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R : L'enfant pour moi aujourd'hui, il me distrait. Mais il n'est
pas à toi, il est à Dieu. Quand il en a besoin, il le prend. C'est
ainsi pour moi.
Q : Quel est l'intérêt de l'enfant ?
R : L'intérêt de l'enfant, si Allah le fait vivre, tu as souffert pour
lui, au moment où il pourra faire quelque chose, qu'il te prenne
en charge.
Q : Pourquoi le fait-il ?
R (rire) Pourquoi il le fait ? C'est Allah qui te le donne, sinon il
n'y a pas d'autre raison. Quand tu es mariée et qu'Allah t'en
donne, tu lui rends hommage. S'il ne t'en donne pas, tu n'y
peux rien. L'enfant représente beaucoup pour l'avenir. Même
s'il meurt, c'est aussi l'avenir. Si Allah le fait vivre aussi. S'il arrive
à te prendre en charge, c'est aussi l'avenir.
Bien évidemment, chaque acteur peut user de plusieurs systèmes de
normes au gré des circonstances (Nalwadda & alii 2010) et ce système
normatif construit des palettes d'options ou un cadre d'actions négociables
plutôt qu'il n'établit des consécutions simples et linéaires entre
des valeurs ou des représentations sociales et des conduites.
Il s'agit de paysages affectifs plus que de strictes déterminations ; et
l'existence d'opinions communes n'empêche en rien de faire des
choix.
Certains agissent en fonction d'une croyance forte, comme dans le cas
de cet homme mûr rencontré à Dakar.
R : La religion dit que si Dieu te donne beaucoup d'enfants, occupe-toi
bien d'eux et éduque-les correctement. Si tu as eu la
chance d'avoir beaucoup d'enfants grâce à Dieu, les voisins diront
de toi qu'il t'a gratifié d'un bonheur.
Q : Quelle différence y a-t-il entre toi qui a un seul enfant à
nourrir et ceux qui en ont plusieurs ?
R : Il y a un grand écart entre nous, car avoir beaucoup
d'enfants est en soi une chance. Si Dieu l'avait prévu pour toi,
c'est ton destin et ça s'accomplit. C'est la volonté de Dieu.
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