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forme-t-il le biologique qu’est la fécondité ? Comment la reproduction
prend place dans les rapports conjugaux et à quels enjeux de
pouvoir correspond - elle ? Répondre à ces différentes questions
exige d’aller au-delà des contenus statistiques et de la logique des programmes
de santé publique pour prendre en compte les dimensions
sociales des pratiques reproductives.
Fort modestement, ce sont quelques habitudes partagées dans le domaine
de la conjugalité et de la reproduction en Afrique de l’Ouest
dont nous voulons rendre compte dans ce travail.
Pour cela, nous aborderons successivement : la reproduction et les
rapports sociaux de genres, les échelles sociales de la fécondité et, enfin,
la construction des choix reproductifs.
Mais, afin de « faire un premier point », voyons brièvement quel regard
les sciences sociales - et notamment la sociologie et l’anthropologie
- ont porté sur la question de la reproduction.
La reproduction comme révélateur du social
Marcel Mauss a utilisé la notion de «phénomène social total » pour
montrer qu’il existe des phénomènes majeurs qui permettent d’analyser
toute la vie sociale. Cette remarque concerne, bien sûr, la sexualité
qui comme le remarque Maurice Godelier (2001) « est toujours autre
chose qu’elle-même ». La reproduction, composante du vaste domaine
de la sexualité, correspond à de multiples significations sociales
et renvoie à des fonctionnements variés de la vie sociale.
Dans le domaine des sciences sociales, beaucoup de travaux ont abordée
la vaste question de la sexualité en tant que lieu de la domination
masculine.
Sans partager tout à fait ces thèses qui cristallisent un peu trop rapidement
les rapports entre les hommes et les femmes en les indexant
comme des rapports entre « dominants » et « dominés » occultant ainsi
la complexité du social, nous pensons cependant qu’elles ont eu le
mérite d’avoir souligné certaines inégalités marquant les rapports
entre les sexes.
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