Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ception dans un cadre conjugal. En effet, dans les mondes ruraux,<br />
nous sommes en présence de sociétés d’interconnaissance où les naissances<br />
hors mariage sont beaucoup moins tolérées qu’en milieu urbain<br />
et péri-urbain. Dans ces milieux, l’entrée après un « incident » est<br />
donc quasiment le fait des femmes mariées. D’ailleurs, les calendriers<br />
matrimoniaux sont faits de telle sorte qu’ils laissent très peu de temps<br />
à la sexualité préconjugale, les filles étant mariées pour la plupart dans<br />
l’adolescence.<br />
Après avoir analysé la façon dont l’expérience de la maternité, la précarité<br />
économique et les le refus de la maternité célibataire peuvent<br />
être le point de départ d’une expérience contraceptive, voyons à présent<br />
comment se construit l’ultime décision du passage à l’acte<br />
contraceptif.<br />
L’ultime décision<br />
Dans tous les cas de figure que nous venons d’analyser, les femmes<br />
entrent généralement dans la contraception avec de vagues connaissances<br />
sur la contraception. Et l’ultime décision en vue d’entamer une<br />
pratique contraceptive intervient après l’obtention de « conseils informels<br />
» ou encore de « conseils officiels ». Mais d’autres « entrées »<br />
dans les carrières contraceptives sont possibles.<br />
Les personnes qui interviennent en qualité de « conseillers informels »<br />
sont le plus souvent un proche parent (tante, sœur), amie ou revendeur<br />
clandestin de médicaments. Ce sont donc des personnes de<br />
« confiance ». Elles ont souvent elles – mêmes pratiqué et vécu la<br />
contraception et c’est pourquoi leurs conseils comptent plus que les<br />
explications « savantes » et « théoriques » des centres de santé.<br />
A ce niveau, il est tout à fait significatif que le choix contraceptif sollicité<br />
soit souvent le même que la méthode pratiquée par la personne<br />
qui conseille.<br />
Les institutions sanitaires ne se présentent souvent que comme des<br />
lieux de conseil « complémentaires ». Elles viennent d’une certaine<br />
manière, confirmer des choix préalables.<br />
- 128 -