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certaine liberté d'user de la contraception. Plus qu'un contenu,
l'ouverture d'un espace dialogique manifestant d'autres relations de
genres est ici déterminant (DeRose 2004).
En termes pratiques, autant que des messages, c'est donc aussi à aider
à l'instauration d'un autre type d'espace d'interlocution et de relation
qu'il faut s'attacher 1 .
C'est ce que résume cette jeune femme en ces quelques mots ou résonnent
une certaine critique sociale.
Q : Que pense ton mari même du planning ?
R : Mon mari ne pense même pas au planning, il s'en fiche
même. Maintenant il n'est pas là. Même quand les enfants sont
nombreux, les hommes s'en fichent, c'est toi qui souffres
pour tout. Même en ce moment il n'est pas là, je suis seule moi
avec Allah et ce que les bonnes personnes font pour moi.
4 – Négocier entre contraception et contrôle sexuel
Bien sûr, cette question de contraception est aussi – et sans doute
avant tout - une histoire de pouvoirs où les femmes sont supposées
« gagner » en autonomie ce que les hommes imaginent perdre en maîtrise
du corps de la femme et pouvoir de surveillance. C'est, sans
doute, ici la dimension essentielle.
Les hommes distinguent, en fait, entre le planning pour réduire le
nombre d'enfants et le risque de grossesse comme un moyen de
contrôler la sexualité de leurs femmes. Et, entre ces deux manières
d'aborder la fécondité, la volonté de surveiller est sans doute la plus
grande.
C'est pourquoi, on ne peut envisager un véritable usage de la contraception
tant qu'un espace de confiance réciproque ne s'est pas
1
Cette question du dialogue et d’un espace de discussion peut sans doute être étendu
à d’autres sphères sociales. Ainsi, l’usage de la contraception en Afrique sub-saharienne
semble être plus importante dans certains lieux de mixité religieuse [religiously
mixed areas] où la pluralité d’opinions incite à un dialogue, et de ce fait à une réflexion
sur ses pratiques (Agadjanian & alii 2009).
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