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Abendprogramm (PDF) - Philharmonie Luxembourg

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Autour du monde<br />

Mercredi / Mittwoch / Wednesday<br />

14.04.2010 20:00<br />

Grand Auditorium<br />

Salif Keita vocals<br />

Prince calabash<br />

Souleymane Doumbia percussion<br />

Mamadou Kone percussion<br />

Harouna Samake kamale n’goni<br />

Djessou Kante guitar<br />

Ousmane Kouyaté guitar<br />

Seydou Tamba bass<br />

Aminata Dante backing vocals<br />

Bah Kouyaté Koné backing vocals<br />

Hawa Sissoko dance<br />

90’ sans entracte / ohne Pause


Salif Keita, l’empereur nu<br />

Richard Robert<br />

«Les débuts de Salif Keita ont été marqués par trois expériences:<br />

le rejet, la fuite, la réhabilitation», écrivait le journaliste Francis<br />

Dordor en 2005. Sur cette trame mouvementée, le chanteur malien<br />

a effectivement écrit les premiers chapitres de sa carrière musicale.<br />

Mais c’est aussi son existence même, placée d’emblée sous<br />

le double joug de la précarité et de l’adversité, qui a suivi ce fil<br />

pour le moins tortueux. Naître albinos sur le continent africain<br />

ne relève pas du simple mauvais sort: ce n’est rien d’autre qu’une<br />

forme de damnation. Dans un village comme Djoliba, où Salifou<br />

Keïta voit le jour le 25 août 1949, ce handicap porte l’augure<br />

d’une vie de solitude et d’infamie – quand ce n’est pas pire. Plus<br />

encore que le soleil, dont les morsures meurtrissent sa peau et<br />

torturent ses yeux, ce sont les regards chargés de moquerie, de<br />

peur et de haine, toutes les croyances amplifiées par la chambre<br />

d’écho de rumeurs ancestrales, qui blessent alors le jeune garçon.<br />

C’est dans ses vertes années, qu’on qualifierait plutôt d’arides<br />

pour le coup, que Salif Keita se forge cet alliage de volonté et de<br />

vulnérabilité qui donnera à son chant un éclat à nul autre pareil.<br />

Renié par son père agriculteur, qui ne sait que faire de cet enfant<br />

inapte aux travaux des champs, mis au ban de sa communauté,<br />

il se réfugie dans les études. Élève très doué, il prétendra d’ailleurs<br />

plus tard au métier d’instituteur, avant d’en être écarté en<br />

raison de sa vue déficiente. Peu importe: la quête de savoir est<br />

pour lui comme un baume cicatrisant, un onguent anesthésiant<br />

toutes les douleurs. Ne lui reste plus qu’à trouver le philtre magique<br />

qui lui donnera symboliquement une seconde peau: ce<br />

sera la musique.<br />

2


photo: Richard Dumas<br />

Salif Keita<br />

Comme il est visiblement inscrit que rien ne lui sera donné, ni<br />

même enseigné, c’est de lui-même qu’il s’initie aux vertiges du<br />

chant. D’abord en s’abreuvant aux flots verbaux des griots, qui<br />

content sans répit les histoires héritées des plus lointaines et plus<br />

riches heures de la civilisation mandingue. Ensuite en succombant<br />

aux sortilèges de la parole vibrée, partout où ils peuvent se<br />

manifester. Commis par son père à la fonction d’épouvantail, l’une<br />

des seules taches que sa frêle constitution l’autorise à accomplir,<br />

Salif Keita chasse ainsi à la seule force de sa voix les alouettes, les<br />

martinets ou les babouins qui pillent les plantations de maïs. Il<br />

ne remplit pas seulement cette mission avec brio; se lève aussi en<br />

lui un sentiment de plénitude qu’il ne connaissait pas. Quelque<br />

chose qui, de moins en moins confusément, s’apparente à la fois<br />

à l’éveil d’une vocation et à la découverte d’un pouvoir bienfaiteur.<br />

«Comme je n’avais pas le droit de le faire avec les hommes,<br />

je communiais avec la nature, je chantais pour les animaux», racontera-t-il<br />

