques (F55). Ces secteurs correspon<strong>de</strong>nt à<br />

<strong>de</strong>s secteurs porteurs sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> (renforcement <strong>de</strong> la spécialisation).<br />

Toutefois, la comparaison nationale entre les secteurs met en évi<strong>de</strong>nce les faiblesses <strong>de</strong> la<br />

« Fon<strong>de</strong>rie » et <strong>de</strong>s « Services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux » en termes <strong>de</strong> performances<br />

et <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment apparent <strong>de</strong> la main-d’œuvre.<br />

(a) Services industriels du Travail <strong>de</strong>s métaux (F54) :<br />

Globalement, le secteur <strong>de</strong>s « services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux » est fortement<br />

dépendant <strong>de</strong> l’automobile et <strong>de</strong>s équipementiers. Ce secteur reste très atomisé, tant au plan<br />

national que local : les effectifs sont concentrés dans les entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 250<br />

personnes. Le travail <strong>de</strong>s métaux s’effectue essentiellement en sous-traitance. Les entreprises<br />

sous-traitantes du secteur sont confrontées à <strong>de</strong>s défis tels que le « juste à temps », la<br />

100


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

réduction <strong>de</strong>s prix, la livraison d’équipements complets, l’investissement pour un outil <strong>de</strong><br />

production efficace.<br />

Ce secteur joue un rôle clé relativement à la structure du bassin Alsace / Franche-Comté<br />

fortement centré sur l’automobile, qui est, au sens large, le premier marché <strong>de</strong> ces industries.<br />

De même, l’implantation <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> production <strong>de</strong> PSA <strong>de</strong> Sochaux et <strong>de</strong> Mulhouse et les<br />

stratégies actuelles du groupe place les « services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux » au cœur<br />

d’un environnement qui s’oriente vers une structuration autour d’un pôle d’excellence en<br />

matière <strong>de</strong> transports terrestres. En outre, la gestion en flux tendus privilégiée par les grands<br />

groupes automobiles, qui implique <strong>de</strong>s relations industrielles <strong>de</strong> proximité, renforce l’enjeu <strong>de</strong><br />

dynamisme <strong>de</strong>s entreprises en relation avec le constructeur.<br />

L’analyse comparative <strong>de</strong>s montants d’investissements montre l’écart qui se creuse entre le<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et les niveaux régional et national. En effet, alors que sur la pério<strong>de</strong><br />

96/99, le niveau d’investissement diminue sur le département (passage <strong>de</strong> 28 à 21.4), il<br />

progresse très fortement dans les niveaux supra. Il double sur la Franche-Comté <strong>de</strong> 93 à 96<br />

(passage <strong>de</strong> 21.9 à 40.1) et se maintient en 99 (40.2) à un niveau supérieur à celui <strong>de</strong> la France<br />

(37.2). Au vu <strong>de</strong>s exigences sectorielles, cette faiblesse <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s investissements<br />

représente un risque majeur pour la sous-traitance belfortaine, qui pourrait être distanciée par<br />

les concurrents proches, notamment le département voisin du Doubs, qui investit plus<br />

lour<strong>de</strong>ment dans ce secteur (24.8 en 93, 46.9 en 1999). L’Alsace connaît également une forte<br />

progression (27.6 en 93, 43.4 en 99). La question est d’i<strong>de</strong>ntifier les causes du pessimisme <strong>de</strong>s<br />

industriels locaux et <strong>de</strong>s carences en matière d’investissement dans un contexte conjoncturel<br />

porteur (97/2001).<br />

Les pouvoirs publics en soutenant avec volontarisme l’investissement dans ce secteur (par <strong>de</strong>s<br />

ai<strong>de</strong>s financières et immobilières) ont sans doute permis <strong>de</strong> pallier en <strong>partie</strong> à ce déficit <strong>de</strong>s<br />

industriels locaux. En effet, sur 31 entreprises soutenues dans l’industrie manufacturière, 9<br />

l’ont été dans ce secteur avec un montant <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s qui s’élèvent à 4.2 Millions <strong>de</strong> Francs ; ce<br />

qui place le secteur en secon<strong>de</strong> position en termes d’ai<strong>de</strong>s publiques locales.<br />

101


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux sont en progression continue, et ce pour toutes<br />

les composantes sans exception. Elle repose sur <strong>de</strong>s bases soli<strong>de</strong>s puisqu’elle suit la<br />

croissance générale <strong>de</strong>s activités industrielles en France et en Europe. De plus, malgré une<br />

pression sur les prix, les entreprises disposent d’une <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> la croissance pour<br />

améliorer leur outil <strong>de</strong> production, dans un contexte concurrentiel exigeant. La tendance suit<br />

une pente ascendante, tirée par la construction automobile.<br />

6 activités <strong>de</strong> mise en forme <strong>de</strong>s métaux composent ce secteur :<br />

- Forge, estampage, matriçage (NAF 284A)<br />

- Découpage, emboutissage (NAF 284B)<br />

- Métallurgie <strong>de</strong>s poudres (NAF 284C)<br />

- Traitement et revêtement <strong>de</strong>s métaux (NAF 285A)<br />

- Décolletage (NAF 285C)<br />

- Mécanique industrielle (NAF 285D)<br />

Le « découpage emboutissage », la « mécanique industrielle » et le « traitement et revêtement<br />

<strong>de</strong>s métaux » sont sur le département <strong>de</strong>s activités lea<strong>de</strong>rs en termes d’effectifs.<br />

L’appréciation générale du marché, <strong>de</strong> la structure, <strong>de</strong>s problématiques et <strong>de</strong>s tendances<br />

apporte <strong>de</strong>s éléments qualitatifs sur les entreprises positionnées sur ces types d’activité.<br />

Le découpage, emboutissage (284B) est un secteur qui rassemble les fabricants, en<br />

sous-traitance pure, <strong>de</strong> pièces diverses sur plan. Les 2/3 <strong>de</strong> leur production sont<br />

<strong>de</strong>stinés au secteur automobile. L’activité, souvent exercée en sous-traitance <strong>de</strong><br />

proximité est présente sur l’ensemble du territoire national. Néanmoins, les régions Île<br />

<strong>de</strong> France, Franche Comté, Rhône Alpes et Centre concentrent plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s<br />

effectifs <strong>de</strong> la profession. À elle seule, l’Île-<strong>de</strong>-France rassemble près <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s<br />

effectifs : c’est le premier pôle <strong>de</strong> la construction automobile. En Franche-Comté, plus<br />

<strong>de</strong> 4 000 salariés travaillent dans ce secteur pour le même type <strong>de</strong> raison. L’activité est<br />

favorisée par l’industrie automobile, mais d’autres secteurs clients tels que la<br />

construction mécanique et l’électrotechnique sont également très actifs. WAGON<br />

AUTOMOTIVE SA fait <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s principales entreprises <strong>de</strong> la branche selon les<br />

ventes (dans les 10 premières <strong>de</strong> France).<br />

102


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Le traitement et le revêtement <strong>de</strong>s métaux (285A) sont un secteur <strong>de</strong> sous-traitance<br />

pure et <strong>de</strong> proximité où le savoir faire <strong>de</strong>s entreprises joue un rôle déterminant. Dans<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s processus industriels, le recours au traitement et revêtement <strong>de</strong>s<br />

métaux est <strong>de</strong> plus en plus fréquent. Beaucoup d’entreprises dont ce n’est pas l’activité<br />

principale, l’effectuent en intégré pour leur propre compte. Pourtant, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

adressée aux entreprises spécialisées croît <strong>de</strong> manière significative. De par sa nature<br />

même, cette activité sert un très grand nombre <strong>de</strong> secteurs industriels : industrie<br />

automobile, électronique, aéronautique, bâtiment et travaux publics, équipements<br />

mécaniques… Elle se trouve en phase avec l’évolution générale <strong>de</strong> la conjoncture<br />

économique. De plus, le recours à ces techniques tend à se diffuser : ainsi, en pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> croissance, la progression <strong>de</strong> l’activité amplifie la tendance favorable <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong> l’économie. Ce sont les plus petites entreprises (moins <strong>de</strong> 50 salariés) qui dominent<br />

la profession : elles représentent plus <strong>de</strong> 90% du nombre <strong>de</strong> sociétés, emploient près<br />

<strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s effectifs et réalisent 50% du chiffre d’affaires. Les régions Rhône-Alpes et<br />

Île <strong>de</strong> France regroupent respectivement 20% et 14% <strong>de</strong>s effectifs soit le tiers du total.<br />

Mais l’implantation est également importante en Franche-Comté, qui est la seule<br />

région à pouvoir rivaliser avec ces grands pôles. C’est un <strong>de</strong>s secteurs du travail <strong>de</strong>s<br />

métaux qui bute sur <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong> personnel qualifié.<br />

Mécanique industrielle (285D) : secteur <strong>de</strong> sous-traitance par excellence. Ce<br />

secteur type <strong>de</strong> la sous-traitance <strong>de</strong> proximité se situe au cœur <strong>de</strong> l’industrie. Les<br />

diverses techniques sectorielles utilisent les moyens traditionnels aussi bien que les<br />

plus sophistiqués. Les machines à usinage à gran<strong>de</strong> vitesse et l’électroérosion illustrent<br />

les évolutions constantes <strong>de</strong>s technologies utilisées dans ce secteur. Cette profession<br />

est composée <strong>de</strong> petites et <strong>de</strong> très petites entreprises. En effet les sociétés <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />

20 salariés représentent plus <strong>de</strong> 85% <strong>de</strong> l’ensemble. Le CA généré par les unités <strong>de</strong><br />

moins <strong>de</strong> 50 personnes atteint 70% du total. C’est un secteur atomisé. Depuis 1995, la<br />

mécanique industrielle affiche une croissance soutenue et régulière. La gran<strong>de</strong><br />

diversité <strong>de</strong>s secteurs clients est un autre atout <strong>de</strong> cette activité. Les secteurs<br />

automobile (+4% en 99) et aéronautique (+10% en 99) en particulier ont dynamisé<br />

cette industrie qui se situe à un haut niveau d’activité. VALFOND fait <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s<br />

principales entreprises <strong>de</strong> la branche selon les ventes.<br />

103


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les entreprises belfortaines <strong>de</strong> « Mécanique générale » :<br />

Le CA moyen <strong>de</strong>s entreprises belfortaines <strong>de</strong> « Mécanique générale » reste à un niveau<br />

comparable aux niveaux supra. En revanche leur production est davantage tournée vers<br />

l’extérieur, même si les fourchettes sont comparables. Le taux <strong>de</strong> valeur ajoutée est plus élevé<br />

sur le département, et se situe, d’une manière générale, à un niveau très favorable (autour <strong>de</strong><br />

50%). La production belfortaine est donc honorablement située.<br />

En revanche les entreprises sont moins performantes à l’échelle départementale, et la pério<strong>de</strong><br />

98/99 se caractérise par une dégradation <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> performance, qui aggrave la<br />

situation en creusant l’écart avec la Région et la France. La performance financière et la<br />

rentabilité nette sont très faibles (inférieur à 1%) en 1999.<br />

Le secteur « mécanique générale » belfortain se positionne convenablement en terme <strong>de</strong> délais<br />

et d’autonomie financière relativement aux échelles supra. Le différentiel entre les délais<br />

fournisseurs et clients, est en général très faible.<br />

(b) Fon<strong>de</strong>rie (F53)<br />

La fon<strong>de</strong>rie est une industrie située très en amont <strong>de</strong> toutes les branches utilisatrices <strong>de</strong><br />

pièces métalliques. Les entreprises du secteur fabriquent <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>stinés à être<br />

incorporés dans <strong>de</strong>s ensembles (automobile, équipements industriels, construction<br />

aéronautique…). C’est une industrie <strong>de</strong> sous-traitance où les pièces sont fabriquées à la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> et selon les spécifications <strong>de</strong>s clients.<br />

Le secteur belfortain <strong>de</strong> la fon<strong>de</strong>rie est concentré : très peu d’établissements canalisent les<br />

effectifs <strong>de</strong> ce secteur. Ils sont positionnés uniquement sur le marché <strong>de</strong> la fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> métaux<br />

légers, qui en général travaille majoritairement à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’automobile. A contrario <strong>de</strong>s<br />

métaux légers, la fon<strong>de</strong>rie d’acier est en difficulté du fait <strong>de</strong> la concurrence étrangère et <strong>de</strong> la<br />

faiblesse <strong>de</strong>s débouchés (sidérurgie).<br />

104


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

VALFOND (« alliages légers »), également implanté sur le <strong>Territoire</strong>, fait <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s<br />

principales entreprises <strong>de</strong> la branche, au côté <strong>de</strong> Peugeot Citroën.<br />

(c) Fabrication <strong>de</strong> produits métalliques (F55)<br />

Ce secteur est généralement très hétérogène et se compose essentiellement d’unités <strong>de</strong> petite<br />

taille. Ces entreprises se répartissent dans 3 types <strong>de</strong> zone géographique : les zones<br />

d’implantation traditionnelle, les bassins sidérurgiques et les grands pôles industriels pour les<br />

entreprises travaillant en sous-traitance ou en partenariat. Ces entreprises sont ainsi proches<br />

<strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre ou <strong>de</strong>s secteurs clients tels que l’automobile, l’aéronautique,<br />

l’agroalimentaire ou le bâtiment. C’est donc un marché <strong>de</strong> proximité.<br />

Le secteur local <strong>de</strong> la « fabrication <strong>de</strong> produits métalliques » est atomisé, dynamique et<br />

renforce sa spécialisation. Les investissements sont particulièrement en croissance dans le<br />

secteur belfortain <strong>de</strong> la « Fabrication <strong>de</strong> produits métalliques » : les montants triplent sur la<br />

pério<strong>de</strong> 93/99.<br />

b) La chimie, caoutchouc : un créneau ?<br />

Le secteur est globalement peu atomisé et la tendance n’évolue pas vers une plus forte<br />

atomisation. En effet, même si le nombre d’établissements augmente <strong>de</strong> 93 à 99, la<br />

concentration <strong>de</strong>s effectifs chez les plus <strong>de</strong> 250 salariés est à la hausse : 43% <strong>de</strong>s effectifs en<br />

1993 contre 64.5% en 1999.<br />

Le secteur <strong>de</strong> la « Chimie, caoutchouc, plastiques » (F4) est un créneau spécialisé localement<br />

sur la « Transformation <strong>de</strong>s matières plastiques » (F46). La « Parachimie » (F43) est le second<br />

sous-secteur sur lequel le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> se positionne. Ce sous-secteur est proche <strong>de</strong> la<br />

spécialisation (0.94).<br />

Le secteur belfortain <strong>de</strong> la « Transformation <strong>de</strong>s matières plastiques » (F46) qui renforce sa<br />

spécialisation, reste toutefois peu atomisé : les effectifs se concentrent dans quelques<br />

établissements <strong>de</strong> 100 à 500 entreprises. Les établissements <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 250 personnes<br />

105


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

rassemblent environ 20% <strong>de</strong>s effectifs en 1999. Localement, le secteur s’inscrit donc dans la<br />

tendance générale.<br />

L’industrie <strong>de</strong> la « Transformation <strong>de</strong>s matières plastique » est globalement dynamique,<br />

réactive et innovante ; et est très <strong>de</strong>man<strong>de</strong>use <strong>de</strong> main-d’œuvre qualifiée. La plasturgie est une<br />

industrie jeune. Le secteur se compose localement <strong>de</strong> PME, et est en croissance : créations<br />

d’emplois, créations d’établissements et renforcement <strong>de</strong> leur spécialisation. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Belfort</strong> se positionne en particulier sur une activité : « la fabrication <strong>de</strong> pièces techniques en<br />

matières plastiques » (252H) sur laquelle les effectifs sont en croissance <strong>de</strong> 93 à 99. C’est sur<br />

ce segment <strong>de</strong>s pièces techniques que les grands groupes sont généralement majoritairement<br />

présents.<br />

C. Le développement du niveau <strong>de</strong> la main-d’œuvre<br />

1. Une composition socioprofessionnelle <strong>de</strong>s emplois spécifique<br />

Si l’on compare la répartition <strong>de</strong>s CSP dans l’industrie à celle <strong>de</strong> zones voisines<br />

géographiquement (<strong>Mo</strong>ntbéliard) ou <strong>de</strong> structures sectorielles, industrielles comparables<br />

(Gray), on constate que le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> a <strong>de</strong>s spécificités socioprofessionnelles fortes :<br />

Ainsi, entre les <strong>de</strong>ux principales composantes industrielles <strong>de</strong> l’aire urbaine, <strong>Belfort</strong> est<br />

beaucoup mieux doté en emplois d’ingénieurs, <strong>de</strong> techniciens que <strong>Mo</strong>ntbéliard qui en<br />

revanche concentre plus d’ouvriers non qualifiés.<br />

106


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

La qualification <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong> l’industrie :<br />

EMPLOIS AU LIEU DE TRAVAIL PAR CATEGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE ET ACTIVITE ECONOMIQUE<br />

DES INDIVIDUS<br />

CATEGORIE<br />

SOCIOPROFESSIONNELLE<br />

(31 postes)<br />

<strong>Belfort</strong><br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard<br />

Gray<br />

ENSEMBLE Industrie<br />

Industrie<br />

Industrie<br />

% % % %<br />

.<br />

ENSEMBLE 52900 100 12173 23,0% 33214 43,2% 3229 24,1%<br />

21 Artisans 1367 2,6% 335 2,8% 447 1,3% 128 4,0%<br />

22 Commerçants et assimilés 1161 2,2% 8 0,1% 25 0,1% 8 0,2%<br />

23 Chefs d'entreprise <strong>de</strong> 10 salariés ou plus 295 0,6% 85 0,7% 122 0,4% 37 1,1%<br />

31 Professions libérales 603 1,1% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0%<br />

33 Cadres <strong>de</strong> la fonction publique 841 1,6% 4 0,0% 16 0,0% 0 0,0%<br />

34 Professeurs, professions scientifiques 1585 3,0% 12 0,1% 16 0,0% 0 0,0%<br />

35 Prof. <strong>de</strong> l'information, <strong>de</strong>s arts et <strong>de</strong>s spect. 298 0,6% 64 0,5% 29 0,1% 0 0,0%<br />

37 Cadres admin. et commerciaux d'entrep. 1052 2,0% 263 2,2% 431 1,3% 45 1,4%<br />

38 Ingénieurs et cadres techn. d'entreprises 2099 4,0% 1228 10,1% 1775 5,3% 168 5,2%<br />

42 Instituteurs et assimilés 2099 4,0% 20 0,2% 54 0,2% 8 0,2%<br />

43 Prof. interm. <strong>de</strong> la santé et du travail social 2245 4,2% 70 0,6% 93 0,3% 4 0,1%<br />

44 Clergé, religieux 41 0,1% 0 0,0% 0 0,0% 0 0,0%<br />

45 Prof. interm. administ. <strong>de</strong> la fonction publique 1167 2,2% 8 0,1% 13 0,0% 0 0,0%<br />

46 Prof. interm. administ. et com. <strong>de</strong>s entreprises 3071 5,8% 799 6,6% 1211 3,6% 150 4,6%<br />

47 Techniciens 3338 6,3% 1595 13,1% 4473 13,5% 200 6,2%<br />

48 Contremaîtres, agents <strong>de</strong> maîtrise 1205 2,3% 568 4,7% 1567 4,7% 115 3,6%<br />

52 Employés civils et agents <strong>de</strong> serv. <strong>de</strong> la fonction publique 4855 9,2% 33 0,3% 22 0,1% 0 0,0%<br />

53 Policiers et militaires 1723 3,3% 21 0,2% 111 0,3% 0 0,0%<br />

54 Employés administratifs d'entreprises 3315 6,3% 747 6,1% 1296 3,9% 166 5,1%<br />

55 Employés <strong>de</strong> commerce 2276 4,3% 168 1,4% 284 0,9% 68 2,1%<br />

56 Personnels <strong>de</strong>s services directs aux particuliers 2999 5,7% 12 0,1% 24 0,1% 4 0,1%<br />

62 Ouvriers qualifiés <strong>de</strong> type industriel 5193 9,8% 3541 29,1% 10918 32,9% 893 27,7%<br />

63 Ouvriers qualifiés <strong>de</strong> type artisanal 2453 4,6% 298 2,4% 960 2,9% 67 2,1%<br />

64 Chauffeurs 13<strong>87</strong> 2,6% 160 1,3% 323 1,0% 73 2,3%<br />

65 Ouvriers qual. <strong>de</strong> la manutention, du magas. et du transp. <strong>87</strong>9 1,7% 311 2,6% 997 3,0% 157 4,9%<br />

67 Ouvriers non qualifiés <strong>de</strong> type industriel 2832 5,4% 1674 13,8% 7568 22,8% 843 26,1%<br />

68 Ouvriers non qualifiés <strong>de</strong> type artisanal 1906 3,6% 145 1,2% 435 1,3% <strong>87</strong> 2,7%<br />

69 Ouvriers agricoles 135 0,3% 4 0,0% 4 0,0% 8 0,2%<br />

Franche Comté <strong>Mo</strong>ntbéliard <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong><br />

Part <strong>de</strong>s effectifs en 1999<br />

<strong>Belfort</strong><br />

Artisans, chefs d’entreprises 4.4% 1.8% 3.5%<br />

Cadres, professions intellectuelles<br />

6.7% 6.8% 12.9%<br />

supérieures<br />

Professions intermédiaires 19.4% 22.3% 25.1%<br />

Employés 7.5% 5.2% 8.1%<br />

Ouvriers<br />

62% 63.9% 50.4%<br />

dont : Ouvriers qualifiés<br />

55% 62% 70%<br />

Ouvriers non qualifiés<br />

45% 38% 30%<br />

107


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

2. Un appareil <strong>de</strong> formation en essor<br />

L’appareil <strong>de</strong> formation s’est développé sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> : les filières s’élargissent<br />

et voient leur niveau augmenter. La culture industrielle très développée oriente <strong>de</strong>s formations<br />

<strong>de</strong> haut niveau vers les secteurs industriels qui composent le tissu. Toutefois, <strong>de</strong>s difficultés<br />

<strong>de</strong> recrutement sont constatées par les entrepreneurs sur <strong>de</strong>s métiers spécifiques, <strong>de</strong>s<br />

qualifications ouvrières.<br />

a) Établissements et filières <strong>de</strong> formation<br />

9 lycées, dont 4 sont <strong>de</strong>s lycées professionnels, proposent <strong>de</strong>s filières techniques,<br />

technologiques <strong>de</strong> niveau IV (BAC PRO, BAC TECHNO). Un lycée professionnel agricole et<br />

les Centres <strong>de</strong> Formation <strong>de</strong>s Apprentis viennent compléter les possibilités <strong>de</strong> formation.<br />

4 lycées d’enseignement général, dont 2 sont <strong>de</strong>s établissements publics, proposent <strong>de</strong>s BTS<br />

(Niveau III). S’ajoutent également dans le panel d’offre les diplômes <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong>s Métiers<br />

Artistiques, Institut <strong>de</strong>s Métiers du Tertiaire (EMA – IMT) et <strong>de</strong>s Centres <strong>de</strong> Formation <strong>de</strong>s<br />

Apprentis <strong>de</strong> l’Industrie (CFAI).<br />

Les organismes qui disposent <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> niveau BAC+3, BAC+4 (niveau II) et<br />

BAC+5 (niveau I) sur le département sont :<br />

- ESTA<br />

- UTBM : Université <strong>de</strong> Technologie <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard<br />

- UFR STGI : Sciences Techniques et Gestion <strong>de</strong> l’Industrie (<strong>Belfort</strong>), avec un IUP<br />

(Institut Universitaire professionnel) <strong>Belfort</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard (Niveau II)<br />

- IUT : Institut Universitaire <strong>de</strong> Technologie <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard<br />

108


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Niveau Nombre d’inscrits Nombre <strong>de</strong> diplômés<br />

BAC Général (98/99)<br />

BAC Pro (98/99)<br />

Technologique (98/99)<br />

DEUG (98/99) •<br />

BTS (98/99)<br />

DUT (98/99)<br />

IV : BAC<br />

780<br />

380<br />

512<br />

III : BAC+2<br />

127<br />

340<br />

-<br />

II : BAC+3, BAC+4<br />

347<br />

Ingénieurs (99/2000) °<br />

Maîtrise (98/99) • 106<br />

Licence (98/99) •<br />

148<br />

ESTA / UTBM (99/00)<br />

UFR STGI (98/99)<br />

I : BAC+5<br />

49<br />

49<br />

613<br />

326<br />

401<br />

85<br />

219<br />

523<br />

-<br />

97<br />

78<br />

-<br />

46<br />

Les diplômés (98/99) <strong>de</strong>s formations proposées sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> <strong>de</strong> niveau BAC+2<br />

(niveau III) se répartissent comme suit :<br />

Informatique (BTS, DUT) 161<br />

Télécommunication (DUT) 102<br />

Total BAC+2 Production 541<br />

Commerce (BTS, DUT) 171<br />

Secrétariat, Comptabilité (BTS) 40<br />

Total BAC+2 Tertiaire 289<br />

Total Niveau III 830<br />

• UFR STGI <strong>Belfort</strong> (1998/1999)<br />

° ESTA, UTBM et IUT (inscrits 1999/2000)<br />

109


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les diplômés (98/99) <strong>de</strong>s formations belfortaines <strong>de</strong> niveau BAC (Niveau II) :<br />

Maintenance 50<br />

Productique 21<br />

Total Production (BAC PRO) 362<br />

Commerce 148<br />

Comptabilité, gestion 89<br />

Total Tertiaire (BAC Pro, Techno) 372<br />

Sous Total Niveau II 734<br />

BAC Général 1235<br />

b) UTBM : une formation <strong>de</strong>s ingénieurs <strong>de</strong> bon niveau<br />

L’Université <strong>de</strong> Technologie <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard dispose <strong>de</strong> 4 formations d’ingénieurs<br />

généralistes et plusieurs 3 e cycle :<br />

- Génie Mécanique et Conception<br />

- Génie <strong>de</strong>s Systèmes <strong>de</strong> production<br />

- Génie Informatique<br />

- Génie Systèmes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s<br />

- DESS Consultance en intelligence <strong>de</strong>s organisations<br />

- DEA Techniques d’analyse et d’optimisation énergétique<br />

- DEA Informatique, automatique et productique<br />

- DRT 22 Mécatronique<br />

Le palmarès du quotidien « Le Point » (2003) place l’Université Technologique<br />

<strong>Belfort</strong>/<strong>Mo</strong>ntbéliard en 24 e position <strong>de</strong>s écoles d’ingénieurs (34). Le point fort <strong>de</strong> l’UTBM est<br />

axé, selon cette étu<strong>de</strong>, sur l’innovation pédagogique et le savoir être en entreprise.<br />

Au niveau <strong>de</strong> la professionnalisation <strong>de</strong>s écoles, l’Université Technologique se situe en 21 e<br />

position :<br />

22 Diplôme <strong>de</strong> Recherche Technologique<br />

110


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Paramètre Valeur Rang<br />

Durée minimale du stage 13 mois 5<br />

Chiffre d’affaire recherche appliquée 79 Millions d’Euros 22<br />

Nombre <strong>de</strong> contrats <strong>de</strong> recherche 2.37 26<br />

Durée moyenne <strong>de</strong> la recherche d’emploi 0.9 mois 9<br />

Salaire annuel brut à l’embauche 32.7 Kilo euros 25<br />

Le classement relatif à la qualité pédagogique place l’UTBM au 29 e rang :<br />

Paramètre Valeur Rang<br />

Budget par étudiant 9 892 Euros 27<br />

Nombre d’étudiants par professeur permanent 8.8 20<br />

Taux <strong>de</strong> professeurs permanents titulaires d’un doctorat 58% 23<br />

Dynamique pédagogique 12 27<br />

Aujourd’hui l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs économiques exprime leur volonté <strong>de</strong> renforcer<br />

l’intégration <strong>de</strong>s filières formation – recherche - entreprises, sur <strong>de</strong>s domaines d’intervention<br />

à forte valeur ajoutée comme l’énergétique, l’électronique <strong>de</strong> puissance, la microélectronique,<br />

les matériaux, la productique, les télécommunications…<br />

c) UTBM : une innervation mesurée du tissu local<br />

Selon une enquête réalisée en 2002 sur les trois <strong>de</strong>rnières promotions <strong>de</strong> l’UTBM (99-01), les<br />

entreprises <strong>de</strong> l’aire urbaine attirent 14% (76) <strong>de</strong>s diplômés. En élargissant à l’Alsace et la<br />

Franche-Comté, 30% (156) <strong>de</strong>s premiers emplois sont trouvés dans ces <strong>de</strong>ux régions, soit un<br />

peu plus que l’Île-<strong>de</strong>-France. L’UTBM forme donc <strong>de</strong>s ingénieurs en relative congruence<br />

avec les besoins économiques locaux.<br />

Une part importante, 9%, travaille dans les pays frontaliers Allemagne (22) et Suisse(24), ce<br />

qui a terme peut permettre <strong>de</strong> favoriser les réseaux d’échanges et renforcer les liens<br />

économiques entre l’aire urbaine et ces <strong>de</strong>ux pays.<br />

En revanche, si l’irrigation <strong>de</strong> l’économie locale est notable, l’UTBM alimente très<br />

majoritairement les TGE et Peugeot. En effet, sur les 76 diplômés travaillant dans l’aire<br />

111


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

urbaine, les principales entreprises qui les ont recrutées (hors DESS A2I) sont Peugeot(20),<br />

Faurecia(20), G.E.(6), Alstom(3) et Technicréa(3). L’impact sur le tissu <strong>de</strong> PME/PMI locales<br />

reste donc très mesuré. Outre <strong>de</strong>s entreprises comme Technicréa atteignant une taille critique,<br />

l’emploi d’un ingénieur sortant <strong>de</strong> l’UTBM se heurte pour beaucoup <strong>de</strong> PMI à <strong>de</strong>s contraintes<br />

liées aux métiers, financières mais aussi parfois psychologiques. Il est sans doute difficile <strong>de</strong><br />

faire se rencontrer un jeune diplômé qui « fait » sa carrière et un entrepreneur d’une entreprise<br />

vieillissante. C’est pourtant dans ces entreprises que le mariage pourrait être le plus profitable.<br />

Source : UTBM, géographie du premier emploi, années 1999-2001<br />

Quant aux stages longs (6 mois), ils ne paraissent pas plébiscités par les entreprises locales.<br />

En 2001, 23% <strong>de</strong>s stagiaires sont restés dans l’aire urbaine et 8% en Alsace. La logique <strong>de</strong><br />

rencontre entre étudiants et entreprises locales durant un stage long ne fonctionne pas <strong>de</strong><br />

façon satisfaisante : inadéquation <strong>de</strong>s savoirs faire, impossibilité d’encadrer un stagiaire,<br />

attractivité faible <strong>de</strong> la formation ou <strong>de</strong>s entreprises locales ?<br />

Même si les stages sont souvent <strong>de</strong>s avancées significatives dans l’obtention d’un premier<br />

emploi, une meilleure interpénétration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux milieux, dans un jeu gagnant-gagnant, est à<br />

stimuler.<br />

112


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

3. La posture <strong>de</strong>s entrepreneurs : main-d’œuvre et formations<br />

La main-d’œuvre est une ressource stratégique pour les chefs d’entreprises interrogés. Une<br />

main-d’œuvre stable et qualifiée est une <strong>de</strong>s conditions indispensable à la bonne marche <strong>de</strong><br />

leur activité.<br />

« C’est une industrie qui nécessite <strong>de</strong> la main-d’œuvre <strong>de</strong> bon niveau <strong>de</strong><br />

compétences et <strong>de</strong> bon niveau <strong>de</strong> …, comment on va dire, <strong>de</strong> conscience<br />

professionnelle. (…). Il est donc important que pour les fournisseurs, on puisse<br />

avoir une population dans l’entreprise qui soit une population stable. »<br />

« Quand vous travaillez pour <strong>de</strong>s bureaux d’étu<strong>de</strong>s, vous êtes obligés d’avoir <strong>de</strong>s<br />

gars complètement autonomes, qui sachent à la fois se servir <strong>de</strong> l’outil <strong>de</strong> CAO et<br />

<strong>de</strong> CFAO, et puis qui sachent réaliser <strong>de</strong>s pièces, c’est pour ça qu’il faut former à<br />

mort. ».<br />

Cependant, quelques dirigeants d’entreprise regrettent qu’un certain nombre <strong>de</strong> profils ne<br />

soient pas disponibles sur le département malgré plusieurs organismes <strong>de</strong> formation. Le<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> ne semble pas en mesure <strong>de</strong> conserver <strong>de</strong>s diplômés qu’il a contribué à<br />

former.<br />

« Ce n’est pas évi<strong>de</strong>nt. (…). J’ai du mal à trouver. (…). Je ne sais pas, je ne sais<br />

pas l’expliquer. », « Entre l’UTBM, l’IUT et les lycées professionnels, <strong>Belfort</strong><br />

forme un certain nombre <strong>de</strong> personnes, mais je n’arrive pas à recruter. C’est<br />

incompréhensible. »<br />

Pour <strong>de</strong>s sous-traitants, Alstom constituait avant les récentes restructurations, un vivier dans<br />

lequel il était intéressant <strong>de</strong> puiser une main-d’œuvre bien formée. Ils regrettent aujourd’hui<br />

que cette ressource ait disparu.<br />

« Quand il y avait encore Alstom, même si ce n’était pas le même type <strong>de</strong><br />

bobinage, mais il y avait encore <strong>de</strong> la formation qui se faisait et maintenant cette<br />

formation, il n’y en a plus du tout. »<br />

113


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

En ce qui concerne la formation, il existe <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s disparités <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>s ressources<br />

disponibles entre les chefs d’entreprises. Certains profitent à plein <strong>de</strong>s systèmes d’ai<strong>de</strong> à la<br />

formation tandis que d’autres peinent à former leur personnel.<br />

« Chaque fois qu’il y a <strong>de</strong>s formations à faire, on est bien accompagné, <strong>de</strong> ce<br />

côté-là, je suis quand même très positivement surpris <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s qui existent au<br />

niveau <strong>de</strong>s PME. Ces ai<strong>de</strong>s sont concrètes, à la limite, on forme quelqu’un et ils<br />

prennent en compte 75% <strong>de</strong> la formation. Pour nous, c’est quand même très<br />

intéressant. Et puis les gens sont contents, les opérateurs, vous verriez les pièces<br />

qu’ils font, c’est quand même pas évi<strong>de</strong>nt.»<br />

« Il y a un point où j’ai un petit peu <strong>de</strong> mal. C’est la formation <strong>de</strong> mon personnel.<br />

La Chambre <strong>de</strong> Commerce m’a proposé <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> caristes. J’ai besoin <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> formation. Une formation secouriste ; on la fait avec la Chambre <strong>de</strong><br />

Commerce. Ça semble fonctionner relativement correctement et puis il y a les<br />

formations caristes…. Là, je tombe sur <strong>de</strong>s tarifs qui sont gigantesquement élevés,<br />

et ça me pose un problème. Et je ne sais pas où trouver un organisme <strong>de</strong><br />

formation dans le coin. Sans doute y a t il, mais je ne sais pas. ».<br />

Enfin, les chefs d’entreprise soulignent la complexité <strong>de</strong>s démarches à accomplir pour l’octroi<br />

d’une ai<strong>de</strong> à la formation. Le montage <strong>de</strong> tels dossiers semble être inadapté aux petites<br />

structures que sont les PME.<br />

« C’est très lourd. C’est horriblement lourd. Ça perd un peu <strong>de</strong> son charme. C’est<br />

bien pour les grosses boîtes, les grosses structures. Pour les PME, on pourrait<br />

peut-être simplifier un peu. », « On a monté un dossier EDDF. (…), c’est trop<br />

compliqué. »<br />

114


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

II/ Les fragilités du tissu<br />

Les fragilités du tissu sont fortement liées à la présence historique <strong>de</strong> grands donneurs<br />

d’ordre, autour <strong>de</strong>squels gravitent un grand nombre <strong>de</strong> PME. La concentration <strong>de</strong>s effectifs<br />

dans ces gran<strong>de</strong>s entreprises industrielles est conséquente, et les emplois induits par leurs<br />

relations industrielles amont / aval sont également importants.<br />

Cependant, le risque structurel tend à diminuer : les indicateurs <strong>de</strong> diversification évoluent<br />

favorablement. D’une part, la répartition <strong>de</strong>s effectifs industriels entre GEI et PMEI bascule<br />

