liens - GID

R : On ne s'est pas entendu. On s'est disputé parce que je n'ai
pas tellement aimé la relation avec elles. Par contre, celle avec
qui j'ai vécu une année, c'est elle qui me plaisait.
Q : Quand on dit « je t'aime », pour toi, ça veut dire quoi ?
R : ça veut dire que ça me plaît de te voir. Tu me conviens,
pour moi, c'est ce que veut dire « tu me plais ».
Q : Les autres ne te plaisaient donc pas ?
R : Pas autant qu'elle. Elle était claire de peau, grosse et plus
belle que les autres, elle me plaisait donc plus que les autres.
Q : Et comment tu as pu donc la laisser t'échapper ?
R : Ils ne résidaient pas ici.
Loin des mariages arrangés que régulaient l'inter-connaissance des familles
et la réciprocité du don des femmes, les questions d'argent, de
corps et de beauté comme « capital » sont un des nouveaux agencements
affectifs.
Q : Et quelle a été la raison de ta séparation avec les autres.
R : Avec elles, on s'est vraiment querellé, je ne les aime pas, on
s'est disputé.
Q : Et pour quelle raison ?
R : Pour de l'argent.
Q : Elles te réclamaient de l'argent ?
R : Oui.
Q : Qu'est ce qu'elles faisaient avec cet argent ?
R : Elles achetaient de la nourriture avec ça et aussi les chaussures
et autres parures. Elles prennent de l'argent pour aller le
dépenser dans ces choses.
Q : Est-ce que la façon de courtiser les filles ici, c'est la même
chose qu'à Bamako ?
R : Ce n'est pas la même chose parce qu'ici c'est beaucoup plus
facile qu'à Bamako, à Bamako, c'est vraiment une question
d'argent. Si tu n'as pas d'argent là-bas, tu ne dois même pas
chercher à courtiser les filles. J'ai vu là-bas qu'à l'occasion du
réveillon, ils amènent de partout des poulets et des pintades, on
achète des habits pour les copines, elles se font tresser, tout
ceci demande des dépenses. Ici on fête le réveillon mais tu ne
- 105 -