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Pour d’autres enquêtés dont l’un est originaire du Burkina-Faso et
l’autre du Ghana, l’inscription de signes et une façon de surligner certains
lieux du corps construit l’érotisme est au centre de la séduction :
« c’est la façon de se maquiller… Bon, souvent c’est ça qui attire surtout côté
femme. Il y a leur habillement qu’on appelle bon, comment dirais-je “ badef’” qui
colle aux fesses» [K.A., homme 30 ans, célibataire, Gonsé]. “The basis on
which my love developed for this girl: firstly, she was a little bit beautiful, she had
the hips, and she was also fair in complexion which made her attractive. She had
sparkling eyes. Her personal appearance was the main issue. [L. N., marketing
officer, married].
Deux objets sont particulièrement présents dans l’arsenal de séduction
des femmes et plus particulièrement au Sénégal et au Mali. Il
s’agit du jupon traditionnel ou « petit pagne » (pendelu au Mali et beeco
au Sénégal) et de la ceinture perlée imprégnée d’encens dont le nom
est « baya » en bambara et « bin bin » ou « fer » en wolof. Ce sont des
objets érotiques qui construisent et nourrissent les fantasmes sexuels
des hommes. « Quand je vois le baya, je ne sais pas si je suis en haut ou en
bas. Ça me plaît beaucoup chez les femmes » déclare A.M. [homme 28 ans,
Mali péri- urbain]. A ces objets s’ajoutent divers sortes d’encens dont
les noms wolofs sont assez évocateurs comme, « ëër bi jotna » (il est
l’heure de…).
Mais il ne s’agit pas uniquement de saisir l’autre par le regard. La valeur
érotique de la ceinture perlée fait aussi référence au bruit et à
l’odeur. Le bruit des perles associé à la démarche de la femme fait
souvent réveiller des fantasmes chez certains hommes : « ça m’envoie au
7 ème ciel » observe M.C. [homme, 23 ans, Mali. Péri- urbain]. C’est
pourquoi, certaines femmes parmi nos enquêtées imprègnent régulièrement
la ceinture perlée avec de l’encens et en font presque un rituel.
C’est le cas, notamment, de D.F, femme de 30 ans vivant au Mali en
milieu urbain et qui explique les raisons de cet acte : « la ceinture perlée
doit sentir bon pour avoir un effet sur l’homme et c’est pourquoi j’enfume la
mienne chaque jour ».
Cette érotique varie socialement et historiquement et les styles de fabrication
de ces objets ont évolué au rythme d’une certaine mondialisation
des émotions et des manières de corps. C’est ainsi que de nouvelles
inscriptions érotiques ont fait leur apparition sur les jupons
soulignant ainsi qu’ils sont portés pour l’autre et pour susciter son re-
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