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mande son accord. S'il est d'accord, je lui donne l'enfant pour
qu'il l'élève.
Q : As-tu vu des exemples de ce genre ici ?
Oui, j'en ai vu. Si ta grande sœur n'a pas d'enfant, tu lui donnes
ton enfant, elle l'élève. Il y a beaucoup de cas de ce genre qui se
passent ici.
Q : Et elle fait comme si c'était son propre enfant ?
Elle devient comme sa propre maman. Si c'est une fille, elle
l'élève et elle la marie. Si c'est un garçon, elle l'élève jusqu'à lui
trouver une fille à marier.
Q : As-tu vu des exemples comme ça ici ?
Oui, j'ai vu des cas de ce genre, il y a beaucoup de cas qui se
passe ici.
L'enfant est aussi un intermédiaire entre les « petites familles » et les
groupes plus étendus. Il relie. Et cette valeur de « go between » est essentielle.
L'enfant cimente les liens familiaux et, lors de cérémonies
comme les baptêmes ou les mariages il permet aux parents de tenir
leur place et leur rang dans des liens essentiels au soutien de leur identité
et de leurs économies familiales.
Manquer d'enfant est à l'interface entre la plus intime des douleurs et
la plus sociale des difficultés de s'inscrire pleinement dans des réseaux
sociaux de proximité (groupe de baptême, de mariage). Comprendre,
à chaque âge des femmes la place de l'enfant dans ces jeux relationnels
est essentiel pour comprendre la répétition des grossesses.
4 - Les surenchères entre co-épouses…
Le lien entre la capacité biologique d'enfanter et l'obtention d'une
place sociale et affective est particulièrement fort. C'est pourquoi la
fécondité peut devenir une « arme » utilisée dans toutes les rivalités
entre co-épouses.
Des femmes contre d'autres femmes prennent ainsi un risque sanitaire
pour obtenir ce qu'elles imaginent – a tort mais aussi à raison -
être un bénéfice symbolique et affectif. « Le natalisme concurrentiel
en milieu polygame repose [...] sur l'espoir d'un supplément d'estime
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