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explique : « Mon amie m’a donnée beaucoup d’informations et m’a assurée
qu’on trouve les contraceptifs partout. Le même jour, j’ai pu acheter la pilule au
marché avec quelqu’un qui se promenait avec une tasse sur la tête. »
Si la construction des choix contraceptifs varie en fonction des parcours
individuels, il en est de même de l’âge d’entrée dans la contraception.
En effet, il est difficile d’indiquer un âge précis qui serait celui
de l’entrée dans la contraception. En effet, celui-ci varie selon certaines
données démographiques telles que le milieu de résidence, le
capital culturel et surtout les parcours individuels. Il est difficile
d’énoncer des données fondées d’un point de vue épidémiologique.
Mais nous pouvons « typifier » quelques profils des femmes que nous
avons rencontrées.
Dans nos entretiens, les femmes du milieu rural ont beaucoup plus
tendance à commencer l’expérience contraceptive après l’expérience
matrimoniale et l’expérience de maternité. La sexualité extra- conjugale
y est beaucoup plus réprimée qu’en milieu urbain même si les
normes dans ce domaine ne sont plus aussi répressives qu’il y a
quelques décennies. Dans ces milieux, l’expérience contraceptive
n’intervient souvent qu’entre 18 et 20 ans après quelques expériences
de maternité.
B.S. et R.D résident toutes les deux en milieu rural malien. La première
est âgée de 26 ans, elle a cinq enfants et a commencé la contraception
à 22 ans juste après avoir accouché de son troisième enfant
pour, dit-elle, « ne plus souffrir du rapprochement des naissances ». La seconde,
elle a 30 ans et a commencé la contraception il y a de cela un
mois. Elle a 8 enfants et avoue qu’elle veut faire la contraception
« parce que son corps est fatigué de faire des enfants ».
En milieu urbain et périurbain, l’expérience contraceptive pour certaines
femmes peut intervenir aussi bien en amont qu’en aval de la relation
conjugale (contraception célibataire puis contraception conjugale).
La contraception célibataire dans le contexte urbain débute avec les
premières craintes de grossesses en début de vie sexuelle, c'est-à-dire
entre 16 et 20 ans pour la plupart des filles que nous avons interro-
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