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Ces données quantitatives sont essentielles. En effet, l'accroissement
de la population - ou au contraire une maîtrise raisonnée de la fécondité
- influence l'ensemble des politiques de développement et
l'ensemble des secteurs de la vie sociale. Qu'il suffise ici d'évoquer les
questions de l'éducation, de l'énergie, de l'alimentation, de l'agriculture
et évidemment de la santé des femmes (Cleland & alii 2011).
De façon prospective, selon cette même étude, une sorte de rapport
arithmétique permet de supposer que « une croissance économique continue
et très forte de 10% par an, permet un doublement rapide des PIB par tête en une
dizaine d'années. Si cette croissance économique tombe à 5% (ce qui constitue une
bonne performance), il faudrait 24 ans pour doubler le PIB par tête avec une
croissance démographique continue de 2% par an ; mais 35 ans avec une croissance
démographique continue de 3% par an. Avec une croissance économique de
4%, ce qui reste appréciable, il faudrait respectivement 35 ans ou 50 ans pour
doubler le PIB par tête selon que la croissance démographique est “moyenne” de
2% par an, ou forte de 3% par an » (ibid. Guengant 2010).
Certes, certaines des hypothèses proposées dans cette étude sont éloignées
des contextes réels. Imaginer, par exemple, la période du
vieillissement comme un moment d'accumulation économique relève
plus, en Afrique de l'Ouest, d'un très hypothétique lointain que de
l'étude empirique. Mais, de façon générale, on peut facilement s'accorder
sur ces propos et les enjeux qu'ils signalent. Prenons donc appui
sur ce travail pour situer notre propre étude. Tout d'abord, d'un point
de vue descriptif, ces données statistiques permettent de « cadrer »
notre propos et ces données quantitatives désignent l'importance des
enjeux. Ensuite, lorsqu'elle aborde des programmes d'action, cette recherche
incite l'anthropologie à la réflexion. En effet, ce travail a
l'avantage d'être paradigmatique de bien des démarches de planification
familiale en ce qu'il repose sur une sorte de « rythme conceptuel
binaire » que l'on peut aisément préciser.
Dans un premier temps, envisageant les actions à effectuer pour réduire
la fécondité, l'étude s'appuie sur la notion de « besoins non satisfaits
1 » : un nombre important de femmes souhaiterait utiliser une
méthode contraceptive mais ne le pourrait pas pour diverses raisons.
1
Sur cette question et cet usage de la notion de « unmet need » voir aussi Cleland &
alii (2006).
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