<strong>de</strong> 1993 à 1999 : 42% <strong>de</strong>s effectifs travaillent dans une PMEI en 1993 contre 55% en 1999.<br />

D’autre part, la sous-traitance tend à se diversifier, les entreprises ten<strong>de</strong>nt vers une position<br />

moins attentiste. Toutefois, les contraintes du donneur d’ordre pèsent sur les sous-traitants et<br />

influencent le potentiel <strong>de</strong> diversification <strong>de</strong>s PME.<br />

Les mouvements d’Alstom marquent un recul <strong>de</strong> la spécialisation du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

dans les secteurs ferroviaires et équipements mécaniques. Le plan social annoncé<br />

actuellement par le groupe place le <strong>Territoire</strong> face à une nouvelle problématique, composée<br />

d’un enjeu humain avec plus <strong>de</strong> 900 suppressions d’emplois sur le site belfortain et d’un enjeu<br />

industriel avec notamment l’impact sur les sous-traitants et leurs effectifs.<br />

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Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

A. Dépendance décisionnelle : un enjeu humain<br />

L’éloignement <strong>de</strong>s sièges implique l’éloignement <strong>de</strong>s décisions et par conséquent affaiblie la<br />

capacité <strong>de</strong> négocier du déci<strong>de</strong>ur local. Toutefois, certains groupes axent leur stratégie sur une<br />

autonomie <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s établissements locaux, qui peuvent alors avoir une marge <strong>de</strong><br />

manœuvre « locale » et s’inscrivent davantage dans une relation <strong>de</strong> proximité. La dépendance<br />

décisionnelle est une variable primordiale dans la compréhension <strong>de</strong>s risques « humains » liés<br />

aux stratégies d’entreprises, car elle fait varier le <strong>de</strong>gré d’ancrage <strong>de</strong>s entreprises. Le risque<br />

« humain » est corrélé au poids <strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre dont les orientations dépen<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> centres <strong>de</strong> décision éloignés et <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> développement à l’échelle mondiale : la<br />

capacité <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s transactions avec le déci<strong>de</strong>ur local est amoindrie.<br />

1. Dynamique d’implantation et dépendance décisionnelle<br />

Ouverture et localisation <strong>de</strong>s établissements belfortains : Indépendance au siège par le<br />

nombre d’établissements mais dépendance par l’emploi.<br />

Sièges <strong>de</strong>s établissements belfortains (source : SESSI,<br />

entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 salariés, 1999)<br />

Nombre<br />

d’établissements<br />

Effectifs<br />

(chiffres <strong>partie</strong>ls)<br />

Établissements/Entreprises dans le TdB 70 64% 3 328 29%<br />

dont établissements étant siège social dans le TdB 59 54% 393<br />

Sièges hors 90 40 36% 5 090 44%<br />

dont sièges dans la région (25, 67, 68, 70, 88, 90) 9 8 % 42<br />

dont sièges hors région 31 28% 5 048<br />

Total renseigné 110 100% 8 418 73%<br />

Total <strong>de</strong> l’échantillon SESSI 110 100% 11 575 100%<br />

Rappel : l’échantillon du SESSI regroupe les entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 salariés ayant un établissement<br />

dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

116


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

On observe une dépendance à l’extérieur relativement faible <strong>de</strong>s établissements belfortains<br />

puisque 2/3 ont leur siège dans le département. En revanche, lorsque l’on s’intéresse aux<br />

effectifs, la dépendance est importante ; c’est près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s établissements<br />

belfortains qui dépend d’un siège hors proximité immédiate du département.<br />

Entre autres quelques grands groupes, qui constituent la masse principale, qui dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

stratégies <strong>de</strong> développement à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les absents <strong>de</strong> l’échantillon<br />

étant les plus petites entreprises, on peut s’attendre à une augmentation <strong>de</strong> ce taux si l’on<br />

intègre celles-ci.<br />

2. Dépendance décisionnelle du donneur d’ordre<br />

Les spécialisations i<strong>de</strong>ntifiées sont la traduction d’un savoir faire local, qui plus est historique,<br />

d’une main-d’œuvre spécialisée et expérimentée, <strong>de</strong> compétences spécifiques. Le risque<br />

majeur rési<strong>de</strong> dans les secteurs sur lesquels la concentration sur le marché local <strong>de</strong> l’offre est<br />

prégnante. Ainsi, localement, les secteurs qui présentent le plus grand risque « ressource<br />

humaine » sont principalement les secteurs d’activité dominés par Alstom et Geepe :<br />

- La fabrication <strong>de</strong> moteurs et <strong>de</strong> turbines (E23)<br />

- La construction <strong>de</strong> matériel ferroviaire roulant (E12)<br />

La déspécialisation territoriale est liée au grand donneur d’ordre Alstom qui réduit ses<br />

effectifs. L’observation <strong>de</strong>s évolutions conjoncturelles et stratégiques est d’autant plus<br />

importante que ces secteurs sont structurants pour le département.<br />

a) Les secteurs d’Alstom : déspécialisation territoriale<br />

Le secteur <strong>de</strong> la « Construction matériel ferroviaire roulant » (E12) monopolisé localement<br />

par Alstom se situe favorablement en termes <strong>de</strong> performances nationales. En revanche, le<br />

ren<strong>de</strong>ment apparent <strong>de</strong> la main-d’œuvre est faible relativement aux autres secteurs.<br />

Le secteur « Fabrication <strong>de</strong> moteurs et <strong>de</strong> turbines » (E23), dominé localement par les<br />

donneurs d’ordre Alstom Power et Geepe, est bien positionné, comparativement aux autres<br />

secteurs (niveau national) en termes <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment apparent <strong>de</strong> la main-d’œuvre mais est<br />

moins performant.<br />

117


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Les secteurs <strong>de</strong>s biens d’équipement présentent, à l’exception <strong>de</strong> (E32) « Fabrication <strong>de</strong><br />

moteurs, génératrices et transformateurs » <strong>de</strong>s coûts unitaires plus élevés que dans l’industrie<br />

manufacturière totale.<br />

(1) La fabrication <strong>de</strong> moteurs et <strong>de</strong> turbines (E23)<br />

Ce secteur se caractérise au niveau local par un poids sectoriel très important (37.4% <strong>de</strong><br />

l’effectif total <strong>de</strong> l’industrie) comparativement aux autres départements, un poids national<br />

d’envergure (6.85% <strong>de</strong>s effectifs), une domination du secteur par les grands donneurs d’ordre<br />

(91% <strong>de</strong>s effectifs sectoriels en 1999). L’analyse en dynamique met en exergue les menaces<br />

qui pèsent sur le secteur : le déclin <strong>de</strong>s effectifs est marqué sur la pério<strong>de</strong> 93/99, d’autant plus<br />

sur le département qu’au niveau national ; la déspécialisation est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> -0.83 par an.<br />

L’hypothèse d’une élasticité <strong>de</strong> l’emploi aux variations conjoncturelles est probable du fait <strong>de</strong><br />

la structure locale <strong>de</strong> ce secteur.<br />

Géographiquement les principaux concurrents se situant à proximité du <strong>Territoire</strong> sont :<br />

- La <strong>Mo</strong>selle<br />

- L’Alsace (Bas-Rhin et Haut-Rhin)<br />

- La région Rhône-Alpes (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Rhône et Loire)<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> connaît, comparativement à ces zones, la plus forte hausse du nombre<br />

d’établissements (+5 contre +2, +3 pour les autres zones), alors que la région Rhône-Alpes<br />

perd 7 établissements. Cette singularité est en lien avec les restructurations d’Alstom.<br />

L’observation <strong>de</strong>s montants d’investissements par secteurs confirme l’hypothèse <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce<br />

sur ce secteur potentiellement en risque <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> vitesse accentuée. En effet, les<br />

investissements par salarié dans la « fabrication <strong>de</strong> moteurs et <strong>de</strong> turbines » chutent <strong>de</strong> moitié<br />

entre 1993 (40 milliers <strong>de</strong> francs) et 1999 (20 milliers <strong>de</strong> francs). Alors que les entreprises du<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> investissent en 1993 davantage que celles <strong>de</strong>s niveaux supra (Franche-<br />

Comté et France) ; le département se retrouve en 1999 largement en recul face à la Région,<br />

qui maintient quasiment son niveau antérieur. Au niveau national, la situation s’est dégradée<br />

dans les mêmes proportions environ que pour le <strong>Territoire</strong>.<br />

Le secteur <strong>de</strong>s « <strong>Mo</strong>teurs, génératrices et transformateurs électriques » est en général très<br />

concurrentiel. Dans le secteur du gros matériel électrique, les grands groupes internationaux<br />

118


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

ABB-Alstom, Siemens, Schnei<strong>de</strong>r, dominent le marché. Les effectifs continuent <strong>de</strong> se réduire<br />

sur certains sites, tels ceux du groupe Alstom en restructuration afin <strong>de</strong> réduire ses coûts <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong> 30% en 3 ans. D’une manière générale les comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’étranger ont<br />

diminué, tandis que le marché intérieur reste stable.<br />

Globalement, dans le secteur <strong>de</strong>s machines et transformateurs électriques <strong>de</strong> petite et<br />

moyenne puissance, les industriels, pour compenser la réduction <strong>de</strong>s marges, tentent<br />

d’augmenter leurs gains <strong>de</strong> productivité. La réparation <strong>de</strong> matériel électrique est un secteur<br />

très filialisé, qui suit le mouvement général <strong>de</strong> croissance et améliore sa productivité.<br />

Localement, le secteur est dominé par trois activités et est marqué par une très forte<br />

concentration <strong>de</strong>s effectifs dans peu d’établissements dont la plupart font partis du groupe<br />

Alstom<br />

(2) La construction <strong>de</strong> matériel ferroviaire roulant (E12)<br />

Ce secteur est en perte régulière d’effectifs sur la pério<strong>de</strong> considérée (93/99). Ce déclin est a<br />

priori conjoncturel, car non spécifique au département et moins important, en valeur relative,<br />

comparativement à certains <strong>de</strong>s concurrents les plus proches :<br />

- <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> : -27%<br />

- Bas-Rhin : -32%<br />

- Marne : -77%<br />

- Meurthe et <strong>Mo</strong>selle : -83%<br />

D’autres concurrents à proximité résistent mieux :<br />

- Saône et Loire : -2%<br />

- Yonne : -9%<br />

- <strong>Mo</strong>selle : +1%<br />

L’analyse <strong>de</strong> la répartition géographique <strong>de</strong> se secteur sur l’espace national dévoile un<br />

avantage comparatif pour le <strong>Territoire</strong>. En effet, les établissements sont localisés dans peu <strong>de</strong><br />

départements et les effectifs sont concentrés dans certaines zones très dispersées sur le<br />

territoire français et distantes les unes <strong>de</strong>s autres :<br />

119


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

- 70 départements ont un poids non significatif dans cette activité<br />

- Les départements dont le poids sectoriel, en 1999, se situe dans la fourchette<br />

supérieure (2.4% à 8.2%) sont peu nombreux et distanciés : <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>,<br />

Nord, Indre et Loire, Charente Maritime et Au<strong>de</strong>.<br />

Toutefois, la déspécialisation belfortaine dans ce secteur est réelle : -0.52 par an. Par ailleurs,<br />

le montant <strong>de</strong>s investissements réalisés sur le <strong>Territoire</strong> dans ce secteur, qui chute<br />

considérablement <strong>de</strong> 93 à 99, est un signe <strong>de</strong> pessimisme ou <strong>de</strong> désengagement <strong>de</strong>s industriels<br />

locaux.<br />

Le secteur ferroviaire d’Alstom dépend traditionnellement <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s publiques (SNCF).<br />

La division du groupe traverse <strong>de</strong>s difficultés liées aux récentes infortunes commerciales<br />

(attribution à Bombardier du marché AGC <strong>de</strong> fourniture <strong>de</strong>s futurs TER <strong>de</strong>s régions<br />

françaises pour 1.65 Milliards d’Euros), le recul <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s sur le marché britannique<br />

et les provisions à hauteur <strong>de</strong> 130 Millions d’Euros occasionnées par <strong>de</strong>s retards <strong>de</strong> livraison<br />

(contrat passé avec Virgin en Angleterre). Le résultat et la marge opérationnels diminuent<br />

fortement entre 2000/2001 et 2001/2002. Toutefois, malgré les difficultés <strong>de</strong> gestion<br />

financière <strong>de</strong> la section transport, le carnet <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s d’Alstom affiche un niveau plus<br />

qu’encourageant qui s’élève à 15 Milliards d’Euros ; soit 3 ans <strong>de</strong> production <strong>de</strong> matériel<br />

roulant (trams Bor<strong>de</strong>aux et Barcelone, métros Shanghai, Santiago et Singapour, locomotives<br />

USA, navettes Espagne, opérations <strong>de</strong> rénovation Washington, comman<strong>de</strong>s SNCF). Alstom<br />

dispose d’un outil <strong>de</strong> production d’envergure et <strong>de</strong> qualité pour faire face sur le marché<br />

ferroviaire, mais nécessite un soutien pour pallier ses difficultés financières (ai<strong>de</strong>s consenties,<br />

pression <strong>de</strong> l’État pour accé<strong>de</strong>r aux marchés).<br />

b) Des stratégies lour<strong>de</strong>s pour les sous-traitants<br />

(1) Un tissu <strong>de</strong> sous-traitant important en lien avec Alstom<br />

Parmi les entreprises répertoriées par la CCI, 75% entretiennent <strong>de</strong>s relations commerciales<br />

avec les grands donneurs d’ordre locaux.<br />

120


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Grands donneurs d’ordre<br />

clients<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

sous-traitantes en<br />

relation (%)<br />

ALSTOM 40%<br />

PSA 11%<br />

ALSTOM et PSA 17%<br />

ALSTOM et GEEPE 6%<br />

ALSTOM, GEEPE et PSA 1%<br />

74 entreprises sous-traitantes d’Alstom sont recensées par la DRIRE. Les entreprises<br />

répertoriées par la CCI en position <strong>de</strong> sous-traitance vis-à-vis d’Alstom ne représentent que<br />

54% <strong>de</strong> celles i<strong>de</strong>ntifiées par la DRIRE.<br />

Alstom sollicite particulièrement dans ses relations <strong>de</strong> sous-traitance les entreprises <strong>de</strong> :<br />

- « Mécanique générale » (285 D) : 37%<br />

- « Ingénierie, étu<strong>de</strong>s techniques » (742 C) : 13%<br />

- « Chaudronnerie, tuyauterie » (283 C) : 8%<br />

- « Fabrication d’équipements <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s processus industriels » (333 Z) : 7%<br />

Taux <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong>s sous-traitants au grand donneur d’ordre :<br />

Taux <strong>de</strong> dépendance Part <strong>de</strong>s sous-traitants (%)<br />

10% et moins 21%<br />

10% < x g 20% 20%<br />

20% < x g 30% 11%<br />

30% < x g 40% 9%<br />

40% < x g 50% 9%<br />

50% < x g 60% 4%<br />

60% < x g 70% 4%<br />

70% < x g 80% 11%<br />

80% < x g 90% 6%<br />

90% et plus 4%<br />

121


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

38% <strong>de</strong>s sous-traitants sont dans une position <strong>de</strong> dépendance (plus <strong>de</strong> 45%) forte vis-à-vis<br />

d’Alstom, avec 21% <strong>de</strong>s entreprises sous-traitantes qui sont très dépendantes (75% et plus).<br />

En revanche, 41% sont en relation avec le grand donneur d’ordre mais sont suffisamment<br />

diversifiées pour résister en cas <strong>de</strong> choc (20% et moins).<br />

Les ex-unités d’Alstom ne sont pas <strong>de</strong>s ensembliers (comme les centres <strong>de</strong> production<br />

automobiles <strong>de</strong> Mulhouse et <strong>de</strong> Sochaux) : elles font cependant appel à un important réseau<br />

<strong>de</strong> sous-traitants. Ces <strong>de</strong>rniers n’ont qu’une très faible visibilité sur les évolutions possibles<br />

d’Alstom.<br />

(2) Un re-dimensionnement <strong>de</strong> la sous-traitance locale<br />

La position <strong>de</strong>s sous-traitants du secteur <strong>de</strong> l’énergie est confortable jusqu’au début <strong>de</strong>s<br />

années 90 : pressions faibles <strong>de</strong> la part du donneur d’ordre, marchés avec du potentiel…Les<br />

signatures se raréfient ensuite. Cette situation a provoqué une certaine « apathie » : nonincitation<br />

à la diversification ni à l’anticipation <strong>de</strong>s mutations du secteur.<br />

Les restructurations du groupe Alstom, qui s’accélèrent, contraignent les sous-traitants à se<br />

placer dans une position moins attentiste. Les mouvements <strong>de</strong> délocalisation <strong>de</strong> productions<br />

vers d’autres unités provoquent <strong>de</strong>s rétrécissements <strong>de</strong> marché, tandis que les phénomènes<br />

d’externalisation engendrent <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> marché. Le reformatage <strong>de</strong><br />

l’outil <strong>de</strong> production du site belfortain induit <strong>de</strong>s mouvements en terme <strong>de</strong> taille, <strong>de</strong> types <strong>de</strong><br />

productions, <strong>de</strong> processus <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> part <strong>de</strong> marché.<br />

Les sous-traitants d’Alstom sont <strong>de</strong> plus en plus mis en concurrence avec <strong>de</strong>s entreprises<br />

installées dans <strong>de</strong>s pays à plus faible coût <strong>de</strong> main-d’œuvre. Cette nouvelle donne<br />

concurrentielle concerne les prestations à faible VA d’abord mais aussi prestations plus<br />

pointues (usinage <strong>de</strong> précision, étu<strong>de</strong>s techniques…). La rationalisation <strong>de</strong>s sous-traitants est<br />

engagée dans un objectif <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> fabrication (instauration <strong>de</strong> panels <strong>de</strong> soustraitants<br />

dans certaines unités).<br />

122


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

c) Les positionnements et représentations <strong>de</strong>s entrepreneurs<br />

Les évolutions <strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre et tout particulièrement celles d’Alstom sont la<br />

source <strong>de</strong> nombreuses inquiétu<strong>de</strong>s. Leur domination n’est pas remise en cause mais leur<br />

capacité à constituer un partenaire fiable est mise en doute.<br />

« Ça revient très souvent à <strong>de</strong> l’Alstom, du PSA. Alstom conserve une image <strong>de</strong><br />

marque qui est forte (…) mais on essaie d’éclater un peu la part clients <strong>de</strong> telle<br />

sorte d’avoir <strong>de</strong> la sécurité.»<br />

«C’est la problématique <strong>de</strong> client unique, pour nous, il faut diversifier.»<br />

« <strong>Mo</strong>n but, c’est <strong>de</strong> sortir le plus vite possible <strong>de</strong> cette affaire ou du moins <strong>de</strong><br />

pouvoir me passer d’Alstom. »<br />

Les restructurations <strong>de</strong>s donneurs d’ordre bouleversent la stratégie <strong>de</strong>s entreprises soustraitantes.<br />

Si beaucoup <strong>de</strong> chefs d’entreprises sont persuadés <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> diversifier<br />

leurs débouchés, ils disent le faire sous la contrainte, au gré <strong>de</strong>s soubresauts <strong>de</strong>s grosses<br />

entreprises.<br />

« Aujourd’hui, on s’en passe. Il n’y a quasiment plus rien qui part en soustraitance.<br />

Donc on s’en passe. Mais bon, c’est arrivé un petit peu vite. J’avais<br />

prévu 20% par an <strong>de</strong> diversification. On y est, mais Alstom ne nous laisse pas le<br />

temps <strong>de</strong> continuer correctement. »<br />

« On se diversifie. Aujourd’hui, on le fait par la force <strong>de</strong>s choses. On sait tous<br />

bien qu’Alstom n’est pas en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> très haute charge et <strong>de</strong> très haute<br />

activité. »<br />

Ces restructurations semblent également avoir <strong>de</strong>s répercussions sur les rapports <strong>de</strong> force au<br />

sein <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> production, notamment en terme <strong>de</strong> prix.<br />

« (…), ils nous passent <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s, mais il est vrai que par rapport à il y a<br />

une année, on a baissé nos prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> 30% et on a baissé nos coûts <strong>de</strong><br />

production <strong>de</strong> 30% aussi. »<br />

« De là découle, effectivement, c’est sûr, ils mettent une pression dingue sur les<br />

prix en ce moment car ils sont un peu coincés. »<br />

123


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

d) Évolutions récentes d’Alstom : restructuration drastique<br />

Les évolutions récentes du groupe Alstom renforcent les inquiétu<strong>de</strong>s qui pèsent sur le tissu.<br />

Touché par l’effondrement <strong>de</strong>s marchés d’équipement et d’investissement, Alstom se trouve<br />

simultanément confronté à ses faiblesses structurelles, techniques, stratégiques et financières.<br />

Le groupe Alstom entre actuellement dans une nouvelle phase <strong>de</strong> restructuration en vue <strong>de</strong><br />

redresser sa situation. La première étape du plan concerne le secteur <strong>de</strong> l’énergie, et<br />

singulièrement la division Power Turbo- systèmes, spécialisée dans la conception <strong>de</strong> centrales<br />

électriques livrées clés en main et les composants <strong>de</strong> turbines à gaz <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> puissance, les<br />

turbines à vapeur alternateurs. Cette évolution est liée à la forte chute d’activité, à une<br />

situation <strong>de</strong> surcapacité au niveau mondial et à la situation financière du groupe qui s’est<br />

fortement en<strong>de</strong>tté et traverse une crise <strong>de</strong> trésorerie d’envergure. La réorganisation engagée<br />

engendre une forte réduction d’effectifs et affecte notamment le site belfortain.<br />

Alstom annonce fin Avril 2003 la vente <strong>de</strong> son activité turbines industrielles à l’allemand<br />

Siemens qui enclenche son plan <strong>de</strong> désen<strong>de</strong>ttement présenté aux marchés financiers. Ces<br />

activités cédées représentent environ 10% <strong>de</strong> la division <strong>de</strong> Power Alstom. La cession d’un<br />

autre actif <strong>de</strong> taille, la division « Transmission et distribution » (électricité) s’inscrit<br />

également dans la restructuration engagée par le groupe.<br />

La restructuration concerne donc le secteur <strong>de</strong> l’énergie et <strong>de</strong>s centrales, mais elle <strong>de</strong>vrait<br />

aussi affecter l’activité ferroviaire. Une réorganisation <strong>de</strong>s autres activités (production<br />

d’énergie, ferroviaire et constructions navales) est en effet également prévue, mais les<br />

modalités ne sont pas lisibles. Le groupe s’oriente vers un recentrage sur l’énergie et le<br />

transport avec une perte prévue d’environ un tiers du CA actuel.<br />

Le plan actuel prévoit sur le site belfortain la suppression <strong>de</strong> 170 postes à <strong>Belfort</strong> et à La<br />

Courneuve dans le domaine <strong>de</strong> la maintenance. La direction du groupe envisage <strong>de</strong> supprimer<br />

sur le site belfortain 260 postes au sein <strong>de</strong> la division <strong>de</strong>s turbines vapeur, et 230 emplois pour<br />

la fabrication d’alternateurs, soit pratiquement le tiers d’Alstom Power. Dans la division<br />

transport, 235 à 295 emplois sont également menacés. Globalement, et après un plan social<br />

qui a déjà touché 800 salariés en 2000, à nouveau 800 emplois sont menacés sur les 3 400 que<br />

compte Alstom sur le département.<br />

124


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Outre les emplois directs touchés par le plan, les impacts sur les sous-traitants sont à prendre<br />

en compte. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> entre dans une phase <strong>de</strong> pré-crise qui pourrait se durcir<br />

avec la continuité du plan Alstom.<br />

Les sous-traitants (74) en relation avec Alstom et Geepe rassemblent 2 392 emplois 23 . Les<br />

entreprises en activité avec toutes les divisions d’Alstom emploient 1 018 personnes, avec 1/3<br />

dépendantes à 50% et plus (238 emplois). Celles qui sont en relation plus directe avec les<br />

sections turbines d’Alstom représentent 614 emplois, avec 1/3 d’entre elles dépendantes à<br />

50% et plus (161 emplois). La difficulté d’estimer l’impact <strong>de</strong> la baisse d’activité d’Alstom ne<br />

permet pas <strong>de</strong> livrer <strong>de</strong>s chiffres précis. Toutefois, les plus dépendantes (400 emplois)<br />

intègrent un risque fort <strong>de</strong> réduction d’effectifs. Par ailleurs, les entreprises sous-traitantes <strong>de</strong><br />

Geepe les plus dépendantes (50% et plus) emploient 1<strong>87</strong> personnes (sur un total <strong>de</strong> 367).<br />

Par ailleurs, 20 sociétés partenaires et locataires sur le site sont fragilisées. Elles représentent<br />

environ 770 emplois dont environ 300 sont directement menacés.<br />

B. Une forte pression sur l’économie locale<br />

Cette pression prend sa source dans plusieurs racines. Les marchés financiers créent leur<br />

propre logique capitalistique qui va parfois entrer en friction avec les besoins <strong>de</strong> l’industrie,<br />

comme en témoigne l’actualité d’Alstom soumis à la pression financière. Le poids <strong>de</strong>s grands<br />

donneurs d’ordre fait également pression sur l’économie locale et sur la représentation <strong>de</strong>s<br />

acteurs. L’image du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, appréciée à travers la presse, est en effet fortement<br />

rattachée au groupe Alstom.<br />

23 DRIRE<br />

125


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

1. L’influence <strong>de</strong> la conjoncture financière<br />

Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies, <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s transformations financières,<br />

institutionnelles et technologiques modifient le régime <strong>de</strong> croissance.<br />

a) Les marchés financiers 24<br />

Le développement <strong>de</strong>s marchés financiers caractérise une évolution majeure et récente <strong>de</strong>s<br />

économies capitalistes développées. Le rôle <strong>de</strong>s marchés financiers dans les choix<br />

d’investissement <strong>de</strong>s entreprises est prépondérant. Les choix d’allocations d’actifs reposent<br />

sur un arbitrage entre rentabilité et risque qui <strong>de</strong>vient l’une <strong>de</strong>s variables stratégiques <strong>de</strong><br />

l’activité économique. Ce développement conduit à accentuer une approche <strong>de</strong> l’activité<br />

économique en terme d’accumulations <strong>de</strong> richesse plutôt qu’en terme <strong>de</strong> flux <strong>de</strong> revenus.<br />

L’interaction récente entre globalisation financière et progrès technique modifie la donne<br />

économique. Le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s actifs en capital <strong>de</strong>vient une variable directrice <strong>de</strong><br />

l’activité économique. La concentration du capital et la différenciation <strong>de</strong>s produits<br />

s’accélèrent sous la pression <strong>de</strong> la concurrence mondiale.<br />

Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies se caractérisent par la montée <strong>de</strong>s cours boursiers qui tient<br />

davantage à la décrue <strong>de</strong>s taux d’intérêt et ne repose pas nécessairement sur une hausse du<br />

niveau <strong>de</strong> rentabilité. La diffusion <strong>de</strong> nouvelles métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion (convention d’une<br />

rentabilité sur fonds propres –ROE- proche <strong>de</strong> 15%) incite les entreprises cotées à générer <strong>de</strong><br />

la valeur actionnariale par la réalisation <strong>de</strong> sur profits ; ce qui contribue à la hausse <strong>de</strong>s cours.<br />

La hiérarchie <strong>de</strong>s taux, dans le courant <strong>de</strong>s années 80 et 90, est un vecteur <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong><br />

la valeur actionnariale. Mais l’écart entre les taux sans risque et la rentabilité économique ne<br />

semble pas créer l’espace pour une création <strong>de</strong> valeur aussi massive que celle affichée par la<br />

progression <strong>de</strong>s cours boursiers. Le sentiment d’une surévaluation générale <strong>de</strong> la Bourse est<br />

renforcé dans le tournant <strong>de</strong>s années 90, 2000. Les corrections boursières <strong>de</strong>puis 2000<br />

24 « Rentabilité et risque dans le nouveau régime <strong>de</strong> croissance » Commissariat Général du Plan – Octobre 2002<br />

126


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

remettent en cause la convention boursière 25 <strong>de</strong>s marchés financiers, non soutenable dans le<br />

contexte récent, et déstabilisent l’activité et l’emploi. La fin du processus <strong>de</strong> décrue <strong>de</strong>s<br />

charges d’intérêt, à plein entre 1985 et 1995, rend probable un bousculement <strong>de</strong> la croissance<br />

<strong>de</strong>s firmes à <strong>de</strong>s rythmes plus conformes à ceux qu’autorise un régime <strong>de</strong> faible inflation. Le<br />

contexte actuel est moins favorable à la réalisation <strong>de</strong> plus-values latentes qui avaient dopé la<br />

composante exceptionnelle <strong>de</strong>s profits. La nécessité <strong>de</strong> provisions s’accroît face à la<br />

dépréciation <strong>de</strong>s actifs détenus par les entreprises. Les marchés d’action semblent entrer dans<br />

une phase à haut risque qui dépasse la correction sur les valeurs technologiques en 2000<br />

étendue aux valeurs traditionnelles en 2002.<br />

Une configuration boursière dégradée <strong>de</strong> façon prolongée risque <strong>de</strong> peser lourd sur les<br />

résultats et les structures financières <strong>de</strong>s entreprises. Les Goodwill 26 ont atteint <strong>de</strong>s niveaux<br />

considérables 27 , voire préoccupants, qui sont amplifiés par <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> croissance<br />

externe effectuées dans un contexte <strong>de</strong> marché haussier. Les sociétés cotées sont confrontées à<br />

un risque en terme <strong>de</strong> rentabilité, qui peut se muer en crise <strong>de</strong> solvabilité dans <strong>de</strong>s situations<br />

particulièrement défavorables. Selon le rapport du Commissariat du Plan, les entreprises n’ont<br />

pas recours à <strong>de</strong>s niveaux d’en<strong>de</strong>ttement alarmants ; mais les provisions pour réévaluer les<br />

fonds propres, dans un contexte <strong>de</strong> baisse prolongée <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s titres, pourraient entamer<br />

le cash-flow. La dégradation peu visible <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s bilans reste en gran<strong>de</strong> <strong>partie</strong><br />

tributaire <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> marché <strong>de</strong>s actifs financiers détenus par les entreprises. Une<br />

configuration boursière défavorable suscite alors un risque non négligeable <strong>de</strong> contraction du<br />

résultat net <strong>de</strong>s entreprises par imputation <strong>de</strong>s provisions pour dépréciation.<br />

Le « nouveau régime <strong>de</strong> croissance » comporte une instabilité intrinsèque qui provient <strong>de</strong>s<br />

difficultés rencontrées par les marchés financiers pour apprécier la valeur <strong>de</strong>s entreprises à<br />

long terme. Cela laisse augurer le retour à une activité cyclique difficile à maîtriser. Les<br />

corrections <strong>de</strong> cours boursiers, brutales ou étalées, sont <strong>de</strong>s réaménagements <strong>de</strong>s<br />

« conventions <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment » 28 pour assurer la mise en cohérence <strong>de</strong>s sphères financière et<br />

productive. Elles émergent en particulier dans les phases <strong>de</strong> forte incertitu<strong>de</strong> quant à<br />

l’évolution <strong>de</strong> long terme <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s actifs. Ces risques d’instabilité<br />

25 Rentabilité sur fonds propres (ROE) proche <strong>de</strong> 15%<br />

26 Valorisation dépend <strong>de</strong>s plus-values sur les opérations <strong>de</strong> fusion – acquisition<br />

27 Egal en moyenne à la valeur <strong>de</strong>s fonds propres pour les entreprises françaises cotées<br />

28 Conventions entendues au sens Keynésien du terme : croyance commune à l’ensemble du marché à un<br />

moment donné concernant le niveau <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment attendu d’un actif réel ou financier.<br />

127


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

boursière sont <strong>de</strong>s menaces qui pèsent sur la structure financière <strong>de</strong>s entreprises (risque<br />

d’illiquidité et d’insolvabilité).<br />

b) Alstom soumis à la pression financière<br />

Sous la pression <strong>de</strong>s marchés financiers, les gran<strong>de</strong>s entreprises européennes et<br />

particulièrement les firmes françaises amorcent leur désen<strong>de</strong>ttement. Alstom est actuellement<br />

soumis à cette pression financière. Par ailleurs, le groupe est confronté à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

confiance sur le marché financier liés à une communication opaque, une crise financière et<br />

<strong>de</strong>s erreurs stratégiques.<br />

(1) Perte <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s marchés<br />

128


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Après la chute du titre en 2002 (passage <strong>de</strong> 36 euros à moins <strong>de</strong> la moitié) liée à la faillite <strong>de</strong><br />

principaux clients <strong>de</strong>s Chantiers Navals <strong>de</strong> Saint-Nazaire et à l’opacité <strong>de</strong> la communication<br />

du groupe, le plan « restore value » <strong>de</strong>stiné à reconquérir la confiance <strong>de</strong>s investisseurs se<br />

révèle décevant.<br />

La nouvelle chute du titre Alstom est liée à l’opacité <strong>de</strong> la communication financière du<br />

groupe et à l’annonce brutale <strong>de</strong> sa situation financière réelle marquée par un en<strong>de</strong>ttement<br />

record (5.3 Milliard d’Euros) et <strong>de</strong>s erreurs stratégiques. En outre, les pertes d’Alstom liées<br />

aux provisions <strong>de</strong>stinées à couvrir le risque « turbines défectueuses » (ABB) obligent une<br />

réorganisation. Le groupe est actuellement décrédibilisé et perd la confiance <strong>de</strong>s marchés.<br />

Face à cette perte <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s marchés financiers, le groupe Alstom présente un plan <strong>de</strong><br />

désen<strong>de</strong>ttement sur <strong>de</strong>ux ans, incluant une augmentation <strong>de</strong> capital (hausse <strong>de</strong> 600 Millions<br />

d’Euros), <strong>de</strong>s économies annuelles <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 500 Millions d’euros. La nouvelle émission<br />

<strong>de</strong>vra être bouclée fin 2003 dans le pire contexte : au cours actuel, l’opération équivaudrait à<br />

doubler le nombre d’actions, donc à diluer le capital.<br />

Par ailleurs, le groupe engage <strong>de</strong>s cessions d’actifs afin <strong>de</strong> restaurer la confiance et <strong>de</strong> se<br />

renflouer financièrement. La vente d’activités rentables (division « Transmission et<br />

Distribution ») répond essentiellement à <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong> désen<strong>de</strong>ttement. Mais alors que le<br />

titre a chuté <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année les marchés doutent <strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong><br />

ce plan et <strong>de</strong> la capacité du groupe à le mettre en œuvre. La vente <strong>de</strong>s activités les plus<br />

rentables n’est pas rassurante : la branche « Transmission et Distribution », vache à lait du<br />

groupe, ne représente que 13.5% <strong>de</strong> l’activité totale d’Alstom, mais la rentabilité <strong>de</strong> ce métier<br />

(6%) est bien supérieure à celle <strong>de</strong>s autres (environ 4%). Au total, la cession d’actifs<br />

représente 3 Milliards sur un programme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans (2005).<br />

129


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

2. Un problème d’image ? Le <strong>Territoire</strong> à travers la presse<br />

La recherche exhaustive <strong>de</strong>s articles du quotidien Les Échos mentionnant <strong>Belfort</strong>, sur une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1991 à aujourd’hui, permet d’avoir un éclairage sur la vision économique que fait<br />

rayonner le département.<br />

objet nombre %<br />

Alstom 69 22.5<br />

Bull 19 6.2<br />

GE-EPE 2 0.7<br />

DHL 1 0.3<br />

Gigastorage 18 5.9<br />

industrie 2 0.7<br />

PME 30 9.8<br />

Tourisme 3 1<br />

TGV 14 4.6<br />

Université 4 1.3<br />

ai<strong>de</strong>s publiques 9 2.9<br />

Grand canal 5 1.6<br />

réseaux locaux et Institutions 39 12.7<br />

Intempéries 3 1<br />

divers 12 3.9<br />

J P Chevènement 64 20.9<br />

Zone Fontaine 4 1.3<br />

C Proust 3 1<br />

R Forni 5 1.6<br />

Total 306 100<br />

66% <strong>de</strong>s informations sont regroupées autour <strong>de</strong> quatre sujets centraux :<br />

- l’actualité du groupe Alstom : 22.5%<br />

- l’actualité politique relative à la personnalité politique J.P Chevènement : 20.9%<br />

