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« Gros bonnet ». Il peut être flatteur ou provocateur en fonction de son
contexte d’utilisation.
Dans son acception « positive », il désigne une certaine capacité à se
rendre irrésistible dans la relation amoureuse. C’est ce que souligne ici
B.K., femme malienne de 27 ans. « C’est une femme très distinguée qui utilise
des stratégies pour arriver à bout des hommes et les tenir dans sa main ».
De même, pour O.C., une autre femme malienne de 32 ans « c’est simplement
une femme qui fait beaucoup de choses pour garder les hommes à ses
pieds ». Pour tenir les hommes « dans sa main » ou « à ses pieds » ces
femmes sont supposées avoir plusieurs recettes pour les « subjuguer ».
« Elles portent des habits très chers, de jolies chaussures, elles se maquillent très
bien et elles sentent très bon. C’est pourquoi les hommes font pour elles tout ce
qu’elles demandent ». « Gorobinè » correspond donc à une manière
d’être et d’accrocher à ses charmes le vouloir de l’autre. C’est aussi un
terme, qui par extension est couramment utilisé dans la plaisanterie
pour flatter une fillette ou une femme adulte qui semble avoir adopté
ces manières. A.F., femme malienne de 30 ans observe : « moi je dis
souvent à ma fille de 7 ans Gorobinè parce qu’elle sait parler et elle essaye de faire
des démarches pour séduire ».
Les « jonŋe » du Sénégal
Le terme « jonŋe » renvoie à la quasi perfection dans l’art de séduire. Il
traduit en même temps plus la façon de se conduire devant l’homme
que la façon de lui parler. Ainsi, la femme jonŋe est celle qui, par la
douce parole, parvient à conquérir le cœur de son homme ou de celui
qu’elle veut conquérir. C’est pourquoi le recours à certaines expressions
ne tarde jamais pour désigner la femme sénégalaise, généralement
réputée très « dangereuse dans l’art de séduire ».
Toutefois, les filles célibataires et les femmes mariées ne semblent pas
toujours utiliser les mêmes expressions pour désigner leurs hommes.
Si pour les célibataires, les termes comme « mon cœur », « mon roi »,
« chéri », sont les plus fréquemment utilisés à défaut d’appeler leurs
amants par leurs noms, nous remarquons que rares sont les femmes
mariées qui appellent leurs maris par leurs noms. L’emploi d’euphé-
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