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iles, « ces raisons par défaut » peuvent être « tracées » et de ce fait
être qualifiées et précisées.
1 – Un vouloir sans sujet ou ce qui incite à …
Principale structure englobante de la pensée, la langue parlée chaque
jour dessine des parcours que l'on emprunte sans même le savoir. Et,
très globalement, les « visions du monde » construites et « reflétées »
par les systèmes sémantiques que sont ces idiomes incitent à valoriser
certaines conduites et certains choix.
Bien sûr, les parcours dans les mots étant innombrables, il ne peut
s'agir ici d'une stricte « détermination ». Plutôt d'une sorte d'incitation
à penser dans un certain sens : les langues construisent des inclinaisons.
Dans les groupes sociaux parmi lesquels nous avons travaillé, les
langues distinguent un ensemble de termes laudatifs de la fécondité et
dépréciatif de la stérilité.
Pour se limiter au monde mandingue, il est fréquemment dit que
« l'enfant est le bonheur de la maison » (du daamu ye den ye) ou « que
c'est l'enfant qui fait de l'homme un homme véritable » (mògòwoloden bè
mògò kè mògò ye).
Ces proverbes s'appliquent bien évidemment au destin féminin pour
le meilleur de l'espoir mais, parfois aussi pour le pire de la stigmatisation.
« De toutes les parures, quelle est celle qui rend la femme la plus
belle ? Bien sûr des boucles d'or peuvent rendre belle, mais l'enfant
est le plus beau des bijoux » (sanuya o sanuya, mun fen be muso sanuya a
tulo la. Sanuya be muso lolo bonya, nka wolo de be muso sanuya).
De même l'enfant est présent dans nombre de bénédictions, notamment
lors des mariages : « ala ka den caman di aw ma » (que Dieu vous
donne beaucoup d'enfants) ; ou « Ala ma senw ni bolow bora a la » (que
Dieu fasse venir des jambes et des bras de cette union)…
Outre ces larges bénédictions correspondant à une sorte de « bruit de
fond » social, l'enfant est souvent assez banalement considéré comme
un prolongement de soi. « Il n'y a pas de remède à la mort si ce n'est
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