- l’actualité relative aux réseaux locaux et aux institutions : 12.7%<br />

- l’actualité <strong>de</strong>s PME : 9.8%<br />

130


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

54% <strong>de</strong>s articles concernent l’actualité extra-économique.<br />

Thèmes actualité extraéconomique<br />

Part <strong>de</strong>s articles<br />

parus <strong>de</strong> 1991 à<br />

2003<br />

Part <strong>de</strong>s articles<br />

parus <strong>de</strong> 2001 à<br />

aujourd’hui<br />

Part sur toute la<br />

pério<strong>de</strong><br />

(91/2003)<br />

Actualité politique 20% 48% 23.5%<br />

Ressources territoriales 27% 13.5% 24%<br />

Elle se concentre sur :<br />

- l’actualité politique en forte augmentation sur la pério<strong>de</strong> récente en raison <strong>de</strong> la<br />

concentration d’échéances électorales en 2002 : Jean Pierre Chevènement est ainsi<br />

l’objet <strong>de</strong> 88% <strong>de</strong>s articles politiques (contre ¾ durant les années 90).<br />

- Les informations relatives à d’éventuelles ressources territoriales pour les<br />

entreprises, qui s’appliquent aux infrastructures, à l’Université, aux réseaux locaux<br />

et aux ai<strong>de</strong>s publiques, sont nombreuses (24%). Cependant, certains items, tels<br />

l’Université, les ai<strong>de</strong>s publiques disparaissent sur la pério<strong>de</strong> récente, et d’autres,<br />

comme les réseaux locaux ou le TGV, sont en déclin.<br />

L’actualité <strong>de</strong>s initiatives locales en terme <strong>de</strong> réseaux et d’institutions (13%)<br />

englobe les stratégies <strong>de</strong> développement, <strong>de</strong> coopérations (Aire Urbaine…), <strong>de</strong><br />

financement ou l’information sur l’existant (Réseau Rhin Sud). De façon connexe,<br />

les sujets sur l’aménagement du <strong>Territoire</strong> sont concentrés essentiellement sous les<br />

items « Zone Fontaine », « TGV » et « Ai<strong>de</strong>s publiques ».<br />

131


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

46% <strong>de</strong>s articles sont centrés sur la vie économique et industrielle (Alstom, Bull, PME…).<br />

Thèmes<br />

Part <strong>de</strong>s articles<br />

parus <strong>de</strong> 1991 à<br />

2003<br />

Part <strong>de</strong>s articles<br />

parus <strong>de</strong> 2001 à<br />

aujourd’hui<br />

Part sur toute la<br />

pério<strong>de</strong><br />

(91/2003)<br />

Alstom 26% 3.8% 22.5%<br />

PME 8% 17.3% 9.8%<br />

Les questions d’emploi et/ou <strong>de</strong> ressources humaines représentaient, <strong>de</strong> 1991 à 2000, 25%<br />

<strong>de</strong>s articles. Les sujets « emploi » sont essentiellement recoupés par les items Alst(h)om et<br />

Bull.<br />

Les années les plus marquées en terme <strong>de</strong> parution véhiculent une image peu séduisante : la<br />

fermeture <strong>de</strong> Bull (1991), le plan social et les grèves d’Alsthom (1994) et enfin l’affaire<br />

Gigastorage (1996).<br />

Certains grands thèmes tels Bull, Gigastorage et les ai<strong>de</strong>s publiques disparaissent <strong>de</strong>s articles<br />

les plus récents, après avoir fortement marqué la presse durant les années 90. L’item Alstom<br />

apparaît moins fréquemment, alors que <strong>de</strong> nouveaux se font jour, tel Geepe. L’actualité<br />

économique semble désormais constituée <strong>de</strong> sujets plus hétéroclites qui sont l’objet d’un<br />

article ponctuel.<br />

Le potentiel <strong>de</strong> développement économique et industriel est plus nettement mis en valeur<br />

à partir <strong>de</strong> 1998. En excluant les articles relatifs à l’emploi, les informations économiques –<br />

stratégies d’entreprises, résultats économiques et comman<strong>de</strong>s industrielles – ont vu l’item<br />

« PME » dépasser l’item « Alstom » à partir <strong>de</strong> 2001. Les Échos mettent davantage en avant<br />

le tissu <strong>de</strong> PME/PMI du département (Industry and Cutting, HBS, Xeikon <strong>Belfort</strong> ou Plastic<br />

Omnium <strong>Belfort</strong>…).<br />

132


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Thèmes 1991 à 96 1997 à fin 2000 91 à 2003<br />

Économie, environnement d’entreprises 27% 51% 60%<br />

Accès relatif à <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> société 73% 49% 30%<br />

La tendance <strong>de</strong> fond est marquée par le recul <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong> société au profit <strong>de</strong> l’actualité<br />

économique <strong>de</strong> l’entreprise et <strong>de</strong> son environnement proche (infrastructures, réseaux locaux).<br />

Les représentations du tissu économique se modifient fondamentalement : les<br />

grands groupes industriels laissent la place aux PME. L’actualité économique<br />

est valorisée. Cependant, les difficultés rencontrées par les entreprises souvent<br />

soulignées, altèrent l’image <strong>de</strong> dynamisme.<br />

133


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie1 : La structure du <strong>Territoire</strong> : potentiel <strong>de</strong> développement local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

DEUXIÈME PARTIE<br />

Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

L’interpénétration croissante <strong>de</strong>s territoires et l’internationalisation croissante amènent à une<br />

recomposition <strong>de</strong>s espaces et <strong>de</strong>s relations économiques. La complexité naît d’interactions<br />

croissantes sur <strong>de</strong>s espaces plus vastes.<br />

« Les espaces <strong>de</strong> l’économie se recomposent » (I) est une analyse <strong>de</strong>s connexions socioéconomiques<br />

du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> avec les autres zones. L’observation <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> vie,<br />

d’emploi, <strong>de</strong>s activités industrielles et <strong>de</strong>s espaces économiques mettent en évi<strong>de</strong>nce<br />

l’interpénétration croissante <strong>de</strong>s territoires, les complémentarités et les éventuels effets <strong>de</strong><br />

débor<strong>de</strong>ments.<br />

« Les nouvelles donnes concurrentielles » (II) offre un regard plus précis sur le<br />

positionnement <strong>de</strong>s entreprises locales à l’étranger et leurs stratégies pour faire face aux<br />

évolutions <strong>de</strong> l’économie et <strong>de</strong> la concurrence mondiale.<br />

134


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

I/ Les espaces <strong>de</strong> l’économie se recomposent<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> s’inscrit fortement dans un pôle <strong>de</strong> proximité, composé<br />

essentiellement <strong>de</strong> l’Aire Urbaine et <strong>de</strong> l’Alsace. Ces proximités se basent sur la nature <strong>de</strong>s<br />

activités : les zones environnantes présentent en effet <strong>de</strong>s structures d’activités proches. Ainsi,<br />

<strong>de</strong>s alliances, <strong>de</strong>s coopérations et <strong>de</strong>s complémentarités sont valorisables.<br />

Toutefois, les logiques <strong>de</strong> flux dominent le paysage socio-économique, et le département<br />

n’échappe pas à cette mobilité croissante, comme en témoignent les évolutions <strong>de</strong>s migrations<br />

domicile/travail.<br />

A. Un espace <strong>de</strong> proximité :<br />

Des coopérations en perspectives ?<br />

Des alliances industrielles ou <strong>de</strong>s alliances <strong>de</strong> villes sont envisageables pour atteindre <strong>de</strong>s<br />

tailles critiques, générer <strong>de</strong>s synergies ou réaliser <strong>de</strong>s économies d’échelle. Aussi, la<br />

compréhension <strong>de</strong>s spécialisations sectorielles par bassins d’emploi peut permettre<br />

d’apprécier <strong>de</strong>s opportunités <strong>de</strong> coopération.<br />

1. Alliances <strong>de</strong> villes ?<br />

Des proximités « grands secteurs » caractérisent les bassins d’emploi Sud Alsace et Nord<br />

Franche-Comté. Hors grands établissements couverts par le secret statistique, les bassins<br />

135


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

d’emploi environnants sont marqués par <strong>de</strong>ux secteurs phares : les biens d’équipement et les<br />

biens intermédiaires. À cela s’ajoute l’effet structurant <strong>de</strong> la filière automobile.<br />

Cela peut constituer un dénominateur commun pour <strong>de</strong>s projets d’alliances <strong>de</strong> villes.<br />

Nombre<br />

d’emplois<br />

Secteurs d'Activité<br />

Industrie Agroalimentaire Biens <strong>de</strong><br />

consommation.<br />

Biens<br />

d'équipement<br />

Biens<br />

intermédiaires<br />

Guebwiller 3 086 248 251 977 1 495<br />

Thann Cernay 4 320 26 802 1 1<strong>87</strong> 2 060<br />

Mulhouse 8 288 869 410 2 835 4 056<br />

Saint-Louis 4 271 53 1 036 773 2 409<br />

Altkirch 2 360 93 518 209 1 522<br />

Colmar Neuf-<br />

Brisach 5 192 827 640 1 098 2 529<br />

Sélestat 4 753 236 776 741 2 958<br />

Lure Luxeuil 5 347 253 1 493 928 2 403<br />

<strong>Belfort</strong> 4 144 199 303 1 610 1 892<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard 5 593 276 473 1 260 2 462<br />

<strong>Mo</strong>yenne 4 735 308 670 1 161 2 378<br />

a) Les six secteurs clés du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

Les précé<strong>de</strong>ntes observations mettent en évi<strong>de</strong>nce la prédominance <strong>de</strong> « l’industrie <strong>de</strong>s biens<br />

d’équipements » et <strong>de</strong> « l’industrie <strong>de</strong>s biens intermédiaires » en masse d’emplois. Ainsi, les<br />

secteurs dominés par les grands donneurs d’ordre Alstom et GE Energy, « construction<br />

navale, aéronautique et ferroviaire », « industrie <strong>de</strong>s équipements mécaniques » et « industrie<br />

<strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques », concentrent une masse importante d’effectifs.<br />

À l'intérieur <strong>de</strong>s biens intermédiaires, la « métallurgie et le travail <strong>de</strong>s métaux » et la « chimie,<br />

caoutchouc, plastiques » sont les segments les plus porteurs d’emplois. Le « conseil et<br />

assistance » se révèle être également un secteur clé pour le département.<br />

136


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

L’analyse <strong>de</strong>s localisations <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s masses brutes d’emplois permet <strong>de</strong> nous situer<br />

relativement aux zones avoisinantes, en terme <strong>de</strong> structure d’activité. Des effets masses<br />

peuvent apparaître entre zones se jouxtant, sans qu’aucune n’ait <strong>de</strong>s concentrations<br />

exceptionnelles.<br />

Construction navale, aéronautique et ferroviaire :<br />

(1) L’industrie <strong>de</strong>s biens d’équipement<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard ( 45,38 % )<br />

Champagnole<br />

Besançon ( 0,31 % )<br />

<strong>Mo</strong>rteau ( 0,16 % ) Saint-Louis ( 0,47 % )<br />

Dole ( 0,16 % ) Thann-Cernay ( 0,51 % )<br />

Mulhouse ( 1,02 % )<br />

Pontarlier ( 6,77 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 20,07 % )<br />

Altkirch ( 16,43 % )<br />

Lons-le-Saunier ( 8,41 % )<br />

La zone Aire urbaine - Altkirch possè<strong>de</strong> une taille importante avec plus <strong>de</strong> 2000 emplois dans<br />

ce secteur. Cependant pour l’aire urbaine, les <strong>de</strong>ux principaux produits sont assez éloignés,<br />

locomotives à <strong>Belfort</strong> et motocycles Peugeot à <strong>Mo</strong>ntbéliard. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> est donc<br />

très isolé avec un donneur d’ordre important et <strong>de</strong> la sous-traitance et services à l’industrie.<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques :<br />

Colmar-Neuf-Brisach ( 16,20 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 15,98 % )<br />

Mulhouse( 17,39 % )<br />

Champagnole( 0,26 % )<br />

Saint-Clau<strong>de</strong>( 1,03 % ) <strong>Mo</strong>rteau( 1,12 % )<br />

Pontarlier( 1,79 % )<br />

Revermont( 1,89 % )<br />

2,03 % )<br />

Altkirch ( 2,63 % ) Dole ( 2,24 % )Saint-Louis(<br />

Thann-Cernay( 8,59 % )<br />

Vesoul ( 3,75 % )Lons-le-Saunier ( 2,76 % )<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard( 7,10 % ) Besançon( 5,64 % ) Gray ( 5,13 % ) Lure-Luxeuil( 4,47 % )<br />

L’aire urbaine et le Sud Alsace représentent là encore les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong> la zone.<br />

Mais si <strong>Belfort</strong> concentre essentiellement la fabrication <strong>de</strong> turbines, <strong>Mo</strong>ntbéliard produit<br />

plutôt <strong>de</strong>s machines outils à métaux et le sud du Haut-Rhin <strong>de</strong>s machines pour le textile.<br />

137


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

La problématique est la même que pour la construction ferroviaire avec un donneur d’ordre<br />

quasi unique.<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques :<br />

Besançon( 23,72 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 24,22 % )<br />

Dole ( 0,29 % ) Revermont( 0,63 % )<br />

Altkirch ( 0,48 % )<br />

Champagnole( 0,78 % )<br />

Vesoul ( 0,69 % ) Lure-Luxeuil ( 0,63 % )<br />

Saint-Clau<strong>de</strong>( 1,53 % ) Lons-le-Saunier ( 0,80 % )<br />

Colmar-Neuf-Brisach ( 15,11 % )<br />

<strong>Mo</strong>rteau( 2,95 % )<br />

Thann-Cernay( 3,45 % )<br />

Saint-Louis( 3,74 % )<br />

Mulhouse( 7,89 % ) Gray ( 7,16 % ) <strong>Mo</strong>ntbéliard( 5,23 % )<br />

Dans ce secteur, Besançon détient un quart <strong>de</strong>s emplois et entame ainsi la suprématie Aire<br />

urbaine - sud Alsace. <strong>Belfort</strong> est plus précisément présent sur la réparation <strong>de</strong> matériel<br />

électrique, la téléphonie, également présente à Mulhouse, et l’instrumentation scientifique et<br />

technique, que l’on retrouve à Mulhouse et Besançon. Besançon complète également sa<br />

présence dans les microtechniques par la fabrication d’appareils médicochirurgicaux.<br />

Colmar et Gray sont, quant à eux, plus spécifiquement sur la production <strong>de</strong> moteurs et<br />

transformateurs électriques.<br />

Sur l’activité instrumentation scientifique et technique, l’axe Mulhouse-<strong>Belfort</strong>-Besançon<br />

concentre un nombre important d’emplois.<br />

138


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(2) Les biens intermédiaires<br />

Chimie, caoutchouc, plastiques :<br />

mar-Neuf-Brisach ( 12,05 % )<br />

Saint-Clau<strong>de</strong> ( 13,06 % )<br />

Pontarlier ( 0,13 % )<br />

Mulhouse ( 14,70 % )<br />

Champagnole ( 0<br />

Vesoul ( 0,33 % ) Revermont ( 0,19 % ) Altkirch ( 0,83 % )<br />

<strong>Mo</strong>rteau ( 0,80 % ) Gray ( 1,18 % )<br />

Lure-Luxeuil ( 1,72 % )<br />

Dole ( 12,00 % )<br />

Saint-Louis ( 10,42 % )<br />

Thann-Cernay ( 9,<strong>87</strong> % )<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard ( 3,97 % )<br />

Besançon ( 4,76 % )<br />

Lons-le-Saunier ( 6,14 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 7,04 % )<br />

Ce secteur est celui le mieux réparti sur les différentes zones. Il existe <strong>de</strong> nombreux<br />

établissements, essentiellement <strong>de</strong> type PMI, hormis Solvay à Dole.<br />

Le sud du Haut-Rhin totalise à lui seul pratiquement la moitié <strong>de</strong>s emplois. Les activités<br />

recouvrent essentiellement la chimie et la transformation <strong>de</strong>s matières plastiques. La<br />

construction <strong>de</strong> pièces techniques y est fortement présente, activité essentiellement exercée<br />

dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, avec dans une moindre mesure la fabrication <strong>de</strong> peintures. On<br />

retrouve cette même activité à Saint-Clau<strong>de</strong>, largement majoritaire mais les produits ne sont<br />

plus <strong>de</strong>s pièces techniques <strong>de</strong> voiture mais <strong>de</strong> jouets.<br />

Il existe donc une certaine unité autour <strong>de</strong> la zone sud Alsace / <strong>Belfort</strong> pour la fabrication <strong>de</strong><br />

pièces techniques, entre autres à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’automobile.<br />

139


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux :<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard ( 12,99 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 10,47 % )<br />

Besançon ( 23,13 % )<br />

Saint-Louis ( 0,57 % ) Dole ( 1,45 % )<br />

Pontarlier ( 0,71 % ) Champagnole ( 1,47 % )<br />

Altkirch ( 1,97 % )<br />

mar-Neuf-Brisach( 8,73 % )<br />

Saint-Clau<strong>de</strong> ( 8,44 % )<br />

Lons-le-Saunier( 2,39 % )<br />

Thann-Cernay( 2,80 % ) Gray ( 2,44 % )<br />

Vesoul ( 3,15 % )Revermont ( 2,88 % )<br />

Lure-Luxeuil ( 6,30 % ) Mulhouse ( 5,68 % )<br />

<strong>Mo</strong>rteau ( 4,42 % )<br />

Le Nord Franche-Comté affiche une belle unité sur cette activité composée <strong>de</strong> nombreuses<br />

PMI : service industriel du travail <strong>de</strong>s métaux, dont essentiellement découpage emboutissage,<br />

et fabrication <strong>de</strong> produits métalliques. Colmar accueille principalement l’aluminium <strong>de</strong><br />

Péchiney, plus <strong>de</strong> 1 000 emplois, <strong>de</strong> la mécanique général et un peu <strong>de</strong> récupération.<br />

(3) Les services « conseils et assistance »<br />

Mulhouse ( 19,70 % )<br />

<strong>Belfort</strong> ( 21,15 % )<br />

Revermont ( 0,52 % )<br />

<strong>Mo</strong>rteau ( 0,91 % )<br />

Altkirch ( 1,34 % )<br />

Gray ( 1,33 % )<br />

Champagnole ( 1,48 % )<br />

Saint-Clau<strong>de</strong> ( 1,67 % )<br />

Besançon ( 14,<strong>87</strong> % )<br />

Colmar-Neuf-Brisach ( 10,05 % )<br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard ( 8,51 % )<br />

Vesoul ( 2,09 % ) Pontarlier ( 2,00 % )<br />

Dole ( 2,89 % ) Saint-Louis ( 2,74 % )<br />

Lons-le-Saunier ( 3,55 % )<br />

Thann-Cernay ( 3,49 % )<br />

Lure-Luxeuil ( 1,70 % )<br />

Il s’agit sans doute <strong>de</strong> la spécificité la plus forte du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, au niveau régional<br />

mais aussi national. Zone régionale lea<strong>de</strong>r en nombre d’emploi, et a fortiori en répartition,<br />

<strong>Belfort</strong> souffre peut-être <strong>de</strong> voisins n’ayant pas son poids pour que cette zone puisse prétendre<br />

à une reconnaissance supérieure au niveau national et international.<br />

140


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

b) Les zones <strong>de</strong> même structure d’activités<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> est en concurrence avec les autres territoires, entre autres limitrophes.<br />

Il est alors important <strong>de</strong> se positionner par rapport aux autres, afin <strong>de</strong> jouer la<br />

complémentarité, la spécificité plutôt qu’une concurrence stérile. La connaissance <strong>de</strong> ses<br />

spécificités ou au contraire <strong>de</strong> ses ressemblances revêt une importance <strong>de</strong> plus en plus<br />

stratégique.<br />

Les zones qui se rapprochent le plus <strong>de</strong> celle du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> en structure d’activités 29<br />

sont les zones <strong>de</strong> Gray, Besançon, Dole, Lons, Pontarlier et Vesoul.<br />

En ce qui concerne les services et la très forte spécialisation locale <strong>de</strong> « conseils et<br />

assistance », aucune <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> l’environnement belfortain ne peut discuter son lea<strong>de</strong>rship.<br />

La part <strong>de</strong> cette activité dans l’ensemble <strong>de</strong>s emplois d’une zone est d’ailleurs la plus forte<br />

dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> par rapport à toutes les autres zones <strong>de</strong> métropole.<br />

29 Zones qui possè<strong>de</strong>nt une moyenne d’indice la plus proche <strong>de</strong> 1 et un écart type le plus faible possible.<br />

En annexe, comparaison <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s activités entre le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> – <strong>Mo</strong>ntbéliard – Haut Rhin Sud<br />

et tableaux <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s emplois et indices <strong>de</strong> concentration par activités <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> Franche Comté (par<br />

rapport au <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>), et pour celles du Sud Alsace.<br />

141


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Secteurs concernés<br />

Construction navale, aéronautique<br />

et ferroviaire<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements<br />

mécaniques<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements<br />

électriques et électroniques<br />

Chimie, caoutchouc, plastiques<br />

Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s<br />

métaux<br />

Zones proches <strong>de</strong> la structure<br />

belfortaine : tranche supérieure<br />

- Altkirch (2.68)<br />

- Pontarlier (1.32)<br />

- Gray (1.23)<br />

- Colmar<br />

- Gray (1.13)<br />

- Besançon<br />

- Dole (3.63)<br />

- Saint-Louis (3.22)<br />

- Saint-Clau<strong>de</strong> (1.97)<br />

- Lons (1.94)<br />

- Thann Cernay (1.91)<br />

- Colmar (1.28)<br />

- Revermont (1.74)<br />

- Besançon (1.59)<br />

142


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

2. <strong>Mo</strong>uvements <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production<br />

a) Les migrations alternantes<br />

143


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

La mobilité est sensiblement plus importante qu’en 1990. Cette situation résulte <strong>de</strong>s<br />

conditions du marché <strong>de</strong> l’emploi, <strong>de</strong> la modification <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> localisation rési<strong>de</strong>ntielle<br />

<strong>de</strong>s ménages et du développement <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication. Les déplacements restent<br />

toutefois <strong>de</strong>s déplacements <strong>de</strong> proximité, même si l’allongement <strong>de</strong>s distances est perceptible<br />

et les migrations hors région s’amplifient.<br />

Les flux croisés sont très importants entre les zones <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard : chaque jour<br />

7 400 actifs entrent dans la zone d’emploi <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard tandis que près <strong>de</strong> 6 000 actifs <strong>de</strong> la<br />

zone <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard vont vers le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

L’INSEE dénombre près <strong>de</strong> 14 500 flux supplémentaires <strong>de</strong> zone d’emploi à zone d’emploi.<br />

C’est en direction <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> que l’augmentation est la plus importante : 3 200<br />

entrées en plus avec une forte participation <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard (2 300<br />

flux supplémentaires)<br />

Comme pour les flux internes, les principales migrations <strong>de</strong> travail hors région s’effectuent<br />

entre zones d’emploi <strong>de</strong> proximité. Les habitants du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> se ren<strong>de</strong>nt dans les<br />

zones <strong>de</strong> Mulhouse (plus <strong>de</strong> 1 400 flux), d’Altkirch (plus <strong>de</strong> 600 flux) ou <strong>de</strong> Thann Cernay<br />

(plus <strong>de</strong> 500 flux).<br />

De par la position frontalière du département avec la Suisse, les flux (plus <strong>de</strong> 1 600<br />

travailleurs frontaliers) s’insèrent également dans une relation <strong>de</strong> proximité. Après la hausse<br />

<strong>de</strong>s années 80, le nombre <strong>de</strong>s frontaliers tend à se stabiliser. L’attractivité liée à la Suisse<br />

diminue, même si la différence <strong>de</strong> salaires pratiqués reste un attrait pour les français.<br />

144


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

b) Les migrations d’entreprises 30<br />

(1) Indicateur d’attractivité du capital<br />

Secteurs<br />

Départs Arrivées Sol<strong>de</strong><br />

1999 2000 2001 1999 2000 2001 1999 2000 2001<br />

Toutes activités confondues – Franche Comté<br />

Nombre d’entreprises 149 184 194 152 169 173 3 -15 -21<br />

CA cumulé en M EURO 18 40 31 191 41 42 173 1 11<br />

Effectif cumulé 1006 1908 1621 2845 1359 1566 1839 -549 -55<br />

Toutes activités confondues – Alsace<br />

Nombre d’entreprises 227 275 268 165 214 190 -62 -61 -78<br />

CA cumulé en M EURO 97 109 <strong>87</strong> 482 194 17 385 85 -70<br />

Effectif cumulé 3989 2474 1660 10092 3734 1059 6103 1260 -601<br />

Toutes activités confondues – <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

Nombre d’entreprises 45 45 46 44 39 43 -1 -6 -3<br />

CA cumulé en M EURO 4 3 5 164 2 10 160 -5 5<br />

Effectif cumulé 271 491 303 2180 102 363 1909 -389 60<br />

En cumul, sur les trois années (99, 2000 et 2001), le département perd 10 entreprises ; ce qui<br />

reste un résultat convenable. Les mouvements d’entrées/sorties concernent une quarantaine<br />

d’entreprises, et s’effectuent dans un certain équilibre.<br />

Sol<strong>de</strong> net (arrivées–départs), pério<strong>de</strong> 1999/2001, toutes activités confondues :<br />

Franche Comté<br />

Sol<strong>de</strong> net<br />

Nombre d’entreprises -33<br />

CA cumulé en Million d’Euro 185<br />

Effectif cumulé 1235<br />

Alsace<br />

Sol<strong>de</strong> net<br />

Nombre d’entreprises -201<br />

CA cumulé en Million d’Euro 400<br />

Effectif cumulé 1919<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

Sol<strong>de</strong> net<br />

Nombre d’entreprises -10<br />

CA cumulé en Million d’Euro 160<br />

Effectif cumulé 1580<br />

30 . Source : Coface. La base <strong>de</strong> données concerne exhaustivement 4 millions d’entreprises françaises avec un<br />

numéro <strong>de</strong> SIREN et un co<strong>de</strong> NAF i<strong>de</strong>ntifié. Les migrations d’entreprises correspon<strong>de</strong>nt au sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s entrées,<br />

soit les aménagements, et <strong>de</strong>s sorties, soit les déménagements. En annexe : informations méthodologiques<br />

complémentaires relatives à l’échantillon.Le sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s « départs » ne prend pas en compte EGT (rachetée par<br />

Général Electric). La comparaison reste toutefois possible car la méthodologie s’applique <strong>de</strong> la même façon à<br />

tous les bassins.<br />

145


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Le sol<strong>de</strong> net <strong>de</strong>s arrivées et <strong>de</strong>s départs d’entreprises sur la pério<strong>de</strong> 1999/2001 montre que le<br />

département perd 10 entreprises. 51.9% <strong>de</strong>s mouvements d’entreprises sur la pério<strong>de</strong> sont <strong>de</strong>s<br />

départs du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> : le département présente donc un sol<strong>de</strong> légèrement<br />

déficitaire. Pour l’Alsace, les départs concernent 57.5% <strong>de</strong>s mouvements ; le déficit est plus<br />

marqué. La Franche Comté avoisine le résultat belfortain avec 51.5% <strong>de</strong> départs. A priori, ces<br />

territoires ne sont donc pas attractifs relativement au nombre d’entreprises « migrantes ».<br />

Le sol<strong>de</strong> négatif en « nombre d’entreprises » peut traduire une mauvaise attractivité du site ou<br />

une incapacité à ancrer les entreprises sur le territoire. Cependant, une analyse plus fine <strong>de</strong>s<br />

départs et <strong>de</strong>s arrivées d’entreprises selon leur poids en terme <strong>de</strong> chiffre d’affaires et en<br />

effectif permet <strong>de</strong> visualiser les réels gains <strong>de</strong>s territoires en terme <strong>de</strong> richesse. La Franche-<br />

Comté, l’Alsace et le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> attirent en réalité, sur la pério<strong>de</strong> 1999/2001, <strong>de</strong>s<br />

capitaux et <strong>de</strong>s emplois ; le département se situant très favorablement grâce à Geepe. En effet,<br />

en termes d’effectif moyen, le département est en position supérieure relativement à la région,<br />

et rivalise avec l’Alsace. Cette <strong>de</strong>rnière, par contre, le <strong>de</strong>vance en terme <strong>de</strong> chiffre d’affaire.<br />

La tendance est assez homogène pour les trois zones. Elles montrent une réduction du nombre<br />

d’entreprises industrielles corrélées à une hausse <strong>de</strong> l’activité et <strong>de</strong>s effectifs.<br />

Les industries qui opèrent <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> capitaux sont globalement en croissance.<br />

146


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(2) Géographie <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> capitaux<br />

Les graphiques suivants présentent les <strong>de</strong>stinations <strong>de</strong>s entreprises sortant <strong>de</strong>s trois zones<br />

Franche comté, Alsace et <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> :<br />

Les départs d’entreprises <strong>de</strong> Franche Comté en 2001<br />

Les départs d'entreprises <strong>de</strong> Franche Comtéen 2001<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Picardie<br />

Basse Normandie<br />

Poitou Charentes<br />

Limousin<br />

Corse<br />

Haute Normandie<br />

Nord Pas <strong>de</strong> Calais<br />

Auvergne<br />

Pays <strong>de</strong> la Loire<br />

Centre<br />

Champagne Ar<strong>de</strong>nnes<br />

Midi Pyrénnées<br />

Bretagne<br />

Aquitaine<br />

Lorraine<br />

Languedoc Roussillon<br />

Provence Alpes Cote D'Azur<br />

Alsace<br />

Ile <strong>de</strong> France<br />

Bourgogne<br />

Rhône Alpes<br />

Les départs d’entreprises d’Alsace en 2001<br />

Les départs d'entreprises <strong>de</strong> l'Alsace en 2001<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Limousin<br />

Corse<br />

Auvergne<br />

Pays <strong>de</strong> la Loire<br />

Bretagne<br />

Basse Normandie<br />

Picardie<br />

Nord Pas <strong>de</strong> Calais<br />

Champagne Ar<strong>de</strong>nnes<br />

Centre<br />

Poitou Charentes<br />

Haute Normandie<br />

Bourgogne<br />

Midi Pyrénnées<br />

Aquitaine<br />

Languedoc Roussillon<br />

Rhône Alpes<br />

Franche Comté<br />

Provence Alpes Cote D'Azur<br />

Lorraine<br />

Ile <strong>de</strong> France<br />

147


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

- Les départs <strong>de</strong>s entreprises franc-comtoises vers les autres zones régionales montrent que les<br />

régions Rhône-Alpes et Bourgogne sont très largement les premières <strong>de</strong>stinations <strong>de</strong>s<br />

entreprises qui quittent la région. L’Île-<strong>de</strong>-France ne se situe qu’à la troisième position.<br />

Viennent ensuite l’Alsace et le Languedoc-Roussillon.<br />

- La Franche-Comté est attractive pour les entreprises alsaciennes : 3 e choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination<br />

hors Île-<strong>de</strong>-France.<br />

Les départs d'entreprises du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> en 2001<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Intra Franche<br />

Comté<br />

Alsace Ile <strong>de</strong> France Rhône Alpes Languedoc<br />

Roussillon<br />

Lorraine Aquitaine Bretagne Corse<br />

- La plupart <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong>s entreprises belfortaines ne s’effectuent pas au<br />

profit d’autres régions : les migrations se font essentiellement dans la zone intrarégionale. Le<br />

pôle d’attractivité est donc un pôle <strong>de</strong> proximité dans lequel s’inscrit l’Alsace, mais dans <strong>de</strong>s<br />

proportions moindres.<br />

- La Haute-Saône, et le Doubs, sont comme le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> dans une logique <strong>de</strong><br />

mouvements d’entreprise intrarégionale. Le Jura est davantage tourné vers les régions Rhône-<br />

Alpes et Bourgogne. Les migrations vers les autres départements francs-comtois (3 e position)<br />

ne représentent qu’une part beaucoup plus faible.<br />

148


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

- Le département du Haut-Rhin voit ses entreprises se diriger essentiellement vers le Bas-<br />

Rhin. Dans <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> moitié moins, viennent ensuite l’Île-<strong>de</strong>-France et la Franche-<br />

Comté ; les <strong>de</strong>ux régions se situant approximativement au même niveau. La région franccomtoise<br />

est donc une zone attractive pour les entreprises alsaciennes.<br />

B. Les effets <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ments ?<br />

1. Effets <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s zones environnantes<br />

À partir du tableau présentant les concentrations par activité <strong>de</strong>s différentes zones<br />

environnantes par rapport à celle <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et à la moyenne nationale, la logique est inversée<br />

afin <strong>de</strong> repérer les zones avec activités dominantes autres que celles du territoire.<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> peut en effet profiter <strong>de</strong> son environnement afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s<br />

activités pour lesquelles il ne dispose pas encore d’une spécificité suffisante.<br />

Certaines activités semblent pouvoir difficilement s’imposer comme étant spécifique au<br />

<strong>Territoire</strong> par manque <strong>de</strong> ressources construites ou naturelles locales (l’agriculture,<br />

habillement, cuir, commerce <strong>de</strong> gros).<br />

En revanche, <strong>de</strong> nombreuses activités, peu présentes dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, sont<br />

fortement concentrées dans les territoires adjacents. Il peut alors être possible <strong>de</strong> s’appuyer<br />

sur ces ressources, les compléter ou développer en amont / en aval l’activité.<br />

149


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

À partir <strong>de</strong> la NES 36, chaque activité est fortement concentrée dans les zones suivantes :<br />

- Industries agricoles et alimentaires : le sud <strong>de</strong> la Franche-Comté (Dole, Lons,<br />

<strong>Mo</strong>rteau, Pontarlier, Revermont) regroupe l’essentiel <strong>de</strong> l’activité avec près <strong>de</strong><br />

5 000 emplois. Elle est constituée presque uniquement <strong>de</strong> petites entreprises.<br />

- Édition, imprimerie, reproduction : aucune zone n’offre à la fois une<br />

spécialisation remarquable (sauf Champagnole) et une masse importante. Les pôles<br />

urbains sont les plus importants (Besançon, Mulhouse, Colmar, Thann-Cernay),<br />

composés <strong>de</strong> petites entreprises.<br />

- Pharmacie, parfumerie, entretien : seule Saint-Louis, avec plus <strong>de</strong> 1 000<br />

emplois, présente une masse et une concentration importante dans la pharmacie<br />

autour <strong>de</strong> quelques entreprises moyennes.<br />

- Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer : elles sont particulièrement présentes à<br />

Saint-Clau<strong>de</strong>, <strong>Mo</strong>rteau et Lure-Luxeuil. Où sont respectivement situés 4 800,<br />

2 200 et 2 000 emplois, presque exclusivement dans les lunettes, l’horlogerie et les<br />

meubles. Quelques gros établissements cohabitent avec un tissu <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> PMI.<br />

- Industries <strong>de</strong>s produits minéraux : Mulhouse est la zone la plus importante avec<br />

2 300 emplois essentiellement répartis dans l’extraction pour la chimie et les<br />

engrais (les importantes mines <strong>de</strong> potasse) et la fabrication <strong>de</strong> bétons (petits<br />

établissements).<br />

- Industrie textile : ancienne région et département textile, cette activité gar<strong>de</strong><br />

encore quelques implantations dans le sud du Haut-Rhin. Ainsi, Mulhouse et<br />

Thann-Cernay, respectivement 2 100 et 1 500 emplois, gar<strong>de</strong>nt une concentration<br />

importante dans la filature et les produits textiles, avec <strong>de</strong>s entreprises moyennes.<br />

-<br />

150


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

- Industrie du bois et du papier : Colmar et Lure-Luxeuil sont les principales<br />

zones du secteur. Les 2000 emplois sud-alsaciens se situent essentiellement dans<br />

quelques établissements importants d’emballage bois et <strong>de</strong> carton, la Haute-Saône<br />