dans un entretien à Mondomix. Le monde sauvage<br />

écoute déjà Salif Keita. Mais il faudra encore un peu de temps<br />

avant que la distance le séparant de ses frères humains ne soit<br />

abolie.<br />

3


Car un autre obstacle de taille se dresse sur son chemin: il est l’un<br />

des descendants en ligne directe de l’empereur Soundjata Keita,<br />

fondateur au 13 e siècle de l’Empire mandingue. Selon le système<br />

de castes en vigueur, cette noble extraction lui interdit d’exercer<br />

le métier de musicien, réservé aux seuls griots. Enfreindre la coutume<br />

serait vécu comme un outrage; mais quel risque un paria<br />

peut-il prendre à être l’objet d’un scandale? Salif Keita n’a pas<br />

vingt ans, et il comprend déjà ceci: il n’est pas de profonde sagesse<br />

qui, à un moment ou à un autre, ne prenne pas le visage de<br />

la transgression. En 1968, il quitte donc sa famille et, avec une<br />

guitare pour principal bagage, part à la rencontre de son destin<br />

dans la fourmilière de Bamako. L’enfant de Djoliba y découvre<br />

non seulement l’agitation trépidante des cafés et des marchés, qui<br />

seront ses premières scènes, mais aussi ces élans naturels de solidarité<br />

qui, dans le cœur grouillant des villes, peuvent unir les déclassés<br />

et pestiférés de toutes sortes. «Ma grande chance a été de<br />

rencontrer les homosexuels à Bamako, racontera-t-il ainsi au<br />

journal Métro en 2006. Ce sont eux qui m’ont repéré, donné des<br />

habits et des chaussures, et qui m’ont emmené chanter dans des<br />

bars interdits aux nobles. Ils m’ont nourri, ils ont fait de moi<br />

une star.»<br />

Dans la nuit de la capitale malienne, une étoile naît effectivement.<br />

Elle va s’éclairer encore un peu plus en intégrant une lumineuse<br />

constellation de musiciens: le Rail Band de Bamako, orchestre<br />

phare de la scène locale, dont la force d’attraction ne cessera<br />

d’augmenter grâce aux prestations vocales de Salif Keita. L’heure<br />

est à la relecture du patrimoine, à la fusion des différentes musiques<br />

ethniques du Mali, et à l’intégration accélérée des influences<br />

étrangères qui imprègnent l’Ouest africain – de la salsa au<br />

jazz, du funk au rock. Doté d’un esprit forcément hermétique<br />

aux dogmatismes en tout genre, Salif Keita développe dès ces<br />

années-là cette sensibilité panoramique qui fera de lui l’un des<br />

chanteurs africains les plus affranchis de sa génération. «J’ai pris<br />

conscience que, pour un autodidacte, la seule façon de s’améliorer,<br />

c’était d’aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres musiciens,<br />

et de travailler avec eux afin de partager leurs expériences»,<br />

dira-t-il en 2003.<br />

4


Salif Keita<br />

Ce devoir de curiosité et d’ouverture, Salif Keita le remplira aussi<br />

avec les Ambassadeurs du Motel, dont il tiendra le micro de 1973<br />

à 1978. Au sein de cette autre formation vedette de Bamako s’illustre<br />

un chanteur, guitariste, compositeur et arrangeur surdoué,<br />

Kanté Manfila, petit prodige de ce qu’on appelle alors le «folklore<br />

modernisé». Avec lui, Salif Keita se métamorphose peu à peu en<br />

fer de lance d’une nouvelle théorie de chanteurs africains au<br />

rayonnement international qui, du Sénégalais Youssou N’Dour<br />

au Guinéen Mory Kante, vont agrandir la brèche ouverte en 1972<br />

par le saxophoniste camourenais Manu Dibango et son tube planétaire<br />

«Soul Makossa». Après un détour fructueux par Abidjan,<br />

où ils décrochent avec leur groupe (rebaptisé les Ambassadeurs<br />

Internationaux) un énorme succès commercial («Mandjou»), Keita<br />

et Manfila s’envolent pour New York, où ils réalisent en l’espace<br />

de trois mois une paire d’albums («Primpin» et «Toukan») pareillement<br />

plébiscités par la critique.<br />

7


L’irrésistible ascension de l’ex-aristocrate déchu de Djobila se<br />

poursuit en France, où il choisit de s’installer au milieu des années<br />

1980 et où il signe son premier grand coup: l’album «Soro» (1987),<br />

qui pousse un cran plus loin l’entrelacement entre écriture traditionnelle<br />

et sonorités électroniques, chant remonté de la nuit des<br />

temps et production de pointe. En octobre de la même année,<br />

Salif Keita est invité à célébrer au stade de Wembley les 70 ans<br />

de Nelson Mandela: son aura est désormais mondiale. Jalonné<br />

de disques qui ne cessent de reformuler l’équation entre héritage<br />

mandingue et esthétiques occidentales, la carrière du Malien<br />

prend alors des airs d’odyssée sonore et humaine. Au fil des enregistrements,<br />

