liens - GID

Q : Et qu'est ce que tu as ressenti quand tu les as vues ?
R : Ça m'a fait peur, j'ai expliqué à ma maman. Elle m'a dit
comment il fallait procéder et j'ai fait selon ce qu'elle a dit.
Q : Et qu'est ce qu'elle a dit ?
R : Quand je l'ai informée c'est elle-même qui a déchiré un
morceau de chiffon pour me le donner pour que je le mette.
Elle m'a dit comment le mettre, je l'ai mis et j'ai mis une culotte
dessus.
Q : Tu as dit que la première fois de voir ça, tu as eu peur, tu
pensais que c'était quoi alors ?
R : J'ai pensé que c'était une maladie, je l'avais pris pour une
maladie. J'avais dit à ma mère qu'il y a quelque chose qui est en
train de m'arriver et qui me fait peur. Je lui ai dit que je perds
du sang (n'ko basi bè ka bò né kònò). Elle m'a répondu en disant
que ce n'était pas cela, que cela arrive à toutes les femmes, que
ça t'arrive dès que tu atteins cet âge. Elle m'a dit de ne pas avoir
peur. Elle a déchiré un morceau de vieux tissus (finikolon) et m'a
dit de le mettre et de porter le pagne dessus. Elle m'a dit de
faire ainsi.
Ces questions « minuscules » mille fois multipliées et évitées et cette
pudeur à propos du cycle féminin, et globalement de la sexualité, sont
à l'origine de nombreux « contresens » ayant des répercutions sur la
fécondité. Ce qu'illustrent parfaitement ces quelques propos d'une
jeune femme venant du milieu rural.
Q : Mais ne vous arrive-t-il pas d'appliquer la méthode du « calcul
» ?
R : Oui, il y a ce « calcul » qui existe même sans le comprimé.
Q : Ne faites-vous pas cela ?
R : Oui, je le fais. Je connais ce moyen. Quand tes règles arrivent…
Q : Le fais-tu maintenant ?
R : Oui, je le fais. Quand tes règles arrivent et qu'elles
s'arrêtent, par exemple, dans l'après-midi, cette nuit ou la nuit
suivante, quand tu couches avec le mari, ça trouve que l'utérus
est ouvert. Si tu n'as pas la chance, tu peux tomber enceinte.
Par contre, quand les règles s'arrêtent, si tu arrives à observer
- 25 -