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copain, on s’est vu, on s’est aimé. Mais les parents ont refusé qu’on se marie. Ils
m’ont donnée en mariage. »
Le degré d’obéissance du fils ou de la fille se mesure souvent au respect
de ce choix paternel. Dans la pensée commune, l’autorité parentale
possède un caractère sacré et sa remise en cause est considérée
comme une malédiction. Le mariage arrangé apparaît donc comme
un moyen pour le père d’affirmer son autorité sur l’enfant. Comme
une façon de montrer que l’enfant lui appartient quelque soit son âge
et son statut. C’est ce que souligne M.T, homme 33 ans Burkina urbain
: « chez nous nous n’avons pas d’âge pour quitter le ‘banc d’enfants’ devant
nos parents. Tu as 60 ans, si ton père vit, tu es toujours un enfant parce que, quel
que soit ton problème lui, il est obligé de dire un mot dedans et c’est ce qu’il dit
qui est pris en compte. »
Cependant, il est important de souligner que même en contexte rural,
les habitudes matrimoniales ont connu dans une certaine mesure des
changements sous l’effet conjugué de l’école, des médias et des mouvements
migratoires. Pour bon nombre de nos enquêtés polygames
originaires du village et installés en ville, seule la première épouse est
choisie par les parents comme en témoigne A.T., homme 53 ans,
Burkina urbain : « Ca fait longtemps que je vis en ville, ma première épouse
vient de mon village, elle a été choisie par mes parents. La seconde, j’ai eu la liberté
de la choisir ici en ville. »
Le « confiage » d’enfant est un autre lieu d’expression de l’autorité
maritale. Cette pratique, sans avoir l’ampleur qu’elle avait dans le passé,
n’en reste pas moins une pratique courante. Même si des concertations
ont souvent lieu entre époux autour de cette question, la décision
de donner l’enfant en adoption temporaire ou définitive est dans
la majeure partie des cas une décision du père.
Les échelles sociales de la fécondité :
infécondité – hypo-fécondité – hyper-fécondité
La perception des échelles de la fécondité est modulée en fonction
des cadres sociaux normatifs dans lesquels baigne l’individu. Ainsi, les
perceptions des « seuils » de l’hypo–fécondité ou de l’hyper fécondité
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