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Le passage à l’acte intervient dans un contexte où la rumeur sur les<br />

méfaits des contraceptifs concurrence le discours officiel. D’où souvent<br />

les nombreuses hésitations, les reports et même les remises en<br />

cause du passage à l’acte. La rumeur représente une « parole populaire<br />

» qui, même si elle est surveillée et suspectée, trouve un espace<br />

d’expression d’une manière ou d’une autre (Farges, 1992).<br />

Contraceptif « inaugural » et âge initiatique<br />

Malgré la présence de nombreux produits contraceptifs sur le marché,<br />

dans notre petit échantillon c’est la pilule qui est utilisée comme premier<br />

contraceptif et ce constat est valable pratiquement pour toutes<br />

les générations.<br />

SM., femme de 20 ans (Mali, milieu urbain), déclare : « c’est le comprimé<br />

que j’avais en tête quand j’ai décidé de faire la contraception et c’est ce que j’ai<br />

pris. »<br />

Une autre jeune femme, Z.O., 30 ans, mariée (Burkina, milieu urbain)<br />

observe non sans une certaine fierté « J’utilise les pilules depuis les 13<br />

ans. Je n’ai jamais changé. »<br />

Pour ce qui concerne les générations les plus anciennes, les femmes<br />

n’avaient pas tellement le choix puisque la pilule occupait une « position<br />

dominante » sur le marché contraceptif. Certaines habitudes linguistiques<br />

ne font aucune différence entre contraception et pilule (traduite<br />

par « planning »). S.D., femme, 39 ans, (Mali milieu urbain)<br />

s’exclame: « j’avale le planning tous les jours et ca ne m’a jamais rien<br />

fait ! ». Comme S.D., beaucoup de femmes parmi nos enquêtées ont<br />

utilisé les expressions « prendre le planning » ou « avaler le planning »<br />

pour parler de la pilule.<br />

Cependant, l’injectable devient de plus en plus un complément important<br />

à la pilule et cette « cote » peut être reliée à deux raisons fondamentales<br />

: la discrétion qu’elle procure (il est possible de l’utiliser<br />

sans éveiller les soupçons) et le fait qu’elle n’exige pas de prises quotidiennes<br />

comme dans le cas de la pilule. K.D., femme, 25 ans (Mali,<br />

milieu urbain) témoigne : « je fais l’injectable parce que là, dans ton entourage,<br />

on ne saura pas que tu pratiques la contraception. » F.D, femme, 28 ans,<br />

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