étant présente sur le sciage et la fabrication d’articles en bois avec 1 000 emplois<br />

répartis plutôt dans <strong>de</strong>s petites entreprises.<br />

- Industrie <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques : relativement faiblement<br />

concentrée dans la région, Besançon et Dole emploient un peu plus <strong>de</strong> 2 000<br />

salariés à elles <strong>de</strong>ux sur le câblage basse tension, pour l’automobile autour <strong>de</strong><br />

quelques gros établissements.<br />

Pour les activités tertiaires, peu <strong>de</strong> zones montrent <strong>de</strong>s concentrations particulières. Outre, le<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et l'activité « conseils et assistance », la répartition <strong>de</strong> ces activités<br />

apparaît plus homogène sur le territoire.<br />

Quelques rares spécialisations, possédant une masse non négligeable, existent cependant :<br />

- Le commerce <strong>de</strong> gros à Colmar et Mulhouse<br />

- Les transports à Saint-Louis<br />

- Les activités financières à Besançon<br />

- La recherche et développement à Besançon et Saint-Louis, avec néanmoins <strong>de</strong>s<br />

effectifs très faibles <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 300 emplois chacun<br />

Cette approche peut permettre d’apprécier les diversifications potentielles par alliances,<br />

fonctionnant sur la base d’une stratégie économique <strong>de</strong> proximité.<br />

151


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

2. L’espace Rhin Sud : un nerf stratégique pour le <strong>Territoire</strong><br />

L’objectif <strong>de</strong> cette <strong>partie</strong> est d’apprécier la cohérence <strong>de</strong> l’espace Rhin Sud. Les travaux <strong>de</strong><br />

recherche <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Levy mettent en évi<strong>de</strong>nce les caractéristiques <strong>de</strong>s forces économiques<br />

qui traversent cet espace.<br />

Clau<strong>de</strong> Levy, professeur à l’Université <strong>de</strong> Haute Alsace, a publié un article <strong>de</strong> recherche<br />

visant à définir dans quelle mesure la zone Rhin-Sud présente les caractéristiques d’un<br />

espace <strong>de</strong> marge. Un espace <strong>de</strong> marge à l’inverse d’un SPL (système productif local) se<br />

distingue par la faiblesse <strong>de</strong> sa cohérence et par l’importance <strong>de</strong>s forces centrifuges qui<br />

le traversent. Mais, un tel territoire n’est pas pour autant une sorte <strong>de</strong> « no man’s land »,<br />

il subit un désordre mais crée aussi <strong>de</strong> la variété et <strong>de</strong> l’innovation.<br />

a) Dynamiques historiques et institutionnelles <strong>de</strong> Rhin Sud<br />

(1) Un espace fragmenté<br />

Historiquement, le développement <strong>de</strong> cet espace Rhin Sud est d’abord lié au textile et à la<br />

mécanisation <strong>de</strong> la production. Le modèle mulhousien domine le secteur et s’ouvre aux<br />

vallées vosgiennes, à l’agglomération bâloise et à l’Allemagne. Cet espace tourne assez<br />

nettement le dos à <strong>Belfort</strong> et <strong>Mo</strong>ntbéliard qui constitue un espace autonome dont le<br />

développement est déjà centré sur la mécanique et l’automobile avant 1914.<br />

La région a été frappée par <strong>de</strong> nombreux déplacements <strong>de</strong> la frontière qui joueront un rôle<br />

fondamental dans la constitution <strong>de</strong> l’espace industriel. En effet, les conditions du marché et<br />

<strong>de</strong> la concurrence sont modifiées par l’annexion <strong>de</strong> l’Alsace à la fin <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> 1 <strong>87</strong>0.<br />

Le textile mulhousien est épargné par un régime douanier spécial, conserve ainsi le marché<br />

« français » et favorise probablement le développement d’une industrie textile dans les vallées<br />

vosgiennes non haut-rhinoise (<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et Haute Saône) ce qui marque une<br />

cohérence <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cet espace industriel. En revanche, l’industrie mécanique et<br />

152


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

chimique n’auront pas les mêmes avantages et un large mouvement d’implantation et <strong>de</strong><br />

délocalisation apparaît (en 1<strong>87</strong>9, SACM à <strong>Belfort</strong> ; renforcement du pôle chimique à Bâle),<br />

auto renforcé par <strong>de</strong>s conditions favorables <strong>de</strong> confiance communautariste liée à une certaine<br />

éthique politique et à un effet <strong>de</strong> réputation.<br />

Mais dès 1960, les secteurs qui ont favorisé ce développement cohérent entrent en crise. Le<br />

capitalisme local, soudé par une triple i<strong>de</strong>ntité géographique, culturelle et religieuse et <strong>de</strong><br />

compétences techniques, <strong>de</strong>vient un capitalisme gestionnaire sous le jeu <strong>de</strong>s fusions,<br />

concentrations, absorptions… C’est alors que les structures <strong>de</strong> la gouvernance locale éclatent<br />

et on peut constater la rupture <strong>de</strong>s liens dans le textile avec le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> ou la Haute<br />

Saône. Ainsi, Mulhouse en se concentrant sur le textile rate le virage <strong>de</strong> la mondialisation et<br />

<strong>de</strong>s mutations industrielles. Les liens s’effritent avec les autres territoires et ces <strong>de</strong>rniers<br />

recherchent <strong>de</strong> nouveaux créneaux : Bull et GEC Alstom pour <strong>Belfort</strong> alors que la Haute-<br />

Saône entre dans la « désindustrialisation ». Finalement, seule l’automobile échappe à ce<br />

phénomène <strong>de</strong> dislocation.<br />

(2) Des forces favorisant la cohérence<br />

La décentralisation aurait pu permettre une reconstitution <strong>de</strong> cet espace, mais <strong>de</strong>s freins<br />

importants en limitent la possibilité : les capitales régionales Strasbourg et Besançon sont<br />

peu soucieuses d’augmenter la cohérence et la force d’un espace situé à leurs frontières …<br />

les routines administratives et le <strong>de</strong>sign institutionnel sont inadaptés …. L’énergie et les coûts<br />

d’influence qui doivent être mobilisés par les élus <strong>de</strong> Rhin Sud risquent d’être dissuasifs. Pour<br />

autant, <strong>de</strong>s réseaux recherchent à fédérer Rhin Sud à l’image du réseau <strong>de</strong>s villes Rhin Sud et<br />

d’Astrid, l’association pour l’innovation. En outre, le secteur automobile avec les <strong>de</strong>ux<br />

centres <strong>de</strong> production Peugeot peut aussi tendre à faciliter une reconstitution homogène <strong>de</strong><br />

l’espace économique à la condition qu’ils composent un espace cohérent plutôt que <strong>de</strong><br />

travailler chacun avec ses sous-espaces.<br />

153


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Ainsi, l’évolution reste difficile à cerner entre forces centrifuges (faiblesse <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong><br />

décisions locaux) et forces <strong>de</strong> recomposition.<br />

Les réseaux hésitent entre trois tendances :<br />

- favoriser la constitution d’un espace cohérent en Rhin Sud<br />

- donner la priorité aux dynamiques <strong>de</strong> proximité à partir <strong>de</strong>s bassins<br />

d’emploi au détriment <strong>de</strong> Rhin Sud<br />

- inscrire les politiques <strong>de</strong> développement dans un espace plus vaste,<br />

régional, transfrontalier, mondial.<br />

b) Les dynamiques d’organisation industrielle<br />

Les relations interentreprises en Rhin Sud s’inscrivent dans une logique duale entre<br />

consolidation et éclatement. Une approche sectorielle <strong>de</strong> Rhin Sud montre qu’il est probable<br />

que plusieurs sous-systèmes s’y organisent en fonction <strong>de</strong>s activités industrielles : la<br />

cohérence industrielle repose sur <strong>de</strong>s spécialisations, <strong>de</strong>s filières et <strong>de</strong>s grappes.<br />

154


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> cohérence s’explique par cinq caractéristiques sectorielles et dynamiques :<br />

Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maturité du secteur<br />

- Les secteurs émergents ou en fort développement : technologies <strong>de</strong> l’information, biotechnologies…<br />

- Les secteurs arrivés à maturité : automobile, chimie <strong>de</strong> base, plasturgie, énergie, ennoblissement,<br />

confection…<br />

- Les secteurs menacés ou en déclin : filature, potasse…<br />

- Indépendantes<br />

- Filiales <strong>de</strong> groupes nationaux ou internationaux<br />

- Relations donneurs d’ordre à sous-traitants<br />

- Productions synchrones et flux tendus<br />

- Liaisons télématiques<br />

Le régime <strong>de</strong> propriété<br />

La spécificité <strong>de</strong>s actifs<br />

Niveau technologique, liens avec la recherche<br />

- Activité(NAF 700) et intensité technologique<br />

- Sentiment d’appartenance à un pôle <strong>de</strong> compétence<br />

Degré d’ouverture et <strong>de</strong> mondialisation<br />

- Politique d’approvisionnement (sourcing)<br />

- Politique commerciale<br />

- Sentiment d’appartenance à un espace donné<br />

(Extrait : « les entreprises en zone <strong>de</strong> marge : l’exemple <strong>de</strong> Rhin Sud » ; C LEVY, R WOESSNER)<br />

Les principales conclusions <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> par questionnaire aux entreprises mettent plusieurs<br />

points en évi<strong>de</strong>nce :<br />

155


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(1) L’approvisionnement<br />

- L’Allemagne est une <strong>de</strong>s trois premières origines étrangères d’approvisionnement<br />

(38% <strong>de</strong>s réponses)<br />

- 42% <strong>de</strong>s entreprises n’ont pas d’approvisionnement significatif hors <strong>de</strong> France<br />

- l’approvisionnement semble faire apparaître trois sous-systèmes : le pôle d’équilibre<br />

est constitué par l’automobile ; les pôles sciences <strong>de</strong> la vie et NTIC avec un ancrage<br />

Rhin Sud fort s’opposent au pôle textile qui s’approvisionne massivement à l’étranger<br />

- les fournisseurs français sont situés à plus <strong>de</strong> 55% dans la zone Rhin Sud.<br />

- L’analyse <strong>de</strong>s sous-systèmes géographique montre que Rhin Sud 68, RS 25 et RS 90<br />

suivent chacun <strong>de</strong>s trajectoires spécifiques. RS 68 affirme son appartenance au mon<strong>de</strong><br />

Rhénan. Le territoire <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> adopte un comportement <strong>de</strong> proximité : ses relations<br />

sont pour l’essentiel organisées avec RS25 et RS68. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> entretient<br />

donc peu <strong>de</strong> relation avec le reste <strong>de</strong> la France à l’exception <strong>de</strong> la région parisienne.<br />

RS25 s’inscrit dans l’espace <strong>de</strong> la firme PSA, centrée sur la France et l’Europe.<br />

Pour conclure, la présence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux usines Peugeot n’a pas incité à la création d’un espace<br />

commun. Chaque sous ensemble a conservé sa spécificité. Entre la date <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et<br />

aujourd’hui, la mise en œuvre d’un système <strong>de</strong> plateforme commune entre les <strong>de</strong>ux usines<br />

est susceptible <strong>de</strong> modifier cette conclusion et d’entraîner une nouvelle cohérence spatiale.<br />

156


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(extrait : « les entreprises en zone <strong>de</strong> marge : l’exemple <strong>de</strong> Rhin Sud » ; C LEVY, R<br />

WOESSNER)<br />

157


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(2) La politique commerciale<br />

- l’espace commercial est plus ouvert que l’espace d’approvisionnement. L’Allemagne<br />

(40%) apparaît en secon<strong>de</strong> position <strong>de</strong>rrière le reste <strong>de</strong> l’Union Européenne (45%)<br />

- seules 27.8% n’entretiennent aucune relation avec <strong>de</strong>s clients à l’étranger contre 42%<br />

pour l’approvisionnement.<br />

- Les relations avec une clientèle locale française sont très fortes et <strong>de</strong>nses (56%).<br />

- L’analyse <strong>de</strong>s sous-systèmes géographiques montre que les disparités spatiales sont<br />

reproduites par les différents éléments <strong>de</strong> Rhin Sud. La plupart <strong>de</strong>s clients RS68 sont<br />

dans le Haut Rhin puis en Allemagne et enfin dans le reste <strong>de</strong> l’Europe, le marché<br />

français étant délaissé<br />

- L’aire <strong>de</strong> marché du territoire <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> correspond à celle <strong>de</strong> ses fournisseurs avec<br />

une importance majeure pour les relations <strong>de</strong> voisinage. Le <strong>Territoire</strong> vend peu dans<br />

le reste <strong>de</strong> la France et est ouvert au mon<strong>de</strong> rhénan et à l’Europe. Force est <strong>de</strong><br />

constater le « tropisme rhénan ».<br />

- RS25 reproduit quasiment la même structure pour ses clients que pour ses<br />

fournisseurs. Le mon<strong>de</strong> automobile élargit ses relations vers l’Europe au détriment du<br />

marché français.<br />

158


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(extrait : « les entreprises en zone <strong>de</strong> marge : l’exemple <strong>de</strong> Rhin Sud » ; C LEVY, R WOESSNER)<br />

(3) La dépendance <strong>de</strong>s établissements<br />

- Rhin Sud apparaît globalement comme un espace donneur d’ordre ce qui est la<br />

composante la mieux partagée entre les différentes régions.<br />

- Le Haut-Rhin est le principal donneur d’ordre et le moindre sous-traitant.<br />

- À l’inverse, le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> est fondamentalement une terre <strong>de</strong> sous-traitance.<br />

- RS 25 est plus équilibré entre l’amont et l’aval.<br />

159


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(4) L’existence <strong>de</strong> liaisons télématiques<br />

Les liaisons informatiques client fournisseur ont a priori un effet paradoxal : d’une part, une<br />

meilleure coordination entre usine distante autorise la dispersion géographique du réseau<br />

d’entreprises et d’autre part, l’amélioration <strong>de</strong> processus <strong>de</strong> production synchrone accroît<br />

l’intérêt d’une localisation voisine afin <strong>de</strong> conserver lors du transport le temps et la fiabilité<br />

qui ont été gagnés.<br />

RS Liaison avec les clients Liaisons avec les fournisseurs<br />

OUI NON Total OUI NON Total<br />

RS68 35,7 64,3 100 32,7 67,3 100<br />

RS90 45,2 54,8 100 31,0 69,0 100<br />

RS25 59,5 40,5 100 43,2 56,8 100<br />

RS70 63,6 36,4 100 45,5 54,5 100<br />

TOTAL 46,7 53,3 100 36,4 63,6 100<br />

(extrait : « les entreprises en zone <strong>de</strong> marge : l’exemple <strong>de</strong> Rhin Sud » ; C LEVY, R<br />

WOESSNER)<br />

(5) La dépendance juridique et financière est modérée<br />

- le territoire est pour trois quarts en situation d’indépendance ; les entreprises sont<br />

endogènes et, peu intégrées à <strong>de</strong> grands groupes mais cette indépendance juridique est<br />

contrebalancée par une dépendance économique<br />

- le Haut-Rhin et le Doubs pratiquent l’intégration dans une filière ou à <strong>de</strong> grands<br />

groupes. L’automobile est concernée en premier chef.<br />

(6) Le sentiment d’appartenance<br />

L’appartenance à un secteur d’activité ou un pôle <strong>de</strong> compétence n’est marquée que dans<br />

l’automobile.<br />

160


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

c) Conclusion<br />

Entre forces centrifuges et forces centripètes quelles peuvent être les chances d’intégration<br />

pour un espace désintégré ?<br />

(1) Les forces centrifuges<br />

Ces forces sont les plus importantes et poussent à l’éclatement. L’espace <strong>de</strong> marge étudié<br />

éclate en sous-ensembles dont la logique est spécifique et particulière. Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong><br />

a-t-il été broyé dans les <strong>de</strong>ux blocs RS25, spécialisé dans l’automobile, et RS 68, tourné vers<br />

l’internationalisation. Le <strong>Territoire</strong> est ainsi un espace d’interface entre les <strong>de</strong>ux entités<br />

principales. La Haute-Saône… Rhin Sud qui reste une région dépendante <strong>de</strong>s évolutions<br />

initiées par les métropoles extérieures. Sans développement endogène, cela risque <strong>de</strong> générer<br />

le basculement <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> marge vers le pôle le plus attractif. Or l’importance du mon<strong>de</strong><br />

Rhénan va croissante dans les faits.<br />

(2) Les forces centripètes<br />

Elles peuvent provenir <strong>de</strong> l’action stratégique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types d’acteurs. Les acteurs <strong>de</strong> la<br />

sphère marchan<strong>de</strong> sont liés à l’organisation du groupe Peugeot et <strong>de</strong>s équipementiers. Des<br />

gains <strong>de</strong> productivité sont possibles par une coordination accrue <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> production<br />

et donc une intégration renforcée. Ce type d’évolution peut mener à la constitution d’un<br />

espace Rhin Sud organisé autour <strong>de</strong> l’automobile ce qui pourrait bien ne pas être sans effets<br />

<strong>de</strong>structeurs sur le réseau <strong>de</strong> PME ancré dans les espaces locaux. La secon<strong>de</strong> catégorie<br />

d’acteur, acteurs politiques, élus locaux, dirigeants d’institutions participant à la gouvernance<br />

locale, obéissent à <strong>de</strong>s logiques plus complexes. Pourront-ils fédérer leurs efforts pour que<br />

les activités porteuses <strong>de</strong> croissance s’inscrivent dans un espace » commun et homogène ?<br />

Les auteurs indiquent le maintien <strong>de</strong> rivalités mais soulignent l’amorçage d’un processus<br />

d’apprentissage.<br />

161


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Les trois possibilités d’évolution sont :<br />

- la mise en périphérie survient en cas <strong>de</strong> pérennité d’un obstacle naturel, culturel,<br />

administratif ou politique. La métropolisation désarticule encore l’espace <strong>de</strong> marge au<br />

profit d’une double polarisation extérieure. Il constitue alors un double cul-<strong>de</strong>-sac en<br />

dépit <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s infrastructures qui <strong>de</strong>viennent inadaptées aux besoins locaux<br />

- la reterritorialisation est liée à l’œuvre <strong>de</strong>s réseaux. Ils développent <strong>de</strong>s synergies et<br />

<strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> développement endogène émergent dont les réseaux <strong>de</strong> ville sont les<br />

incubateurs. L’espace s’organise <strong>de</strong> manière multipolaire et le processus aboutit à la<br />

maîtrise <strong>de</strong> la gouvernance locale.<br />

- L’intégration dissymétrique voit un <strong>de</strong>s centres affirmer sa primauté et il intègre<br />

l’espace <strong>de</strong> marge dans sa périphérie.<br />

Les trois évolutions ont lieu <strong>de</strong> façon combinée au sein <strong>de</strong> Rhin Sud.<br />

162


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

II/ De nouvelles donnes concurrentielles<br />

Le poids <strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre inscrit le département dans la globalisation <strong>de</strong><br />

l’économie. Ces <strong>de</strong>rniers concentrent les activités exportatrices alors que les stratégies <strong>de</strong>s<br />

entreprises en terme <strong>de</strong> positionnement à l’étranger sont très contrastées. Les PME sont<br />

sujettes à <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> commerce international, malgré la proximité <strong>de</strong> la Suisse et <strong>de</strong><br />

l’Allemagne.<br />

Des proximités sont fortes localement entre les secteurs, entre les lea<strong>de</strong>rs et les PME, entre<br />

l’industrie et les services. Des interactions animent le <strong>Territoire</strong> qui aboutissent à <strong>de</strong>s<br />

renouvellements <strong>de</strong> logiques industrielles, basés sur le réseau et la coopération : les offres<br />

globales dans une logique intégrée, les filières, les systèmes productifs locaux…<br />

A. <strong>Mo</strong>ndialisation et stratégies <strong>de</strong>s entreprises locales<br />

1. Des débouchés mondiaux<br />

a) Les statistiques du commerce extérieur 31<br />

Les entreprises exportatrices, surtout lorsqu’elles sont en croissance, sont capables <strong>de</strong> se<br />

mesurer à une concurrence internationale ; cela illustre donc un gage <strong>de</strong> compétitivité, si le<br />

marché est concurrentiel, <strong>de</strong> ces secteurs dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

31 Méthodologie : Les statistiques utilisées sont produites par la Direction <strong>de</strong>s Douanes et <strong>de</strong>s Droits<br />

Indirects. Elles se composent <strong>de</strong>s exportations et importations en valeur par activité du premier<br />

trimestre 1999 au troisième trimestre 2001 (c’est pourquoi beaucoup d’analyse ne sont pas annuelles<br />

mais portent uniquement sur les trois premiers trimestres <strong>de</strong> chaque année).<br />

163


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

L’analyse <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>s importations et exportations renseigne également sur les<br />

développements, a contrario abandon d'activités, la structure <strong>de</strong> l’industrie locale.<br />

Enfin, <strong>de</strong>s PME-PMI exportatrices sont la conséquence d’une capacité à manipuler<br />

l’information pertinente, condition essentielle pour pénétrer <strong>de</strong>s marchés étrangers. Une<br />

activité importante exportant faiblement peut révéler non pas un manque <strong>de</strong> compétitivité<br />

extérieure sur ses produits mais un manque d’information stratégique. Celle-ci est peut-être<br />

détenue à proximité par les entreprises d’un autre secteur ou exportant un produit<br />

complémentaire, et cette mise en synergie peut alors être accompagnée par les collectivités<br />

locales.<br />

(1) Le <strong>Territoire</strong> : un acteur important en Franche-Comté<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> connaît un excé<strong>de</strong>nt structurel puisque ces <strong>de</strong>rnières années les<br />

exportations dépassent largement les importations. L'excé<strong>de</strong>nt oscille entre 400 Millions <strong>de</strong><br />

francs et plus <strong>de</strong> 1,2 Milliard.<br />

Exportations et importations dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et en Franche-Comté<br />

16 000 000<br />

14 000 000<br />

12 000 000<br />

X FRANCHE-COMTE<br />

(en KF)<br />

10 000 000<br />

M FRANCHE-COMTE<br />

(en KF)<br />

8 000 000<br />

6 000 000<br />

X TERR.BELFORT (en<br />

KF)<br />

4 000 000<br />

2 000 000<br />

M TERR.BELFORT (en<br />

KF)<br />

0<br />

1T98VAL<br />

2T98VAL<br />

3T98VAL<br />

4T98VAL<br />

1T99VAL<br />

2T99VAL<br />

3T99VAL<br />

4T99VAL<br />

1T00VAL<br />

2T00VAL<br />

3T00VAL<br />

4T00VAL<br />

1T01VAL<br />

2T01VAL<br />

3T01VAL<br />

Les exportations représentent environ 1,3 Milliard à la mi-98 pour atteindre 2,6 Milliards, soit<br />

le double, en fin 2000 et début 2001. La part du <strong>Territoire</strong> dans les exportations <strong>de</strong> la Franche-<br />

Comté varie <strong>de</strong> 12% à 18% selon les pério<strong>de</strong>s. La part du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> dans la<br />

population active <strong>de</strong> la Franche-Comté est <strong>de</strong> 12,5%; le département exporte donc plutôt plus<br />

que l'ensemble <strong>de</strong> la région (valeur <strong>de</strong>s exportations par tête).<br />

164


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Si le ratio exportation/importation est stable en Franche Comté, restant dans la fourchette <strong>de</strong><br />

2,0-2,4, le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> connaît <strong>de</strong> plus fortes variations avant tout dues à la faiblesse<br />

<strong>de</strong>s exportations début 98 et fin 99–début 2000. En effet, les importations restent relativement<br />

stables jusqu'en 99 et augmentent par la suite <strong>de</strong> moitié.<br />

Il existe donc une sensibilité importante <strong>de</strong>s exportations belfortaines à la conjoncture. Les<br />

cycles industriels <strong>de</strong>s différents produits exportés semblent être sensibles aux mêmes<br />

évolutions.<br />

(2) Les activités exportatrices concentrées en 2 donneurs<br />

d’ordres 32<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> est marqué par la domination d'un groupe dans le commerce extérieur<br />

du département. Ainsi, les exportations en valeur <strong>de</strong>s activités "moteurs et turbines",<br />

"moteurs, génératrices et transformateurs électriques", "matériel ferroviaire roulant"<br />

représentent plus <strong>de</strong> 1,12 Milliard au troisième trimestre 2001 et respectivement 46%, 20% et<br />

5% <strong>de</strong>s exportations du département, soit pratiquement les 3/4. Alstom est donc <strong>de</strong> très loin le<br />

principal exportateur du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

Les autres activités n'excè<strong>de</strong>nt donc pas les 4% et l'on retrouve par ordre décroissant<br />

"ordinateurs et équipements informatiques", "matériel <strong>de</strong> distribution et comman<strong>de</strong><br />

électrique", "vis, boulons, chaînes et ressorts", "fils et câbles isolés".<br />

Les exportations du <strong>Territoire</strong> : les trois principales activités concernées :<br />

Evolution <strong>de</strong>s exportations du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et <strong>de</strong>s trois principales activités exportatrices<br />

3000000<br />

2500000<br />

2000000<br />

TOTAL<br />

1500000<br />

M oteurs et turbines<br />

1000000<br />

M oteurs, génératrices et<br />

transform ateurs électriques<br />

500000<br />

M atériel ferroviaire roulant<br />

0<br />

1T98VAL<br />

2T98VAL<br />

3T98VAL<br />

4T98VAL<br />

1T99VAL<br />

2T99VAL<br />

3T99VAL<br />

4T99VAL<br />

1T00VAL<br />

2T00VAL<br />

3T00VAL<br />

4T00VAL<br />

1T01VAL<br />

2T01VAL<br />

3T01VAL<br />

32 En annexe : Tableau d’évolution <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>s 50 premières activités (NAF 700) exportatrices<br />

165


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Derrière ces trois activités principales d’Alstom et GEepe, les secteurs prépondérants dans les<br />

exportations belfortaines se composent <strong>de</strong> :<br />

- Métallurgie et travail <strong>de</strong>s métaux : « vis, boulons, chaînes et ressorts »,<br />

« ouvrages divers en métaux », « cuivre », « articles en fils métalliques », « tubes<br />

en fonte », « aluminium », …<br />

- Industries <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques : « matériel <strong>de</strong><br />

distribution et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> électrique », « fils et câbles isolés »,<br />

- Chimie, caoutchouc, plastiques : « plaques, feuilles, tubes et profilés en<br />

plastique », « peintures, vernis, adjuvants, encre d’imprimerie », « produits<br />

chimiques à usage industriel », …<br />

À noter que, le secteur équipement électrique et électronique dont est issu « moteurs,<br />

génératrices et transformateurs électriques » se compose également <strong>de</strong> la quatrième activité<br />

exportatrice « ordinateurs et équipements informatiques ».<br />

Des dynamiques variables selon les activités :<br />

Les exportations du territoire <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> suivent selon leur secteur une évolution plus ou<br />

moins à la hausse.<br />

Globalement, elles ont connu une évolution plus favorable que celle constatée en Franche-<br />

Comté avec toutefois une nette baisse en 2001.<br />

Les principales activités exportatrices ne connaissent pas d’évolution très différente, ceci peut<br />

donc poser problème au territoire en termes sociaux et fiscaux.<br />

166


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Exportations par activités (NES 36) sur les trois premiers trimestres :<br />

3 premiers trimestres 1998 % 1999 % 2000 % 2001 %<br />

Agriculture, sylviculture, pêche 6 442 0,15 % 7 222 0,13 % 4 608 0,08 % 3 219 0,05 %<br />

Industries agricoles et alimentaires 20 497 0,47 % 12 097 0,21 % 13 669 0,23 % 9 365 0,15 %<br />

Habillement, cuir 665 0,02 % 581 0,01 % 1 168 0,02 % 694 0,01 %<br />

Edition, imprimerie, reproduction 5 215 0,12 % 5 986 0,10 % 3 575 0,06 % 8 040 0,13 %<br />

Pharmacie, parfumerie, entretien 2 335 0,05 % 2 056 0,04 % 1 269 0,02 % 3 1<strong>87</strong> 0,05 %<br />

Industrie <strong>de</strong>s équipements du foyer 35 051 0,80 % 40 300 0,70 % 44 928 0,76 % 46 351 0,74 %<br />

Industrie automobile 24 886 0,57 % 37 119 0,64 % 39 392 0,66 % 67 775 1,08 %<br />

Construction navale, aéronautique et ferroviaire 393 286 8,96 % 1 020 36717,73 % 175 623 2,96 % 461 469 7,36 %<br />

Industrie <strong>de</strong>s équipements mécaniques 1 771 35040,37 % 2 639 80745,<strong>87</strong> % 3 718 31462,59 % 3 343 86653,36 %<br />

Industrie <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 089 63824,84 % 1 137 47719,76 % 894 053 15,05 % 1 286 20020,53 %<br />

Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 61 393 1,40 % 37 957 0,66 % 36 539 0,62 % 42 111 0,67 %<br />

Industrie textile 9 357 0,21 % 4 472 0,08 % 98 110 1,65 % 4 590 0,07 %<br />

Industrie du bois et du papier 4 084 0,09 % 2 586 0,04 % 2 755 0,05 % 2 252 0,04 %<br />

Chimie, caoutchouc, plastiques 280 758 6,40 % 215 813 3,75 % 213 672 3,60 % 209 894 3,35 %<br />

Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 424 506 9,68 % 392 669 6,82 % 505 941 8,52 % 447 367 7,14 %<br />

Industrie <strong>de</strong>s composants électriques et électronqies 256 251 5,84 % 198 257 3,44 % 184 992 3,11 % 317 443 5,07 %<br />

Production <strong>de</strong> combustibles et carburants 1 107 0,03 % 152 0,00 % 1 179 0,02 % 1 664 0,03 %<br />

Conseils et assistance 380 0,01 % 80 0,00 % 0 0,00 % 6 634 0,11 %<br />

Services opérationnels 0 0,00 % 12 0,00 % 0 0,00 % 13 0,00 %<br />

Activités récréatives, culturelles et sportives 58 0,00 % 151 0,00 % 1 123 0,02 % 4 073 0,06 %<br />

Total 4 3<strong>87</strong> 259100,00 % 5 755 161100,00 % 5 940 910100,00 % 6 266 207100,00 %<br />

Les secteurs (NES 36) les plus dynamiques à l’exportation sont essentiellement :<br />

- l’industrie <strong>de</strong>s équipements mécaniques, avec principalement « moteurs<br />

et turbines » et « moteurs, génératrices et transfo. Électriques » ; ce qui<br />

explique en gran<strong>de</strong> <strong>partie</strong> les exportations en hausse sensible durant les<br />

années 98, 99, 00 et la baisse en 2001 dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>,<br />

- l’industrie automobile, qui voit sa part, pratiquement doubler à plus <strong>de</strong> 1%,<br />

grâce principalement à l’activité « équipements pour l’automobile ».<br />

- l’industrie <strong>de</strong>s équipements du foyer, avec la « fabrication d’articles <strong>de</strong><br />

sport » (VMC).<br />

Inversement, au sein <strong>de</strong>s mêmes secteurs, certaines activités sont en net recul comme pour les<br />

Équipements mécaniques avec les « pompes, compresseurs et systèmes hydrauliques », dans<br />

la Chimie pour les « plaques, feuilles, tubes et profilés en plastique », ou encore les « articles<br />

en fils métalliques » et « l’aluminium » dans la Métallurgie.<br />

167


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Ces baisses <strong>de</strong>s exportations sont normales s’il s’agit d’abandon <strong>de</strong> produits basiques,<br />

concurrencés par les pays <strong>de</strong> l’est par exemple, et qui sont remplacés par une production<br />

incorporant une plus forte valeur ajoutée. Ces produits autrefois fabriqués peuvent se<br />

retrouver alors dans les importations s’ils sont nécessaires à la nouvelle production.<br />

(3) Les activités importatrices, caractéristiques d’une<br />

industrie locale 33<br />

Si les exportations sont clairement le reflet <strong>de</strong>s pôles principaux du département, les<br />

importations reflètent le dynamisme industriel <strong>de</strong> la région. On retrouve aux premières places,<br />

les activités exportatrices, les biens intermédiaires <strong>de</strong> celles-ci.<br />

Les importations en augmentation, qui illustre <strong>de</strong>s secteurs dynamiques, concernent<br />

principalement :<br />

- <strong>Mo</strong>teurs et turbines<br />

- <strong>Mo</strong>teurs, génératrices et transformateurs électriques<br />

- Matières plastiques<br />

- Appareils électroniques<br />

Les importations <strong>de</strong> biens d’équipement, majoritaires et en forte progression, sont un<br />

indicateur <strong>de</strong> l’effort d’investissement, même si celles-ci sont principalement influencées par<br />

l’importation <strong>de</strong>s moteurs et turbines transformées et par la suite exportées.<br />

Les biens intermédiaires alimentent la production industrielle. La hausse soutenue <strong>de</strong> certains,<br />

comme la métallurgie par exemple, traduit une activité en croissance mais aussi la hausse <strong>de</strong>s<br />

matières premières, les métaux en particulier.<br />

(4) Un taux <strong>de</strong> couverture très inégal selon les secteurs<br />

La Franche-Comté est la région possédant le taux <strong>de</strong> couverture (exportations/importations) le<br />

plus élevé en France, autour <strong>de</strong> 220% en 2000 (hors importations d’hydrocarbures).<br />

Le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> se situe dans la moyenne <strong>de</strong> sa région administrative puisqu’il oscille<br />

autour <strong>de</strong>s 200% (exportations <strong>de</strong>ux fois supérieures aux importations).<br />

33 Annexe : Tableau d’évolution <strong>de</strong>s 50 premières activités exportatrices (NAF 700) au troisième trimestre 2001<br />

168


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Cette moyenne varie ensuite gran<strong>de</strong>ment lorsque le taux <strong>de</strong> couverture est exprimé par<br />

activités.<br />

Ainsi, si certaines sont très largement excédantes en exportations, d’autres importent<br />

massivement sans pratiquement exporter.<br />

Evolution du taux <strong>de</strong> couverture (X/M) par activité principale dans le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> :<br />

X/M TdB (KF) 3 premiers trimestres 1998 1999 2000 2001<br />

agriculture, sylviculture, pêche 98% 109% 74% 83%<br />

extraction <strong>de</strong> produits énergétiques 156% 58% 31% 68%<br />

industries alimentaires 60% 29% 42% 63%<br />

industrie textile et habillement 27% 14% 229% 20%<br />

travail du bois 32% 23% 23% 16%<br />

industrie du papier et du carton 2% 0% 2% 9%<br />

édition, imprimerie, reproduction 90% 182% 68% 203%<br />

industrie chimique 84% 85% 56% 52%<br />

industrie du caoutchouc et <strong>de</strong>s plastiques 88% 59% 145% 197%<br />

fabrication d'autres produits minéraux non métalliques 72% 33% 35% 44%<br />

métallurgie 30% 26% 30% 44%<br />

travail <strong>de</strong>s métaux 139% 115% 132% 139%<br />

fabrication <strong>de</strong> machines et équipements 240% 353% 296% 160%<br />

fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> bureau et matériels informatiques 461% 382% 319% 406%<br />

fabrication <strong>de</strong> machines et appareils électriques 491% 844% 305% 307%<br />

fabrication d'équipements radio, télé et <strong>de</strong> communication 41% 28% 23% 33%<br />

fabrication d'instruments médicaux, <strong>de</strong> précision, d'optique, d'horlogerie 614% 672% 147% 53%<br />

industrie automobile 38% 75% 70% 135%<br />

fabrication d'autres matériels <strong>de</strong> transport 2866% 18566% 502% 5445%<br />

fabrication <strong>de</strong> meubles et industries diverses 346% 285% 389% 276%<br />

activités informatiques 281% 4% 0% 817%<br />

services aux entreprises 140% 363% 0% 124%<br />

activités récréatives, culturelles et sportives 33% 18% 73% 277%<br />

services personnels 49% 55% 18% 86%<br />

Total 200% 274% 202% 169%<br />

Les activités principalement importatrices se situent plutôt dans les biens intermédiaires et<br />

biens <strong>de</strong> consommation, à part quelques productions dans les plastiques, l’imprimerie :<br />

- industries alimentaires<br />

- industrie textile, habillement<br />

- travail du bois<br />

- industrie du papier et carton<br />

- industrie chimique<br />

- autres produits minéraux non métalliques<br />

- fabrication d’équipements radio, télé et <strong>de</strong> communication<br />

- industrie automobile<br />

169


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Le territoire <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> consomme donc logiquement <strong>de</strong>s biens intermédiaires que son<br />

industrie transforme en biens d’équipements, exportés massivement ou produits semi-finis en<br />

plastiques ou métaux :<br />

- industrie du caoutchouc et <strong>de</strong>s plastiques<br />

- travail <strong>de</strong>s métaux<br />

- fabrication <strong>de</strong> machines et d’équipements<br />

- fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> bureau et matériels informatiques<br />