on le voit ainsi s’entourer des anciens membres du<br />

groupe jazz-rock Weather Report Joe Zawinul et Wayne Shorter,<br />

du guitariste Carlos Santana, du Béninois Wally Badarou, du<br />

pape du rock fusion Vernon Reid (du groupe Living Colour) ou<br />

encore de la chanteuse Grace Jones. Parfois accusé de se disperser<br />

(en 1997 paraît même un album de reprises de standards de la<br />

chanson française), Salif Keita revendique haut et fort le droit de<br />

papillonner d’un genre à un autre, de goûter librement à tous les<br />

nectars de la musique. «Chaque album d’un artiste doit être un<br />

univers à découvrir. Je n’ai jamais voulu que mes albums se<br />

ressemblent. C’est un signe de politesse à l’égard des mélomanes.<br />

On ne peut pas offrir le même menu à ses fans. Ce n’est pas<br />

respectueux.» Signé sur le prestigieux label Island, Salif Keita incarne<br />

dès le milieu des années 1980 l’emblème triomphant d’une<br />

world music alors en plein essor. Purement marchande, cette<br />

appellation assez fumeuse lui inspire pourtant des réticences dont<br />

il ne se départira jamais tout à fait. «La world music est un concept<br />

commercial qui ghettoïse la musique africaine, déclarera-t-il ainsi<br />

en 2003 au journal malien Le Reflet. Les Africains ne font-ils pas<br />

le blues, le jazz, le rock, la salsa … comme tout le monde?» La<br />

maturité aidant, le Malien a-t-il toutefois ressenti la nécessité de<br />

revenir aux fondamentaux? Toujours est-il que sa musique, à l’aube<br />

des années 2000, aura marqué un net retour à une mise en son<br />

plus acoustique et dépouillée, décapée des effets parfois tapageurs<br />

et des arrangements clinquants qui éclaboussaient ses productions<br />

des années 1980 et 1990. Ses trois derniers albums en date,<br />

8


«Moffou» (2002), «M’Bemba» (2005) et «La Différence» (2009)<br />

l’attestent, qui arborent les atours majestueux et indatables d’une<br />

musique au classicisme non dénué d’audace – voir ainsi les magnifiques<br />

ponts jetés entre musiques maliennes et traditions orientales<br />

dans «La Différence».<br />

Cette évolution correspond à un tournant dans la vie même du<br />

chanteur, qui depuis les années 1990 s’est recentré sur son pays<br />

natal. À Bamako, où il réside à nouveau, Salif Keita a notamment<br />

investi dans la conception d’un studio d’enregistrement et d’un<br />

club, soutenu l’émergence de jeunes pousses comme Rokia Traoré,<br />

tonné contre le fléau de la piraterie musicale qui décime les producteurs<br />

locaux. Ardent défenseur d’un panafricanisme éclairé,<br />

pourfendeur du regard fataliste qui est trop souvent porté sur le<br />

continent noir, il n’a également cessé d’affirmer des valeurs humanistes,<br />

prenant position en faveur de la condition féminine,<br />

de la cause antiraciste ou encore de la pensée écologiste – sans<br />

compter bien sûr l’action qu’il mène au sein de son association<br />

SOS Albinos. Dans sa chanson «M’Bemba», dense et majestueuse<br />

comme le fleuve Niger, Salif Keita s’adresse à son lointain aïeul<br />

Soundjata et l’implore de lui accorder son pardon, à lui qui a osé<br />

défier la coutume et endosser les habits du griot. Mais après des<br />

années d’errance volontaire, après un long périple qui l’aura vu<br />

être couronné de gloire et d’honneur, il est lui aussi devenu une<br />

sorte d’empereur – un empereur sage et nu, qui aurait désormais<br />

le chant et la mémoire comme seuls et lumineux apparats.<br />

11


Afrikanische Odyssee<br />

Salif Keita<br />

Wolf Kampmann<br />

Unsere Wurzeln liegen in Afrika – eine inflationär gebrauchte<br />

Formel, die zumindest in musikalischer Hinsicht weitgehend auf<br />

Einmütigkeit stößt. Tatsächlich breiteten sich die beiden Urformen<br />

menschlichen Musizierens, der Gesang und das Trommeln, vor<br />

vielen tausend Jahren von Afrika aus über den ganzen Planeten<br />

aus. Dies wird sich in Zukunft ändern: Abermals hat eine Völkerwanderung<br />

aus dem Süden eingesetzt, doch die schwimmende<br />

Hightechgrenze im Mittelmeer versucht, die Einwanderungwelle<br />

vor Europa brutal zu stoppen – diese Abschottung macht auch<br />

vor der Musik Afrikas nicht halt. Zwar fasziniert der riesige Erdteil<br />

mit seiner Vielzahl unentdeckter Klänge nach wie vor, doch<br />

kommt in der westlichen Hemisphäre nur an, was sich exotischen<br />

Klischees nicht gänzlich verweigert und die Spielregeln des Markts<br />

befolgt: Unter dem abgegriffenen Zauberwort «Weltmusik» wird<br />

Musik afrikanischer Provenienz immer noch völlig undifferenziert<br />

subsummiert, nur für ausgewiesene Kenner macht es einen<br />

Unterschied, ob eine Gruppe aus dem Atlas oder vom Kap kommt.<br />

Afrika ist Afrika, zumal die meisten afrikanischen Künstler, die<br />

hierzulande bekannt sind, ohnehin in Paris, London, Lissabon<br />

oder anderen europäischen Metropolen leben.<br />

Dieser Zustand könnte sich bald ändern, denn die künstlerische<br />

Elite Afrikas strömt in ihre Heimat zurück. Schon jetzt kristallisieren<br />

sich zwischen Tanger und Kapstadt Zentren heraus, in<br />

denen sich spezielle musikalische Idiome konzentrieren. Einer<br />

