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de forte corpulence, souvent divorcées et réputées pour savoir entretenir
leurs amants et se faire entretenir.
Pour certains hommes, cela peut engendrer des problèmes. Ça peut
blesser la femme et même provoquer des maladies. M. G., 30 ans, marié,
pense que c’est mieux de laisser son conjoint « faire ce qu’il peut
naturellement ». En effet, les aphrodisiaques font objets de différentes
perceptions sociales. Ils sont à la croisée du permis et du défendu selon
le discours des personnes rencontrées. De même, le recours aux
aphrodisiaques est synonyme de « gourmandise », de débauche
sexuelle et « d’ivrognerie ». C’est pourquoi certains soutiennent que
l’homme a des désirs pluriels et que son premier problème est de les
distinguer et de les classer (Sissa, 1990). Ainsi, la demande d’aphrodisiaques
montre, en définitive, la complexité des conduites et des
normes en matière de sexualité.
Il peut s’agir, d’une sorte de « soumission » ou plutôt de « disponibilité
» au vouloir de l’autre. « Quand tu es soumise, tout te réussit dans la vie.
Pour subjuguer ton mari (ka cè k’i sako yé), quand il vient, tu le dorlotes (i b’a
nègen)» nous dit A. K une jeune femme malienne célibataire de 18 ans.
Mais la démarche peut aussi être plus volontaire. Madame V. X., par
exemple, jeune femme de 24 ans étudiante au Sénégal et logeant en
milieu périurbain souligne que « la façon de parler, la démarche… La
femme doit avoir un atout de séduction sinon l’homme peut courtiser une autre
femme [ak neex ndig] ».
De même, Madame W.L. [femme 39 ans, Sénégal rural] insiste, certes
sur son rôle d’exécutante des tâches domestiques, mais lie ce travail
avec une sorte de corporéité qui elle aussi doit être « accueillante. « Je
sais qu’une femme au foyer doit s’acquitter de toutes les activités liées au ménage :
savoir préparer les repas quotidiens, être propre tout le temps etc. La femme n’a
que sa personne, son ventre et son mari ».
Bien sûr cette posture peut être interprétée comme liant la femme à
l’accomplissement de tâches ménagères et sexuelles : une sorte
d’implacable domination. Cependant, ce serait sans doute oublier la
richesse des jeux d’acteurs et la variété de leurs situations. Comme le
remarque Madame I.R., femme de 37 ans, vivant en milieu rural au
Sénégal, il s’agit aussi d’un espace relationnel ou l’influence est réciproque.
« Moi je mets de l’encens, je mets les pagnes blancs et j’attache mes
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