- fabrication <strong>de</strong> machines et appareils électriques<br />

- fabrication <strong>de</strong> matériels <strong>de</strong> précision<br />

- fabrication d’autres matériels <strong>de</strong> transport<br />

- fabrication <strong>de</strong> meubles et industries diverses<br />

Les <strong>de</strong>ux premiers secteurs importateurs « fabrication <strong>de</strong> machines et d’équipements » et<br />

« fabrication <strong>de</strong> machines et appareils électriques » restent cependant très fortement<br />

excé<strong>de</strong>ntaires à l’exportation dans ces mêmes activités. Si <strong>de</strong> la valeur ajoutée est donc<br />

incorporée par l’assemblage opéré sur le <strong>Territoire</strong>, une bonne <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s pièces reste<br />

importées.<br />

170


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Ces quatre <strong>de</strong>rnières années, ces activités ont toujours représenté l'essentiel <strong>de</strong>s exportations<br />

du territoire. Elles regroupent également une gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong>s salariés du département.<br />

En revanche, certaines activités concentrant une forte proportion <strong>de</strong> salariés dans le <strong>Territoire</strong><br />

sont faiblement présentes à l'exportation. Les produits fabriqués sont donc essentiellement<br />

<strong>de</strong>stinés au marché intérieur français ou à nouveau transformés avant d'être exportés.<br />

NES 36 année 1999 Exportation (KF) emplois au lieu <strong>de</strong> travail X par emploi (KF)<br />

Construction navale, aéronautique et ferroviaire 1 095 820 513 2136<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 3 219 243 2 863 1124<br />

Industries <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques 264 162 291 908<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 458 207 1 853 7<strong>87</strong><br />

Industrie textile 9 382 16 586<br />

Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 49 034 181 271<br />

Chimie, caoutchouc, plastiques 278 044 1 309 212<br />

Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 537 766 2 600 207<br />

Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 53 783 322 167<br />

Industrie automobile 46 129 609 76<br />

Pharmacie, imprimerie, reproduction 2 402 64 38<br />

Industrie du bois et du papier 3 321 103 32<br />

Edition, imprimerie, reproduction 7 654 327 23<br />

Industries agricoles et alimentaires 12 649 736 17<br />

Agriculture, sylviculture, pêche 9 571 683 14<br />

Habillement, cuir 5<strong>87</strong> 134 4<br />

Activités récréatives, culturelles et sportives 213 509 0<br />

Conseils et assistance 140 4 682 0<br />

Services opérationnels 12 2 248 0<br />

Production <strong>de</strong> combustibles et <strong>de</strong> carburants 338 0<br />

Total 7 048 457 20 043 352<br />

Les principales activités exportatrices regroupent <strong>de</strong>ux grands groupes (Alstom, G.E.) et<br />

plutôt les gran<strong>de</strong>s entreprises du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>.<br />

S’il est plus facile et vital d’ailleurs pour une gran<strong>de</strong> entreprise <strong>de</strong> travailler à l’exportation, il<br />

est beaucoup plus délicat, en terme <strong>de</strong> capacité à mobiliser <strong>de</strong>s ressources humaines et<br />

informationnelles, pour une PMI <strong>de</strong> le faire. Pourtant, surtout dans le cas d’externalisation ou<br />

<strong>de</strong> diminution du plan <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> sous-traitants, l’exportation peut apporter une solution<br />

pérenne aux établissements du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, espace frontalier.<br />

Un secteur comme « la métallurgie et le travail <strong>de</strong>s métaux » apparaît comme dynamique sur<br />

les marchés étrangers alors même, qu’outre Former qui concentre une part importante <strong>de</strong> la<br />

production et <strong>de</strong>s effectifs (+ <strong>de</strong> 1 000 salariés), il est plutôt composé <strong>de</strong> petits établissements.<br />

Il convient donc <strong>de</strong> développer ces ressources afin qu’elles profitent au plus grand nombre.<br />

171


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Le secteur <strong>de</strong>s plastiques, concentrant <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> taille relativement petites, est également<br />

dominé par UDD-FIM, ne dépassant pas les 500 salariés, mais qui par sa maison mère suisse<br />

effectue une part non négligeable <strong>de</strong> son chiffre d’affaire à l’international.<br />

2. Récits <strong>de</strong>s entrepreneurs : positionnement à l’étranger<br />

Le positionnement international <strong>de</strong>s entreprises interrogées apparaît très contrasté. Les<br />

dirigeants qui délaissent l’International sont le plus souvent confrontés à <strong>de</strong> graves difficultés<br />

mettant en danger la pérennité <strong>de</strong> leur entreprise. Cette situation semble les empêcher d’avoir<br />

une stratégie <strong>de</strong> long terme, en particulier en ce qui concerne l’élargissement <strong>de</strong> leur activité à<br />

l’étranger. Dans les entreprises en développement ou mâtures, la notion <strong>de</strong> positionnement<br />

international est intégrée, avec plus ou moins d’ar<strong>de</strong>ur, dans la stratégie d’entreprise.<br />

« Je n’ai pas intérêt pour l’instant. Il me reste <strong>de</strong>s niches. ».<br />

« Nous n’avons pas une vocation réelle, fortement marquée, pour l’export. (…).<br />

Les pièces (…) sont en général volumiques, qui dit volumique dit coût <strong>de</strong><br />

transport donc la structure même est un frein, à la fois à l’export mais aussi à<br />

l’externalisation.».<br />

« Mise à part la Suisse pour l’instant. On est en contact avec la Tunisie. », « (…),<br />

c’est <strong>de</strong>s prémices. Ça a du mal à démarrer, on a fait un salon en Suisse il y a un<br />

an et <strong>de</strong>mi. C’est là que j’ai pu accrocher ces <strong>de</strong>ux clients mais ça reste encore,<br />

ce qu’on peut appeler <strong>de</strong>s petits clients (…). », « L’année <strong>de</strong>rnière sur<br />

2,1 millions d’euros, on a dû faire 6% à l’export. Il faudrait qu’on soit à 30% à<br />

l’export. ».<br />

« On a quasiment finalisé <strong>de</strong>s accords avec un agent commercial qui connaît bien<br />

la Suisse et l’Allemagne. On s’est fait inscrire au niveau <strong>de</strong> Péchiney pour<br />

répondre à leurs appels d’offres internationaux. C'est-à-dire qu’on répond à <strong>de</strong>s<br />

appels d’offre <strong>de</strong> Péchiney Canada, Péchiney US, Péchiney Afrique du sud,<br />

etc.…. Et on essaie <strong>de</strong> se faire référencer au niveau <strong>de</strong>s groupes au niveau<br />

international. Pour nous, c’est très important. (…).».<br />

172


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

« Mis à part le groupe Alstom, on a <strong>de</strong>s clients à l’étranger. On travaille toujours<br />

dans les mêmes domaines. Les clients à l’étranger, soit ce sont <strong>de</strong>s gens du mon<strong>de</strong><br />

ABB, soit ce sont <strong>de</strong>s gens du mon<strong>de</strong> Péchiney, soit ce sont <strong>de</strong>s gens du mon<strong>de</strong><br />

Michelin, Continental. Ce sont <strong>de</strong>s gens qu’on a connus en France et qui se sont<br />

implantés à l’étranger, soit par leur société mère, soit par leur société sœur. ».<br />

173


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

B. La logique industrielle renouvelée<br />

1. Liens dans l’industrie locale : quel type <strong>de</strong> relation ?<br />

L’intégration verticale qui caractérise les filières souligne les liens techniques qui peuvent<br />

unir <strong>de</strong>s activités distinctes par leurs produits. Des mo<strong>de</strong>s d’organisations <strong>de</strong> PME se<br />

concrétisent sous la forme entre autres <strong>de</strong> systèmes productifs locaux. Les relations donneurs<br />

d’ordre et PME sont approchées sous l’angle <strong>de</strong> la sous-traitance.<br />

a) Le <strong>de</strong>gré d’intégration <strong>de</strong>s secteurs<br />

L’indicateur du <strong>de</strong>gré d’intégration 34 d’une entreprise apprécie l’importance <strong>de</strong>s<br />

transformations qu’elle fait subir aux produits dans la filière <strong>de</strong> fabrication. Son évolution est<br />

influencée, à intégration constante, par les différences d’évolution du prix <strong>de</strong>s biens et<br />

services acquis et du prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s biens produits. Structurellement, un ratio élevé traduit<br />

l’existence d’un processus <strong>de</strong> production comportant une part importante<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Total<br />

Industrie<br />

C20 Biens E12 E22 E23 E31 E32 E35 Biens F43 F46 F53 F54 F55 F61<br />

d'équipement<br />

intermédiaires<br />

34 Degré d’intégration = VA/CA<br />

174


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

La majorité <strong>de</strong>s secteurs sur lesquels est positionné le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> sont fortement<br />

« intégrés ». Ce sont les secteurs F54 « Services industriels du travail <strong>de</strong>s métaux » et F53<br />

« Fon<strong>de</strong>rie » et E35 « Fabrication <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong> contrôle » qui présentent les<br />

<strong>de</strong>grés d’intégration les plus marqués.<br />

A contrario, les secteurs E12 « Construction <strong>de</strong> matériel ferroviaire roulant » et E31<br />

« Fabrication <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> bureau et <strong>de</strong> matériel informatique » présentent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés<br />

d’intégration très faibles.<br />

b) Les systèmes productifs locaux<br />

Le Nord Franche-Comté dispose d’un savoir faire spécifique dans la conception et la<br />

réalisation <strong>de</strong> « machines spéciales », qui sont issues <strong>de</strong>s machines-outils. Les entreprises qui<br />

175


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

travaillent dans ce secteur couvrent toute les étapes <strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> valeur : conception,<br />

usinage, mécanique, automatismes, chaudronnerie.<br />

Le processus <strong>de</strong> production <strong>de</strong> machines spéciales est transversal à plusieurs activités : les<br />

entreprises (60 recensées par la CCI, 1 700 personnes) travaillent dans les domaines <strong>de</strong><br />

l’automatisme et <strong>de</strong> la mécanique (étu<strong>de</strong>s et/ou réalisation). Ces entreprises sont<br />

principalement <strong>de</strong>s PME <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 personnes et l’activité « machine spéciale » ne<br />

représente en général qu’une <strong>partie</strong> <strong>de</strong> leur activité. Pour la majorité, cette activité représente<br />

plus <strong>de</strong> 25% <strong>de</strong> leur CA. En outre, il peut mobiliser une gran<strong>de</strong> <strong>partie</strong> <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> leurs<br />

bureaux d’étu<strong>de</strong>s.<br />

Le SPL machines spéciales à <strong>Belfort</strong> s’oriente vers la constitution d’un noyau dur au cœur du<br />

SPL pour préparer une offre globale. Le marché intéresse le secteur automobile (process<br />

d’assemblage ou d’usinage), mais également ceux <strong>de</strong> l’agroalimentaire (machines <strong>de</strong><br />

production) ou <strong>de</strong> la pharmacie.<br />

c) Les relations <strong>de</strong> sous-traitance 35<br />

(1) Les secteurs sous-traitants dans le tissu local<br />

Malgré une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s secteurs d’activité <strong>de</strong>s entreprises sous-traitantes, <strong>de</strong>ux<br />

dominent le paysage <strong>de</strong> la sous-traitance locale : la « mécanique générale » et « l’ingénierie,<br />

étu<strong>de</strong>s techniques ».<br />

35 L’i<strong>de</strong>ntification précise du tissu <strong>de</strong> sous-traitants est difficile compte tenu à la fois du nombre <strong>de</strong> PME et <strong>de</strong>s<br />

différents <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> ces PME à l’égard <strong>de</strong>s donneurs d’ordre.<br />

176


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Secteurs<br />

(Co<strong>de</strong> NAF)<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

sous-traitantes<br />

Mécanique générale (285D) 26%<br />

Étu<strong>de</strong>s, ingénierie technique (742C) 15%<br />

Fabrication d’outillage mécanique (286D) 7%<br />

Chaudronnerie, tuyauterie (283C) 6%<br />

Traitement et revêtement <strong>de</strong>s métaux (285A) 5%<br />

Fabrication <strong>de</strong> pièces techniques en matières<br />

5%<br />

plastiques (252H)<br />

Fabrication d’équipements <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s<br />

5%<br />

processus industriels (333Z)<br />

(2) Des débouchés non restreints 36<br />

Parmi les entreprises répertoriées par la CCI, 75% entretiennent <strong>de</strong>s relations commerciales<br />

avec les grands donneurs d’ordre locaux.<br />

Grands donneurs d’ordre<br />

clients<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

sous-traitantes en<br />

relation (%)<br />

ALSTOM 40%<br />

PSA 11%<br />

ALSTOM et PSA 17%<br />

ALSTOM et GEEPE 6%<br />

ALSTOM, GEEPE et PSA 1%<br />

36 Les données ne permettent pas d’apprécier la part du CA associé à chacun <strong>de</strong>s clients (entreprises, secteurs).<br />

177


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Les débouchés sectoriels <strong>de</strong>s entreprises sous-traitantes (par ordre décroissant) :<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

Secteurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination<br />

sous-traitantes<br />

Automobile 73%<br />

Construction mécanique 67%<br />

Construction électrique et électronique 51%<br />

Métallurgie, fon<strong>de</strong>rie et travail <strong>de</strong>s métaux 50%<br />

Ferroviaire 47%<br />

Industrie chimique 28%<br />

Aéronautique 26%<br />

Électroménager 25%<br />

BTP 22%<br />

Industrie du papier, carton, imprimerie 22%<br />

Armement 20%<br />

Médical 19%<br />

Agroalimentaire 19%<br />

Bois, ameublement 18%<br />

Les grands donneurs d’ordre absorbent une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> l’activité sous traitante. Les<br />

secteurs <strong>de</strong> l’automobile et <strong>de</strong>s biens d’équipements (construction mécanique, construction<br />

électrique et électronique, et ferroviaire), dominés par PSA, Alstom et Geepe, sont les<br />

débouchés privilégiés <strong>de</strong>s sous-traitants. Par ailleurs, le secteur <strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong>s biens<br />

intermédiaires « Métallurgie, fon<strong>de</strong>rie et travail <strong>de</strong>s métaux » attire également bon nombre<br />

d’entreprises sous-traitantes.<br />

178


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

Toutefois, l’analyse <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination et <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong>s sous-traitants met en<br />

évi<strong>de</strong>nce une diversité <strong>de</strong>s débouchés et dédramatise l’hypothèse <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> fragilité du tissu.<br />

Nombre <strong>de</strong> secteurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination Part <strong>de</strong>s sous-traitants<br />

De 1 à 4 secteurs 39%<br />

De 5 à 7 secteurs 39%<br />

De 8 à 10 secteurs 14%<br />

Plus <strong>de</strong> 10 secteurs 8%<br />

39% <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> sous-traitance <strong>de</strong>stinent leur production ou prestation à un marché<br />

restreint sectoriellement (entre 1 et 4). Leurs débouchés sont fortement liés aux secteurs<br />

d’activité <strong>de</strong>s grands donneurs d’ordre. En outre, 7% se positionnement sur un marché unique,<br />

pour 1/3 sur la construction mécanique et pour 2/3 sur le marché automobile. La majorité <strong>de</strong>s<br />

sous-traitants s’orientent vers la diversification, avec 32% qui présentent <strong>de</strong>s débouchés très<br />

variés (<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 8 secteurs).<br />

L’éclatement d’Alstom amène les sous-traitants à travailler dans <strong>de</strong>s secteurs plus variés, mais<br />

le portefeuille clients <strong>de</strong>s sous-traitants renforce l’idée d’une orientation diversifiée.<br />

Nombre <strong>de</strong> clients Part <strong>de</strong>s sous-traitants (%)<br />

De 1 à 4 clients 32%<br />

De 5 à 7 clients 62%<br />

De 8 à 10 clients 6%<br />

Plus <strong>de</strong> 10 clients 2%<br />

Par ailleurs, les entreprises sous-traitantes, ne sont pas cloisonnées sur le marché local. 53%<br />

exportent, principalement en Allemagne et en Suisse. Les marchés élargis au reste <strong>de</strong> l’Europe<br />

sont plus restreints. Les échanges avec le reste du <strong>Mo</strong>n<strong>de</strong> sont quasi inexistants.<br />

179


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(3) Les activités et savoir-faire<br />

81 entreprises industrielles sont à ce jour répertoriées en sous-traitance sur le site <strong>de</strong> la CCI,<br />

qui distinguent 11 savoir-faire différents (hors activités diverses) :<br />

Savoir-faire<br />

Nombre<br />

d’entreprises<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

disposant du savoir<br />

faire<br />

Usinage, construction mécanique 39 48%<br />

<strong>Mo</strong>dèles, outillage et prototypes 26 32%<br />

Soudage 21 26%<br />

Matières plastiques et caoutchouc 19 23%<br />

Électricité et électronique 18 22%<br />

Assemblage 16 20%<br />

Tôlerie, chaudronnerie, serrurerie, tuyauterie et 16 20%<br />

construction métallique<br />

Traitement <strong>de</strong> surfaces 16 20%<br />

Travaux sur presse 8 10%<br />

Traitements thermiques 3 4%<br />

Fon<strong>de</strong>rie, forge, matriçage et frappe à froid 5 6%<br />

Activités diverses 42 52%<br />

Toutefois les entreprises combinent plusieurs savoir-faire.<br />

180


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

(4) Les moyens <strong>de</strong>s entreprises sous-traitantes<br />

<strong>Mo</strong>yens<br />

Part <strong>de</strong>s entreprises<br />

sous traitantes<br />

Machines spéciales 43%<br />

<strong>Mo</strong>yens d’étu<strong>de</strong>s 56%<br />

<strong>Mo</strong>yens <strong>de</strong> labo 59%<br />

Certification qualité 48%<br />

Les entreprises sous-traitantes sont pour moitié dotées <strong>de</strong> moyens qui leur permettent<br />

d’intégrer davantage <strong>de</strong> valeur ajoutée. En outre, elles bénéficient <strong>de</strong>s effets d’entraînement<br />

<strong>de</strong>s grands groupes, confrontés à <strong>de</strong>s enjeux concurrentiels basés davantage sur la qualité,<br />

l’innovation, la réactivité…<br />

Les gran<strong>de</strong>s entreprises implantées suscitent <strong>de</strong>s mécanismes d’apprentissage en termes <strong>de</strong><br />

performances industrielles. Les partenariats <strong>de</strong> co-traitance et d’ingénierie simultanée sont<br />

facteurs <strong>de</strong> structuration technologique auprès <strong>de</strong>s sous-traitants. Les savoir-faire en termes <strong>de</strong><br />

certification et <strong>de</strong> logistique se diffusent aux PMEI.<br />

Les certifications qualités permettent d’améliorer la valeur <strong>de</strong>s prestations, en ce sens elles<br />

répon<strong>de</strong>nt à un enjeu primordial <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> valeur.<br />

181


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

d) Les filières 37<br />

La filière automobile est d’importance sur le bassin Alsace / Franche-Comté. Autour <strong>de</strong>s 2<br />

usines Peugeot <strong>de</strong> Sochaux (18 000 salariés à 15 km au sud <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>) et <strong>de</strong> Mulhouse<br />

(14 000 salariés à 45 km au nord <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>) se sont installés <strong>de</strong> nombreux équipementiers.<br />

L’association « Union <strong>de</strong>s Industriels <strong>de</strong> la Filière Automobile <strong>de</strong> la Région Est » (Perfo Est)<br />

met en œuvre <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> mise en réseau pour soutenir la filière automobile régionale dans<br />

le développement <strong>de</strong> démarches <strong>de</strong> progrès : diagnostics et étu<strong>de</strong>s, promotion et intégration <strong>de</strong><br />

métho<strong>de</strong>s et d’outils contribuant à l’amélioration <strong>de</strong>s performances industrielles,<br />

développement <strong>de</strong>s échanges d’expérience, mise en œuvre <strong>de</strong> formations, veille et anticipation<br />

<strong>de</strong>s mutations… L’action est surtout axée sur les fournisseurs <strong>de</strong> 2 e rang et plus. Parmi les<br />

entreprises <strong>de</strong> la filière automobile implantées à <strong>Belfort</strong>, AMSTUTZ LEVIN, FORMER,<br />

GEODIS, TREVEST et VISTEON font <strong>partie</strong> du Conseil d’Administration.<br />

La situation <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> à la croisée <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> communication français, allemand et suisse<br />

et la présence <strong>de</strong> Peugeot favorisent la montée d’un pôle logistique, avec notamment<br />

GEODIS implanté sur l’Aéroparc, spécialisée dans la gestion <strong>de</strong> plates-formes logistiques et<br />

les prestations logistiques (gestion <strong>de</strong> stocks, préparation <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, co-manufacturing,<br />

co-packing, archivage)<br />

La filière électromécanique, métallurgie, principalement structurée autour d’Alstom et<br />

General Electric, avec une spécialisation dans la production <strong>de</strong> matériel électrique <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

puissance. L’électromécanique est l’activité historique <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>, avec la fabrication <strong>de</strong>s<br />

TGV, <strong>de</strong>s alternateurs et <strong>de</strong>s turbines.<br />

La puissance <strong>de</strong>s pôles automobiles et mécaniques permet le développement du tissu tertiaire<br />

industriel, avec une quarantaine <strong>de</strong> bureaux d’étu<strong>de</strong>s sur le département.<br />

37 L’i<strong>de</strong>ntification précise du tissu <strong>de</strong> sous-traitants est difficile compte tenu à la fois du nombre <strong>de</strong> PME et <strong>de</strong>s<br />

différents <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong> ces PME à l’égard <strong>de</strong>s donneurs d’ordre.<br />

182


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

2. Le triangle services / lea<strong>de</strong>rs / PME : une rente territoriale à<br />

construire<br />

Le tissu belfortain est fortement inscrit dans <strong>de</strong>s relations tripartites :<br />

LEADERS<br />

SERVICES<br />

PME<br />

a) Les lea<strong>de</strong>rs<br />

Outre les grands donneurs d’ordre (Alstom, Geepe, Peugeot et ses équipementiers), le<br />

classement en terme <strong>de</strong> chiffre d’affaire et d’effectifs 38 <strong>de</strong>s entreprises dont le siège est<br />

belfortain met en évi<strong>de</strong>nce les lea<strong>de</strong>rs départementaux 39 .<br />

Industrie :<br />

- Former : Métallurgie, composants mécaniques<br />

- UDD-FIM : Plastiques, fils isolants<br />

- CEB (Leroy Somer) : Matériel Électrique, machines tournantes<br />

- SERRIB : Machines <strong>de</strong> bureau, matériel informatique<br />

- STYRIA : Équipement automobile<br />

- GFD : Métallurgie, visserie et boulonnerie<br />

- AMSTUTZ LEVIN : Métallurgie, constructions mécaniques<br />

- Logistique Globale Européenne : Mécanique générale<br />

- VMC Pêche : Articles <strong>de</strong> sport<br />

38 Les effectifs font parfois référence aux comptes consolidés car certaines disposent <strong>de</strong> plusieurs établissements<br />

39 En annexe, les tableaux effectués sur la base <strong>de</strong>s informations du grand atlas <strong>de</strong>s régions<br />

183


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

- DFI : Sidérurgie<br />

- A2E : Sous-traitance électronique<br />

- CLERC Industrie : Métallurgie<br />

- BEAUSEIGNEUR : Chimie <strong>de</strong> base<br />

- CITELE Industrie : Mécanique<br />

- SICTA : Usinage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s séries<br />

- SELECTARC Industries : Métallurgie<br />

- CCE : Matériel électrique<br />

- Glaces ERHARD : industrie agroalimentaire<br />

Commerce :<br />

- CERP Rhin Rhône Méditerranée : commerce <strong>de</strong> gros produits pharmaceutiques<br />

- COMAFRANC : commerce <strong>de</strong> gros, matériaux <strong>de</strong> construction<br />

- SUGACH SOCAPI : Gran<strong>de</strong> distribution<br />

- EDRAPHARM : Intermédiaires du commerce, distribution<br />

- BATILOISIRS : Bricolage<br />

Services aux entreprises :<br />

- BUFFA : transports routiers<br />

- Groupe LGS France : Centre d’appel<br />

Outre les lea<strong>de</strong>rs départementaux, <strong>de</strong>s lea<strong>de</strong>rs en <strong>de</strong>hors du département entretiennent <strong>de</strong>s<br />

relations <strong>de</strong> proximité avec les entreprises locales, notamment <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> sous-traitance<br />

dans l’industrie. L’objectif est ici <strong>de</strong> repérer les entreprises belfortaines avec un potentiel en<br />

termes d’effet d’entraînement sur le tissu local, voire au-<strong>de</strong>là, <strong>de</strong> création <strong>de</strong> richesse et<br />

d’emploi. À noter que les entreprises industrielles sont majoritaires, ce qui confirme le poids<br />

du rôle <strong>de</strong> l’industrie dans l’économie locale.<br />

b) Les PME<br />

(1) Fortes pressions et concurrence <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Est<br />

Actuellement, l’exigence vis-à-vis <strong>de</strong>s sous-traitants est forte : prestations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité,<br />

réactivité pour diminuer les délais, solidité financière pour être capable <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s<br />

184


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

risques, compétitivité en matière <strong>de</strong> prix et innovations (process, NTIC…). Ces pressions<br />

(prix, qualité, délais, taille critique) ajoutées à celles <strong>de</strong>s délocalisations sont difficilement<br />

vécues par le tissu local. L’environnement « Alstom » a évolué <strong>de</strong> manière plus abrupte que<br />

dans l’automobile, notamment <strong>de</strong>puis les filialisations du site belfortain. Par ailleurs, cette<br />

évolution n’est pas suivie par les donneurs d’ordre : non-engagement dans la durée, pas <strong>de</strong><br />

délais <strong>de</strong> paiement, pas <strong>de</strong> stratégies <strong>de</strong> filières. La diversification est une réelle nécessité,<br />

d’autant plus que Geepe modifie la donne en matières d’achats en élargissant la base <strong>de</strong><br />

fournisseurs dans <strong>de</strong>s pays à faible coût <strong>de</strong> main-d’œuvre. Les sites <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et <strong>de</strong> Bourogne<br />

travaillent <strong>de</strong> plus en plus avec <strong>de</strong>s sous-traitants <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> l’Est, notamment pour <strong>de</strong>s<br />

prestations à faible VA. La concurrence <strong>de</strong>s Pays <strong>de</strong> l’Est est une réalité dans ce secteur<br />

marqué par une logique forte <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s coûts. Toutefois, ces mouvements créent <strong>de</strong>s<br />

opportunités : certains sous-traitants se sont désengagés <strong>de</strong>s prestations à faible VA et ouvrent<br />

leurs marchés vers d’autres unités du groupe (usines américaines Geepe).<br />

La diversification est un enjeu <strong>de</strong> taille pour les PME <strong>de</strong> l’énergie : les sous-traitants ten<strong>de</strong>nt,<br />

surtout les fonctions externalisées, à sortir <strong>de</strong> leur dépendance vis-à-vis <strong>de</strong>s unités Alstom,<br />

soit par contrainte du donneur d’ordre et du marché, soit par stratégie autonome <strong>de</strong> partage<br />

<strong>de</strong>s risques. L’engagement dans la recherche <strong>de</strong> nouveaux débouchés est difficile car souvent<br />

effectué sans fil conducteur, sans anticipation et sans structuration préalable ; d’où <strong>de</strong>s échecs<br />

fréquents et <strong>de</strong>s retours sur les marchés <strong>de</strong> l’énergie.<br />

(2) Une certaine apathie : récits <strong>de</strong>s entrepreneurs<br />

Bon nombre <strong>de</strong> patrons regrettent <strong>de</strong> ne pas pouvoir tisser <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> coopération plus forts<br />

avec <strong>de</strong>s entreprises du département. Un <strong>de</strong>s obstacles principaux correspond à une inertie <strong>de</strong><br />

certaines entreprises du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>. Les entreprises en question sont (ou étaient)<br />

sous-traitantes d’Alstom et ont longtemps bénéficié <strong>de</strong> débouchés récurrents. Selon les<br />

dirigeants d’entreprise interrogés, elles éprouvent aujourd’hui les pires difficultés à s’ouvrir et<br />

à s’adapter à <strong>de</strong> nouveaux marchés. Ce manque <strong>de</strong> dynamisme semble inciter <strong>de</strong> plus en plus<br />

d’entreprises à rechercher <strong>de</strong>s coopérations nationales voire internationales au détriment<br />

d’acteurs locaux.<br />

« Il n’y a aucun contact par exemple entre le Technopôle et le Parc<br />

Technologique alors que rien que sur le <strong>Territoire</strong>, il pourrait y avoir <strong>de</strong>s<br />

185


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

échanges économiques entre <strong>de</strong>s entreprises. Aujourd’hui, je travaille avec <strong>de</strong>s<br />

gens sur Besançon ou autre, peut-être que je pourrais travailler avec <strong>de</strong>s gens<br />

localement. Je travaille, j’achète du matériel électrique en Alsace, vous trouvez<br />

ça normal vous ! J’achète à Lyon parce que X. à <strong>Belfort</strong>, ils sont incapables <strong>de</strong><br />

faire. Dès que ça sort d’Alstom, ça y est c’est fini. J’ai l’impression qu’il y a du<br />

sable partout et que ça a du mal à se mettre en route. Je ne suis pas très confiante<br />

pour l’avenir… ».<br />

« Alstom a endormi tout le mon<strong>de</strong>. Pendant <strong>de</strong>s années, toutes ces entreprises ont<br />

fait 90% <strong>de</strong> leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Alstom se retire, on pourrait<br />

penser qu’ils vont se bouger. Mais non. Ils sont incapables <strong>de</strong> s’adapter à nos<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Je ne sais pas ce qu’ils vont <strong>de</strong>venir. »,<br />

« On pourrait développer <strong>de</strong>s synergies <strong>de</strong> compétences ».<br />

(3) La volonté d’engager <strong>de</strong>s synergies<br />

Les entrepreneurs du département sont a priori dans une attente forte en termes d’échanges<br />

entre les entreprises. Cette préoccupation, axée sur la volonté d’activer <strong>de</strong>s complémentarités,<br />

implique plus fortement encore les sous-traitants, désireux <strong>de</strong> valoriser leurs potentialités.<br />

(4) Une logique embryonnaire : l’offre globale<br />

Les groupements d’entreprises se développent afin <strong>de</strong> présenter une offre globale aux grands<br />

donneurs d’ordre. Elle implique la mise en œuvre construite <strong>de</strong> plusieurs techniques dont<br />

l’intégration permet d’élaborer une solution industrielle performante. Les offres globales<br />

nécessitent une nouvelle organisation <strong>de</strong> la sous-traitance (regroupements ou partenariats).<br />

Ainsi, INTEGR’ALL propose un traitement <strong>de</strong> la chaîne complète : <strong>de</strong> la création du produit<br />

jusqu’à sa production et son évolution. Integr’all regroupe à cet effet 8 établissements<br />

innovants et complémentaires : A2E, Amstutz Levin, Citèle Industrie, Crips, G Tech,<br />

Mécaplus, MGR, Tecnicréa.<br />

Afin d’améliorer leur pouvoir <strong>de</strong> marché, quelques entreprises désireuses d’atteindre une<br />

taille critique ont créé une structure commune : MECATEM, spécialiste <strong>de</strong>s machines<br />

spéciales. Cela leur permet d’assurer une stabilité financière, d’offrir une certaine stabilité et<br />

186


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

un gage <strong>de</strong> pérennité à leurs clients, <strong>de</strong> proposer une offre globale et <strong>de</strong> s’orienter vers une<br />

diversification plus large (périmètre et clients). On retrouve comme actionnaire <strong>de</strong> Mécatem<br />

un certain nombre d’entreprises également présentes dans Integr’all comme Citèle, Mécaplus,<br />

MGR auxquels s’ajoutent également EMPP et DEMA.<br />

c) Les services<br />

L’importance <strong>de</strong> l’industrie sur le bassin belfortain amène à privilégier les services issus <strong>de</strong><br />

l’industrie et qui disposent d’un lien direct le secteur industriel, ou ceux qui constituent un<br />

prolongement « naturel » <strong>de</strong> l’industrie (activité logistique) ; c’est-à-dire les services<br />

connexes à l’industrie. Certains services revêtent un caractère stratégique, vital pour<br />

l’industrie (maintenance), sans lesquels l’industrie ne peut poursuivre <strong>de</strong> manière pérenne son<br />

activité.<br />

Le co-manufacturing et les positions d’interface sont en développement dans l’organisation<br />

industrielle. Les étu<strong>de</strong>s techniques, les fonctions <strong>de</strong> logistiques amont / aval sont valorisantes.<br />

Les activités <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong> logistique, <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s flux industriels et <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong><br />

stockage sont essentielles. Ainsi, <strong>de</strong>s entreprises, <strong>de</strong>s process et <strong>de</strong>s infrastructures viennent<br />

en appui à l’assemblage final <strong>de</strong>s produits et à la différenciation.<br />

Le secteur <strong>de</strong>s services aux entreprises, qui comprend l’intérim, connaît une croissance très<br />

élevée ; nombre <strong>de</strong> ces emplois correspon<strong>de</strong>nt cependant à <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> travail dans<br />

l’industrie.<br />

1<strong>87</strong>


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

3. Des variables déterminantes<br />

a) La qualité : potentiel <strong>de</strong> compétitivité<br />

La compétitivité c’est :<br />

- Faire mieux que les autres : notion <strong>de</strong> performance. On est performant, donc<br />

compétitif parce qu’on évolue plus vite, parce qu’on fabrique moins cher, parce qu’on<br />

travaille plus et à un coût plus faible avec une plus gran<strong>de</strong> qualité que ses concurrents :<br />

c’est une logique du quantitatif.<br />

- Faire autrement comparé aux autres : notion d’innovation, capacité <strong>de</strong> l’entreprise à<br />

concevoir <strong>de</strong>s services qu’elle est la seule à pouvoir développer ou maîtriser : logique<br />

du qualitatif.<br />

b) L’innovation technologique en tant que stratégie territoriale<br />

L’innovation ne se limite pas aux industries <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> pointe ; elle peut se<br />

manifester dans tous les secteurs. L’innovation est un processus qui permet <strong>de</strong> transformer les<br />

connaissances en nouveaux produits et services ou d’accroître la productivité grâce à <strong>de</strong><br />

nouvelles métho<strong>de</strong>s. Elle permet <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> nouvelles possibilités et d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s<br />

marchés mondiaux.<br />

La logique technopolitaine suppose l’intégration <strong>de</strong> l’activité manufacturière dans un réseau<br />

innovant d’un point <strong>de</strong> vue technologique. Des ruptures fondamentales peuvent être<br />

envisagées, puisqu’il s’agit d’anticiper les produits satisfaisant le marché dans l’avenir. Or,<br />

PSA trouve le tissu industriel et scientifique indispensable à la R&D en prise directe avec la<br />

Cité Scientifique <strong>de</strong> l’Île-<strong>de</strong>-France. La vocation du centre d’essais <strong>de</strong> Sochaux – Belchamp<br />

est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> mise au point d’un nouveau véhicule ou sa modification s’il est<br />

déjà en production.<br />

188


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

L’étu<strong>de</strong> et la mise au point <strong>de</strong> nouveaux matériaux et d’équipements électroniques tiennent<br />

une place prépondérante en matière <strong>de</strong> R&D automobile, ainsi que la présence <strong>de</strong> gisement <strong>de</strong><br />

matière grise, comme les gran<strong>de</strong>s écoles. Dans l’espace Rhin Sud, le secteur privé apparaît<br />

peu pourvu en capacité <strong>de</strong> R&D. Mais la recherche publique monte en puissance grâce à<br />

trois pôles universitaires : Mulhouse, <strong>Belfort</strong> et <strong>Mo</strong>ntbéliard. À proximité <strong>de</strong> Technoland,<br />

<strong>de</strong>puis 1994, l’Université <strong>de</strong>s Portes du Jura prépare aux carrières <strong>de</strong> l’électronique et du<br />

traitement <strong>de</strong> surfaces. Avec la création <strong>de</strong> l’UTBM (Université Technologique <strong>Belfort</strong><br />

<strong>Mo</strong>ntbéliard), installée à Sévenans en 1998, un autre vivier <strong>de</strong> matière grise est apparu.<br />

Mulhouse possè<strong>de</strong> 4 écoles d’ingénieurs dont l’une est trinationale. Le principal programme<br />

