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Pour que le passage à l’acte puisse se produire, il faut que la candidate<br />
à la contraception soit à peu près sûre que ce qu’il y a de mieux à faire<br />
dans le fonctionnement sexuel à ce stade est justement la contraception.<br />
Au sein du couple, la décision du passage à l’acte peut être une décision<br />
concertée ou une décision individuelle.<br />
Dans le premier cas, la femme associe son conjoint à la prise de décision<br />
et le passage à l’acte intervient seulement après l’accord de ce<br />
dernier. F.S., une femme de 25 ans, mariée, (Mali, milieu urbain), témoigne<br />
: « J’avais en tête de faire la contraception depuis la naissance de mon<br />
dernier enfant. Quand j’en ai parlé à mon mari, il s’est montré favorable et c’est<br />
pourquoi je suis allée au centre de santé pour qu’on me donne le planning. »<br />
Une autre femme plus âgée, Mme S., 43 ans (Sénégal, milieu rural) estime<br />
que « pour faire la planification familiale il faut négocier avec son mari... le<br />
convaincre pour qu’il accepte ». Ce « pouvoir » marital dans le domaine reproductif<br />
traduit l’existence d’une « valence différentielle des sexes »<br />
(Héritier, 1992), c'est-à-dire les inégalités liées au « sexe social » (Thébaud,<br />
2005).<br />
Dans le fonctionnement du couple, l’autonomie de la femme se<br />
trouve d’autant plus limitée que le mari apparaît le plus souvent<br />
comme celui qui décide ou autorise. Les femmes, parce qu’elles penseraient<br />
la domination à travers les catégories partagées avec les «dominants»<br />
(les hommes), l’incorporeraient finalement à travers une<br />
sorte de violence symbolique faisant apparaître cette domination<br />
comme une relation naturelle (Bourdieu, 1998). C’est un tel discours<br />
relevant de la pensée commune qui ressort ici dans la déclaration de<br />
Madame K.B, 27ans, célibataire (Sénégal, milieu péri- urbain) : « c’est<br />
lui qui a amené la femme donc c’est lui qui doit décider de ce qui se passe dans la<br />
maison. »<br />
Différemment, la décision unilatérale de pratiquer la contraception à<br />
l’insu du conjoint vient du fait que ce dernier n’y est pas favorable, et<br />
elle traduit une volonté de la femme d’avoir un contrôle sur son<br />
corps en se donnant notamment la possibilité de refuser d’être mère<br />
si elle estime que cela ne correspond pas à ses intérêts.<br />
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