dieser kreativen Brennpunkte ist Mali. Ali Farka Touré, Toumani<br />

Djabaté, Amadou & Mariam, Rokia Traoré sowie die Band Tinariwen<br />

sind Größen, die das ungeheuer reiche Musikleben von<br />

12


photo: James Wheare<br />

Salif Keita<br />

Mali belegen. In dem westafrikanischen Staat begnügt man sich<br />

längst nicht mehr mit der Aufwärmung traditioneller Strömungen<br />

und lauen Synthesen von Pop und Africana. Hier wird seit Jahrzehnten<br />

eine ebenso genuine wie lebendige Pop- und Rock-Tradition<br />

gepflegt, die euro-amerikanische Einflüsse nicht stumpf nachempfindet,<br />

sondern sich – wie das Beispiel der Desert-Blues-<br />

Ikone Ali Farka Touré deutlich zeigt – parallel entwickelt. Mali<br />

hat eine starke, authentische und hoch entwickelte Popkultur, die<br />

sich aus vielfältigen instrumentalen und regionalen Quellen speist<br />

und mit westlichen Einflüssen ähnlich umgeht wie ein Paul Simon<br />

mit der Musik Südafrikas. Ihre Protagonisten treten auch im<br />

Norden und Westen voller Selbstbewusstsein auf und repräsentieren<br />

nicht nur die Zukunft der afrikanischen Musik, sondern<br />

auch die merkantilen Perspektiven des Standorts Westafrika. Die<br />

amerikanische Allstar-Band Dirtmusic etwa zählt zu den ersten<br />

prominenten Gruppen aus dem Westen, die sich die Infrastruktur<br />

von Mali zunutze machen. Sie nahmen ihr neues Album in der<br />

Hauptstadt Bamako auf, zusammen mit der malinesischen<br />

Blues-Band Tamikrest.<br />

Zu den ersten Pop-Musikern aus Mali, die in Europa überhaupt<br />

wahrgenommen wurden, gehört der Sänger Salif Keita. Der 60-<br />

jährige Albino genießt in Mali einen besonderen Status, lässt<br />

sich seine Abstammung doch auf den sagenumwobenen Krieger-<br />

13


könig Sundiata Keita, der im 13. Jahrhundert lebte, zurückführen.<br />

Welcher englische Rockmusiker kann schon auf einen Stammbaum<br />

verweisen, der auf Richard Löwenherz zurückginge, und<br />

welcher deutsche Starr stammte in direkter Linie von Barbarossa<br />

ab? Dennoch hatte es Keita nicht immer leicht: In seiner Kultur<br />

gilt die Geburt von Albinos es als böses Omen. Aberglaube sagt<br />

hellhäutigen Afrikanern wie ihm verheerende Zauberkräfte nach.<br />

Salif Keita wurde deshalb von seiner Familie versteckt und wuchs<br />

völlig isoliert auf; obendrein musste er sich mit seiner empfindlichen<br />

Haut vor der aggressiven Sonne Afrikas schützen. Im Verborgenen<br />

studierte er die Tradition der Griots, einer Art afrikanischer<br />

Troubadoure, die seit Jahrhunderten über den Kontinent<br />

wandern und singend Nachrichten verbreiteten – wenn er schon<br />

nicht gesehen werden durfte, wollte er sich wenigstens Gehör<br />

verschaffen. Seine Stimme trainierte der angehende Chanteur,<br />

indem er auf den Maisfeldern seiner Familie trillernd Vögel und<br />

Affen vertrieb.<br />

Sein Talent nützte ihm indes zu Hause nicht viel. Im Gegenteil:<br />

Der Gesang des heranwachsenden Salif Keita wurde angesichts<br />

seines königlichen Geblüts als unwürdig erachtet. In der Einsamkeit<br />

der dörflichen Isolation lernte der junge Barde jedoch, sich<br />

allein durchzuschlagen und Jahrtausende alten Normen mit<br />

seinem Individualismus zu überwinden. 1967 zog es ihn aus der<br />

Provinz nach Bamako, wo er in der staatlich geförderten Dance-<br />

Band Rail Road sang. 1973 trat er der Gruppe Les Ambassadeurs,<br />

später Les Ambassadeurs Internationales, bei, in der er sich verschiedenen<br />

westlichen und lateinamerikanischen Einflüssen<br />

öffnete. Aus politischen und wirtschaftlichen Gründen verließ<br />

die Band mit ihrem Frontmann ihr Vaterland und steuerte ab<br />

1978 verschiedene Stationen in Afrika an. Aufgrund dieser afrikanischen<br />

Odyssee avancierte der einstmals geschmähte Albino<br />

schnell zum musikalischen Sprachohr des ganzen schwarzen Kontinents.<br />

Seit Mitte der 1970er Jahre feierte der kleine Mann mit<br />

der großen Stimme weltweit Erfolge, erst mit seinen «Internationalen<br />

Botschaftern», dann als Solokünstler. Sein langer Weg<br />

führte derweil weiter über New York nach Paris. Erst Ende der<br />

1990er Jahre fasste er wieder in Bamako Fuß.<br />

14


Inzwischen ist Salif Keita weit mehr als ein Repräsentant Afrikas.<br />

Er ist ein nonchalanter Weltenbummler, der auf dem Cover seines<br />

neuen Albums «La Différence» nicht im semitraditionellen Kostüm<br />

posiert, sondern geographisch neutral in elegantem Anzug<br />

und lässigem Hut. «Was hat das noch mit Afrika zu tun?», mag<br />

manch einer fragen. «Warum muss das überhaupt etwas mit Afrika<br />

zu tun haben?», lautet die Gegenfrage. Die Musik selbst liefert<br />

letztlich die Antwort auf beide Fragen: Die Songs, die Keita in<br />

heiserem Tenor vorträgt, sind entspannt und federnd. Sie gehören<br />

in die urbane Gegenwart, nicht in die ewige Savanne. Der afrikanische<br />

Hintergrund wird weder betont noch verleugnet. Er ist<br />

einfach da, ohne auf eine bestimmte Art und Weise in Images gekleidet<br />

oder apologetisch verbrämt werden zu müssen.<br />

Salif Keita begnügt sich nicht wie so viele andere Vertreter postkolonialer<br />