<strong>de</strong> recherche concerne la pile à combustible, à travers le réseau RT3. À <strong>Belfort</strong>, le Laboratoire<br />

d’électronique, d’électrotechnique et systèmes (L2ES), associé à l’université <strong>de</strong> Lorraine, est<br />

la seule plateforme d’essais en France qui lui est dédiée à partir <strong>de</strong> 2001. L’enjeu industriel et<br />

scientifique est <strong>de</strong> taille. Sur ce segment porteur, la concurrence est sévère, puisque d’autres<br />

laboratoires publics et privés développent cette filière en Europe et aux États-Unis. Daimler<br />

Chrysler fait déjà rouler une petite « Classe A » expérimentale avec cette motorisation.<br />

c) L’économie <strong>de</strong> réseau<br />

L’économie productive classique est mise en défaut par la nouvelle économie, et notamment<br />

l’économie <strong>de</strong>s réseaux, favorisée par l’expansion <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong> l’information<br />

et <strong>de</strong> la communication. Les réseaux sont générateurs d’externalités qui émanent <strong>de</strong><br />

l’interaction directe et <strong>de</strong> l’interdépendance <strong>de</strong>s agents. Elles sont reliées à l’utilisation <strong>de</strong>s<br />

facteurs <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s autres entreprises. Les externalités <strong>de</strong> réseau ne sont générées que<br />

par certains types <strong>de</strong> biens, qualifiés <strong>de</strong> biens réseaux ou technologies jointes. Elles sont<br />

présentes lorsque le coût d’un bien et la satisfaction retirée dépen<strong>de</strong>nt du nombre<br />

d’utilisateurs.<br />

L’utilisation d’infrastructures numériques permet a priori <strong>de</strong> décentraliser géographiquement<br />

les relations, elle tend en réalité à accroître la tendance à l’agglomération <strong>de</strong>s entreprises et<br />

une adoption au niveau local d’infrastructures à haut débit. Cela s’explique par la recherche<br />

<strong>de</strong>s externalités <strong>de</strong> réseaux par les entreprises et les stratégies <strong>de</strong>s offreurs (collectivités<br />

locales, opérateurs privés) en termes <strong>de</strong> rentabilité <strong>de</strong> l’investissement en infrastructure. Le<br />

189


Chapitre 2 : Le <strong>Territoire</strong> face aux problématiques du développement économique local<br />

Partie 2 : Des espaces concurrentiels renouvelés<br />

déploiement d’infrastructures <strong>de</strong> réseau se caractérise par <strong>de</strong>s coûts fixes importants. De par<br />

cette structure particulière <strong>de</strong> coûts, les infrastructures génèrent <strong>de</strong>s économies d’échelle.<br />

Les externalités <strong>de</strong> réseau n’apparaissent qu’au-<strong>de</strong>là d’un seuil d’utilisateurs potentiels<br />

suffisants. Elles permettent ainsi <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s tarifs bas et <strong>de</strong>s interconnexions<br />

nombreuses, et d’attirer une nouvelle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par effet boule-<strong>de</strong>-neige. En terme <strong>de</strong><br />

processus d’adoption d’une technologie <strong>de</strong> réseau, après obtention d’une masse critique<br />

d’utilisateurs le service va se diffuser rapi<strong>de</strong>ment jusqu’à saturation. Les réseaux <strong>de</strong> taille<br />

réduite mais fortement maillés renforcent l’effet d’attraction, et renforcent les effets<br />

d’agglomération.<br />

Pour attirer les investissements productifs <strong>de</strong>s entreprises, les échelons locaux, dans un<br />

contexte <strong>de</strong> concurrence territoriale doivent renforcer leur compétitivité relativement aux<br />

autres. Pour être plus attractif, un territoire à intérêt à faire jouer les externalités <strong>de</strong> réseau afin<br />

<strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s services aux meilleurs prix aux entreprises recherchant un site <strong>de</strong> localisation.<br />

190


191


Annexes<br />

ANNEXE 1 : Nombre d’emplois au lieu <strong>de</strong> travail et indice <strong>de</strong> spécialisation<br />

par activités (NES 16, NES 36) par rapport à la moyenne française en 1999<br />

NES 16 NES 36 <strong>Belfort</strong> indice <strong>de</strong> concentration / metropole (hors IdF)<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683 0,25<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires EB - Industries agricoles et alimentaires 736 0,44<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires 736<br />

EC - Industries <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation C1 - Habillement, cuir 134 0,36<br />

C2 - Edition, imprimerie, reproduction 327 0,78<br />

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien 64 0,23<br />

C4 - Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 322 0,54<br />

EC - Industries <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation 847<br />

ED - Industrie automobile ED - Industrie automobile 609 0,94<br />

ED - Industrie automobile 609<br />

EE - Industries <strong>de</strong>s biens d'équipement E1- Construction navale, aéronautique et ferroviaire 513 1,49<br />

E2 - Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 2 863 2,58<br />

E3 - Ind. <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 853 3,77<br />

EE - Industries <strong>de</strong>s biens d'équipement 5 229<br />

EF - Industries <strong>de</strong>s biens intermédiaires F1 - Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 181 0,39<br />

F2 - Industrie textile 16 0,05<br />

F3 - Industries du bois et du papier 103 0,20<br />

F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques 1 309 1,42<br />

F5 - Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 2 600 2,18<br />

F6 - Ind. <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques 291 0,64<br />

EF - Industries <strong>de</strong>s biens intermédiaires 4 500<br />

EG - Energie G1 - Production <strong>de</strong> combustibles et <strong>de</strong> carburants 0 0,00<br />

G2 - Eau, gaz, électricité 252 0,54<br />

EG - Energie 252<br />

EH - Construction EH - Construction 2 588 0,80<br />

EH - Construction 2 588<br />

EJ - Commerce J1 - Commerce et réparations automobiles 935 0,85<br />

J2 - Commerce <strong>de</strong> gros 1 221 0,59<br />

J3 - Commerce <strong>de</strong> détail, réparations 3 801 0,98<br />

EJ - Commerce 5 957<br />

EK - Transports EK - Transports 2 084 0,99<br />

EK - Transports 2 084<br />

EL - Activités financières EL - Activités financières 891 0,70<br />

EL - Activités financières 891<br />

EM - Activités immobilières EM - Activités immobilières 591 1,12<br />

EM - Activités immobilières 591<br />

EN - Services aux entreprises N1 - Postes et télécommunications 995 0,97<br />

N2 - Conseils et assistance 4 682 2,43<br />

N3 - Services opérationnels 2 248 0,99<br />

N4 - Recherche et développement 16 0,07<br />

EN - Services aux entreprises 7 941<br />

EP - Services aux particuliers P1 - Hôtels et restaurants 1 414 0,79<br />

P2- Activités récréatives, culturelles et sportives 509 0,77<br />

P3 - Services personnels et domestiques 959 0,82<br />

EP - Services aux particuliers 2 882<br />

EQ - Education, santé, action sociale Q1 - Education 4 554 1,14<br />

Q2 - Santé, action sociale 5 889 0,90<br />

EQ - Education, santé, action sociale 10 443<br />

ER - Administration R1 - Administration publique 5 844 1,12<br />

R2 - Activités associatives et extra-territoriales 823 1,16<br />

ER - Administration 6 667<br />

<strong>Mo</strong>yenne indice :<br />

Ecart-type indice :<br />

0,94<br />

0,77<br />

192


Annexes<br />

Nombre d’emplois au lieu <strong>de</strong> travail et indice <strong>de</strong> spécialisation par activités<br />

(NES 16, NES 36) par rapport à la Franche-Comté en 1999<br />

NES 16 NES 36 <strong>Belfort</strong> indice <strong>de</strong> concentration / FC<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683 0,48<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires EB - Industries agricoles et alimentaires 736 0,81<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires 736<br />

EC - Industries <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation C1 - Habillement, cuir 134 1,40<br />

C2 - Edition, imprimerie, reproduction 327 1,56<br />

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien 64 1,10<br />

C4 - Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 322 0,28<br />

EC - Industries <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation 847<br />

ED - Industrie automobile ED - Industrie automobile 609 0,28<br />

ED - Industrie automobile 609<br />

EE - Industries <strong>de</strong>s biens d'équipement E1- Construction navale, aéronautique et ferroviaire 513 3,16<br />

E2 - Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 2 863 3,85<br />

E3 - Ind. <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 853 4,48<br />

EE - Industries <strong>de</strong>s biens d'équipement 5 229<br />

EF - Industries <strong>de</strong>s biens intermédiaires F1 - Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 181 0,84<br />

F2 - Industrie textile 16 0,22<br />

F3 - Industries du bois et du papier 103 0,24<br />

F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques 1 309 1,73<br />

F5 - Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 2 600 1,67<br />

F6 - Ind. <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques 291 1,05<br />

EF - Industries <strong>de</strong>s biens intermédiaires 4 500<br />

EG - Energie G1 - Production <strong>de</strong> combustibles et <strong>de</strong> carburants 0 0,00<br />

G2 - Eau, gaz, électricité 252 1,38<br />

EG - Energie 252<br />

EH - Construction EH - Construction 2 588 1,38<br />

EH - Construction 2 588<br />

EJ - Commerce J1 - Commerce et réparations automobiles 935 1,48<br />

J2 - Commerce <strong>de</strong> gros 1 221 1,41<br />

J3 - Commerce <strong>de</strong> détail, réparations 3 801 1,70<br />

EJ - Commerce 5 957<br />

EK - Transports EK - Transports 2 084 2,01<br />

EK - Transports 2 084<br />

EL - Activités financières EL - Activités financières 891 1,47<br />

EL - Activités financières 891<br />

EM - Activités immobilières EM - Activités immobilières 591 2,17<br />

EM - Activités immobilières 591<br />

EN - Services aux entreprises N1 - Postes et télécommunications 995 1,79<br />

N2 - Conseils et assistance 4 682 4,32<br />

N3 - Services opérationnels 2 248 1,60<br />

N4 - Recherche et développement 16 0,45<br />

EN - Services aux entreprises 7 941<br />

EP - Services aux particuliers P1 - Hôtels et restaurants 1 414 1,55<br />

P2- Activités récréatives, culturelles et sportives 509 1,44<br />

P3 - Services personnels et domestiques 959 1,68<br />

EP - Services aux particuliers 2 882<br />

EQ - Education, santé, action sociale Q1 - Education 4 554 1,72<br />

Q2 - Santé, action sociale 5 889 1,43<br />

EQ - Education, santé, action sociale 10 443<br />

ER - Administration R1 - Administration publique 5 844 1,86<br />

R2 - Activités associatives et extra-territoriales 823 1,85<br />

ER - Administration 6 667<br />

<strong>Mo</strong>yenne indice :<br />

Ecart-type indice :<br />

1,55<br />

1,04<br />

193


Annexes<br />

ANNEXE 2 : Article <strong>de</strong> l’INSEE, l’emploi a progressé <strong>de</strong> 10% en Franche-<br />

Comté entre 1989 et 2000<br />

194


Annexes<br />

195


Annexes<br />

196


Annexes<br />

197


Annexes<br />

198


Annexes<br />

199


Annexes<br />

ANNEXE 3 : Méthodologie relative aux indicateurs <strong>de</strong> spécialisation et <strong>de</strong><br />

concentration relative<br />

La métho<strong>de</strong> utilisée dans cette approche est celle proposée par J Gazon 40 ,<br />

politique industrielle et industrie, vol1 « controverses théoriques, aspects légaux<br />

et méthodologie » vol2 « étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> neuf filières industrielles ». À la différence <strong>de</strong><br />

l’auteur, nous étudions non pas un emboîtement Europe-régions mais une<br />

relation nation-département ce qui constitue la limite <strong>de</strong> cette approche. Le<br />

choix est surtout lié à la disponibilité <strong>de</strong>s données et <strong>de</strong> définition du champ <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> qui porte sur le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> et non pas sur la Région Franche<br />

Comté.<br />

Finalités :<br />

Outre l’aspect cognitif, la volonté est ici <strong>de</strong> faire jaillir <strong>de</strong>s questionnements et<br />

parfois d’initier <strong>de</strong>s réponses en terme d’orientation <strong>de</strong> l’action économique, et<br />

<strong>de</strong> faciliter ainsi les choix stratégiques qui la sous-ten<strong>de</strong>nt :<br />

Quels sont les secteurs sur lesquels l’action doit s’orienter prioritairement ?<br />

Selon quelle logique ? Mise-t-on sur les bons secteurs (productifs, rentables,<br />

valeur ajoutée…) ? Y a-t-il un avantage concurrentiel ? Où ? Existe-t-il une<br />

filière structurée et structurante ?<br />

Pour ce faire, il est utilisé une analyse croisée (poids emploi sectoriel,<br />

concentration relative <strong>de</strong> la main-d’œuvre et spécialisation sectorielle),<br />

multicritère (effectifs, nombre d’établissements, croissance sectorielle) pour :<br />

- Déterminer les secteurs émergents, dominants, déclinants afin <strong>de</strong> définir les<br />

axes prioritaires et d’apprécier le potentiel sectoriel local,<br />

- I<strong>de</strong>ntifier l’enjeu humain et les risques « emploi » <strong>de</strong> la structure industrielle,<br />

- Caractériser la structure locale et apprécier les dynamiques <strong>de</strong> secteur.<br />

40 Titulaire <strong>de</strong> la chaire d’économie internationale et interrégionale à l’Université <strong>de</strong> Liège, Jules Gazon enseigne<br />

la théorie néoclassique mais est reconnu comme un économiste non-conformiste pour ses travaux sur la<br />

méthodologie structurale et la modélisation du pouvoir généré par <strong>de</strong>s structures d’échange.<br />

200


Annexes<br />

ANNEXE 4 : Positionnement et part <strong>de</strong> l’emploi sectoriel<br />

Répartition <strong>de</strong>s secteurs selon l’évolution <strong>de</strong> la spécialisation sur la pério<strong>de</strong> 93/99 et leur<br />

poids dans l’ensemble <strong>de</strong> l’industrie départementale en 1999 :<br />

La part <strong>de</strong> l’emploi sectoriel est indiquée (Gras)<br />

Position<br />

en 93<br />

S<br />

P<br />

E<br />

C<br />

I<br />

A<br />

L<br />

I<br />

S<br />

E<br />

Evolution <strong>de</strong> la<br />

spécialisation<br />

entre 93 et 99<br />

Renforcement<br />

spécialisation<br />

Coefficient<br />

d’engagement<br />

> 1 : en hausse<br />

Déspécialisation<br />

Coefficient<br />

d’engagement<br />

> 1 : en baisse<br />

Emploi sectoriel ><br />

1.8%<br />

(secteurs prépondérants)<br />

Service industriel <strong>de</strong>s<br />

métaux F54 (11.5)<br />

Transformation <strong>de</strong>s<br />

matières plastiques F46<br />

(7.7)<br />

Fab produits métalliques<br />

F55 (7)<br />

Fabrication <strong>de</strong> moteurs,<br />

turbines, transfos<br />

électriques E32 (4.3)<br />

Fabrication<br />

d’équipements<br />

mécaniques E23 (37.4)<br />

Construction matériel<br />

ferroviaire E12 (8.2)<br />

Fabrication machines <strong>de</strong><br />

bureau et matériel<br />

informatique E31 (2.4)<br />

Emploi sectoriel<br />

entre 0.4% et 1.8%<br />

Emploi sectoriel <<br />

0.4%<br />

(secteurs mineurs)<br />

N<br />

O<br />

N<br />

S<br />

P<br />

E<br />

C<br />

I<br />

A<br />

L<br />

I<br />

S<br />

E<br />

Acquisition <strong>de</strong> la<br />

spécialisation<br />

Coef < 1 en 93<br />

et > 1 en 99<br />

Diminution <strong>de</strong> la<br />

nonspécialisation<br />

Coefficient<br />

d’engagement<br />

< 1<br />

en hausse<br />

Aggravation <strong>de</strong><br />

la nonspécialisation<br />

Coefficient<br />

d’engagement<br />

< 1<br />

en baisse<br />

Fab matériel électrique<br />

F61 (3.1)<br />

Fabrication articles<br />

sport, jeux C43 (1.4)<br />

Édition, imprimerie et<br />

reprod° C20 (1.5)<br />

Fab éléments métal<br />

construct° E21 (0.9)<br />

Fab mat mesure,<br />

contrôle E35 (1.2)<br />

Chaudronnerie, fab<br />

réservoirs métalliques<br />

et chaudières E22<br />

(1.7)<br />

Parachimie F43 (1.5)<br />

Fab mach usage<br />

spécifiq E27 (0.4)<br />

Production métaux<br />

non ferreux F52<br />

(0.3)<br />

Industrie<br />

pharmaceutique C31<br />

(0.3)<br />

201


Annexes<br />

Répartition <strong>de</strong>s secteurs selon l’évolution <strong>de</strong> la spécialisation sur la pério<strong>de</strong> 93/99 et leur<br />

importance relative par rapport à la France en 99 (part du <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> dans les<br />

effectifs nationaux) :<br />

Renforcement<br />

spécialisation<br />

Déspécialisation<br />

Acquisition <strong>de</strong> la<br />

spécialisation<br />

Diminution <strong>de</strong> la<br />

non-spécialisation<br />

Aggravation <strong>de</strong> la<br />

non-spécialisation<br />

Emploi sectoriel > 1.8%<br />

Fabrication <strong>de</strong> moteurs,<br />

turbines, transformateurs<br />

électriques E32 (1.95)<br />

Construction matériel<br />

ferroviaire E12 (8.43)<br />

Fabrication<br />

d’équipements<br />

mécaniques E23 (6.85)<br />

Emploi sectoriel<br />

compris entre 0.4% et<br />

1.8%<br />

Transformation <strong>de</strong>s<br />

matières plastiques F46<br />

(0.69)<br />

Service industriel <strong>de</strong>s<br />

métaux F54 (1.02)<br />

Fab produits métalliques<br />

F55 (0.94)<br />

Fabrication machines <strong>de</strong><br />

bureau et matériel<br />

informatique E31 (1.08)<br />

Fab articles sports, jeux<br />

C43 (0.58)<br />

Emploi sectoriel <<br />

0.4%<br />

Industries du lait BO2<br />

(0.31)<br />

Édition, imprimerie et<br />

reprod° C20 (0.13)<br />

Fab éléments métal<br />

construct° E21 (0.33)<br />

Fab mat mesure,<br />

contrôle E35 (0.21)<br />

Production métaux<br />

non ferreux F52 (0.14)<br />

Fab matériel<br />

électrique F61 (0.29)<br />

Industrie<br />

pharmaceutique C31<br />

(0.05) Chaudronnerie,<br />

fab réservoirs<br />

métalliques et<br />

chaudières E22 (0.32)<br />

Fab autres mach usage<br />

spécifiq E27 (0.09)<br />

Fab appareils émiss°,<br />

transmis° E33 (0.01)<br />

Parachimie F43 (0.37)<br />

202


Annexes<br />

ANNEXE 5 : Méthodologie relative aux indicateurs <strong>de</strong> performances<br />

relatives <strong>de</strong>s secteurs belfortains<br />

Méthodologie :<br />

Différents indicateurs, traités au niveau national à partir <strong>de</strong>s données du SESSI,<br />

permettent <strong>de</strong> dresser une matrice <strong>de</strong>s résultats sectoriels 41 . Ceux-ci peuvent être<br />

appariés à <strong>de</strong>s déterminants sectoriels. Les données sectorielles du SESSI<br />

utilisées présentent <strong>de</strong>ux limites : elles font référence au cadre national et ne<br />

concernent que les entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 salariés. Cependant, elles permettent<br />

<strong>de</strong> situer les secteurs jugés stratégiques pour le département et donnent une vision<br />

générale et moyenne <strong>de</strong> ces secteurs :<br />

- les plus performants au sens <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s activités d’une entreprise (CA<br />

HT / Effectif employé moyen),<br />

- dont la valeur ajoutée s’appuie plus fortement sur les salariés, soit le ren<strong>de</strong>ment<br />

apparent <strong>de</strong> la main-d’œuvre (VA HT / Effectif employé moyen),<br />

- à dominante capitalistique, à travers la part <strong>de</strong> la valeur ajoutée rémunérant le<br />

capital (plutôt que le travail),<br />

- dont le coût unitaire moyen est un avantage concurrentiel en terme <strong>de</strong> coût <strong>de</strong><br />

production (frais <strong>de</strong> personnel / Effectif salarié moyen),<br />

- avec un <strong>de</strong>gré d’intégration fort (VA HT / CA HT).<br />

Nous avons appelé matrice résultats la matrice qui croise les secteurs d’activité<br />

avec <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> performances économiques. Ces indicateurs sont calculés<br />

et « moyennisés » à l’échelle nationale ; l’intérêt <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> est le classement<br />

relatif <strong>de</strong>s secteurs les uns par rapport aux autres mais en aucun cas elle ne permet<br />

<strong>de</strong> faire une prospective mécanique.<br />

Ainsi, sur la base d’un ordonnancement relatif <strong>de</strong> ces 5 variables, il est possible <strong>de</strong><br />

positionner les secteurs les uns par rapport aux autres en terme <strong>de</strong> performance.<br />

Puis, les principaux secteurs belfortains donnent une image <strong>de</strong> la qualité relative<br />

<strong>de</strong>s secteurs présents. Il s’agit <strong>de</strong> savoir si <strong>Belfort</strong> dispose d’un tissu privilégié ou<br />

alors si le site contient <strong>de</strong>s secteurs avec <strong>de</strong>s perspectives d’avenir mo<strong>de</strong>ste si tant<br />

est que la notion ait un sens en économie industrielle.<br />

41 Matrice en annexe<br />

203


Annexes<br />

ANNEXE 6 : Comparaison <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s activités entre le <strong>Territoire</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> – <strong>Mo</strong>ntbéliard – Haut Rhin Sud<br />

Comparaison <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong>s activités entre le <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> - <strong>Mo</strong>ntbéliard - Haut-Rhin Sud<br />

EMPLOIS AU LIEU DE TRAVAIL SELON LA REPARTITION DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE<br />

Zone du Haut-Rhin Zone du Haut-Rhin Sud Zone <strong>de</strong> Zone <strong>de</strong> <strong>Mo</strong>ntbéliard Zone <strong>de</strong> Vesoul<br />

ACTIVITE ECONOMIQUE <strong>Belfort</strong> Sud (Mulhouse, Thann-Cernay, simulation industrie automobile <strong>Mo</strong>ntbéliard simulation industrie automobile Lure-Luxeuil<br />

( Niveaux 4, 16 et 36) % Guebwiller, Saint-Louis, Altkirch) même niveau que <strong>Belfort</strong> (1,2%) même niveau que <strong>Belfort</strong> (1,2%)<br />

ENSEMBLE 52900 100% 188671 178133 76960 54840 55640<br />

ES - AGRICULTURE 683 1,3% 2,0% 2,1% 2,3% 3,3% 5,6%<br />

ET - INDUSTRIE 12173 23,0% 28,0% 23,8% 43,2% 20,2% 26,2%<br />

EU - CONSTRUCTION 2588 4,9% 6,3% 6,7% 5,1% 7,1% 5,0%<br />

EV - TERTIAIRE 37456 70,8% 63,7% 67,4% 49,5% 69,4% 63,3%<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683 1,3% 2,0% 2,1% 2,3% 3,3% 5,6%<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires 736 1,4% 2,2% 2,3% 1,7% 2,3% 2,6%<br />

EC - Industries <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> consommation 847 1,6% 2,6% 2,7% 1,1% 1,5% 5,6%<br />

C1 - Habillement, cuir 134 0,3% 0,2% 0,2% 0,4% 0,5% 0,1%<br />

C2 - Edition, imprimerie, reproduction 327 0,6% 0,9% 1,0% 0,2% 0,3% 0,6%<br />

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien 64 0,1% 0,7% 0,8% 0,1% 0,1% 0,7%<br />

C4 - Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 322 0,6% 0,8% 0,8% 0,4% 0,6% 4,2%<br />

ED - Industrie automobile 609 1,2% 6,7% 2172 29,9% 886 5,0%<br />

EE - Industries <strong>de</strong>s biens d'équipement 5229 9,9% 4,7% 4,9% 3,7% 5,2% 2,8%<br />

E1- Construction navale, aéronautique et ferroviaire 513 1,0% 0,3% 0,3% 1,5% 2,1% 0,0%<br />

E2 - Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 2863 5,4% 3,4% 3,6% 1,7% 2,3% 2,6%<br />

E3 - Ind. <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1853 3,5% 1,0% 1,1% 0,5% 0,7% 0,2%<br />

EF - Industries <strong>de</strong>s biens intermédiaires 4500 8,5% 11,0% 11,7% 6,2% 8,7% 9,7%<br />

F1- Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 181 0,3% 1,7% 1,8% 0,2% 0,2% 1,1%<br />

F2 - Industrie textile 16 0,0% 2,5% 2,6% 0,2% 0,3% 1,0%<br />

F3 - Industries du bois et du papier 103 0,2% 0,7% 0,8% 0,5% 0,7% 2,5%<br />

F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques 1309 2,5% 3,7% 3,9% 1,0% 1,3% 0,7%<br />

F5 - Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 2600 4,9% 1,8% 1,9% 4,2% 5,9% 4,2%<br />

F6 - Ind. <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques 291 0,6% 0,6% 0,7% 0,2% 0,2% 0,2%<br />

EG - Energie 252 0,5% 0,8% 0,9% 0,7% 0,9% 0,4%<br />

G1 - Production <strong>de</strong> combustibles et <strong>de</strong> carburants 0 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%<br />

G2 - Eau, gaz, électricité 252 0,5% 0,8% 0,9% 0,7% 0,9% 0,4%<br />

EH - Construction 2588 4,9% 6,3% 6,7% 5,1% 7,1% 5,0%<br />

EJ - Commerce 5957 11,3% 14,2% 15,1% 9,3% 13,0% 11,1%<br />

J1 - Commerce et réparations automobiles 935 1,8% 1,9% 2,1% 1,5% 2,1% 2,0%<br />

J2 - Commerce <strong>de</strong> gros 1221 2,3% 4,3% 4,5% 1,9% 2,6% 2,4%<br />

J3 - Commerce <strong>de</strong> détail, réparations 3801 7,2% 8,0% 8,5% 5,9% 8,2% 6,7%<br />

EK - Transports 2084 3,9% 4,0% 4,2% 2,0% 2,9% 2,8%<br />

EL - Activités financières 891 1,7% 2,1% 2,2% 1,0% 1,4% 1,9%<br />

EM - Activités immobilières 591 1,1% 0,8% 0,9% 0,8% 1,1% 0,5%<br />

EN - Services aux entreprises 7941 15,0% 10,6% 11,2% 8,3% 11,7% 7,7%<br />

N1 - Postes et télécommunications 995 1,9% 1,3% 1,4% 1,1% 1,5% 1,8%<br />

N2 - Conseils et assistance 4682 8,9% 3,5% 3,7% 2,4% 3,4% 1,5%<br />

N3 - Services opérationnels 2248 4,2% 5,5% 5,8% 4,8% 6,7% 4,4%<br />

N4 - Recherche et développement 16 0,0% 0,3% 0,3% 0,0% 0,0% 0,0%<br />

EP - Services aux particuliers 2882 5,4% 6,2% 6,5% 4,7% 6,6% 5,2%<br />

P1 - Hôtels et restaurants 1414 2,7% 3,2% 3,4% 2,4% 3,3% 2,0%<br />

P2- Activités récréatives, culturelles et sportives 509 1,0% 1,0% 1,0% 0,8% 1,2% 1,5%<br />

P3 - Services personnels et domestiques 959 1,8% 2,0% 2,1% 1,5% 2,2% 1,7%<br />

EQ - Education, santé, action sociale 10443 19,7% 18,3% 19,3% 16,0% 22,5% 20,9%<br />

Q1 - Education 4554 8,6% 6,9% 7,3% 6,6% 9,2% 7,9%<br />

Q2 - Santé, action sociale 5889 11,1% 11,3% 12,0% 9,4% 13,3% 13,0%<br />

ER - Administration 6667 12,6% 7,5% 8,0% 7,3% 10,2% 13,2%<br />

R1 - Administration publique 5844 11,0% 6,7% 7,1% 6,2% 8,7% 11,8%<br />

R2 - Activités associatives et extra-territoriales 823 1,6% 0,9% 0,9% 1,1% 1,5% 1,4%<br />

204


Annexes<br />

Tableaux d’emploi et indices <strong>de</strong> spécialisation par activités <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> Franche Comté (par<br />

rapport au <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>), pour ce premier tableau, et celles du Sud Alsace, pour le<br />

tableau suivant<br />

<strong>Belfort</strong> Besançon Champagnole Dole Gray Lons-le-Saunier Lure-Luxeuil <strong>Mo</strong>ntbéliard <strong>Mo</strong>rteau Pontarlier Revermont Saint-Clau<strong>de</strong> Vesoul<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683<br />

1,00<br />

3 065<br />

2,35<br />

768<br />

7,53<br />

1 073<br />

3,17<br />

1 431<br />

8,27<br />

1 820<br />

4,55<br />

1 366<br />

4,13<br />

1 795<br />

1,81<br />

1 593<br />

8,31<br />

1 497<br />

6,31<br />

1 016<br />

7,99<br />

489<br />

1,69<br />

1 733<br />

4,48<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires 736<br />

1,00<br />

2 486<br />

1,77<br />

274<br />

2,49<br />

1 182<br />

3,24<br />

267<br />

1,43<br />

1 505<br />

3,49<br />

736<br />

2,06<br />

1 270<br />

1,19<br />

522<br />

2,53<br />

989<br />

3,<strong>87</strong><br />

632<br />

4,61<br />

260<br />

0,84<br />

713<br />

1,71<br />

C1 - Habillement, cuir 134 521 4 18 86 12 36 296 40 20 0 36 21<br />

1,00 2,040,20<br />

0,27<br />

2,530,15<br />

0,55<br />

1,52 1,06 0,43 0,00 0,64 0,28<br />

C2 - Edition, imprimerie, reproduction 327<br />

1,00<br />

958<br />

1,53<br />

241<br />

4,94<br />

165<br />

1,02<br />

49<br />

0,59<br />

132<br />

0,69<br />

211<br />

1,33<br />

174<br />

0,37<br />

64<br />

0,70<br />

104<br />

0,92<br />

20<br />

0,33<br />

108<br />

0,78<br />

128<br />

0,69<br />

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien 64 167 1 23 16 28 373 46 0 5 0 0 21<br />

1,00 1,37 0,10 0,73 0,99 0,75 12,020,49<br />

0,00 0,23 0,00 0,00 0,58<br />

C4 - Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 322<br />

1,00<br />

1 792<br />

2,91<br />

737<br />

15,33<br />

346<br />

2,17<br />

98<br />

1,20<br />

1 057<br />

5,61<br />

2 006<br />

12,85<br />

312<br />

0,67<br />

2 207<br />

24,43<br />

249<br />

2,23<br />

257<br />

4,29<br />

4 815<br />

35,38<br />

345<br />

1,89<br />

ED - Industrie automobile 609 152 12 107 115 100 349 23 006 124 412 8 8 2 443<br />

1,00 0,13 0,13 0,35 0,75 0,28 1,18 25,97 0,73 1,950,07<br />

0,03<br />

7,08<br />

E1- Construction navale, aéronautique et ferroviaire 513 8 4 4 0 215 0 1 160 4 173 0 0 0<br />

1,00 0,01 0,05 0,02 0,00 0,72 0,00<br />

1,550,03<br />

0,97 0,00 0,00 0,00<br />

E2 - Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 2 863<br />

1,00<br />

1 010<br />

0,18<br />

47<br />

0,11<br />

402<br />

0,28<br />

919<br />

1,27<br />

494<br />

0,29<br />

800<br />

0,58<br />

1 272<br />

0,31<br />

201<br />

0,25<br />

320<br />

0,32<br />

339<br />

0,64<br />

185<br />

0,15<br />

672<br />

0,41<br />

E3 - Ind. <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 853 1 815 60 22 548 61 48 400 226 53 48 117 53<br />

1,00 0,51 0,22 0,02 1,17 0,06 0,05 0,15 0,43 0,08 0,14 0,15 0,05<br />

F1 - Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 181 421 80 609 89 183 216 119 56 360 49 40 374<br />

1,00 1,22 2,96 6,79 1,94 1,73 2,460,45<br />

1,10 5,73 1,45 0,52<br />

3,65<br />

F2 - Industrie textile 16 92 10 54 13 8 426 169 0 4 25 4 104<br />

1,00 3,01 4,19 6,82 3,21 0,85 54,92 7,260,00<br />

0,72 8,390,59<br />

11,47<br />

F3 - Industries du bois et du papier 103<br />

1,00<br />

569<br />

2,89<br />

139<br />

9,04<br />

249<br />

4,88<br />

144<br />

5,52<br />

671<br />

11,13<br />

986<br />

19,75<br />

401<br />

2,68<br />

556<br />

19,24<br />

445<br />

12,44<br />

276<br />

14,39<br />

625<br />

14,36<br />

427<br />

7,31<br />

F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques 1 309 884 153 2 231 219 1 141 320 737 148 24 36 2 428 61<br />

1,00 0,35 0,78 3,44 0,66 1,49 0,50 0,39 0,40 0,05 0,15<br />

4,390,08<br />

F5 - Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 2 600 5 743 366 360 605 594 1 565 3 224 1 098 176 716 2 096 781<br />

1,00 1,16 0,94 0,28 0,92 0,39 1,24 0,85 1,510,19<br />

1,48 1,910,53<br />

F6 - Ind. <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques<br />

291 1 391 22 668 24 331 0 118 12 510 0 60 121<br />

1,00 2,500,51<br />

4,640,33<br />

1,940,00<br />

0,28 0,15<br />

5,050,00<br />

0,49 0,73<br />

G2 - Eau, gaz, électricité 252 722 22 129 37 237 64 510 37 49 57 88 142<br />

1,00 1,50 0,58 1,03 0,58<br />

1,610,52<br />

1,39 0,52 0,56 1,21 0,83 0,99<br />

EH - Construction 2 588<br />

1,00<br />

5 168<br />

1,05<br />

558<br />

1,44<br />

1 705<br />

1,33<br />

1 108<br />

1,69<br />

2 219<br />

1,46<br />

1 273<br />

1,01<br />

3 8<strong>87</strong><br />

1,03<br />

1 170<br />

1,61<br />

1 404<br />

1,56<br />

628<br />

1,30<br />

881<br />

0,81<br />

1 495<br />

1,02<br />

J1 - Commerce et réparations automobiles935<br />

1,00<br />

1 855<br />

1,04<br />

174<br />

1,25<br />

615<br />

1,33<br />

309<br />

1,31<br />

690<br />

1,26<br />

409<br />

0,90<br />

1 178<br />

0,<strong>87</strong><br />

256<br />

0,98<br />

421<br />

1,30<br />

215<br />

1,23<br />

374<br />

0,95<br />

680<br />

1,28<br />

J2 - Commerce <strong>de</strong> gros 1 221 3 272 212 648 450 1 053 661 1 450 369 417 364 317 695<br />

1,00 1,40 1,16 1,07 1,46 1,47 1,12 0,82 1,08 0,98 1,600,61<br />

1,00<br />

J3 - Commerce <strong>de</strong> détail, réparations 3 801<br />

1,00<br />

EK - Transports 2 084<br />

1,00<br />

EL - Activités financières 891<br />

1,00<br />

EM - Activités immobilières 591<br />

1,00<br />

N1 - Postes et télécommunications 995<br />

1,00<br />

N2 - Conseils et assistance 4 682<br />

1,00<br />

N3 - Services opérationnels 2 248<br />

1,00<br />

N4 - Recherche et développement 16<br />

1,00<br />

P1 - Hôtels et restaurants 1 414<br />

1,00<br />

P2- Activités récréatives, culturelles et sportives 509<br />

1,00<br />

P3 - Services personnels et domestiques 959<br />

1,00<br />

Q1 - Education 4 554<br />

1,00<br />

Q2 - Santé, action sociale 5 889<br />

1,00<br />

R1 - Administration publique 5 844<br />

1,00<br />

R2 - Activités associatives et extra-territoriales823<br />

1,00<br />

<strong>Mo</strong>yenne indice <strong>de</strong> concentration/belfort 1,00 :<br />

