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comme unique chef de famille. Avant sa relecture, le texte avait remplacé<br />

« puissance paternelle » par « autorité parentale ». Pour ce qui<br />

concerne la succession et le divorce, c'est désormais le chef de famille<br />

qui prend la décision de recourir au droit coutumier ou au droit civique.<br />

À en croire certains médias, beaucoup de députés n’avaient pas encore<br />

pris connaissance de la dernière mouture du texte à la veille du<br />

nouveau vote et ont dénoncé ce travail en « cercle fermé » entre les<br />

associations islamiques et le président du parlement. De l’avis de certains<br />

parlementaires, ce dernier s’est tout simplement rendu coupable<br />

d’avoir accepté sans concertation les exigences des mouvements<br />

« anti-codes. » Dans tous les cas, les associations islamiques, sûres<br />

d’un certain soutien populaire, ont monopolisé le débat sur le code,<br />

ce qui leur a valu par ailleurs de contrôler et d’« adapter » la reforme<br />

sociale que ce texte représente. Bref, elles ont réussi à « codifier » le<br />

code selon les références islamiques.<br />

Les relations familiales : une affaire de pouvoir<br />

Les divergences idéologiques autour du projet de code de la famille et<br />

les débats souvent virulents qui ont accompagné sa mise en place renvoient<br />

à quelques questionnements. De quelle légitimité peuvent se<br />

prévaloir les pouvoirs publics face à des contre-pouvoirs capables<br />

d’imposer leur idéologie politique concernant une question aussi cruciale<br />

dans le fonctionnement des États modernes que la laïcité ? La<br />

contestation du projet de code n’est-t-elle qu’un cas isolé ou au<br />

contraire les pouvoirs religieux ont-ils désormais l’intention de dépasser<br />

le stade des prêches pour se mêler de la gestion de la chose publique<br />

?<br />

Dans tous les cas, fort de la légitimité populaire dont ils bénéficient,<br />

certains leaders religieux sont bien déterminés à remplir leur « devoir<br />

religieux en refusant d’assister passivement à la décadence de la cité » par le fait<br />

des pouvoirs publics. Une des preuves de ce volontarisme religieux<br />

est le fait que les leaders musulmans ont réussi à faire désigner un des<br />

leurs au poste de Président de la Commission Électorale Nationale<br />

Indépendante (CNI), l’organe chargé de coordonner les scrutins élec-<br />

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