04.09.2014 Views

liens - GID

liens - GID

liens - GID

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Quand l’attente se prolonge, il arrive que la belle–mère se joigne à ses<br />

filles pour donner un ultimatum à la femme en la menaçant de chercher<br />

une seconde épouse pour son conjoint si leur « ultimatum » reste<br />

sans effet.<br />

Les propos adressés à l’épouse peuvent aussi viser son mari. A.T.,<br />

femme 26 ans, se voit dire par un de ses collègues de travail : «Ça fait<br />

deux ans que tu es mariée et tu n’es toujours pas enceinte, si tu sais que ton mari<br />

n’est pas capable, dis lui de céder la place à d’autres. »<br />

L’enfant du couple, « c’est l’enfant de l’homme »<br />

Les rapports sociaux de sexe sont marqués par des inégalités quant au<br />

droit de propriété sur l’enfant, du moins dans les discours.<br />

Le mari mérite bien son nom de « chef de maison » d’autant plus que<br />

dans les représentations partagées, il apparaît comme le propriétaire<br />

de la mère et des enfants. Cette « déresponsabilisation » sociale de la<br />

femme vis-à-vis des enfants se perçoit aussi dans les transactions matrimoniales<br />

dont les femmes sont exclues sous prétexte que « c’est<br />

une affaire d’homme. »<br />

Ce pouvoir marital se manifeste dans presque tous les domaines de la<br />

vie conjugale et apparaît aux femmes comme ayant un fondement naturel<br />

ce qui fait qu’elles se retrouvent dans une position à la fois<br />

d’ « aliénation » et d’ « auto–aliénation » vis-à-vis de leur progéniture.<br />

De la naissance jusqu’au mariage, tous les rites de passages (baptême,<br />

circoncision, scolarisation, etc.) sont conduits sous la responsabilité<br />

des hommes, même si les femmes, elles aussi, les célèbrent à travers<br />

diverses cérémonies féminines. Pour ne prendre que l’exemple du mariage,<br />

le choix du conjoint, surtout en milieu rural, est encore fortement<br />

contrôlé par le père qui impose son choix.<br />

M.K. (homme, 37 ans, Sénégal semi–urbain) se souvient: « C’est ma<br />

cousine, je ne l’ai jamais connue, on ne connaissait pas. Je l’ai vue le jour où elle<br />

m’a rejoint à la maison. » M.O, (femme 30 ans, Burkina-Faso urbain) n’a<br />

pas, elle non plus, participé au choix de son conjoint : « Mon premier<br />

- 148 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!