«Weltmusik» damit, gewichtsloser Teil eines kollektiven<br />

kulturellen Aufbruchs zu sein. Er ist ganz er selbst und legt in<br />

seinen Songs höchstpersönlich die Koordinaten westlicher und<br />

afrikanischer Wurzeln fest. Man kann sich auf ihn einlassen,<br />

ohne permanent mit Hunger, Dürre, Bürgerkrieg, Korruption,<br />

Kindersterblichkeit und AIDS konfrontiert zu werden. Die Tage<br />

des Kampfes sind vorbei, der Erbe der Griots kommt längst ohne<br />

programmatische Penetranz aus. Traditionelle Saiteninstrumente<br />

wie N’goni und Kora oder Percussion wie Djembe und Balafon<br />

weben in seinen Liedern gemeinsam mit modernen Instrumenten<br />

wie E-Gitarren und Keyboards dichte Klangteppiche, deren einzelne<br />

Fäden nur noch Fachleute entwirren können. Aufgesetzter<br />

Panafrikanismus scheint diesen Songs gänzlich fremd. Seine<br />

Alben sind eine ausgelassene Feier des Lebens, die jedoch alles<br />

andere als Gleichgültigkeit manifestiert.<br />

Obwohl «La Différence» vordergründig ein Appell gegen die Diskriminierung<br />

von Minderheiten in seiner Heimat ist, schwingt<br />

dabei keinerlei Verbitterung mit. «Wir müssen uns selbst auf die<br />

Beine helfen», erklärte er schon vor Jahren in der Zeitschrift Jazz-<br />

Echo. «Die Natur hat uns wunderbare Dinge geschenkt. Es ist noch<br />

nicht vorbei, nichts ist entschieden. Lasst uns endlich Nutzen aus<br />

den Wundern dieses Kontinents ziehen. Und lasst uns aufhören,<br />

17


uns selbst zu bemitleiden. Afrika steht auch für Lebensfreude,<br />

Optimismus, Schönheit, Eleganz, Anmut, Poesie, die Sonne und<br />

die Natur.»<br />

Verglichen mit jüngeren Künstlern seines Landes wie den radikalen<br />

Gruppen Tinariwen oder Tamikrest, der toughen Diva Rokia<br />

Traoré oder den kristallinen Phantasien des Koraspielers Toumani<br />

Djabaté erscheinen Keitas Weisen geradezu lieblich, weich und<br />

versöhnlich. Der Star aus Mali ist kein Ankläger, sondern ein<br />

sanfter Vermittler zwischen Welten, die sich nicht ausschließen<br />

müssen. Seine neue CD klingt unaufgeregt und gelassen. Wenn<br />

er im Titelsong von «La Différence» singt: «Ich bin schwarz, /<br />

Meine Haut ist weiß, / Und ich mag das, / Dieser Unterschied<br />

macht es schön. / Ich bin weiß, / Mein Blut ist schwarz, / Und<br />

ich liebe das», dann ist das nicht nur ein Hinweis auf seine Identität<br />

als Albino, sondern gleichermaßen eine Allegorie auf das<br />

Zusammenleben von Schwarz und Weiß. In der globalisierten<br />

Welt der Gegenwart tritt ein Kosmopolit wie Salif Keita mit anderen<br />

Themen an als in den 1970er Jahren, als afrikanische Musik<br />

noch ein großer weißer Fleck auf der kulturellen Weltkarte war.<br />

Salif Keita ist mit gleicher Leidenschaft Weltbürger wie Malinese.<br />

Sein Leben ist in Mali nicht leichter geworden, denn der sich<br />

dort ausbreitende Islamismus beäugt Künstler wie ihn misstrauisch.<br />

Doch er nimmt es gelassen. Warum gerade sein Heimatland gegenwärtig<br />

zum wichtigsten afrikanischen Popmarkt aufsteigt, erklärt<br />

er auf www.afropop.org mit der Tradition, aus der auch sein<br />

Geschlecht hervorgegangen ist. «Wir sind eine uralte Zivilisation.<br />

Wir waren die Heimat eines der größten Königreiche Afrikas. Es<br />

mag bizarr sein, aber in diesem Reich gab es damals schon Demokratie.<br />

Da waren all diese ethnischen Gruppen, und jedermann<br />

sagte, was er wollte. Mali ist eine große Familie.» Und etwas<br />

später sibyllinisch: «Was ist ein Land? Ein Land ist eine Art zu<br />

denken.» So schließt sich der Kreis. Wie sein großer Vorfahr Sundiata<br />

Keita einst Westafrika mit Waffen zu einem großen, prosperierenden<br />

Königreich vereinte, zieht Salif Keita 750 Jahre später<br />

friedlich in die Welt hinaus, um Afrikaner, Europäer, Amerikaner<br />

und Asiaten mit seinen Songs zu vereinen.<br />

18


Interprètes<br />

Biographies<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Salif Keita vocals<br />