E.T. indice / <strong>Belfort</strong> 0,00<br />

7 347<br />

1,01<br />

3 861<br />

0,97<br />

2 643<br />

1,55<br />

1 190<br />

1,05<br />

2 184<br />

1,15<br />

3 292<br />

0,37<br />

4 255<br />

0,99<br />

310<br />

10,14<br />

2 586<br />

0,96<br />

1 481<br />

1,52<br />

1 492<br />

0,81<br />

9 362<br />

1,08<br />

14 276<br />

1,27<br />

12 852<br />

1,15<br />

1 834<br />

1,17<br />

458<br />

0,81<br />

301<br />

0,97<br />

141<br />

1,06<br />

94<br />

1,07<br />

84<br />

0,57<br />

328<br />

0,47<br />

185<br />

0,55<br />

0<br />

0,00<br />

1,55<br />

1,67<br />

232<br />

1,10<br />

43<br />

0,57<br />

181<br />

1,26<br />

592<br />

0,<strong>87</strong><br />

907<br />

1,03<br />

400<br />

0,46<br />

68<br />

0,55<br />

1 977<br />

1,05<br />

1 055<br />

1,02<br />

332<br />

0,75<br />

137<br />

0,47<br />

347<br />

0,70<br />

640<br />

0,28<br />

1 217<br />

1,09<br />

18<br />

748<br />

1,07<br />

223<br />

0,88<br />

613<br />

1,29<br />

1 974<br />

0,88<br />

4 338<br />

1,49<br />

1 746<br />

0,60<br />

221<br />

0,54<br />

1,<strong>87</strong><br />

3,10<br />

7<strong>87</strong><br />

0,82<br />

382<br />

0,72<br />

203<br />

0,90<br />

62<br />

0,41<br />

176<br />

0,70<br />

295<br />

0,25<br />

435<br />

0,76<br />

0<br />

2,270,00<br />

1,64<br />

1,77<br />

338<br />

0,94<br />

77<br />

0,60<br />

264<br />

1,09<br />

1 228<br />

1,06<br />

1 724<br />

1,16<br />

779<br />

0,53<br />

118<br />

0,57<br />

2 050<br />

0,92<br />

1 033<br />

0,85<br />

831<br />

1,59<br />

178<br />

0,51<br />

791<br />

1,36<br />

786<br />

0,29<br />

1 089<br />

0,83<br />

8<br />

0,85<br />

1,32<br />

1,57<br />

792<br />

0,96<br />

262<br />

0,88<br />

575<br />

1,02<br />

2 079<br />

0,78<br />

3 982<br />

1,15<br />

3 324<br />

0,97<br />

642<br />

1,33<br />

1,55<br />

2,02<br />

1 816<br />

0,99<br />

541<br />

0,54<br />

373<br />

0,86<br />

111<br />

0,39<br />

390<br />

0,81<br />

377<br />

0,17<br />

1 134<br />

1,04<br />

0<br />

0,00<br />

541<br />

0,79<br />

185<br />

0,75<br />

527<br />

1,13<br />

2 001<br />

0,91<br />

2 332<br />

0,82<br />

3 160<br />

1,12<br />

312<br />

0,78<br />

4 504<br />

0,81<br />

1 570<br />

0,52<br />

773<br />

0,60<br />

620<br />

0,72<br />

818<br />

0,57<br />

1 883<br />

0,28<br />

3 694<br />

1,13<br />

12<br />

0,52<br />

1 828<br />

0,89<br />

631<br />

0,85<br />

1 186<br />

0,85<br />

5 057<br />

0,76<br />

7 269<br />

0,85<br />

4 780<br />

0,56<br />

811<br />

0,68<br />

3,66<br />

9,84<br />

1,73<br />

4,38<br />

1 020<br />

0,96<br />

306<br />

0,52<br />

203<br />

0,81<br />

24<br />

0,14<br />

152<br />

0,54<br />

202<br />

0,15<br />

394<br />

0,62<br />

8<br />

1,78<br />

477<br />

1,20<br />

88<br />

0,62<br />

240<br />

0,89<br />

<strong>87</strong>1<br />

0,68<br />

1 413<br />

0,86<br />

720<br />

0,44<br />

40<br />

0,17<br />

1 472<br />

1,12<br />

456<br />

0,63<br />

296<br />

0,96<br />

192<br />

0,94<br />

281<br />

0,81<br />

443<br />

0,27<br />

697<br />

0,89<br />

549<br />

0,78<br />

224<br />

0,58<br />

125<br />

0,75<br />

16<br />

0,15<br />

126<br />

0,68<br />

115<br />

0,13<br />

185<br />

0,44<br />

4<br />

0,72<br />

73<br />

24,50<br />

952 303<br />

1,94 1,15<br />

132 113<br />

0,75 1,19<br />

372 228<br />

1,12 1,28<br />

1 451 979<br />

0,92 1,15<br />

2 522 1 537<br />

1,23 1,40<br />

1 343 484<br />

0,66 0,44<br />

122 107<br />

0,43 0,70<br />

1,69 2,42<br />

2,42 4,85<br />

2,16<br />

5,15<br />

1 041<br />

0,65<br />

493<br />

0,56<br />

248<br />

0,66<br />

76<br />

0,30<br />

157<br />

0,37<br />

369<br />

0,19<br />

1 131<br />

1,19<br />

0<br />

0,00<br />

892<br />

1,49<br />

176<br />

0,82<br />

244<br />

0,60<br />

1 500<br />

0,78<br />

1 559<br />

0,63<br />

1 408<br />

0,57<br />

133<br />

0,38<br />

2,12<br />

6,27<br />

1 898<br />

0,88<br />

1 012<br />

0,86<br />

684<br />

1,35<br />

193<br />

0,58<br />

639<br />

1,13<br />

463<br />

0,17<br />

1 289<br />

1,01<br />

4<br />

0,44<br />

5<strong>87</strong><br />

0,73<br />

623<br />

2,16<br />

432<br />

0,79<br />

2 378<br />

0,92<br />

4 897<br />

1,47<br />

3 405<br />

1,03<br />

474<br />

1,02<br />

1,71<br />

2,40<br />

205


Annexes<br />

Tableaux d’emploi et indices <strong>de</strong> spécialisation par activités (par rapport au<br />

<strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>) pour les zones du Sud Alsace<br />

EA - Agriculture, sylviculture, pêche 683<br />

1,00<br />

EB - Industries agricoles et alimentaires 736<br />

1,00<br />

C1 - Habillement, cuir 134<br />

1,00<br />

C2 - Edition, imprimerie, reproduction 327<br />

1,00<br />

C3 - Pharmacie, parfumerie, entretien 64<br />

1,00<br />

C4 - Industries <strong>de</strong>s équipements du foyer 322<br />

1,00<br />

ED - Industrie automobile 609<br />

1,00<br />

E1- Construction navale, aéronautique et ferroviaire 513<br />

1,00<br />

E2 - Industries <strong>de</strong>s équipements mécaniques 2 863<br />

1,00<br />

E3 - Ind. <strong>de</strong>s équipements électriques et électroniques 1 853<br />

1,00<br />

F1 - Industries <strong>de</strong>s produits minéraux 181<br />

1,00<br />

F2 - Industrie textile 16<br />

1,00<br />

F3 - Industries du bois et du papier 103<br />

1,00<br />

F4 - Chimie, caoutchouc, plastiques 1 309<br />

1,00<br />

F5 - Métallurgie et transformation <strong>de</strong>s métaux 2 600<br />

1,00<br />

F6 - Ind. <strong>de</strong>s composants électriques et électroniques 291<br />

1,00<br />

G2 - Eau, gaz, électricité 252<br />

1,00<br />

EH - Construction 2 588<br />

1,00<br />

J1 - Commerce et réparations automobiles 935<br />

1,00<br />

J2 - Commerce <strong>de</strong> gros 1 221<br />

1,00<br />

J3 - Commerce <strong>de</strong> détail, réparations 3 801<br />

1,00<br />

EK - Transports 2 084<br />

1,00<br />

EL - Activités financières 891<br />

1,00<br />

EM - Activités immobilières 591<br />

1,00<br />

N1 - Postes et télécommunications 995<br />

1,00<br />

N2 - Conseils et assistance 4 682<br />

1,00<br />

N3 - Services opérationnels 2 248<br />

1,00<br />

N4 - Recherche et développement 16<br />

1,00<br />

P1 - Hôtels et restaurants 1 414<br />

1,00<br />

P2- Activités récréatives, culturelles et sportives 509<br />

1,00<br />

P3 - Services personnels et domestiques 959<br />

1,00<br />

Q1 - Education 4 554<br />

1,00<br />

Q2 - Santé, action sociale 5 889<br />

1,00<br />

R1 - Administration publique 5 844<br />

1,00<br />

R2 - Activités associatives et extra-territoriales 823<br />

<strong>Mo</strong>yenne indice <strong>de</strong> concentration/belfort :<br />

E.T. indice / <strong>Belfort</strong><br />

<strong>Belfort</strong> Altkirch Colmar-Neuf-Brisach Mulhouse Saint-Louis Thann-Cernay Total (hors Ile <strong>de</strong> France)<br />

1,00<br />

1,00<br />

0,00<br />

944<br />

4,99<br />

3 031<br />

3,00<br />

1 016<br />

0,69<br />

291<br />

1,24<br />

422<br />

1,43<br />

924 047<br />

4,04<br />

307 3 002 2 336 317 439 564 132<br />

1,51 2,76 1,48 1,25 1,38<br />

2,29<br />

112<br />

50<br />

76<br />

9<br />

53 123 429<br />

3,02 0,25 0,26 0,20<br />

0,92<br />

2,75<br />

109 810 1 013 109 315 140 543<br />

1,20<br />

1,68 1,44 0,97<br />

2,24 1,28<br />

54<br />

334 108 1 080 20 93 933<br />

3,04 3,53 0,79<br />

49,01 0,73<br />

4,38<br />

432 696 297 352 280 199 388<br />

4,84 1,46 0,43<br />

3,18 2,02 1,85<br />

50<br />

642 10 549 12<br />

794 217 626<br />

0,30<br />

0,71<br />

8,07 0,06<br />

3,03 1,07<br />

420<br />

4<br />

26<br />

12<br />

13 115 238<br />

2,95 0,01 0,02 0,07 0,06<br />

0,67<br />

472 2 903 3 115 363 1 539 372 822<br />

0,59<br />

0,69 0,51 0,37<br />

1,25 0,39<br />

37 1 156 604 286 264 164 904<br />

0,07 0,42 0,15 0,45 0,33 0,27<br />

201 443 2 372 134 324 154 994<br />

4,01 1,66 6,11 2,15 4,16 2,56<br />

546 943 2 156 279 1 488 118 850<br />

123,13 39,86 62,79 50,65 215,92 22,17<br />

329 1 989 448 139 144 173 046<br />

11,53 13,06 2,03 3,92 3,25 5,01<br />

154 2 239 2 732 1 936 1 834 308 554<br />

0,42<br />

1,16 0,97<br />

4,30 3,25 0,70<br />

489 2 167 1 410 141 695 400 598<br />

0,68 0,56 0,25 0,16 0,62 0,46<br />

18<br />

603 493 278 434 152 352<br />

0,22<br />

1,40 0,79<br />

2,77 3,46 1,56<br />

46 1 233 1 221 105<br />

89 156 250<br />

0,66<br />

3,31 2,26 1,21 0,82<br />

1,85<br />

1 257 5 455 7 144 821 1 603 1 090 202<br />

1,75 1,43 1,29 0,92 1,44 1,26<br />

295<br />

1,14<br />

498<br />

1,47<br />

1 200<br />

1,14<br />

277<br />

0,48<br />

273<br />

1,11<br />

71<br />

0,43<br />

1<strong>87</strong><br />

0,68<br />

297<br />

0,23<br />

483<br />

0,78<br />

12<br />

2,71<br />

482<br />

1,23<br />

158<br />

1,12<br />

378<br />

1,42<br />

1 167<br />

0,92<br />

1 826<br />

1,12<br />

939<br />

0,58<br />

141<br />

0,62<br />

5,20<br />

20,63<br />

1 397<br />

1,01<br />

3 929<br />

2,18<br />

5 257<br />

0,94<br />

1 822<br />

0,59<br />

1 203<br />

0,91<br />

683<br />

0,78<br />

1 025<br />

0,70<br />

2 225<br />

0,32<br />

4 035<br />

1,21<br />

131<br />

5,54<br />

3 371<br />

1,61<br />

692<br />

0,92<br />

1 448<br />

1,02<br />

4 591<br />

0,68<br />

9 844<br />

1,13<br />

7 855<br />

0,91<br />

1 010<br />

0,83<br />

2,81<br />

6,83<br />

2 374<br />

1,18<br />

5 963<br />

2,28<br />

9 686<br />

1,19<br />

4 <strong>87</strong>2<br />

1,09<br />

2 759<br />

1,44<br />

1 127<br />

0,89<br />

1 7<strong>87</strong><br />

0,84<br />

4 360<br />

0,43<br />

6 607<br />

1,37<br />

145<br />

4,22<br />

3 194<br />

1,05<br />

1 179<br />

1,08<br />

2 306<br />

1,12<br />

8 030<br />

0,82<br />

12 953<br />

1,02<br />

7 <strong>87</strong>8<br />

0,63<br />

1 198<br />

0,68<br />

3,19<br />

10,50<br />

393<br />

1,22<br />

579<br />

1,38<br />

1 448<br />

1,11<br />

1 531<br />

2,13<br />

278<br />

0,91<br />

193<br />

0,95<br />

146<br />

0,43<br />

607<br />

0,38<br />

955<br />

1,23<br />

349<br />

63,35<br />

896<br />

1,84<br />

129<br />

0,74<br />

398<br />

1,21<br />

986<br />

0,63<br />

1 319<br />

0,65<br />

1 276<br />

0,63<br />

66<br />

0,23<br />

5,77<br />

15,24<br />

435<br />

1,08<br />

509<br />

0,97<br />

1 541<br />

0,94<br />

551<br />

0,61<br />

277<br />

0,72<br />

92<br />

0,36<br />

214<br />

0,50<br />

773<br />

0,38<br />

1 011<br />

1,04<br />

21<br />

3,05<br />

747<br />

1,23<br />

108<br />

0,49<br />

430<br />

1,04<br />

1 414<br />

0,72<br />

2 608<br />

1,03<br />

1 140<br />

0,45<br />

164<br />

0,46<br />

7,47<br />

36,29<br />

367 401<br />

1,17<br />

692 478<br />

1,69<br />

1 297 752<br />

1,02<br />

707 241<br />

1,01<br />

425 827<br />

1,43<br />

176 357<br />

0,89<br />

345 851<br />

1,04<br />

647 790<br />

0,41<br />

763 821<br />

1,01<br />

80 119<br />

14,94<br />

601 580<br />

1,27<br />

220 <strong>87</strong>3<br />

1,29<br />

391 834<br />

1,22<br />

1 343 969<br />

0,88<br />

2 200 830<br />

1,12<br />

1 753 121<br />

0,90<br />

238 527<br />

0,86<br />

2,48<br />

4,25<br />

206


Annexes<br />

ANNEXE 7 : Evolution <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>s 50 premières activités<br />

(NAF 700) exportatrices<br />

Activités (NAF 700) Trimestres 3T98 3T99 3T00 3T01 en KF au 3T01 % % cumulés<br />

Total Franche-Comté 100 117 137 138 12 720 516 815,0%<br />

Total <strong>Territoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong> 100 150 171 124 1 560 884 100,0%<br />

<strong>Mo</strong>teurs et turbines 100 140 251 128 723 537 46,4% 46,4%<br />

<strong>Mo</strong>teurs, génératrices et transformateurs électriques 100 97 111 129 324 523 20,8% 67,1%<br />

Matériel ferroviaire roulant 100 1466 167 278 75 709 4,9% 72,0%<br />

Ordinateurs et équipements informatiques 100 229 131 254 54 998 3,5% 75,5%<br />

Matériel <strong>de</strong> distribution et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> électrique 100 84 59 132 49 521 3,2% 78,7%<br />

Vis, boulons, chaînes et ressorts 100 119 129 77 43 <strong>87</strong>7 2,8% 81,5%<br />

Fils et câbles isolés 100 125 98 143 37 759 2,4% 83,9%<br />

Plaques, feuilles, tubes et profilés en plastiques 100 92 98 88 27 508 1,8% 85,7%<br />

Peintures, vernis, adjuvants, encres d'imprimerie 100 131 152 113 22 644 1,5% <strong>87</strong>,1%<br />

Ouvrages divers en métaux 100 106 127 68 21 514 1,4% 88,5%<br />

Equipements pour automobiles 100 119 218 399 19 486 1,2% 89,8%<br />

Cuivre 100 391 606 1342 18 969 1,2% 91,0%<br />

Pompes, compresseurs et systèmes hydrauliques 100 79 88 62 13 344 0,9% 91,8%<br />

Produits minéraux non métalliques n.c.a. 100 69 84 94 12 128 0,8% 92,6%<br />

Articles <strong>de</strong> sport 100 93 128 123 11 950 0,8% 93,4%<br />

Produits sidérurgiques CECA 100 42 141 133 8 342 0,5% 93,9%<br />

Articles en fils métalliques 100 77 47 74 8 310 0,5% 94,4%<br />

Produits chimiques à usage industriel 100 96 67 116 7 251 0,5% 94,9%<br />

Matériels électriques pour moteurs et véhicules 100 26 1 368 6 691 0,4% 95,3%<br />

Tubes en fonte 100 0 5580 5955 5 419 0,3% 95,7%<br />

Matériel <strong>de</strong> levage et <strong>de</strong> manutention 100 325 182 1751 4 816 0,3% 96,0%<br />

Aluminium et <strong>de</strong>mi-produits en aluminium 100 63 52 45 4 389 0,3% 96,3%<br />

Machines-outils 100 215 99 90 4 089 0,3% 96,5%<br />

Appareils <strong>de</strong> réception, enregistrement, repro du son et <strong>de</strong> l'image 100 61 99 141 3 768 0,2% 96,8%<br />

Articles divers en matières plastiques 100 79 196 253 3 657 0,2% 97,0%<br />

Véhicules automobiles 100 365 233 189 3 616 0,2% 97,2%<br />

Equipements aérauliques et frigorifiques industriels 100 317 4 58 3 607 0,2% 97,5%<br />

Instruments <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong> contrôle 100 77 42 126 3 134 0,2% 97,7%<br />

Matériels électriques divers, sauf pour moteurs et véhicules 100 15 130 294 2 468 0,2% 97,8%<br />

nomenclatures confi<strong>de</strong>ntielles douanières (produits chimiques) 100 92 80 125 1 924 0,1% 98,0%<br />

Autres machines spécialisées diverses 100 123 239 33 1 907 0,1% 98,1%<br />

Lait et produits laitiers 100 171 76 76 1 860 0,1% 98,2%<br />

Constructions métalliques 100 440 324 116 1 543 0,1% 98,3%<br />

Autres machines d'usage général 100 268 164 81 1 348 0,1% 98,4%<br />

Machines <strong>de</strong> bureau 100 0 318 391 1 262 0,1% 98,5%<br />

Emballages en matières plastiques 100 177 521 780 1 201 0,1% 98,5%<br />

Cokes et goudrons #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! 1 175 0,1% 98,6%<br />

Produits pétroliers raffinés 100 309 17 624 1 160 0,1% 98,7%<br />

Productions forestières 100 157 123 109 1 123 0,1% 98,8%<br />

Composants électroniques 100 20 9 <strong>87</strong> 1 021 0,1% 98,8%<br />

Matières plastiques <strong>de</strong> base 100 96 194 122 1 000 0,1% 98,9%<br />

Engrenages et organes mécaniques <strong>de</strong> transmission 100 56 64 26 852 0,1% 98,9%<br />

Caoutchouc synthétique #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! 827 0,1% 99,0%<br />

Plomb, zinc, étain et <strong>de</strong>mi-produits 100 183 138 98 801 0,1% 99,0%<br />

Préparations pharmaceutiques 100 66 40 128 767 0,0% 99,1%<br />

Outillage 100 652 152 132 757 0,0% 99,1%<br />

Produits textiles divers n.c.a. 100 29 17 30 755 0,0% 99,2%<br />

Production <strong>de</strong> films #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! 727 0,0% 99,2%<br />

Fils tréfilés 100 105 100 112 706 0,0% 99,3%<br />

Menuiseries et fermetures métalliques 100 77 49 29 619 0,0% 99,3%<br />

207


Annexes<br />

ANNEXE 8 : Evolution <strong>de</strong>s 50 premières activités exportatrices (NAF 700)<br />

au troisième trimestre 2001<br />

Activités (NAF 700) 1T98 1T99 1T00 1T01 3T01 (KF) 3T01<br />

<strong>Mo</strong>teurs et turbines 100 80 128 250 252 522316<br />

<strong>Mo</strong>teurs, génératrices et transformateurs électriques 100 59 313 518 384 102535<br />

Matières plastiques <strong>de</strong> base 100 81 108 150 166 34514<br />

Cuivre 100 53 63 84 72 33366<br />

Pompes, compresseurs et systèmes hydrauliques 100 34 55 74 101 24815<br />

Vis, boulons, chaînes et ressorts 100 183 304 200 176 21490<br />

Verre plat travaillé 100 211 244 186 208 20892<br />

Matériel <strong>de</strong> distribution et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> électrique 100 166 224 120 149 19250<br />

Nickel et autres métaux non ferreux 100 169 310 161 272 19108<br />

Autres machines spécialisées diverses 100 68 56 162 73 1<strong>87</strong>10<br />

Ouvrages divers en métaux 100 139 207 132 132 17334<br />

Produits sidérurgiques CECA 100 78 99 110 73 16935<br />

Composants électroniques 100 111 251 256 380 16347<br />

Ordinateurs et équipements informatiques 100 292 235 276 270 13143<br />

Machines-outils 100 215 120 167 167 11988<br />

Articles divers en matières plastiques 100 94 123 158 1210 11866<br />

Menuiseries et fermetures métalliques 100 109 121 144 100 11275<br />

Equipements pour automobiles 100 63 66 71 128 8823<br />

Fils et câbles isolés 100 168 334 179 192 8234<br />

Appareils électroménagers 100 37 69 127 610 7726<br />

Véhicules automobiles 100 90 63 59 61 7435<br />

Aluminium et <strong>de</strong>mi-produits en aluminium 100 63 150 68 58 7344<br />

Peintures, vernis, adjuvants, encres d'imprimerie 100 96 52 88 56 7007<br />

Engrenages et organes mécaniques <strong>de</strong> transmission 100 47 70 63 57 7002<br />

Colorants, pigments et agents tannants 100 90 79 131 138 6832<br />

Fils tréfilés 100 108 109 122 89 6672<br />

Instruments <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong> contrôle 100 48 103 101 133 6131<br />

Tubes en fonte 100 #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! #DIV/0! 5614<br />

Plaques, feuilles, tubes et profilés en plastiques 100 81 92 82 88 5574<br />

Articles <strong>de</strong> robinetterie 100 57 161 92 68 5282<br />

Autres machines d'usage général 100 124 128 146 264 5238<br />

Produits chimiques inorganiques <strong>de</strong> base 100 119 89 105 134 4857<br />

Plomb, zinc, étain et <strong>de</strong>mi-produits 100 82 319 255 437 4256<br />

Produits chimiques à usage industriel 100 105 63 175 258 4118<br />

Vêtements <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssous 100 113 123 77 115 4011<br />

Fibres <strong>de</strong> verre 100 100 73 76 78 3657<br />

Serrures et ferrures 100 173 142 27 11 3359<br />

Produits chimiques organiques <strong>de</strong> base 100 46 30 34 35 31<strong>87</strong><br />

Articles en fils métalliques 100 <strong>87</strong> 110 101 75 3149<br />

Carreaux en céramique 100 112 129 110 133 3051<br />

Appareils <strong>de</strong> réception, enregistrement ou reproduction du son et <strong>de</strong> l'image 100 116 204 106 125 2880<br />

Articles manufacturés divers 100 312 374 531 2363 2812<br />

Emballages en matières plastiques 100 29 85 164 179 2742<br />

Equipements aérauliques et frigorifiques industriels 100 143 185 113 <strong>87</strong> 2707<br />

Produits pharmaceutiques <strong>de</strong> base 100 14 4 191 441 2544<br />

Eléments en matières plastiques pour la construction 100 163 141 149 200 2538<br />

Matériels électriques pour moteurs et véhicules 100 3 18 26 18 2536<br />

Tubes en acier 100 78 1142 39 102 2505<br />

Vêtements <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus 100 2<strong>87</strong> 536 865 1000 2159<br />

Constructions métalliques 100 99 54 225 76 1984<br />

Importations 3 <strong>de</strong>rniers trimestres 1998 1999 2000 2001 2001 en KF<br />

agriculture, sylviculture, pêche 100 101 94 59 3 897<br />

extraction <strong>de</strong> produits énergétiques 100 161 213 116 4 439<br />

industries alimentaires 100 122 94 44 14 908<br />

industrie textile et habillement 100 95 115 71 26 698<br />

travail du bois 100 101 90 92 9 962<br />

industrie du papier et du carton 100 101 90 22 6 981<br />

édition, imprimerie, reproduction 100 57 91 68 3 960<br />

industrie chimique 100 <strong>87</strong> 116 120 198 954<br />

industrie du caoutchouc et <strong>de</strong>s plastiques 100 98 45 34 55 330<br />

fabrication d'autres produits minéraux non métalliques 100 133 130 119 93 347<br />

métallurgie 100 81 132 114 323 080<br />

travail <strong>de</strong>s métaux 100 120 122 93 236 832<br />

fabrication <strong>de</strong> machines et équipements 100 102 171 284 2 080 342<br />

fabrication <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> bureau et matériels informatiques 100 176 219 203 40 438<br />

fabrication <strong>de</strong> machines et appareils électriques 100 57 127 198 460 343<br />

fabrication d'équipements radio, télé et <strong>de</strong> communication 100 100 160 181 51 556<br />

fabrication d'instruments médicaux, <strong>de</strong> précision, d'optique, d'horlogerie 100 64 115 102 17 177<br />

industrie automobile 100 76 <strong>87</strong> 78 50 3<strong>87</strong><br />

fabrication d'autres matériels <strong>de</strong> transport 100 40 255 62 8 475<br />

fabrication <strong>de</strong> meubles et industries diverses 100 138 120 171 16 082<br />

activités informatiques 100 932 392 898 808<br />

services aux entreprises 100 18 66 41 37<br />

activités récréatives, culturelles et sportives 100 478 882 845 1 471<br />

services personnels 100 90 78 37 64<br />

Total 100 96 134 169 3 705 568<br />

208


Annexes<br />

ANNEXE 9 : Classement <strong>de</strong>s entreprises issu du grand atlas régional<br />

(données 2001) en terme <strong>de</strong> CA puis en terme d’effectifs (>100 salariés)<br />

Raison sociale Localité Activité CA MEuros Effectifs<br />

CERP Rhin Rhône<br />

<strong>Belfort</strong> Commerce <strong>de</strong> gros<br />

Méditerranée • (pharmaceutique)<br />

1 168 1 020<br />

GE Energy Products France <strong>Belfort</strong> Mécanique générale 991 1 8<strong>87</strong><br />

(General Electric) •<br />

FORMER<br />

(GFI Industries)<br />

Delle<br />

Métallurgie<br />

(composants mécaniques)<br />

COMAFRANC <strong>Belfort</strong> Commerce <strong>de</strong> gros (matériaux<br />

construction)<br />

166 1 406<br />

63 278<br />

BUFFA Alain et Compagnie Bourogne Transports routiers 56 382<br />

CEB (LEROY SOMER) Beaucourt Matériel Électrique (machines<br />

tournantes)<br />

STYRIA Ressorts Véhicules<br />

Industriels (STYRIA)<br />

Châtenois les<br />

Forges<br />

53 290<br />

Équipement automobile 42 212<br />

GFD (Fontana) • Bourogne Métallurgie (Visserie, boulon) 37 251<br />

UDD-FIM (Von Roll Isola) Delle Plastiques (Fils isolants) 35 285<br />

AMSTUTZ LEVIN et CIE Delle Métallurgie<br />

(constructions mécaniques)<br />

31 191<br />

ETOILE 90 Holding Denney Commerce automobile 30 48<br />

Von Roll Isola France Matériel électrique 30 40<br />

LGS France (LGS) <strong>Belfort</strong> SSII (Services informatiques) 27 212<br />

SUGACH SOCAPI Valdoie Gran<strong>de</strong> distribution 22 50<br />

Comptoir <strong>de</strong>s Matériaux<br />

<strong>Mo</strong><strong>de</strong>rnes<br />

<strong>Belfort</strong><br />

Commerce <strong>de</strong> gros (Bois,<br />

matériel construction)<br />

20 46<br />

EDRAPHARM <strong>Belfort</strong> Intermédiaires <strong>de</strong> commerce 18 17<br />

CHARPIOT Delle Transports 18 196<br />

DENNEY Automobiles Denney Commerce automobile 17 46<br />

CLERC Industrie Roppe Métallurgie 16 68<br />

Logistique Globale Européenne <strong>Belfort</strong> Mécanique générale 16 161<br />

BEAUSEIGNEUR Danjoutin Chimie <strong>de</strong> base 15 33<br />

• Données consolidées<br />

209


Annexes<br />

Le classement en terme d’effectifs <strong>de</strong>s entreprises dont le siège est<br />

belfortain : les plus <strong>de</strong> 100 salariés (Grand Atlas <strong>de</strong>s Régions)<br />

Raison sociale<br />

LISI<br />

AUTOMOTIVE<br />

FORMER<br />

Localité<br />

siège<br />

Delle<br />

Nombre<br />

d’établissements<br />

11 dont 4 sur le<br />

département<br />

CERP Rhin Rhône <strong>Belfort</strong> 18 dont 1 sur le<br />

Méditerranée • département<br />

Transports BUFFA Bourogne 10 dont 1 sur le<br />

département<br />

CEB<br />

(Leroy Somer)<br />

Beaucourt<br />

Activité<br />

Effectifs<br />

Métallurgie<br />

Visserie et boulonnerie 1 406<br />

Commerce <strong>de</strong> gros<br />

(pharmaceutique)<br />

1 020<br />

Transports routiers 382<br />

Matériel électrique<br />

(segment Alstom)<br />

COMAFRANC <strong>Belfort</strong> 11 dont 1 sur le Commerce <strong>de</strong> gros 278<br />

département (matériaux construction)<br />

LGS France <strong>Belfort</strong> Centre d’appel 247<br />

SERRIB <strong>Belfort</strong> Machines <strong>de</strong> bureau,<br />

matériel informatique<br />

GFD Bourogne 3 établissements Métallurgie 220<br />

STYRIA Ressorts<br />

Véhicules Industriels<br />

(STYRIA)<br />

290<br />

230<br />

Châtenois<br />

les Forges 1 établissement Équipement automobile 212<br />

CHARPIOT Delle Transports 196<br />

VMC Pêche <strong>Mo</strong>rvillars Articles <strong>de</strong> sport 166<br />

Logistique Globale<br />

Européenne<br />

<strong>Belfort</strong> Mécanique générale 161<br />

A2E <strong>Belfort</strong> Sous-traitance<br />

électronique<br />

DFI Delle Sidérurgie 104<br />

110<br />

• Données consolidées<br />

210


Annexes<br />

ANNEXE 10 : Compétitivité dans une économie concurrentielle<br />

mondialisée<br />

Cadrage théorique : L’économie française en débat<br />

1. Approche discours<br />

Les discours sur l’économie française révèlent l’éclatement <strong>de</strong>s positionnements sur la<br />

question. Cette dispersion <strong>de</strong>s représentations est abordée, notamment, à travers un<br />

supplément <strong>de</strong>s Échos, « L’Audit Economique <strong>de</strong> la France », et par « Les entretiens <strong>de</strong><br />

l’industrie » <strong>de</strong> la DiGITIP (Direction Générale <strong>de</strong> l’Industrie, <strong>de</strong>s Technologies <strong>de</strong><br />

l’Information et <strong>de</strong>s Postes) 42 .<br />

Le premier présente une vision <strong>de</strong> l’économie française, limitée par son caractère médiatique<br />

et pro économique. L’analyse sera donc dans un premier temps recadrée par une approche<br />

sociologique qui introduit l’héritage et donc le contexte <strong>de</strong> l’analyse purement économique<br />

proposée par les Échos. Le champ <strong>de</strong> la sociologie permet ainsi <strong>de</strong> définir le cadre dans<br />

lequel cette approche économique peut être signifiante.<br />

Sociologie économique <strong>de</strong> la nation française<br />

L’exception française est longuement décrite par Yves Tinard 43 comme participant au refus,<br />

à la critique et à la dénonciation <strong>de</strong>s effets pervers du modèle dominant : le libéralisme à<br />

l’anglo-saxonne. À l’image du succès <strong>de</strong> V Forrester, l’horreur économique, la singularité<br />

française repose sur une aversion collective à l’égard du concept <strong>de</strong> concurrence. Les autorités<br />

feraient même preuve dans ce cadre « d’une forme <strong>de</strong> mentalité <strong>de</strong> type ligne Maginot » 44 .<br />

Pour autant, cette façon plus ou moins partagée d’appréhen<strong>de</strong>r le mon<strong>de</strong> économique n’est<br />

pas insensée et s’inscrit au contraire dans une logique historique singulière. D’abord, la<br />

France obéit à une logique <strong>de</strong> régulation particulière qui a pérennisé l’esprit <strong>de</strong>s corporations<br />

42 « Les entretiens <strong>de</strong> l’industrie » 14/12/1998, Jeanne Seyvet, directrice générale <strong>de</strong> l’Industrie, <strong>de</strong>s<br />

Technologies <strong>de</strong> l’Information et <strong>de</strong>s Postes, DiGITIP.<br />

43 Y Tinard est professeur d’économie à l’Ecole Supérieure <strong>de</strong> Commerce <strong>de</strong> Paris et spécialiste <strong>de</strong> l’interface<br />

économie-culture. Il a écrit « l’exception française, pourquoi ? ».<br />

44 K Van Miert, commissaire européen chargé <strong>de</strong> la concurrence. 1996.<br />

211


Annexes<br />

et légitimé le centralisme jacobin. Ensuite, le système <strong>de</strong> valeur national est historiquement<br />

hérité. Trois dimensions fondamentales en balisent l’évolution. La dimension religieuse met<br />

en avant le poids <strong>de</strong> l’émotionnel. La dimension « structure sociale » exprime une sorte<br />

d’obsession <strong>de</strong> la noblesse ou tout au moins du système <strong>de</strong> valeur particulier qu’elle a institué<br />

et qui porte sur l’argent, le temps, le travail et le mythe. Enfin, pour la dimension<br />

« cognition », l’idéal <strong>de</strong>s lumières, a fondé <strong>de</strong>s principes essentiels <strong>de</strong> raison, d’esprit critique,<br />

d’universalisme, <strong>de</strong> progrès et a concrètement engendré un pouvoir <strong>de</strong>s intellectuels.<br />

Ce raccourci tend à expliquer comment <strong>de</strong>s forces morales, historiques, culturelles et sociales<br />

ont au fil du temps sédimenté un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> représentation particulier du mon<strong>de</strong>. On le qualifie<br />

d’exception française et il s’applique au champ <strong>de</strong> l’économie par une défiance presque<br />

inégalée face au principe <strong>de</strong> concurrence. Cette aversion se traduit par une hiérarchie <strong>de</strong>s<br />

acteurs <strong>de</strong> la vie économique qui s’oppose à la représentation « à plat » <strong>de</strong>s anglo-saxons :<br />

Etat-ménage-entreprise. En effet, la logique française réfute la dictature <strong>de</strong> l’actionnariat, elle<br />

accor<strong>de</strong> primeur au salarié sur le consommateur et admet naturellement un poids important<br />

pour l’État régulateur.<br />

Ce vaste système <strong>de</strong> valeur se décline concrètement dans <strong>de</strong>s compromis sociaux multiples<br />

souvent caractéristiques <strong>de</strong> cette aversion à la concurrence où finalement comme le dit<br />

J.Maillot « En France, dès qu’on est pour la concurrence, on est ultra-libéral. Car<br />

curieusement en France, vous n’êtes pas libéral, vous êtes forcément ultra-libéral. ».<br />

