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L'ouverture à plusieurs possibles devenirs biographiques est une des
victoires des mouvements féministes et contribuer à ouvrir une multiplicité
de destins sociaux aux femmes devrait être une des préoccupations
des campagnes de planification familiale.
2 – Simplement parce qu'on ne sait pas …
Dans tous les lieux où nous avons enquêté, le dire sur la sexualité est
contraint par une sorte de pudeur bridant les dialogues entre mères et
filles ou globalement entre des femmes de classes d'âges différentes.
Par ailleurs, très peu d'informations sont diffusées lors des enseignements
scolaires. Et si dans certains milieux urbains la parole est plus
libre, elle porte plus sur les multiples dimensions des choix amoureux
voire sur la sexualité et ses pratiques sensuelles, que sur des connaissances
précises à propos de la fécondité.
Mais, globalement, si le dire sur la sexualité est constant, en revanche
dire sa propre sexualité reste un « interdit » ou tout au moins une
gêne.
Entre ces diverses formes de silences, ou tout au moins d'évitements
et jeux langagiers allusifs, l'accès à la féminité se présente alors
comme une sorte de « découverte sans parole ».
Nos enquêtes l'attestent et reflètent combien les femmes manquent
de connaissances quant à leur propre corps et à la physiologie de la
reproduction.
Très largement, le minimum de connaissances physiologiques nécessaires
pour orienter ses conduites sexuelles afin d'éviter une grossesse
– ou en réduire le nombre – n'est pas maîtrisé.
Les propos de Bintu, jeune femme de 28 ans vivant en milieu rural,
sont caractéristiques de cette méconnaissance très largement partagée.
Q : La première fois que tu as vu tes règles, savais-tu de quoi il
s'agissait ou tu ne savais rien de tout cela ?
R : Non, je ne savais rien. On ne m'avait rien dit, je n'étais pas
informée.
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