Depuis plus de quarante ans, Salif Keita poursuit de manière<br />

inlassable son travail d’orfèvre de la musique malienne moderne,<br />

repoussant de nombreuses frontières musicales et recherchant<br />

constamment d’autres façons de faire des disques. Sa musique<br />

multiplie les ouvertures avec le monde qui l’entoure. Au gré de<br />

ses rencontres et de ses voyages, Salif Keita ne s’est jamais<br />

départi de ses racines et de sa culture mandingue. Chanteur et<br />

compositeur pionnier, il a été de toutes les avant-gardes musicales,<br />

au gré de ses exploits vocaux avec le Rail Band et les Ambassadeurs,<br />

deux des plus grands orchestres maliens des années<br />

1970, avant de devenir l’une des grandes révélations de la world<br />

music naissante lors de ses débuts en solo avec «Soro» en<br />

1987. Après les classiques «Moffou» en 2002 et «M’Bemba»<br />

en 2005, il clôt aujourd’hui la décennie en beauté avec «La Différence»,<br />

troisième volet de sa trilogie acoustique parue chez<br />

Universal Jazz. Ce disque est l’un des albums les plus engagés<br />

et les plus touchants de sa carrière. Il a été réalisé en grande<br />

partie à Paris; quelques sessions ont eu lieu à Bamako (dans<br />

son studio Le Moffou), à Djoliba (son village natal sur les bords<br />

du Niger), à Los Angeles et à Beyrouth. En mouvement perpétuel,<br />

au lieu de rester figé et de se repaître de la tradition qu’il<br />

maîtrise pourtant à la perfection, Salif Keita est toujours sur la<br />

brèche concernant les évolutions musicales et les technologies<br />

qui permettent de les réaliser. Serti d’arrangements somptueux,<br />

ce nouvel album n’échappe pas à la règle. On retrouve ici une<br />

équipe de musiciens, nouvelles têtes et fidèles, qui font totale-<br />

21


photo: Damian Rafferty<br />

Salif Keita<br />

ment corps autour de Salif. La force artistique de Salif Keita<br />

vient en grande partie du fait qu’il essaye de se renouveler en<br />

permanence, à la fois dans ses paroles, dans sa musique et<br />

dans son chant. Sa voix lui permet de traduire des émotions<br />

vraies, qu’il chante en malinké, en bambara ou en français. Il<br />

cherche toujours la meilleure sonorité possible, n’hésitant pas<br />

à mélanger les langues entre elles afin de trouver une poésie<br />

juste. Ce n’est pas le moindre des paradoxes de Salif dont le<br />

statut même de noble Keita lui interdisait de chanter et de se<br />

confronter au verbe et à la technique des griots. Descendant<br />

de l’illustre empereur Soundjata Keita dont l’empire au 13 e<br />

siècle s’étendait de l’océan Atlantique aux confins du Sahara<br />

et jusqu’au golfe de Guinée, Salif Keita est plus que jamais le<br />

symbole d’une Afrique fière de ses racines et de son histoire,<br />

mais aussi d’une Afrique qui se projette parfaitement dans un<br />

monde toujours plus global, à la recherche d’une modernité<br />

aussi effrénée qu’élusive. Né albinos, la couleur même de sa<br />

peau claire laissait augurer de sombres présages dans le Mali<br />

22


ancestral où il grandit. «Je suis un noir, ma peau est blanche et<br />

moi j’aime bien ça, c’est la différence / Je suis un blanc, mon<br />

sang est noir, moi j’adore ça, c’est la différence qui est jolie»<br />

chante-t-il sur «La Différence», premier single de l’album éponyme.<br />

Tout est dit sur cet hymne à la tolérance, sur lequel il exprime<br />

ses convictions d’artiste comme rarement il avait eu<br />

l’occasion de le faire. Outre ce morceau en faveur d’une meilleure<br />

reconnaissance des albinos, cet album aborde aussi le thème<br />

de la préservation de l’environnement de son pays. «Ékolo<br />

d’Amour» sensibilise à la tragédie écologique qui a lieu en Afrique<br />

depuis plusieurs décennies dans l’indifférence générale. Sur<br />

«San Ka Na», il cherche ainsi à éveiller la conscience de ses<br />

concitoyens sur la protection du fleuve Niger, au bord duquel il<br />

a grandi. Il s’agit d’un véritable cri du cœur et un coup de gueule<br />

à l’égard de l’inaction des politiques et des riverains sur la protection<br />

de ce cours d’eau, véritable colonne vertébrale du Mali,<br />

aujourd’hui abondamment pollué. Croisé auprès de M., de Vanessa<br />

Paradis ou de Ben Ricour, le réalisateur Patrice Renson<br />

donne toute sa cohérence au propos de Salif, apportant une<br />

efficacité évidente, avec des influences pop plus prononcées<br />

que sur les opus précédents, mais aussi une évidente fluidité<br />

d’exécution. On le retrouve également à la batterie, à la guitare<br />

ou aux percussions sur quelques titres de «La Différence». Il<br />

signe les arrangements de cordes de «Samigna», de «San Ka<br />

Na» et d’«Ékolo d’Amour», enregistrés à Beyrouth avec l’aide du<br />

trompettiste libanais Ibrahim Maalouf. Ces trois morceaux parent<br />

la voix de Salif de reflets orientaux et soulignent les interactions<br />

naturelles existant entre musique arabe et musiques mandingues,<br />

entre l’oud et le n’goni. Joe Henry a enregistré, produit et remixé<br />

«Papa» et «Folon», deux des titres les plus émouvants de l’album,<br />

classiques du répertoire de Salif. Tout comme Seydou, qui n’est<br />

autre qu’une nouvelle version de «Seydou Bathily», un standard<br />

de l’époque des Ambassadeurs du Motel. «Papa» porte en lui<br />

des émotions à la profondeur universelle, nuançant d’autres<br />

morceaux souvent graves dans leurs thèmes mais où la joie de<br />

vivre et l’espoir l’emportent. Soulignant la mélodie de «Djélé»,<br />

le balafon de Keletigui Diabaté, monument de la musique malienne<br />

et fidèle complice depuis quarante ans, illustre une lim-<br />

25


pidité on ne peut plus naturelle. Elle évoque les liens qui l’unissent<br />

à Salif, auquel il apprit à jouer de la guitare. La douceur<br />

de «Seydou», la sincérité de «La Différence», la profondeur<br />

de «Folon» ou la mélancolie de «San Ka Na» composent un<br />

album aux vibrations plurielles, un ensemble homogène sur<br />

lequel rayonne la voix d’un chanteur au sommet de son art vocal.<br />

Comme le chante Salif sur le morceau titre: «chacun dans l’honneur<br />

aura son bonheur», véritable slogan à la félicité universelle.<br />

«La Différence» de Salif Keita a été nommé Album de Musiques<br />

du monde de l’année 2010 aux «Victoires de la Musique».<br />

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII<br />

Salif Keita vocals<br />

Seit über vierzig Jahren arbeitet Salif Keita unermüdlich an der<br />

modernen Musik Malis, setzt sich über zahlreiche musikalische<br />

Grenzen hinweg und ist stets auf der Suche nach neuen Aufnahmemöglichkeiten<br />