Conclusion :<br />

Ce cadre d’interprétation <strong>de</strong>s phénomènes d’actions - réactions entre l’accentuation <strong>de</strong> la<br />

concurrence libérale <strong>de</strong>puis 15 ans et la société française pose les limites <strong>de</strong> l’analyse<br />

proposée par les Échos dans la <strong>partie</strong> suivante qui en se voulant non-partisane s’avère pro<br />

science économique, niant les comparaisons dans le temps et, par là même, une certaine forme<br />

d’héritage historique, sociologique et culturel qui est autant un facteur <strong>de</strong> rigidité qu’une<br />

ressource du développement.<br />

« On ne compare plus dans le temps (la France a-t-elle progressé ?) mais dans l’espace (la<br />

France est-elle dépassée ?). C’est tout le débat sur la compétitivité <strong>de</strong> la France »<br />

212


Annexes<br />

1.1.L’audit économique <strong>de</strong> la France 45 : approche libérale<br />

Le paradoxe français s’exprime assez simplement en économie : la quadrature entre<br />

croissance, commerce extérieur, inflation et balance <strong>de</strong>s paiements place la nation dans une<br />

dynamique favorable et saine <strong>de</strong> création <strong>de</strong> richesses. Les grands indices macroéconomiques<br />

se portent aussi bien à la fin <strong>de</strong> la mandature Jospin qu’au début <strong>de</strong> l’ère Balladur, soit une<br />

pério<strong>de</strong> d’environ dix ans. Mais en second plan, trois variables inquiètent : le déficit<br />

budgétaire mal maîtrisé, les comptes sociaux mal verrouillés et le chômage mal orienté …. (la<br />

France est ainsi) championne incontestée du poids <strong>de</strong> la dépense publique dans l’économie.<br />

À la question « faut-il s’en inquiéter ? », les observateurs historiques pousseront à<br />

l’indulgence, estimant que les années 2000 pourront se traverser comme les années 1990,<br />

même avec <strong>de</strong> lourds défauts. D’autres en revanche vont estimer que les choses ont<br />

suffisamment changé en 10 ans pour que l’on se compare aux autres plus que l’on ne se<br />

regar<strong>de</strong> isolément. La question <strong>de</strong>vient alors, « la France est-elle dépassée ? », et pose la<br />

référence <strong>de</strong> jugement sur le terrain <strong>de</strong> la compétitivité économique qui émane <strong>de</strong> la théorie<br />

contemporaine <strong>de</strong> l’avantage concurrentiel (Michaël Porter).<br />

D’abord, la compétitivité sera passée au crible <strong>de</strong>s tendances récentes. Puis, les trois acteurs<br />

<strong>de</strong> l’économie, traités à plat par le modèle anglo-saxon, seront photographiés un par un à<br />

l’aune <strong>de</strong> leurs contextes, <strong>de</strong> leurs postures, <strong>de</strong> leurs contradictions.<br />

i. La compétitivité<br />

Les variables d’une compétitivité renforcée<br />

Certaines variables sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> rigidités économiques :<br />

La mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s services publics bute sur <strong>de</strong>s rigidités persistantes et freine la<br />

performance <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> services publics : SNCF, EDF-GDF, La poste<br />

principalement.<br />

L’aménagement du territoire est sans grands effets sur les déséquilibres même si les<br />

Collectivités locales se sont fortement engagées dans le développement économique.<br />

45 Supplément Les Echos. 15/16 mars 2002.<br />

213


Annexes<br />

En terme <strong>de</strong> spécificités sectorielles, il apparaît trois grands types <strong>de</strong> région : les<br />

régions plutôt industrielles sont présentes dans la France du Nord et <strong>de</strong> l’Est ; les<br />

régions agricoles correspon<strong>de</strong>nt à la France du Centre et <strong>de</strong> l’Ouest ; enfin, les<br />

services sont plutôt dans la France du Sud et la région parisienne. À cela s’ajoute un<br />

phénomène <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong>s créations <strong>de</strong> richesses puisque les régions<br />

administratives, Île <strong>de</strong> France, PACA, Rhône-Alpes et Nord Pas <strong>de</strong> Calais, atteignent<br />

la moitié du PIB national. Le point favorable est certainement la compréhension <strong>de</strong><br />

l’enjeu <strong>de</strong> l’attractivité et du développement local par les collectivités locales. Cette<br />

évolution <strong>de</strong>s mentalités se combine avec une avancée fonctionnelle décisive pour<br />

l’avenir qui est l’apparition <strong>de</strong>s structures intercommunales qui font du développement<br />

économique le moteur <strong>de</strong> leur solidarité, et <strong>de</strong> nouveaux espaces tels que les pays, les<br />

réseaux <strong>de</strong> villes et les systèmes productifs localisés (SPL).<br />

L’énergie, source <strong>de</strong> compétitivité, bénéficie <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> l’électricité parmi les plus bas<br />

d’Europe.<br />

L’éducation délivre <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> diplôme mais les jeunes ne sont pas pour<br />

autant bien formés ce qui vaut la mention passable au système éducatif français,<br />

dépensant 7.1% du PIB. Les nouveaux lea<strong>de</strong>rs sont désormais la Finlan<strong>de</strong>, le Japon ou<br />

le Canada. Les points jugés positifs sont plutôt le développement <strong>de</strong> l’alternance et<br />

l’effort <strong>de</strong> formation continue. La réforme <strong>de</strong> la formation professionnelle discutée par<br />

les partenaires sociaux n’avance pas alors même que l’enjeu est d’une importance<br />

sociale et économique considérable puisqu’il touche aux questions <strong>de</strong> reclassement<br />

d’un côté et <strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong> l’autre. Les gran<strong>de</strong>s écoles pour leur part<br />

commencent seulement à soutenir la comparaison avec les meilleures écoles anglosaxonnes<br />

grâce à une priorité absolue à l’international.<br />

La réglementation est en France une <strong>de</strong>s plus élevées <strong>de</strong> l’OCDE : 18/21 pour la<br />

réglementation <strong>de</strong>s marchés et 21/21 pour la réglementation administrative. Les<br />

résultats les plus mauvais portent sur les catégories « obstacle à la liberté<br />

d’entreprendre » et « réglementation administrative » pour les entreprises en phase <strong>de</strong><br />

démarrage. Face à ces perturbations <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong> marché, l’interrogation et<br />

l’incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>meurent sur le rôle, la place et la réforme <strong>de</strong> l’État.<br />

214


Annexes<br />

Le licenciement a connu une redéfinition juridique majeure en 2001 qui en fait une<br />

procédure lour<strong>de</strong>, complexe et décalée par rapport à l’évolution <strong>de</strong>s autres pays<br />

européens. La procédure, ouvrant sur <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> contentieux, a en outre le défaut<br />

<strong>de</strong> judiciariser les rapports sociaux. Il est à noter que le droit <strong>de</strong> licenciement reste<br />

partout en Europe un sujet éminemment conflictuel.<br />

La création d’entreprise a fait l’objet <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> simplification administrative<br />

sans réels effets, <strong>de</strong> même les outils <strong>de</strong> financement (prêt à la création d’entreprise)<br />

ont connu un démarrage en douceur atteignant à peine plus du quart du pronostic<br />

gouvernemental (8 000/30 000). La frilosité bancaire reste <strong>de</strong> mise et bloque la portée<br />

<strong>de</strong> cette réforme. En outre, l’autre problème fondamental du créateur n’a fait l’objet<br />

d’aucune avancée si bien que le statut du conjoint du chef d’entreprise et <strong>de</strong> sa<br />

protection sociale reste désincitatif.<br />

La durée du travail est une <strong>de</strong>s moins élevées d’Europe, <strong>de</strong>rrière l’Allemagne, les<br />

Pays Bas et la Norvège. Les effets <strong>de</strong>s « 35 heures » sont encore vivement discutés. Le<br />

scénario le plus défavorable est soutenu par Patrick Artus, économiste en chef à la<br />

Caisse <strong>de</strong>s Dépôts et Consignations. Selon lui, le niveau du PIB potentiel serait réduit<br />

durablement <strong>de</strong> trois points si bien que le risque d’effets négatifs est à prévoir :<br />

« baisse durable <strong>de</strong> la profitabilité, donc <strong>de</strong> l’investissement ; perte définitive <strong>de</strong><br />

capacité <strong>de</strong> production dans le contexte du vieillissement ».<br />

Le coût <strong>de</strong> l’emploi non qualifié est à concevoir comme un indicateur positif<br />

puisqu’il a baissé régulièrement en France et qu’il constitue un avantage certain par<br />

rapport à l’Allemagne. L’OCDE en souligne les effets bénéfiques pour l’emploi. Si la<br />

dynamique est favorable, le coût du travail reste toutefois assez élevé en Europe (étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Goldman Sachs : Allemagne, Espagne, Finlan<strong>de</strong>, Belgique et France en cinquième<br />

position).<br />

Le partage <strong>de</strong>s rôles entre l’État et les partenaires sociaux fait l’objet <strong>de</strong><br />

controverses multiples allant jusqu’à la révision du modèle français <strong>de</strong> régulation<br />

sociale. Les <strong>de</strong>ux principaux reproches faits à l’État portent sur un paritarisme <strong>de</strong><br />

215


Annexes<br />

faça<strong>de</strong>, qui s’oppose aux succès du concept <strong>de</strong> pacte social dans les autres pays, et sur<br />

une sorte <strong>de</strong> désinvolture du politique. Cette désinvolture se combine avec un<br />

interventionnisme aigu <strong>de</strong> l’État. Il interpréterait <strong>de</strong> façon très extensive la<br />

Constitution qui précise que la loi fixe les principes fondamentaux en matière <strong>de</strong> droit<br />

social. Les acteurs sociaux ont muté : le patronat est décrit comme libéral et libéré, il<br />

occupe le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène mais l’incompréhension <strong>de</strong>meure avec le pouvoir<br />

politique dans un climat <strong>de</strong> méfiance réciproque. Le paysage syndical est quant à lui<br />

en mutation profon<strong>de</strong>. Le contexte est au renforcement <strong>de</strong> l’émiettement dans le<br />

paysage syndical mais les tensions entre les groupes syndicaux se sont réduites. Le<br />

clivage s’exprime aujourd’hui entre les partisans <strong>de</strong> la refondation sociale (CFDT) et<br />

les réfractaires (FO, CGT). Cela n’a pas empêché le dialogue social d’être plus vivant<br />

dans l’entreprise, porté par les négociations du passage aux 35 heures. Cet<br />

enrichissement est général en dans la plupart <strong>de</strong>s pays d’Europe. Ce dialogue<br />

renouvelé n’est pas dénué <strong>de</strong> conflits. Au contraire, l’année 2000 a même donné lieu à<br />

un pic <strong>de</strong> l’indicateur « journées <strong>de</strong> grèves » : la fonction publique y est fidèle à sa<br />

réputation <strong>de</strong> grévi-culture et le secteur public a émis <strong>de</strong>s revendications salariales<br />

liées à l’évolution <strong>de</strong> la croissance.<br />

La concurrence fiscale s’est généralisée en Europe et en prenant du retard dans<br />

l’allégement <strong>de</strong> la fiscalité <strong>de</strong>s entreprises, le risque est d’assister à l’évaporation<br />

progressive <strong>de</strong> la base imposable : l’Allemagne vient <strong>de</strong> baisser à 25% le taux <strong>de</strong><br />

l’impôt sur les sociétés, l’Irlan<strong>de</strong> est à 10% et le Portugal envisage <strong>de</strong> suivre le même<br />

modèle. Faute d’attirer les capitaux, la France aurait pu attirer les hommes mais là<br />

aussi en matière d’imposition, la fiscalité <strong>de</strong>s cadres dirigeants reste pénalisante à tel<br />

point que le rapport Charzat envisageait la création d’un mini-paradis fiscal pour<br />

attirer les talents étrangers.<br />

216


Annexes<br />

ii. Les acteurs : ménage et entreprise<br />

Les ménages ou la société française<br />

Les français semblent exprimer <strong>de</strong>ux sentiments contraires, d’inquiétu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> satisfaction,<br />

dans une société en mutation. Le bonheur est une idée neuve en Europe qui a été exprimée par<br />

Saint Just 46 il y a à peine <strong>de</strong>ux siècles. La clé <strong>de</strong> voûte <strong>de</strong> cette quête semble aujourd’hui<br />

s’apparenter à la réussite <strong>de</strong> la vie personnelle qui satisfait 56% <strong>de</strong>s français (expression d’un<br />

sentiment <strong>de</strong> bonheur), soit 15% <strong>de</strong> plus qu’en 1988. Mais les risques collectifs ont aussi pris<br />

un visage nouveau : environnement, sécurité, santé. Ils s’ajoutent au chômage <strong>de</strong> masse dans<br />

un contexte d’affaiblissement <strong>de</strong>s repères traditionnels tels que la famille, l’école ou la<br />

religion. La société française, urbaine à 75%, détient objectivement l’espérance <strong>de</strong> vie (83<br />

ans) la plus élevée d’Europe et la secon<strong>de</strong> du mon<strong>de</strong>. Les disparités <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong>s ménages<br />

se stabilisent pour les emplois à temps complet et les inégalités <strong>de</strong> patrimoine se réduisent en<br />

haut <strong>de</strong> l’échelle, il y a d’avantage <strong>de</strong> riches. Globalement, les quatre <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong><br />

forte croissance n’ont pas fait reculer la pauvreté, il existe même certainement <strong>de</strong> nouveaux<br />

clivages : très pauvre - moins pauvre ; jeune – moins jeune ; français - étranger si bien que la<br />

gran<strong>de</strong> exclusion apparaît <strong>de</strong> plus en plus ouvertement avec le quadruplement en trente ans <strong>de</strong><br />

la pauvreté au sens monétaire du terme. Cela dément quelque peu l’observation d’Henry<br />

Mandras 47 les français ont une telle passion pour l’égalité qu’ils croient leur société plus<br />

inégalitaire qu’elle ne l’est en réalité.<br />

Sur le plan démographique, la France se caractérise par une natalité soli<strong>de</strong>, un micro babyboom,<br />

certainement consolidée par une politique familiale forte et redistributive.<br />

L’entreprise<br />

En se <strong>de</strong>mandant si le torchon brûle entre les entreprises et les français, Les Échos montre que<br />

les français sont peu enclins à adhérer à <strong>de</strong>s logiques essentiellement financières.<br />

L’entreprise n’apparaît pas comme un espace d’épanouissement, mais plutôt comme un lieu<br />

46 Saint Just traite notamment <strong>de</strong> l’appétence individuelle au bonheur dans « Esprit <strong>de</strong> la Révolution et <strong>de</strong> la<br />

Constitution <strong>de</strong> France ».<br />

47 « La France que je vois ». Un travail qui croise l’information <strong>de</strong> l’historien, la lecture du géographe et<br />

l’analyse du sociologue<br />

217


Annexes<br />

<strong>de</strong> tension liée au partage <strong>de</strong> la valeur ajoutée entre salaire et profit (dixit le Me<strong>de</strong>f). Le<br />

syndicat patronal réfute pourtant l’idée d’une désaffection envers l’entreprise. Les<br />

représentations <strong>de</strong>s français sont encore ambivalentes sur le sujet puisque 58% font crédit<br />

d’un sens <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’entreprise mais 62% estiment en même temps<br />

que les intérêts <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong> la population ne vont pas dans le même sens.<br />

Le problème majeur du tissu économique est <strong>de</strong> se renouveler trop faiblement. Cette<br />

insuffisance s’explique par un retard important en matière <strong>de</strong> création d’entreprise. Les<br />

raisons avancées sont la complexité <strong>de</strong> gestion et la faiblesse <strong>de</strong> l’épargne <strong>de</strong> proximité, très<br />

développée en Espagne, Italie et Gran<strong>de</strong> Bretagne. L’enjeu est quantitativement important<br />

puisqu’il porte sur 533 800 emplois en 2001.<br />

L’internationalisation se poursuit fortement <strong>de</strong>puis 1997. La DREE estime qu’entre 1997 et<br />

2000, les investissements directs à l’étranger ont progressé <strong>de</strong> 35 à 172 Milliards <strong>de</strong> dollars.<br />

Le gouvernement d’entreprise <strong>de</strong>meure un problème hérité d’une pratique traditionnelle<br />

souvent qualifiée <strong>de</strong> cooptation : la performance du prési<strong>de</strong>nt n’est jamais évaluée et<br />

l’indépendance du Conseil d’administration n’est assurée que pour 26% <strong>de</strong>s administrateurs.<br />

Ce type <strong>de</strong> pratique affaiblit la propension à l’autocritique et réduit la transparence financière<br />

ce qui limite l’attractivité <strong>de</strong>s capitaux. La pratique <strong>de</strong> gouvernement est néanmoins en<br />

amélioration : les entreprises sont aujourd’hui bien notées et suivent les standards anglosaxons<br />

en matière <strong>de</strong> sélection et <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s actionnaires. Et seule évolution notable,<br />

les grands corps (ENA, Polytechnique) disparaissent progressivement <strong>de</strong>s conseils<br />

d’administration du fait <strong>de</strong> l’internationalisation accrue <strong>de</strong> ceux-ci, même s’ils sont encore<br />

32% <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>s CA. Toutefois, il est à noter que l’exception française et les<br />

phénomènes <strong>de</strong> cooptation ont réduit sensiblement <strong>de</strong>puis le rapport Vienot.<br />

La société <strong>de</strong> l’information poursuit son évolution dans le grand public ; la France a rattrapé<br />

son retard en cinq ans, notamment avec et dans les administrations, et aujourd’hui <strong>de</strong>ux<br />

problèmes subsistent : le retard <strong>de</strong>s PME et l’incertitu<strong>de</strong> du haut débit.<br />

La recherche fait l’objet d’un constat plus inquiétant : l’engagement <strong>de</strong> l’État se réduit <strong>de</strong>puis<br />

plus <strong>de</strong> dix ans et l’effort en matière <strong>de</strong> R/D est trois fois plus faible en Europe qu’aux États-<br />

218


Annexes<br />

Unis. L’écart se creuse et dépasse aujourd’hui les 70 Milliards <strong>de</strong> dollars par an, juste pour la<br />

part privée du financement <strong>de</strong> la recherche.<br />

L’appareil industriel a dû dans le contexte <strong>de</strong> la mondialisation rechercher l’atteinte <strong>de</strong>s<br />

tailles critiques. Si la plupart <strong>de</strong>s grands groupes ont plutôt réussi la transition, <strong>de</strong>s retards<br />

s’accumulent dans <strong>de</strong>s secteurs comme la mécanique, la chimie et la pharmacie. La<br />

mécanique est symbolique <strong>de</strong> la désertification du tissu pour les entreprises « moyennes<br />

- gran<strong>de</strong>s ». 40% <strong>de</strong> la production est entre les mains <strong>de</strong> groupes étrangers contre 30% il y a<br />

dix ans. Les secteurs d’avenir NTIC et pharmacie forment aujourd’hui <strong>de</strong>ux points noirs <strong>de</strong><br />

l’appareil <strong>de</strong> production français.<br />

1.2.La représentation <strong>de</strong> l’industrie par le ministère <strong>de</strong><br />

l’économie en 1998 48<br />

La France est la quatrième puissance industrielle mondiale, <strong>de</strong>rrière les États Unis, le Japon et<br />

l’Allemagne. Cependant l’écart avec ces <strong>de</strong>rniers s’agrandit, alors que celui avec l’Italie (5 e ),<br />

se réduit sensiblement.<br />

L’industrie, au sens restreint et selon la DiGITIP, ce sont les industries manufacturières qui<br />

pèsent pour 17% du PIB. S’y ajoutent les télécommunications, les postes (2% du PIB) et les<br />

services aux entreprises (10% du PIB), les industries agroalimentaires (3% du PIB), l’énergie<br />

(4%) et la construction (5%). Au total, l’industrie représente 41% du PIB et a <strong>de</strong> très fortes<br />

connexions avec les autres secteurs <strong>de</strong> l’économie en particulier le tertiaire. En outre,<br />

l’industrie est inscrite dans un environnement mondialisé et financièrement globalisé qui<br />

l’expose plus que les autres secteurs aux risques <strong>de</strong> la concurrence.<br />

L’industrie représente 36.4% <strong>de</strong> l’emploi total dans l’économie et 50.8% <strong>de</strong> l’emploi<br />

marchand. Le niveau brut <strong>de</strong>s emplois industriels est en diminution régulière <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années, et cette tendance affecte tous les grands pays industriels. Une analyse sectorielle du<br />

phénomène montre la place croissante <strong>de</strong>s services aux entreprises et <strong>de</strong>s postes et<br />

télécommunications car l’industrie est un client important <strong>de</strong> ces secteurs ; c’est la preuve du<br />

48 14/12/1998, DiGITIP<br />

219


Annexes<br />

dynamisme <strong>de</strong> ces secteurs et du phénomène <strong>de</strong> tertiarisation d’autre part. Un effort peut être<br />

entrepris pour accroître les créations d’emplois directs ou induits par les secteurs porteurs et la<br />

société <strong>de</strong> l’information. Or plus l’emploi industriel résiste et plus l’emploi total peut croître :<br />

les pays qui créent le plus d’emplois sont ceux dont l’emploi industriel se comporte le mieux.<br />

L’emploi industriel tire l’emploi total. Au niveau mondial, il existe un lien entre l’évolution<br />

<strong>de</strong> la production industrielle et le taux <strong>de</strong> chômage : les pays ayant connu une forte croissance<br />

<strong>de</strong> la production industrielle présentent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> chômage faibles. Aux États Unis où<br />

l’emploi industriel est resté quasiment stable, l’emploi total a connu la plus forte croissance.<br />

À l’inverse, en Allemagne et en France, la forte baisse <strong>de</strong> l’emploi industriel s’est<br />

accompagnée d’une faible progression <strong>de</strong> l’emploi total.<br />

Le sol<strong>de</strong> manufacturier est positif <strong>de</strong>puis 1991, ce qui est un bon signe <strong>de</strong> compétitivité<br />

(même s’il faut rester pru<strong>de</strong>nt dans son interprétation détaillée). L’industrie manufacturière<br />

représente 66% <strong>de</strong>s exportations totales, d’où un rôle prépondérant dans la balance<br />

commerciale française. La part <strong>de</strong> la France dans le commerce international <strong>de</strong>s biens<br />

manufacturiers oscille autour <strong>de</strong> 6% <strong>de</strong>puis 10 ans ce qui la place au 4 e rang mondial (avec<br />

<strong>de</strong>s pointes <strong>de</strong> 10% dans l’aéronautique, la parachimie, le verre, le caoutchouc, les produits<br />

pharmaceutiques, les matériels ferroviaires ou les produits <strong>de</strong> luxe).<br />

L’ouverture <strong>de</strong>s secteurs industriels se traduit par un impératif général <strong>de</strong> compétitivité pour<br />

les entreprises à tous les sta<strong>de</strong>s. À ce titre, les investissements et l’innovation sont<br />

stratégiques. L’investissement matériel <strong>de</strong>s entreprises industrielles en diminution après une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte croissance entre 1985 et 1990 semble retrouver une croissance <strong>de</strong>puis 1993,<br />

par contre l’investissement en recherche et développement stagne <strong>de</strong>puis 1991 après une<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte croissance. Or l’innovation est le moteur <strong>de</strong> la réussite industrielle, elle est<br />

gage <strong>de</strong> son renouvellement et <strong>de</strong> sa survie. En moyenne, au niveau <strong>de</strong> l’Union Européenne,<br />

les pays consacrent 1.85% du PIB à la recherche et développement ; la France est bien<br />

placée 49 avec 2.33% <strong>de</strong>vançant ainsi légèrement l’Allemagne. Le Japon est loin <strong>de</strong>vant à plus<br />

<strong>de</strong> 3%.<br />

Les bons résultats scientifiques <strong>de</strong> la France ne se traduisent pas bien dans sa position<br />

industrielle. L’enjeu est <strong>de</strong> mieux concrétiser les résultats scientifiques en richesse<br />

49 <strong>de</strong> nombreux économistes considèrent ce niveau très insuffisant en terme d’investissement pour l’avenir<br />

220


Annexes<br />

économique. Cet écart technologique se traduit concrètement au regard du nombre <strong>de</strong> brevets<br />

déposés auprès <strong>de</strong> l’Organisme Européen <strong>de</strong>s Brevets (OEB), dans <strong>de</strong>ux domaines : les<br />

technologies <strong>de</strong> l’information et les sciences <strong>de</strong> la vie. Pour les premières, les États Unis sont<br />

en avance sur l’Europe, et dans le second domaine, la présence <strong>de</strong> la France est faible et<br />

préoccupante a contrario <strong>de</strong> l’explosion américaine.<br />

Pour faire face à la compétition internationale, l’industrie doit encore améliorer les<br />

qualifications et les compétences qu’elle met en œuvre. La tendance est à l’accélération du<br />

rythme d’évolution <strong>de</strong>s qualifications. Les tâches <strong>de</strong> conception et d’organisation ont un poids<br />

<strong>de</strong> plus en plus important. Ainsi, la proportion d’emplois ouvriers a diminué pour atteindre<br />

53.2% <strong>de</strong>s emplois en 1997 au lieu <strong>de</strong> 56.3% en 1991. la part <strong>de</strong>s ouvriers qualifiés reste<br />

stable <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40%. L’industrie comporte une forte proportion <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong> cadres et<br />

ingénieurs.<br />

2. Approche science d’État (Rapport Charzat ; 2001)<br />

Le rapport parlementaire <strong>de</strong> M Charzat, remis au Premier Ministre en juillet 2001, s’articule<br />

en <strong>de</strong>ux <strong>partie</strong>s :<br />

- Forces et faiblesses <strong>de</strong> la société française dans la compétition mondiale<br />

- Deux propositions principales : renforcer la vocation mondiale <strong>de</strong> la France et<br />

consoli<strong>de</strong>r l’enracinement national <strong>de</strong>s entreprises<br />

2.1. Résumé : Des enjeux lourds<br />

Les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’attractivité française reposent sur trois thématiques générales.<br />

lLa première thématique est la valorisation <strong>de</strong>s atouts. Elle se décline en trois points : le<br />

territoire, la qualité <strong>de</strong>s ressources humaines et la qualité <strong>de</strong> vie.<br />

Le territoire renvoie à la situation géostratégique <strong>de</strong> la France qui en fait une plaque tournante<br />

<strong>de</strong>s flux d échanges. Le territoire est <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue une localisation privilégiée pour la<br />

221


Annexes<br />

conquête <strong>de</strong>s marchés nationaux et européens et en même temps, l’ouverture <strong>de</strong> la France sur<br />

le mon<strong>de</strong> (Atlantique et Méditerranée) offre <strong>de</strong> vastes espaces d’influence pour les<br />

entreprises. Ce <strong>de</strong>rnier point est d’ailleurs renforcé par la qualité <strong>de</strong>s infrastructures et <strong>de</strong><br />

l’aménagement, ce qui génère un rétrécissement <strong>de</strong>s distances et une économie <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong><br />

logistique.<br />

La qualité <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes repose sur leur capacité à tenir leur place dans une<br />

économie du savoir. À l’image <strong>de</strong>s nouvelles générations inscrites dans la mondialisation, il<br />

existerait une french touch combinant créativité et excellence technologique. De façon plus<br />

générale, le salarié français travaille efficacement, sait prendre <strong>de</strong>s initiatives, s’implique<br />

dans son travail et a ainsi une excellente productivité.<br />

La qualité <strong>de</strong> vie, si elle n’est pas véritablement un critère d’attractivité <strong>de</strong>s capitaux peut<br />

constituer le petit plus dans la concurrence <strong>de</strong>s territoires nationaux ; Théodor Zeldin parle <strong>de</strong><br />

composante culturelle et conviviale <strong>de</strong> la société française. Les services collectifs non<br />

marchands, système éducatif, système <strong>de</strong> santé et système <strong>de</strong> protection social forment <strong>de</strong>s<br />

ressources institutionnelles primordiales.<br />

lLa secon<strong>de</strong> thématique est celle du maintien <strong>de</strong> nos positions. Elle recouvre <strong>de</strong>ux aspects :<br />

l’effort <strong>de</strong> recherche et développement et l’élargissement <strong>de</strong> la formation professionnelle.<br />

La nouvelle économie du savoir suppose une capacité <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développement forte<br />

afin <strong>de</strong> faciliter le développement <strong>de</strong> l’emploi qualifié et <strong>de</strong> la valeur ajoutée. Cet effort est<br />

mesuré à l’aune <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> dépenses R/D dans le PIB. Il classe la France en bonne position<br />

dans les grands pays mais il semblerait que cet effort financier ne soit pas pleinement efficace<br />

au vu <strong>de</strong>s performances technologiques. Finalement, c’est la performance du « système<br />

national d’innovation » et plus concrètement l’efficacité <strong>de</strong> la relation à quatre Etatentreprises-universités-laboratoires<br />

qui est mise en cause.<br />

L’enjeu <strong>de</strong> la formation professionnelle est <strong>de</strong> permettre à chacun <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s<br />

compétences et <strong>de</strong>s savoir-faire. Du fait <strong>de</strong> l’écart entre le flux <strong>de</strong> jeunes qualifiés et le stock<br />

<strong>de</strong> la population faiblement diplômée (66% n’ont pas dépassé le CAB-BEP), les situations <strong>de</strong><br />

rupture se multiplient entre l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail. Ainsi, les restructurations<br />

222


Annexes<br />

industrielles sont encore douloureuses, les reclassements difficiles. Il convient <strong>de</strong> dépasser les<br />

discours incantatoires sur l’adaptabilité et l’employabilité, pour rééquilibrer les relations<br />

entre formations initiales et formations continues au bénéfice <strong>de</strong>s non diplômés. La question<br />

<strong>de</strong> la performance <strong>de</strong> certification professionnelle peut alors faciliter l’accès au savoir faire et<br />

améliorer la productivité <strong>de</strong>s entreprises.<br />

lLa troisième thématique repose sur l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s faiblesses. Elles sont au nombre <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux : une fiscalité dissuasive et un environnement juridique et social peu propice aux<br />

affaires.<br />

La fiscalité est selon 93% <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> groupes internationaux 50 , le premier handicap <strong>de</strong><br />

la France. C’est d’ailleurs plutôt l’accumulation <strong>de</strong> mauvais points qu’un impôt particulier<br />

qui explique ce jugement. Mais plus grave encore, c’est l’incohérence <strong>de</strong> la fiscalité qui est<br />

mise en avant : son évolution <strong>de</strong> manière réactive et l’absence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssein stratégique<br />

aggravent le constat.<br />

Pour conclure ; <strong>de</strong>ux nouvelles échéances vont modifier ce constat. Le renforcement du<br />

marché européen <strong>de</strong> 300 millions <strong>de</strong> consommateurs va être corrélé à l’introduction <strong>de</strong> l’Euro<br />

et au <strong>de</strong>gré d’évolution <strong>de</strong>s structures mentales par rapport à la nouvelle monnaie. Mais, en<br />

contre<strong>partie</strong>, les choix <strong>de</strong> localisation vont s’effectuer avec plus <strong>de</strong> transparence et la<br />

comparaison entre systèmes fiscaux, sociaux et coûts <strong>de</strong> production <strong>de</strong>viendra immédiate. La<br />

volatilité <strong>de</strong>s entreprises va aller en s’accentuant et se combinera avec la recherche <strong>de</strong> la taille<br />

critique à l’échelle européenne ou mondiale. La conséquence serait alors une redistribution<br />

<strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> décisions, <strong>de</strong>s emplois et <strong>de</strong> la valeur ajoutée. Davantage qu’hier les entreprises<br />

pourront bénéficier du marché français sans s’implanter en France, paradoxalement, la<br />

qualité <strong>de</strong> nos infrastructures leur facilitera la tâche.<br />

La secon<strong>de</strong> échéance est plus incertaine et porte sur l’élargissement <strong>de</strong> l’Union Européenne à<br />

l’Est. Les gagnants attendus <strong>de</strong> l’élargissement seraient l’Allemagne (position géostratégique<br />

et réforme structurelle) et le Royaume Uni qui trouve ainsi un champ à investir pour faire<br />

50 Etu<strong>de</strong> Ernst et Young. Octobre 2000.<br />

223


Annexes<br />

vivre son modèle économique (place financière, services et tête <strong>de</strong> pont <strong>de</strong>s investissements<br />

asiatiques et américains).<br />

Il apparaît impératif <strong>de</strong> mobiliser la société sur trois variables :<br />

- dégradation relative <strong>de</strong> la compétitivité fiscale<br />

- érosion <strong>de</strong> la compétitivité salariale (en trois ans, perte <strong>de</strong> trois points compétitivitécoût<br />

par rapport à l’Allemagne et 12 points par rapport à l’Italie)<br />

- dépendance financière <strong>de</strong>s entreprises (45% du CAC 40 entre les mains<br />

d’investisseurs étrangers)<br />

2.2.Les propositions mobilisables là un niveau local<br />

Fondamentalement, l’enjeu est <strong>de</strong> maintenir l’effort pour créer une dynamique à long terme<br />

<strong>de</strong> compétitivité et d’attractivité.<br />

En terme <strong>de</strong> politique locale, plusieurs axes <strong>de</strong> propositions peuvent paraître pertinents et être<br />

retenus pour une expertise spécifique au territoire :<br />

- améliorer l’image et la promouvoir<br />

- donner <strong>de</strong>s moyens à la recherche<br />

- adapter la formation<br />

L’image doit être retravaillée pour se montrer à la hauteur du capital objectif que constitue le<br />

tourisme (la France est première <strong>de</strong>stination du mon<strong>de</strong>). La France, où l’on taxe la réussite,<br />

n’a pas vu son image changer <strong>de</strong>puis un <strong>de</strong>mi-siècle selon une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1996. Cette image<br />

décalée peut être améliorée par une politique dynamique <strong>de</strong> promotion et pour aller plus loin,<br />

il est désormais admis que la gestion <strong>de</strong> l’information fait <strong>partie</strong> <strong>de</strong> la compétition.<br />

La stratégie <strong>de</strong> communication pourra notamment s’inscrire dans une logique <strong>de</strong> marketing<br />

autour <strong>de</strong> l’image du site et <strong>de</strong> ses atouts. Derrière, la qualité <strong>de</strong>s contacts avec les équipes<br />

locales est tout aussi déterminante car elle démonte le mythe <strong>de</strong> la bureaucratie française pour<br />

privilégier l’affect <strong>de</strong> l’investisseur, son instinct grégaire. L’approche doit sortir <strong>de</strong> la logique<br />

« ingénieur/production » pour entrer dans l’ère « client/service ».<br />

224


Annexes<br />

Enfin, il paraît important d’adapter le discours selon la nature <strong>de</strong>s activités et d’éviter in fine<br />

que les autres ne fassent la promotion du site. Faciliter la vie <strong>de</strong>s « impatriés » n’est donc pas<br />

à délaisser.<br />

La recherche peut faire l’objet d’une publicité renforcée du crédit d’impôt recherche auprès<br />

<strong>de</strong>s PME-PMI. De même, les facilités <strong>de</strong> la loi sur l’innovation et la recherche du 12 juillet<br />

1999 offrent un cadre <strong>de</strong> relation assoupli entre universités et entreprises. Une <strong>de</strong>s difficultés<br />

majeures à la diffusion <strong>de</strong> la loi semble reposer sur la gestion <strong>de</strong> la propriété intellectuelle.<br />

Sur le plan institutionnel, l’innovation et la recherche ten<strong>de</strong>nt à être pris en main par les<br />

acteurs du local (à l’exemple <strong>de</strong> Grenoble). Il est à noter que souvent la faible intensité<br />

technologique <strong>de</strong>s PME/PMI et leur faible capacité financière limite leur appétence pour<br />

l’innovation et le développement technologique. Un système d’innovation industriel local<br />

reste plus que jamais une perspective soli<strong>de</strong> pour l’avenir.<br />

La formation professionnelle peut faire l’objet d’une coordination renforcée par une<br />

démarche d’ingénierie <strong>de</strong> la formation appliquée au développement local. La problématique<br />

relève légalement <strong>de</strong> la Région mais une approche fonctionnelle locale est envisageable afin<br />

<strong>de</strong> solidifier la prospective et <strong>de</strong> rechercher l’adéquation entre l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en<br />

compétences. La prévention <strong>de</strong>s effets néfastes <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> reclassement est également<br />

susceptible d’être renforcée par ce levier pour peu qu’il profite aux moins qualifiés. En outre,<br />

les situations <strong>de</strong> tension sur le marché du travail s’en trouveront amoindries par une<br />

adaptabilité plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> la main-d’œuvre.<br />

225


Annexes<br />

226


Annexes<br />

227


Hôtel du département - Place <strong>de</strong> la Révolution française - 90020 <strong>Belfort</strong> ce<strong>de</strong>x<br />

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