für seine CDs. Mit seiner Musik erreicht<br />

er ein breit gefächertes Publikum. Dabei hat er trotz seiner ausgeprägten<br />

Vorliebe für Reisen und das Erkunden neuer Horizonte<br />

niemals seine Wurzeln, die Kultur der Mandinka, vergessen. Als<br />

Sänger und Komponist war Salif Keita stets an den verschiedensten<br />

musikalischen Avantgarden interessiert. So arbeitete<br />

er seit den 1970er Jahren mit der Rail Band und den Ambassadeurs,<br />

zwei der größten Orchester Malis, zusammen, bevor ihm<br />

mit seinem Solo-Debüt «Soro» 1987 der Durchbruch in der damals<br />

noch jungen Weltmusik-Szene gelang. In Fortsetzung der<br />

bereits zu Klassikern gewordenen Alben «Moffou» (2002) und<br />

«M’Bemba» (2005) folgt mit «La Différence» der letzte Teil seiner<br />

bei Universal Jazz erschienenen Trilogie. Dieses Album gehört<br />

zu Keitas engagiertesten und berührendsten, er nahm es in<br />

Bamako (in seinem eigenen Studio Le Moffou), Djoliba (seiner<br />

Geburtsstadt am Ufer des Niger), Los Angeles, Beirut und Paris<br />

auf. Immer in Bewegung und ohne zwanghaft an der Tradition<br />

festzuhalten, bewegt sich Salif Keita fortwährend am musikalischen<br />

und technischen Puls der Zeit – das hört man auch «La Différence»<br />

an. Salif Keita hat für dieses Album alte Bekannte und<br />

neue Gesichter um sich geschart, die zusammen mit ihm eine<br />

perfekte musikalische Einheit bilden. Salif Keitas herausragendste<br />

26


photo: James Wheare<br />

Salif Keita<br />

künstlerische Eigenschaft ist ohne Zweifel sein Streben nach<br />

permanenter Erneuerung, das in seinen Texten, seiner Musik<br />

und seinem Gesang zum Ausdruck kommt. Seine Stimme vermittelt<br />

dabei stets wahre Gefühle, unabhängig davon, ob er auf<br />

Malinke, Bambara oder Französisch singt – um seine Botschaft<br />

bestmöglich zu vermitteln, mischt er gegebenenfalls sogar verschiedene<br />

Sprachen miteinander. Zu den zahlreichen Paradoxa<br />

in Salif Keitas Leben gehört, dass ihm seine adlige Abstammung<br />

das Singen die Auseinandersetzung mit Sprache und Technik<br />

29


30<br />

der Barden eigentlich verbietet: Salif ist ein Nachfahre des berühmten<br />

Königs Sundiata Keita, dessen Reich sich im 13. Jahrhundert<br />

vom Atlantischen Ozean bis zur Grenze der Sahara und<br />

zum Golf von Guinea erstreckte. Heute ist Salif Keita mehr denn<br />

je Symbol für ein Afrika, das stolz auf seinen Wurzeln und seine<br />

Geschichte ist. Er ist zugleich Symbol für ein Afrika, das sich perfekt<br />

einer zunehmend globalisierten Welt anpasst. Der Albino,<br />

dessen Hautfarbe einst düstere Voraussagen bei seinem Volk<br />

hervorrief, singt heute im Titelsong seines Albums «La Différence»:<br />

«Ich bin schwarz, / Meine Haut ist weiß, / Und ich mag<br />

das, / Dieser Unterschied macht es schön. / Ich bin weiß, / Mein<br />

Blut ist schwarz, / Und ich liebe das, der Unterschied macht es<br />

schön.» Salif Keita bringt in dieser Hymne an die Toleranz die<br />

Essenz seiner künstlerische Überzeugung zum Ausdruck; dazu<br />

hatte er früher nur selten Gelegenheit. Neben dem titelgebenden<br />

Song «La Différence», in dem Salif Keita sich für die<br />

Anerkennung der Albinos in seiner Heimat ausspricht, findet<br />

sich auf dem Album auch ein Titel zum Umweltschutz. «Ékolo<br />

d’amour» rückt die Umwelttragödie, die sich in Afrika seit einigen<br />

Jahrzehnten unter allgemeiner Gleichgültigkeit abspielt, in den<br />

Mittelpunkt. In «San Ka Na» wiederum weckt Salif Keita das<br />

Bewusstsein seiner Mitbürger für den Schutz des Niger, Malis<br />

stark verschmutzter Lebensader, an dessen Ufer er aufgewachsen<br />

ist. Es handelt sich um einen wahren Aufschrei des Herzens<br />

und zugleich um einen Schlag ins Gesicht der politisch Verantwortlichen,<br />

aber auch der gleichgültigen Anrainer. Patrice Renson,<br />

der bereits für M., Vanessa Paradis und Ben Ricour gearbeitet<br />

hat, hat auch hier den direkten Bezug zum Stil von Salif Keita<br />

gefunden. Er vereint dabei unverkennbare musikalische Effizienz<br />

mit Merkmalen des Pop, die nun stärker ausgeprägt sind als auf<br />

Salif Keitas früheren Alben. Man hört Renson bei einigen Titeln<br />

von «La Différence» auch am Schlagzeug, an der Gitarre oder<br />

an den Percussions. Er schrieb zudem die Streicherarrangements<br />

zu «Samigna», «San Ka Na» und «Ékolo d’Amour», die gemeinsam<br />

mit dem libanesischen Trompeter Ibrahim Maalouf aufgenommen<br />

wurden. Auf allen drei Titeln wird Salifs Stimme mit<br />

orientalischen Elementen kombiniert, was die natürliche Wechselwirkung<br />

zwischen der arabischen und der Malinke-Musik, zwi-


schen der «Oud» und der «N’goni» unterstreicht. «Papa» und<br />

«Folon» wurden von Joe Henry aufgenommen, produziert und<br />

remixt. Diese zwei Titel gehören zu den ergreifendsten Aufnahmen<br />

des Albums und zählen zu den Klassikern des Repertoires<br />

von Salif Keita, genau wie «Seydou», eine neue Version von<br />

«Seydou Bathily», einem Evergreen aus der Zeit der Ambassadeurs<br />

du Motel. «Papa» kreist um universelle Gefühle, trotz<br />

ernster Momente siegen letztlich jedoch Lebensfreude und die<br />

Hoffnung. In «Djélé» trägt ein Balaphon Salif Keitas Stimme<br />

und veranschaulicht deren natürliche Klarheit; auf der CD-Aufnahme<br />

spielt Keletigui Diabaté, ein Pionier der Musik Malis sowie<br />

Salif Keitas ehemaliger Gitarrenlehrer und treuer Begleiter seit<br />

vierzig Jahren. Die Sanftheit von «Seydou», die Offenheit<br />

von «La Différence», die Tiefgründigkeit von «Folon» und die<br />

Melancholie von «San Ka Na» – sie alle formen ein Album voll<br />

unterschiedlichster Schwingungen und trotzdem ein einheitliches<br />

Ganzes. Und über allem schwebt strahlend die Stimme<br />

eines Sängers auf dem Gipfel seiner Kunst. Was Salif im Titelsong<br />

des Albums singt: «Chacun dans l’honneur aura son bonheur»<br />

– auf Deutsch etwa: «Ehrhaftigkeit führt zum Glück» –<br />

eignet sich das nicht hervorragend als universaler Wahlspruch<br />

zum Glücklichsein? «La Différence» war für den 2010 für die<br />

Victoires de la Musique als Weltmusik-Album des Jahres<br />

nominiert.<br />

(Deutsche Übersetzung: Julia Groß)<br />

33


La plupart des programmes du soir de la <strong>Philharmonie</strong> sont disponibles<br />

en ligne, version <strong>PDF</strong>, sur le site www.philharmonie.lu<br />

avant chaque concert.<br />

Die meisten <strong>Abendprogramm</strong>e der <strong>Philharmonie</strong> finden Sie<br />

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jeweiligen Konzert.<br />

Impressum<br />

© <strong>Philharmonie</strong> <strong>Luxembourg</strong> 2010<br />

Damien Wigny, Président<br />

Matthias Naske, Directeur Général<br />

Responsable de la publication: Matthias Naske<br />

Photo <strong>Philharmonie</strong>: Jörg Hejkal<br />

Design: Pentagram Design Limited<br />

Imprimé à <strong>Luxembourg</strong> par l’imprimerie Faber<br />

Tous droits réservés.<br />

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